Training Modules on Honey Production, Diagnostic and - AU-IBAR

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AFRICAN UNION
INTERAFRICAN BUREAU
FOR ANIMAL RESOURCES
Training Modules on Honey Production, Diagnostic and
Control of Bees Diseases & Pests and Pollination Services,
using AU-IBAR e-learning System”
MODULE 5 : LES SERVICES DE POLLINISATION
BEE
PROJECT
African Union - Inter-African Bureau for Animal Resources
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Module 5 : Les services de pollinisation
1.
Introduction
En plus de leur rôle de productrices de miel et autres produits du rucher, les abeilles jouent un rôle très
important dans les productions agricoles et le maintien de l’équilibre des écosystèmes de par le service
à la pollinisation qu’elles offrent. La pollinisation, transport des grains de pollen vers lesextrémités des
organes femelles des plantes à fleurs (les stigmates des pistils) par le vent ou les animaux, notamment les
insectes, est une nécessité pour la reproduction sexuée des plantes à fleurs. On estime que 80 pour cent
des plantes à fleurs sont entomophiles, c’est-à-dire qu’elles dépendent plus ou moins de la pollinisation
des insectes pour se reproduire et il a été estimé que la moitié des pollinisateurs des plantes tropicales
sont des abeilles. Les abeilles tiennent une place prépondérante dans ce processus.Une abeille peut visiter
plus de 200 fleurs en une heure, et elle stocke plus de 500 000 grains de pollen sur une seule de ses pattes,
sans compter tous les grains qui s’accrochent à ses poils et vont ainsi fertiliser les autres fleurs visitées.
Normalement, une abeille mellifère peut visiter entre 50 à 1 000 fleurs en un seul voyage, ce qui prend
entre 30 minutes à quatre heures. En Europe, une abeille peut faire entre 7 à 14 voyages par jour. Une
colonie composée de 25 000 ouvrières, chacune faisant 10 voyages par jour, est capable de polliniser 250
millions de fleurs. Les abeilles mellifères pollinisentune grand nombre d’espèces de plantes différentes et
le font de manière très efficace. Certaines espèces solitaires d’abeilles sont beaucoup plus spécialisées et
pollinisent des espèces de plantes spécifiques.
Surtout dans les pays industrialisés, mais aussi ceux en développement, les populations de pollinisateurs
déclinent de jour en jour à cause de la dégradation de l’environnement primaire, déforestation avec
modification des habitats (fragmentation, perte, feux de brousse), urbanisation, changements climatiques,
agriculture intensive et utilisation de produits chimiques contaminant l’environnement, présence d’agents
pathogènes, parasites, prédateurs et espèces envahissantes.
Un des aspects du Plan d’Action de l’Initiative internationale sur les Pollinisateurs est de conscientiser
le monde sur l’importance de la diversité des pollinisateurs et les nombreux bien et services fournis par
les pollinisateurs. L’importance économique et écologique des animaux pollinisateurs et l’impact de leur
perte sur les écosystèmes qui en dépendent.
2.
Un service public indispensable (indicateur biologique/santé/environnement/sécurité
alimentaire/biodiversité)
Les insectes pollinisateurs, comprenant à la fois les populations domestiques (par exemple l’abeille
Apis mellifera) et les populations sauvages (y compris les abeilles solitaires), font l’objet de l’attention
scientifique, politique et médiatique mondiale en raison de leur apparent déclin et l’impact qu’aurait
celui-ci sur la production du miel et les productions végétales. Il est admis par la communauté scientifique
que la pollinisation des cultures par les insectes (principalement par des espèces d’abeilles) est un service
essentiel des écosystèmes qui augmente à la fois le rendement et la qualité des cultures.En pollinisant
les arbres, les arbustes et les herbacées, les abeilles sont importantes pour la production des aliments de
tous les autres animaux et des oiseaux qui dépendent de l’écosystème forestier pour se nourrir comme
les baies, les graines et les fruits.
Plusieurs caractéristiques écologiques, éthologiques* et morphologiques ont fait de l’abeille (Apis mellifera)
un détecteur écologique fiable qui peut être utile pour la détermination des niveaux de contamination
d’origine humaine. Les abeilles sont connues pour être à même de concentrer des contaminants
biodisponibles, et ainsi d’échantillonner la plupart des secteurs de l’environnement tels que la végétation,
l’eau, le sol et l’air.
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African Union - Inter-African Bureau for Animal Resources
Relations entre plantes et abeilles
L’histoire entre les fleurs et les insectes a débuté voilà 250 millions d’années ! La diversité de la flore
dépend de la diversité des insectes pollinisateurs. Pour cela, les fleurs usent de plusieurs stratagèmes
: le nectar tout d’abord, liquide sucré très énergétique, attire les insectes qui peuvent disséminer par
inadvertance du pollen. Le parfum des fleurs, leurs couleurs, sont aussi là pour guider les insectes jusqu’à
elles. Parmi les champions de la pollinisation : les abeilles, les papillons et les mouches, tous aujourd’hui
menacés. Les abeilles se nourrissent aussi de pollen et le dispersent aux alentours. Aux côtés des bourdons,
abeilles domestiques, abeilles sauvages... on trouve aussi d’autres pollinisateurs comme les coléoptères,
les longicornes, les punaises dont il existe des centaines voire des milliers.
Les facteurs de stress environnementaux entraînent des déséquilibres et des dysfonctionnements qui
appauvrissent et détériorent les ressources en nectars et pollens nécessaires au développement de
l’abeille. Fragilisée, l’abeille se développe mal, se reproduit mal, les populations se fragilisent et par voie de
conséquence la pollinisation diminue… Dès lors, les espèces végétales se reproduisent moins, les graines,
les fruits et les baies se raréfient. Les abeilles et les plantes sont liées par des interactions de coévolution.
Sans les abeilles, les plantes à fleurs n’existeraient pas, et sans les plantes à fleurs, il n’y aurait pas d’abeilles.
Sans les abeilles, la biodiversité ne serait pas aussi élevée.
Un nombre suffisant d’abeille dans une forêt permet une meilleure pollinisation qui conduit à son tour à
une meilleure régénération des arbres et conservation de la biodiversité des forêts.
3.
Enjeux (socio-économiques/écologiques)
Dans la plupart des pays ont rencontre de multiple écosystèmes possédant des flores mellifères variées.
Cette situation permet une large pollinisation par les abeilles qui se nourrissent du nectar et du miellat des
plantes. Les plantes, les graines et les fruits produits servent à l’alimentation et permettent la conservation
de l’environnement et sa biodiversité.
La perte d’une espèce dans un écosystème n’entraine donc pas simplement la perte d’un patrimoine
génétique, mais aussi la perte d’interactions inter-espèces dans lesquelles l’espèce était placée.
Même un faible appauvrissement du nombre d’espèces d’un écosystème entraine un bouleversement
dans le fonctionnement de ce milieu. Les interactions de type coévolution jouent donc un rôle important
dans le maintien de la biodiversité.
Il faut sensibiliser, créer une prise de conscience quant à la valeur écologique et économique des services
de pollinisation. Un facteur majeur contribuant à une mauvaise prestation des services de pollinisation est
le manque de sensibilisation sur l’importance des services de pollinisation, surtout chez les apiculteurs et
les petits exploitants agricoles.
La demande en pollinisateurs augmente plus vite que la disponibilité. Il y a donc un risque à faire face à une
pollinisation insuffisante dans un futur très proche Les cultures fortement dépendantes de la pollinisation
se développent à un rythme plus élevé que les réserves d’abeilles domestiques, tandis que les quantités
et la qualité des pollinisateurs sauvages sont également limitées
Promouvoir la commercialisation des services de pollinisation. Compte tenu du fait l’apiculture est en
grande partie une activité privée où les gouvernements fournissent essentiellement une politique et
réglementation favorables, il est important que les services de pollinisation soient fournis par ces acteurs
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qui en bénéficient le plus. La commercialisation des services de pollinisation permettra également
d’améliorer leur durabilité. L’apiculture doit être envisagée concomitamment sur le plan de la pollinisation
des cultures et de la production du miel.
4.
Entomologie des insectes pollinisateurs
Beaucoup d’insectes ont développé avec les fleurs une relation particulière en s’intégrant à leur mode de
reproduction grâce à la pollinisation. De nombreuses familles de plantes sont devenues entomophiles lors
de leur histoire évolutive, c’est-à-dire qu’elles ont été, à un moment donné, pollinisées par un insecte. Un
insecte transporte des grains de pollen depuis une étamine vers un stigmate. En échange de ce transport
actif, l’insecte peut prélever du nectar, substance très nutritive secrétée par les nectaires au niveau de
la fleur. On note un grand nombre d’Angiospermes pollinisées par de nombreux ordres d’insectes parmi
lesquels figurent les Lépidoptères (papillons), Hyménoptères (abeilles et guêpes), Diptères (mouches) et
Coléoptères.
La grande majorité des diptères ont des pièces buccales courtes et ne peuvent accéder qu’aux pollens
et au nectar des fleurs en assiettes alors que les hyménoptères, les lépidoptères et certains diptères
bombilidae ont des longues pièces buccales et peuvent accéder aux fleurs profondes. C’est pourquoi la
diversité végétale est assise sur la diversité des insectes pollinisateurs.
Les insectes pollinisateurs diurnes sont attirés par les couleurs des plantes alors que les nocturnes sont
attirés par les odeurs. Les hyménoptères sont responsables de 60% de la pollinisation et 40% pour les
autres.
5.
Menaces contre le service de pollinisation
De nos jours l’Abeille domestique est menacée. On observe une mortalité importante des colonies en
Europe et dans le monde. Les études réalisées par les chercheurs montrent que plusieurs facteurs sont
à l’origine de cette mortalité. Les pesticides sont très souvent incriminés notamment trois molécules :
l’imidaclopride (Gaucho®), le fipronil (Régent®) et le thiametoxam (Cruiser®). Vraisemblablement, celles4
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ci ont des impacts préjudiciables à très faible dose sur les abeilles. On observe une perturbation de
leurs capacités cognitives (apprentissage, orientation) et du comportement de butinage. Des maladies
affaiblissent les colonies. Deux agents pathogènes semblent jouer un rôle (le varroa et l’agent de la loque
américaine).
En général, il est communément admis que le service de pollinisation est menacé par un certain nombre
de facteurs au titre desquels on peut retenir :
• La perte et la défragmentation des habitats (agriculture, industrie minière, déforestation, feux de
brousse…)
• Les Pesticides et monoculture
• Les pratiques apicoles (sélection des reines, traitements, hygiène et biosécurité, importation d’abeilles
exotiques, transhumance…)
• Les changements climatiques
• Les ravageurs et prédateurs des abeilles et leur nid (homme, oiseaux, fourmis, ratel, papillons, autres
insectes, acariens, poux…)
• Les maladies (infectieuses et parasitaires, intoxication…
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(UA-BIRA)
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