Les risques de l`apnée

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Les risques de l’apnée
Rappel des termes utilisés
A - La syncope
Notions sur les échanges gazeux.
• Apport d’oxygène (O2) et production de Gaz Carbonique (CO2)
• La respiration est un mécanisme naturel déclenché lorsque la quantité de CO2 a atteint
un certain seuil. Le bulbe rachidien situé à la base du cerveau contient les récepteurs CO2.
• En Apnée, la ventilation étant volontairement bloquée, le stock d’O2 diminue pendant que
celui de CO2 augmente. La nécessité de respirer intervient lorsque le seuil de CO2 est atteint
(=> envie de respirer)
La syncope est une perte de conscience provoquée par la baisse du taux
d’oxygène dans l’organisme. En cours d’apnée, l’organisme fonctionne sur ses réserves
d’oxygène qui diminuent au fur et à mesure. Il s’adapte, fonctionne à l’économie et finit
par privilégier l’apport d’O2 aux organes nobles (dont le cœur) au détriment des autres
fonctions (dont le raisonnement et la conscience).
Privé d'énergie, le cerveau coupe alors le « contact » sans prévenir. La syncope peut survenir si
l'apnéiste prolonge son apnée de façon irraisonnée en ignorant les alertes physiques.
La syncope est le risque d’accident le plus crucial en apnée car elle est suivie assez rapidement
d’une reprise brutale de la ventilation (à cause de l’augmentation du taux de CO2).
L.R.
Octobre 2011
Si au moment de la reprise de la ventilation l’apnéiste est encore sous l’eau c’est la noyade !
Remarque : La syncope provoque normalement un spasme réflexe du larynx et de l'épiglotte.
L'épiglotte reste contractée en position fermée, empêchant ainsi l'eau d'envahir les poumons et évitant
donc la noyade. Cependant, cette contraction musculaire finira par se relâcher d'elle-même.
Graphe 1
B- L’hyperventilation
On considère qu’il y a hyperventilation lorsque la fréquence et/ou l’amplitude respiratoire est/sont
supérieur(s) à ce qu’ils devrai(en)t être pour répondre aux besoins de l’organisme.
L’hyperventilation a pour effet de changer la composition de l’air alvéolaire, et notamment de faire
chuter le taux de CO2 (augmentation de seulement 5% du taux d’O2 et diminution de 50% du taux de
CO2 au départ de l’apnée).
Après quelques minutes d’une ventilation normale, l’organisme est déjà saturé à 97% d’oxygène.
L’hyperventilation ne pourra donc que très peu modifier ce taux de saturation.
Une telle pratique ne sert donc qu’à tricher avec son corps et à lui masquer des sensations qui sont
vitales pour lui.
EVITER ABSOLUMENT L’HYPERVENTILATION
- On ne force jamais sur l’expiration qui doit rester passive
- Le rythme respiratoire doit être lent : le temps expiratoire est environ le double du temps inspiratoire
- La ventilation préparatoire à l’apnée ne doit pas excéder 3 à 4 mn.
- La ventilation est surtout la pour aider à se concentrer et à se détendre.
Apprendre à se connaitre, et à écouter les sensations de son corps plutôt que de se comparer à un autre,
un chronomètre, une distance, une profondeur, … Apprendre à rester humble !
Graphe 2
C - LA SAMBA ou PCM (Perte de Contrôle Moteur)
C’est une série de convulsions incontrôlables du corps, de mouvements désordonnés de la tête
et/ou des membres, sans perte de connaissance. On a l’impression que la victime danse d’où le nom
de Samba.
C’est une sorte de crise d’épilepsie, liée à une souffrance du système nerveux. Très brève, souvent elle
peut passer inaperçue si la surveillance n’est pas attentive.
Une perte de connaissance peut débuter par une Samba et la gestion d’un accidenté pris de convulsion
n’est pas évidente du tout, surtout si on est seul.
L.R.
Octobre 2011
Signes pré-syncopaux et prévention
La syncope survient de façon insidieuse. Dans la majorité des cas l’apnéiste ne se rend
pas compte qu’il est dans un état critique. A cause de la baisse du taux d’O2 le
raisonnement et la conscience sont affectés.
La syncope peut intervenir à tout moment, généralement en fin d’apnée et même jusqu’à une
minute après la reprise de la ventilation.
La surveillance et l’anticipation de l’apnéiste de sécurité sont primordiales.
Quelles signes avertisseurs ?
Sur soi
(ce qui doit alerter l’apnéiste)
Sensation de bien être et d’aisance
inhabituelle.
Picotements dans les extrémités.
Grosse difficulté à finir son apnée.
Soif d’air contre laquelle on lutte
exagérément.
Lourdeur et chaleur dans les cuisses.
Vertiges.
Troubles visuels.
Tremblements.
Attention :
Dans la plupart des cas l’apnéiste
ne ressent aucun signe avertisseur
!
Sur son binôme
(ce qui doit alerter celui qui surveille)
Lâ ch e r d e b u l l e s.
A rrêt d u p a l m ag e.
Non-respect des consignes définies.
Absence de mouvements.
Se mettre à couler.
Accélération du rythme de nage.
Forte extension du cou en fin
d’apnée ou à l’approche du mur.
Tout comportement inhabituel.
Coloration anormale des lèvres ou du
visage (lèvres ou visage bleus).
Regard vide.
Pas de réaction aux stimulations.
Signe « ça ne va pas ».
Tremblements désordonnés.
Comment prévenir la syncope ?
L’apnéiste
(quelles précautions prendre ?)
Ne jamais faire d’hyperventilation.
Ne pas forcer ses apnées.
Pa s d ’ ap n ée en ét at d e fat i gu e.
Ne pas surestimer ses capacités.
Progresser doucement avec humilité.
Analyser en permanence sous l’eau ses
comportements.
Etre à l’écoute de ses sensations et des
signes de l’organisme.
Respecter les signes et consignes de
sécurité convenus.
Remonter quand le besoin de respirer
se fait sentir.
Rester quelques instants au calme pour
récupérer à la sortie d’eau.
L.R.
Le binôme de sécurité
Jamais d’excitation intempestive.
Pratiquer des exercices de sécurité et de
sauvetage.
Ne jamais pratiquer l’apnée sans
surveillance.
(quel comportement adopter ?)
Surveiller en permanence l’apnéiste de
façon effective et proche.
Intervenir rapidement au moindre doute
Octobre 2011
et avec anticipation.
Etre attentif aux comportements de
l’apnéiste lors de sa préparation.
Veiller à ce que l’apnéiste ne
s’hyperventile pas.
Convenir de signes de sécurité sans
équivoque.
Etre attentif à tout comportement
inhabituel.
Etre attentif à tout manquement aux signes
de sécurité ou au protocole convenu.
Ne jamais laisser l’apnéiste dépasser le
temps ou la distance convenus.
Attention au lâcher de bulles !
Surveiller l’apnéiste de près
(quelques centimètres) après la sortie de
l’eau pendant une minute.
Pratiquer des exercices de sécurité.
AGIR
Le syncopé doit être immédiatement sortit
de l'eau. Pensez à larguer la ceinture ou
tout système de lestage.
De retour en surface , les voies aériennes
doivent être dégagées (enlever masque,
lunettes, pince nez...).
Vérifier l’état de conscience.
Une fois stabilisé, un bouche à nez ou
bouche à bouche doit être prodigué.
Donner l’alerte.
Dans 90% des cas, le syncopé reprend ses
esprits immédiatement. Cependant, le
spasme réflexe du larynx et de l'épiglotte
empêche parfois l'air d'être insufflé dans
les poumons de la personne inconsciente.
Celle-ci reste alors indifférente au bouche
à bouche.
Dans ce cas, il faut insister et essayer de
réactiver la ventilation, par exemple, en
soufflant sur le visage. Le spasme réflexe
se relâchera de lui même au bout d'un
certain temps permettant la reprise de la
ventilation.
L.R.
Octobre 2011
La préparation à l’apnée
Objectifs d’une bonne préparation.
- Trouver le calme.
Méthodes de préparation.
- Se relâcher, se relaxer.
- Préparer son esprit à l’apnée.
- Penser à l’apnée à venir, la visualiser.
- Se concentrer sur l’apnée à venir.
- Respirer calmement et de façon naturelle.
- Cibler son énergie sur son sport.
- Pratiquer une bonne dernière expiration
abdominale en rentrant le ventre.
- Renouveler l’air des poumons.
- Lever légèrement la tête pour bien libérer
les voies aériennes supérieures (et écarter
les épaules).
- Bien ouvrir la bouche et inspirer
largement et lentement en sortant le ventre.
-
L.R.
Rechercher les sensations de
glisse et de plaisir.
Octobre 2011
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