OBJECTIFS PRINCIPAUX & DEROULEMENT DE LA 3éme SEANCE MEDITES DU 07/12/2015 : PARCOURS « MONDE DE LA NUIT » Aborder la discipline scientifique de la chronobiologie et appréhender le cycle circadien d’espèces animales locales. Réfléchir aux raisons qui poussent certaines espèces à avoir des mœurs nocturnes. Etudier des éléments naturels mettant en lumière les adaptations de la faune locale au monde de la nuit. Comprendre de principe de phototropisme et de « piège écologique » chez les insectes. Après une rapide présentation de Planète Sciences Méditerranée et du métier d’éducateur en environnement et de guide naturaliste sur les Parcs naturels, nous commençons par aborder I. Les rythmes biologiques A l’aide des documents, nous voyons que le rythme circadien est le rythme biologique le plus commun chez les un rythme biologique d'une durée de 24 heures environ, qui possède au moins un cycle par période de 24 heures. animaux. Il se définit comme Certains animaux sont affranchis du rythme circadien, par exemple ceux soumis aux rythmes tidaux (différences de température, salinité, agitation, disponibilité en nourriture avec la venue et le retrait de la marée), ou encore les animaux cavernicoles. On distingue également les rythmes ultradiens avec une fréquence plus rapides (rythme cardiaque, fluctuation de la vigilance…) et les rythmes infradiens avec une fréquence inférieure (cycle menstruel, hibernation, migration…). II. Les animaux de la nuit Les élèves de la classe, répartis en cinq groupes, doivent vivre cinq ateliers différents. Les groupes restent 10 minutes sur un atelier puis passent à l’atelier suivant. ATELIER 1 : LES PAPILLONS NOCTURNES Les élèves disposent de différentes espèces de papillons nocturnes et de papillons diurnes. Ils comparent les différentes espèces et les analysent à la loupe binoculaire. Ils observent les écailles présentes sur les ailes et en le nom de l’ordre des papillons, les lépidoptères (=dont les ailes sont couvertes d’écailles). Nous abordons les papillons de nuit les plus célèbres, la famille des sphinx et déterminons le seul membre diurne du groupe en France : le sphinx-colibri ou moro-sphinx. écailles des ailes au microscope -sphinx colibri en vol stationnaire -mimétisme d’un papillon de nuit Nous en concluons que : Les papillons nocturnes ont des couleurs bien plus ternes (=homochromie) que les papillons diurnes, ils doivent absolument passer inaperçu le jour lors de leur repos. On parle de robe cryptique (cryptos = caché) La lumière artificielle agit comme un piège écologique, et représente un obstacle aussi infranchissable qu’une montagne, empêchant les individus d’une espèce d’essaimer et donc conduisant à un appauvrissement génétique. Disposent de très bons organes auditifs et peuvent détecter les ultrasons des chauves-souris, leur principal prédateur, ce qui engendre souvent chez eux un réflexe d’immobilité. ATELIER 2 : LES RAPACES NOCTURNES Les élèves ont à leur disposition des plumes de corneille noire, de bécassine des marais, de hibou grand-duc et de geai des chênes. Ils doivent avant tout déterminer, à l’aide de planches adaptées, à quelles espèces appartiennent ces plumes. Puis à l’aide de loupe binoculaire, ils comparent les barbes des plumes du hibou avec les autres barbes. Celles des oiseaux diurnes sont bien parallèles et se décollent facilement les unes des autres, alors que les barbes des plumes de rapaces nocturnes sont comme entrecroisées, maillées et recouverte d’un genre de velours. D’autres adaptations : - pattes recouvertes de duvet - barbes recouvertes de velours et peigne sur la bordure externe des plumes Ces adaptations permettent aux rapaces nocturnes d’être le plus silencieux possible. En effet, lorsque qu’un hibou grand-duc décolle, on n’entend pas un souffle alors qu’un pigeon fait beaucoup de bruit en s’envolant. Le déplacement silencieux est la clé de la prédation des rapaces nocturnes. La forme parabolique de la tête de la plupart des rapaces nocturnes serait une adaptation afin de capter d’avantage de sons et de les amplifier afin de mieux localiser leurs proies potentielles. ATELIER 3 : LES CHAUVES-SOURIS Les élèves disposent ici de plusieurs manuels de détermination et font un travail de reconnaissance sur 4 espèces communes. De plus, ils doivent découvrir la bat-box et tenter de trouver à quoi peut servir cet outil. Les chauvessouris émettant leurs sonars dans différentes fréquences, chaque espèce dispose d’une fréquence bien spécifique. In situ, la bat box peu donc permettre de déterminer quelle espèce de chauve-souris vole au-dessus de nous en analysant la fréquence de leurs cris, inaudible pour les humains. Les seuls mammifères capables de voler Ordre des chiroptères (= qui volent grâce à leurs mains) Peuvent reconstituer très précisément leur environnement immédiat grâce à l’écholocation Accèdent à une réserve de nourriture inexploitée la nuit, toutes les espèces étant insectivores en Europe. ATELIERS 4 & 5: LES MAMMIFERES NOCTURNES ET LES BLAIREAUX Les deux ateliers s’appuient ici principalement sur la détermination d’espèces de mammifères ayant des mœurs nocturnes ainsi que sur l’étude du rythme nycthéméral d’une famille de blaireaux suivie sur un an (repos surface / repos terrier / actif surface / actif terrier). Les élèves émettent des hypothèses sur l’explication de cette vie nocturnes chez ces nombreuses espèces. Les recherches récentes sur l’histoire de l’évolution des mammifères tendent à prouver que les mœurs nocturnes seraient un héritage datant de l’apparition des proto-mammifères qui devaient cohabiter avec les dinosaures. Ils étaient à l’époque principalement actifs la nuit pour éviter la prédation des dinosaures principalement diurnes. A ce titre, l’œil humain possède plus de bâtonnets (125 millions) que de cônes (5 millions), ce qui est paradoxal puisque nous sommes davantage diurnes que nocturnes, nous vivons le jour et dormons la nuit. Les bâtonnets sont des cellules photo réceptrices les plus adaptées au monde de la nuit, et les animaux nocturnes en possèdent une grande quantité. Merci au docteur Céline Feillet de m’avoir reçu dans son laboratoire à la faculté des sciences de Valrose et qui m’a beaucoup inspiré dans la réalisation de ces animations. Merci également à Odile Poyeton et Guillaume Canu pour leur investissement lors de la séance. Benoît MILAN