Télécharger - L`état de l`environnement wallon

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Partie 12 Faune, Flore et Habitats
12-7 Evolution des populations
d’abeilles domestiques
L’abeille domestique est un indicateur de l’état des écosystèmes ; ses populations sont en déclin depuis plusieurs années. Leur taux de mortalité est particulièrement élevé en Wallonie ; il a quasi triplé depuis les années 90. Ce déclin
résulte de plusieurs facteurs.
Message clé
Sur 384 espèces d’abeilles présentes en Wallonie, seule
l’abeille domestique Apis mellifera L. produit du miel. Environ
75 % des plantes à fleurs des milieux tempérés se reproduisent grâce aux pollinisateurs mais l’abeille domestique ne
contribuerait qu’à 15 % tout au plus de la pollinisation des
cultures. Depuis la fin des années 90, les populations d’abeilles
domestiques déclinent. En 2012-2013, les apiculteurs wallons
ont perdu 34,6 % des colonies1, ce que confirme l’étude européenne EPILOBEE2 (mortalité de 32,8 % en Wallonie, soit le
plus haut pourcentage parmi les 17 pays européens participants). Ce déclin est multifactoriel et les causes agissent en
synergie : maladies (parasites, virus, bactéries, champignons),
agriculture intensive, perte de diversité florale, changements
climatiques… En particulier, l’acarien Varroa destructor est
considéré chez nous comme une des principales causes de mortalité. Une méta-analyse récente3 met aussi en cause l’usage
des pesticides systémiques 4 comme les néonicotinoïdes. En
2011, la Wallonie a mis en place avec les communes (203), les
provinces (3) et les citoyens (1094), le plan Maya5 qui vise à
reconstituer des espaces riches en plantes mellifères.
Evaluation
Situation défavorable et
tendance non évaluable
[1] Monitoring apicole belge –
ULg - GxABT
[2] Epidemiological study on
honey bee colony losses 20122013 – http://ec.europa.eu/food/
animals/live_animals/bees/study_
on_mortality/index_en.htm
[3] Pisa et al. (2014) ; WIA
(Worldwide Integrated
Assessment of the impact
of systemic pesticides on
biodiversity and ecosystems)
[4] Pesticides qui se retrouvent
dans toutes les parties de la
plante (racines, tiges, feuilles,
pollen, nectar…)
[5] http://biodiversite.wallonie.
be/fr/plan-maya.html?IDC=5617
Fig. 12-7 Evolution du taux de mortalité des colonies d'abeilles domestiques en Wallonie
40
34,6 %
32,8 %
Taux de mortalité (%)
35
29,3 %
30
28,1 %
■ Monitoring apicole belge – ULg - GxABT
(environ 200 ruchers, nombre variable
selon les années)
■ EPILOBEE – AFSCA (74 ruchers)
25
19,8 %
20
18,8 %
17 %
15
Seuil de mortalité acceptable*
10
5
3
12
-2
01
2
Saison apicole
20
-2
01
1
11
20
-2
01
0
10
20
-2
01
9
09
20
-2
00
8
08
20
-2
00
7
07
20
-2
00
6
06
-2
00
20
05
20
20
04
-2
00
5
0
* Auparavant, le pourcentage de mortalité jugé acceptable par les apiculteurs en Europe était de 10 % (Morgenthaler, 1968). Il est à présent de 15 %,
traduisant une certaine résignation des apiculteurs face au déclin des abeilles (www.monitoringapicolebelge.be).
ICEW 2014 – Sources : ULg - GxABT - Unité d’Entomologie fonctionnelle et évolutive ; AFSCA
108 http://etat.environnement.wallonie.be
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