LE PÂTURAGE EN ZONE HUMIDE LA : GESTION ÉCOLOGIQUE DES FRICHES DANS LES V OSGES DU N ORD STORCKENSOHN – le 26 mai 2014 SYCOPARC/Cécile BAYEUR & Sébastien MORELLE Sommaire 1. Contexte 2. Solution retenue 3. Gestion du pâturage 4. Impacts écologiques 5. Points noirs à améliorer Contexte Contexte historique - Des ouvriers paysans - Valorisation des surfaces dans les fonds de vallées grâce au système des prairies à dos Contexte Contexte historique - Arrêt de la double activité - Abandon des surfaces difficiles à exploiter Fermeture du paysage, arrivée de la forêt aux portes des habitations Volonté politique d’agir et de répondre à la demande sociale Contexte Problématique identifiée Réaction sociale : -perte identité -sensation de cloisonnement -image du territoire LA FAUCHE -mécanisation quasi impossible -coûts d’interventions répétitifs -avec qui? Dans les années 80 Forte volonté d’agir, mais comment ? LE PÂTURAGE -un milieu peu appétant -un sol très humide -avec qui? Sommaire 1. Contexte 2. Solution retenue 3. Gestion du pâturage 4. Impacts écologiques 5. Points noirs à améliorer Solution retenue Pari sur le pâturage : mais lequel? Critères obligatoires à prendre en compte : - Mode de gestion extensif pour répondre au faible potentiel agronomique des milieux concernés - Techniquement respectueux de l’environnement - Avec une race supportant les contraintes fortes du milieu (humidité, brouillard persistant...) - Action sur des sites d’une surface minimale cohérente à proximité des villages Choix : bovin rustique = Highland cattle Solution retenue Projet commun multi-partenarial RESPONSABILITÉ DE LA COMMUNE : -le foncier -l’aménagement du site et son entretien -la surveillance quotidienne du troupeau -le nourrissage complémentaire hivernal RESPONSABILITÉ DE L’AGEVON : -coordination de l’opération -mise à disposition du cheptel -gestion sanitaire et administrative du troupeau -gestion de l’effectif du troupeau Convention Sommaire 1. Contexte 2. Solution retenue 3. Gestion du pâturage 4. Impacts écologiques 5. Points noirs à améliorer Gestion du pâturage Caractéristique de l’exploitation Gestion du pâturage EFFECTIF ACTUEL : - 40 mères - 55 génisses - 50 boeufs - 3 taureaux - 19 veaux Soit : 132 UBG SAU AU SENS PAC : - 129,07 ha de PP - 19,25 ha d’autres (éléments naturels non admissibles et bâti) Soit : 148,32 ha Sur 17 communes Protocole de gestion classique Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Dec Prophylaxie /antiparasitaire Castration Identification Transfert veaux à sevrer Transfert pour reproduction Transfert animaux suite à sortie Comment ça fonctionne ??? Un projet à l’équilibre fragile Paysage a du goût D é c l a r a t i o n PA C : - DPU - MAEt - P M T VA ( 1 2 , 6 ) AGEV ON Prestataires Frais vétérinaires Adhésion/suivi EDE Matériel Entretien Comment ça fonctionne ??? Le paysage a du goût (PAG) Opération de vente de viande 1ère en 1998 Action ponctuelle (1 fois par an), limitée dans le temps (2 mois), saisonnière (automne) Période 1 : vente du boucher aux restaurateurs AGEVON Bouchers Période 2 : vente des bouchers aux consommateurs Abattoir ± 30 bêtes vendus par an Sommaire 1. Contexte 2. Solution retenue 3. Gestion du pâturage 4. Impacts écologiques 5. Points noirs à améliorer Impact écologique: évolution de la flore étude diachronique 1992 -2011 Sur deux sites tourbeux Dambach et Baerenthal - Etudier la dynamique de la végétation ainsi que l’appréciation quantitative du recouvrement: 15 relevés - Méthode daguet-poissonnet: - Relevé phytosociologique standard - Réactualisation de la cartographie des habitats Impact écologique: évolution de la flore • Des situations très différentes d’un site à l’autre et d’un relevé à un autre • 72 espèces dans les relevés en 1992 et plus que 62 en 2011 (disparition des espèces des friches et des espèces sensibles) • Les relevés sont très différents en composition Impact écologique: évolution de la flore • Il y a toujours des dominances d’espèces marquées Juncus acutiflorus, carex acutiformis, mollinia caerulea • « Nivèlement des communautés », les habitats avec peu d’espèces au départ sont un peu plus diversifiés, alors que les habitats les plus riches se banalisent Impact écologique: évolution de la flore Espèces qui régressent ou disparaissent • Les plantes de haute taille (>1.5m): – sp à croissance fortement énergivore. Le piétinement casse les tiges et les rhizomes, empêche la plante de fournir l’énergie nécessaire à la floraison: Phragmites australis, Phalaris arundinacea, Angelica sylvestris et Filipendula ulmaria (régression de 95 % entre 1992 et 2011). • Les plantes très appétentes : – Molinia caerulea: régresse à force de perturbations (effet de défoliation), • Les plantes typiques des prairies de fauche: – Achillea ptarmica , Anthoxanthum odoratum, Trifolium pratense, Caltha palustris Impact écologique: évolution de la flore Espèces qui se développent ou apparaissent • Espèces pionnières: – Profitent des zones mise à nu : Polygonum hydropiper et Ranunculus flammula. • Les plantes typiques des pâtures: – Ranunculus repens, Trifolium repens, Carex hirta, Juncus effusus, Poa annua et Hypochaeris radicata • Les autres: – Scirpus sylvaticus (apparait dans 7 relevés en 2011), de Juncus acutiflorus, Carex ovalis et C.nigra. Impact écologique: évolution de la flore Les habitats Illustration 9 : Evolution des habitats dans les relevés quantitatifs Dambach Baerenthal Site Relevé Habitat 1993 Habitat 2011 A Magnocaricion à Carex acutiformis Magnocaricion à Carex acutiformis B Juncion acutiflori Juncion acutiflori C Arrhenatherion elatioris Juncion acutiflori D Magnocaricion à Carex acutiformis Magnocaricion à Carex acutiformis E Molinietosum caeruleae Juncion acutiflori F Magnocaricion à Carex acutiformis Juncion acutiflori G Magnocaricion à Carex acutiformis Communauté à Scirpus sylvaticus H Molinietosum caeruleae Juncion acutiflori I Juncion acutiflori Juncion acutiflori J Arrhenatherion elatioris Arrhenatherion elatioris K Magnocaricion X Phragmitaie Molinietosum caeruleae L Juncion acutiflori Molinietosum caeruleae M Magnocaricion à Carex acutiformis Juncion acutiflori N Molinietosum caeruleae Magnocaricion à Carex acutiformis Impact écologique: évolution de la flore Habitats pénalisés • La Moliniaie régresse notamment au profit du Juncion acutiflori; • La Phragmitaie a disparu au profit de la moliniaie; • Le Magnocaricion à Carex acutiformis à fortement régressé (3 relevés) au profit du Juncion acutiflori voir de communauté à Scirpus sylvaticus (1 relevé) Impact écologique: évolution de la flore Habitats favorisés • Le Juncion acutiflori: se développe surtout sur les Moliniaies très pâturés. (= remontée de la nappe); • La communauté à Scirpus sylvaticus: décapage des sangliers? • Agropyro-rumicion crispi : Jonchaie à Juncus effusus; • Arrhénatherion elatioris; • Alnion glutinosae. 05/06/1991 05/12/1991 05/06/1992 05/12/1992 05/06/1993 05/12/1993 05/06/1994 05/12/1994 05/06/1995 05/12/1995 05/06/1996 05/12/1996 05/06/1997 05/12/1997 05/06/1998 05/12/1998 05/06/1999 05/12/1999 05/06/2000 05/12/2000 05/06/2001 05/12/2001 05/06/2002 05/12/2002 05/06/2003 05/12/2003 05/06/2004 05/12/2004 05/06/2005 05/12/2005 05/06/2006 05/12/2006 05/06/2007 05/12/2007 05/06/2008 05/12/2008 05/06/2009 05/12/2009 05/06/2010 05/12/2010 UGB/ha Impact écologique: évolution de la flore Des variations d’un site à l’autre: Baerenthal • Fortes variations de pression avec des pressions instantanées importantes sur certaines périodes • Pression moyenne bonne: 0,5-0,6 UGB/Ha 1 0,9 Evolution du chargement Baerenthal (UGB/Ha) 0,8 0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 UGB/Ha 0,2 Linéaire (UGB/Ha) 0,1 0 Dates Impact écologique: évolution de la flore Impact écologique: évolution de la flore Impact écologique: évolution de la flore Des variations d’un site à l’autre: Baerenthal • Situation des habitats N2000 (Jonchaie acutiflore et Moliniaie) ☺ Végétation de type « prairie pauvre » ☺ • Végétation rudérale et nitrophiles • 16/12/1994 16/06/1995 16/12/1995 16/06/1996 16/12/1996 16/06/1997 16/12/1997 16/06/1998 16/12/1998 16/06/1999 16/12/1999 16/06/2000 16/12/2000 16/06/2001 16/12/2001 16/06/2002 16/12/2002 16/06/2003 16/12/2003 16/06/2004 16/12/2004 16/06/2005 16/12/2005 16/06/2006 16/12/2006 16/06/2007 16/12/2007 16/06/2008 16/12/2008 16/06/2009 16/12/2009 16/06/2010 Impact écologique: évolution de la flore Des variations d’un site à l’autre: Dambach • Fortes variations de pression les premières années puis stabilisation • Pression moyenne bonne: 0,5-0,6 UGB/Ha Dambach_Evolution du chargement (UGB/ha) 2,5 2 1,5 UGB/ha 1 Linéaire (UGB/ha) 0,5 0 Impact écologique: évolution de la flore Impact écologique: évolution de la flore Des variations d’un site à l’autre: Dambach • Situation des habitats N2000 (Jonchaie acutiflore et Moliniaie) ☺ • Végétation rudérale et nitrophiles ☺ • Végétation de type « prairie pauvre » et cariçaies • Maintien et apparition d’espèces protégées ☺ Impact écologique: évolution de l’avifaune Les oiseaux des friches en chute libre Impact écologique: conclusion La Gestion écologique des friches permet: 1. le maintien d’habitats naturels ouverts en évitant le boisement par l’aulne et les saules (dimension paysagère et sociale) 2. de contenir les espèces invasives qui modifient profondément les habitats partout en dehors des parcs 3. de favoriser les habitats à jonc acutiflore et de stopper la progression de la molinie 4. La conservation de milieux favorables à certaines espèces : cuivré des marais, criquet ensanglanté, fougère des marais... Sommaire 1. Contexte 2. Solution retenue 3. Gestion du pâturage 4. Impacts écologiques 5. Points noirs à améliorer Des points noirs à améliorer Des adaptations nécessaires pour plus de prise en compte de la biodiversité • Exclusion des cours d’eau et des principales sources des parcs de pâturage • Découpage des parcs plus adapté à la variabilité des contextes permettant un gestion plus fine • Stabilisation des pressions de pâturage (arrêt des fluctuations) • Objectifs de pression adaptés pour chaque entité de gestion : de 0,5 à 0,7 UGB/ Ha Des points noirs à améliorer Des adaptations nécessaires pour plus de prise en compte de la biodiversité • Des pressions instantanées plus fortes ( ≤ 2 UGB/Ha) sur des périodes printanières et estivales courtes (3 à 4 semaines ) • Limiter le pâturage hivernal sur les zones humides les plus sensibles (habitats Natura et zones avec espèces remarquables) • Mise en place de placette de suivis scientifiques régulier (2 à 3 ans), site par site, afin de disposer d’indicateurs permettant l’évaluation des pratiques