À la découverte de la Miséricorde du Père : la chance du pécheur À

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À la découverte de la Miséricorde du Père : la chance du pécheur
À LA DÉCOUVERTE DE LA MISÉRICORDE DU PÈRE :
LA CHANCE DU PÉCHEUR
Chers amis, nous fêtons aujourd’hui la Toussaint ; et demain nous prions pour tous les
défunts. La Toussaint est la victoire du Ressuscité dans la vie de millions d’hommes et de
femmes de tous les temps ; et la prière pour les morts est une demande faite au Seigneur pour
que le Salut que nous a acquis le Christ par sa mort et sa résurrection devienne total pour toutes
les âmes du purgatoire.
Mais ce Salut, il se reçoit déjà en cette vie sur terre. Et pour cela, il nous faut vraiment
prendre conscience de ce Salut, que le Christ vient nous délivrer du mal qui s’exprime tout
particulièrement dans notre péché et dans la mort. Il nous faut réaliser que nous avons besoin
d’être sauvés, chacun personnellement, réellement. Très souvent, nous réalisons mal cela. Nous
ne percevons pas l’immense don que Dieu veut nous faire dans son amour en nous sauvant,
comme si nous pensions qu’en fin de compte, cela allait de soit et que, tout compte fait, nous
serons sauvés automatiquement. Mais cela n’est pas vrai : le Salut est la conséquence de la
miséricorde de Dieu.
LA MISÉRICORDE DE DIEU
Toute la Bible nous décrit Dieu sous cet aspect de la Miséricorde. Saint Augustin dit que
la qualité première de Dieu est Sa Miséricorde. Mais c’est même plus que cela : il est LE
Miséricordieux. Le mot hébreu employé est rahamîm, qui signifie les entrailles maternelles. C’est
donc quelque chose en rapport avec la vie, avec l’enfant qu’il faut protéger et faire grandir.
Comme le petit enfant qui est étreint par le sein maternel, nous sommes étreints par la
miséricorde de Dieu, qui nous transmet la vie et l’amour. Mais pour cela, il nous faut faire
l’expérience de notre petitesse, de notre dépendance, mais aussi de la paternité et de la
tendresse de Dieu.
Le mot rahamîm est un pluriel, comme pour montrer les faces multiples de la miséricorde
de Dieu, l’infini de sa tendresse. De fait, cette miséricorde s’exprime de multiples façons, à
commencer par le fait de créer l’univers et chacun de nous. Une autre expression de la
Miséricorde du Père, c’est le Christ Jésus lui-même, dont tous les actes et toutes les paroles sont
les reflets des sentiments du Père. On pourrait dire que Jésus est la Miséricorde incarnée. Et il
l’exprime particulièrement dans sa Passion et sur la Croix.
On comprend alors pourquoi peu à peu, s’est développée la dévotion toute particulière à
la Miséricorde. On peut penser à Paray-Le-Monial, avec la dévotion au Sacré-Cœur. Puis à Sainte
Faustine au XX° siècle. Dieu a voulu rappeler cet amour infini qu’il a pour nous, dans un siècle
marqué par les totalitarismes athées et la guerre. Il a voulu montrer que sa Miséricorde est la
limite imposée au mal, dont l’homme est l’auteur. Et il nous invite à venir puiser avec confiance
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dans son Cœur Sacré les flots de Miséricorde qui nous purifie du péché et nous rend ardents à
faire le bien, à être nous-même miséricordieux envers les autres.
En proposant cette année de la miséricorde, le Pape François a voulu que les chrétiens et
le monde reprennent conscience de cet aspect fondateur de notre foi, cet élément essentiel de
la nature de Dieu. Et il est vital pour nous de recourir à la Miséricorde de Dieu.
PÉCHÉ ET MISÉRICORDE
L’expression de la Miséricorde de Dieu est donc multiple. Dans cette intervention sur la
Miséricorde, je voudrais en aborder une facette, très importante. Je voudrais vous parler plus
particulièrement du pardon, et donc de notre état de pécheur. Non que le péché soit intéressant
en soi, mais parce que le pardon qui lui est associé est un des lieux où la miséricorde s’exprime
le mieux, où nous pouvons la découvrir, et par là-même découvrir le visage de Dieu. Et le péché
est malheureusement, depuis le péché originel, « l’ambiance » dans laquelle nous évoluons
durant notre vie. On ne peut donc passer à côté.
Dans la foi chrétienne, nous reconnaître pécheur est indissociable de la miséricorde
divine : c’est parce que nous croyons que Dieu est un Dieu de tendresse et de miséricorde, parce
que nous savons que le Christ a donné sa vie pour nous délivrer du péché, que nous pouvons
oser regarder en face le péché de notre cœur sans désespérer. Et souvent, quand on ne voit plus
le péché, quand on a peur d’identifier et de nommer le péché, c’est parce que on oublie que
tous, nous sommes sous la main miséricordieuse d’un Père, dont le souci permanent est
d’accorder son pardon et de réconcilier les hommes avec lui. La perte du sens du péché est
souvent la conséquence de la perte du sens de la miséricorde divine, la perte de la perception du
visage de Dieu, et donc perte de la foi en la Bonne Nouvelle du Salut, en la victoire du Ressuscité
sur le mal et la mort. Et donc, il y a un véritable enjeu à découvrir que nous sommes pécheurs.
Cela est tellement fort qu’à la suite d’un très grand auteur spirituel, le Père Victor SION,
j’ose employer une formule qui peut vous surprendre : la chance du pécheur 1. Il y a en effet une
chance, mieux, une grâce liée à notre état pécheur. C’est la chance de pouvoir connaître Dieu,
de savoir jusqu’où va son amour, car en pardonnant nos fautes, Dieu se fait connaître. Et cette
chance est annoncée tout au long de l’Évangile. Nous, nous pensons toujours que pour
connaître Dieu, il faut être impeccable. Mais cela n’est pas vrai.
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D’abord parce que nous sommes tous pécheurs, en acte ou potentiellement : si la
grâce de Dieu ne nous soutenait pas à chaque instant, nous pourrions être les pires
des hommes et commettre tout le mal qui aujourd’hui nous fait horreur ou que nous
nous pensons incapables de faire.
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Il faut lire à ce propos l’excellent livre de Victor SION, La chance du pécheur, (Tome 3 de la Collection Pour un réalisme spirituel), aux
éditions du Lion de Juda.
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Ensuite parce que s’il nous fallait attendre d’être saint pour connaître et aimer Dieu,
nous attendrions jusqu’à la fin du monde, puisque c’est Dieu lui-même qui nous rend
saint, et c’est en le connaissant et en nous laissant aimer par lui que nous le devenons.
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Enfin parce que nous n’avons pas à séduire Dieu pour qu’il nous aime. Il nous aime
depuis toujours et pour toujours. C’est ce que Paul affirme dans l’épître aux Romains
(5, 8) : « Le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. »
Nous sommes tous des pécheurs pardonnés. Le chrétien n’est pas quelqu’un qui ne
pèche pas, mais quelqu’un qui se sait pardonné. Zachée, la femme adultère, la Samaritaine ou
Marie-Madeleine l’ont bien compris. Ils ont compris que le Christ est le « Pardonneur », et par
là-même ils ont connu Dieu un peu mieux. Leur péché a été leur chance, celle de rencontrer
Jésus. Et cette miséricorde, cette rencontre, ce pardon ont été gratuits, sans aucun mérite de la
part de ces personnes.
Si nous en restons à une religion où il nous faut sans cesse faire des actes pour Dieu, où
nous devons lui prouver quelque chose, où nous croyons qu’il ne nous aime qu’à la condition
que nous l’aimions aussi, nous faisons de notre Dieu un dieu païen, nous ne laissons pas le
Seigneur s’inviter chez nous et nous pardonner, nous aimer gratuitement, nous sauver. Nous ne
connaissons pas le Dieu de Jésus-Christ !
REMORDS ET REPENTIR
Le problème, c’est que nous avons vraiment du mal à nous reconnaître pécheur. Quand
nous péchons, deux réactions peuvent être les nôtres face à notre faute : une bonne ou une
fausse contrition, qui correspondent aux attitudes de Pierre et de Judas après avoir chacun trahi
leur Maître. La contrition chrétienne n'est pas simplement de dire : « J'ai péché », mais de
reconnaître la tendresse du Père que nous avons offensé et de croire qu’il nous garde dans son
Amour, qu’il nous attend... Judas, comme Pierre, a été écrasé par sa faute ; lui aussi a reconnu
son péché : « Judas fut pris de remords » (Mt 27, 3-4). Judas s'est confessé à l'Église de son
temps : « J'ai péché en livrant un sang innocent » (Mt 27, 4). Ces hommes l'ont renvoyé à luimême : « À toi de voir, c’est ton affaire ». Face à lui seul, son péché lui est apparu sans issue. Et
il s'est retourné vers lui-même au lieu de se retourner vers Dieu. Pierre, lui, s’est retourné vers
Jésus, il a osé regarder son regard, il a pleuré ; et par trois fois, il a réaffirmé son amour pour
réparer son triple reniement sur les bords du lac de Galilée, après la résurrection de Jésus (Jn 21,
15-17). C’est la différence entre le remords et le repentir.
La contrition chrétienne nous fait reconnaître notre péché ; elle met la faute devant les
yeux de notre cœur, mais la pose aussitôt devant les yeux de Dieu. « Mon péché, moi je le
connais, ma faute est devant moi sans relâche, contre Toi, Toi seul j'ai péché. » (Ps 50, 5-6)
« Contre Toi » : dans la confession chrétienne, le péché reconnu ne nous renvoie pas à nousmêmes, mais au Visage du Père. Là est le salut ! Car ce n'est pas « à nous de voir », mais à
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notre Père à qui l'on s'en remet de sa faute. « J'ai péché contre le Seigneur », dit David (2Sam
12-13). « Père j'ai péché contre le ciel et contre toi », essaie de dire le fils prodigue (Lc 15, 21).
LE PÉCHÉ TRANSFORMÉ EN RENCONTRE AVEC LE PÈRE
Le péché alors devient chemin de rencontre avec le Père, chemin de dévoilement
nouveau du vrai « Visage du Père ». C'est toute la leçon de la parabole de l'enfant prodigue. Le
fils infidèle ne connaissait pas son père quand il vivait dans sa maison ; il a fallu son drame pour
que ses yeux s'ouvrent, qu'il voie alors son Père accourant à lui, les bras ouverts, le comblant (cf.
Lc 15, 11-32). Le Père ne fait aucun reproche, ne pose aucune condition... Il est heureux ! Il se
réjouit ! Le principal, l'unique nécessaire pour lui, c'est d'avoir retrouvé son enfant vivant : « Ne
fallait-il pas se réjouir ? Ton frère était mort et il est revenu à la vie ! » « Prendrais-je donc plaisir
à la mort du méchant et non plutôt à le voir se détourner de sa conduite et vivre, oracle du
Seigneur. » (Ez 18, 23)
En fait, le danger du péché se joue au moment où l'on en prend conscience. C'est là
surtout où le démon travaille :
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Va-t-on se replier sur soi ou bien va-t-on se tourner vers le cœur miséricordieux de
Dieu ?
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Allons-nous nous identifier à notre conscience qui nous condamne ou allons-nous
nous appuyer sur notre accès auprès du Père ?
Le vrai danger du péché, c’est de nous replier sur nous-mêmes, de ne pas oser aller nous
présenter au Père, de ne plus nous croire digne de son amour… comme si nous en avions jamais
été dignes ! Et ce péché-là est bien plus grave que le premier. Le Tentateur nous poussera
toujours à ne pas aller vers Dieu, nous donnant toutes les bonnes raisons. Et alors, c’est un peu
comme si nous avions deux consciences : l’une « humaine » qui nous fait fuir le regard de Dieu
que nous avons offensé, et une « spirituelle » qui nous pousse au contraire à nous jeter dans ses
bras. Et tant que nous n’avons pas rejoint les bras du Père, c’est un peu comme si ces deux
consciences étaient en lutte ; et ce n’est que lorsque nous nous sommes vraiment tournés vers
lui que notre cœur retrouve la Paix. Il nous faut savoir où est notre centre de gravité spirituel.
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Si c’est Dieu, il nous faut courir vers lui en laissant crier d’angoisse et de scandale
cette conscience humaine qui nous condamne et veut arrêter notre accès à Dieu.
Quand nous croyons au Christ, nous recevons une conscience nouvelle ; nous
devenons un être nouveau.
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Si notre centre de gravité est nous-mêmes, nous nous regardons, nous nous
comparons à l’image parfaite, au « top model » spirituel que nous rêvons d’être (et
que nous ne serons jamais), et nous n’osons plus aller vers Dieu. Pourtant, le saint que
Dieu veut pour nous sera toujours plus grand et plus beau que tous les top models
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spirituels que nous pouvons imaginer. Nous n’avons pas besoin de séduire Dieu ; il est
déjà séduit, avant même que nous ne le sachions. Nous ne sommes pas chrétiens
quand nous restons sur nos péchés, en nous repliant sur nous-mêmes, car alors nous
donnons plus d’importance au mal qu’à l’amour de Dieu, au péché qu’à la
rédemption offerte par le Christ. Or le péché n’a aucun poids devant l’amour de
Dieu : « Allons ! Discutons ! dit Yahvé. Quand vos péchés seraient comme l'écarlate,
comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme
laine ils deviendront. » (Is 1, 18)
Thérèse de l’Enfant Jésus l’avait parfaitement compris. C’est un des messages qu’elle
nous répète : « Si j’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance.
Je sens que cette multitude d’offenses serait comme une goutte d’eau jetée dans un brasier
ardent. »
Tout cela ne veut pas dire que le péché n’est pas grave et qu’il est indifférent de pécher
ou pas. Bien sûr que non : le péché reste une catastrophe dans nos vies, puisqu’il nous sépare
de Dieu. Mais il y a plus grave encore : c’est le « péché du péché » ; c’est de ne pas oser revenir
vers Dieu à cause de lui. Et le génie de Dieu, c’est de se servir de ce qui devrait nous conduire au
néant pour nous faire découvrir son vrai visage : il tire d’un mal un plus grand bien, il en fait une
chance ; et lui seul est capable de le faire. Le péché nous cache Dieu ; mais la miséricorde de
Dieu transforme ce chemin vers la mort en un chemin où nous pouvons mieux le découvrir, à
condition de nous laisser faire par son amour.
Le sacrifice et la mort de Jésus n'ont certes pas aboli notre faculté de pécher, mais ils ont
produit une faculté autrement vertigineuse : celle de pouvoir nous approcher de Dieu en lui
disant : « Père, j'ai péché contre Toi », mais je sais que Tu es mon Père, que Tu le restes et que
je reste ton enfant. Et l'accès à notre Père, qui nous est ouvert par Jésus, ne peut être fermé.
Nous seuls pouvons ne pas vouloir nous approcher, ne pas oser par manque de foi. Le Père, en
aucun cas, ne nous rejette : « Mes petits enfants... il ne faut pas pécher... mais si nous
péchons... allons à notre Avocat... Il est auprès du Père. » (cf. Jn 11) En allant à notre Avocat,
nous sommes d'emblée auprès du Père. C'est là l'astuce de la Miséricorde de Dieu en nous
donnant Jésus, en faisant que son Verbe devienne homme. Il n'y a aucune distance entre lui et
le Père, et il n'y en a aucune entre lui et nous.
Se reconnaître pécheur et confesser son péché est la condition indispensable pour
vraiment découvrir Dieu, et donc entrer dans son Royaume. Dans l’Évangile, la phrase centrale
nous faisant comprendre cela est : « Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les
pécheurs. » (Mt 9, 13) En nous reconnaissant pécheurs, nous reconnaissons notre besoin d’être
sauvés, nous reconnaissons que le Christ est notre Sauveur, nous découvrons la miséricorde du
Père. En nous croyant justes, nous n’avons pas besoin de Sauveur, nous n’avons pas besoin du
Christ, nous n’avons pas besoin d’être sauvés, nous ne le sommes donc pas, et nous ne pouvons
entrer dans son Royaume, puisque le Christ est le Royaume de Dieu lui-même. Les chrétiens les
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plus en danger sont ceux qui pourraient se croire justes. Non seulement alors ils se mentent à
eux-mêmes, mais en plus « ils font de Dieu un menteur », en ce sens surtout qu'ils voilent
totalement le vrai visage de Dieu. Ils ne peuvent accéder à la connaissance de Sa Miséricorde.
LA RÉCONCILIAITION, SACREMENT DE LA MISÉRICORDE
Voilà pourquoi l’Église, en cette année jubilaire de la Miséricorde, nous pousse une fois
de plus à reconnaître la Miséricorde de Dieu et donc à reconnaître notre péché, en vue de
reconnaître qui est le Christ qui nous mène à son Père. Ce n’est pas pour nous écraser, bien au
contraire. Et les moyens mis à notre disposition pour le Carême, le jeune, la prière et le partage,
sont là pour nous y aider. Dieu nous offre aussi un sacrement merveilleux, celui de la
réconciliation. Dieu a inventé le sacrement de la réconciliation pour nous permettre de vivre tout
cela. C’est un sacrement de l’amour, car pour nous, pauvres humains, il n’y a pas d’amour dans
notre vie qui ne soit un amour blessé. C’est sous l’angle de l’amour et de la miséricorde qu’il
nous faut redécouvrir la confession pour vraiment en vivre.
Il y va de notre salut, de la découverte du visage de Dieu. Il y a hélas des chrétiens qui ne
veulent plus se confesser. Quel dommage ! Non seulement ils se privent d’un moment où ils
peuvent vivre la paternité divine, non seulement ils ne s’offrent plus à la miséricorde de Dieu,
mais ils n’en sont plus les témoins admiratifs.
Et découvrir ce que le Christ fait pour nous poussera à l’annoncer à ceux qui nous
entourent, pour qu’eux aussi entrent dans la même admiration devant l’œuvre de Dieu en eux.
En cette année de la miséricorde, nous avons à être les apôtres de cette miséricorde de Dieu,
c’est-à-dire à la fois l’annoncer à ceux qui nous entourent, mais aussi rendre grâce parce que
Dieu veut se réconcilier les hommes.
Pendant ce pèlerinage ici, à Montligeon, je vous souhaite de découvrir un peu plus la
Miséricorde de Dieu. Et pour cela, je vous invite à chercher, dans votre mémoire et votre cœur,
ce que Dieu a fait vraiment pour vous. Quand avez-vous eu conscience d’être l’objet de sa
Miséricorde ? Comment vous a-t-il fait sortir de votre péché ? Qui est-il, expérimentalement,
pour vous ? Quel nom pourriez-vous lui donner, compte tenu de son action dans votre vie ? A
partir de votre propre expérience avec lui, de pardon, de prière, de moments où il vous a remis
debout, pouvez-vous dire que vous avez grandi dans la connaissance profonde de qui il est ?
C’est grâce cette reconnaissance de l’action divine que notre conversion sera fructueuse, et que
nous pourrons nous réjouir avec tous nos frères les saints du ciel.
Mgr Jean-Marie LE VERT, évêque émérite de Quimper-et-Léon
Enseignement donné le 1er novembre 2016 au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon
à l’occasion du pèlerinage de la Toussaint.
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