Le Massif des Calanques Les falaises urgoniennes. © Anne-Laure CLEMENT Les Calanques À cheval entre Marseille et Cassis, le Massif des Calanques est un vaste espace naturel, où se mêlent le ciel, la mer et les montagnes. Les Calanques. Espace naturel de plus de 5 000 ha, s’étend sur plus de 20 km de long et 4 km de large entre le sud-ouest de Marseille et Cassis. © Laurence DELACHAUME Un peu d’histoire géologique Les Calanques sont constituées de roches calcaires, accumulées au fond des mers du Secondaire (-250 à - 65 millions d’années). Depuis le Tertiaire se succèdent des crises tectoniques entraînant d’importantes déformations. 1 2 3 Paysage probable du massif à la fin du Miocène (5 M.a). Après une très longue période d’érosion, le relief est usé, l’altitude générale est très basse. Vers la limite Pliocène-Quaternaire (1,5 M.a.), un mouvement tectonique surélève la région de plusieurs centaines de mètres. Ce phénomène est périodiquement accentué par les glaciations qui provoquent l’abaissement du niveau marin. L’érosion reprend : le réseaux de ravins se surcreuse profondément tandis que les phénomènes karstiques se développent. Ce bloc diagramme 2 représente la situation d’il y a quelques dizaines de milliers d’années : le niveau marin est à 150 à 200 m au dessous du niveau actuel. Au stade actuel (période chaude), le niveau de la mer est remonté, noyant la partie aval des ravins (calanques) ainsi que de nombreuses cavités karstiques telle que la Grotte Cosquer. Le niveau marin de chacune de ces trois périodes est indiqué par un tireté gras 0. Le figuré « moellon » represente le Crétacé inférieur (Urgonien et Hauterivien), les hachures serrées à Crétacé moyen (Aptien-Cénomanien). Trois milieux pour un territoire La côte est un territoire hétérogène de garrigues et de falaises calcaires soumis au feu, à la sécheresse et aux vents. Les îles constituent un modèle réduit du milieu terrestre fortement dépendant du milieu marin, soumises aux embruns et à la sécheresse, dont découle des écosystèmes particuliers avec un fort endémisme. Le milieu marin est caractérisé par ses falaises sous-marines, peuplées d’une vie caractéristique et appelées « tombants à corraligènes » et ses prairies à posidonies. Orpin du littoral, Sedum litoreum © Anne-Laure CLEMENT Aigle de Bonelli, Aquila fasciata © CEEP / Bastien Chaix Sabline de Provence, Poulpe commun, Arenaria provincialis Octopus vulgaris © CEEP / Yannick Tranchant © Anne-Laure CLEMENT Gorgone bicolore, Paramuricea clavata © Anne-Laure CLEMENT Doris céleste, Hypselodoris orsinii © Anne-Laure CLEMENT Enjeux économiques et culturels La diminution des prises de pêche a entraîné des modifications de comportement des collectivités favorisant une meilleure gestion des ressources marines. Les Calanques du fait de la diversité des paysages et des habitats sont un lieu privilégié pour les activités humaines, tant dans des pratiques traditionnelles, dans l’exploitation de ressources ou dans les activités de loisirs. Depuis 1999, plusieurs agglomérations travaillent à la création d’un parc national, pour une gestion concerté du patrimoine des Calanques. La biodiversité Des surélévations de plusieurs centaines de mètres de roches, des nivellements et érosions, des variations du niveau marin façonnent petit à petit des canyons étroits et abrupts, qui regagnés par la mer, constituent aujourd’hui le faciès typique des Calanques. Formation des calanques (Schéma théorique et interprétatif) Les îles des Calanques L’insularité, responsable de l’isolement génétique des populations, influence et fragilise la biodiversité des îles, caractérisée par un fort taux d’endémisme. Plante exposé aux embruns, l’Astragale de Marseille, Astragalus tragacantha. 4 espèces halorésistante structurent les formations végétales soumises aux embruns : Astragalus tragacatha, Thymelaea tartonraira, Plantago subulata, Helianthemum syriacum. © CEEP/Yannick Tranchant Plus de 350 espèces végétales se répartissent en fonction de leur résistance à la salinité. 16 espèces sont protégées, dont 8 absentes du continent. Les archipels, du fait de leur isolement, du climat et de leur flore, abritent des communautés d’insectes remarquables. Plus de 275 espèces y ont été recensées, dont 20 d’intérêt patrimonial majeur. Les Calanques Flore et insectes Parmi les 4 espèces endémiques (non confirmées ailleurs en France) : la punaise (Quilnus subsimilis) est présente sur le Frioul. Les autres espèces endémique sont le carabique Orthome barbareb (Orthomus barbarus), le méloïde (Zonitis frenancastroi) et le ténébrionide (Zophosis errans).© ?????????????????? Oiseaux Les îles de l’archipel de Riou sont les seules en France où nichent trois espèces d’oiseaux marins pélagiques de Méditerranée, dont la tranquillité est assuré depuis 2003 par le classement en Réserve Naturelle Nationale (Puffin cendré, Puffin de Méditerranée et Océanite tempête). Le Cormoran huppé méditerranéen (Phalacrocorax aristotelis desmarestii) se reproduit principalement sur l’île de Riou, l’archipel abritant la seule colonie française (hors Corse). © ?????????????????? L’avifaune nicheuse des falaises compte des espèces de grand intérêt, comme le Merle bleu, le Martinet à ventre blanc, le Martinet pâle sur Riou et au Frioul, ainsi que deux rapaces, le Faucon pèlerin et le Hibou Grand-duc.Les îles de Marseille servent d’étape à de nombreux oiseaux migrateurs qui traversent la Méditerranée (environ 140 espèces). Quelques intrus ? La biodiversité Phyllodactyle d’europe, Phyllodactylus europaeus. © CEEP/Jacques-Yves Dardun 5 espèces de lézards et serpents sont présentes dans les îles des Calanques : le Lézard des murailles (Podarcis muralis), le Lézard sicilien (Podarcis sicula), le Phyllodactyle d’Europe (Phyllodactylus europaea), la Coronelle girondine (Coronella girondica), la Couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus). D’autres espèces sont des témoins de l’histoire de ces îles, liés aux mises en quarantaine des navires abordant le port de Marseille comme le coléoptère Zophosis punctata et le Rat noir, ou introduites volontairement, comme le Lapin de garenne et le chat. Rares sont les mammifères indigènes présents dans les îles, à part la Musaraigne des jardins et la Chauve-souris d’Europe. Le milieu terrestre Les falaises, les éboulis et les grottes séparent les garrigues, les landes, les pelouses et la forêt littorale de la mer. Un habitat d’intérêt patrimonial : la « garrigue en peau de léopard ». Il s’agit de la mosaïque d’habitats rocheux et de garrigues écorchées, qui résulte de la géologie, de la typographie du terrain ainsi que de la qualité du sol et des espèces végétales représentées. Il en résulte une infinité de physionomie en particulier sur les sites les plus accidentés et minéraux. © GIP des Calanques Le pin d’Alep Emblématique du littoral, il colonise les sols superficiels et peu profonds, peu évolués. Il s’agit de l’espèce indigène la mieux adaptée à la sécheresse. Le facteur limitant son aire potentielle est d’origine climatique. Déformés par le vent chargé d’embruns, ou anémomorphosés, ils sont souvent beaucoup plus âgés que leur petite taille ne le laisse supposer (plus de 180 ans). © Philippe Richaud Terres de contraintes Dans l’intérieur des terres, garrigues, landes et pelouses sont des habitats voués à rester à ce stade en l’absence d’intervention humaine. Ils sont à un seuil de blocage de la dynamique naturelle sous l’effet du climat et de paramètres physiques qui empêchent l’installation progressive de la forêt. Le feu est l’une des contraintes importantes sur l’évolution des habitats. En effet, le cumul des surfaces ayant brûlé entre 1964 et 2004 dans le massif atteint plus de 100% de la surface du massif. La biodiversité Sur le littoral aux sols plus ou moins fissurés, décapés et au relief tourmenté, les variations des conditions de milieu et les contraintes ne manquent pas. Lumière, température, apport en sel et vent font de cette portion de terre un lieu de grand intérêt biologique, où chaque espèce …. Structuré le long d’un fort gradient de salinité, lié aux embruns, les espèces végétales sont spécialisées et adaptées aux contraintes du terrain. Parmi elles 22 espèces sont protégées aux niveaux régional et national. Les Calanques Terres de contrastes Le milieu marin 62 espèces animales et végétales marines d’intérêt patrimonial ont été recensées dans les Calanques, dont deux tiers soumises à un statut de protection. Les tombants à coralligène Les Calanques Les Calanques se caractérisent par une grande richesse faunistique du fait de la variabilité des habitats, offrant ainsi sur un même territoire une vision de la plupart des écosystèmes de Méditerranée. Les espèces patrimoniales présentes se répartissent en trois types d’intérêt : celles marquant les paysages sous-marins, les espèces rares ou endémiques et enfin celles recherchées pour leur intérêt économique. Les falaises sous-marines sont structurées des strates d’algues calcifiées, dans et sur lesquelles vivent de nombreuses espèces comme gorgones, éponges, poissons cartilagineux, mollusques, crustacés… Ici une scène de prédation de l’éponge Asbestopluma hypogea présente dans la grotte des 3PP à la Ciotat. Photo de la capture d’un crustacé Hemimysis sp. et début de la digestion, 2h30 après la capture de la proie. Éponge carnivore, Asbestopluma hypogea © Jean VACELET Parmi les espèces rares ou endémiques, certaines éponges vivent uniquement dans des grottes Petrobiona massiliana, Aplysina cavernicola, Asbestopluma hypogea. Gorgone Eunicella cavolinii sur un tombant à coralligène. ©Anne-Laure CLEMENT Parmi les espèces marquant les paysages sous-marins, les gorgones : Eunicella cavolinii, E. singularis, E. verrucosa, peuplent les tombants à coralligène. L’herbier à Posidonies, un habitat prioritaire Posidonia oceanica est une phanérogame marine endémique de la Méditerranée. Elle se développe depuis la surface jusqu’à 40 m de profondeur en prairies. Sa présence et son étendue témoignent de l’équilibre écologique des fonds littoraux. Grâce à une importante production d’oxygène, l’herbier intervient sur la qualité des eaux littorales, ainsi que sur leur transparence par le piégeage de sédiments. Lieu de gîte, de reproduction et de nurseries, l’herbier se trouve à la base de nombreuses chaînes alimentaires, par une formidable production de biomasse animale et végétale. Herbier de Posidonies. © Denis Glehen Posidonia oceanica représente environ 700 hectares sur le territoire des Calanques, soit 20% de la bande des 500m en mer. Il apparaît que la préservation des herbiers est un élément majeur du maintien des équilibres littoraux méditerranéens, tant biologiques que physiques. Mérou brun, Epinephelus marginatus. © Christophe Kazmierski Depuis 1993, un moratoire interdit la pêche du mérou sur les côtes françaises de Méditerranée. Cette espèce est très recherchée par les plongeurs dont ils s’approchent facilement. La biodiversité Corail rouge, Corallium rubrum. © Anne-Laure CLEMENT L’exploitation du corail rouge se fait dans le cadre d’une gestion spécifique qui interdit le prélèvement pour toute personne non habilitée. Ressource marine : vers une meilleure gestion Des stocks en diminution Les Calanques Activité antique à Marseille, de plus en plus industrialisée comme dans les grandes villes internationales, la pêche subsiste en pratique artisanale dans les quartiers côtiers, Montredon, Callelongue, Sormiou, Morgiou… Comme ailleurs, face à la pression de l’industrie de la pêche, les bancs de poissons diminuent et obligent les collectivités à réagir. Suivant l’exemple du Parc marin de la côte Bleue, la ville de Marseille a développée le projet RECIF PRADO : Réhabilitation Écologique, Concertée et Innovante des Fonds Sableux par la Pose de Récifs Artificiels Diversifiés et Optimisés. Pêche au gangui, 1898-99, Jean Francis Auburtin, Muséum d’histoire naturelle de Marseille Parmi les différentes techniques traditionnelles telles que le filet trémail calé au fond, les filets disposés en plein eau, la senne coulissante au lamparo, le pallangre de surface ou de fond, la pêche en scaphandre à l’oursin ou au corail, la pêche aux chaluts benthiques et pélagiques en cœur sera interdite dans le Parc national des Calanques. Récifs et biodiversité Le projet RECIF PRADO vise à augmenter et diversifier les populations marines entre les îles du Frioul et la corniche. L’apport de modules permettant des habitants diversifiées assure l’implantation d’espèces fixées (éponges, gorgones…), servant de refuge et nourriture pour des crustacés, poissons et gastéropodes. Les rendements de pêches sont au minimum multipliés par un facteur 2. Dans un suivi des récifs comparables, la biomasse est passée de 5,4 kg à 148,5 kg au cours des cinq années qui ont suivi leur immersion. Récif artificiel. © ??????????? Les modules sont tous immergés par des profondeurs de plus de 20 mètres. Après concertation avec les équipes scientifiques, les dimensions et les positionnements des récifs ont été déterminé afin de ne pas avoir d’incidence sur le régime des houles ou sur leurs propagations, de ne pas modifier les courants marins et de n’avoir aucune incidence sur le transit littoral des sables. La pêche dans les Calanques Tortue luth prise dans les filets d’un pêcheur de Morgiou le 27 Août 2010. © GIP des Calanques Parfois prises dans les filets, certaines espèces semblent atypiques dans nos régions. La tortue luth a une aire de répartition mondiale située dans des eaux de température supérieure à 10°C. La biodiversité Dans le futur Parc national, des propositions d’encadrement de la pêche professionnelle et récréative (quotas, tailles minimales de capture, périodes interdites..) se feront en fonction de l’état de santé des différentes espèces (poissons, oursins…). Pour les espèces rares ou particulièrement vulnérables, des moratoires seront proposés, permettant d’assurer leur survie. Les Calanques : loisirs, activités commerciales et découvertes Activités terrestres Érosion, piétinement, dérangement et pollutions… Non raisonnées, la randonnée, l’escalade, le cyclisme sont autant de pratiques préjudiciables à la stabilité des milieux, à la préservation et à la tranquillité des espèces végétales et animales. Une continuité de ces loisirs dans un respects des espaces suppose un balisage, une zonation et une réglementation spécifique. Les Calanques Sur un territoire aussi vaste et hétérogène, les activités sont nombreuses, variées, investissent tous les milieux et ne peuvent rester sans impact sur la biodiversité. Grimpeur. © Conseil général des Bouches-du-Rhône Avec 3500 voies d’escalade, les Calanques regroupent la moitié des voies du département. Mythiques et connues à l’international, la forte fréquentation des falaises entraîne des dégradations : piétinement lors de l’accès aux falaises, perturbation des oiseaux nicheurs ou chauves-souris… La chasse est la principale activité traditionnelle. Cette pratique, remontant à la fin du XVIIIe siècle, sera autorisée en cœur du futur Parc, le second chassé en France. Les conditions pour retrouver une chasse raisonnée et durable sont en cours de négociation. Petite plante de rocaille, victime possible d’arrachement ou de piétinement. © ?????????????????? Activités marines La pêche professionnelle et de loisir font parties du patrimoine culturel du territoire. Le décret de création du Parc définit des zones de non-prélèvement dans lesquelles tout type de pêche est interdit. La concertation a permis de mettre en avant 7 zones représentant 12% de la superficie globale du cœur marin (2% au niveau de la côte et 10% au large). Pêche au harpon. © Cyril Gombert Le parc pourra réglementer l’accès à certains sites et grottes en limitant le nombre de plongeurs, et orienter les plongeurs novices sur des sites moins sensibles et tout aussi intéressants (grâce à la mise en place des zones de non prélèvement qui devrait permettre d’augmenter les populations). La biodiversité Une trop grande fréquentation et l’ancrage des bateaux de plongée ne sont pas neutres et peuvent engendrer une forte dégradation des fonds. La plaisance très répandue, ainsi que de mauvaises pratiques peuvent également entraîner des dommages sur les fonds sous-marin, ainsi que sur la qualité de l’eau. Afin de préserver une richesse de réputation internationale, un encadrement des pratiques est nécessaire. Le projet du Parc national des Calanques Un site classé et remarquable Le GIP est une structure qui permet d’associer des personnes publiques (État, Collectivités locales …) et des personnes privées (associations, particuliers…), afin d’assurer une plus grande concertation face à des problématiques communes et pour la protection et la conservation des espèces animales et végétales et de la qualité du paysage. Lieu de débats, de réflexions et de rencontres, le GIP des Calanques a pour missions principales d’animer et de coordonner des actions en vue de préserver la nature exceptionnelle des sites classés des Calanques, tout en préparant la création d’un Parc national. Pourquoi un Parc national des Calanques ? Pompiers en intervention . © GIP des Calanques La définition d’une stratégie anti-incendie, tout comme la gestion de la fréquentation terrestre et maritime, font partie des objectifs du GIP et du futur Parc national des Calanques. Les acteurs locaux ont depuis de nombreuses années prient conscience du caractère exceptionnel des espaces terrestres et marins des Calanques, mais également de leur fragilité et parfois leur dégradation. Face aux menaces grandissantes et la nécessité d’en assurer une meilleure protection, un Parc national apparaît comme l’outil de gestion le plus adapté et le plus réactif pour concilier la sauvegarde du patrimoine naturel et les intérêts individuels et économiques du territoire. Les effets du Parc Le Parc national des Calanques serait le seul en France à la fois terrestre et marin, relevant le défi de la protection exemplaire à proximité d’une agglomération de plus d’un million d’habitants. Au-delà du label, de la reconnaissance mondiale, des moyens financiers et humains, d’une forte valeur ajoutée, un Parc est aussi le garant de la préservation de la biodiversité sur son territoire. Espèces végétales et signalétiques. © ???????????????????? L’amélioration paysagère du patrimoine bâti ou historique, une politique foncière cohérente, visant à un équilibre des intérêts et à la préservation des milieux et des espèces passent par un effort de communication, de sensibilisation et par de la pédagogie. Grande Cigale de mer Scyllarides latus. © Hervé Thedy Plongeur devant une Gorgone. © Denis Glehen Une réglementation spécifique des activités de pêche et de loisirs sous-marins et de plaisance assureront la pérennité de nombreuses espèces dans ce site exceptionnel. La biodiversité Carte temporaire 2009. © GIP des Calanques La carte avec l’implantation et les communes impliquées (même un tout petit peu) Marseille,Cassis, La Ciota, Ceyreste, Roquefort-La-Bedoule ??? Les Calanques Le Groupement d’Intérêt Public des Calanques (GIP) prépare la création d’un Parc national, outil de gestion et de préservation des espaces naturels.