Liste Rouge provisoire des Odonates des Antilles françaises

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Liste Rouge provisoire des
Odonates des
Antilles françaises
et liste des espèces à suivi prioritaire
GUADELOUPE et MARTINIQUE
Coordination : François Meurgey
Comité de pilotage : Gwenaël David, François
Meurgey, Lionel Picard, Céline Poiron et Karl
Questel
Octobre 2012
Ce travail doit être cité de la manière suivante :
[MEURGEY F., (Coord.) et al., 2012. Liste Rouge provisoire des Odonates des Antilles Françaises et
liste des espèces à suivi prioritaire.
Guadeloupe et Martinique
Société d’Histoire Naturelle L’Herminier (SHNLH), 57 p.]
© Société d’Histoire Naturelle L’Herminier
OCTOBRE 2012
Société d’Histoire Naturelle L’Herminier
Muséum d’Histoire Naturelle
12, rue Voltaire 44000 Nantes
[email protected]
http://www.shnlh.org
Liste Rouge provisoire des Odonates des Antilles françaises
et liste des espèces à suivi prioritaire.
Guadeloupe et Martinique
Mots clés : ODONATES, ANTILLES FRANCAISES, LISTE ROUGE, UICN.
Key words : ODONATA, FRENCH WEST INDIES, RED LIST, IUCN.
Résumé : Une Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises est présentée. La méthodologie
utilisée suit les modalités d’application nationale du protocole de l’UICN.
La démarche adoptée est l’évaluation du statut de chacune des espèces de la faune des Antilles
françaises pour obtenir un classement selon les catégories proposées par l’UICN. L’évaluation a été
réalisée à partir des conditions d’éligibilité (période de référence, indigénat…), puis au travers de
critères « espèces » et « habitats ».
Les critères « espèces » regroupent, 1) l’analyse des données du programme ODO-AF, 2) d’autres
critères comme la fragmentation des populations, l’endémisme, … Les critères « habitats » ont été
ajoutés et prennent en compte les espèces euryèces, qui utilisent des milieux variés, globalement
peu ou pas menacés, et les espèces sténoèces, qui se développent dans une gamme plus réduite
d’habitats, davantage menacés. Les difficultés rencontrées montrent que la seule utilisation d’une
base de données d’inventaire n’est pas suffisante pour une telle évaluation et qu’il est important de
compléter l’analyse par l’utilisation de critères à dire d’experts.
La Liste Rouge des Odonates menacés de Guadeloupe concerne 28% de la faune des libellules, dont
une est en danger critique d’extinction, quatre sont en danger et quatre autres vulnérables. Pour la
Martinique, la liste rouge concerne 39% des espèces, soit plus d’un tiers de la faune odonatologique,
dont quatre sont considérées comme disparues, trois sont en danger et quatre autres vulnérables.
Les espèces en Liste Rouge et celles classées dans la catégorie « Quasi menacé » sont intégrées dans
le programme de suivi des espèces prioritaires de la SHNLH. La Liste Rouge des Odonates menacés
des Antilles françaises a été établie à la suite du programme régional d'inventaire mené de 2000 à
2012, important travail qui a permis de dresser un inventaire bibliographique complet et de récolter
plus de 5 000 données originales.
Cette Liste Rouge se veut un outil au service des politiques de préservation des écosystèmes et des
espèces. Certaines actions peuvent et doivent être engagées rapidement. Quelques espèces
d'Odonates voient en effet leur situation se dégrader de façon évidente au point de rendre très
précaire leur conservation dans le patrimoine naturel régional.
Cette Liste Rouge est un document provisoire et sera soumis à validation par
le Comité Français de l’UICN.
_____________________________________
SOMMAIRE
PREAMBULE............................................................................................................................................. 1
REMERCIEMENTS .................................................................................................................................... 3
INDEX DES ESPÈCES ................................................................................................................................. 5
1.MÉTHODOLOGIE D'ÉTABLISSEMENT DE LA LISTE ROUGE RÉGIONALE ................................................ 7
1.1 Description du lot de données. ..................................................................................................... 7
1.2 Le principe des critères UICN. ....................................................................................................... 8
1.2.1 Catégories de menace applicables au niveau régional. ......................................................... 8
1.2.2 Critères pour le classement dans les catégories CR, EN et VU. ............................................. 9
1.2.3 Directives pour établir une Liste Rouge régionale............................................................... 11
1.3 Critères retenus pour établir la Liste Rouge ............................................................................... 12
1.3.2 Taxons pris en compte ......................................................................................................... 12
1.3.3 Critères appliqués ................................................................................................................ 12
1.3.4 Procédure adoptée .............................................................................................................. 13
1.3.4.1. Calcul des AOO et des EOO.............................................................................................. 13
1.3.4.2. Ajustement des critères ................................................................................................... 13
1.3.5. Désignation des espèces considérées comme éteintes dans les Antilles françaises (RE) .. 14
2. LISTE ROUGE DES LIBELLULES MENACÉES EN GUADELOUPE ............................................................ 15
2.1 COMMENTAIRES SPECIFIQUES ........................................................................................................ 17
2.1.1 Les espèces de la Liste Rouge .................................................................................................. 17
2.1.2 Les espèces au bord de l'extinction (CR). ............................................................................ 17
2.1.3 Les espèces en danger (EN). ................................................................................................ 18
2.1.4 Les espèces vulnérables (VU) .............................................................................................. 20
2.1.5 Les autres espèces ................................................................................................................... 23
2.1.5.1 Les espèces quasi menacées (NT)..................................................................................... 23
2.1.5.2 Les espèces pour lesquelles les données sont insuffisantes (DD). ................................... 24
2.1.5.3. Les espèces non évaluées (NE). ....................................................................................... 26
3. LISTE ROUGE DES LIBELLULES MENACÉES EN MARTINIQUE ............................................................. 27
3.1 COMMENTAIRES SPECIFIQUES ........................................................................................................ 29
3.1.1. Les espèces de la Liste Rouge ................................................................................................. 29
3.1.1.1 Les espèces éteintes (RE). ................................................................................................. 29
3.1.1.2. Les espèces en danger (EN). ............................................................................................ 29
3.1.1.3. Les espèces vulnérables (VU) .......................................................................................... 31
3.1.3. Les autres espèces .................................................................................................................. 33
3.1.3.1 Les espèces quasi menacées (NT)..................................................................................... 33
3.1.4. Les espèces pour lesquelles les données sont insuffisantes (DD). ..................................... 34
3.1.5. Les espèces non évaluées (NE). .......................................................................................... 35
4. ESPECES A SUIVI PRIORITAIRE ........................................................................................................... 36
5. DISCUSSION ....................................................................................................................................... 38
5.1. Interprétation des résultats ........................................................................................................... 38
Liste des experts et contributeurs ......................................................................................................... 41
6. BIBLIOGRAPHIE CONSULTEE .............................................................................................................. 42
ANNEXE 1 : Tableau synthétique des données par ordre alphabétique des espèces en Guadeloupe . 51
ANNEXE 2 : Tableau synthétique des données par ordre alphabétique des espèces en Martinique. . 52
PREAMBULE
En 1987 était publiée la première Liste Rouge des Odonates de France. Cette liste, s’intégrait dans un
travail plus global destiné à faire le point sur les connaissances relatives à la faune, aux habitats et
aux sources d’informations disponibles (DOMMANGET, 1987). Depuis les années 1980,
l’odonatologie française s’est développée de manière spectaculaire. La mise en place de l’Inventaire
cartographique des Odonates de France (programme Invod), la naissance de la revue Martinia, la
création de la Société française d’Odonatologie, ont de toute évidence largement contribué à
l’amélioration des connaissances sur les Odonates de France.
Sur un autre plan, les avancées technologiques sur les systèmes d’information géographique, de
géoréférencement et l’amélioration des performances des bases de données permettent une toute
autre approche de l’inventaire de notre patrimoine biologique. Les bases de données de faune et de
flore se multiplient, annonçant une surveillance de plus en plus précise des éléments
environnementaux de toute nature.
Dans les Antilles….
Les Odonates de France (ainsi que leur étude et prise en compte dans les mesures
environnementales de préservation des habitats) sont en général abordés sous l’angle de la faune
métropolitaine (98 taxons), séparément des faunes dites « exotiques ». Mais, si l’on considère
l’ensemble des espèces qui composent la faune de France (c'est-à-dire des COM compris), nous
arrivons au total vertigineux de plus de 440 espèces (Meurgey, 2006a), soit de manière plus imagée
8% de la faune mondiale. C’est dire la responsabilité de la France en matière de conservation de ce
groupe d’insectes.
Paradoxalement, les connaissances manquent encore sur de nombreux territoires ultramarins,
comme les Antilles françaises. Ce manque de connaissances tient en grande partie au trop petit
nombre de chercheurs français intéressés par cette discipline dans le passé, et à la pauvreté des
collections. De nos jours, la plupart des entomologistes qui désirent étudier les libellules des Antilles
doivent avoir recours à une littérature dispersée, souvent en langue anglaise et difficile à obtenir.
Celle-ci ne concerne bien souvent pas les Antilles, mais plus généralement le continent américain. La
faunistique (répartition des espèces) a été favorisée au détriment de la systématique, de la biologie
et de l’écologie, aspects dont la connaissance est un prérequis à toute mesure de protection ou de
gestion. La récente publication d’un ouvrage de synthèse sur les Odonates des Antilles françaises
apporte désormais une somme de connaissances qui, même si de nombreux aspects de la vie des
libellules demeurent peu connus, nous permet de pousser plus loin nos investigations, notamment
en ce qui concerne la conservation de cet ordre d’insectes.
Le domaine biogéographique néotropical, auquel appartiennent les Antilles, compte aujourd’hui
environ 1650 espèces, et la diversité y est telle que de nouvelles espèces pour la science sont
décrites chaque année dans les revues scientifiques. L’odonatofaune des Antilles se compose
actuellement de 111 espèces, parmi lesquelles une importante proportion d’endémiques.
Les îles qui composent les Antilles françaises sont les plus éloignées des foyers de dispersion que sont
l’Amérique du Sud et les Grandes Antilles. Elles ont vu se développer au fil du temps une faune et
une flore qui leur sont spécifiques et, à beaucoup d’égards, uniques au monde. Parmi les 41 espèces
de libellules recensées en Guadeloupe et en Martinique, 5 ne sont présentes que dans cette région
du monde, moins grande qu’un département de l’hexagone.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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C’est dans ce contexte que nous avons réalisé ce document. Il n’est pas question ici de dresser à
nouveau un bilan faunistique des libellules des Antilles françaises, MEURGEY & PICARD (2011) l’ayant
présenté récemment dans leur dernier ouvrage. Ce dernier fait le point sur toutes les espèces de
Guadeloupe et de Martinique et apporte en outre des indications sur leur statut que nous intégrons
bien évidemment dans ce travail.
Liste rouge
Conformément à la définition de l’UICN, une Liste Rouge régionale des espèces menacées établit
l'état de conservation à l'échelle « nationale », des espèces et sous-espèces présentant les conditions
d’évaluation pour déterminer le risque relatif d'extinction de ces dernières en les classifiant selon
leur degré de menace. Ces listes ont pour but d’alerter les responsables politiques, les associations et
le public sur la disparition de nombreuses espèces et les risques d’extinction de nombreux autres
taxons. Elles permettent également de mettre en place un indicateur de la biodiversité et ainsi de
suivre dans le temps l’évolution de la classification.
Elles sont reconnues aujourd’hui comme un outil fiable pour évaluer les risques de déclin ou
d’extinction des espèces et permettre ainsi de favoriser la mise en œuvre des mesures
conservatoires aptes à inverser les tendances défavorables.
Nous n’abordons pas ici les aspects conservatoires, d’ailleurs traités pour partie sur le plan général et
spécifique dans l’ouvrage de MEURGEY & PICARD (2011). Au reste, il semble judicieux dans de
nombreux cas de traiter ce sujet primordial à un niveau plus local ; les menaces n’étant pas
forcément identiques pour une même espèce selon les endroits.
Deux espèces de la Liste Rouge en Guadeloupe. Ischnura capreolus (à gauche) est en nette régression
depuis les années 1970, elle fait partie des espèces vulnérables. Tauriphila australis (à droite) n’est
connue que d’une seule station de la commune de Sainte-Anne, elle est également classée comme
vulnérable.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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REMERCIEMENTS
Nous remercions chaleureusement les experts et contributeurs qui ont bien voulu apporter leurs
connaissances, leurs remarques, suggestions et corrections à cette liste ; Gwenaël David, Daniel
Grand, Michel Papazian, Lionel Picard, Céline Poiron et Karl Questel.
Nous souhaitons rendre hommage à nos prédécesseurs qui, avant nous, ont parcouru les milieux
aquatiques de la Guadeloupe et de la Martinique, à la recherche des libellules et à qui nous devons
une grande part des données recueillies : R. Bénard, J. Bonfils, F. Chalumeau, P. Delattre, A.
Delplanque, J. Etienne, R. Lative, L. Matile, J.J. Menier, le R.P. R. Pinchon, F. Starmülhner et S.
Therezien. Ainsi que les naturalistes et entomologistes dont les données ont été largement utilisées
dans cet ouvrage: F. Deknuydt, J.F. Delasalle, P. Dupont, D.C. Geijskes, C. Goyaud, D. Grand, C.
Hofmann, N. Ilbert, J. Menegaux, G. Jacquemin, J. Jérémie, J. Lebrun, J. Legrand, A. Marie, P.
Machet, M. Mashaal, S. Pincebourde, O. Prévost, B. Pont, K. Questel, L. Redaud, C. Sautière et F.
Sibley et B. Thiebaut.
Nous remercions également tous ceux et celles qui nous ont apporté leur aide dans nos recherches,
et en premier lieu nos amis Pierre et Claudine Guezennec, Jerrell James Daigle (Floride, USA) qui
depuis quelques années nous accompagne dans nos missions aux Antilles. Toute notre gratitude va
également aux personnes et aux structures suivantes pour l’aide qu’ elles ont bien voulu nous
apporter à différents égards ; Mesdames Lyne-Rose Beuze et Colette Leton au Conseil Général de la
Martinique pour avoir favorisé la consultation de la collection du Révérend Père Pinchon; Hervé
Magnin, chef du service Biodiversité du Parc National de Guadeloupe à qui nous devons de participer
aux activités du Conseil Scientifique du Parc, les gardes moniteurs du Parc National de Guadeloupe,
Aline Merle, Patrice Segretier qui nous ont accompagné sur le terrain. Stéphane Di Mauro,
technicien au Parc National de Guadeloupe qui a bien voulu nous renseigner sur les populations
larvaires des libellules des sources de la Rivière Rouge, Jean-François Maillard de l’ONCFS
Martinique, la DIREN Martinique et Jean-Louis Dommanget (Société Française d’Odonatologie)
pour nous avoir confié l’étude faunistique des Odonates de l’île, le Parc Naturel Régional de
Martinique qui a autorisé et favorisé nos recherches sur la presqu’île de la Caravelle, Alex Calixte
responsable de la mise en valeur du patrimoine paysager et naturel de la commune de Sainte-Anne
(Martinique) pour avoir pris le temps de nous faire visiter quelques-unes des mares de cette
commune.
Merci également aux scientifiques et responsables de collections de part le monde, qui nous ont
apporté leur aide par le prêt de clichés, d’informations relatives aux collections, mais aussi par des
discussions fort instructives ; Jérôme Constant, responsable des collections entomologiques de
l’Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique a gracieusement mis à notre disposition les
éléments relatifs à la collection de Pierre Rambur ; le Dr Jean Legrand, nous a ouvert les portes des
collections de libellules des Antilles du Muséum National d’Histoire Naturelle ; la consultation des
types de la collection Kirby, conservés au British Muséum de Londres a été facilitée par le Dr David
Goodger ; les discussions et échanges sur la biogéographie et la systématique des libellules que nous
avons régulièrement avec Oliver S. Flint Jr. du Smithsonian Institute (Washington, USA), et nos
collègues Ken Tennessen, Dennis Paulson, Rosser W. Garrisson, Fred Sibley, Thomas “Nick”
Donnelly et Natalia von Ellenrieder ont grandement contribué à préciser certains points douteux.
Bill Mauffray a aimablement réalisé des clichés des collections de l’International Odonata Research
Institute, FL., USA (IORI) ; la consultation des collections entomologiques de l’INRA station de Duclos
en Guadeloupe a été favorisée et accompagnée par Robert Huc et Gérard Chovet.
Nous tenons également à remercier nos compagnons de terrain qui - nous ont accompagné lors de
nos prospections et à qui nous devons plus d’une intéressante observation - ne nous en tiennent pas
rigueur et trouvent ici l’expression de toute notre gratitude : Ronan Bouanchaud, Laurent Charles,
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Pierre Courtinard, Pascal Dhuicq, Maguy Dulormne, Lionel Dubief, Marc Gayot, Patrick Jean, Félix
Lurel, Franck Maddi, Alain Marie, Laurent Malglaive, Jean-François Maillard, Thomas Meurgey,
Gaëlle Weber et Thomas Williamson. Enfin, merci à Pierre et Claudine Guezennec pour nous avoir
permis d’utiliser leurs photographies.
Erythrodiplax berenice, mâle. Guadeloupe, Morne-Rouge, Sainte-Rose, aout 2010. Cl. P& C. Guezennec.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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INDEX DES ESPÈCES
Dans la liste qui suit, les différentes îles considérées sont indiquées par les abréviations suivantes :
GU : Guadeloupe (Gt : Grande-Terre ; Tb : Terre-de-Bas ; Th : Terre-de-Haut ; Ld : La Désirade ; Mg :
Marie-Galante), MA : Martinique, SB : Saint-Barthélémy, SM : Saint-Martin.
Cette liste est tirée de « Les libellules des Antilles françaises » (Meurgey & Picard, 2011), les
changements intervenus depuis la parution de l’ouvrage ne concernent que la répartition locale des
espèces, cette liste est donc entièrement actualisée.
Odonata Fabricius, 1793
Zygoptera de Sélys-Longchamps, 1854
Lestidae Calvert, 1901
Lestes Leach, 1815
1. Lestes tenuatus Rambur, 1842
2. Lestes forficula Rambur, 1842
GU (Bt Gt Tb Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Mg), MA
Coenagrionidae Kirby, 1890
Argia Rambur, 1842
3. Argia concinna (Rambur, 1842)
Enallagma Charpentier, 1840
4. Enallagma coecum (Hagen 1861)
Ischnura Charpentier, 1840
5. Ischnura capreolus (Hagen, 1861)
6. Ischnura hastata (Say, 1839)
7. Ischnura ramburii (de Sélys-Longchamps, 1850)
Telebasis de Sélys-Longchamps, 1865
8. Telebasis corallina (de Sélys-Longchamps, 1876)
Protoneuridae Tillyard, 1917
Protoneura Sélys in Sagra, 1857
9. Protoneura ailsa Donnelly, 1961
10. Protoneura romanae Meurgey, 2006
GU (Bt)
GU (Bt), MA
GU (Gt Bt), MA
GU (Bt Gt Tb Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Th Ld Mg), MA, SM, SB
GU (Bt Gt Tb Mg)
MA
GU (Bt Gt)
Anisoptera de Sélys-Lonchamps, 1854
Aeshnidae Leach, 1815
Anax Leach, 1815
11. Anax amazili (Burmeister, 1839)
12. Anax concolor Brauer, 1865
13. Anax junius (Drury, 1773)
Coryphaeshna Williamson, 1903
14. Coryphaeshna adnexa (Hagen, 1861)
Gynacantha Rambur, 1842
15. Gynacantha nervosa Rambur, 1842
Hemianax de Sélys-Longchamps, 1883
16. Hemianax ephippiger (Burmeister, 1839)
Rhionaeshna Förster, 1909
GU (Bt Gt Tb Mg)
GU (Bt Gt)
GU (Bt Gt Mg), MA
GU (Bt Gt Tb)
MA
GU (Gt), SB
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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17. Rhionaeshna psilus (Calvert, 1947)
Triacanthagyna de Sélys-Longchamps, 1883
18. Triacanthagyna caribbea Williamson, 1923
19. Triacanthagyna septima (Sélys in Sagra, 1857)
Libellulidae Leach, 1815
Brachymesia Kirby, 1889
20. Brachymesia furcata (Hagen, 1861)
21. Brachymesia herbida (Gundlach, 1889)
Brechmorhoga Kirby, 1894
22. Brechmorhoga archboldi (Donnelly, 1970)
Dythemis Hagen, 1861
23. Dythemis sterilis Hagen, 1861
Erythemis Hagen, 1861
24. Erythemis vesiculosa (Fabricius, 1775)
Erythrodiplax Brauer, 1868
25. Erythrodiplax berenice (Drury, 1773)
26. Erythrodiplax umbrata ( Linné, 1758)
Macrothemis Hagen, 1868
27. Macrothemis meurgeyi Daigle, 2007
Miathyria Kirby, 1889
28. Miathyria marcella (Sélys in Sagra, 1857)
Micrathyria Kirby, 1889
29. Micrathyria aequalis (Hagen, 1861)
310 Micrathyria didyma (Sélys in Sagra, 1857)
Orthemis Hagen, 1861
31. Orthemis macrostigma (Rambur, 1842)
Pantala Hagen, 1861
32. Pantala flavescens (Fabricius, 1798)
33. Pantala hymenaea (Say, 1839)
Tauriphila Kirby, 1889
34. Tauriphila australis (Hagen, 1867)
Tholymis Hagen, 1867
35. Tholymis citrina Hagen, 1867
Tramea Hagen, 1861
36. Tramea abdominalis (Rambur, 1842)
37. Tramea basilaris (Palisot de Beauvois, 1805)
38. Tramea binotata (Rambur, 1842)
39. Tramea calverti Muttowski, 1910
40. Tramea insularis Hagen, 1861
GU (Bt)
GU (Bt Gt Mg), MA
GU (Bt Gt Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Th Mg), MA
GU (Bt Gt Th Ld Mg), MA, SB
GU (Bt), MA
GU (Bt Gt Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Th Mg), MA, SB
GU (Gt Bt)
GU (Bt Gt Tb Th Mg), MA, SM, SB
GU (Bt)
GU (Bt Gt Tb Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Th Ld Mg), MA, SM, SB
GU (Bt Gt Tb Th Mg), MA, SM, SB
GU (Gt), MA, SB
GU (Gt), MA
GU (Bt Gt Mg), MA
GU (Bt Gt Tb Th Ld Mg), MA, SM
GU (Gt), MA
GU (Bt Gt)
GU (Bt Gt), MA, SM
GU (Gt Tb) MA
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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1.MÉTHODOLOGIE D'ÉTABLISSEMENT DE LA LISTE ROUGE RÉGIONALE
De nombreuses méthodologies ont été développées pour élaborer des listes rouges nationales et
régionales (Proess & Gerend, 1998 ; Sternberg & Buchwald, 1999 ; Brock et al., 2003 ; Winterholler,
2003 ; Müller & Steglich, 2004 par ex.). Il découle de cette diversité une certaine hétérogénéité de
traitement qui ne facilite pas les comparaisons entre listes. L’UICN établit des Listes Rouges
d’espèces animales ou végétales menacées au plan mondial depuis 1963 et a développé une
méthodologie qui se veut la plus objective possible pour y parvenir.
Pour l’établissement de la liste rouge des libellules menacées dans les Antilles françaises, nous nous
sommes appuyés sur les préconisations de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature
(UICN) pour l’élaboration des listes rouges (UICN, 2001) et leurs déclinaisons au niveau régional
(Guide pratique pour la réalisation de Listes Rouges régionales des espèces menacées, UICN, 2003 ;
UICN, 2011).
Nous nous sommes également fortement inspirés de l’établissement de la Liste Rouge des Libellules
menacées de Suisse (Gonseth & Monnerat, 2002) pour la réalisation de ce document, ainsi que sur le
réseau des observateurs et des experts à travers le monde, en métropole et évidemment aux
Antilles.
1.1 Description du lot de données.
Une donnée se définit par l'observation d'au moins un individu en un lieu donné en une date donnée
par un ou plusieurs observateurs. Les données utilisées sont issues du travail d’inventaire des
libellules des Antilles françaises qui a permis la collecte de 4000 données compilées entre 1832 et
2012. Cependant, près de 80 % de ces données ont été collectées durant les dix années d'inventaire
régional (2000-2010). Chaque base de données régionale comprenant toutes les données
″anciennes″ (1832-2012) et l'intégralité des données collectées durant les dix années d'inventaire
régional entre 2000 et 2012.
L’ensemble de ces données est désormais intégré dans une base informatique régionale
géoréférencée (Excel) nommée ODO-AF, maintenue et enrichie par la Société d’Histoire Naturelle
L’Herminier dans le cadre du programme d’inventaire régional mis en place depuis 2000 en
collaboration avec le Parc National de Guadeloupe.
Les données utilisées dans ce travail concernent l’examen de 223 références bibliographiques
traitant directement des Odonates des Antilles et plus couramment des Odonates de la région
Néotropicale, mais qui mentionnent les Petites Antilles. Une autre partie des informations est issue
de la consultation et de la révision des collections de la station INRA Duclos en Guadeloupe, de la
collection du Muséum National d’Histoire Naturelle, de la collection du Muséum d’Histoire Naturelle
de Nantes, de la Florida State Collection of Arthropods et de celles (?) de la collection Pinchon en
Martinique. La grande majorité des données (plus de 80%) est issue des travaux de terrain menés
depuis 2000 par Gwenaël David et Bénédicte Thiebaut en Martinique durant trois années
consécutives, par François Meurgey, Lionel Picard, Céline Poiron et Pierre et Claudine Guezennec en
Guadeloupe.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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1.2 Le principe des critères UICN.
Les Listes rouges de l’UICN sont basées sur l’estimation de la probabilité d’extinction d’un taxon
(dans pas de temps déterminé). Si l’unité taxinomique la plus souvent utilisée est l’espèce, cette
estimation peut s’appliquer à toute entité de niveau taxinomique inférieur. Seule l’aire de
distribution naturelle du taxon choisi est considérée.
Les principaux critères adoptés par l’UICN pour répartir les espèces dans les différentes catégories de
menace sont quantitatifs. Ils touchent aux fluctuations d’effectif ou de taille des populations des
espèces considérées, à la variation de la surface de leur aire de distribution (aire d’occurrence) ou du
nombre d’unités géographiques (stations ou km² par ex.) où elles sont présentes (aire d’occupation).
D’autres considérations peuvent également entrer en ligne de compte : la fragmentation de leurs
habitats, l’isolement des populations, leur concentration, le niveau de menace qui affecte leur
habitat. Il s’agit donc d’ajouter aux critères purement quantifiables des éléments d’appréciation du
niveau de menace qui affecte le taxon.
1.2.1 Catégories de menace applicables au niveau régional.
Les textes figurant dans ce chapitre et dans le chapitre suivant sont tirés de : Catégories et Critères
de l’UICN pour la Liste Rouge Version 3.1 approuvée lors de la 51ème réunion du Conseil de l’UICN.
RE (Regionally Extinct – éteint régionalement)
Un taxon est dit éteint régionalement lorsqu’il ne survit qu’en captivité ou dans le cadre d’une
population (ou de populations) naturalisée(s), nettement en dehors de son ancienne aire de
répartition. Un taxon est présumé éteint à l’état sauvage lorsque des études détaillées menées dans
ses habitats connus et/ou probables, à des périodes appropriées, et dans l’ensemble de son aire de
répartition historique régionale n’ont pas permis de noter la présence d’un seul individu. Les études
doivent être faites sur une durée adaptée au cycle et aux formes biologiques du taxon.
CR (Critically Endangered – en danger critique d'extinction)
Un taxon est dit en danger critique d’extinction lorsque les meilleures données disponibles indiquent
qu’il remplit l’un des critères A à E correspondant à la catégorie en danger critique d’extinction et, en
conséquence, qu’il est confronté à un risque extrêmement élevé d’extinction à l’état sauvage.
EN (Endangered – en danger)
Un taxon est dit en danger lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des
critères A à E correspondant à la catégorie en danger et, en conséquence, qu’il est confronté à un
risque très élevé d’extinction à l’état sauvage.
VU (Vulnerable – vulnérable)
Un taxon est dit vulnérable lorsque les meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un
des critères A à E correspondant à la catégorie vulnérable et, en conséquence, qu’il est confronté à
un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.
NT (Near Threatened – quasi menacé)
Un taxon est dit quasi menacé lorsqu’il a été évalué d’après les critères et ne remplit pas, pour
l’instant, les critères des catégories en danger critique d’extinction, en danger ou vulnérable mais
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qu’il est près de remplir les critères du groupe menacé ou qu’il les remplira probablement dans un
proche avenir.
LC (Least Concern – préoccupation mineure)
Un taxon est dit de préoccupation mineure lorsqu’il a été évalué d’après les critères et ne remplit
pas, pour l’instant, les critères des catégories en danger critique d’extinction, en danger, vulnérable
ou quasi menacé. Dans cette catégorie sont inclus les taxons largement répandus et abondants.
DD (Data Deficient – données insuffisantes)
Un taxon entre dans la catégorie « données insuffisantes » lorsqu’on ne dispose pas assez de
données pour évaluer directement ou indirectement le risque d’extinction en fonction de sa
distribution et/ou de l’état de sa population. Un taxon inscrit dans cette catégorie peut avoir fait
l’objet d’études approfondies et sa biologie peut être bien connue, sans que l’on dispose pour autant
de données pertinentes sur l’abondance et/ou la distribution. Il ne s’agit donc pas d’une catégorie
«menacée». L’inscription d’un taxon dans cette catégorie indique qu’il est nécessaire de rassembler
davantage de données et n’exclut pas la possibilité de démontrer, grâce à de futures recherches, que
le taxon aurait pu être classé dans une catégorie «menacée». Il est impératif d’utiliser toutes les
données disponibles.
Dans de nombreux cas, le choix entre données insuffisantes et une catégorie «menacée» doit faire
l’objet d’un examen très attentif. Si l’on soupçonne que l’aire de répartition d’un taxon est
relativement circonscrite, s’il s’est écoulé un laps de temps considérable depuis la dernière
observation d’un taxon, le choix d’une catégorie «menacée» peut parfaitement se justifier.
NE (not evaluated – non évalué)
Un taxon est dit non évalué lorsqu’il n’a pas été confronté aux critères. La Liste Rouge proprement
dite réunit les espèces des catégories EX (éteint), EW (éteint à l’état sauvage) respectivement RE
(éteint régionalement), CR (en danger critique d’extinction), EN (en danger) et VU (vulnérable), alors
que la liste des espèces menacées réunit celles des catégories CR, EN et VU uniquement. La catégorie
NT (quasi menacé) est intermédiaire entre la Liste Rouge et la Liste des espèces non menacées (LC –
préoccupation mineure).
1.2.2 Critères pour le classement dans les catégories CR, EN et VU.
Les critères adoptés pour la classification des espèces dans les catégories CR, EN et VU sont
identiques, seuls les seuils varient. Dans ce qui suit, ne sont repris que les textes concernant la
catégorie CR et les seuils correspondants des catégories EN et VU.
Un taxon est dit en danger critique d’extinction (respectivement en danger ou vulnérable) lorsque les
meilleures données disponibles indiquent qu’il remplit l’un des critères suivants (A à E) et, en
conséquence qu’il est confronté à un risque extrêmement élevé (respectivement très élevé ou élevé)
d’extinction à l’état sauvage :
A. Réduction de la taille de la population prenant l’une ou l’autre des formes suivantes:
1. Réduction des effectifs ≥ 90% (EN 70%; VU 50%) constatée, estimée, déduite ou supposée,
depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque les causes de la
réduction sont clairement réversibles ET comprises ET ont cessé, en se basant sur l’un des éléments
suivants :
a) l’observation directe ;
b) un indice d’abondance adapté au taxon ;
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c) la réduction de la zone d’occupation, de la zone d’occurrence et/ou de la qualité
de l’habitat ;
d) les niveaux d’exploitation réels ou potentiels ;
e) les effets de taxons introduits, de l’hybridation, d’agents pathogènes, de
substances polluantes, d’espèces concurrentes ou parasites.
2. Réduction des effectifs ≥ 80% (EN 50%; VU 30%) constatée, estimée, déduite ou supposée,
depuis 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des deux périodes, lorsque la
réduction ou ses causes n’ont peut-être pas cessé OU ne sont peut-être pas comprises OU ne
sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des éléments a) à e) mentionnés sous
A1.
3. Réduction des effectifs ≥ 80% (EN 50%; VU 30%) prévue ou supposée dans les 10 années
ou trois générations prochaines, selon la période la plus longue (maximum de 100 ans), en se
basant sur l’un des éléments b) à e) mentionnés sous A1.
4. Réduction des effectifs ≥ 80% (EN 50%; VU 30%) constatée, estimée, déduite ou supposée,
pendant n’importe quelle période de 10 ans ou trois générations, selon la plus longue des
deux périodes (maximum 100 ans dans l’avenir), la période de temps devant inclure à la fois
le passé et l’avenir, lorsque la réduction ou ses causes n’ont peut-être pas cessé OU ne sont
peut-être pas comprises OU ne sont peut-être pas réversibles, en se basant sur l’un des
éléments b) à e) mentionnés sous A1.
B. Zone d’occupation (B1) ou zone d’occurrence (B2), ou les deux, inférieurs à un des seuils de
surface indiqués, et remplir au moins deux des trois sous-conditions a, b ou c :
1. Zone d’occurrence estimée inférieure à 100 km² (EN 5000 km², VU 20000 km²) et
estimations indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes :
a) Population gravement fragmentée ou présente dans une seule localité
b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants :
(i) zone d’occurrence
(ii) zone d’occupation
(iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat
(iv) nombre de localités ou de sous-populations
(v) nombre d’individus matures
c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants :
(i) zone d’occurrence
(ii) zone d’occupation
(iii) nombre de localités ou de sous-populations
(iv) nombre d’individus matures.
2. Zone d’occupation estimée inférieure à 10 km² (EN 500 km², VU 2000 km²), et estimations
indiquant au moins deux des possibilités a) à c) suivantes :
a) Population gravement fragmentée ou présente dans une seule localité.
b) Déclin continu, constaté, déduit ou prévu de l’un des éléments suivants :
(i) zone d’occurrence
(ii) zone d’occupation
(iii) superficie, étendue et/ou qualité de l’habitat
(iv) nombre de localités ou de sous-populations
(v) nombre d’individus matures
c) Fluctuations extrêmes de l’un des éléments suivants:
(i) zone d’occurrence
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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(ii) zone d’occupation
(iii) nombre de localités ou de sous-populations
(iv) nombre d’individus matures.
C. Population estimée à moins de 250 individus matures (EN 2500, VU 10000) et présentant :
1. Un déclin continu estimé à 25% au moins en trois ans ou une génération, selon la période
la plus longue (maximum de 100 ans dans l’avenir) (EN 20% en 5 ans ou 2 générations, VU
10% en 10 ans ou 3 générations), OU
2. Un déclin continu, constaté, prévu ou déduit du nombre d’individus matures ET l’une au
moins des caractéristiques (a, b) :
a) Structure de la population se présentant sous l’une des formes suivantes:
(i) aucune sous-population estimée à plus de 50 individus matures
(EN 250, VU 1000) OU
(ii) 90% au moins des individus matures (EN 95%, VU 100%) sont réunis en
une sous-population.
b) Fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures.
D. Population estimée à moins de 50 individus matures (EN 250). VU: Population très petite ou
limitée, sous l’une ou l’autre des formes suivantes :
1. Population estimée à moins de 1000 individus matures.
2. Population dont la zone d’occupation est très réduite (en règle générale moins de
20 km²) ou le nombre de localités très limité (en règle générale 5 au maximum) à tel point
que la population est exposée aux impacts d’activités anthropiques ou d’événements
stochastiques en une très brève période de temps et dans un avenir imprévisible. Par
conséquent, elle pourrait devenir CR ou RE en un laps de temps très court.
E. Analyse quantitative montrant que la probabilité d’extinction à l’état sauvage s’élève à
50% au moins en l’espace de 10 ans ou 3 générations (EN 20% en 20 ans ou 5 générations;
VU 10% en 100 ans) selon la période la plus longue (maximum 100 ans).
1.2.3 Directives pour établir une Liste Rouge régionale
Dans les Listes Rouges établies une distinction claire doit être faite entre les espèces reproductrices
et les simples hôtes réguliers (non reproducteurs) de la région considérée. Le moyen le plus sûr d’y
parvenir est de réaliser deux listes séparées. Les catégories à utiliser au niveau national ou régional
doivent être les mêmes que celles utilisées au niveau mondial à l’exception de la catégorie éteint à
l’état sauvage (EW) qui est remplacée par la catégorie éteint régionalement (RE). La catégorie non
évaluée s’applique également aux hôtes irréguliers et aux espèces récemment introduites.
La procédure proposée passe par deux étapes successives :
- la première consiste à évaluer le statut de chaque espèce en appliquant les critères UICN comme
si la population considérée était la population mondiale.
- la seconde vise à pondérer le résultat ainsi obtenu par la prise en compte de la situation régionale
en considérant la dynamique des populations locales des espèces, leur degré d’isolement par rapport
aux populations des pays limitrophes, l’évolution de la qualité et du niveau de fragmentation de leur
habitat par exemple. Pour chaque espèce, cette seconde étape peut se traduire par son maintien
dans la catégorie initialement définie (espèces endémiques ou dont les populations locales sont
isolées mais stables par exemple), par son déclassement dans une catégorie de menace moins aiguë
(espèces dont les populations locales sont nombreuses et/ou alimentées par les populations des pays
limitrophes et/ou en expansion par exemple) ou, dans certains cas, par sa montée dans une
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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catégorie de menace plus aiguë (espèces dont les populations locales sont très rares et/ou très
isolées et/ou en forte régression par exemple).
1.3 Critères retenus pour établir la Liste Rouge
Les critères de classement des espèces proposés par l’UICN ainsi que les directives d’application de
ces critères pour la réalisation de Listes Rouges régionales ont, à l’évidence, été initialement
développés pour des vertébrés par des spécialistes de vertébrés. Ce chapitre tend à démontrer que
leur emploi pour évaluer le statut des espèces d’autres groupes d’organismes, notamment
invertébrés, est possible mais dans certaines limites.
1.3.1 Catégories de menace adoptées
Les catégories de menace proposées par l’UICN ainsi que leurs définitions sont cohérentes et
parfaitement applicables :
RE (regionally extinct – éteint régionalement)
CR (critically endangered – en danger critique d’extinction)
EN (endangered – en danger)
VU (vulnerable – vulnérable)
NT (near threatened – quasi menacé)
LC (least concerned – préoccupation mineure)
DD (data deficient – données insuffisantes)
NE (not evaluated – non évalué)
1.3.2 Taxons pris en compte
Les textes de l’UICN permettent d’intégrer divers niveaux taxonomiques au traitement des Listes
Rouges. Dans le cadre des Antilles françaises, n’ont été intégrés que les taxons de rang spécifique.
Pour la Guadeloupe et la Martinique, 100% des espèces ont été évaluées (respectivement
38 et 33 espèces).
Nous reprenons les critères de GÄRDENFORS (2000) pour statuer sur la prise en compte des diverses
espèces dans la Liste Rouge :
1. L’espèce doit s’être reproduite avec succès dans la région concernée depuis 1800.
2. Si l’espèce y a été introduite de manière passive (transport par exemple), elle doit l’avoir été avant
1900 et sa reproduction subséquente doit y être prouvée.
3. Si l’espèce y a été activement introduite, elle doit l’avoir été avant 1800 et doit y avoir développé
certaines adaptations locales.
4. Les espèces apparues par immigration naturelle sont prises en compte dès que leur reproduction
régulière dans la région est prouvée.
1.3.3 Critères appliqués
Comme cela est résumé au chapitre 1, l’UICN propose cinq familles de critères (A-E) pour classer les
espèces dans les différentes catégories de menace envisagées. Trois (A, C, D) font appel à une
estimation quantitative, constatée ou prévue, du nombre total (C, D), respectivement de la réduction
du nombre total (A), d’individus matures de chaque espèce dans la région considérée. Une
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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quatrième famille (E) fait quant à elle appel à des modèles prédictifs de dynamique des populations
exigeant un niveau très élevé de connaissances préalables (courbes de mortalité, taux d’émigration
et d’immigration par exemple).
En ce qui concerne les invertébrés, il est très rare de disposer de données permettant l’utilisation
directe de critères numériques. Les critères relatifs à l’analyse de l’évolution récente de la répartition
géographique des espèces (B) et plus particulièrement de leurs zones d’occupation respectives
(critère B2 a-c) sont donc privilégiés.
1.3.4 Procédure adoptée
La Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises s’est faite en deux étapes :
La première a consisté à attribuer un statut à chaque espèce en appliquant les critères UICN (B1, B2
et parfois A) comme si les populations étudiées étaient les populations mondiales. Cependant,
l’estimation de l’aire des aires d’occurrence et d’occupation est difficile à l’échelle régionale et ne
présente parfois qu’un intérêt tout relatif, notamment en ce qui concerne les espèces lentiques pour
lesquelles ces aires devraient davantage s’exprimer en linéaires de cours d’eau qu’en km².
Par ailleurs, les zones d’occurrence et d’occupation ne reflètent que partiellement les superficies
réellement utilisables par les odonates au sein de leur aire de répartition. A titre d’exemple, une
espèce peut avoir des aires de plusieurs centaines de km² mais ne disposer en son sein que de
quelques hectares d’habitats favorables.
1.3.4.1. Calcul des AOO et des EOO
Nous avons suivi les directives de l’UICN pour le calcul des aires d’occupation de chaque espèce en
considérant que celles-ci correspondent à des mailles de 4km², même pour les espèces de rivières et
cours d’eau linéaires. En effet, la plupart des espèces de milieux lotiques aux Antilles françaises,
même si elles sont observées sur une rivière, n’y sont présentes que sous forme de populations sur
des habitats particuliers, souvent séparés les uns des autres par des milieux moins favorables. Dans
la plupart des cas, il s’agit donc de stations.
Les aires d’occurrence ont été calculées avec le logiciel Qgis en créant des polygones minimums
convexes d’angles inférieurs à 180°, donnant la superficie délimitée par une ligne imaginaire la plus
courte contenant tous les sites possibles. Dans certains cas, la logique a primé sur le protocole,
notamment lorsque des grands espaces de mer se trouvaient contenus dans les aires calculées ; ces
surfaces ont été retranchées. De même pour les zones de toute évidence inhabitable pour les
odonates (étage montagnard de la Soufrière ou grandes zones densément urbanisées).
1.3.4.2. Ajustement des critères
Dans une seconde étape le statut attribué à chaque espèce est revu en fonction des critères
supplémentaires suivants :
· degré d’isolement des populations des Antilles françaises par rapport à celles des Petites Antilles
(B2a) et capacité pou les espèces à échanger des individus d’une île à l’autre (dispersion) ;
· évolution des populations sur la base des occurrences annuelles des données collectées durant le
programme d’inventaire régional (B2b ii) ;
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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· degré de menace pesant sur les habitats (B2b iii) ;
· degré de fragmentation des populations (B2b iv).
Nous avons suivi pour l’établissement de cette Liste Rouge, les recommandations de l’UICN en
matière d’ajustement des critères au niveau régional :
http://www.uicn.fr/IMG/pdf/Schema_ajustement_categories_au_niveau_regional.pdf
Les critères ont été ensuite soumis à la validation d’un comité d’évaluation constitué de 7 experts,
qui ont commenté, modifié ou corrigé les premiers critères, mais également les textes spécifiques.
En outre, les critères ont été confrontés à l’expérience sur ce groupe d’insectes dans les Antilles du
comité de pilotage et du groupe d’experts, sur la base des données brutes, mais également sur la
base des connaissances de terrain empiriques et de la connaissance des espèces dans une région
biogéographie plus large (des Petites-Antilles au continent sudaméricain).
Ainsi, nous n’avons tenu compte que des milieux de développement de l’espèce, à l’exception des
données concernant un ou quelques adultes observés sur une station. Ces données sont disponibles
pour l’ensemble des Antilles Françaises, puisque le travail de terrain durant l’inventaire régional a été
axé principalement sur cet aspect de l’écologie des Odonates. Nous pouvons ainsi nous appuyer sur
des données fiables sur les milieux de reproduction des espèces en ne tenant pas toujours compte de
l’observation d’individus matures, erratiques ou en maturation sexuelle, ne se reproduisant à
l’évidence pas dans les milieux concernés par les observations.
1.3.5. Désignation des espèces considérées comme éteintes dans les Antilles
françaises (RE)
Les directives de l’UICN prévoient qu’une espèce doit être considérée comme éteinte dans une
région à partir du moment où plus aucun individu mature n’y est signalé. Or toute extinction doit se
référer à un état initial.
Dans le cas des Odonates des Antilles françaises, il n’existe d’autres référentiels que les collections et
catalogues élaborés depuis le début du 20ème siècle. Sont donc considérées comme éteintes (RE) les
espèces n’ayant plus été signalées depuis plus de vingt ans mais pour lesquelles des preuves
évidentes attestent de la présence autrefois (individus en collection, citations dans des catalogues
régionaux).
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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2. LISTE ROUGE DES LIBELLULES MENACÉES EN
GUADELOUPE
Nom scientifique
Statut régional
UICN
Répartition et endémisme Ф
Protoneura romanae
Coryphaeshna adnexa
Macrothemis meurgeyi
Rhionaeshna psilus
Tauriphila australis
Erythrodiplax berenice
Lestes tenuatus
Brechmorhoga archboldi
Ischnura capreolus
Argia concinna
Tramea binotata
Micrathyria didyma
Lestes forficula
Enallagma coecum
Ishnura hastata
Ischnura ramburii
Telebasis corallina
Anax concolor
Anax junius
Triacanthagyna caribbea
Triacanthagyna septima
Brachymesia furcata
Brachymesia herbida
Dythemis sterilis sterilis
Erythemis vesiculosa
Erythrodiplax umbrata
Miathyria marcella
Micrathyria aequalis
Orthemis macrostigma
Pantala flavescens
Tholymis citrina
Tramea abdominalis
Pantala hymenaea
Tramea calverti
Tramea insularis
Anax amazili
Anax ephippiger
Tramea basilaris
CR
EN
EN
EN
EN
VU
VU
VU
VU
NT
NT
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
DD
DD
DD
DD
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
LC
LC
LC
LC
LC
NE
NE
LC
NE
LC
NE
LC
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
NE
LC
LC
G
Néotropical
G
Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
PA
Nearctique/Néotropical
PA
Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Pantropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Afrotropical
Afrotropical
TOTAL
CR
1
EN
Statut régional
VU
NT
LC
Critères UICN
DD
NE
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
4
4
2
21
4
1
1
2
B(1+2)ba (i, iii, iv)
C2a(i)
B(1+2)cb (i,ii, iii)
B1ac (i,iii)
B1ac (i, ii, iii)
B2ab (i, ii)
B2a(ii,iii)
B2c(ii,iii)
A4ace
pr. B(1+2)b(i,ii)
pr. B2 (i, ii)
----------------------------
(Ф) G : Espèce endémique à la Guadeloupe ; PA : espèces endémiques des Petites Antilles
* IUCN 2012. The IUCN Red List of Threatened Species. Version 2012.1. <http://www.iucnredlist.org>. Downloaded
on 13 september 2012.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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CHIFFRES-CLES
GUADELOUPE
Pourcentage d’espèces menacées en Guadeloupe
(CR+EN+VU)/ (Nb total d’espèces évaluées - NE) = 25%
Meilleure estimation d’espèces menacées en Guadeloupe
(CR+EN+VU) / (Nb total d’espèces évaluées – EX – DD) = 28%
DD
11%
NE
6%
CR
2%
EN
10%
CR
EN
VU
NT
VU
11%
LC
55%
NT
5%
LC
DD
NE
Répartition des espèces dans les différentes catégories UICN.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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2.1 COMMENTAIRES SPECIFIQUES
2.1.1 Les espèces de la Liste Rouge
2.1.2 Les espèces au bord de l'extinction (CR).
CR
Protoneura romanae Meurgey, 2006
Espèce endémique stricte de Guadeloupe (Meurgey, 2006 ; Meurgey & Picard, 2011). En
Guadeloupe, P. romanae présente deux noyaux de populations très distincts, éloignés
géographiquement mais également d’un point de vue écologique. Quelques populations sur la BasseTerre occupent les zones calmes des rivières forestières et les ravines ombragées, tandis que
seulement trois micro-populations fréquentent les forêts marécageuses de Grande-Terre (PetitCanal, Les Abymes, Le Moule).
La première découverte d’une population de cette espèce sur la Grande-Terre (Petit-Canal) a eu lieu
en 2006, puis les années suivantes deux autres populations (Le Moule et Les Abymes) ont été
découvertes. Des recherches dans d’autres sites aux caractéristiques similaires n’ont pas permis de
détecter cette espèce. Les populations de la Basse-Terre sont disséminées du Nord au Sud avec un
noyau de population autour du Grand-Etang, relativement éloigné des populations plus au Nord.
La disparition progressive des forêts marécageuses à Pterocarpus officinalis en Grande-Terre et leur
extrême fragmentation qui se poursuit actuellement - malgré les efforts déployés en matière de
connaissance et de protection de cet écosytème - isole les quelques populations les unes des autres.
Sur la Basse-Terre, les principales populations se situent hors cœur du Parc National et ne bénéficient
d’aucune mesure de protection. Dans le cas des populations qui se situent dans les limites du Parc
National, la préservation de cette espèce n’est pas toujours assurée.
En effet, les larves vivent et se développent dans les zones calmes des rivières à régime torrentiel, et
très souvent dans des bassins ou des passages à gué dont les rochers affleurant forment des
embâcles. Dans ces milieux la pression exercée par les activités de pique-nique, de passage de
randonnée ou bien de baignade, voire de douche contribuent à limiter, et dans certains cas, à
détruire, les populations existantes. Pour ces raisons, et aussi du fait de sa répartition mondiale
limitée à la Guadeloupe, cette espèce est considérée comme en danger critique d’extinction.
LR mondiale
NE
Population
Stable/régression
Biogéographie
Endémique de Guadeloupe
LR régionale
Protection réglementaire
CR
non
Fragmentation
Habitat
oui
Fragmenté/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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2.1.3 Les espèces en danger (EN).
EN
Coryphaeshna adnexa (Hagen, 1861)
Espèce largement distribuée du Sud de l’Amérique du Nord (Floride), puis du Mexique à l’Argentine.
Largement répandue dans les Grandes Antilles. Dans les Petites Antilles, uniquement présente en
Guadeloupe (Meurgey & Picard, 2011). En Guadeloupe, l’espèce est représentée par seulement deux
populations de moins de 10 individus (1-5) ; sur Terre-de-Bas des Saintes (Goyaud, 1994 ; Meurgey &
Picard, 2011) et Grande-Terre, près de Sainte-Anne (P&.C. Guezennec, comm.pers.).
L’envahissement par la laitue d’eau du site de Terre-de-Bas et les menaces plus ou moins à court
terme qui mettent en péril le site de Sainte-Anne, sont des menaces objectives qui justifient le
classement de cette espèce dans la catégorie « en danger ».
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
EN
Biogéographie
Néarctique et néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
EN
non
Fragmentation
Habitat
oui
Fragmenté/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Rhionaeshna psilus (Hagen, 1861)
Cette espèce est répartie sporadiquement du Sud de l’Amérique du Nord jusqu’en Argentine. Dans
les Antilles, elle est recensée de Cuba à Porto Rico. Dans les Petites Antilles, cette espèce n’est
connue qu’en Guadeloupe et à la Dominique. Sa distribution guadeloupéenne ne concerne que la
Basse-Terre. Deux populations distinctes existent sur la Basse-Terre avec un petit noyau
reproducteur situé sur le massif du Houëlmont, au Sud et un groupe de petites populations situées
sur le massif de la Soufrière. Les données éparses situées en côte sous-le-vent de la Basse-Terre
concernent des individus erratiques.
Cette espèce se développe dans des eaux stagnantes à très légèrement courantes (suintements,
sources et résurgences, ravines intermittentes et étangs d’altitude temporaires, voire des flaques)
au-dessus de 600 mètres d’altitude et jusqu’à 1150 mètres d’altitude. Il s’agit de la seule espèce aux
Antilles françaises capable de se développer dans des eaux froides et acides sur le Massif de la
Soufrière. Des populations larvaires ont été observées près des sources de la Rivière Rouge dans une
eau froide, chargée en dépôts ferreux et avec un pH de 4,5. Dans le sud de la Basse-Terre, une
population marginale se développe dans les mares forestières du Houëlmont, à 428 mètres
d’altitude.
Les populations les plus proches se situent au Venezuela sur le continent et à Porto Rico dans les
Grandes Antilles, mais la probabilité d’apport d’individus est faible vers les Petites Antilles. Il est
possible que les populations de la Guadeloupe et de la Dominique soient suffisamment isolées pour
justifier d’un examen poussé des spécimens collectés et de leur comparaison avec ceux des localités
les plus proches connues.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
EN
Biogéographie
Néarctique et néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
EN
non
Fragmentation
Habitat
oui
Stable/régression
Tendance relative
→
Tolérance écologique
Euryèce
Macrothemis meurgeyi Daigle, 2007
Espèce endémique de Guadeloupe (Daigle, 2007 ; Meurgey & Picard, 2011). En Guadeloupe, l’espèce
n’est présente que sur la Basse-Terre où les populations, généralement de moins de 10 individus sont
relativement disséminées. Ceci tient à la nature du milieu exploité par cette espèce, constitué par les
zones calmes des rivières montagnardes et forestières, à fond couvert d’algues. Ces milieux sont très
fluctuants et soumis aux aléas des intempéries (cyclone, ondées tropicales, ravinement) qui
modifient continuellement la physionomie de ces milieux.
Comme pour Argia concinna cité plus haut, la majeure partie des populations se situe à des altitudes
moyennes, le plus souvent situées hors cœur de Parc National et soumises à plusieurs types de
menaces d’origine anthropique pouvant impacter directement les populations. Dans les zones
calmes des cours d’eau de basse altitude, les larves sont menacées par la pollution d’origine agricole,
et surtout domestique. En effet, de nombreuses populations larvaires se développent dans de petites
ravines, voire des ruisselets et suintements en zone périurbaine, directement menacées par le
lessivage des sols, les pollutions domestiques, l’assèchement, le comblement.
La répartition mondiale restreinte de cette espèce et la menace qui pèse sur les milieux de basse
altitude en Guadeloupe nous font considérer cette espèce comme en danger.
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
EN
Biogéographie
Endémique de Guadeloupe
LR régionale
Protection réglementaire
EN
non
Fragmentation
Habitat
oui
Fragmenté/régression
Tendance relative
→
Tolérance écologique
Sténoèce
Tauriphila australis (Rambur, 1842)
Cette espèce est distribuée du Mexique au Paraguay. Dans les Grandes Antilles, à Cuba, Haïti,
République Dominicaine et Porto-Rico. Dans les Petites Antilles, cette espèce est présente en
Guadeloupe (P. & C. Guezennec, comm.pers.) et rare et peu abondante en Martinique. En
Guadeloupe, l’unique station connue, la mare Castex sur la commune de Sainte-Anne, consiste en
une grande dépression humide, envahie par la jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes).
Tauriphila australis semble également affectionner les milieux pionniers ou dégradés : carrières en
fin d’exploitation, argilières ou réservoirs récemment creusés.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
Biogéographie
Néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
EN
non
Fragmentation
Habitat
oui
Fragmenté/régression
Tendance relative
→
Tolérance écologique
Sténoèce
2.1.4 Les espèces vulnérables (VU)
VU
Lestes tenuatus (Rambur, 1842)
Espèce largement distribuée du Sud de l’Amérique du Nord (Floride), puis du Mexique à l’Argentine.
Largement répandue dans les Grandes Antilles. Dans les Petites Antilles, cette espèce est répertoriée
de la Guadeloupe à Grenade à l’exception de Saint-Vincent (Meurgey & Picard, 2011).
En Guadeloupe, Lestes tenuatus se développe dans les lagunes et mares littorales, les mares en forêt
sempervirente saisonnières de la région des Grands Fonds, et atteint 700 mètres d’altitude
localement dans les étangs de Capesterre-Belle-Eau. Moins fréquemment, L. tenuatus exploite les
zones de résurgence et les forês marécageuses à mangle médaille (Pterocarpus officinalis). Cette
espèce présente la particularité de déposer ses œufs dans l’écorce des ligneux qui bordent les zones
de reproduction.
La fragmentation et la disparition progressive des forêts marécageuses, associées au comblement
des mares en zones xérophiles (décharges, urbanisation) justifient de considérer cette espèce
comme vulnérable dans les Antilles françaises.
LR mondiale
NE
Population
fluctuante
VU
Biogéographie
Néarctique et néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
VU
non
Fragmentation
Habitat
oui
Stable/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Brechmorhoga archboldi (Donnelly, 1970)
Appartenant à un genre essentiellement néotropical, B. archboldi est uniquement connu de
Guadeloupe, de la Dominique et de la Martinique. Cette espèce, décrite à l’origine dans le genre
Scapanea, a fait l’objet d’une récente révision qui la place définitivement dans le genre
Brechmorhoga (Garrison & von Ellenrieder, 2006). En Guadeloupe, elle est uniquement présente sur
la Basse-Terre où elle est répandue, mais jamais abondante, entre 150 mètres et plus de 1000 mètres
d’altitude.
Les larves se développent dans les eaux courantes, ensoleillées, permanentes et de faible
profondeur, mais toujours en milieu forestier. Rivières larges (plus de 3 mètres) avec des bancs de
graviers exondés, à fond sableux ou graveleux, parsemées de rochers. Cette espèce affectionne les
zones de rapides, les radiers partiellement ombragés par la canopée. Les larves sont la plupart du
temps observées en compagnie de crustacés décapodes (notamment Macrobrachium carcinus) et
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
d’un poisson, le Mulet (Agonostomus monticola) dont le régime alimentaire comporte des larves
d’Odonates.
Le cycle de cette espèce nécessite en plus d’un milieu aquatique adéquat, que soient maintenues des
zones ouvertes (clairières, savanes..) à basse ou moyenne altitude lors de la maturation sexuelle des
imagos. Cet élément est indispensable, car les adultes quittent rapidement le couvert forestier après
l’émergence et se retrouvent, parfois en grand nombre dans les zones ouvertes ou plus ou moins
dégagées très en dessous de l’altitude à laquelle ils se reproduisent. En outre, les larves sont sujettes
à une dérive larvaire importante en période de crues intenses ou de fortes intempéries. Elles ne se
maintiennent plus sur les fonds graveleux, mais suivent le courant pour être retrouvées, parfois
quelques centaines de mètres plus bas que leur lieu de naissance. Leur cycle s’achève donc dans ces
endroits qui peuvent être soumis à différentes pressions anthropiques et la pollution. Nous
considérons cette espèce endémique régionale comme vulnérable dans les Antilles françaises du fait
de sa répartition limitée à trois îles dont deux souffrent d’une anthropisation des zones avales des
cours d’eau assez importante.
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante, cyclique
VU
Biogéographie
Endémique des Petites Antilles
LR régionale
Protection réglementaire
VU
non
Fragmentation
Habitat
oui
Stable/régression
Tendance relative
→
Tolérance écologique
Sténoèce
Erythrodiplax berenice (Drury, 1773)
Espèce largement distribuée du Canada jusqu’au nord de l’Amérique du Sud. Largement répandue
dans les Grandes Antilles. Dans les Petites Antilles, cette espèce n’est connue que de quatre stations
en Guadeloupe. L’habitat de prédilection de cette espèce est constitué par les eaux saumâtres
littorales et marais salants. Dans ces habitats, les larves exploitent lez zones en eau peu profondes, et
tolèrent une salinité et une température élevées durant la totalité de leur cycle, les adultes se
rencontrent dans les environs immédiats des lieux de reproduction et ont besoin que de larges zones
ouvertes à Cypéracées soient présentes au cours de la phase de maturation.
La première observation de cette espèce en Guadeloupe remonte à 1972 avec une femelle capturée
dans la lagune de la Baie au Moule (Meurgey & Dommanget, 2004). Aucune autre donnée n’est
connue jusqu’en 2007, date à laquelle une autre femelle est capturée sur la même station. Des
recherches ultérieures dans des habitats similaires ont permis la découverte de petites populations
dans les mangroves de Morne-Rouge, à Port-Louis et une importante population sur la lagune de
l’îlet Fajou.
Nous considérons cette espèce comme vulnérable dans les Antilles françaises dans la mesure où les
populations sont isolées les unes des autres et pour deux d’entre elles, soumises à plusieurs menaces
directes d’origine humaine. Les capacités de dispersion de cette espèce ne nous sont pas connues,
mais il semble que les adultes ne se dispersent pas au-delà de quelques centaines de mètres de leur
lieu de reproduction.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
VU
Biogéographie
Néarctique et néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
VU
non
Fragmentation
Habitat
oui
Stable/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Ischnura capreolus (Hagen, 1861)
Cette petite espèce est largement distribuée du Mexique à l’Argentine. Dans les Grandes Antilles, elle
est répertoriée de Cuba aux Iles Vierges, puis à Montserrat, en Guadeloupe, Martinique et Sainte
Lucie. En Guadeloupe, Ischnura capreolus semble être en régression depuis les années 1970 avec
seulement 4 stations connues actuellement contre plus d’une vingtaine entre 1972 et 1990 (Meurgey
& Picard, 2011). Les données anciennes montrent une répartition plus étendue qu’aujourd’hui,
notamment sur la Grande-Terre où cette espèce était rencontrée plus fréquemment.
Les larves se développent dans les eaux stagnantes oligotrophes à mésotrophes ensoleillées semipermanentes ou permanentes jusqu’à 360 mètres et principalement dans les mares ouvertes
fréquentées par le bétail. Un piétinement modéré des marais et des berges des mares peu profondes
par le bétail est favorable à l’espèce, car il crée des gouilles dans lesquelles les larves se développent.
Ce piétinement ne doit cependant pas dépasser un certain seuil, au-delà duquel le milieu n’est plus
exploitable. Typiquement, il correspond à une pression moyenne exercée par les vaches au piquet,
venant s’abreuver épisodiquement.
La progressive régression de cette espèce en Guadeloupe peut être interprétée par la compétition
avec Ischnura hastata, espèce moins exigeante et nettement plus répandue qu’I. capreolus. En effet,
les données issues de la bibliographie et des collections indiquent une absence totale d’I. hastata
avant 1970 en Guadeloupe (alors que cette espèce est plus facilement repérable et d’identification
aisée). Le contrôle des stations où l’espèce avait été mentionnée auparavant (quand elles existent
toujours) révèle la présence d’I. hastata uniquement. Les deux espèces cohabitent dans des milieux
de grandes dimensions, mais I. capreolus est absent des milieux modestes (mais compatibles avec
l’écologie de l’espèce) où I. hastata prédomine.
LR mondiale
NE
Population
Régression
Biogéographie
Néarctique et néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
VU
non
Fragmentation
Habitat
oui
Stable/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
2.1.5 Les autres espèces
2.1.5.1 Les espèces quasi menacées (NT).
NT
Argia concinna (Rambur, 1842)
Espèce endémique de Guadeloupe et de la Dominique (Gloyd, 1942 ; Goyaud, 1994 ; Meurgey, 2010 ;
Meurgey & Picard, 2011). Absente de Montserrat et de la Martinique (observations
erronées) (Meurgey & Picard, 2011). En Guadeloupe, l’espèce n’est présente que sur la Basse-Terre à
des altitudes comprises entre 100 et 1000 mètres, la majeure partie des populations se situant
néanmoins entre 500 et 1000 mètres.
Ce zygoptère possède peu de capacité à la dispersion et nous n’avons aucune preuve d’échange
d’individus entre les deux îles. Les adultes s’éloignent peu des milieux de reproduction,
essentiellement forestiers et ne sont jamais observés au-delà de quelques mètres des berges. Les
adultes se tiennent toujours très près des zones de reproduction, constituées par les rivières et
ravines à régime torrentiel, complètement ou moyennement couverts par la canopée, de 100 mètres
à plus de 1000 mètres d’altitude.
Dans les milieux de basse et moyenne altitude, les milieux de reproduction sont menacés
directement par la pollution d’origine agricole et domestique, le dépôt de macro-déchets, la
rectification des berges et surtout la disparition même localement de la ripisylve nécessaire au
développement des imagos et à celui des larves. La répartition mondiale restreinte de cette espèce
et le fait que la zone d’occupation de l’espèce largement située hors périmètre préservé, justifie son
classement dans la catégorie des espèces quasi menacées.
NT
Tramea binotata (Rambur, 1842)
Tramea binotata est répertorié du Sud des U.S.A jusqu’en Argentine. Dans les Antilles, elle est
connue des Bahamas, puis de la Jamaïque à Porto Rico et, au-delà d’un grand vide, uniquement à la
Guadeloupe où cette espèce a été observée pour la première fois en 1997 (Hofmann, 1999; Meurgey
& Picard, 2011), et à la Barbade où les citations sont anciennes et douteuses (Klots, 1932). Peu
commune et jamais abondante en Guadeloupe, surtout à basse altitude sur la Basse-Terre. Atteint
localement 400 mètres d’altitude dans les massifs du sud de l’île. Une seule mention sur la GrandeTerre, dans la région des Grands-Fonds.
Cette espèce se reproduit dans les eaux stagnantes ensoleillées oligotrophes à mésotrophes,
permanentes à semi-permanentes depuis la plaine jusqu’à 420 mètres ; mares et étangs littoraux
riches en végétation aquatique (Nymphea ampla notamment), mais surtout étangs forestiers du sud
de la Basse-Terre riches en massifs d’hélophytes dans lesquels on rencontre les populations les plus
importantes. A la différence de Tramea abdominalis, cette espèce n’exploite pas les milieux
temporaires.
Les populations connues et suivies de T. binotata en Guadeloupe se maintiennent d’année en année
mais les données indiquent que son aire d’occupation n’augmente pas, mais reste stable avec une
tendance au déclin notamment à cause du comblement et de l’abandon de certaines mares
destinées à l’abreuvement du bétail. Les populations des étangs du sud de la Basse-Terre sont moins
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
menacées. Un exemple est celui d’un étang maintenu en eau dans les environs du Grand-Etang de
Guadeloupe, puis réaménagé en bassins de production d’ouassous en 2006, qui a fait chuter la
population existante auparavant de manière significative. Nous considérons cette espèce comme
quasi menacée dans les Antilles françaises sur la base de notre connaissance de la zone d’occupation
et des risques réels et avérés de destruction des habitats de plaine.
2.1.5.2 Les espèces pour lesquelles les données sont insuffisantes (DD).
Quatre espèces sont considérées comme appartenant à la catégorie DD, dans la mesure où les
meilleures données disponibles sont insuffisantes pour mesurer avec justesse leur risque de déclin
ou de disparition.
DD
Anax amazili (Burmeister, 1839)
Cette espèce est répartie de façon relativement continue du sud des Etats-Unis (Texas, Louisiane,
Floride) à l’Argentine. Dans les Antilles, Anax amazili est recensé de Cuba à Porto Rico, mais connu
uniquement de Guadeloupe et de St-Vincent dans les Petites Antilles. Les citations de Martinique et
de la Barbade ne sont pas étayées. Rare et peu abondant en Guadeloupe, surtout sur la Grande Terre
et, localement, dans les étangs d’altitude du sud de la Basse-Terre. Connu d’une station de Terre-deBas des Saintes, ainsi qu’à Marie-Galante.
Seulement sept stations sont connues en Guadeloupe « continentale » et à Marie-Galante avec
chacune, moins de 10 individus. Cette espèce est surtout crépusculaire et nocturne ; le nombre
d’observations est sans doute sous-estimé par rapport à la réalité. Des recherches ciblées sont à
mettre en œuvre (recherches d’exuvies) afin de mieux connaître la zone d’occupation de cette
espèce dans les Antilles françaises. Pour ces raisons, nous la classons dans la catégorie DD.
DD
Pantala hymenaea (Say, 1839)
Espèce migratrice, distribuée du Canada au Chili. Dans les Antilles, des Bahamas à la République
Dominicaine. Plus rare dans les Petites Antilles, seulement aux Iles Vierges, à St-Barthélémy, en
Guadeloupe et en Martinique et à Grenade. En Guadeloupe, cette espèce a été observée en GrandeTerre, dans les prairies d’arrière mangrove de la région du Moule et dans les mares littorales entre
2006 et 2010. En Martinique - où l’espèce a été notée pour la première fois en 2008 - plusieurs
individus ont été observés dans la Baie de Fort-de-France et la région de Trois-Ilets.
Les données relatives à cette espèce sont trop récentes pour statuer sur l’autochtonie de l’espèce
dans les Antilles françaises et ce, et même si des individus ont été observés en comportement de
ponte. Pantala hymenaea est connu pour être une espèce migratrice à forte capacité de dispersion
dans l’ensemble de son aire de répartition et tend généralement à précéder les fronts pluvieux
tropicaux afin de trouver les milieux nécessaires à la reproduction qui sont constitués par des flaques
d’eau sur les routes, de petites collections d’eau de pluie de plaine, les mares agricoles et les milieux
pionniers (carrières, ornières de chemin …).
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
DD
Tramea calverti Muttowski, 1910
Migrateur également, Tramea calverti est répertorié des Etats-Unis à l’Argentine (et les îles
Galápagos). Dans les Antilles, il est régulièrement réparti de Cuba aux Iles Vierges, puis à SaintBarthélémy, en Guadeloupe, en Martinique et à Grenade. Espèce rare et sporadique à St-Barthélémy
et en Guadeloupe, pouvant être abondante certaines années, dans les milieux littoraux. Très rare en
Martinique, connue uniquement de la baie de Fort-de-France et de la région de Trois-Ilets. Cette
espèce est cyclique et semble apparaître épisodiquement, précédant les fronts pluvieux au début de
la saison des pluies, pour se reproduire. En Juillet 2008, un nombre inhabituel d’imagos matures et
immatures a été observé en Guadeloupe, et surtout dans le sud de la Martinique où plus de 20
individus étaient observés simultanément dans les environs de Trois-Ilets.
Les adultes ont été observés sur les eaux stagnantes ensoleillées temporaires ou semi permanentes,
en zone sèche jusqu’à 100 mètres en Martinique (bassins en zone pâturée et mares forestières). Les
différentes observations en Guadeloupe montrent une préférence des imagos pour les étangs
littoraux permanents, riches en végétation flottante, avec en périphérie des zones de boisements
épars et des pâtures sèches.
Les premières observations de T. calverti en Guadeloupe sont récentes et certainement dues à une
intensification des prospections, conjuguées à des afflux inhabituels d’individus. De plus, le caractère
migrateur et cyclique de cette espèce justifie que nous la classions dans la catégorie « données
déficientes ».
DD
Tramea insularis Hagen, 1861
La répartition mondiale de cette espèce est limitée au sud des Etats-Unis jusqu’au Mexique et aux
Antilles. T. insularis est répertorié des Bahamas à Porto Rico. Dans les Petites Antilles, il est connu
uniquement en Guadeloupe, Dominique, Martinique et Grenade. Très rare et sporadique en
Guadeloupe et en Martinique où les apparitions de cette espèce sont liées aux mouvements à
caractère migratoire propres à ce genre. Cette espèce peut très facilement passer inaperçue dans
une population d’autres espèces de Tramea si on ne capture pas les individus observés.
En Guadeloupe, il semble que cette espèce affectionne les milieux stagnants riches en hélophytes et
notamment la jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes), l’unique observation a été réalisée sur une mare
presque totalement envahie par cette plante. Il est à noter que la larve de cette espèce est toujours
non décrite.
A notre connaissance, cette espèce ne se reproduit pas dans les Antilles françaises et les données,
trop récentes, ne nous permettent pas de statuer ni sur son autochtonie, ni sur la régularité des
afflux d’individus. Ces considérations justifient son classement dans la catégorie DD.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
2.1.5.3. Les espèces non évaluées (NE).
Deux espèces n’ont pas été évaluées. D’une part, les données sont trop récentes pour que nous
puissions avoir une vision de leur statut autochtone ou non dans les Antilles et d’autre part parce que
ces deux espèces sont des migrateurs d’origine afrotropicale - dont les apparitions sporadiques et
souvent fugaces sont liées à des déplacements migratoires favorisés par les moussons d’est vers les
Antilles - et ne font pas partie de la faune néotropicale.
Anax ephippiger (Burmeister, 1839)
Cette espèce afrotropicale et Eurasienne a été notée pour la première fois dans le Nouveau Monde
en Guyane française en février 2003 (Machet & Duquef, 2004). En 2006, une femelle est capturée en
janvier à Anse-Bertrand, sur la Grande-Terre de Guadeloupe (Meurgey, 2006). Toujours en 2006, un
exemplaire est capturé à Anegada (Iles Vierges Britanniques) par Fred Sibley (Sibley, comm.pers.).
Enfin, la troisième capture de cette année 2006 a été réalisée en Dominique où un mâle territorial,
vraisemblablement accompagné de deux femelles, a été capturé sur le Freshwater Lake en décembre
(Meurgey & Weber, 2007 ; Meurgey, 2007).
Voilà qui résume les connaissances sur cette espèce dans les Antilles. L’observation d’individus à
l’unité, l’absence de comportements reproducteurs et de preuve de développement larvaire (même
si cette espèce peut trouver aux Antilles des milieux qui lui conviennent), nous la font considérer
comme un visiteur occasionnel.
Tramea basilaris (Palisot de Beauvois, 1805)
Cette espèce est rare et épisodique dans les Antilles, observée pour la première fois en Martinique
avec plusieurs individus, présentant des comportements de ponte, en 2007 et 2008 dans la partie
sud-est de l’île. Très récemment observée en Guadeloupe (octobre 2009) à la Pointe des Châteaux,
sur la Grande-Terre. -Ces observations ont toutes été réalisées entre Octobre et Novembre. Cette
espèce a déjà été observée dans le Nouveau Monde par le passé. Belle (1988) rapporte l’observation
d’un individu sur l’aéroport international de Zanderij, au Surinam, qu’il considérait comme une
introduction accidentelle.
L’aire de répartition de ce taxon comprend l’Afrique tropicale, Madagascar, le Moyen-Orient, l’Inde,
l’Asie du sud-est jusqu’en Malaisie, et le Japon. Tramea basilaris manifeste naturellement dans son
aire de distribution une nette propension aux déplacements à caractère migratoire et, comme pour
l’espèce précédente, il n’est pas étonnant que quelques individus puissent être déportés par les
vents d’est se dirigeant vers les Caraïbes en provenance des côtes d’Afrique. Le caractère
« nouveau » de ces observations tient en grande partie au fait que depuis quelques années,
l’inventaire régional des odonates nécessite un accroissement des captures pour identification et
que, naturellement, les chances d’observer de nouveau taxons en soient améliorées. Il est peu
douteux que des individus parviennent plus ou moins régulièrement jusqu’aux Antilles.
Bien que des comportements de ponte aient été observés, les données demeurent largement
insuffisantes pour statuer sur le caractère reproducteur (autochtonie) de cette espèce. Nous la
considérons, pour le moment comme un visiteur occasionnel.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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3. LISTE ROUGE DES LIBELLULES MENACÉES EN
MARTINIQUE
Nom scientifique
Statut régional
UICN
Répartition et endémisme Ф
Erythemis credula
Erythrodiplax connata
Erythrodiplax unimaculata
Tramea onusta
Tauriphila australis
Ishnura hastata
Triacanthagyna septima
Protoneura ailsa
Gynacantha nervosa
Lestes tenuatus
Brechmorhoga archboldi
Ischnura capreolus
Micrathyria didyma
Lestes forficula
Enallagma coecum
Ischnura ramburii
Anax junius
Triacanthagyna caribbea
Brachymesia furcata
Brachymesia herbida
Dythemis sterilis sterilis
Erythemis vesiculosa
Erythrodiplax umbrata
Miathyria marcella
Micrathyria aequalis
Orthemis macrostigma
Pantala flavescens
Tholymis citrina
Tramea abdominalis
Pantala hymenaea
Tramea calverti
Tramea insularis
Tramea basilaris
RE
RE
RE
RE
EN
EN
EN
VU
VU
VU
VU
NT
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
LC
DD
DD
DD
NE
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
NE
NE
NE
LC
LC
LC
NE
LC
NE
LC
NE
LC
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
LC
Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
PA
Néotropical
Nearctique/Néotropical
PA
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Pantropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Nearctique/Néotropical
Néotropical
Afrotropical
TOTAL
RE
1
1
1
1
EN
Statut régional
VU
NT
LC
Critères UICN
DD
NE
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
4
3
4
1
17
3
1
1
----B1ac(i, ii, iii)
C2a(ii)
B(1+2)ab(ii)
B1b(iii, iv)
B2ac(ii,iii)
B2a(ii,iii)
B2c(ii,iii)
pr. A4ace
----------------------
(Ф) PA : espèces endémiques des Petites Antilles
* IUCN 2012. The IUCN Red List of Threatened Species. Version 2012.1. <http://www.iucnredlist.org>.
Downloaded on 13 september 2012.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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CHIFFRES-CLES
MARTINIQUE
Pourcentage d’espèces menacées en Martinique
(CR+EN+VU)/ (Nb total d’espèces évaluées - NE) = 34%
Meilleure estimation d’espèces menacées en Martinique
(CR+EN+VU) / (Nb total d’espèces évaluées – EX – DD) = 39%
DD
9%
NE
3%
RE
12%
EN
9%
RE
EN
VU
NT
VU
12%
LC
DD
NE
LC
52%
NT
3%
Répartition des espèces dans les différentes catégories UICN.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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3.1 COMMENTAIRES SPECIFIQUES
3.1.1. Les espèces de la Liste Rouge
3.1.1.1 Les espèces éteintes (RE).
RE
Erythemis credula (Hagen, 1861)
Espèce néotropicale, largement répandue du Mexique à l’Argentine où elle n’est pas rare et peut
même être abondante comme la plupart des espèces de ce genre. Une seule mention signale cette
espèce de Martinique (Klots, 1932) où elle n’a jamais été revue depuis, pas plus que dans les autres
îles des Petites Antilles. Les localités les plus proches pour cette espèce se situent en Guyane
française.
RE
Erythrodiplax connata (Burmeister, 1839)
Espèce néotropicale, répandue en Argentine et au Chili. Une seule mention signale cette espèce de
Martinique (Klots, 1932) où elle n’a jamais été revue depuis, pas plus que dans les autres îles des
Petites Antilles. Les localités les plus proches pour cette espèce se situent en Guyane française.
RE
Erythrodiplax unimaculata (De Geer, 1773)
Espèce néotropicale très largement répandue de l’Amérique Centrale au Paraguay. Dans les Antilles,
mentionnée sans certitude de la Jamaïque. Une seule mention signale cette espèce de Martinique
(Klots, 1932) où elle n’a jamais été revue depuis, pas plus que dans les autres îles des Petites Antilles.
Les localités les plus proches pour cette espèce se situent en Guyane française.
RE
Tramea onusta Hagen, 1861
Espèce néotropicale relativement fréquente et parfois abondante de l’Amérique centrale et au
Venezuela. Dans les Antilles, distribuée de manière continue de Cuba à Porto Rico (Grandes Antilles).
Une seule mention signale cette espèce de Martinique (Klots, 1932) où elle n’a jamais été revue
depuis, pas plus que dans les autres îles des Petites Antilles.
3.1.1.2. Les espèces en danger (EN).
EN
Tauriphila australis (Hagen, 1867)
Cette espèce est distribuée du Mexique au Paraguay. Dans les Grandes Antilles, à Cuba, Haïti,
République Dominicaine et Porto-Rico. Dans les Petites Antilles, cette espèce est rare et peu
abondante en Martinique. En Martinique, les populations connues sont localisées dans la moitié sud
de l’île, et liées aux zones humides riches en hélophytes et souvent envahies par la jacinthe d’eau
(Eichhornia crassipes) ; marais de la Baie de Fort-de-France, et mares de la région de Sainte-Anne. En
Guadeloupe, l’unique station connue, la mare Castex sur la commune de Sainte-Anne, consiste en
une grande dépression humide, envahie par la jacinthe d’eau.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
Tauriphila australis semble également affectionner les milieux pionniers ou dégradés : carrières en
fin d’exploitation, argilières ou réservoirs récemment creusés.
Les milieux exploités par cette espèce en Martinique sont soumis à différentes pressions
anthropiques (pollution, aménagement de zones de chasse) et à l’envahissement par deux espèces
de végétaux aquatiques ; la laitue d’eau (Pistia stratiotes), la jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes) et
Hydrilla verticillata. Ces éléments et les données limitées à quatre stations justifient son classement
dans la catégorie « en danger ».
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
EN
Biogéographie
Néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
EN
non
Fragmentation
Habitat
oui
Fragmenté/régression
Tendance relative
→
Tolérance écologique
Sténoèce
Ischnura hastata (Say, 1839)
Cette espèce n’est présente en Martinique qu’en une seule station avec une population de moins de
10 individus matures. Cette espèce est répertoriée de Guadeloupe où elle est bien représentée,
Montserrat, Antigue et Sainte-Lucie.
Le milieu exploité par l’espèce en Martinique se situe dans une zone agricole dédiée à la culture de
dachine et peut être amené à disparaître à la suite de travaux agricoles, comblement ou
assèchement. Nous considérons, au vu de ces éléments, que cette espèce est en danger en
Martinique.
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
EN
Biogéographie
Néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
EN
non
Fragmentation
Habitat
oui
Fragmenté/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Euryèce
Triacanthagyna septima (Selys in Sagra, 1857)
Cet Aeshnidae crépusculaire et nocturne est relativement bien distribué du Texas au Brésil et, dans
les Grandes Antilles de Cuba à PortoRico. Dans les Petites Antilles, cette espèce est répertoriée de
Guadeloupe, Martinique et Sainte-Lucie. Plus fréquente en Guadeloupe, T. septima est rare à très
rare en Martinique et à Sainte-Lucie. En Martinique, nous ne connaissons qu’une seule station, dans
la région de Trois-Ilets.
T. septima se développe dans les eaux stagnantes en forêt xérophile et les ravines intermittentes
sous canopée, à l’étage de transition avec la forêt mésophile. L’aire d’occurrence et l’aire
d’occupation de cette espèce limitée à une station en Martinique justifient son classement dans la
catégorie des espèces en danger, dans la mesure où les milieux stagnants dans lesquels se développe
cette espèce sont soumis à d’importantes fluctuations saisonnières, mais également à une pression
humaine (assèchement, urbanisation) non négligeable.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
Biogéographie
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
LR régionale
EN
Fragmentation
oui
Néotropicale
Protection réglementaire
non
Habitat
Fragmenté/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
3.1.1.
3
.
Les espèces vulnérables (VU)
VU
Lestes tenuatus Rambur, 1842
Espèce largement distribuée du Sud de l’Amérique du Nord (Floride), puis du Mexique à l’Argentine.
Largement répandue dans les Grandes Antilles. Dans les Petites Antilles, cette espèce est répertoriée
de la Guadeloupe à Grenade à l’exception de Saint-Vincent (Meurgey & Picard, 2011).
Nettement moins fréquente en Martinique qu’en Guadeloupe, les populations restent très
fragmentées avec généralement moins de dix individus sur une station. La fragmentation et la
disparition progressive des forêts marécageuses, associées au comblement des mares en zones
xérophiles (décharges, urbanisation) justifient de considérer cette espèce comme vulnérable.
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante
VU
Biogéographie
Néarctique et néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
VU
non
Fragmentation
Habitat
oui
Stable/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Protoneura ailsa Donnelly, 1961
Espèce endémique de la Dominique, de la Martinique et de Sainte Lucie, ne présentant jamais de
populations importantes (les populations sont néanmoins plus importantes dans le nord de l’île que
dans le sud) et dont les principales localités sont disséminées entre le nord et le sud de l’île où
l’espèce est à la fois plus rare mais également plus menacée quant à ses habitats (pollutions d’origine
agricole, urbanisation, rectification des berges, disparition de la ripisylve et urbanisation). Dans le
nord de l’île, l’habitat préférentiel consiste en ravines en forêt ombrophile, mais les populations du
sud se rencontrent plutôt dans les rivières calmes de basse altitude, à régime fluviatile et souvent en
aval des exploitations bananières.
Cette espèce ne fréquente, dans les zones d’occurrence, que des milieux de dimensions modestes, le
plus souvent de moins de 20m², à eau peu profonde et bordée de réseaux racinaires dans lesquels les
larves se tiennent préférentiellement. La répartition très réduite de cette espèce, la fragmentation
des populations et les menaces qui pèsent sur les habitats de basse élévation, associées aux très
faibles capacités de dispersion des imagos (moins de 10 mètres des zones de reproduction), justifient
son classement comme espèce vulnérable.
LR mondiale
Biogéographie
Endémique des Petites Antilles
LR régionale
Protection réglementaire
Tendance relative
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
NE
Population
Stable/régression
VU
VU
Fragmentation
oui
non
Habitat
Fragmenté/régression
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Gynacantha nervosa Rambur, 1842
Espèce largement distribuée du sud-est de l’Amérique du Nord (Floride), jusqu’au Brésil. Largement
répandue dans les Grandes Antilles. Dans les Petites Antilles, uniquement présente en
Martinique (Meurgey & Picard, 2011). En Martinique, l’espèce est représentée par seulement deux
populations de moins de 10 individus (1-5). Bien que les populations soient très limitées en
Martinique, cette espèce est par ailleurs bien représentée dans le domaine néotropical, et des
échanges sont peut-être possibles avec d’autres populations du fait de la mobilité de cet Aeshnidae.
Dans la région, Gynacantha nervosa se développe dans des milieux temporaires, souvent menacés
par la destruction directe ou le comblement (mares forestières, flaques).
Les mœurs crépusculaires et nocturnes de cette espèce, liés à son habitat principalement forestier
expliquent en grande partie la difficulté de détection des imagos et c’est la recherche des exuvies qui
a permis la découverte de cette espèce dans l’île. Des recherches ciblées sont à mettre en œuvre afin
de déterminer avec précision la zone d’occupation de G. nervosa dans les Antilles françaises. La
fragmentation des populations, associée aux menaces qui pèsent sur ses milieux de reproduction
(comblement, assèchement, destruction), militent en faveur d’un classement dans la catégorie VU.
LR mondiale
NE
Population
Fluctuante, cyclique
VU
Néarctique et Néotropicale
LR régionale
Protection réglementaire
VU
non
Fragmentation
Habitat
oui
Stable/régression
Tendance relative
↘
Tolérance écologique
Sténoèce
Brechmorhoga archboldi (Donnelly, 1970)
Appartenant à un genre essentiellement néotropical, B. archboldi est uniquement connu de
Guadeloupe, de la Dominique et de la Martinique. Peu répandu, quoique parfois abondant en
Martinique, uniquement dans les massifs montagneux du nord de l’île : massif des Carbets et du
Morne Jacob, entre 200 et 600 mètres d’altitude.
Les larves se développent dans les eaux courantes, ensoleillées, permanentes et de faible
profondeur, mais toujours en milieu forestier. Rivières larges (plus de 3 mètres) avec des bancs de
graviers exondés, à fond sableux ou graveleux, parsemé de rochers. Cette espèce affectionne les
zones de rapides, les radiers partiellement ombragés par la canopée. Les larves sont la plupart du
temps observées en compagnie de crustacés décapodes (notamment Macrobrachium carcinus) et
d’un poisson, le Mulet (Agonostomus monticola) dont le régime alimentaire comporte des larves
d’odonates.
Le cycle de cette espèce nécessite en plus d’un milieu aquatique adéquat, que soient maintenues des
zones ouvertes (clairières, savanes..) à basse ou moyenne altitude lors de la maturation sexuelle des
imagos. Cet élément est indispensable, car les adultes quittent rapidement le couvert forestier après
l’émergence et se retrouvent, parfois en grand nombre dans les zones ouvertes ou plus ou moins
dégagées très en dessous de l’altitude à laquelle ils se reproduisent. En outre, les larves sont sujettes
à une dérive larvaire importante en période de crues intenses ou de fortes intempéries. Elles ne se
maintiennent plus sur les fond graveleux, mais suivent le courant pour être retrouvées, parfois
quelques centaines de mètres plus bas que leur lieu de naissance.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
Leur cycle s’achève donc dans ces endroits qui peuvent être soumis à différentes pressions
anthropiques et la pollution. Nous considérons cette espèce endémique régionale comme vulnérable
dans les Antilles françaises du fait de sa répartition limitée à trois îles dont deux souffrent d’une
anthropisation des zones avales des cours d’eau assez importante.
LR mondiale
NE
Population
stable
Biogéographie
Endémique des Petites Antilles
LR régionale
Protection réglementaire
VU
non
Fragmentation
Habitat
oui
stable
Tendance relative
→
Tolérance écologique
sténoèce
3.1.3. Les autres espèces
3.1.3.1 Les espèces quasi menacées (NT).
NT
Ischnura capreolus (Hagen, 1861)
Cette petite espèce est largement distribuée du Mexique à l’Argentine. Dans les Grandes Antilles, elle
est répertoriée de Cuba aux Iles Vierges, puis à Montserrat, en Guadeloupe, Martinique et SainteLucie.
En Martinique, Ischnura capreolus est répandu et parfois abondant, principalement au sud d’une
ligne reliant Fort-de-France au Robert. Un noyau de population existe sur le massif des Pitons du
Carbet. Les larves se développent dans les eaux stagnantes oligotrophes à mésotrophes ensoleillées
semi-permanentes ou permanentes jusqu’à 360 mètres et principalement dans les mares ouvertes
fréquentées par le bétail et les milieux faiblement courants de plaine et les annexes humides des
rivières à régime fluviatile. Un piétinement modéré des marais et des berges des mares peu
profondes par le bétail est favorable à l’espèce, car il crée des gouilles dans lesquelles les larves se
développent. Ce piétinement ne doit cependant pas dépasser un certain seuil, au-delà duquel le
milieu n’est plus exploitable.
D’assez importantes populations sont rencontrées dans les deux stations relictuelles de forêt
marécageuse à mangle médaille (Pterocarpus officinalis) que compte encore la Martinique. Les
pressions anthropiques exercées sur ces deux stations ; la pollution, le dépôt de déchets, la
fragmentation et l’isolement des massifs forestiers, l’urbanisation font peser des menaces directes
sur ces populations. Il en va de même pour les rivières de plaine, qui souffrent notamment d’une
pollution agricole chronique souvent en amont des stations où l’espèce est présente. C’est pourquoi
nous considérons - en plus de la disparition de certaines mares « anciennes » au profit de trous
d’abreuvement creusés à la hâte - cette espèce comme quasiment menacée en Martinique.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
3.1.4. Les espèces pour lesquelles les données sont insuffisantes (DD).
Trois espèces sont considérées comme appartenant à la catégorie DD, dans la mesure où les
meilleures données disponibles sont insuffisantes pour mesurer avec justesse leur risque de déclin
ou de disparition.
DD
Pantala hymenaea (Say, 1839)
Espèce migratrice, distribuée du Canada au Chili. Dans les Antilles, des Bahamas à la République
Dominicaine. Plus rare dans les Petites Antilles, seulement aux Iles Vierges, à St -Barthélémy, en
Guadeloupe, en Martinique et à Grenade. En Martinique - où l’espèce a été notée pour la première
fois en 2008 -, plusieurs individus ont été observés dans la Baie de Fort-de-France et la région de
Trois-Ilets.
Les données relatives à cette espèce sont trop récentes pour statuer sur l’autochtonie de l’espèce
dans les Antilles françaises et ce, même si des individus ont été observés en comportement de
ponte. Pantala hymenaea est connu pour être une espèce migratrice à forte capacité de dispersion
dans l’ensemble de son aire de répartition et tend généralement à précéder les fronts pluvieux
tropicaux afin de trouver les milieux nécessaires à la reproduction qui sont constitués par des flaques
d’eau sur les routes, de petites collections d’eau de pluie de plaine, les mares agricoles et les milieux
pionniers (carrières, ornières de chemin …).
DD
Tramea calverti Muttowski, 1910
Migrateur également, Tramea calverti est répertorié des Etats-Unis à l’Argentine (et les îles
Galápagos). Dans les Antilles, il est régulièrement répartie de Cuba aux Iles Vierges, puis à StBarthélémy, en Guadeloupe, en Martinique et à Grenade. Espèce rare et sporadique à St-Barthélémy
et en Guadeloupe, pouvant être abondante certaines années, dans les milieux littoraux. Très rare en
Martinique, connue uniquement de la baie de Fort-de-France et de la région de Trois-Ilets. Cette
espèce est cyclique et semble apparaître épisodiquement, précédant les fronts pluvieux au début de
la saison des pluies, pour se reproduire. En Juillet 2008, un nombre inhabituel d’imagos matures et
immatures a été observé dans le sud de la Martinique où plus de 20 individus étaient observés
simultanément dans les environs de Trois-Ilets.
Les adultes ont été observés sur les eaux stagnantes ensoleillées temporaires ou semi permanentes,
en zone sèche jusqu’à 100 mètres en Martinique (bassins en zone pâturée et mares forestières). Les
différentes observations en Guadeloupe et en Martinique montrent une préférence des imagos pour
les étangs littoraux permanents, riches en végétation flottante, avec en périphérie des zones de
boisement épars et des pâtures sèches.
Les premières observations de T. calverti en Martinique sont récentes et certainement dues à une
intensification des prospections, conjuguée à des afflux inhabituels d’individus. De plus, le caractère
migrateur et cyclique de cette espèce justifie que nous la classions dans la catégorie « données
déficientes ».
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
DD
Tramea insularis Hagen, 1861
La répartition mondiale de cette espèce est limitée au sud des Etats-Unis jusqu’au Mexique et aux
Antilles. T. insularis est répertorié des Bahamas à Porto Rico. Dans les Petites Antilles, il est connu
uniquement en Guadeloupe, Dominique, Martinique et Grenade. Très rare et sporadique en
Guadeloupe et en Martinique où les apparitions de cette espèce sont liées aux mouvements à
caractère migratoire propres à ce genre. Cette espèce peut très facilement passer inaperçue dans
une population d’autres espèces de Tramea si on ne capture pas les individus observés.
Il semble que cette espèce affectionne en Martinique les milieux stagnants arrière-littoraux et
notamment en arrière des mangroves, même légèrement saumâtres ; lagunes, étangs et mares
d’assez grandes dimensions. A notre connaissance, cette espèce ne se reproduit pas dans les Antilles
françaises et les données, trop récentes, ne nous permettent pas de statuer ni sur son autochtonie,
ni sur la régularité des afflux d’individus. Ces considérations justifient son classement dans la
catégorie DD.
3.1.5. Les espèces non évaluées (NE).
Une espèce n’a pas été évaluée. D’une part, les données sont trop récentes pour que nous puissions
avoir une vision de son statut autochtone ou non dans les Antilles et d’autre part parce que cette
espèce est d’origine afrotropicale - dont les apparitions sporadiques et souvent fugaces sont liées à
des déplacements migratoires favorisés par les moussons d’est vers les Antilles - et ne fait pas partie
de la faune néotropicale.
Tramea basilaris (Palisot de Beauvois, 1805)
Cette espèce est rare et épisodique dans les Antilles, observée pour la première fois en Martinique
avec plusieurs individus, présentant des comportements de ponte, en 2007 et 2008 dans la partie
sud-est de l’île. Ces observations ont toutes été réalisées entre octobre et novembre. Cette espèce a
déjà été observée dans le Nouveau Monde par le passé. Belle (1988) rapporte l’observation d’un
individu sur l’aéroport international de Zanderij, au Surinam, qu’il considérait comme une
introduction accidentelle.
L’aire de répartition de ce taxon comprend l’Afrique tropicale, Madagascar, le Moyen-Orient, l’Inde,
l’Asie du sud-est jusqu’en Malaisie, et le Japon. Tramea basilaris manifeste naturellement dans son
aire de distribution une nette propension aux déplacements à caractère migratoire et il n’est pas
étonnant que quelques individus puissent être déportés par les vents d’est se dirigeant vers les
Caraïbes en provenance des côtes d’Afrique. Le caractère « nouveau » de ces observations tient en
grande partie au fait que depuis quelques années, l’inventaire régional des odonates nécessite un
accroissement des captures pour identification. Il est peu douteux que des individus parviennent
jusqu’aux Antilles, plus ou moins régulièrement.
Bien que des comportements de ponte aient été observés, les données demeurent largement
insuffisantes pour statuer sur le caractère reproducteur (autochtonie) de cette espèce. Nous la
considérons, pour le moment comme un visiteur occasionnel.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
4. ESPECES A SUIVI PRIORITAIRE
L’inventaire des Odonates sur la base de la littérature, puis sur le terrain à partir de 2000 a permis de
mieux préciser la répartition des Odonates des Antilles françaises. A l’issue de ce travail se sont
dégagées deux tendances contradictoires : le constat du manque de connaissances sur l’écologie et
la biologie d’un certain nombre d’espèces, et une prise de conscience générale portant sur la
nécessité de conservation du patrimoine biologique qui se développe de plus en plus aux Antilles,
notamment grâce aux travaux effectués sur les insectes depuis quelques années. La notion
d’évaluation de l’état de conservation des espèces et des habitats devient aujourd’hui une réalité et
un impératif pour une gestion raisonnée de notre patrimoine biologique et des espaces protégés.
Bien que déjà évoqué par plusieurs auteurs (notamment Dupont, 1997 et 2001), la notion du suivi
d’espèces et d’habitats semble devenir un outil indispensable pour assurer leur conservation. La mise
en place de protocoles de terrain tenant compte des spécificités de la biologie et de l’écologie des
Odonates, de la validation des identifications, sont des conditions primordiales pour la fiabilité des
résultats qui seront obtenus.
Les Odonates présentent la particularité de disposer à la fois d’un habitat terrestre et d’un habitat
aquatique et de constituer un groupe d’insectes particulièrement mobiles (notamment les
Anisoptères) que l’on peut observer n’importe où dans ces habitats. Aussi, la présence de l’habitat
larvaire dans le site de suivi est fondamentale, comme le fait de s’assurer au préalable du caractère
autochtone de l’espèce et de la stabilité de la population dans l’habitat suivi, préalablement
inventorié (sur trois années au minimum). Les caractéristiques de ce dernier devront faire l’objet
d’un descriptif dont la nature reste à définir précisément dans la mesure où l’objectif principal est le
suivi d’espèces mais aussi bien sûr de l’habitat.
Un Suivi Odonatologique Régional des Espèces Prioritaires (SOREP) pourrait être mis en place aux
Antilles françaises et reposer sur une méthodologie spécifique aux différents taxons concernés qui
s’appuie dans la mesure du possible sur des protocoles nationaux et européens dûment
expérimentés et validés notamment par la Société Française d’Odonatologie qui a mis au point et
anime un Suivi Odonatologique National des Espèces Prioritaires (SONEP).
Cette liste est réactualisable en fonction des résultats du suivi et des découvertes. Des suivis locaux
sur certaines espèces non concernées par les listes précédentes sont évidemment possibles et même
souhaitables pour certaines d’entre elles.
La sélection des espèces potentiellement candidates au SOREP a été réalisée à partir de la présente
évaluation mais aussi de la publication récente de l’ouvrage « Les libellules des Antilles françaises »
(Meurgey & Picard, 2011). Nous avons retenu toutes celles classées en Liste Rouge (catégories VU,
EN et CR) à laquelle nous avons ajouté la catégorie Quasi menacé (NT).
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
Espèces
Lestes forficula
Lestes tenuatus
Protoneura ailsa
Protoneura romanae
Argia concinna
Enallagma coecum
Ischnura capreolus
Ischnura hastata
Ischnura ramburii
Telebasis corallina
Anax amazili
Anax concolor
Anax junius
Anax ephippiger
Coryphaeshna adnexa
Gynacantha nervosa
Rhionaeshna psilus
Triacanthagyna caribbea
Triacanthagyna septima
Brachymasia furcata
Brachymesia herbida
Brechmorhoga archboldi
Dythemis sterilis
Erythemis vesiculosa
Erythrodiplax berenice
Erythrodiplax umbrata
Macrothemis meurgeyi
Miathyria marcella
Micrathyria aequalis
Micrathyria didyma
Orthemis macrostigma
Pantala flavescens
Pantala hymenaea
Tauriphila australis
Tholymis citrina
Tramea abdominalis
Tramea basilaris
Tramea binotata
Tramea calverti
Tramea insularis
SOREP971
SOREP972
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
UICN
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
NE
LC
LC
NE
NE
LC
NE
LC
NE
NE
LC
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
NE
LC
NE
LC
NE
LR
Commentaires
OUI
OUI
OUI
OUI
Suivi des populations connues et intensification des prospections pour améliorer son statut de répartition. Monitoring des populations connues.
Suivi des populations connues et intensification des prospections pour améliorer son statut de répartition. Monitoring des populations connues.
Suivi des populations connues et intensification des prospections pour améliorer son statut de répartition. Monitoring des populations connues.
Suivi des populations principalement hors cœur de Parc National, monitoring des populations connues. Monitoring des populations connues
OUI
Prospection ciblées afin de parfaire son statut de répartition, études sur l’écologie larvaire. Monitoring des populations connues.
OUI
Suivi des populations connues et intensification des prospections pour améliorer son statut de répartition.
OUI
NNONON
NON
NON
NON
Suivi des populations connues et intensification des prospections pour améliorer son statut de répartition.
Suivi des populations connues, améliorer son statut de répartition. Etudes à mener sur l’écologie et la phénologie de l’espèce.
Suivi des populations connues, améliorer son statut de répartition. Etudes à mener sur l’écologie et la phénologie de l’espèce.
Prospections ciblées afin de parfaire son statut de répartition, études sur l’écologie larvaire.
Prospections ciblées afin de parfaire son statut de répartition, études sur l’écologie larvaire.
OUI
OUI
Suivi des populations connues, améliorer son statut de répartition. Etudes à mener sur l’écologie et la phénologie de l’espèce. Monitoring des
populations connues
OUI
Suivi des populations connues et prospections en vue d’améliorer la connaissance de sa répartition. Monitoring des populations connues
Suivi des populations connues, améliorer son statut de répartition. Etudes à mener sur l’écologie et la phénologie de l’espèce.
OUI
Suivi des populations connues, améliorer son statut de répartition. Etudes à mener sur l’écologie et la phénologie de l’espèce.
NON
Suivi des populations connues, améliorer son statut de répartition. Etudes à mener sur l’écologie et la phénologie de l’espèce. Description de la
larve.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
5. DISCUSSION
5.1. Interprétation des résultats
Nous avons choisi de faire figurer dans le même
document les Listes Rouges pour la Guadeloupe
et la Martinique, puisque l’inventaire régional sur
ces deux îles a été mis en place à la même
période, et selon le même protocole, mais
également dans le but de rendre possible la
comparaison entre les deux îles et d’ajuster les
politiques de gestion des espèces et des habitats.
L’option choisie -a consisté à privilégier les
critères géographiques, zone d’occurrence et
zone d’occupation (critère B1 et B2) au détriment
des critères quantitatifs, qui varient dans une plus
grande proportion.
De plus, l’inventaire régional s’est focalisé sur Protoneura romanae, mâle. Guadeloupe, Sainte-Rose, aout
2006. Cl. P&C. Guezennec. Une espèce en danger critique
deux points essentiels ; la répartition et la d’extinction dans les Antilles françaises.
distribution géographique des espèces, et leur
écologie (populations larvaires, exuvies), de sorte que les données dont nous disposons ne
concernent pas seulement les imagos dont les capacités de vol peuvent les amener à fréquenter
virtuellement n’importe quel habitat aquatique (notamment pour les Anisoptères), mais reflètent le
plus fidèlement possible la répartition « écologique » des espèces en Guadeloupe et en Martinique.
Cependant, dans le cas d’îles océaniques, il est difficile de se borner à l’application pure et simple des
critères UICN. En effet, la connaissance de la répartition et de l’écologie, des espèces dans les deux
îles, mais également dans l’ensemble des Petites Antilles, voire sur le continent sudaméricain est
indispensable pour mieux percevoir les menaces qui pèsent sur les habitats, mais également la
répartition des taxons et surtout leur capacité à échanger des individus et à renouveler les
populations (turnover). La dimension « à dire d’experts » prend ici tout son sens, notamment eu
égard au fait que les spécialistes de ce groupe dans les Petites Antilles sont peu nombreux en France.
Ce travail a fait apparaître quelques difficultés, liées au fait que les deux régions considérées sont des
îles océaniques dont la faune et la flore sont encore actuellement soumises à une constante
colonisation par des propagules en provenance du continent, mais surtout parce que les espèces
présentes dans les différentes îles des Antilles présentent une double fragmentation. La première
trouve son origine dans la géographie : les îles sont plus ou moins isolées les unes des autres et la
capacité des différentes espèces à échanger des gènes est le plus souvent très faible et dépend de la
possibilité des ces espèces à se déplacer, activement ou passivement, d’une île à l’autre ou du
continent à une île.
Dans le cas de ce travail, cette dimension a été prise en compte en fonction des espèces et de la
connaissance que les experts consultés peuvent avoir de ce phénomène.
La seconde fragmentation trouve quant à elle son origine dans la disparité, l’éloignement et la
discontinuité des habitats sur les îles. En effet, plus que sur un continent, les milieux insulaires sont
souvent répartis sur des surfaces réduites. La moindre altération d’un milieu (construction d’une
zone urbanisée, assèchement, comblement par exemple) peut avoir des conséquences importantes
sur la connectivité des habitats. Cette seconde fragmentation se traduit par l’isolement de petites
populations qui se trouvent dans l’impossibilité d’échanger des individus entre elles.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
Dans le cas des Zygoptères, par exemple, Protoneura romanae est endémique de Guadeloupe et la
population mondiale est concentrée sur moins de 400km², dont seulement 128km² sont occupés par
l’espèce. Une partie des populations se trouve dans les milieux de moyenne altitude de la Basseterre, de manière assez fragmentée et très isolée des quelques micro-populations des forêts
marécageuses de la Grande-Terre. Ces dernières sont gravement menacées par la réduction de leur
surface, mais surtout par leur déconnectivité.
En effet, les massifs forestiers à mangle médaille (Pterocarpus officinalis), bien que représentant la
plus grande superficie dans les Petites Antilles (Meurgey & Picard, 2011) sont de plus en plus soumis
à la pression de l’urbanisme, de pollutions organiques, chimiques et domestiques et ne subsistent
que sous la forme de petits massifs très isolés les uns des autres. Les petites populations qui s’y
développent tendent à décliner d’année en année. Mais surtout, l’éloignement important des sites
les uns des autres rend tout à fait impossible les échanges de gènes nécessaires à la régénération des
populations. Cette espèce est considérée comme en danger critique d’extinction, au moins sur la
Grande-Terre.
Le cas d’Ischnura capreolus est très intéressant et illustre bien les difficultés liées à l’élaboration
d’une liste rouge. En Guadeloupe, cette espèce montre une nette et importante régression depuis les
années 1970, quantifiable et observable. Mais en Martinique, cette espèce se maintient relativement
bien et les populations fluctuantes ne montrent qu’une légère tendance au déclin. Nous avons classé
cette espèce très largement répartie dans le Nouveau Monde et dans les Antilles, dans la catégorie
VU en Guadeloupe, mais NT en Martinique. Ce zygoptère montre une capacité de dispersion minime,
liée à ses mœurs discrètes. Les imagos ne s’éloignent jamais de plus de 10 ou 15 mètres des milieux
de reproduction et ne montrent pas, comme Ischnura hastata une tendance à la dérive favorisée par
les courants aériens (les imagos d’I. hastata se rassemblent souvent par plusieurs centaines et se
laissent porter par les vents pour se déplacer) (Geijskes, 1967 ; Dunkle, 1990 ; Belle, 1992). Le déclin
marqué des populations guadeloupéennes coïncide avec l’accroissement des observations et des
occurrences d’I. hastata et l’hypothèse selon laquelle I. hastata, plus ubiquiste et tolérant, remplace
I. capreolus dans ses milieux n’est pas à exclure. Pour vérifier ou infirmer cette hypothèse, un suivi
régulier des populations d’I. capreolus en Guadeloupe et en Martinique serait à programmer.
En Martinique, où les populations d’I. capreolus semblent plus stables et ne montrent pas de déclin
marqué, I. hastata est d’acquisition récente dans l’île et représente une intéressante occasion de
travailler sur l’hypothèse biogéographique de la colonisation, de la compétition et peut-être de
l’extinction de l’un des deux ou leur cohabitation. Un tel travail doit être mené sur un pas de temps
suffisamment long et permettrait de tester le modèle prédictif de McArthur et Wilson (1957) sur
l’équilibre dynamique des populations insulaires.
L’élaboration de cette liste montre également que les critères géographiques, les aires d’occurrence,
d’occupation et leur évolution temporelle, tendent à mettre en évidence les espèces les plus rares.
Le fait que toutes les espèces endémiques soient concernées par les statuts CR, EN, VU et NT en est
une preuve. Dans ce contexte, une attention particulière doit être portée à toutes les espèces qui
montrent des signes de régression plus ou moins marqués, quelque soit leur statut dans la liste
rouge.
La faune odonatologique des Antilles françaises est la plus riche et la plus diversifiée des Petites
Antilles (Meurgey & Picard, 2011) et a notamment bénéficié de la création - dès les premiers temps
de la colonisation, puis au cours des années 1950 - de nombreuses mares. Ces mares destinées à
l’abreuvement du bétail et comme ressource en eau domestique ont permis à une faune plus
diversifiée d’Odonates de se développer dans des milieux qui n’étaient que très peu représentés
avant cette période. On peut ainsi dire que dans une certaine mesure, l’Homme a contribué à
favoriser la biodiversité des Odonates. Mais ce constat est trompeur. En effet, une très grande
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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majorité des espèces d’Odonates dans le monde se développe dans des milieux stagnants et de très
nombreuses espèces possèdent une écologie très plastique et capable de s’adapter aux variations
hydriques du milieu comme à un certain degré de pollution.
Cette richesse ne doit pas faire oublier que la faune originelle de ces îles est inconnue et que très
probablement des taxons comme Macrothemis meurgeyi, Protoneura romanae ou Protoneura ailsa
sont relativement anciens et que leur endémisme les expose à disparaître dans un temps plus ou
moins long en fonction des atteintes aux milieux de développement. Par comparaison, Sainte-Lucie
possède 25 espèces de libellules, l’élevage de bovins et caprins y est pratiqué et des milieux
stagnants y sont présents. L’île de St-Vincent n’abrite que 11 espèces, dont une endémique
commune avec Grenade, mais ne possède quasiment pas de milieux lentiques, sauf les embouchures
de rivières ou les vasques temporaires créées par les précipitations.
Les espèces les plus courantes y sont également les plus rares ; Argia telesfordi, décrite de Grenade
et présente uniquement dans ces deux îles et Dythemis sterilis multipunctata, endémique de SaintVincent. Les autres espèces, pourtant plus ubiquistes et plus aptes à se déplacer, n’y sont que
faiblement représentées. Enfin, on rencontre à Grenade 19 espèces. Ce chiffre plus important est
directement corrélé à la présence de deux lacs de cratères en permanence en eau, à des mares
créées pour l’abreuvement du bétail et à des zones de sources situées sur la côte est de l’île.
La corrélation entre présence et nombre d’habitats stagnants sur une île est un facteur à prendre en
considération non seulement dans le cadre des travaux de biogéographie, mais également dans
l’optique de la conservation de la biodiversité. Ainsi, la disparition progressive des mares et des
étangs pourrait à terme provoquer celle d’une grande partie de la faune odonatologique de certaines
îles.
Si les Antilles françaises doivent assurer la préservation de toutes les espèces qu’elles abritent, elles
doivent prioritairement assurer celle des espèces rares et endémiques, dont les populations sont
fragmentées ou isolées mais également les espèces plus courantes, mais dont les signes de
régression sont à attendre dans les années qui viennent si des mesures ne sont pas prises pour
préserver les milieux qu’elles occupent.
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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Liste des experts et contributeurs
Coordination
François Meurgey
Comité de pilotage
Gwenaël David
Karl Questel
François Meurgey
Lionel Picard
Céline Poiron
Compilation des données, cartographie
Lionel Picard et Céline Poiron
Comité d’évaluation
Experts :
Gwenaël David
Lionel Picard
Céline Poiron
François Meurgey
Contributeurs
Françis Deknuydt
Daniel Grand
Karl Questel
Michel Papazian
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
Page 1
ANNEXE 1 : Tableau synthétique des données par ordre alphabétique des espèces en
Guadeloupe
Nom scientifique
Anax concolor
Anax ephippiger
Anax junius
Argia concinna
Brachymesia furcata
Brachymesia herbida
Brechmorhoga archboldi
Coryphaeshna adnexa
Dythemis sterilis sterilis
Enallagma coecum
Erythemis vesiculosa
Erythrodiplax berenice
Erythrodiplax umbrata
Ischnura capreolus
Ischnura ramburii
Ischnura hastata
Lestes forficula
Lestes tenuatus
Macrothemis meurgeyi
Miathyria marcella
Micrathyria aequalis
Micrathyria didyma
Orthemis macrostigma
Pantala flavescens
Pantala hymenaea
Protoneura romanae
Rhionaeshna psilus
Tauriphila australis
Telebasis corallina
Tholymis citrina
Tramea abdominalis
Tramea basilaris
Tramea binotata
Tramea calverti
Anax amazili
Tramea insularis
Triacanthagyna caribbea
Triacanthagyna septima
Total
Statut
régional
LC
NE
LC
EN
LC
LC
VU
EN
LC
LC
LC
VU
LC
VU
LC
LC
LC
VU
EN
LC
LC
NT
LC
LC
DD
CR
EN
EN
LC
LC
LC
NE
NT
DD
NT
DD
LC
LC
LR
LC
LC
LC
NE
NE
LC
NE
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
NE
LC
NE
NE
LC
NE
LC
NE
NE
LC
NE
Nb
données
22
2
61
289
47
83
67
8
108
58
167
8
231
20
246
96
238
34
77
26
133
50
216
105
6
48
18
1
75
29
197
2
42
11
13
2
20
10
2866
Nb
stations
15
1
53
143
45
59
51
6
78
37
116
5
168
15
163
84
108
22
51
20
99
37
158
81
6
32
14
1
60
26
136
2
16
10
10
1
16
10
1167
AOO
Guadeloupe
60km²
4km²
212km²
572km²
180km²
236km²
204km²
24km²
312km²
148km²
464km²
20km²
672km²
60km²
652km²
336km²
432km²
88km²
204km²
80km²
396km²
148km²
632km²
324km²
24km²
128km²
56km²
4km²
240km²
104km²
544km²
8km²
64km²
40km²
40km²
8km²
64km²
40km²
EOO
Guadeloupe
453km²
4km²
924km²
626km²
970km²
819km²
452km²
121km²
977km²
452 km²
1320 km²
25 km²
1279 km²
322 km²
1267 km²
995 km²
707 km²
376 km²
476 km²
291 km²
824 km²
442 km²
1234 km²
1027 km²
121 km²
392 km²
249 km²
4km²
575 km²
392 km²
1368 km²
8 km²
236 km²
99 km²
266 km²
8 km²
313 km²
128 km²
CR
EN
VU
NT
LC
DD
NE
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
4
4
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2
1
1
21
4
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2
ANNEXE 2 : Tableau synthétique des données par ordre alphabétique des espèces en
Martinique.
Statut
régional
LC
LC
LC
VU
LC
LC
RE
LC
RE
LC
RE
EN
NT
LC
LC
LC
VU
LC
LC
NT
LC
LC
DD
EN
EN
LC
LC
NE
DD
DD
RE
LC
LC
Nom scientifique
Anax junius
Brachymesia furcata
Brachymesia herbida
Brechmorhoga archboldi
Dythemis sterilis sterilis
Enallagma coecum
Erythemis credula
Erythemis vesiculosa
Erythrodiplax connata
Erythrodiplax umbrata
Erythrodiplax unimaculata
Gynacantha nervosa
Ischnura capreolus
Ischnura ramburii
Ischnura hastata
Lestes forficula
Lestes tenuatus
Miathyria marcella
Micrathyria aequalis
Micrathyria didyma
Orthemis macrostigma
Pantala flavescens
Pantala hymenaea
Protoneura ailsa
Tauriphila australis
Tholymis citrina
Tramea abdominalis
Tramea basilaris
Tramea calverti
Tramea insularis
Tramea onusta
Triacanthagyna caribbea
Triacanthagyna septima
Total
LR
LC
NE
LC
NE
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
LC
NE
NE
NE
NE
NE
LC
LC
NE
LC
LC
NE
Nb
données
42
55
61
26
54
31
0
97
0
136
0
13
27
143
1
84
17
8
92
69
133
50
4
72
4
22
123
3
2
3
0
26
1
1399
Nb
stations
26
35
49
15
40
29
0
68
0
89
0
9
24
109
1
46
10
8
73
26
97
97
4
50
4
16
75
3
2
3
0
8
1
1013
AOO
Martinique
104 km²
140 km²
196 km²
60 km²
160 km²
116 km²
0 km²
272 km²
0 km²
356 km²
0 km²
36 km²
96 km²
436 km²
4 km²
184 km²
40 km²
32 km²
292 km²
104 km²
388 km²
388 km²
16 km²
200 km²
16 km²
64 km²
300 km²
12 km²
8 km²
12 km²
0 km²
44 km²
4 km²
EOO
Martinique
422km²
400km²
344km²
118km²
401km²
240 km²
0 km²
614 km²
0 km²
676 km²
0 km²
42 km²
281 km²
696 km²
8 km²
357 km²
70 km²
34 km²
555 km²
264 km²
697 km²
427 km²
38 km²
357 km²
82 km²
283 km²
815 km²
12 km²
8 km²
14 km²
0 km²
44 km²
4 km²
RE
EN
VU
NT
LC
DD
NE
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
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1
1
1
1
1
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1
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Programme réalisé sous l’égide de la Société d’Histoire Naturelle
L’Herminier
Liste Rouge des Odonates des Antilles françaises
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