U R Certificat d’Etudes Supérieures Universitaires 2013 - 2014 L’INVESTIGATION ENTOMOLOGIQUE Jean-Michel Bérenger Entomologiste – URMITE www.diagnostic-insecte.com Faculté de Médecine de la Timone – Mardi 29 octobre 2013 2 POURQUOI UNE ENQUÊTE? ) Besoin des particuliers : à qui s’adresser en cas de nuisances par des arthropodes ? ) Besoin des dermatologues, médecins qui reçoivent dans leur cabinet des personnes victimes de piqûres à leur domicile ) Pharmaciens auxquels on apporte des « insectes » ) Mairies qui sont contactées par leurs administrés Qui pourra confirmer leur diagnostic ? Quel est le responsable des nuisances ? ) Professionnel 3D* : désinsectisation à l’aveugle sans vraiment chercher la cause si celle-ci n’est pas évidente… un spécialiste peut apporter la solution * Désinsectisation – Dératisation - Désinfection 3 POURQUOI UNE ENQUÊTE? AUTRES CAS : ) Pathogène émergent? Arrivée d’un nouveau vecteur? Enquête à la demande d’autorités sanitaires ) Évaluation des risques suite à un ou plusieurs cas 4 POURQUOI UNE ENQUÊTE? Donc deux situations : ) Enquête au domicile du particulier à sa demande ou demande médecin, dermatologue, service hygiène des mairies… ) Enquête sur le terrain / mission à la demande d’un organisme, autorité sanitaire, service santé des armées… en métropole, DOM-TOM, pays étranger Intervenir rapidement avant traitement, modification des lieux, changement écologique… être au plus proche des conditions du « cas » 5 PARTICULIER LA PREPARATION – LE MATERIEL Pouvoir intervenir rapidement chez le particulier : Petit matériel pour prélèvement et pour photos puis identification et études en laboratoire si nécessaire. 6 ETUDE DES PRELEVEMENTS PARTICULIER Le laboratoire : identification et traitement des échantillons vecteur Non vecteur Rapport pour le médecin traitant + patient Conseils de lutte et/ou éradication Recherche pathogènes : virus, bactérie Æ URMITE - Timone Autorités sanitaires Rôle de « sentinelle » 7 TERRAIN - MISSION LA PREPARATION – LE MATERIEL Pouvoir intervenir rapidement sur le terrain : tous types de pièges si l’on ne connait pas l’insecte en cause + laboratoire de terrain pour premières études, tri et conditionnement 8 TERRAIN - MISSION LA PREPARATION – LE MATERIEL Pouvoir intervenir rapidement sur le terrain : laboratoire de terrain pour premières études, tri et conditionnement Tri + conditionnement échantillons Autre conservateur : RNAlater, allprotect (Quiagen) FROID : carboglace, congélateur si dispo. Sec + silicagel Alcool 70% à défaut riz, litière pour chat à défaut rhum… Documents (pdf) + logiciels pour ID Fixateur : AFTD 9 TERRAIN - MISSION LA PREPARATION – COLLABORATION Pouvoir intervenir rapidement sur le terrain : Collaborations sur le terrain avec médecins, vétérinaires, naturalistes, botanistes, écologues… Récupération ectoparasites 10 LES RESULTATS Pouvoir traiter rapidement : - Collaboration éventuelle pour l’étude du matériel avec des spécialistes 11 POURQUOI INTERVENIR RAPIDEMENT? Particulier : Intervenir avant la désinsectisation par professionnel ou par la « victime ». Enquête terrain : Être au plus proche des conditions de l’infestation, épidémie, cas Si trop d attente : changement des conditions : météo, cycle du vecteur, écologie… Æ On peut rater le pic !! Æ Impératif : Matériel préparé et opérationnel, pièges, batteries, matériel labo et conditionnement, contacts - collaboration, personnels formés, autorisations si nécessaire… D’ou la nécessité d’être prêt à intervenir 12 LES ARTHROPODES RENCONTRÉS EN MILIEU URBAIN ET DANS L’HABITAT 13 LES ARTHROPODES RENCONTRÉS EN MILIEU URBAIN ET DANS L’HABITAT MATERIEL 14 LES ARTHROPODES RENCONTRÉS EN MILIEU URBAIN ET DANS L’HABITAT MATERIEL Aspirateur Dyson transformé en aspirateur à punaises de lit 15 NUISIBLES – STRUCTURE ET MATÉRIEL MAISON Termites (bois) Coléoptères : capricorne (bois) Dermestes (tissus, salaisons) Coléoptères : vrillettes (bois) Blattes Nuisibles (denrées alimentaires, souillures) (denrées alimentaires) 16 NUISANTS – PIQUEURS - ECTOPARASITES 16 Diptères : moustiques, mouches, simulies Punaises de lit Poux de tête et pubis Gale : Sarcoptes scabei Pyemotes 17 VENIMEUX- VÉNÉNEUX- VÉSICANTS- ALLERGISANTS Hyménoptères sociaux ou solitaires: abeilles, guêpes araignées Scorpions Chenilles processionnaires Coléoptères Scléroderme Blattes: déjections Acariens 18 VECTEURS Acariens hématophages : Ornithonyssus 18 Tiques molles Acariens hématophages : Dermanyssus ? Punaises de lit Poux de corps Diptères : moustiques, taons, Phlébotomes Puces, tiques 19 19 INTRUS Punaises : hibernation Iules Coléoptères Araignées : Lycoses 20 LES INDICES LES PIQÛRES INDICE 1: LES PIQÛRES Acariens : Pyemotes groupe ventricosus -Généralement typiques en “comète” (A) mais pas toujours (B): A D’après Del Guidice et al, 2008 B -Distribution des piqûres en relation avec la zone de contact B INDICE 1: LES PIQÛRES Puces : piqûres alignées en général Simulies : parties inférieures des jambes INDICE 1: LES PIQÛRES Moustiques Moustiques : solénophage, piqûre en profondeur INDICE 1: LES PIQÛRES Hyménoptères Scleroderma domesticum : micro guêpe (2 mm). Parasite des vrillettes, la femelle pique la nuit les dormeurs; aucune explication à ce comportement. INDICE 1: LES PIQÛRES Petits Diptères Phlébotomes Culicoïdes Proboscis courts Æ piqûres sur les zones découvertes INDICE 1: LES PIQÛRES Tiques Esquarre suite à morsure de tique INDICE 1: LES PIQÛRES Acariens hématophages Dermanyssus gallinae : acarien hématophage; hôte = pigeon Ornithonyssus baccoti : acarien hématophage; hôte = rat INDICE 1: LES PIQÛRES 28 Punaises de lit Chez certains sujets, réactions bulleuses (deShazo et al., 2012) INDICE 1: LES PIQÛRES 29 Punaises de lit Exemple d’inégalité de la réponse aux piqûres de Cimex lectularius chez un couple MADAME Aucune démangeaison, piqûres peu visibles, passées inaperçues MONSIEUR Prurit +++, insomnie, nervosité INDICE 1: LES PIQÛRES Aspects généraux Point rouge avec zone d’hémolyse +/- étendue, parfois centre nécrosé (acarien)Æ telmophage – injection de salive peu profonde Point rouge +/- visible + oedème entouré d’une légère rougeur Æ solénophage injection de salive peu profonde et profonde Deux points rouges +/- visibles, pouvant être masqués par l’oedème Æ araignée (deux chélicères) Données à titre indicatif, la réaction est personne dépendante + tenir compte des lésions de grattage …/… 31 INDICE 2: LES TRACES Punaises de lit = déjections 32 INDICE 2: LES TRACES vrillettes = sciure de bois 33 BILAN CHEZ LES PARTICULIERS 2 nuisances dominent : - Punaise des lits (Cimex lectularius) - Acariens : Pyemotes groupe ventricosus Manque les blattes car problème géré par désinsectiseur 34 ETUDE DE QUELQUES CAS 35 QUELQUES CAS : NON VECTEUR PUNAISE DES LITS Parasite de l’homme, Cimex lectularius et C. hemipterus sont exclusivement hématophages. En pleine expansion depuis plusieurs années : USA, Angleterre, Canada… et en France notamment dans les grandes villes. Lutte difficille dans les habitats sociaux, principal problème des municipalités de ces villes Traitements multiples (3) et donc chers; beaucoup traitent par leurs propres moyens Æ résistance aux insecticides Heureusement, insecte hématophage non vecteur dans l’état de nos connaissances actuelles. 36 QUELQUES CAS : NON VECTEUR Personne piqué dans son lit par des insectes… PUNAISE DES LITS ? BLATTES ! 37 QUELQUES CAS : NON VECTEUR Traces plus claires, en trainées Blatella germanica Points nets, foncés Cimex lectularius 38 QUELQUES CAS : NON VECTEUR ACARIENS : PYEMOTES groupe VENTRICOSUS Les femelles sont divisées en 2 groupes selon la toxicité de leur salive et la spécificité dans le choix de l’hôte : 1 – Pyemotes groupe scolyti : relation stricte avec l’hôte et le milieu. ♀ non venimeuses. 2 – Pyemotes groupe ventricosus : large choix d’hôte et de milieu. ♀ très venimeuses. males oeufs ♂ ♀ 39 BIOLOGIE DES PYEMOTES larve Femelle gravide ♀ Anobium punctatum 40 Pyemotes group ventricosus dans notre région – cause de dermatites Toulon : Bourgain et al. 1965 Nice : Le Fichoux et al. 1980 Nice : Del Giudice et al. 2008 Cas PRSE 2010 – 2012 (present study) Distribution des cas de dermatites à Pyemotes sp. dans le sud de la France (Bérenger et al. - en préparation) 41 INSECTICIDE CLASSIQUE = AUCUN EFFET SOLUTION : TRAITEMENT DU BOIS 42 CAS 1 – TOULON (83) Mr Per. se réveille avec plus de 80 piqûres sur le corps, des épaules aux pieds. Mme a juste quelques piqûres. Piqûres dans le lit ? Appel SOS médecins (démangeaisons) puis consultations chez 2 dermatologues. Punaises des lits? Kit piège à Pyemotes (scotch double face sur feuille A4, plastique alimentaire) ci-dessus et résultats ci-dessous 43 CAS 2 – AIX (13) Mme MAU. vit en appartement et elle est piquée régulièrement. Meubles à l’intérieur traités et indemnes de vrillettes LINGE 44 CAS 3 – Ribaute-Les-Tavernes (30) Mr et Mme sont piqués en divers endroits du corps. Vieilles poutres, vieux meubles et très nombreuses vrillettes. Diagnostic? Pyemotes? Réception de 20 pièges scotch = négatif à Pyemotes????? Mr et Mme ont été piqués aux mains et avant bras lors de la pose des pièges sur les poutres ÆPiqûres immédiates = pas Pyemotes Nouvelles observation des pièges à grossissement sup. Neotrombicula autumnalis Présence d’oiseaux sous les toits, poutres des plafonds mal jointées 1er cas répertorié en intérieur, habituellement acariens présents dans champs, herbes… en extérieur 45 UN CAS DE NUISANCE PAR VECTEUR Une secrétaire a subi une trentaine de piqûres dans son bureau. D’autres personnes travaillant autour sont piquées après avoir manipulées des documents provenant de ce bureau. Il y a une fissure au plafond (flèches noires). 10 acariens sont collectés et identifiés: Ornithonyssus baccoti 46 UN CAS DE NUISANCE PAR VECTEUR Analyse des acariens et du sérum patiente : URMITE : PCR Rickettsies et autres = negative IRBA Pharo : Analyse du repas de sang = sang humain Ornithonyssus baccoti 47 UN CAS DE NUISANCE PAR VECTEUR Personne piquée chez elle par des acariens ;des larves de mouches tombent d’une poutre au plafond. Acariens = espèce inféodé aux rats Æ dératisation effectué quelques jours avant Réception acariens + larves de mouche = Ornithonyssus baccoti + larve de Lucilia sp. (Calliphoridae) 48 UN CAS DE NUISANCE PAR VECTEUR Les bassins de rétention : moustiques B A Aedes vexans (A) Culex pipiens (B) Ochlerotratus caspius A B 49 COMMON-SENSE PEST CONTROL Leptoglossus occidentalis Capricornes 50 SYNDROME D’EKBOM ? Hopital Laveran : Femme, retour en France après plusieurs années à Madagascar. Se plaint de “vers” sous la peau… Le médecin après examen et interrogatoire suspecte un problème psy et refuse l’hospitalisation.Le lendemain, cette dame revient avec un pot contenant un ver qu’elle s’est retirée de la peau… Scuttigera coleoptrata ENQUETE TERRAIN 51 INVESTIGATION ENTOMOLOGIQUE AUTOUR D’UN CAS D’INFECTION PAR LE VIRUS TOSCANA RICAI 2009 – N° 34 J-M. BERENGER1, S. PLUMET3, N. RESSEGUIER2, E. ORLANDIPRADINES4, I. LEPARC-GOFFART3, A. ARMENGAUD2, Y. SOUARES2, F. FOUQUE5, B. DAVOUST6, H. CHARDON1, O. BELLON1, F. PAGES4 1service de diagnostic des maladies infectieuses, centre hospitalier du pays d’Aix, Aix en Provence 2CIRE sud, 3CNR des arbovirus du service de santé des armées 4unité d’entomologie IRBA, institut de médecine tropicale du service de santé des armées, Marseille 5Institut pasteur, Paris 6bureau vétérinaire, DRSSA, Toulon 52 LE VIRUS TOSCANA (VTOS) Famille : Bunyaviridae Genre : Phlebovirus Arbovirus transmis par des phlébotomes et responsable d’infections neurologiques : méningites, méningo-encéphalites, encéphalites. ¾ 1971 : découverte du virus en Italie ¾ 1997 : 1er cas en France chez un voyageur allemand ¾ 2005 : description de deux nouveaux cas Répartition : Italie, Espagne, Portugal, France, Grèce, Chypre, Turquie, Slovénie. 53 LES PHLEBOTOMES 2 mm Diptères Nématocères Famille : Psychodidae Sous-famille : Phlebotominae ¾ Taille : 1,3 à 3,5 mm ¾ Couleur pâle, velus, bossus, ailes velues de forme lancéolée, proboscis court. ¾ Activité crépusculaire ou nocturne ¾ Seules les femelles sont hématophages Phlebotomus perniciosus ♂ Rôle vecteur : Leishmanioses, bartonellose (Amérique du sud) et arbovirus (Phlébovirus) VTOS a été isolé de Phlebotomus perniciosus, P. perfiliewi et Sergentomyia sp. Transmission transovarienne et vénérienne chez l’insecte SCHEMA OPERATIONNEL 54 SURVEILLANCE WN Cas suspect / syndrome méningé Cas avéré de Toscana neurologique (LCR) ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE ENQUÊTE ENTOMOLOGIQUE Tri – identification Phlébotomes Identification infection chez Phlébotomes Rendu patient CIRE sud Unité Entomologie IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA et CNR Pasteur SCHEMA OPERATIONNEL 55 SURVEILLANCE WN Cas suspect / syndrome méningé Cas avéré de Toscana neurologique (LCR) ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE ENQUÊTE ENTOMOLOGIQUE Tri – identification Phlébotomes Identification infection chez Phlébotomes Rendu patient CIRE sud Unité Entomologie IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA et CNR Pasteur 56 ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE – CIRE sud PRISE DE CONTACT AVEC LE PATIENT (Seulement les formes neuro-invasives de l’infection à VTOS) INTERROGATOIRE - Est ce que le patient a voyagé les semaines avant sa maladie ? - ATCD vaccinaux (FJ et EJ) et transfusionnels - Evolution de la maladie - Habitat : milieu urbain, campagne, animaux dans le voisinage… - Accord pour une enquête entomologique dans l’environnement du domicile SCHEMA OPERATIONNEL 57 Cas suspect / syndrome méningé Cas avéré de Toscana neurologique (LCR) ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE ENQUÊTE ENTOMOLOGIQUE Tri – identification Phlébotomes Identification infection chez Phlébotomes Rendu patient CIRE sud Unité Entomologie IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA et CNR Pasteur SCHEMA OPERATIONNEL 58 Cas suspect / syndrome méningé Cas avéré de Toscana neurologique (LCR) ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE ENQUÊTE ENTOMOLOGIQUE Tri – identification Phlébotomes Identification infection chez Phlébotomes Rendu patient CIRE sud Unité Entomologie IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA et CNR Pasteur 59 ENQUETE ENTOMOLOGIQUE – IMTSSA COLLECTE Intervention rapide après signalement – étude de l’environnement et recherche des lieux les plus favorables – plusieurs séries de capture Pose des pièges CDC le soir (18H – 19H) - Récupération le matin lumière ventilateur Poche collecte Piège CDC phlébotomes Environnement du cas n° 5 60 ENQUETE ENTOMOLOGIQUE – IMTSSA TRI et DETERMINATION Organes génitaux mâles de Phlebotomus perniciosus Comptage des mâles et femelles ♀ Spermathèques de Phlebotomus perniciosus Détermination espèce VIROLOGIE ♂ SCHEMA OPERATIONNEL 61 Cas suspect / syndrome méningé Cas avéré de Toscana neurologique (LCR) ENQUÊTE ÉPIDÉMIOLOGIQUE ENQUÊTE ENTOMOLOGIQUE Tri – identification Phlébotomes Identification infection chez Phlébotomes Rendu patient CIRE sud Unité Entomologie IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA CNR IMTSSA et CNR Pasteur 62 RECHERCHE INFECTION – CNR associé Broyat de phlébotomes (pools) LCR de patient RT-PCR pour les virus toscana, Sandfly Naples, Sandfly Sicilian RT-PCR pour les virus toscana, Sandfly Naples, Sandfly Sicilian Pool phlébotome + RT-PCR + RT-PCR phlébotome individuel T+ toscana Isolement viral (VERO) phlébotome + Séquençage, phylogénie 63 ENQUETE ENTOMOLOGIQUE – IMTSSA RESULTATS Nombre de Toscana déclarés pour 2009 = 7 Nombre de cas d’infection à virus Toscana investigués = 6 Total Phlébotomes collectés > 3000 60% Phlébotomes mâles 64 RÉSULTATS FAUNISTIQUES et VIROLOGIQUES 1er résultats cas n° 5 Espèces % Phlebotomus ariasi 25 % Phlebotomus mascittii 0,3 % Phlebotomus perniciosus 64,7 % Sergentomyia minuta 10 % Résultats CNR associé : 2 phlébotomes positifs à VTOS un mâle et une femelle de Phlebotomus perniciosus Soit un taux d’infection d’environ 1 % 65 RÉSULTATS VIROLOGIQUES Arbre phylogénétique 87 72 100 TOS P/IMTSSA/Ro2009-51 TOS H/IMTSSA/2004 91 64 TOS H/IMTSSA/Ro2009-RA TOS ESH 62100 TOS EsPhGR40 TOS SI-51903 TOS SI-76082 Italie RVFV NC 002044 0.1 Mega4, Bootstrap (500 repeats),minimum evolution Espagne 66 CONCLUSIONS Un taux d’infection élevé pour un nombre de cas humain faible Æ tropisme plus élevé pour l’animal Æ cas asymptomatiques Mais des inconnues ¾ Cas urbains et non urbains ¾ Est-ce que les phlébotomes sont les seuls vecteurs ? ¾ Quel est le réservoir ? Animal ? Pour l’instant seuls les phlébotomes sont réservoirs Intérêt du travail multidisciplinaire pour ce type d’enquête !! 67 MISSION EVALUATION ENTOMOLOGIQUE DU RISQUE DE MALADIE DE CHAGAS POUR LES FORCES ARMEES EN GUYANE FRANCAISE Actualité Actualités du Pharo – 17 au 19 septembre 2009 J.J.-M. BERENGER, F. PAGES, J.J.-M. BOMPAR, D. BLANCHET & C. AZNAR Unité d’entomologie médicale, Institut de Médecine Tropicale du Service de Santé des Armées, Parc du Pharo,Marseille et Unité mixte de Recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes UMR 6236 Laboratoire Hospitalier et Universitaire de Parasitologie et Mycologie Médicale Equipe EA 3593, UFR de médecine, Université des Antilles et de la Guyane,Cayenne, Guyane française CONTEXTE En juillet 2007, après une mission profonde sur la rivière sikini durant 3 semaines, le groupe de militaire présente une épidémie à palu. Mais un des soldats, traités pour palu avéré à P. falciparum, présente après traitement un tableau neurologique fébrile. PL à liquide clair mais le patient s’enfonce, puis réa et les réa voient un épanchement péricardique et pense à un chagas aigu Æ tt = benznidazole. Il montre une séro positive sur le plan moléculaire. Amélioration mais 1 mois après fatigue et changement de traitement EVALUATION ENTOMOLOGIQUE DU RISQUE DE MALADIE DE CHAGAS POUR LES FORCES ARMEES EN GUYANE FRANCAISE 69 LA MALADIE DE CHAGAS : Un parasite Trypanosoma cruzi Un vecteur Un réservoir Triatominae Animal ou humain ◘ 8 millions de personnes atteintes ◘ 11000 décès en 2008 ◘ 19 pays concernés (Données OMS 2009) 70 LA MALADIE DE CHAGAS : mode de contamination vecteur déjection Lésions de grattage muqueuses triatome aliment/boisson (cas Iracoubo) 71 LA MALADIE DE CHAGAS : mode de contamination humain transplantation Mère/enfant Accident labo, accident chirurgien infirmière… transfusion 72 LA MALADIE DE CHAGAS : Endémie chagasique Homme réservoir 3 vecteurs domestiques : Rhodnius prolixus, Panstrongylus megistus, Triatoma infestans Zone hors endémie (Amazonie) Animal réservoir Vecteurs sylvestres Depuis 2004 création de l’AMCHA : Initiative intergouvernementale de surveillance et prévention de la maladie de Chagas en Amazonie. (Bolivie, Bré Brésil, Colombie, Équateur, Guyana, Guyane franç française, Pé Pérou, Surinam, Venezuela) 73 LA MALADIE DE CHAGAS : Situation Guyane française Longtemps considérée comme non endémique (Amazonie) mais la situation a changé … Depuis 2004, initiative des pays amazoniens (AMCHA) Plaquette information DSDS 74 LA MALADIE DE CHAGAS : Situation Guyane française De 2005 à 2008, 149 cas de Chagas dont 36 cas aigus 1 foyer de contamination orale en 2005-2006 Juillet 2007: un cas aigu de maladie de Chagas chez un militaire Cycle sauvage : Vecteurs : - 14 espèces - Pas de domestication mais risque péridomestique Réservoirs : nombreux Ces données ont motivé une évaluation du risque pour les troupes basées en Guyane française 75 Deux missions: - saison sèche (octobre 2007) - saison humide (avril 2008) En période de lune noire pour le piège lumineux Méthodologie Sur le terrain : - Capture de Triatominae à l’aide de pièges (piège lumineux + piège Noireau) et à vue - Détermination des espèces Au laboratoire : - Examen direct des fèces pour la recherche de trypanosomes - Confirmation Trypanosoma cruzi par PCR Les sites étudiés 76 GSMA de St Jean du Maroni CSG à Kourou (3° REI) 3° RSMA et Base Aérienne de Rochambeau Zone témoin : montagne de Kaw CEFE à Regina 0 50 km © http://histgeo.ac-aix-marseille.fr 1 - Les méthodes de capture 77 Piège lumineux : drap blanc + 2 ampoules de 125 W ; de mœurs nocturnes les Triatominae sont attirés par la lumière - Recherche à vue la nuit, dans et autour des bâtiments avec éclairage 20 h Piège Noireau flacon entouré de scotch double face et contenant une souris attraction par chaleur + CO2 22 h 78 2 - Détermination Clé des Triatominae de Guyane Triatominae species of French Guiana Bérenger et al. 2009 79 3 - examen direct Injection d’eau physiologique dans le rectum et récupération Examen au microscope du contenu rectal à la recherche de trypanosomes 80 4 – PCR pour détermination T. cruzi Examen direct = présence de trypanosomes Polymérase Chain Reaction Trypanosoma cruzi ou autre espèce ? Confirmation de Trypanosoma cruzi Résultats étude saison sèche 81 P. geniculatus GSMA St Jean du Maroni CEFE régina Rochambeau 6 (4) 25 (17) 2 (1) P. lignarius 3 (3) P. rufotuberculatus R. pictipes RSMA Cayenne CSG Marais de Kourou Kaw 21 1 1 (1) 1 (0) R. paraensis 1 5 (4) 1 (1) E. mucronatus Toutes espèces BA Test hors zone 7 (4) 4 (2) 1 (1) 39 (28) 3 (2) 1 1 23 Nombre de Triatominae capturé capturés par site, par espè espèces et nombre de triatominae infecté infectés par T. cruzi entre parenthè parenthèses 50 Triatominae dont 34 infectés par T.cruzi Soit un taux d’infection de 68 % 82 Cas particuliers du Centre d’Entraînement en Forêt Équatoriale (CEFE) de Régina Zone vie 30 permanents pendant 2 ans CEFE à Regina Zone entraînement 0 50 km © http://histgeo.ac-aix-marseille.fr Stagiaires en permanence (environ 1000/an) 83 Cas particuliers du Centre d’Entraînement en Forêt Équatoriale (CEFE) de Régina Pénétration des vecteurs : 1) dans les chambres (au moins 1 cas) 2) dans les cuisines (ou matériel et aliments sont exposés) risque alimentaire 84 Cas particuliers du Centre d’Entraînement en Forêt Équatoriale (CEFE) de Régina Bilan sérologique pour les personnels permanents au CEFE : négatif Travail parallèle de surveillance des chiens militaires ou assimilés : 2 chiens du CEFE étaient négatifs Mesures correctives z Pose de moustiquaires aux fenêtres z Armoires fermées pour le matériel de cuisine z Desserte couverte pour la chaîne repas 85 Bilan étude et collaboration - 1 nouvelle espèce de Triatominae - Présence des vecteurs infectés dans toutes les emprises militaires (littoral et intérieur) - mise en évidence d’un risque alimentaire au CEFE Régina - Présence des réservoirs animal sauvage autour et dans les camps militaires Panstrongylus mitarakaensis Bérenger et Blanchet 2007 Dasypus novemcinctus – camp GSMA St Jean-du-Maroni 86 Conclusion Les méthodes de piégeage ne donnent pas d’indication sur la biologie des Triatominae. ¾ Le risque alimentaire est réel et doit être pris en compte dans les emprises et lors des activités en forêt ¾ Le niveau du risque vectoriel est difficile à estimer en l’absence de mesure du contact homme / vecteur 2 approches permettraient son estimation: ¾ L’analyse des repas sanguins ¾ La recherche d anticorps antisalive de triatomes chez les animaux domestiques et chez l’homme