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Brussels Studies
La revue scientifique électronique pour les recherches
sur Bruxelles / Het elektronisch wetenschappelijk
tijdschrift voor onderzoek over Brussel / The e-journal
for academic research on Brussels
Documents
Existe-t-il une inadéquation entre l'offre de savoir
et les entreprises dans l’agglomération de
Bruxelles ?
La diffusion des connaissances dans les PME innovantes dans les services
aux entreprises intensifs en connaissance (SEIC)
Éditeur
Université Saint-Louis Bruxelles
Édition électronique
URL : http://brussels.revues.org/1487
ISSN : 2031-0293
Ce document a été généré automatiquement le 8 mars 2017.
Licence CC BY
Existe-t-il une inadéquation entre l'offre de savoir et les entreprises dans ...
Existe-t-il une inadéquation entre
l'offre de savoir et les entreprises
dans l’agglomération de Bruxelles ?
La diffusion des connaissances dans les PME innovantes dans les services
aux entreprises intensifs en connaissance (SEIC)
NOTE DE L’ÉDITEUR
Ceci est le communiqué de presse relatif à l'article de Peter Teirlinck publié le 20 février
2017
Contrairement aux États-Unis, l’abondance de connaissances dans les universités et les
organismes publics de recherche ne se traduit pas pleinement, en Europe, par des
innovations dans les entreprises. La question des relations entre, d’une part, les acteurs
des services et de l’industrie et, d’autre part, le monde de la recherche figure donc au
premier rang des politiques économiques. Bruxelles n’y échappe pas. Les données
empiriques disponibles y confirment un certain décalage entre le monde de la recherche
et les entreprises : les universités et les organismes publics de recherche y jouent un rôle
assez limité en tant que fournisseurs d’idées à l’origine d’innovation dans les entreprises.
Et les universités sont beaucoup moins sollicitées qu’ailleurs pour des collaborations.
L’apparente discordance entre le poids de Bruxelles en matière de recherche universitaire
ou publique et un faible recours au savoir qui y est produit de la part des entreprises
mérite donc d’être décortiquée. Mais ce n’est pas forcément une mince affaire dans le
contexte institutionnel belge ou les données relatives à la recherche sont plutôt publiées
dans un cadre communautaire… et celles relatives à l’économie dans un cadre régional.
Peter Teirlinck, professeur de gestion de l’innovation à la KULeuven (campus de Bruxelles)
a cependant pu examiner la question en se focalisant sur les petites et moyennes
entreprises (PME) innovantes dans le domaine des services aux entreprises à forte
intensité de connaissance, comme par exemple les bureaux d’ingénierie, les prestataires
informatiques ou encore les consultants en gestion. En ventilant les données d’une
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Existe-t-il une inadéquation entre l'offre de savoir et les entreprises dans ...
enquête sur l’innovation entre les grandes agglomérations urbaines belges, ses résultats
montrent plusieurs spécificités bruxelloises en matière de transferts de connaissance vers
le monde de l’entreprise, ce qui a le grand mérite de dépasser les comparaisons régionales
ou communautaires traditionnelles dans lesquelles le fait urbain bruxellois n’est pas bien
pris en compte.
Tout d’abord, une cause des interactions limitées pourrait résider dans les différences
entre Bruxelles et les autres grandes agglomérations urbaines belges en matière de
structure économique. Les PME sont en moyenne plus grandes dans l’agglomération
bruxelloise et peuvent dès lors internaliser certains processus, y compris la recherche
appliquée. L’économie bruxelloise étant plus orientée vers les services que vers
l’industrie, les PME y sont aussi moins impliquées dans l’innovation liée au
développement de nouveaux produits. Dans les services, les innovations sont plus liées à
des processus ou à des dispositifs organisationnels et les transferts de savoir se font
davantage au travers des personnes et des expertises que des brevets ou des
infrastructures techniques. Les consultants, voire la littérature scientifique, peuvent donc
être des intermédiaires qui dispensent d’un partenariat formalisé avec l’université.
Notons aussi que les PME bruxelloises opèrent aussi davantage sur le marché national, ce
qui peut induire une relation avec leur environnement moins fondée sur la proximité, y
compris en matière de recherche.
Mais surtout, Bruxelles offre un grand éventail de ressources. Les entreprises sont donc
amenées à faire des arbitrages au sein d’une large gamme de connaissances, dont les
universités ne sont qu’une des composantes. Et, dans certains cas, cet arbitrage n’est pas
en faveur des partenariats universitaires en raison des coûts de coordination, par
exemple pour aligner les agendas des chercheurs académiques et des entreprises.
Paradoxalement, il se peut donc que les PME actives dans les secteurs nécessitant un
recours intensif au savoir soient, à Bruxelles, mieux informées sur les ressources à utiliser
et les endroits où les trouver, et dès lors, recourraient moins à la « porte d’entrée »
universitaire. Un usage accru de l’externalisation dans le processus d’innovation des PME
corrobore ce point de vue : la densité de prestataires potentiels soumet l’Université à une
forte concurrence.
L’auteur invite donc à adapter aux spécificités bruxelloises les politiques de soutien à
l’innovation et à la recherche appliquée… tout en soulignant que c’est probablement à
une échelle métropolitaine plus que régionale qu’il faudrait travailler. Si la Région de
Bruxelles-Capitale à une économie très orientée vers les services, son hinterland (en
Région wallonne et flamande) a lui encore un caractère industriel non négligeable.
Pour citer cet article
Peter Teirlinck, « Existe-t-il une inadéquation entre l'offre de savoir et les
entreprises dans l’agglomération de Bruxelles ? La diffusion des connaissances dans
les PME innovantes dans les services aux entreprises intensifs en connaissance (SEIC)
», Brussels Studies [En ligne], Collection générale, n° 108, mis en ligne le 20 février
2017. URL : http://brussels.revues.org/1475
Contact
Benjamin Wayens, Secrétaire de rédaction :
bwayens[at]brusselsstudies.be
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