ANNEXES APPROCHE PAR MILIEUX LES MILIEUX FORESTIERS Office National des Forêts (Laurent LATHUILLIÈRE) I. Analyse globale de la situation de la famille et/ou des sousfamilles Connaissance et protection actuelles Informations générales L’examen de la couverture forestière en Auvergne montre une prédominance des forêts dans les zones de montagnes, et une occupation plus ponctuelle sous forme de massifs dans les zones de plaines (Comté, Tronçais). La Limagne est très peu boisée. Les surfaces forestières représentent 729 000 ha en Auvergne soit environ 28% du territoire. Cela représente un taux de boisement moyen variable selon les départements : 16% dans l’Allier, 26% dans le Cantal, 37% en Haute-Loire et 32% dans le Puy de Dôme. Elles sont constituées globalement d'autant de feuillus que de résineux mais avec une répartition inégale, ces derniers étant plus présents dans les zones d'altitude du Puy de Dôme, du Cantal et de Haute-Loire. Les propriétaires forestiers sont en grande majorité privés (85%), la forêt publique ne représentant que 15% de la surface en Auvergne. Cette dernière comprend les forêts domaniales (1/3 des forêts publiques de la région, dont une grande part - 25600 ha – se situe dans l'Allier), et les forêts des collectivités, avec dans les 3 départements de montagne une nette prédominance des forêts sectionales. L'une des caractéristiques est le morcellement important de la propriété forestière, quelle soit publique (sauf FD) ou privées (sauf Allier) : au moins 200 000 propriétaires se partagent plus d’un million parcelles. Les actions de gestion, de mobilisation des bois, de sensibilisation des propriétaires en sont d'autant plus difficiles. A cela s'ajoute, le problème de la responsabilité civile des propriétaires qui peut freiner certains actes volontaires de non gestion, eu égard notamment au maintien d'arbres morts ou sénescents. Les principales essences forestières sont les chênes (en plaine : Allier et nord du Puy de Dôme), le sapin (montagnard) et l'épicéa (introduit à toutes altitudes), le pin sylvestre (surtout au centre et au sud-est de l'Auvergne), le hêtre (en plaine et en montagne), ainsi que plus récemment le douglas, et le mélèze. De part la diversité des conditions climatiques et stationnelles, des origines, des modes de gestion, des sylvicultures appliquées (ou non), des propriétaires, les milieux forestiers d'Auvergne présentent une très grande variabilité, qu'il est difficile de retranscrire dans une approche "synthétique". La forêt auvergnate a doublé de surface depuis 1878, et surtout depuis 1946 (la création du Fond Forestier National notamment a conduit au boisement de 155 000 ha). La surface forestière totale augmente encore mais de manière moins rapide que durant les dernières décennies La forêt en Auvergne (plantations résineuses FFN notamment) connaît un fort accroissement en volume (de l’ordre de +5Mm3/an soit 4%), mais de nombreuses forêts connaissent une gestion «extensive» ou pas de gestion du tout. Les milieux forestiers en Auvergne Niveau de connaissance de la famille de milieux Principales sources consultées : Profil environnemental de l'Auvergne, 2008. Orientations Régionales Forestières, 1999 (en cours d'actualisation, ce qui a permis d'obtenir des données récentes de la DRAF). Schéma Régional de Gestion Sylvicole – CRPF Auvergne, 2005. Orientations Régionales de Gestion et de conservation de la Faune sauvage et de ses habitats, 2005. Atlas de la Flore d'Auvergne CBNMC, 2006. Rapports d'activités de l'ONF. Les milieux forestiers sont généralement moins prospectés que les milieux ouverts, apparaissant souvent comme moins « remarquables », possédant à priori moins d’espèces emblématiques que d’autres types de milieux (zones humides, complexes prairiaux). Les forêts sont caractérisées par une connaissance axée depuis longtemps sur la ressource ligneuse et la production de bois, plus que sur la biodiversité ou l’approche naturaliste. Ponctuellement, certaines forêts échappent à cette règle (sites Natura 2000, réserves, Espaces Naturels Sensibles). Il existe un important travail récent en matière de caractérisation floristique et phytosociologique (CBNMC, 2000-2006 ; F. BILLY, 1997) et des études sont en cours sur certains groupes fonctionnels (insectes saproxyliques par exemple) mais ces études revêtent un caractère très ponctuel. Il apparaît clairement un manque de méthodes et de critères pour l’évaluation de la biodiversité des milieux forestiers (une démarche est en cours dans le cadre de PEFC Auvergne sous le pilotage de la FRANE et il existe quelques expériences dans d'autres régions), ainsi qu'un manque de connaissance des fonctionnalités écologiques et des interactions entre espèces (corridors écologiques, groupe des nécro et coprophages par exemple). En résumé, les connaissances sont moyennes à bonnes : selon l’approche d’analyse (ressource ligneuse, enjeux environnementaux) selon les enjeux de gestion (production / protection) selon les groupes taxonomiques et/ou fonctionnels. Etat de la protection de la famille Il ressort des réflexions les constats suivants : - les démarches d’inventaires (ZNIEFF) sont rarement consacrées aux forêts, mais plus souvent aux mosaïques de milieux, même si au final 20% des forêts sont situées en ZNIEFF de type I ; - la protection de l’espace est axée d’abord sur les milieux ouverts et non forestiers, et n’est souvent que « ponctuelle » en matière forestière ; - globalement, il y a peu de surfaces de milieux forestiers en protection stricte (réserves naturelles nationales, réserves biologiques), mais une assez bonne prise en compte dans les statuts de gestion conservatoire (Natura 2000), sauf certains secteurs (Livradois-Forez). Les dispositifs réglementaires ou juridiques actuels sont suffisants pour la plupart des milieux forestiers, sauf pour ceux dont la dynamique est tributaire de "macro"-perturbations qui ne peuvent être maîtrisées à une échelle locale (notamment les forêts alluviales et l'hydrologie, l'hydrogéomorphologie, ou certaines tourbières boisées). Le maillage d’espaces protégés montre de plus des lacunes pour certains habitats forestiers remarquables (tourbières boisées et forêts de ravins). Le site classé de la chaîne des Puys, les gorges de la Rhue, les gorges de la Sioule, le massif forestier de Tronçais, les Espaces Naturels Sensibles des Conseils généraux (comme le massif de la Comté) font finalement office de cas particuliers ; - Certains habitats forestiers sont parfois pris en compte de façon indirecte, car associés à d’autres habitats ayant motivé une protection. C’est le cas des forêts alluviales et des forêts d’altitude ; - si les surfaces en réserves biologiques mises en œuvre dans les forêts publiques gérées par l'ONF sont pour l'instant faibles (Réserves Biologiques Dirigées et Intégrales couvrent pour l’instant seulement 550 ha en Auvergne), plusieurs projets sont à l'étude et mériteraient d'aboutir. Etat de conservation Etat de conservation de la famille et tendances Les situations sont très variables depuis des milieux peu modifiés par les activités humaines, aux peuplements fortement anthropisés, voir complètement transformés. Plusieurs milieux forestiers apparaissent comme « relictuels » et menacés à plus d’un titre, souvent de faible surface, en état de conservation moyen à mauvais. Il s'agit notamment des tourbières boisées et des forêts alluviales. On note par ailleurs un déficit de peuplements matures avec des arbres très âgés accomplissant tout leur cycle biologique, d'une part en raison de la relative "jeunesse" de la forêt auvergnate (150 ans souvent), et d'autre part des modes d'exploitation de la ressource ligneuse, qui ont souvent exclu le maintien des "vieux arbres". Comparaison de la situation auvergnate par rapport à la situation nationale Les milieux forestiers apparaissent souvent comme « ordinaires », peu perturbés par les activités anthropiques, considérés globalement en « relativement bon état de conservation » (MEDAD 2007), hormis les forêts alluviales. Globalement, la situation en Auvergne est conforme à la situation nationale, avec comme facteur positif une plus grande préservation (relative) des espaces naturels dans les régions de montagne, mais on peut noter également une part relativement réduite des habitats forestiers remarquables, compte tenu des importantes surfaces issues des campagnes de reboisement menées dans la région depuis 150 ans. Par ailleurs, comme partout en métropole, les milieux associés aux forêts sont souvent modifiés, banalisés, et connaissent un appauvrissement de leur diversité biologique. L'Auvergne se situe à un carrefour biogéographique d'influences atlantiques, continentales, montagnardes et même méditerranéennes, et accueille une grande diversité d'habitats forestiers, certains originaux, et parfois sur de faibles surfaces (gorges et vallée de la Sioule par exemple) constituant de véritables mosaïques d'écosystèmes forestiers et associés. L'Auvergne a également une responsabilité particulière, au niveau national et de manière générale, pour la préservation des milieux tourbeux, encore bien présents même s'ils sont en forte régression, et donc des tourbières boisées. Raisons ou hypothèses expliquant les dynamiques observées Facteurs favorables : - Vieillissement des forêts - Relative préservation des milieux "naturels" en Auvergne - Sensibilisation à la prise en compte de l'environnement pour les propriétaires et gestionnaires, et documents directeurs (DRA-SRA, ORF, SRGS, ORGFH, PEFC) - Morcellement de propriété forestière et absence de gestion pour de nombreuses parcelles Facteurs défavorables : - Forêt auvergnate relativement jeune - Banalisation des milieux, de la faune et de la flore / Substitution par essences allochtones (Douglas, Epicéa, Mélèze) - Monospécificité des peuplements artificiels - Intensification de la sylviculture, baisse des diamètres d'exploitabilité, mécanisation - Déficit des stades matures et sénescents des arbres dans les peuplements - Morcellement de la propriété forestière (frein à la sensibilisation et gestion respectueuse) Perspectives à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles Si la situation actuelle est encore plutôt favorable, les perspectives pour les milieux forestiers sont globalement plutôt défavorables, surtout pour les milieux patrimoniaux, compte tenu des évolutions observées actuellement en matière de gestion et de changements environnementaux globaux (climatiques, fragmentation de l'espace…). Par contre, pour les milieux à caractère relictuel, comme les tourbières boisées, et même les forêts alluviales, les perspectives pourraient devenir très défavorables, voir critiques. Ceux-ci nécessitent des mesures de préservation, voir de protection dans certains cas, fortes. Le vieillissement naturel des forêts va se poursuivre, mais de nombreux peuplements sont artificialisés, voir "artificiels", et d'autre part, l'intensification de la sylviculture sur les peuplements anciens risque de se poursuivre. Les actions de sensibilisation et de formation à la prise en compte de l'environnement se multiplient mais la multiplicité des acteurs, intervenants et surtout des propriétaires, freine ce déploiement d'actions en faveur de l'environnement et de la biodiversité. Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis des milieux de la famille (ou sousfamille) : Les analyses menées sur cette famille de milieux forestiers font ressortir les priorités suivantes pour les années à venir : - Améliorer les connaissances sur fonctionnement écosystèmes / interrelations espèces / adaptations changements climatiques - Concilier la production forestière avec la préservation de l’environnement - Informer, sensibiliser, éduquer les propriétaires / gestionnaires / public - Augmenter la part des stades matures sénescents dans les massifs forestiers (arbres sénescents et morts, sur pied et à terre, îlots de vieux bois), et au sein des peuplements, de manière la plus homogène possible - Préserver l’intégrité des milieux forestiers surtout en zone péri-urbaine - Préserver les milieux relictuels - Préserver et améliorer la diversité des micro-habitats et milieux associés / écotones / boisements naturels - Restaurer ou à défaut, maintenir des corridors écologiques fonctionnels entre les massifs forestiers - Restaurer des zones humides boisées - Poursuivre la certification des forêts auvergnates II. Grilles d’analyse des milieux sélectionnés Les milieux forestiers sélectionnés ont été choisis grâce à deux approches : - l'une patrimoniale et remarquable a amené à choisir des habitats forestiers d'intérêt communautaire et prioritaires, souvent menacés : tourbières boisées, forêts de ravins, forêts alluviales ; - l'autre plus orientée vers la prise en compte de la biodiversité au travers de la gestion courante de milieux forestiers plus communs, mais plus répandus, et gérés notamment dans un souci de production économique ; En complément, il a été choisi de mettre en avant l'ensemble des milieux et habitats associés aux milieux forestiers, formant généralement des mosaïques avec ces derniers. En effet, ils participent de manière importante à la diversité des ensembles forestiers, et constituent des corridors écologiques et fonctionnels de premier ordre. Signification des codes dans les grilles suivantes : ++ : très satisfaisant, très bon ou en forte progression + : satisfaisant, bon ou en progression 0 : correct, moyen ou stable ‐ : insuffisant, mauvais, ou en régression ‐‐ : très insuffisant, très mauvais ou en forte régression LES TOURBIERES BOISEES (91D0) Description succincte : Il s’agit de complexes tourbeux colonisés par le Pin sylvestre et le Bouleau pubescent, relictuels, toujours localisés, en régression, et de très haute valeur patrimoniale. Il s’agit d ’habitats d ’intérêt communautaire prioritaires (91D0), en net déclin, revêtant une grande valeur patrimoniale, d ’autant plus qu ’ils sont souvent en mosaïque avec des habitats de tourbières (ss). Ils jouent un rôle écologique fonctionnel de premier ordre. Ils recèlent également nombre d ’espèces rares, patrimoniales (flore, insectes). Ils peuvent former des écocomplexes de plusieurs dizaines d ’hectares. Il existe de nombreuses formes de transition depuis les tourbières actives jusqu ’aux formations forestières sur substrat (para)-tourbeux. Raisons pour lesquelles le milieu a été retenu : (plusieurs cases possibles) Milieu caractéristique ou représentatif de l’Auvergne Milieu exceptionnel ou particulier à l’Auvergne Milieu constituant un habitat d’espèces ou de groupes d’espèces remarquables (les lister) : Milieu constituant ou abritant un ou plusieurs habitats remarquables (Annexe I de la directive habitat ou autres habitats remarquables) (les lister) : habitats d’intérêt communautaire : 91D0 tourbières boisées Autres raisons (préciser) : L’Auvergne a une forte responsabilité au niveau national pour les milieux tourbeux, donc les tourbières boisées également. Elles sont localisées dans certaines régions naturelles seulement de la région, dans les zones de montagnes. Elles sont en raréfaction, mais encore bien présentes dans la région. Rôle fonctionnel écologique très important (cf. rôle des tourbières sens large). Elles constituent également des zones refuges pour certaines espèces patrimoniales, notamment au sein de grands massifs boisés (îlots relais). Principaux territoires concernés (en référence à la carte des régions naturelles) Bourbonnais et basse Combraille Sologne bourbonnaise Combraille Limagnes et Val d'Allier Livradois-Forez Volcans d'Auvergne Aurillac et châtaigneraie auvergnate Margeride, Aubrac Velay Zones urbaines Carte de répartition des tourbières en Auvergne (CEPA, 2007) Carte de répartition des tourbières boisées (CBNMC, 2009) Carte de répartition du Bouleau pubescent (CBNMC, 2006) Etat de conservation (inspiré des critères MNHN de l’évaluation nationale DHFF) Connaissance et protection actuelles CRITERES Quel est le niveau de connaissance du milieu ? Existe-til des données, de synthèses sur le milieu ? L’état de la protection du milieu est-il satisfaisant ? (Les mesures et zones de protection actuelles couvrent-elles efficacement les zones de présence ? Permettent-elles d’envisager une conservation efficace ?) Superficie couverte par le milieu Les superficies couvertes par ce milieu permettent-elles sa conservation ? Quelle a été l’évolution de ces superficies au cours des 10-15 dernières années ? La structure et les fonctionnalités du milieu sont-elles globalement en bon état ou altérées ? Quels sont les hypothèses, processus ou raisons expliquant la dynamique observée ? EVALUATION ++/ + / 0 / - / -- --- Perspectives et enjeux Quelle est la capacité naturelle de reconquête par ce milieu ? Résilience & restauration Quelle est la faisabilité technique de sa restauration ? Perspectives futures : comment estimez-vous la viabilité de ce milieu à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles ? Données inventaires partielles (cf CBNMC, CEPA, ONF) Lacunes dans la caractérisation Manque connaissances état dynamique Peu de tourbières boisées sont protégées directement et strictement. prise en compte de certains complexes dans N2000, mais de nombreux sites sont méconnus et disséminés dans les massifs boisés. Quelle est cependant la protection la mieux adaptée ? Les tourbières boisées occupent souvent des surfaces restreintes et sont de plus imbriquées dans d’autres milieux forestiers ou de tourbières. Les surfaces sont en nette régression depuis des dizaines d’années, comme l’ensemble des milieux tourbeux. Compte­tenu de leur fonctionnement écologique, et des dégradations affectant depuis longtemps les milieux tourbeux, les fonctionnalités des tourbières boisées sont souvent altérées. Lister ici, par ordre croissant d’importance les raisons ou hypothèses expliquant les évolutions du milieu observées. Facteurs favorables : 1­ Boisement naturel de certaines tourbières 2­ Faible productivité ligneuse 3­ Sensibilisation croissante des forestiers, propriétaires ou gestionnaires Facteurs défavorables : 1­Modifications de circulation des eaux 2­ Evolution dynamique des milieux tourbeux 3­ Sylviculture inadaptée, exploitations perturbatrices 4­ Espèces invasives (Epicéa) 5­ Faibles surfaces 6­ Isolement au sein de massifs de production accessoire Quel est le niveau d’enjeu régional, la part de l’Auvergne dans responsabilité globale de conservation du milieu ? COMMENTAIRES significative majeure totale -- Les tourbières boisées sont très liées aux milieux tourbeux pour lesquels l'Auvergne a une forte responsabilité nationale. Ils constituent des habitats rares à l'échelle régionale, et sont d'IC Prioritaire Outre leur destruction directe, les tourbières boisées sont souvent affectées par les modifications hydrologiques environnantes (notamment détournement d'arrivée d'eau, drainage ou assèchement indirect). Leur restauration est délicate (difficultés d'intervention, et complexité des mécanismes biologiques en jeu). A défaut de perturbations directes ou majeurs, les tourbières boisées sont un milieu en évolution lente, donc peu menacées si elles sont préservées. Risque lié aux changements climatiques. Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis du milieu : Compte-tenu de leur relative rareté, de leur dégradation générale, de leur faible productivité économique, les tourbières boisées méritent d 'être intégralement préservées, et soustraites à toute exploitation. Des mesures devraient être prises pour l'exploitation forestière des peuplements forestiers plus productifs situés en périphérie ou en mosaïque. Il faut veiller à préserver le fonctionnement hydrologique des sites sur un plan beaucoup plus large que la stricte tourbière, en particulier en ne drainant pas les sites, ou en veillant à intégrer la tourbière dans tout projet de voirie (même pour un simple curage de fossés), car il peut modifier définitivement l'alimentation en eau d'une tourbière et la mettre en péril. Il reste par ailleurs de nombreux sites à inventorier dans les massifs forestiers de montagne. LES FORETS DE PENTE, D’EBOULIS ET DE RAVINS (9180) Description succincte : Il s’agit de formations à base de Tilleul, Frêne, Orme et Erable situées sur des pentes caillouteuses, des éboulis plus ou moins mobiles, et/ou le long des ravins et ruisseaux permanents ou temporaires, sur substrat instables (éboulis), qui ont un rôle important de corridors écologiques et une haute valeur patrimoniale. Ils sont bien présents en Auvergne mais toujours de manière localisée. Raisons pour lesquelles le milieu a été retenu : (plusieurs cases possibles) Milieu caractéristique ou représentatif de l’Auvergne Milieu exceptionnel ou particulier à l’Auvergne Milieu constituant un habitat d’espèces ou de groupes d’espèces remarquables (les lister) : Rôle fonctionnel important pour des espèces liées aux ruisseaux, comme la Loutre. Milieu constituant ou abritant un ou plusieurs habitats remarquables (Annexe I de la directive habitat ou autres habitats remarquables) (les lister) : habitat d’intérêt communautaire : 9180 forêt de pentes, éboulis ou ravins du Tilio-Acerion Autres raisons (préciser) : Corridor écologique important pour les forêts de ravins (ss) Ce type de formations accueille des habitats d'intérêt communautaire prioritaire, et abrite en plus des communautés spécifiques à l'Auvergne en l'état actuel des connaissances : par exemple les érablaie tillaie à Buis, ou tillaies sèches collinéennes du massif de la Comté, communauté vraisemblablement très peu répandue en Auvergne, participant à des mosaïques d’habitats de grand intérêt (juxtaposition sur de faibles superficies d’un grand nombre d’habitats forestiers relevant de différentes alliances phytosociologiques). Principaux territoires concernés (en référence à la carte des régions naturelles) Bourbonnais et basse Combraille Sologne bourbonnaise Combraille Limagnes et Val d'Allier Livradois-Forez Volcans d'Auvergne Aurillac et châtaigneraie auvergnate Margeride, Aubrac Velay Zones urbaines Carte de répartition des forêts de ravins (CBNMC, 2009) Carte de répartition de la Doradille scolopendre (CBNMC, 2006) Etat de conservation (inspiré des critères MNHN de l’évaluation nationale DHFF) Connaissance et protection actuelles CRITERES EVALUATION ++/ + / 0 / - / -- Quel est le niveau de connaissance du milieu ? Existe-til des données, de synthèses sur le milieu ? + Etudes récentes du CBNMC (2004) et base de données, mais lacunes dans la connaissance de la répartition, de nombreux milieux existants en forêt sans avoir été identifiés. L’état de la protection du milieu est-il satisfaisant ? (Les mesures et zones de protection actuelles couvrent-elles efficacement les zones de présence ? Permettent-elles d’envisager une conservation efficace ?) 0 Pas de protection directe. Milieux parfois protégés du fait de l'existence de sites N2000, mais ce statut ne couvre pas tous les habitats de ce type. Superficie couverte par le milieu Les superficies couvertes par ce milieu permettent-elles sa conservation ? + Quelle a été l’évolution de ces superficies au cours des 10-15 dernières années ? - La structure et les fonctionnalités du milieu sont-elles globalement en bon état ou altérées ? Quels sont les hypothèses, processus ou raisons expliquant la dynamique observée ? + Résilience & restauration significative majeure totale Quelle est la capacité naturelle de reconquête par ce milieu ? -- Quelle est la faisabilité technique de sa restauration ? -- Perspectives futures : comment estimez-vous la viabilité de ce milieu à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles ? Habitats, bien présents en Auvergne, mais toujours de manière ponctuelle, toujours linéaires et de faible superficie, mais lié à la topographie et géomorphologie, généralement stables (blocage édaphique). Milieu sensible, sans doute en régression, mais difficile à évaluer. Sauf perturbation ou destruction directe, ce type de milieu est relativement stable, et les fonctionnalités correctes, mais la naturalité forte est parfois dégradée. Lister ici, par ordre croissant d’importance les raisons ou hypothèses expliquant les évolutions du milieu observées. Facteurs favorables : 1­ Faible pression sylvicole. 2­ Accès et exploitation difficile 3­ Renouvellement dynamique / rajeunissement Facteurs défavorables : 1­ Faibles surfaces, linéaires 2­ Forte sensibilité aux perturbations (notamment voiries forestières, circulation motos quad 4x4) 3­ Stades parfois transitoires pour forêts pente et éboulis 4­ Banalisation / artificialisation peuplements riverains 5­ Méconnaissance des propriétaires et gestionnaires accessoire Quel est le niveau d’enjeu régional, la part de l’Auvergne dans responsabilité globale de conservation du milieu ? Perspectives et enjeux COMMENTAIRES 0 Milieu bien présent en Auvergne dans les zones de relief, mais toujours localisé. Rôle fonctionnel important et sensibilité forte nécessitent une préservation de ces habitats. Restauration difficile une fois le milieu dégradé ou modifié. Bien que peu fréquents et de faible surface, milieux relativement stables, si préservés des destructions directes (voiries, fréquentation véhicules à moteur, exploitation forestière) Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis du milieu : Milieux originaux, souvent riches, abritant des espèces patrimoniales (Orme, fougères), jouant un rôle écologique important de corridor, l'enjeu majeur consiste à les préserver de toute dégradation directe (exploitation forestière, création ou modification de voiries, fréquentation véhicules à moteur type moto quad). Il conviendrait également d'affiner la connaissance, l"inventaire et la caractérisation de ces milieux. LES FORETS ALLUVIALES Description succincte : Il s’agit de formations boisées à base de Frêne et d’Aulne situées le long des principales rivières et cours d’eau. Ils constituent des milieux relictuels, en régression, jouant un rôle fondamental dans la fixation des berges, l’épuration des eaux, les corridors écologiques et le paysage. Raisons pour lesquelles le milieu a été retenu : (plusieurs cases possibles) Milieu caractéristique ou représentatif de l’Auvergne Milieu exceptionnel ou particulier à l’Auvergne Milieu constituant un habitat d’espèces ou de groupes d’espèces remarquables (les lister) : Grande richesse écologique (floristique notamment), avec présence d'espèces patrimoniales (ex Orme lisse, Loutre, Castor) Milieu constituant ou abritant un ou plusieurs habitats remarquables (Annexe I de la directive habitat ou autres habitats remarquables) (les lister) : habitats d’intérêt communautaire : 91E0 forêt alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior, 91F0 forêts mixtes riveraines des grands fleuves + aulnaies marécageuses Autres raisons (préciser) : Les forêts alluviales sont les milieux qui, avec les tourbières, ont le plus régressé ces dernières décennies. Elles sont d'intérêt communautaire prioritaire (sauf les aulnaies marécageuses), et constituent également l'un des milieux forestiers les plus riches, avec une grande diversité, notamment floristique. Elles jouent un rôle écologique de premier ordre, à la fois fonctionnel (dynamique alluviale, stabilisation berges, épuration) et de corridor. Principaux territoires concernés (en référence à la carte des régions naturelles) Bourbonnais et basse Combraille Sologne bourbonnaise Combraille Limagnes et Val d'Allier Livradois-Forez Volcans d'Auvergne Aurillac et châtaigneraie auvergnate Margeride, Aubrac Velay Zones urbaines Carte de répartition des forêts alluviales (CBNMC, 2009) Etat de conservation (inspiré des critères MNHN de l’évaluation nationale DHFF) Connaissance et protection actuelles CRITERES Quel est le niveau de connaissance du milieu ? Existe-til des données, de synthèses sur le milieu ? L’état de la protection du milieu est-il satisfaisant ? (Les mesures et zones de protection actuelles couvrent-elles efficacement les zones de présence ? Permettent-elles d’envisager une conservation efficace ?) Superficie couverte par le milieu EVALUATION ++/ + / 0 / - / -- + Etudes récentes du CBNMC, mais partielles et lacunes dans la connaissance et la répartition. Manque de connaissance des influences macro­ environnementales (notamment modification dynamiques alluviales). -- Réglementations multiples, nombreuses forêts alluviales en N2000, mais peu de protection stricte (RNN Val Allier), et dispositif de protection actuel inefficace face aux (macro­)perturbations des dynamiques. Les superficies couvertes par ce milieu permettent-elles sa conservation ? -- Quelle a été l’évolution de ces superficies au cours des 10-15 dernières années ? -- La structure et les fonctionnalités du milieu sont-elles globalement en bon état ou altérées ? Quels sont les hypothèses, processus ou raisons expliquant la dynamique observée ? - Perspectives et enjeux significative majeure totale Quelle est la capacité naturelle de reconquête par ce milieu ? + Quelle est la faisabilité technique de sa restauration ? - Perspectives futures : comment estimez-vous la viabilité de ce milieu à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles ? - Résilience & restauration Aucune donnée chiffrée en l'absence de recensement général. Les surfaces sont toujours faibles, milieux linéaires, souvent sous forme de "lambeaux" ou vestiges. Les forêts alluviales ont fortement régressées ces dernières décennies. La plupart du temps les structures et fonctionnalités sont (très) altérées. On trouve surtout des vestiges des anciennes forêts alluviales sous forme de linéaires (rangée d'aulne et de frêne entre cours d'eau et prairie ou boisement). Lister ici, par ordre croissant d’importance les raisons ou hypothèses expliquant les évolutions du milieu observées. Facteurs favorables : 1­ Renouvellement dynamique 2­ Faible intérêt sylvicole, malgré forte productivité parfois 3­ Morcellement / isolement 4­ Actions de restauration Facteurs défavorables : 1­ Faibles surfaces 2­ Forte sensibilité aux perturbations, destructions 3­ Anthropisation 4­ Gestion sylvicole ou agricole (irrigation) inadaptée 5­ Régulation / perturbations débits cours d'eau 6­ Espèces invasives accessoire Quel est le niveau d’enjeu régional, la part de l’Auvergne dans responsabilité globale de conservation du milieu ? COMMENTAIRES Formations encore présentes grâce à l'important réseau hydrographique de l'Auvergne, mais très menacées, et en régression générale en France. Les forêts alluviales, notamment frêne et aulne sont fréquemment "remaniées" par la dynamique fluviale naturelle. Elles ont une assez bonne capacité de restauration, si elles peuvent garder leur résilience et des surfaces suffisantes.. Les chênaies­frênaies plus évoluées sont elles moins résilientes. Ces milieux sont particulièrement menacés, et par les perturbations directes, les usages de l'exploitation de l'espace (réduction des interfaces et corridors entre espace agricole ou forestier et rivière), et par les modifications des régimes alluviaux dans certaines vallées (barrages). Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis du milieu : L'enjeu majeur est la préservation des dernières formations alluviales présentes, et dans leur répartition, et dans leur intégrité, et leur capacité de résilience. Des actions de restauration pourront utilement être menées. Des actions devront être menées également pour limiter les perturbations liées aux activités humaines, soit du point de vue des usages de l'espace (conservation de l'espace de liberté de la rivière, limitation des dégradations ou destructions directes : exploitation, carrière, antrhopisation cf "terrain motocross"), soit de celui des régimes hydrologiques. Une attention particulière devra être portée à l'impact des espèces exotiques envahissantes, notamment floristiques. LES HETRAIES - SAPINIERES Description succincte : Il s ’agit de formations à base de Hêtre, souvent associé au Sapin, deux essences de production importantes en Auvergne (11 + 13 % de la surface). Elles sont présentes de partout en montagne avec deux massifs principaux dans le Forez et le Livradois. Elles constituent des forêts très variées, et parfois des habitats d ’Intérêt communautaire ayant une valeur patrimoniale (hêtraies-sorbaies). De part leur importance surfacique, elles participent à la diversité générale des milieux (formations forestières parmi les plus riches pour certains types), et accueillent par ailleurs en leur sein de nombreuses espèces patrimoniales, notamment parmi l'avifaune (rapaces, Chouettes, pics…) ou les insectes. Raisons pour lesquelles le milieu a été retenu : (plusieurs cases possibles) Milieu caractéristique ou représentatif de l’Auvergne Milieu exceptionnel ou particulier à l’Auvergne Milieu constituant un habitat d’espèces ou de groupes d’espèces remarquables (les lister) : Milieu constituant ou abritant un ou plusieurs habitats remarquables (Annexe I de la directive habitat ou autres habitats remarquables) (les lister) : Hêtraies d'Intérêt Communautaire : 9120 hêtraies acidophiles atlantiques à houx, 9130 Hêtraies de l’Asperulo-Fagetum, 9150 hêtraies calcicole du CephalantheroFagion Autres raisons (préciser) : Milieu forestier bien représenté en Auvergne et avec souvent de forts enjeux de production sylvicole Principaux territoires concernés (en référence à la carte des régions naturelles) Bourbonnais et basse Combraille Sologne bourbonnaise Combraille Limagnes et Val d'Allier Livradois-Forez Volcans d'Auvergne Aurillac et châtaigneraie auvergnate Margeride, Aubrac Velay Zones urbaines Etat de conservation (inspiré des critères MNHN de l’évaluation nationale DHFF) Connaissance et protection actuelles CRITERES Quel est le niveau de connaissance du milieu ? Existe-til des données, de synthèses sur le milieu ? L’état de la protection du milieu est-il satisfaisant ? (Les mesures et zones de protection actuelles couvrent-elles efficacement les zones de présence ? Permettent-elles d’envisager une conservation efficace ?) Superficie couverte par le milieu Les superficies couvertes par ce milieu permettent-elles sa conservation ? Quelle a été l’évolution de ces superficies au cours des 10-15 dernières années ? La structure et les fonctionnalités du milieu sont-elles globalement en bon état ou altérées ? Quels sont les hypothèses, processus ou raisons expliquant la dynamique observée ? EVALUATION ++/ + / 0 / - / -- 0 Données connues surtout sous l'aspect sylvicole et dendrométrique (production) et moins sous l'aspect écologique, sauf pour hêtraies d’intérêt communautaire (cf. études récentes CBNMC). Lacunes dans la caractérisation phyto écologique. Manque de connaissances dans la fonctionnalité de l'écosystème forestier. + Pas de protection directe sauf sites N2000 pour habitats d’intérêt communautaire, mais la préservation de leur biodiversité réside plus dans des pratiques de bonne gestion environnementale, que dans des protections réglementaires. 24 % de la surface des formations forestières d'auvergne sont occupées par le Hêtre ou le Sapin (ce total inclus des formations de plaine de Hêtre non considérées ici). L'évolution semble assez stable, même s'il y a depuis de nombreuses décennies une préférence accordée au sapin par rapport au hêtre. Le bon état global des hêtraies­sapinières ne doit pas masquer parfois un appauvrissement de la diversité, et une banalisation des peuplements, notamment du fait de la sylviculture (prédominance sapin, voir exclusion du hêtre sous représenté), et de l'exploitation. Lister ici, par ordre croissant d’importance les raisons ou hypothèses expliquant les évolutions du milieu observées. Facteurs favorables : 1­ Enjeu économique 2­ Dynamique de recolonisation du Hêtre 3­ Maintien par la sylviculture traditionnelle Facteurs défavorables : 1­ Sapin souvent privilégié 2­ Risques de banalisation, appauvrissement faune et flore 3­ Exploitation trop intensive / manque d'exploitation 4­ Déficit des stades matures ultimes des arbres dans les peuplements 4­ Changements climatiques ++ 0 + accessoire Perspectives et enjeux Quel est le niveau d’enjeu régional, la part de l’Auvergne dans responsabilité globale de conservation du milieu ? significative majeure totale Quelle est la capacité naturelle de reconquête par ce milieu ? + Quelle est la faisabilité technique de sa restauration ? + Perspectives futures : comment estimez-vous la viabilité de ce milieu à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles ? + Résilience & restauration COMMENTAIRES Les hêtraies­sapinières, milieu forestier montagnard par nature, sont bien représentées en Auvergne. La restauration d'une plus grande biodiversité des hêtraies­sapinières est possible moyennant quelques actions de gestion adaptées pour la prise en compte de l'environnement, et sans forcément de contraintes fortes, ni de surcoût excessifs (bonnes pratiques environnementales, qui consistent souvent à ne plus faire ou faire différemment). Formations bien représentées, plutôt stables (sauf perturbations directes). Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis du milieu : Les hêtraies et hêtraies-sapinières, bien que largement représentées en Auvergne, et non menacées en tant que telles, ont été choisies car d'une part elles abritent des habitats, micro-habitats et espèces patrimoniales, et d'autre part elles peuvent illustrer facilement la prise en compte de la biodiversité "ordinaire" dans la gestion forestière "au quotidien", au travers de "bonnes pratiques environnementales", souvent simples et peu coûteuses, voir économiques (consistant à faire "moins") et cela dans le cadre de sylvicultures dynamiques assurant le rôle de production de la forêt.. Parmi celles-ci, plusieurs actions peuvent être entreprises en faveur des "arbres-habitats", c'est-à-dire des arbres à cavités, des arbres morts ou sénescents. Des actions de sensibilisation et de formation des propriétaires et gestionnaires forestiers sont nécessaires. LES CHENAIES DE PLAINE Description succincte : Les chênaies représentent les forêts les plus présentes dans la partie nord de l ’Auvergne, et une ressource très importante pour la filière-bois en terme de volume et de revenus pour les forêts productives. Certaines formations sont intéressantes sur le plan écologique. Dans les forêts à production « soutenue », les enjeux de conservation de la biodiversité au quotidien sont particulièrement importants. Elles recouvrent des types très différents depuis les plus hautes futaies, jusqu ’aux taillis-sous-futaies (TSF) ou « taillis » (plutôt en montagne, non pris en compte ici). Raisons pour lesquelles le milieu a été retenu : (plusieurs cases possibles) Milieu caractéristique ou représentatif de l’Auvergne Milieu exceptionnel ou particulier à l’Auvergne Milieu constituant un habitat d’espèces ou de groupes d’espèces remarquables (les lister) : espèces saproxyliques, par exmple : Lucane, Capricorne, Campanula cervicaria, Osmunda royalis, etc… Milieu constituant ou abritant un ou plusieurs habitats remarquables (Annexe I de la directive habitat ou autres habitats remarquables) (les lister) : Autres raisons (préciser) : Forêts à enjeux de production illustrant la biodiversité "ordinaire" Principaux territoires concernés (en référence à la carte des régions naturelles) Bourbonnais et basse Combraille Sologne bourbonnaise Combraille Limagnes et Val d'Allier Livradois-Forez Volcans d'Auvergne Aurillac et châtaigneraie auvergnate Margeride, Aubrac Velay Zones urbaines Etat de conservation (inspiré des critères MNHN de l’évaluation nationale DHFF) Connaissance et protection actuelles CRITERES Quel est le niveau de connaissance du milieu ? Existe-til des données, de synthèses sur le milieu ? L’état de la protection du milieu est-il satisfaisant ? (Les mesures et zones de protection actuelles couvrent-elles efficacement les zones de présence ? Permettent-elles d’envisager une conservation efficace ?) Superficie couverte par le milieu Les superficies couvertes par ce milieu permettent-elles sa conservation ? Quelle a été l’évolution de ces superficies au cours des 10-15 dernières années ? La structure et les fonctionnalités du milieu sont-elles globalement en bon état ou altérées ? Quels sont les hypothèses, processus ou raisons expliquant la dynamique observée ? EVALUATION ++/ + / 0 / - / -- 0 Données connues surtout sous l'aspect sylvicole et dendrométrique (production) et moins sous l'aspect écologique, sauf pour habitats d'intérêt communautaire (cf. études récentes CBNMC). Lacunes dans la caractérisation phyto écologique. Manque de connaissances dans la fonctionnalité de l'écosystème forestier. + Pas de protection directe sauf sites Natura 2000 pour habitats d’intérêt communautaire, mais la préservation de leur biodiversité réside plus dans des pratiques de bonne gestion environnementale, que dans des protections réglementaires. ++ 0 0 Perspectives et enjeux significative majeure totale Quelle est la capacité naturelle de reconquête par ce milieu ? + Quelle est la faisabilité technique de sa restauration ? + Perspectives futures : comment estimez-vous la viabilité de ce milieu à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles ? + Résilience & restauration Les chênaies représentent environ 25% des formations forestières de la région, mais toutes n'ont pas la même valeur de production, et de nombreuses chênaies se trouvent en moyenne montagne. Le bon état global des chênaies ne doit pas masquer parfois un appauvrissement de la diversité, et une banalisation des peuplements, notamment du fait de la sylviculture, et de l'exploitation. On note fréquemment un déficit dans les stades ultimes des arbres. La discontinuité des massifs dans des régions peu boisées est un frein à la fonctionnalité. Lister ici, par ordre croissant d’importance les raisons ou hypothèses expliquant les évolutions du milieu observées. Facteurs favorables : 1­ Forêts anciennes (exemple : Forêts Domaniales de l'Allier) 2­ Régénération par le chêne 3­ Qualité de production sylvicole 4­ Résilience des peuplements et communautés animales et végétales Facteurs défavorables : 1­ Evolution des pratiques sylvicoles (futaies) 2­ Discontinuité des massifs 3­ Fragilité des sols 4­ Changements climatiques 5­ Espèces exotiques invasives. accessoire Quel est le niveau d’enjeu régional, la part de l’Auvergne dans responsabilité globale de conservation du milieu ? COMMENTAIRES Enjeu de conciliation de la production ligneuses soutenue et de la préservation de massifs boisés jouant un rôle écologique important dans des régions naturelles peu boisées. La restauration d'une plus grande biodiversité des chênaies est possible moyennant quelques actions de gestion adaptées pour la prise en compte de l'environnement, et sans forcément de contraintes fortes, ni de surcoût excessifs (bonnes pratiques environnementales, qui consistent souvent à ne plus faire ou faire différemment). Formations bien représentées, plutôt stables (sauf perturbations directes). Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis du milieu : Les chênaies de plaine, bien que bien représentées en Auvergne, et non menacées en tant que telles, ont été choisies car d'une part elles abritent des habitats, micro­habitats et espèces patrimoniales, et d'autre part elles peuvent illustrer facilement la prise en compte de la biodiversité "ordinaire" dans la gestion forestière "au quotidien", au travers de "bonnes pratiques environnementales", souvent simples et peu coûteuses, voir économiques (consistant à faire "moins"), et cela dans le cadre de sylvicultures dynamiques assurant le rôle de production de la forêt. Parmi celles­ci, plusieurs actions peuvent être entreprises en faveur des "arbres­habitats", c'est­à­dire des arbres à cavités, des arbres morts ou sénescents. Des actions de sensibilisation et de formation des propriétaires et gestionnaires forestiers sont nécessaires. LES MILIEUX ASSOCIES AUX FORETS Description succincte : Il s'agit ici des nombreux milieux et habitats associés à la forêt et des écotones, c'est-à-dire des interfaces entre deux types de milieux (notamment forêt / espace ouverte type prairie culture). Ce sont souvent des sources importantes de diversité biologique et fonctionnelle, mais également des relais de connectivités ou des zones refuges pour des espèces non forestières. Parmi les principaux milieux considérés : * falaises, zones rocheuses et ouvertes type landes à éricacées * ruisseaux, zones humides, mares et tourbières (sauf boisées) * mégaphorbiaies (intra et péri forestières) * clairières Raisons pour lesquelles le milieu a été retenu : (plusieurs cases possibles) Milieu caractéristique ou représentatif de l’Auvergne Milieu exceptionnel ou particulier à l’Auvergne Milieu constituant un habitat d’espèces ou de groupes d’espèces remarquables (les lister) : cf. ci-dessous Milieu constituant ou abritant un ou plusieurs habitats remarquables (Annexe I de la directive habitat ou autres habitats remarquables) (les lister) : Autres raisons (préciser) : Biodiversité ordinaire, mais aussi parfois exceptionnelle, comme par exemple Campanula cervicaria dans lisières chênaies plaine, Campanula latifolia, Carduus personata et Streptopus amplexifolius dans les mégaphorbiaies associées à la hêtraie, espèces de zones humides et "tourbières" éparses en forêt ou en mégaphorbiaie Principaux territoires concernés (en référence à la carte des régions naturelles) Bourbonnais et basse Combraille Sologne bourbonnaise Combraille Limagnes et Val d'Allier Livradois-Forez Volcans d'Auvergne Aurillac et châtaigneraie auvergnate Margeride, Aubrac Velay Zones urbaines Etat de conservation (inspiré des critères MNHN de l’évaluation nationale DHFF) Connaissance et protection actuelles CRITERES Quel est le niveau de connaissance du milieu ? Existe-til des données, de synthèses sur le milieu ? L’état de la protection du milieu est-il satisfaisant ? (Les mesures et zones de protection actuelles couvrent-elles efficacement les zones de présence ? Permettent-elles d’envisager une conservation efficace ?) Les superficies couvertes par ce milieu permettent-elles sa conservation ? Superficie couverte par le milieu Quelle a été l’évolution de ces superficies au cours des 10-15 dernières années ? La structure et les fonctionnalités du milieu sont-elles globalement en bon état ou altérées ? Quels sont les hypothèses, processus ou raisons expliquant la dynamique observée ? EVALUATION ++/ + / 0 / - / -- - Milieux assez mal connus, peu étudiés en propre; Il n'existe aucune donnée de synthèse. Il s'agit d'un ensemble de milieux difficiles à caractériser et recouvrant de très nombreuses formes. 0 Prise en compte ponctuelle et partielle dans les statuts existants. Généralement pas de besoin de protection à proprement parler, mais préservation dans la gestion des espaces, notamment pour les lisières, haies, ruisseaux et zones humides. Il n'existe pas de données chiffrées précises, mais les surfaces occupées sont faibles, ce qui n'est pas forcément un problème du moment que ces milieux sont suffisamment présents dans l'espace. Ils sont globalement en réduction du fait de l'intensification des usages agricoles et forestiers, voir anthropiques (bords routes) : disparition des haies, des lisières étagées, des zones humides de petite taille. Ces milieux étant souvent ponctuels, de faible surface et en mosaïque, ils sont sensibles aux perturbations, mais peuvent être pérennes à l'échelle d'un territoire s'ils sont suffisamment présents. Ils prennent toute leur importance dans leur interconnectivité écologique et fonctionnelle. Lister ici, par ordre croissant d’importance les raisons ou hypothèses expliquant les évolutions du milieu observées. Facteurs favorables : 1­ Diversité des espaces 2­ résilience des milieux 3­ Isolement / méconnaissance 4­ Abandon de gestion Facteurs défavorables : 1­ Banalisation des milieux 2­ Modifications brutales / destructions 3­ Pratiques de gestion courante (taille lisières forestières et bord de routes, exploitation dans les zones humides) 4­ Espèces exotiques invasives (ex Renouées) - 0 accessoire Perspectives et enjeux Quel est le niveau d’enjeu régional, la part de l’Auvergne dans responsabilité globale de conservation du milieu ? Résilience & restauration significative majeure totale Quelle est la capacité naturelle de reconquête par ce milieu ? + Quelle est la faisabilité technique de sa restauration ? + Perspectives futures : comment estimez-vous la viabilité de ce milieu à moyen terme sur la base des dynamiques actuelles ? COMMENTAIRES - Enjeu important de conservation et d'amélioration de la biodiversité ordinaire. Les dynamiques naturelles peuvent permettre une cicatrisation voir une renaturation assez facile des milieux, sauf si la pression anthropique est trop forte et trop régulière. L'intensification des usages des espaces ruraux et urbains, ainsi que la banalisation des habitats, risquent de faire encore régresser ces milieux associés. Analyse et hiérarchie des enjeux vis-à-vis du milieu : Ces milieux associés aux espaces forestiers, nombreux et multiples, constituent une source importante de biodiversité des massifs forestiers, et constituent de plus des relais d'interconnections avec et entre d'autres habitats plus importants (par exemple des tourbières ou des espaces ouverts), voir des zones de refuges pour certaines espèces menacées dans leur habitat originel (tourbières). Ils représentent également des éco­motifs paysagers structurants de l'espace et de l'identité des régions naturelles de l'Auvergne (ex : les haies dans le bocage bourbonnais). Ils ont une importante valeur socioculturelle, mais à contrario souvent une très faible valeur "économique" et sont de fait souvent délaissés, négligés, voir éliminés. Ce n'est pas tant leur surface intrinsèque, que leur mosaïque et leur positionnement dans l'espace qui compte pour assurer leur pérennité au sein des massifs forestiers. Il convient donc de veiller à en préserver le maximum pour qu'ils conservent leurs fonctionnalités et leur interconnectivité. Cela passe souvent par une modification du regard porté par les gestionnaires (forestiers, agricoles, "routiers") pour laisser plus de place à la nature "sans objectif de production : clairières non reboisées, zones humides non reboisées), une plus grande vigilance sur les impacts de nos interventions, et une évolution vers des pratiques de gestion plus respectueuse de leur intégrité ou de leur fonctionnement dynamique (ex raisonner les fauchages des accotements et lisières en fonction des besoins réels de sécurité et du cycle des espèces animales et végétales). Cela passe parfois par des protection plus directes, notamment par le respect des réglementations de la loi sur l'eau pour les zones humides. Dans certains cas également, leur préservation passera par des actions de gestion dynamique et interventionniste, par exemple pour maintenir les milieux ouverts (landes et pelouses intra­forestières, si le milieu n'est plus assez présent pour se renouveler à l'échelle d'un massif). Les deux axes majeurs d'amélioration sont la préservation de la mosaïque de milieux associés intra et inter­forestiers, et la sensibilisation / formation des propriétaires et gestionnaires.