PHARMACOLOGIE Les drogues peuvent être classées selon plusieurs critères • Leur activité pharmacologique - excitants, perturbateurs, dépresseurs - psycholeptiques, psychodysleptiques, psychoanaleptiques • Leur toxicité : drogues «douces» et «dures» ....... La classification énoncée ci-dessous ne hiérarchise pas les substances ; elle présente les produits selon leur origine. SUBSTANCES NATURELLES ❍ Coca ❍ Opium ❍ Cannabis (dont haschich & marijuana) ❍ Champignons & cactus hallucinogènes SUBSTANCES OBTENUES PAR EXTRACTION OU SEMI-SYNTHESE ❍ Cocaïne ❍ Héroïne ❍ Huile de cannabis ❍ Crack ❍ L.S.D. ❍ Codéïne SUBSTANCES SYNTHETIQUES ❍ Amphétamines ❍ Médicaments (détournés usage) ❍ Buprénorphine ❍ Ecstasy ❍ Méthadone LA COCA La cocaïne ❍ Présentation Le cocaïer ou erythroxelum, est cultivé dans les pays andins, surtout en Bolivie et au Pérou. Il comprend 250 espèces dont l’erythroxelum novogratense et l’erythroxelum coca contiennent suffisamment de cocaïne dans leurs feuilles pour permettre l’extraction de l’alcaloïde. Dans les pays andins, la feuille de coca est mâchée et permet de lutter contre la fatigue, la faim et les phénomènes liés à l’altitude.(& ) En Europe, elle n’est jamais utilisée dans sa forme naturelle et subit des transformations chimiques qui l’amènent à ses formes de consommation. Appelée coke, coca, coco, dust, neige..., elle se présente sous la forme d’une poudre blanche, inodore, incolore, peu soluble dans I’eau. Tout comme l’héroïne, elle est souvent coupée avec des produits divers. On la trouve donc dosée de 5 à 30 %, voire 0% dans les cas d’arnaque. Prix: 400 à 600 F le gramme ❍ Modes de consommation • Sniffée par voie nasale, le rail. • Fumée avec du tabac. • Injectée par voie intraveineuse. • Inhalée après chauffage (alu). Les méthodes les plus utilisées restent le sniff et l’injection de la cocaïne seule ou associée avec de l’héroïne (speedball). ❍ Effets recherchés Impression de lucidité intense, de force et de toute puissance, excitation, sensation d’euphorie, décontraction, désinhibition. ❍ Effets négatifs Dépression, irritabilité, troubles du caractère, syndrome paranoïaque de persécution. ❍ Dépendances La dépendance (&) physique est faible, la dépendance psychique très forte. Le crack ❍ Présentation Sulfate de cocaïne, apparu aux U.S.A., au début des années 80, il est aussi appelé freebase, roxanne, super coke, caillou, roche. A l’heure actuelle, son utilisation est peu répandue dans le Nord de la France. Prix : 50 à 70 F la dose, 200 F la galette. ❍ Modes de consommation Fumé dans des pipes en verre ou dans des boîtes métalliques percées type Coca-Cola, il peut aussi être injecté par voie intraveineuse. ❍ Effets recherchés Flash très intense, avec sensation de bien-être, déconnexion d’avec la réalité, euphorie intense. ❍ Effets négatifs Descente brutale avec besoin de reconsommer aussitôt, dépression, altération du jugement, perte du sens moral, anxiété, énervement, passages à l’acte, troubles de la personnalité, épuisement physique. ❍ Dépendances Physique et psychique très fortes. LES DROGUES DE SYNTHESE Appelées «designers drugs», elles sont en forte recrudescence à l’heure actuelle. Leur histoire a commencé au 19ème siècle, avec les progrès de la chimie. Les amphétamines ❍Présentation Excitants du système nerveux central, les amphétamines sont aussi appelées trip, amphé, speed... On les trouve dans de nombreux médicaments tels que FRINGANOR®, CAPTAGON®... ❍ Modes de consommation Elles sont principalement avalées ou bues. Elles sont parfois injectées, plus rarement prisées ou sniffées par voie orale. ❍ Effets recherchés Décontraction, désinhibition, sensation d’avoir la forme, sentiment de toute puissance, euphorie, excitation, stimulation... ❍ Effets négatifs Dépression, irritabilité, anorexie, fatigue, angoisse, anxiété, délire paranoïaque, risque de bouffées délirantes aiguës ❍ Dépendances Dépendance physique faible mais psychique forte. L’ecstasy ❍ Présentation Le M.D.M.A., appelé aussi X.T.C., X, Adam, Eve, Vénus, Zen... est inventé en 1914 par MERCK CHEMICAL COMPAGNY (Allemagne). ll s’agit d’une amphétamine (&) à forte composante stimulante et désinhibitrice. Prix 80 à 200 F le comprimé ❍ Modes de consommation Orale par ingestion de comprimés. ❍ Effets recherchés . Désinhibition, détente, facilitation des contacts, sensation générale de bienêtre, modification des perceptions, confiance en soi, stimulation. ❍ Effets négatifs Troubles cardiaques, hyperthermie, collapsus cardio-vasculaire, troubles de la vigilance, déshydratation, épisodes hallucinatoires, troubles de la personnalité ❍ Dépendances La dépendance directe au produit peutêtre renforcée par le contexte d’utilisation et l’environnement. Dépendance physique nulle, dépendance psychique faible à importante Depuis le début des années 80, les chimistes de la drogue sont capables de créer à l’infini des molécules adap tées à la demande des consomma teurs. CANNABIS SAT I VA INDICA Appelé également herbe, shit, kif, tosh, hakik, ganja, beu, jaja, marie-jeanne... il se cultive principalement en Amérique du Sud, Afrique du Nord, Asie et sous serres en Europe et en Amérique du Nord. Le principe psycho-actif est le Delta 9 TétraHydro-Cannabinol (T.H.C.) dont la propriété principale est de se fixer sur les lipides.( ) La marijuana ❍ Présentation Cette forme naturelle se présente sous forme de feuilles et de sommités florales, assez odorantes, présentées en paquets plastiques. En Europe, on cultive sous serres une variété de plants sélectionnés pour leurs propriétés, le néderwiet ; il peut contenir jusqu’à 40 % de T.H.C. Prix : 15 à 40 F le gramme. Le cannabis est principalement fumé, mélangé à du tabac. Plus rarement, il peut être mangé dans des gâteaux (space-cake). Selon le mode de consommation, il sera appelé pétard, joint, tarpé, stick, buzz... La demi-vie ( ) du principe actif dans l’organisme est d’environ 10 jours. Le Haschich ❍ Présentation Le haschich se présente sous forme de barrettes emballées dans du papier aluminium ou du film plastique. Il est quelquefois coupé avec de la cire, du henné..., et contient en moyenne + 5 à 25 % de T.H.C. Chaque joint contient + 20 mg de T.H.C. Prix : 40 à 70 F le gramme. Une barrette entre 2 & 4 gr coûte + 100 F. Danger conduite automobile L’huile de cannabis ❍ Présentation Principe actif de la plante, il se présente sous forme d’huile goudronneuse. Rarement utilisé sous cette forme, le cannabis est ici fortement dosé jusqu’à 70 % de T.H.C. ❍ Effets négatifs Une telle concentration peut entraîner des effets hallucinogènes. Les principaux effets recherchés sont décontraction, désinhibition, impression de planer, ivresse, euphorie, détente... On observe des effets négatifs de type troubles de la mémoire, aboulie,( ) somnolence, démobilisation... avec dans les cas extrêmes, chez des sujets prédisposés, un risque de crise de type psychotique avec délire, des hallucinations... PA PAVER SOMNIFERUM Il se cultive en Inde, dans le Triangle d’Or, au Moyen-Orient, en Bulgarie, dans les Balkans, en Grèce... L’opium Latex du pavot, l'opium n'est pratiquement pas utilisé en l'état en Europe. La morphine-base, qui en est extraite entre dans la composition de nombreuses substances semi-synthétiques (Héroïne, codéïne, morphine). La Buprénorphine et la méthadone sont les deux formes synthétiques principales utilisées en substitution médicale. L’héroïne 3,6 diacétylmorphine. Synthétisée par WRIGHT en. 1874, elle est dénommée héroïne en 1898. ❍ Présentation Toujours coupée avec des produits divers (amidon, strychnine, bicarbonate de soude, aspirine, terre, quinine, savon, plâtre, farine, sucre, talc...), elle se présente sous la forme d’une poudre, soluble et amère, qui va du blanc (la « chinoise ») au brun (brown sugar). Vendue en petits paquets de + 1/10 de gramme, le KEPA, I’héroïne de rue est parfois très faiblement dosée, de 2 à 7 % voire 0 % dans les cas d’arnaque. Prix: 100 à 200 F la dose. ❍ Modes de consommation Le sniff, prise nasale La fumette ou alu : I’héroïne est déposée sur une feuille de papier alu ou sur un fond de boîte puis chauffée par en dessous. La fumée qui se dégage est alors aspirée. L’injection, c’est le shoot ou le fix. Il se pratique à l’aide d’une seringue de type insuline, avec ou sans «tirette», c’est-à-dire aspiration de sang puis réinjection avec héroïne. Elle est parfois consommée mélangée à du haschich (free-buzz). ❍ Matériel nécessaire Pour la fumette : papier alu, briquet, fond de boîte, petit tube creux (facultatif). Pour le sniff : lame de rasoir ou canif, tube creux style paille, petit miroir ou surface plane. Pour le shoot : seringue type insuline, cuillère, citron ou vinaigre, coton, briquet. ❍ Effets recherchés Fumette ou sniff : décontraction, détente, déconnexion, bien-être, sensation ébrieuse de plaisir. Fix : flash, sensation intense orgasme, déconnexion d’avec la réalité, somnolence (piquer du nez). ❍ Effets négatifs Vomissements, perte d’équilibre, troubles du comportement, du sommeil, sexuels, sclérose des veines, abcès, épistasie, prurit, problèmes infectieux, affections bucco-dentaires, constipation, complications respiratoires, amaigrissement, overdoses. ❍ Dépendances Physique & psychique très fortes. Présence d’un état de manque(& )(ou quéman) à l’arrêt, celui-ci est réversible en + 1 semaine avec des soins appropriés. LES HALLUCINOGENES Le L.S.D. et les hallucinogènes naturels (champignons, cactus) ont connu leur apogée à l’origine du mouvement hippy. Aujourd’hui, on observe une nouvelle vague d’utilisation ainsi que le développement d’une production artisanale. Les effets recherchés sont la modification de la perception et l’expérience onirique riche en hallucinations. Les champignons Initialement utilisés à des fins religieuses ou d’initiation, ils sont aujourd’hui consommés pour leurs propriétés hallucinogènes. A l’instar des cactus, leurs principes actifs peuvent faire l’objet d’un procédé d’extraction. On peut citer : - Amanite tue-mouches (&) - certains Bolets (&) - Psilocybe (&) - Lycoperdons (&) Prix : 50 à 100 F la dose Le L.S.D. 25 ❍ Présentation L’acide Lysergique Diéthylamide, hallucinogène synthétique dérivé de l’ergot de seigle (champignon parasite du seigle), est appelé aussi acide, trip, zen.... Très actif en quantités infinitésimales, il se présente sous forme : - liquide, déposé sur un support de type buvard - capsules mélangées à d’autres produits de type amphétamine - exceptionnellement sous forme de poudre blanche ou en cristaux. Prix: : 100 F le trip ❍ Modes de consommation Principalement ingéré mais parfois prisé, fumé ou injecté. Le voyage est long (plus de dix heures), parfois agréable, parfois très angoissant (bad-trip). ❍ Effets recherchés Modifications sensorielles importantes, voyage espéré agréable, hallucinations, délires. ❍ Effets négatifs Le bad-trip ou cauchemar, avec risque suicidaire ou de décompensation psychotique. Au long cours, 10 ans dans certains cas, on peut observer des manifestations de résurgence des symptômes (retour d’acide ou flash-back) sans reprise de produit. Effet tératogène sur la femme enceinte. ❍ Dépendances Pas de dépendance physique. Dépendance psychique faible. Les cactus La mescaline, principe actif du peyotl (cactus du Mexique) a été identifiée et isolée en 1896 par HEFFTER. Hallucinogène très puissant, il demeure néanmoins 5 000 fois moins puissant que le L.S.D. et 100 fois moins que la psilocybine (principe actif du psilocybe). LES MEDICAMENTS D E TOURNES DE LEUR USAGE Les médicaments, substances élaborées à des fins thérapeutiques, sont prescrits sur ordonnance ou délivrés librement en pharmacie. Ils peuvent être détournés de leur usage par les toxicomanes qui, par l’augmentation massive des doses ou par l’association avec de l’alcool, recherchent des sensations de plaisir, de défonce, d’oubli, d’analgésie (en cas de manque)... La codéïne ❍ Présentation La méthylomorphine a été isolée, en 1832, par ROBIQUET. A ce jour, la forme la plus utilisée est le NEOCODION®. En vente libre dans les pharmacies, il est utilisé par les toxicomanes comme médicament de substitution pour calmer le manque ou encore pour ses effets propres. ❍ Modes de consommation Principalement par voie orale, plus rarement par injection. ❍ Effets recherchés Décontraction, détente, euphorie, analgésie. ❍ Effets négatifs Constipation, allergies, embolie par voie intraveineuse, nausées, somnolence, nécrose veineuse. Troubles psychiques à type d’irritabilité. ❍ Dépendances Dépendances physique et psychique très fortes. Le sevrage est difficile. Les benzodiazépines ❍ Présentation Parmi les psychotropes les plus utilisés, on peut noter le ROHYPNOL®, le TRANXENE® mais également le TEMESTA®, le SERESTA®, le VALIUM®, le LEXOMIL®... Prix: : 100 F le trip ❍ Modes de consommation Orale par ingestion de comprimés. Rarement, par voie intraveineuse. lls sont souvent associés à l’alcool. ❍ Effets recherchés Détente, sentiment d’invincibilité, euphorie, anesthésie, défonce, ivresse. ❍ Effets négatifs Troubles de la mémoire et du comportement, irritabilité, troubles psychologiques à type de persécution, overdose possible, syndrôme de manque à l’arrêt. ❍ Dépendances Dépendances physique et psychique modérées à très fortes. Les médicaments font aussi l’objet d’un trafic important. En effet, le toxicomane, en multipliant les prescriptions auprès de médecins différents et les délivrances auprès de plusieurs officines, obtient ainsi chaque jour, en quantité, des médicaments qu’il pourra, soit garder pour son usage personnel, soit revendre pour se procurer de la drogue. QUELQUES CRITERES DIAGNOSTIQUES (Au moins un des signes se développe pendant ou peu après l’utilisation) SYMPTOMES PSYCHOLOGIQUES COCAÏNE AMPHÉTAMINES CANNABIS SÉDATIFS & HYPNOTIQUES OPIACES HALLUCINOGÈNES Liste non exhaustive Extraits DSM IV Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux MASSON - 1996 Hypervigilance Sensitivité interpersonnelle Altération du jugement Modifications de la sociabilité Agitation psychomotrice Euphorie Hypervigilance Anxiété Altération du jugement Euphorie Altération du jugement Sensation ralentissement du temps Altération coordination motrice Labilité de l’humeur Désinhibition des pulsions sexuelles et agressives Irritabilité Euphorie initiale puis apathie Dysphorie Altération du jugement Ralentissement psychomoteur Dépersonnalisation lllusions Hallucinations Intensification subjective des perceptions SYMPTOMES PHYSIQUES/NEURO Tachycardie ou bradycardie Dilatation pupillaire Modification pression artérielle Transpiration, frissons Perte de poids avérée Nausées, vomissements Crises convulsives voire coma Arythmie cardiaque Dilatation pupillaire Modification pression artérielle Transpiration, frissons Perte de poids avérée Nausées, vomissements Crises convulsives voire coma Conjonctives injectées Augmentation de l’appétit Sécheresse de la bouche Tachycardie Discours bredouillant Incoordination motrice Démarche ébrieuse Altération de l’attention ou de la mémoire Stupeur ou coma Contraction pupillaire (myosis) ou dilatation (surdosage) Somnolence ou coma Discours bredouillant Altération de l’attention ou de la mémoire Dilatation pupillaire (mydriase) Tachycardie Transpiration Palpitations Vision trouble Tremblements Incoordination motrice