Synthèse URPS Juin 2013

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PharmacoVigilance
Pourquoi ? Comment ?
Docteur Gwenaëlle VEYRAC
LES VIGILANCES :
VEILLE SANITAIRE LOI DU 01.07.1998
AFSSAPS puis ANSM a en charge :
Pharmacovigilance
Pharmacodépendance
=> Médicaments
=> Médicaments, drogues
Hémovigilance
Matériovigilance
Réactovigilance
Biovigilance
=> Produits sanguins
=> Dispositifs médicaux
=> Réactifs de Laboratoires
=> Tissus, organes, produits de
thérapie génique et cellulaire
et adjuvants
=> Cosmétiques…
=> Intoxications (CO, pesticides.)
Cosmétovigilance
Toxicovigilance
PRISES DE DECISIONS EN MATIERE DE
SANTE PUBLIQUE
Centre d’information sur le bon
usage du médicament
Effets thérapeutiques et indésirables
Interactions médicamenteuses
Grossesse et allaitement
Populations à risques
Stratégie thérapeutique alterne
La pharmacovigilance : pourquoi ?
Ce n’est qu’après une utilisation à une plus large échelle sur
une population importante que l’on appréciera mieux le profil
de tolérance du médicament avec comme conséquence une
possible modification du rapport bénéfice/risque.
Le médicament doit donc faire l’objet d’une surveillance
permanente après avoir obtenu une AMM afin de déceler la
survenue éventuelle d’effets indésirables, permettant ainsi aux
autorités sanitaires de prendre toutes les mesures nécessaires
pour rendre son utilisation la plus sûre possible.
Quelle que soit la qualité des études ayant précédé la mise sur
le marché d’un nouveau médicament, celles-ci ne permettent
pas d’établir avec certitude sa sécurité d’emploi.
AMM : données partielles provenant des études expérimentales
chez l’Animal et des études cliniques portant sur un nombre
limité de patients et sur des périodes courtes dans le temps.
On connaît alors peu de choses sur la sécurité d’emploi du
médicament dans les conditions normales d’utilisation.
Seuls les évènements indésirables les plus fréquents ont été
identifiés lors des essais.
Recueil et Analyse des Effets
Indésirables après commercialisation
Indispensable car le médicament au cours des phases
de développement clinique I, II et III est administré à
moins de 5000 patients.
La pharmacovigilance dure toute la vie du
médicament et concerne une grande population
dans la « vraie vie ».
Pharmacovigilance :
Ensemble des techniques d’identification, d’évaluation et de
prévention du risque d’effet indésirable des médicaments ou
produits mis sur le marché à titre onéreux ou gratuit, que ce
risque soit potentiel ou avéré.
La pharmacovigilance englobe la prévention, l’identification,
l’évaluation et la correction du risque médicamenteux
potentiel ou avéré (iatrogénie médicamenteuse). Elle
s’attache notamment à évaluer les facteurs évitables du
risque médicamenteux.
Promouvoir le bon usage des médicaments en contribuant à
l’évaluation bénéfice/risque.
Basée essentiellement sur la notification spontanée :
Source de signaux et d’alerte qui pourront générer des
mesures correctrices pouvant aller d’une modification du RCP
jusqu’au retrait du marché du produit.
Limites :
Sous-notification,
Données hétérogènes, variabilité de la déclaration,
Données parfois insuffisantes pour permettre une évaluation
et une prise de décision,
Pas d’estimation du risque réel.
Mais, méthode de base irremplaçable pour
identifier les signaux et les alertes
Estimation du risque médicamenteux
avant sa mise sur le marché
Au cours des phases I, II et III, le médicament est
administré à moins de 5000 patients.
Les risques encourus suite à une utilisation à une
plus large échelle ne peuvent être entièrement
connus.
Surveillance du médicament après sa
mise sur le marché
Le médicament doit faire l’objet d’une
surveillance permanente après avoir obtenu une
AMM, afin d’optimiser son bon usage,
La Pharmacovigilance dure toute la vie du
médicament et concerne une large population
dans la «vraie vie».
Quelques chiffres
5% des effets indésirables graves sont notifiés (1)
3,6 % des hospitalisations dues à un effet indésirable
médicamenteux (2)
(1) Begaud et al. Rates of spontaneous reporting of ADR in France. JAMA 2002
(2) Effets indésirables des Médicaments : Incidence et Risque, sur les hospitalisations liées à un effet
indésirable médicamenteux (EMIR). Coordination CRPV de Bordeaux. Décembre 2007.
Définition
Surveillance, évaluation, prévention et gestion du
risque d’effet indésirable résultant de l’utilisation
des médicaments et produits mentionnés à l’article
L. 5121-1
(article R.5121-22 du code de la santé publique modifié le 29/12/11)
EMA
OMS
FDA
(European Medicines Agency)
(Organisation Mondiale de la Santé)
(Food and Drug Administration)
ANSM
Autres agences des états
de l’Union Européenne
- Commission d’évaluation initiale du
rapport B/R des produits de santé
- Commission de suivi du rapport B/R
des produits de santé
- Commission de prévention
risques liés à l'utilisation
catégories de produits de santé
des
des
Enregistrement (anonyme)
informatique des cas
(base de données nationale)
- Commission des stupéfiants et des
psychotropes
Les entreprises du
médicament
Réseau des 31 Centres
Régionaux de
Pharmacovigilance
Médecins, chirurgiens-dentistes,
sages-femmes et pharmaciens
Autres professionnels de santé,
patients et associations de patients
PATIENT
Missions des CRPV
Recueil et évaluation des informations relatives
aux effets indésirables médicamenteux,
Renseignements, Information et Formation des
professionnels de santé,
Expertise, conseil et enquête,
Contribution au progrès scientifique,
Développement
et
amélioration
de
la
Pharmacovigilance Française.
Mise à jour (décret du 8/11/12)
Le médecin, le chirurgien-dentiste, la sagefemme ou le pharmacien déclare immédiatement
tout effet indésirable suspecté d'être dû à un
médicament
au
centre
régional
de
pharmacovigilance.
Les autres professionnels de santé, les patients et
les associations agréées de patients peuvent
déclarer tout effet indésirable suspecté d'être dû à
un médicament au centre régional de
pharmacovigilance.
Mise à jour (décret du 8/11/12)
La pharmacovigilance comporte :
Le signalement des effets indésirables suspectés
d'être dus à un médicament ou à un produit
mentionné à l'article R. 5121-150, y compris en cas
de surdosage, de mésusage, d'abus et d'erreur
médicamenteuse, ainsi que la surveillance des effets
indésirables liés à une exposition professionnelle,
Le recueil, l'enregistrement, l'évaluation et
l'exploitation de ces informations dans un but de
prévention ou de réduction des risques et au besoin
pour prendre des mesures appropriées
Erreur médicamenteuse : L’erreur médicamenteuse est l'omission ou la
réalisation non intentionnelle d'un acte survenu au cours du processus de
soins impliquant un médicament, qui peut être à l’origine d’un risque ou d’un
événement indésirable pour le patient.
- avérée : administration au patient d’un médicament erroné, dose incorrecte,
mauvaise voie etc…
-potentielle : interceptée avant l’administration.
-latente ou risque d’erreur : observation témoignant d’un danger pour le
patient.
Réaction : Action de prévention et mesures correctrices.
Mésusage : Utilisation intentionnelle et inappropriée d'un médicament ou
d'un produit en rapport avec la dose autorisée ou prescrite, la voie
d'administration, les indications, ou non conforme aux termes de
l'autorisation de mise sur le marché ou de l'enregistrement ainsi qu'aux
recommandations de bonnes pratiques.
Abus : Usage excessif intentionnel, persistant ou sporadique, de
médicaments ou de produits mentionnés sans substances
psychoactives, accompagné de réactions physiques ou psychologiques
nocives.
Surdosage : Administration d'une quantité de médicament ou de
produit, par prise ou par jour, qui est supérieure à la dose maximale
recommandée dans le résumé des caractéristiques du produit mentionné
à l'article R. 5121-1. Sont pris en compte les effets cumulés dus au
surdosage.
Exposition professionnelle : Exposition à un médicament ou à un
produit mentionné à l'article R. 5121-150 dans le cadre de l'activité
professionnelle.
Centres Régionaux
de Pharmacovigilance
31 centres répartis sur l’ensemble du territoire favorisant
les échanges sur le terrain avec les professionnels de santé
Territoire géographique d’intervention : 44, 85
Centre implanté au sein d’un service de pharmacologie
clinique d’un établissement de santé
Centres reliés entre eux et à l’ANSM par une banque de
données située à l’ANSM : Banque de données de PHVG
ANSM
Echelon International
Agence Européenne du médicament: EMA
OMS
Autres autorités de santé comme la
FDA aux USA
Echelon National
ANSM
Commisssion de
prévention des risques
Commission d’évaluation initiale Commission de suivi Commission des
liés à l’utilisation de
du rapport
du rapport B/R des produits de
stupéfiants et des
catégories de produits
bénéfices/risques des
santé ( ATU, RTU, AMM)
psychotropes
de santé
produits de santé
Echelon Régional
Professionnels de santé
CRPV (31)
Etablissements de santé
Patients
Qui déclare ?
Tout professionnel de santé (médecin, chirurgiendentiste, sage-femme, pharmacien) déclarent tout effet
indésirable.
Les autres professionnels peuvent signaler tout effet
indésirable susceptible d’être dû à un médicament dont
ils ont connaissance.
Depuis juin 2011, les patients et associations de
patients sont autorisés à déclarer eux-mêmes leurs effets
indésirables directement au CRPV dont ils dépendent.
Effets Attendus
Un médicament peut posséder des récepteurs de liaison
spécifiques dans de nombreux tissus de l’organisme
⇒ d’où de nombreux effets
thérapeutiques mais aussi
indésirables, dits latéraux, souvent dose-dépendants
Effets Indésirables Inattendus
effet dont la nature, la sévérité ou l’évolution ne correspond pas aux
informations du RCP
Effet indésirable non dose-dépendant
Difficile à relier aux propriétés pharmacodynamiques
du médicament
Populations à risques mal définies
Réactions idiosyncrasiques
Rien dans le Vidal !
Intérêt de l’alerte et du dépistage
Effet Grave
Létal (déclaration URGENTE)
Susceptible de mettre la vie en danger
Entraînant une invalidité ou une incapacité (importante
ou durable)
Provoquant ou prolongeant une hospitalisation
Anomalie ou malformation congénitale
Et tout autre effet jugé grave par le notificateur
QUOI déclarer ?
Rôle des professionnels de santé
Il est vivement recommandé de déclarer : les effets graves ,
les effets inattendus
• Tout cas de surdosage,
• Toute exposition au cours de la grossesse ou de l’allaitement
• Tout autre effet ou situation ayant une conséquence néfaste,
potentielle ou avérée pour la santé
• Toute observation de perte d’efficacité (vaccins, les
contraceptifs ou les médicaments destinés au traitement des
maladies mettant en jeu le pronostic vital…)
• Tout effet que vous jugez pertinent de déclarer
Comment déclarer ?
Fiche de déclaration d’effet indésirable
(fiche CERFA) disponible :
– sur le site de l’ANSM (ex-Afssaps) peut être
remplie en ligne
– auprès du service
Centre Régional de Pharmacovigilance
(CRPV) de Nantes
Service de Pharmacologie Clinique
Institut de biologie
9 quai Moncousu, 44093 Nantes Cedex 1
Tél : 02 40 08 40 96
Fax : 02 40 08 40 97
[email protected]
L’équipe du CRPV de Nantes:
Chef de service: Pr. Pascale JOLLIET
PH: Dr Gwenaëlle VEYRAC
Praticiens : Anne-Lise RUELLAN, Julien MAHE, Caroline JOYAU
Merci de votre
attention
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