FICHE PRATIQUE ---------- Troubles de L’attention HYPERACTIVITE : FAUT-IL PRESCRIRE DES PSYCHOTROPES ? L’hyperactivité, aussi dénommée syndrome hyperkinétique, instabilité psychomotrice ou, désormais officiellement, «trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité», est un trouble débutant dans l’enfance, permanent, d’évolution chronique, caractérisé par une activité motrice excessive et désordonnée ayant des répercussions sur la vie familiale, scolaire et sociale car à l’hyperactivité sont le plus souvent associées impulsivité, réactions agressives et altération des capacités d’attention volontaire. Cinq fois plus de garçons. Apparu dès l'enfance, ce trouble devient plus manifeste lors de l'entrée à l'école, dès la maternelle et l’école primaire où il concerne 3% des enfants. Il s’atténue le plus souvent à la fin de l’adolescence mais il peut persister à l’âge adulte, dans 15 à 30 % des cas en s'accompagnant en particulier de conduites addictives, de troubles dépressifs et anxieux. Un décalage social Il est de bon aloi qu’un enfant manifeste de la vitalité en extériorisant les capacités motrices qu’il a acquises pour explorer le monde qui l’entoure. Il est ordinaire qu’un enfant de moins de 6 ans ne puisse pas fixer longtemps son attention volontaire. Le développement de l’enfant suppose cependant qu’il acquière peu à peu la capacité à rester calme et à se concentrer, indispensable pour mener à bien les apprentissages qui lui seront nécessaires plus tard dans la vie. Les enfants porteurs d’un trouble d’hyperactivité s’avèrent en décalage par rapport à cette évolution en manifestant dès l’âge de 4-5 ans une propension à être difficiles à contenir. Leur inattention va gêner le travail et les résultats scolaires et leur impulsivité les rend incapables de se plier aux règles de vie familiale ou extra-familiale. La Fondation Pierre Deniker est une fondation de recherche reconnue d'utilité publique créée en 2007 qui a pour objet de favoriser et soutenir des programmes de recherche et de prévention dans le domaine de la santé mentale FICHE PRATIQUE ---------- Troubles de L’attention Un caractère familial Il convient évidemment de ne pas confondre ce trouble avec le comportement approprié d’un enfant ou d’un adulte simplement actif, avec le comportement réactionnel d’un sujet confronté à un environnement inapproprié (familial ou scolaire pour l’enfant), avec d’autres pathologies telles que retard mental, trouble anxieux, trouble dépressif ou trouble psychotique. Mais, on constate que le déficit d’attention avec hyperactivité est plus fréquent quand il a aussi touché le père de l'enfant. Des symptômes caractéristiques L'enfant hyperactif ne peut pas rester tranquille en classe ou pour une activité de loisir; il manifeste une impulsivité qu'atteste son incapacité à contrôler un comportement ; enfin, son inattention rend difficile le travail scolaire et, incapable de maîtriser les situations demandant un effort de concentration intellectuelle, il ne s'adapte pas au cadre de l'école et peine à progresser dans les acquisitions. Autant de symptômes perçus comme perturbateurs chez ces enfants dont on ne mesure pas toujours la souffrance. Un traitement symptômatique Le diagnostic d’hyperactivité posé, il convient d’évaluer le pronostic : spontané ou avec traitement psychotrope ? Il est montré que les médicaments capables de faciliter les capacités attentionnelles peuvent radicalement modifier la vie familiale et scolaire de l’enfant, la vie sociale de l’adulte. En France, le methylphenidate, plus connu sous son nom commercial de Ritaline, peut être prescrit chez des enfants de 6 ans ou plus et chez l’adulte afin de corriger le déficit de l’attention aussi longtemps que celui-ci persiste. En effet, il ne guérit pas les troubles, il ne fait qu'en suspendre les symptômes tant qu’il est administré : la décision d'une telle médication va donc être maintenue aussi longtemps que la vie sociale sera censée être perturbée par le trouble. Le plus souvent chez l’enfant la prescription peut donc aller de l’entrée en classe primaire jusqu’à l’adolescence. La Fondation Pierre Deniker est une fondation de recherche reconnue d'utilité publique créée en 2007 qui a pour objet de favoriser et soutenir des programmes de recherche et de prévention dans le domaine de la santé mentale FICHE PRATIQUE ---------- Troubles de L’attention Plus de bénéfice que de risque Un tel traitement peut avoir des effets secondaires : baisse de l’appétit, insomnies et plus exceptionnellement des effets comportementaux tels que tics et perturbations émotionnelles. Mais, une scolarité gâchée par un déficit de l’attention est trop lourde de conséquences pour refuser de principe un tel traitement. L’échec scolaire marque définitivement la trajectoire de l’enfant, à l’adolescence et à l’âge adulte : renvois, renoncement aux acquisitions déterminantes pour le devenir social et professionnel sont une complication ordinaire du syndrome d’hyperactivité de l’enfant. En outre, des troubles du comportement secondaires à l’inadaptation familiale, scolaire ou professionnelle peuvent être à type d’actes antisociaux ou de conduites addictives. Il va de soi que la prescription de methylphenidate ne peut s’envisager que dans le cadre d’un suivi médical attentif en particulier cardiovasculaire. De la sorte, il n’y a pas lieu de redouter dépendance ou toxicomanie ultérieure, par exemple à l’adolescence. Cette prescription doit s’accompagner de mesures psychothérapeutiques adaptées à chaque cas : information du sujet et de son entourage sur le trouble, proposition de stratégies d’aide à l’organisation et la mobilisation de l’attention volontaire. Un outil au service d'un trouble mieux compris Jusqu’aux années 80, l’hyperactivité de l’enfant fut souvent le seul symptôme pris en compte par méconnaissance du rôle déterminant du déficit de l’attention. La prescription de psychotropes était alors de type neuroleptique. Désormais, elle est donc réorientée vers une médication stimulante Les psychotropes dont on dispose actuellement ne sont donc pas curatifs mais simplement symptomatiques, utiles pour permettre à l’enfant de mener à bien sa scolarité, pour aider l’adulte à mieux organiser son quotidien. La prescription d’autres psychotropes que le methylphenidate ne peut être que très exceptionnelle, en cas de symptômes associés (anxiolytique, antidépresseur, somnifère voire antipsychotique). Plus encore que chez l’adulte, la prescription d’un psychotrope chez l'enfant doit être ciblée pour un trouble bien défini et générateur d’une souffrance.. Aucun outil d’aide à la mobilisation de la concentration intellectuelle d’un enfant ou d’un adulte souffrant de déficit de l’attention avec hyperactivité ne saurait être écarté. La Fondation Pierre Deniker est une fondation de recherche reconnue d'utilité publique créée en 2007 qui a pour objet de favoriser et soutenir des programmes de recherche et de prévention dans le domaine de la santé mentale