Trois mythes concernant durant les situations d’urgence ST-2165-2003 le comportement humain Que se passera-t-il, selon vous, si le système de détection de gaz se déclenche, si le détecteur d’incendie sonne l’alarme, ou si une sirène retentit dans votre usine ? Comment les employés réagiront-ils ? Se rappelleront-ils des règles à suivre, des voies d’évacuation, des gestes à effectuer dans la cohue d’un véritable incident ? Ou est-ce que ce sera le chaos ? © Drägerwerk AG & Co. KGaA 1 TROIS MYTHES CONCERNANT LE COMPORTEMENT HUMAIN DURANT LES SITUATIONS D’URGENCE « Il est plus efficace de savoir comment les gens réagissent normalement à une alarme et de baser son plan d’urgence sur cela, que de concevoir un plan et d’attendre des gens qu’ils le suivent. » Erik auf der Heide1 Bien que la sécurité opérationnelle soit aujourd’hui meilleure que jamais, le >facteur humain< reste difficile à calculer lors de situations d’urgence. Pourtant, chaque plan d’intervention d’urgence se fonde sur certaines hypothèses de base concernant la façon dont nous réagissons à des situations menaçantes. Bon nombre de ces hypothèses sont acquises et transmises lors de la formation, et sont rarement remises en question. Ainsi, certains mythes concernant le comportement des personnes en situation d’urgence persistent, même si la psychologie comportementale a prouvé qu’ils étaient erronés. Idée fa us se 1 Les employés réagissent immédiatement à une alarme. – En réalisant davantage de formations pratiques durant lesquelles les employés simuleront divers scénarios d’alerte et les étapes de sauvetage nécessaires. – En procédant à un examen approfondi du système d’alarme : peut-on affecter clairement les différents signaux et existe-t-il des instructions claires pour chaque situation dangereuse ? Trop de signaux différents peuvent prêter à confusion et entraîner une surcharge d’informations pour les employés. Trop peu de signaux peuvent laisser place à l’interprétation de la cause du danger. – En installant des dispositifs d’avertissement (par exemple des détecteurs de gaz) avec le plus faible ratio possible de fausses alarmes. Cela est vrai tant qu’il apparaît clairement évident aux employés qu’il existe un danger immédiat de mort ou de blessures graves. Cependant, les situations d’alarme apparaissent rarement de façon aussi évidente et claire. Bien souvent, un temps précieux est gaspillé avant que les personnes concernées sur le site évaluent correctement la situation et agissent. Au lieu de se rendre en sécurité aussi vite que possible, les gens attendent des signaux supplémentaires. Ils se demandent s’il s’agit d’une fausse alarme ou d’un exercice, ils cherchent des signes tels que la fumée ou les flammes, et perdent ainsi des secondes qui, dans le pire des cas, peuvent faire la différence entre la vie et la mort. Pour une évacuation immédiate et rapide, il est essentiel qu’en cas d’alarme, la situation et les mesures à prendre deviennent claires aussi rapidement que possible. On peut s’en assurer par avance, par exemple : auf der Heide, Erik. Common Misconceptions about Disasters: Panic, the ›Disaster Syndrome‹, and Looting. (Idées fausses au sujet des catastrophes : la panique, le ›syndrome de catastrophe‹ et le pillage.) Dans : O’Leary, M. 2004. The First 72 Hours: A Community Approach to Disaster Preparedness (Les 72 premières heures : une approche communautaire de la préparation aux catastrophes). Lincoln, Nebraska, iUniverse Publishing. Source : http://www.atsdr.cdc.gov/emergency_response/common_misconceptions.pdf, décembre 2014 1 © Drägerwerk AG & Co. KGaA 2 TROIS MYTHES CONCERNANT LE COMPORTEMENT HUMAIN DURANT LES SITUATIONS D’URGENCE Idée fa us se 2 Dès que les gens découvrent qu’une alarme est réelle, ils paniquent. L’image d’individus hors de contrôle, agissant de façon irrationnelle (voire même des groupes d’individus), est une vision d’horreur pour toute personne en charge de la sécurité. Et cela est si courant dans les infos, les films et les émissions TV, que beaucoup considèrent la panique comme un phénomène « normal » en cas d’urgence. Pourtant, en réalité, la panique n’est ni automatique ni particulièrement typique. Notamment dans les milieux de travail industriels, où le risque potentiel d’incidents imprévus est régulièrement rappelé à chaque employé lors de sessions de formation, les scénarios dramatiques ne sont pas impossibles, mais restent rares. Selon les experts, si la panique s’installe, c’est uniquement lorsque trois facteurs sont combinés : 1. la perception d’un grand danger pour soi-même ou d’autres personnes concernées ; 2. la croyance que le sauvetage est possible, mais les voies d’évacuation et les options sont limitées et ne peuvent être suivies sans restriction ; Des mesures préventives peuvent influer sur au moins deux de ces facteurs avec efficacité. L’objectif est d’apporter aux employés un sentiment de sécurité, même lors de situations dangereuses, par exemple grâce à : 3. un sentiment d’impuissance et d’incapacité à éviter le danger d’autres manières. – la redondance des mesures de sécurité, par exemple en installant des voies d’évacuation supplémentaires ; « La peur, en dépit d’être un facteur de – un équipement de protection individuelle disponible et fiable, et des supports de formation permettant aux employés de s’entraîner à l’enfiler ; motivation important, ne conduit pas nécessairement à des comportements – une formation régulière avec des simulations aussi réalistes que possible. de panique dans les situations de catastrophe et d’urgence. » Paul et Ron Gantt2 Gantt, P. + R. 2012. Disaster Psychology (La psychologie des catastrophes). Dans : Professional Safety, août 2012 2 © Drägerwerk AG & Co. KGaA 3 TROIS MYTHES CONCERNANT LE COMPORTEMENT HUMAIN DURANT LES SITUATIONS D’URGENCE us se 3 En situation réelle, chacun ne pense qu’à soi. À l’inverse : l’homme s’avère être un être fondamentalement social, en particulier dans les situations extrêmes. Les gens qui ont vécu des situations d’urgence ou de catastrophe font tous état d’une solidarité extraordinaire, de la volonté d’aider et de la générosité entre les personnes touchées. Des observations pratiques et des études scientifiques confirment également qu’un comportement social positif domine dans les situations de danger vécues collectivement. Cela est d’autant plus vrai si les autres personnes affectées ne sont pas des étrangers, mais des personnes familières, comme des collègues. Ainsi, le « facteur social » peut réellement devenir un pilier de la culture de la sécurité opérationnelle. Il existe de nombreuses approches qui permettent d’améliorer positivement ce point : – renforcer la formation en matière de sécurité à l’aide d’éléments interactifs et de tâches à réaliser en équipe ; – intégrer le changement de rôles lors des séances de formation : cela permet aux employés de développer des perspectives différentes, par exemple celle d’un sous-traitant qui ne connaît pas l’équipement de sécurité de l’usine ; – mettre en œuvre des systèmes de jumelage dans les processus de sécurité, par exemple, lorsque les employés enfilent l’équipement de protection individuelle. Action de formation commune également durant les simulations de situation dangereuse ; – définir et communiquer clairement les rôles et les responsabilités en cas d’urgence ; – promouvoir une communication ouverte sur les erreurs et les incidents évités de justesse, une analyse conjointe des causes des incidents avec des exercices du type : « Comment m’y serais-je pris ? » . IMPRESSION ALLEMAGNE Dräger Safety AG & Co. KGaA Revalstraße 1 23560 Lübeck PDF 6710 Idée fa www.draeger.com © Drägerwerk AG & Co. KGaA 4