NOTA DE ABERTURA DA PRESIDENTE DA EUROPEAN ENVIRONMENTAL LAW ASSOCIATION (EELA) Rita Raum-Degrève Revista . Direito e Ambiente_Especial.indd 17 17-02-2011 12:01:02 Nota de abertura da presidente da European Environmental Law Association (EELA) L’Association européenne de droit de l’environnement (AEDE), que j’ai le plaisir de pouvoir représenter ici, tient vivement à féliciter les organisateurs pour l’initiative, l’organisation et le choix du thème de la Conférence. Elle les remercie de l‘avoir associée à l’événement et de l’avoir invitée à participer à ces journées de réflexion sur la protection juridique des zones côtières et de l’environnement marin. Personnellement, j’y ajouterai, avec grand plaisir, qu’au-delà de l’intérêt scientifique du colloque, je suis ravie d’être avec vous ici à Lisbonne, dans cet endroit si accueillant de l’Université Lusíada de Lisbonne et d’y retrouver de si nombreux amis. A l’intention des participants qui ne connaissent pas encore notre association, je me permets de la présenter très brièvement: L’AEDE a été fondée en 1990 à l’initiative d’un réseau de juristes de l’environnement avec pour objet de créer un réseau d’associations de droit de l’environnement dans tous les Etats membres de l’Union Européenne (UE) et qui, dans une perspective à la fois de droit comparé et de droit communautaire, vise à établir un forum de discussion entre juristes européens sur les problèmes du droit de l’environnement communautaire. Dans ce contexte, l’AEDE a organisé des colloques sur la transposition, la mise en œuvre et l’application du Droit communautaire de l’environnement existant et/ou sur la proposition d’adoption de nouveaux textes et a organisé ou initié des sessions de formation ayant pour objet la promotion et la diffusion de l’information relative au Droit communautaire de l’environnement auprès des juristes et des non-juristes intéressés au droit de l’environnement. Dès sa création, l’AEDE a créé des groupes de travail ayant pour objet l’étude de certains aspects émergents ou particuliers du droit communautaire de l’environnement et, parmi d’autres, un groupe de travail qui concerne spécifiquement le thème qui préoccupe plus particulièrement la session que j’ai l’honneur de présider ce matin: le groupe d’étude sur «la protection et la préservation des zones côtières et de l’environnement marin». Au travers de ce dernier, l’AEDE a été invitée à participer à certaines consultations publiques1 communautaires et a notamment été menée à suivre la longue histoire de l’adoption de la Directive 2008/56/CE du Parlement Européen et du Conseil du 17 juin 2008 établissant un cadre d’action communautaire dans le domaine de la politique pour le milieu marin (directive-cadre «stratégie pour le milieu marin»2). Des journées d’étude de droit comparé et des colloques thématiques ont régulièrement accompagné les différentes étapes de réflexion Journal official nº. L 164 du 25/06/2008 p. 0019-0040. http://ec.europa.eu/environment/water/marine/index_en.htm. http://ec.europa.eu/environment/newprg/intro.htm. 1 2 Lusíada. Direito e Ambiente / Número Especial Revista . Direito e Ambiente_Especial.indd 19 19 17-02-2011 12:01:02 Rita Raum-Degrève et de décision qui ont précédé l’adoption formelle de la directive-cadre stratégie pour le milieu marin. A titre d’introduction à la Session, «Zones Côtières» je me limiterai à la présentation d’un bref résumé du contexte, des enjeux et des solutions présentées et retenues dans la directive communautaire sur la stratégie pour le milieu marin: La directive communautaire sur la stratégie pour le milieu marin3: Implications au niveau communautaire; Les eaux marines placées sous la souveraineté et la juridiction des États membres de l’Union européenne comprennent les eaux de la mer Méditerranée, de la mer Baltique, de la mer Noire et de l’Atlantique du Nord-est, ainsi que les eaux bordant les Açores, Madère et les îles Canaries. Les eaux marines européennes couvrent environ trois millions de kilomètres carrés, soit une superficie équivalant à la totalité des terres émergées d’Europe. Le milieu marin se détériore rapidement en Europe. Les pressions exercées sur les ressources naturelles marines et la demande de services écologiques marins sont très/trop élevées. Le milieu marin de l’UE est menacé, notamment, par les effets du changement climatique, la pêche commerciale, l’introduction d’espèces exotiques, la pollution et l’introduction de substances dangereuses liées au transport maritime, la prospection pétrolière et gazière, les déversements d’hydrocarbures, l’enrichissement en substances nutritives provenant de l’agriculture et les eaux urbaines résiduaires non traitées, les déchets en mer et le bruit. Il est é vident que la Communauté doit réduire son impact sur les eaux marines. En vertu de la décision no 1600/2002/CE du Parlement européen et du Conseil du 22 juillet 2002 établissant le sixième programme d’action communautaire pour l’environnement, une stratégie thématique pour la protection et la conservation du milieu marin a été établie, l’objectif général étant de promouvoir l’utilisation durable des mers et la conservation des écosystèmes marins. Toutefois, bien que certaines mesures ont pu contribuer indirectement à sa protection, jusqu’à l’adoption de la directive sur la stratégie pour le milieu marin rien n’avait été fait pour protéger le milieu marin dans sa globalité. L’entrée en vigueur de la directive - les Etats membres doivent mettre en vigueur les dispositions législatives, réglementaires et administratives nécessaires pour se conformer à la directive au plus tard d’ici le 15 juillet 2010- représentera la plus grande extension de la couverture territoriale de la législation communautaire en matière d’environnement. L’objectif principal de la directive sur la stratégie pour le milieu marin est de parvenir à des eaux marines écologiquement saines d’ici 2020 au plus tard. Parallèlement à d’autres actes législatifs dans le domaine de l’eau, tels que la 3 http://ec.europa.eu/maritimeaffairs/index_en.html. 20 Revista . Direito e Ambiente_Especial.indd 20 Lusíada. Direito e Ambiente / Número Especial 17-02-2011 12:01:02 Nota de abertura da presidente da European Environmental Law Association (EELA) directive-cadre sur l’eau, la directive relative à la stratégie pour le milieu marin fournira un cadre global à la protection de l’eau pendant toute la durée de son cycle. Cet objectif pourra être atteint par la création de régions et de sous-régions marines, qui seront gérées par les États membres d’une manière intégrée, sur la base de critères environnementaux Les États membres devront coopérer étroitement lors de l’établissement des stratégies marines pour les eaux de chaque région marine. Chaque stratégie marine consiste en un plan d’action à mettre en œuvre en plusieurs étapes. Les États membres devront d’abord évaluer l’état de l’environnement et les principales pressions dans leurs régions marines respectives, puis déterminer ce qui peut être considéré comme un bon état écologique, avant d’établir des objectifs, des indicateurs et des programmes de surveillance. Des programmes de mesures devront être élaborés d’ici 2015 afin que l’objectif d’un bon état écologique puisse être atteint d’ici 2020. Les États membres auront l’obligation d’établir des zones de protection marine. Les États membres partageant une région marine devront coopérer afin que leurs stratégies marines soient cohérentes et coordonnées. Ils mettront également tout en œuvre pour coordonner leurs activités avec les pays non membres de l’UE d’une même région marine, y compris par les conventions marines régionales. Les stratégies marines appliqueront une approche eco-systémique des activités humaines afin que la pression collective de telles activités soit maintenue à des niveaux acceptables. L’objectif est de veiller à ce que toutes les eaux marines - dans leur diversité écologique - restent dynamiques, propres, saines et productives. Implications de la directive-cadre au niveau international: A Etant donné qu’une action au niveau international est indispensable afin de-permettre la coopération et la coordination, la directive-cadre devrait rendre la contribution de la Communauté et de ses États membres au titre des accords internationaux plus cohérente. Tant la Communauté que ses États membres sont parties à la convention des Nations unies sur le droit de la mer. Les obligations de la Communauté et de ses États membres en découlant devraient donc être pleinement prises en compte dans la présente directive. Outre les dispositions applicables aux eaux marines appartenant aux parties, la convention comporte des obligations générales visant à garantir que les activités relevant de la juridiction ou du contrôle d’une partie n’occasionnent pas de dégâts et ne comportent aucun risque s’étendant au-delà des eaux marines de cette partie et à éviter que ces dégâts ou risques soient transférés d’une zone à une autre. La directive-c adre devrait également appuyer la position énergique adoptée par la Communauté dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique, Lusíada. Direito e Ambiente / Número Especial Revista . Direito e Ambiente_Especial.indd 21 21 17-02-2011 12:01:02 Rita Raum-Degrève pour ce qui est d’enrayer la perte de biodiversité, de garantir l’utilisation viable et durable de la biodiversité marine, et de créer, d’ici à 2012, un réseau mondial de zones marines protégées. Elle devrait en outre contribuer à la réalisation des objectifs de la septième Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, à l’occasion de laquelle ont été adoptés un programme détaillé de travaux sur la biodiversité marine et côtière assorti d’une série d’objectifs et d’activités visant à enrayer la perte de biodiversité aux niveaux national, régional et mondial et à assurer la capacité des écosystèmes marins à fournir des biens et des services, ainsi qu’un programme de travail sur les zones protégées en vue de mettre en place et de gérer, d’ici à 2012, des réseaux de zones marines protégées écologiquement représentatifs. L’obligation pour les États membres de désigner des sites Natura 2000 en application de la directive “oiseaux” et de la directive “habitats” contribuera de façon importante à ce processus. Finalement, la présente directive-cadre devrait contribuer au respect des obligations et engagements de la Communauté et des États membres découlant de plusieurs accords internationaux pertinents ayant trait à la protection du milieu marin contre la pollution: la Convention sur la protection de l’environnement marin de la zone de la mer Baltique, la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-est, y compris sa son annexe sur la protection et la conservation des écosystèmes et la diversité biologique de la zone maritime, la Convention sur la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée, de même que son protocole relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la pollution d’origine tellurique. En conclusion, la directive-cadre « stratégie pour le milieu marin » définit pour la première fois une politique globale pour la protection de l’environnement marin alors que jusqu’à présent, les mesures visant la protection du milieu marin ont été élaborées secteur par secteur, avec pour résultat un manque de cohérence entre les politiques, les législations, les programmes et les plans d’action régionaux, nationaux, européens et internationaux. Pour savoir en quelle mesure la transposition de la directive ne restera pas un vœux pieux, je vous invite maintenant à écouter nos experts en la matière. 22 Revista . Direito e Ambiente_Especial.indd 22 Lusíada. Direito e Ambiente / Número Especial 17-02-2011 12:01:02