panno aquaculture 18/03/10 11:07 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ La biodiversité des milieux aquatiques Est à la base du fonctionnement des écosystèmes aquatiques et des services associés Approvisionnement Est menacée, directement ou indirectement Conflits d’usage de l’eau Aménagements Matières en suspension, nutriments Pesticides et autres micropolluants Changement climatique Invasions biologiques Culturels Régulation Soutien (Auto-épuration par les micro-organismes) (Cycle des nutriments) Permet, par la biosurveillance, de révéler l’état des écosystèmes et d’identifier les causes de leur dégradation Sa protection implique l’acquisition de connaissances et le développement de méthodes et outils pour : • restaurer l’intégrité et la diversité des habitats • gérer les milieux et les ressources associées • réduire les pollutions ponctuelles et diffuses • évaluer les risques associés aux polluants Microcosmes et mésocosmes fournissent des conditions réalistes pour l’étude expérimentale des effets des polluants sur la biodiversité aquatique. Echantillons d’invertébrés prélevés dans une rivière non polluée (à gauche) et polluée (à droite). La biodiversité de la communauté saine est plus élevée que celle de la communauté exposée à la pollution qui ne renferme que des “vers” ©Inra - Mission Communication Les méthodes moléculaires permettent de caractériser les effets des perturbations sur la diversité intra- ou interspécifique, y compris chez les micro-organismes. www.inra.fr changement climatique 18/03/10 12:17 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Agriculture et biodiversité : le changement climatique rebat les cartes Le changement climatique est maintenant une réalité scientifique largement établie. Il amène à des modifications profondes de la biodiversité des paysages agricoles. Au-delà des recherches nécessaires pour évaluer et atténuer les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture et de la forêt, l’INRA engage des recherches sur l’adaptation de l’agriculture et des écosystèmes anthropisés à ce changement global, et sur l’évolution de la biodiversité et des services que l’homme en retire. Le changement climatique modifie les conditions de la production agricole et sylvicole et nécessite un nouveau regard sur les conditions d’élevage et les variétés cultivées les mieux adaptées, à cycle plus long ou plus tardif, plus résistantes à la chaleur... Les mauvaises herbes, les pathogènes et ravageurs des cultures et les conditions de leur contrôle par des auxiliaires ou l’équilibre de la pollinisation risquent de changer : la processionnaire du pin aux portes de Paris. La métagénomiques : une nouvelle approche d’étude des communautés microbiennes du sol Les micro-organismes d’un sol peuvent être étudiés en les cultivant (A). Cependant, c’est moins de 1% des espèces que l’on sait ainsi cultiver. L’alternative est la métagénomique. Elle consiste à extraire directement l’ADN d’un pool de bactéries pour l’analyser. L’amplification PCR permet de cibler des gènes qui servent à reconnaître les espèces et leurs filiations évolutives ou bien des gènes codant pour une fonction écologique (B, C). L’ADN métagénomique peut aussi être cloné pour générer des banques d’ADN (D, E, F) et étudier la diversité des communautés bactériennes. (source : dossier Futura Sciences) En forêt, l’aire de répartition des espèces risque d’être profondément modifiée : niche climatique potentielle du chêne vert, actuelle (à gauche), et à la fin du 21ème siècle (à droite). Diabrotica virgifera virgifera Le changement climatique favorise l’émergence ou la ré-émergence de maladies. Les invasions biologiques par des bioagresseurs peuvent être également favorisées par la mauvaise santé des cultures ou les modifications des communautés d’espèces locales. L’INRA analyse ces invasions pour mieux les prévoir et anticiper leur régulation. La biologie des sols est une composante essentielle de la durabilité des productions agricoles et sylvicoles. Les chercheurs caractérisent les communautés de micro-organismes et leur sensibilité aux changements globaux. De grands programmes, coordonnés par des chercheurs de l’INRA, sont engagés sur tous ces fronts de recherche Validate* Vulnérabilité des prairies et des élevages Climator* au changement climatique et aux évènements extrêmes Étudier le changement climatique sur les agrosystèmes Le projet Climator, coordonné par l’INRA, a pour but d’élaborer des outils et des références pour analyser la vulnérabilité des agrosystèmes face au changement climatique. L’adaptation des systèmes (cultures, prairies, forêts) et des pratiques (semis, irrigation, fertilisation, choix variétaux...) aux climats futurs y sera en particulier étudiée. 6 équipes INRA, sur les 11 participants au projet, étudient les facteurs de vulnérabilité aux changements climatiques (principalement la sécheresse) de quatre essences forestières majeures (chênes, hêtres, sapin et douglas). Les modélisations intégreront de manière explicite les interactions avec les ravageurs, insectes défoliateurs, sous corticaux et champignons. Il s'agira au final de proposer aux forestiers des stratégies de gestion du risque de dépérissement, par aménagement anticipatif (choix des essences et des variétés, définition des objectifs, amélioration de la résilience des peuplements) ou par atténuation des contraintes (adaptation de la sylviculture, lutte contre les ravageurs et maladies). ©Inra - Mission Communication * Projets ANR. www.inra.fr Les experts de la biodiversité 18/03/10 14:08 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Les experts de la biodiversité : les empreintes génétiques permettent de nommer les espèces L’objectif est de fournir des outils pour identifier au niveau de l’espèce les organismes d’intérêt pour l’INRA (exemple, les bioagreseurs des cultures) ou pour mieux connaître la biodiversité (exemple, en Guyane). Ceci fait appel à des observations phénotypiques (exemple, l’utilisation de flore) ou de nature génotypique (exemple, la taxonomie moléculaire). ? Tissus La diversité des phénotypes (ex : forme des feuilles) pose des problèmes d’identification des différentes espèces M M Extraction, Amplification, Séquençage ADN M M Cellule A C G T G T G C TAT Quercus petraea A C G C G T G C TAT A C G T _ _ G C TAT A C G C A G T C TAT Quercus robur Quercus pubescens Quercus cocinea M T G A C MMM M La diversité des génotypes (différences de séquence) peut différencier les espèces de chênes Les séquences d’ADN permettent de mettre un nom sur un organisme, de la bactérie à l’homme comme les empreintes digitales ou l’iris de l’œil permettent de reconnaître un individu. ©Inra - Mission Communication Certaines séquences sont propres à chaque individu, d’autres sont partagées par un groupe d’individus. Le défi consiste à identifier ces séquences partagées par tous les individus d’une même espèce, d’un même genre ou d’une même famille. www.inra.fr RESSOURCES 18/03/10 14:23 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ La biodiversité des espèces cultivées et domestiquées : une ressource pour l’agriculture L’agriculture est, depuis des millénaires, une valorisation de la biodiversité animale et végétale, adaptée aux besoins de l’humanité pour se nourrir, se vêtir, se chauffer. La nécessité de développer une agriculture plus durable et qui soit capable de s’adapter aux changements globaux renforce l’intérêt des travaux de l’INRA qui portent sur cette ressource et sa préservation. Agrumes Station de recherche agronomique de San Giuliano, Centre INRA de Corse Classée parmi les 5 plus importantes collections mondiales d’agrumes, c’est la plus grande au niveau méditerranéen et européen. La conservation des ressources génétiques est coordonnée, en France, par la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité qui unit des partenaires scientifiques, professionnels et associatifs. L’INRA en est l’un des principaux acteurs de la gestion patrimoniale des ressources génétiques. Les Centres de Ressources Biologiques (CRB), initiés en 2001, collectent, étudient, conservent et diffusent des collections microbiennes, végétales et animales. Pommiers Unité expérimentale de Bois l’Abbé La Rétuzière, Centre INRA d’Angers 1500 variétés de pommier y sont conservées, dont 570 anciennes françaises, 200 porte-greffe. L’INRA d’Angers assure la gestion de la base de données nationale “fruits à pépins”. Céréales à paille Vignes Le réseau vigne de l’INRA comprend des collections gérées par les centres de recherche de Montpellier, Bordeaux, Angers, Colmar. La collection du domaine de Vassal est la plus importante du monde pour la vigne Vitis vinifera, l’espèce de vigne européenne la plus cultivée. Cryobanque aviaire ©Inra - Mission Communication Unité Physiologie de la Reproduction et des Comportements, centre INRA de Tours Ce site de production et de cryoconservation de semence héberge un échantillonnage de 29 races et lignées expérimentales ou commerciales appartenant à 4 espèces (coq, canards commun et de barbarie, jars), parmi lesquelles une race française ancienne et emblématique, la Gauloise Dorée. Amélioration et santé des plantes, Centre INRA de Clermont-Ferrand – Theix Ce centre de ressources génétiques regroupe les variétés d’espèces majeures de céréales d’intérêt agronomique, blés, orges, triticales, avoines, seigles… et plus de 10000 accessions conservées pour des études de génomique. Cryobanque porcine et ovine Unité Expérimentale de Rouillé, Centre INRA de Poitou-Charentes Elle détient une collection de semences de 6 races locales et lignées commerciales porcines ainsi que de 27 races ovines (rustiques et allaitantes, prochainement laitières), dont le Mérinos de Rambouillet, détenu in vivo dans une unique bergerie. www.inra.fr biodiversité/durabilité 18/03/10 13:38 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ La biodiversité comme composante de la durabilité en agriculture M Ressources disponibles pour la production agricole Utilisation des ressources du milieu Gestion favorisant la biodiversité M 2 gestions d’une même parcelle Gestion réduisant la biodiversité M Disponibilité en ressources (DR) Part non utilisée pour la production agricole (bandes enherbées, haies, certaines pratiques agricoles...) (DR) (DR) pas de gain perte de ressources liée à une mauvaise gestion de l’agrosystème (DR) (DR) La disponibilité en ressources s’est globalement accrue La disponibilité en ressources s’est globalement amoindrie Gain de ressources lié au meilleur fonctionnement de l’agrosystème : • fertilité accrue des sols cultivés • efficience de l’utilisation de l’eau par les cultures • régulation naturelle des ennemis des cultures • diversité des ressources pour les pollinisateurs • meilleure qualité des produits agricoles, … Une gestion durable des mauvaises herbes ? Des espèces importantes pour les pollinisateurs Obtenir un équilibre entre : • maintien de la productivité et de la qualité des récoltes • maintien des services écologiques assurés par la flore sauvage des parcelles cultivées Les principes : • utiliser des combinaisons de pratiques agricoles à effets partiels • tirer profit des régulations biologiques Les moyens : • désherbage mécanique • rotations longues • gestion douce des bords des champs • optimisation du travail du sol Enherbement naturel et protection contre l’érosion ©Inra - Mission Communication Disponible sur : www.inra.fr/ciag/accueil/ www.inra.fr AGRICULTURE ET BIO DES POLLINISATEURS 18/03/10 11:11 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Agriculture et biodiversité des pollinisateurs Suivi de l’abondance et de la biodiversité de la faune pollinisatrice dans une parcelle de melon (culture entomophile) par vidéosurveillance numérique M RESSOURCES ALIMENTAIRES DANS LES FLEURS M CULTURE ENTOMOPHILE (pollinisée par les insectes de façon dominante ou exclusive) ABONDANCE ET BIODIVERSITÉ DES INSECTES POLLINISATEURS (nectar et/ou pollen) (insectes floricoles) M ACTIVITÉ DE BUTINAGE M EFFICACITÉ DE LA POLLINISATION (interactions entre les espèces) M M Production Sélection et amélioration des plantes Fructification et qualité des fruits • Taille • Forme • Qualité organoleptique de la chaire Niveau de pollinisation M • Qualité germinative • Brassages génétiques - ©Inra - Mission Communication Quantité et qualité des semences + www.inra.fr biodiversite des abeilles 18/03/10 14:25 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ La biodiversité des abeilles en France 20 000 espèces d’abeilles dans le monde, dont 1 000 espèces présentes en France soit plus que le nombre d’espèces de mammifères, d’oiseaux et de reptiles répertoriées en France ! La diversité des abeilles est essentielle pour la pollinisation des cultures car les interactions entre abeilles sauvages et domestiques améliorent l’activité pollinisatrice et certaines cultures dépendent d’espèces autres que l’abeille domestique. L’INRA étudie la diversité des abeilles dans les paysages, les interactions abeilles-plantes et l’efficacité pollinisatrice des abeilles sur les espèces végétales. La classification des abeilles repose sur des critères morphologiques, en particulier la longueur de la langue. Abeilles à langue courte Abeilles à langue longue COLLETIDÉS MEGACHILIDÉS Présence de scopa, brosse ventrale permettant d’entasser le pollen. Collètes Anthidies Site de nidification : nichent dans des cellules qu’elles garnissent de poils végétaux ou de résine Critères distinctifs : langue fourchue. Ces abeilles récoltent souvent le pollen sur une ou quelques espèces de plantes (composées, lierre…) ©Association Arthropologia ©Association Arthropologia Site de nidification : dans le sol (terricole) ANDRENIDÉS Osmies ©Association Arthropologia Andrènes Site de nidification : terricole ©Inra - Nicolas Morison Critères distinctifs : présence de flocculi (touffes de poils à la base des pattes postérieures) C’est la famille la plus répandue et la plus diversifiée en taille et en couleur. ©Association Arthropologia Site de nidification : terricole Critères distinctifs : la femelle se reconnaît à la présence d’un sillon à l’extrémité de l’abdomen. Abeille domestique (Apis mellifera) Critères distinctifs : poils sur les yeux, vit en colonie sur des rayons de cire Critères distinctifs : la femelle se reconnaît à la présence d’un sillon à l’extrémité de l’abdomen. Espèces souvent de petite taille ©Denis Bourgeois ©Association Arthropologia Site de nidification : terricole Anthophores Dasypodes Site de nidification : terricole Critères distinctifs : pattes des femelles nettement recouvertes de long poils, d’où leur surnom d’”Abeille à culotte” ©Association Arthropologia MELITTIDÉS ©Inra - Nicolas Morison Critères distinctifs : pilosité courte formant des bandes claires sur l’abdomen, cuticule noire et abdomen souvent redressé vers le haut APIDÉS Lasioglosses Critères distinctifs : pilosité dense et multicolore, grande taille (>10 mm) Xylocopes ©Association Arthropologia Critères distinctifs : Ces abeilles récoltent souvent le pollen sur une seule ou quelques espèces de plantes (campanules, euphraises…) Critères distinctifs : vol rapide, entrée du nid parfois constituée de particules de terre agrégées Site de nidification : terricole (anciens nids de rongeurs) ©Nicolas Morison Site de nidification : terricole Site de nidification : talus argileux, gravières, vieux murs Bourdons Mellitta ©Association Arthropologia Critères distinctifs : pilosité très importante, surtout sur l’abdomen, cuticule avec des reflets métalliques Site de nidification : nids tubulaires, parfois constitués de feuilles Halictes ©Inra - Mission Communication Site de nidification : tiges creuses, trous des fenêtres. Butinent souvent les rosacées (pommier...) Megachiles ©Association Arthropologia HALICTIDÉS Critères distinctifs : abdomen rayé jaune ou orange et noir comme chez une les guêpes, faible pilosité Site de nidification : bois mort Critères distinctifs : grande taille (>10 mm), ailes souvent de couleur sombre www.inra.fr biodiversite 18/03/10 12:13 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ La biodiversité des forêts favorise les ennemis naturels des insectes ravageurs et des champignons pathogènes. … en leur fournissant des ressources alimentaires de complément Dans les forêts mélangées, les parasitoïdes d’insectes ravageurs peuvent s’alimenter avec du pollen, du nectar de fleurs, du miellat de pucerons. Dans les paysages hétérogènes, les oiseaux insectivores peuvent trouver des habitats complémentaires pour nicher et se nourrir. Dans les forêts diversifiées, les prédateurs peuvent trouver des hôtes ou proies de substitution pour se maintenir durablement, en attendant de se reporter sur les insectes ravageurs en cas de pullulation. … en leur offrant des proies ou hôtes alternatifs La diversité des arbres favorise la diversité des champignons antagonistes, capables de réguler les champignons pathogènes en cas de propagation. ©Inra - Mission Communication L’INRA mène des travaux de recherche visant à déterminer par quels mécanismes la diversité des arbres permet une réduction de l’impact des insectes ravageurs en favorisant leurs ennemis naturels. www.inra.fr panno 2 - Puceron 18/03/10 14:14 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Biodiversité et santé des cultures ©SECL - Christian Porteneuve Utiliser la diversité cultivée La diversité variétale Les associations d’espèces Les mosaïques des cultures rend difficile l’adaptation des populations d’ennemis des cultures et réduit les risques de pullulations. perturbent l’orientation des ravageurs, produisent des substances répulsives ou toxiques. imposent des cycles fréquents de colonisation/extinction aux ennemis des cultures qui réduisent leur abondance. sur fleur Réévaluer l’impact des ennemis des plantes sur silique Meligethes Les cultures hébergent souvent une grande diversité de phytophages plus ou moins spécialisés sur un hôte, un stade phénologique ou un organe. Tous ne présentent pas des niveaux d’abondance ou de nuisibilité tels qu’ils produisent des dégâts d’importance économique. sur tige Puceron cendré Charançon de la tige de colza Cécidomyie des siliques sur racine sur feuille mouche du chou Jouer sur la diversité des auxiliaires Altise Les auxiliaires des cultures présentent une grande diversité spécifique, qui se traduit par une complémentarité participant à l’efficacité du contrôle biologique. 2 Complémentarité temporelle et complémentarité d’action 1 Complémentarité des cibles ©Inra - Mission Communication ©Bernard Chaubet Comme les ravageurs, les auxiliaires sont souvent spécialisés. La diversité des auxiliaires répond à celle des phytophages. Les auxiliaires généralistes (carabes, araignées, staphylins...) sont actifs à de faibles densités de ravageurs, souvent en début de saison. Les auxiliaires spécialisés (coccinelles, syrphes, chrysopes…) interviennent plus tard dans la saison et lorsque les densités de ravageurs sont élevées. www.inra.fr biodiversite riche et menacée 18/03/10 13:28 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Une biodiversité riche dans les paysages agricoles, mais menacée par l’agriculture intensive Protéger et gérer la biodiversité, c’est : - garantir le fonctionnement des réseaux trophiques - assurer pour l’agriculture les services écologiques de pollinisation et de contrôle des ravageurs. Cela repose sur le maintien d’une grande diversité de milieux et de leur intégrité. L’INRA et le CNRS de Chizé mènent conjointement des recherches pour comprendre les causes du déclin de certaines espèces et pour proposer des modes de gestion de l’espace agricole qui permettent de concilier la production agricole et la conservation de la biodiversité dans ces milieux. Dans les agro-systèmes, les réseaux trophiques sont simplifiés à l’extrême, mais sont régis par les “lois” de l’écologie : ainsi par exemple, le nombre de prédateurs (un rapace comme un ravageur) dépend du nombre de ses proies ! Criquet Outarde Rapace Bleuet Carabe Adonis Oedicnème criard 1 0 -1 -2 -4 -3 -2 -1 0 1 2 Taux de croissance des campagnols 3 4 Un poussin d’outarde mange l’équivalent de 200 criquets par jour. Le nombre de poussins d’outarde produits est donc dépendant de la quantité de criquets Nombre de jeunes d'outardes à l'envol Taux de croissance des busards L’abondance des busards cendrés dépend de celle de sa ressource alimentaire, le campagnol, qu’il contribue ainsi à réguler Nid d'outarde 30 25 20 15 10 5 0 -1 0 1 2 Nombre de criquets/m2 de prairie (log) ©Inra - Mission Communication Les recherches menées sur la zone atelier “Plaine et val de Sèvre” portent sur tous les maillons du réseau trophique (auxiliaires et ravageurs des cultures : herbivores, prédateurs et pollinisateurs). www.inra.fr Diversité des pratiques 18/03/10 14:21 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Diversité des pratiques et biodiversité La diversité des paysages (% de haies, cultures) aussi bien que la diversité des pratiques associées aux différents éléments entrainent des différences dans les peuplements végétaux et animaux. Diversité des usages agricoles dans les parcelles Paysage A Paysage B Paysage C autres cultures céréales maïs Le savoir-faire de l’INRA dans la compréhension des pratiques mises en œuvre par les agriculteurs, permet d’évaluer leur rôle dans le devenir de la biodiversité. Diversité des pratiques : prairies courte durée prairies longue durée deux exemples extrêmes de bordures des champs Différentes pratiques mises en œuvre pour entretenir les bordures des champs, en fonction de l’usage des parcelles adjacentes. Ces différentes pratiques ont des effets différents sur la biodiversité. 1 Talus en bordure de prairies pâturées 2 Talus en bordure de cultures traitées à l’herbicide La conservation des arbres pour abriter le bétail favorise les insectes et plantes qui aiment l’ombre (espèces forestières). Le pâturage du talus permet de conserver les plantes prairiales, qui fournissent du nectar et du pollen aux insectes. ©Inra - Mission Communication Stellaires et violettes, espèces de lisière forestière Le talus est traité à l’herbicide en juin. Il est sans végétation et très dégradé en septembre. Cela favorise les insectes qui préfèrent la lumière et des conditions sèches, et la colonisation par les adventices (mauvaises herbes) des cultures qui peuvent ainsi se développer et recoloniser la parcelle. Orties et gaillet gratteron favorisés par l’herbicide www.inra.fr Diversité des paysages 18/03/10 14:19 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Diversité des paysages et biodiversité Ces paysages, distants de 2-3 km, diffèrent par la densité de haies et donc le microclimat, l’intensité de l’agriculture qui croît de A à C, l’importance des prairies, qui décroît de A à C. Paysage A Paysage B Paysage C Présence d’une espèce végétale prairiale, l’Achillée millefeuille (% talus occupés de chaque paysage) L’INRA étudie la façon dont la biodiversité change selon les paysages pour fournir des recommandations sur les politiques d’aménagement de l’espace rural. 40 35 30 20 15 t°C max t°C moyen Paysage A -6,3 29,5 11,5 672,5 Paysage B -8,4 30,9 10,1 547,2 Paysage C -6,2 31,2 12,1 939,8 Paysage B 10 Paysage C 5 0 Données climatiques des paysages en 2009 t°C min Paysage A 25 précipitations totales ACMM Les zones bocagères abritent des espèces nécessitant des ambiances forestières (les températures maximales sont plus faibles), tandis que les paysages ouverts sont favorables aux espèces préférant la lumière et une atmosphère peu humide. L’augmentation des cultures annuelles en lien avec la destruction des haies favorise les espèces tolérantes aux perturbations. Caractéristiques écologiques des communautés de carabes de chacun des paysages (espèces dominantes) Certains paysages abritent des espèces rares d’intérêt patrimonial, et d’autres davantage d’espèces auxiliaires de culture intéressantes pour la lutte biologique par conservation des écosystèmes. Paysage A Paysage B Paysage C Espèces rares Espèces de cultures Espèces d'ambiance forestière ©Inra - Mission Communication Ainsi, on a des remplacements d’espèces d’un paysage à l’autre, il n’y a pas de paysage idéal. La diversité des paysages est necessaire à la biodiversité. www.inra.fr Erosion de la biodiversité (2) corrigé 18/03/10 13:29 Page 1 AGRICULTURE et BIODIVERSITÉ Erosion de la biodiversité Observer pour agir et comprendre les écosystèmes ruraux Disparition prévisible, d’ici la fin du 21ème siècle dans ces espaces de : - la moitié des espèces d’oiseaux (125) - 30% des plantes adventices - 20% des papillons. La Zone Atelier “Plaine et Val de Sèvre” : un site d’étude exceptionnel pour des suivis à long terme sur la biodiversité 1,80 Déclin de la Huppe fasciée dans la plupart des pays d’Europe de l’ouest depuis 1950 1,60 8000 1,40 7000 L’outarde: -90% en 30 ans, disparition totale de 10 régions françaises (25 départements) 6000 1,20 5000 1,00 4000 0,80 3000 ©MNHN 0,60 0,40 8 8 19 0 2 9 19 9 19 4 9 19 6 9 19 8 9 19 0 0 20 2 0 20 2000 1000 0 78 19 80 19 82 19 84 19 86 19 88 19 92 90 19 19 94 19 96 19 98 19 00 20 02 20 04 20 Identifier les causes du déclin des populations diminution de la disponibilité en cavités pour la reproduction - destruction des nids par la fauche - diminution des insectes Tester expérimentalement des mesures de gestion CONTRATS AGRI-ENVIRONNEMENTAUX - augmenter les surfaces en prairies pour améliorer la ressource en insectes - améliorer les modes de conduite agricole des prairies pour diminuer le risque de destruction des nids POSE DE NICHOIRS augmenter les cavités en posant 3000 nichoirs • Projet d’éducation à l’environnement • Agriculteurs Évaluer les conséquences de ces mesures sur les populations d’oiseau suivies Nombre d’outardes 60 50 40 Contrats Agri-environnementaux 30 M 20 10 0 95 996 997 998 999 000 001 002 003 004 005 006 007 008 009 1 1 1 2 2 2 1 2 2 2 2 2 2 2 19 • Etude en cours : programme pédagogique avec 25 écoles sur 27 communes 70% des nids d’outardes sont dans des parcelles en contrat ©Inra - Mission Communication Trois fois plus de criquets dans les parcelles de luzerne en contrat www.inra.fr