La saga autour de l’urgence : intervenir sur les SCPD Dre Marie-Andrée Bruneau Gérontopsychiatre, IUGM Professeure agrégée de clinique et directrice adjointe, Division de gérontopsychiatrie, Département de psychiatrie, Université de Montréal Dre Marie-Andrée Bruneau Gérontopsychiatre, IUGM Professeure agrégée de clinique et directrice adjointe, Division de gérontopsychiatrie, Département de psychiatrie, Université de Montréal • Je déclare n’avoir aucun conflit d’intérêt Objectifs: • À la fin de cette conférence, l'apprenant sera à même de : • 1-Identifier les symptômes psychiatriques et comportementaux de la clientèle âgée qui sont à l'origine de crises et de consultations à l'urgence • 2-Évaluer de façon systématique les causes potentielles de ces dits symptômes • 3-Faire des recommandations pertinentes tant au niveau pharmacologique que non-pharmacologique afin de prévenir les crises • 4-Devenir un leader dans la promotion et le développement de milieux de soins de qualité pour la clientèle gérontopsychiatrique Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD : quelques chiffres • Les plus de 65 ans dépassent les moins de 18 ans • La proportion des personnes âgées est en constante augmentation dans les hôpitaux généraux • La prévalence des troubles cognitifs chez la clientèle hébergée dépasse les 80% • Plus de 115 000 québécois sont atteints d’Alzheimer • Jusqu’à 90% de SCPD • Dans les milieux de soins, 40 à 60 % d’agitation ou d’agressivité Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD : quelques chiffres • Les symptômes psychotiques : • 27 à 45 % dans DTA • 60 % dans Parkinson • 60-100 % des DCL • La dépression : • • • • 20 et 50 % dans DTA Jusqu’à 45 % des démences vasculaires 40 % dans le Parkinson 60 % dans la DCL Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal L’impact des SCPD Sous-dx et sous tx… • ⇩ cognition plus rapide • ⇧ institutionnalisation • ⇧ incapacité fonctionnelle • ⇧ mortalité • ⇩ qualité de vie • ⇧ dépression et anxiété chez les aidants • ⇧ utilisation de contentions physiques et chimiques • ⇧ coûts (4000 E/an à domicile, 7000 E/an en SLD) Hurt C, Bhattacharyya S, Burns A, Camus V, Liperoti R, Marriott A, et al. Patient and caregiver perspectives of quality of life in dementia. An investigation of the relationship to behavioural and psychological symptoms in dementia. Dementia & Geriatric Cognitive Disorders. 2008;26(2):138-46. Etters L, Goodall D, Harrison BE. Caregiver burden among dementia patient caregivers: A review of the literature. Journal of the American Academy of Nurse Practitioners. 2008;20(8):423-8. Murman DLM, MS; Chen, Q. MS; Powell, M.C. BS; Kuo, S.B. BS; Bradley, C.J. PhD; Colenda, C.C. MD, MPH. The incremental direct costs associated with behavioral symptoms in AD. Neurolog 2002;59(11):1721-9. Binot I, Soto M. Impact économique de la prise en charge de l’Agitation-Agressivité chez les patients atteints de démence. USPALZ 2014. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD, ce qui mène à l'épisode de crise à domicile ou en hébergement • Les symptômes en soi : • • • • • • • les symptômes psychotiques sévères la désinhibition agressive la désinhibition sexuelle la dangerosité suicidaire les troubles du sommeil et l'errance les fugues la résistance aux soins Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD, ce qui mène à l'épisode de crise à domicile ou en hébergement • L'épuisement des aidants • Les complications médicales et le delirium : • L’iatrogénie rx : • les anticholinergiques pour incontinence • la polypharmacie • la méconnaissance de la pharmacodynamique et cinétique de la personne âgée, entre autres pour les psychotropes • les médicaments inappropriés Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD, ce qui mène à l'épisode de crise à domicile ou en hébergement • Les pathologies psychiatriques chroniques et la démence • Un patient psychiatrique chronique âgé n’est pas nécessairement dément • L'ajout d'une maladie dégénérative n’efface pas la maladie psychiatrique • Les facteurs vasculaires et le syndrome métabolique des antipsychotiques et anticonvulsivants • Les médicaments et leur toxicité : le lithium Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD, ce qui mène à l'épisode de crise à domicile ou en hébergement • Le passage aux urgences est délétère pour cette clientèle • Fragmentation des services : • L'absence de lieu et d’équipes de soins • Équipes SCPD ambulatoires : • SAPA vs Santé mentale vs Psychogériatrie? • Lieu d'hospitalisation aigüe : • Gériatrie? Psychiatrie? Neurologie? Tour de garde? • Et si comorbidité démence-psychiatrie? Quelle est la majeure? • L’expertise en gérontopsychiatrie : 65 gérontopsychiatres dont 50% certifiés (1ETP pour 20000 p. â.) Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal plus de 65 ans Équipes mobiles communautaires de géronto-psychiatrie* 5.5 ETP Professionels de la santé, 1 ETP géronto-psychiatre Consultation-liaison, augmentation de la capacité et soins directs Services de traitement et de soutien communautaire intensif 5.25 ETP Professionels de la santé Services spécifiques pour les personnes âgées Places sur les unités intrahospitalières de traitement à court terme 3 places Durée moyenne de séjour de moins de 1 mois Unités intra-hospitalières spécialisées de gérontopsychiatrie (évaluation et traitement) 3.3 places Durée moyenne de séjour de moins de 90 jours Unités de stabilisation et réadaptation en centre de soins de longue durée 7.5 places (en CSLD) Pour les troubles de comportement sévères et persistants , durée moyenne de séjour 6-12 mois Services de réadaptation Spécialisés intra-hospitaliers. ** Durée moyenne de séjour 6-12 mois * Service spécialisé essentiel ** Était 3/10,000 mais moins de 1/10,000 si les unités de stabilisation en place dans CSLD CCSMH 2011 Les SCPD, ce qui mène à l'épisode de crise à domicile ou en hébergement • Fragmentation des services • Le nombre de gérontopsychiatres est insuffisant pour combler tous les besoins cliniques démontrés. • Les gérontopsychiatres occupent des postes non-protégés. • Chaque milieu clinique a organisé ses soins de façon relativement singulière étant donné le manque de ressources professionnelles. Ce caractère aléatoire et l’absence de structures spécifiques fait en sorte que l’expertise en gérontopsychiatrie est fragilisée et repose dans bien des milieux sur un ou quelques individus. • Absence de coordination : la direction de la santé mentale et la direction des services aux personnes âgées. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD, ce qui mène à l'épisode de crise à domicile ou en hébergement • Fragmentation des services • Hébergement : • Personnel formé • Regroupement de clientèles • Interventions thérapeutiques • Équipes SCPD de soutien • Liaison avec l’hospitalisation • RI, le problème de l’ISO-SMAF • Et toute la transition PH-PE, transit, etc. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal L’état de l’offre de services au Québec • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Accessibilité limitée à des interventions pour le traitement et la gestion des SCPD • Les proches aidants sont peu soutenus et s’épuisent à la tâche. Ils font souvent face à des situations de crise: … SCPD… Ces situations exigeraient pourtant une réponse rapide et adaptée. Or, cette réponse, souvent peu adaptée, est très difficile à obtenir. • La prise en charge des SCPD fait souvent défaut bien que cette problématique soit pratiquement omniprésente dans la plupart des milieux de vie substituts. • http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2009/09-829-01W.pdf Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal L’état de l’offre de services au Québec • Rapport Alzheimer 2009 : «» • L’absence ou la faiblesse de la formation, par exemple sur les SCPD liés à la maladie, conduit à une prise en charge sous-optimale de cette problématique et à la surutilisation des antipsychotiques. • Cette absence ou faiblesse de la formation, comme la qualité sousoptimale des soins qui en résulte, conduit aussi à la dévalorisation du travail des intervenants auprès des personnes atteintes et de leurs proches. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal L’état de l’offre de services au Québec • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Dans les faits, peu de ressources d’hébergement substitut sont capables de répondre à l’ensemble des besoins des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elles doivent donc passer d’un lieu à un autre lorsque les symptômes comportementaux deviennent plus problématiques ou que la dépendance physique devient trop importante. Le manque de continuité dans l’approche de soins et la diminution de la capacité d’adaptation de la personne rendent ces expériences souvent pénibles, tant pour la personne atteinte que pour sa famille. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les recommandations... • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Des équipes ambulatoires (un médecin expert dans le diagnostic et le traitement de SCPD; une infirmière; un clinicien psychosocial; un coordonnateur) pour gérer les SCPD modérés et graves, accessibles aux GMF, aux centres de soutien Alzheimer (CSA), aux programmes PALV et à l’ensemble des ressources d’hébergement pour : • Évaluer et établir un diagnostic • Élaborer un plan d’intervention individualisé pharmacologique, psychosocial et environnemental • Offrir de l’accompagnement clinique et de la formation Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les recommandations... • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Une équipe spécialisée de gérontopsychiatrie dans chaque RUIS pour : • appuyer les équipes SCPD ambulatoires locales pour les cas très complexes • offrir des activités de formation continue aux équipes SCPD ambulatoires locales • aider les agences régionales à assurer la couverture des services professionnels des équipes SCPD locales et régionales, y inclus la mise en place de la télésanté • assumer le leadership du développement de la recherche • élaborer des guides de pratique, des outils d’intervention, un site Web avec portail pour les cliniciens • participer à l’élaboration des programmes de formation (Action Prioritaire) • participer à l’évaluation des technologies et des modes d’intervention dans le domaine des SCPD Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les recommandations • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Assurer les services d’une équipe compétente de consultation à l’hôpital, en particulier pour les SCPD • Disposer d’une structure de soins aigüs appropriée pour évaluer et traiter de façon sécuritaire les personnes atteintes, en particulier lorsqu’elles présentent des SCPD • Assurer la formation continue des professionnels et des intervenants sur la maladie d’Alzheimer, le délirium, les SCPD et les soins de fin de vie Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les recommandations • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Favoriser, pour les stades moins évolués de la maladie, des regroupements de 6 à 14 personnes, dans des espaces au design architectural approprié et où travaille un personnel formé aux besoins psychologiques et physiques des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les recommandations • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Promouvoir le développement de milieux de vie substituts polyvalents, capables de répondre aux besoins du malade non seulement dans les phases précoces, mais aussi lorsque ses besoins changent. La personne atteinte a besoin d’un environnement sécuritaire lorsque surviennent des problèmes persistants d’errance ou d’agressivité ou d’un milieu enrichi en soins infirmiers lorsque la dépendance physique grandit ou que la personne a besoin de soins palliatifs en fin de vie. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les recommandations • Rapport Alzheimer 2009 : «» • Assurer la disponibilité d’une unité sécuritaire pour les malades qui présentent de l’agressivité physique importante ou des perturbations comportementales incompatibles avec la vie des autres unités de soins. Cela nécessite un ratio personnel-patient plus élevé que celui des unités habituelles ainsi que les services d’un consultant psychiatrique. Les personnes peuvent y être admises temporairement ou y séjourner de façon prolongée. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Efficacité d’une prise en charge structurée • Des services complets qui incluent de la formation, en plus d’une évaluation et d’un traitement multidisciplinaire adaptés aux besoins particuliers de la personne, apparaissent les plus efficaces. • Efficacité sur : • • • • Réduction de la sévérité des SPCD Diminution des hospitalisations aigües Diminution des coûts associés Diminution de l’utilisation de psychotropes • Ahuriri‐Driscoll, A., Rasmussen, P., & Day, P. (2004). Mental health services for older people: a critical appraisal of the litterature. NZHTA Report, 7(2), 138 pages. • Brodaty, H., Draper, B. M., & Low, L. F. (2003). Behavioural and psychological symptoms of dementia: a seven‐tiered model of service delivery. Med J Aust, 178(5), 231‐234. • Hales, C., Ross, L., & Ryan, C. (2006). National evaluation of the aged care innovative pool dementia pilot ‐ Final report. Canberra: Australian institute of health and welfare. • Opie, J., Doyle, C., & O'Connor, D. W. (2002). Challenging behaviors in nursing home residents with dementia: a randomized controlled trial of multidisciplinary interventions. International journal of geriatric psychiatry, 17, 6‐13. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Efficacité d’une prise en charge structurée • Services dans le cadre des établissements de longue durée : • La présence d’un gérontopsychiatre et d’une infirmière diminue le taux d’admission en hôpital aigu de 3 admissions/100 lits de longue durée par année. • Wiens, Ward et Tourigny-Rivard, Geriatric outreach liaison services to long term care homes: A cost effective service that reduces inpatient admissions, 2009. • Prise en charge sur des unités d’hospitalisation spécifiques pour démence : • diminution du nombre de contentions physiques • JAMA, 1991 Mar 13;265(10):1278-82, Physical and pharmacologic restraint of nursing home patients with dementia. Impact of specialized units, Sloane PD1, Mathew LJ, Scarborough M, Desai JR, Koch GG, Tangen C. • Prise en charge en gérontopsychiatrie : • amélioration de la formation des psychiatres généraux, autres médecins et du personnel intervenant • meilleure prise en charge de cette clientèle • réduction des symptômes • diminution de l’usage des psychotropes • réduction du fardeau de l’aidant • Cochrane Database Syst Rev. 2012 Dec 12;12: Psychosocial interventions for reducing antipsychotic medication in care home residents, Richter T1, Meyer G, Möhler R, Köpke S. • Am J Psychiatry. 2004 Feb;161(2):352-5, Geriatric psychiatry versus general psychiatry inpatient treatment of the elderly, Yazgan IC1, Greenwald BS, Kremen NJ, Strach J, Kramer-Ginsb erg E. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Une bonne évaluation • La description des symptômes • L’évaluation infirmière • L’évaluation médicale • Les dossiers antérieurs • Les antécédents psychiatriques personnels et familiaux • L'histoire de vie Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Questionnaire SCPD Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal L’identification des causes Évaluation Processus clinique général pour les personnes âgées présentant des SCPD Personne avec SCPD Identification des causes Évaluation infirmière Évaluation médicale Demande de services au SAD Consultation d’autres professionnels Dangerosité, souffrance ou santé physique instable? Description comportements Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Évaluation de l’infirmière Examen clinique infirmier § Signes d’une perturbation de l’état mental, du comportement ou de l’autonomie § Signes d’un problème buccodentaire § Signes d’un problème d’élimination urinaire ou fécale § Signes d’un problème cardiopulmonaire § Signes d’un problème cutané § Signes de déshydratation § Signes de dénutrition § Signes de déséquilibre de la glycémie ou des électrolytes § Perte de mobilité Besoins non comblés § Faim § Soif § Élimination § Sommeil § Vision § Audition § Activité physique § Activités sociales § Sexualité et intimité Approche du personnel et des proches § Méthode non appropriée pour communiquer et donner le soin à la personne § Approche centrée sur la tâche (recadrage) plus que sur la personne § Changements fréquents de personnel ou personnel en nombre insuffisant Causes psychosociales § Isolement § Solitude § Ennui § Pertes et deuils multiples § Abus § Difficulté de communication § Mécanismes d’adaptation antérieurs § Traits de personnalité Causes environnementales § Niveau inapproprié de stimulation sensorielle § Routine quotidienne mal adaptée § Repères temporels et spatiaux insuffisants § Manque d’intimité ou impossibilité de personnaliser adéquatement l’espace § Comportements des autres personnes qui partagent le même milieu de vie En absence de causes identifiées : utilisation de la grille d’observation clinique (modèle ABC) J Autres outils pertinents J Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Évaluation médicale Diagnostic cognitif • Établir le type de démence et son stade • Éliminer ou contrôler le délirium Procéder au bilan de base Diagnostic SCPD • Condition physique ou psychiatrique à traiter • Condition médicale? Traitement à optimiser? • Traitement sous-optimal de la douleur? • Médication : Effets secondaires, sevrage, interactions médicamenteuses? • Pathologie pré-morbide psychiatrique à stabiliser? (Vérifier dossiers antérieurs, informations complémentaires et longitudinales de la famille) • Abus de substances? Prioriser selon l’urgence et la dangerosité Faire les interventions appropriées Si persistance Évaluer les antécédents possibles (déclencheur) Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Évaluer les conséquences des comportements (pour l’usager et les autres) Bruneau, Marie-Andrée (dir.) ; Voyer, Philippe (dir.). Processus clinique visant le traitement des symptômes comportementaux et psychologiques de la démence. Québec : Québec (province), Canada : Ministère de la santé et des services sociaux, 2014, 17 p. Une bonne évaluation • Les dossiers antérieurs : pour une prise en charge globale, incluant les aspects médicaux, psychiatriques, cognitifs et fonctionnels • Les antécédents psychiatriques personnels et familiaux diagnostiqués et non-diagnostiqués • L'histoire de vie Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Histoire de vie Formulaire : p. 1 Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Message clé • La plupart des guides de pratiques recommandent d’intervenir d’abord avec des approches non pharmacologiques des SCPD, principalement lorsque les symptômes sont légers à modérés et ne sont pas associés à une dangerosité pour le patient ou pour autrui. http://www.ccsmh.ca/pdf/final%20supplement.pdf http://www.cccdtd.ca/pdfs Recommandations_approuvees_CCCDTD_2007.pdf http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/200 9/09-829-01W.pdf Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approche pharmacologique • Symptômes pour lesquels la médication n’est pas indiquée comme premier choix ou est inefficace : • • • • • • • • • • • Résistance aux soins (hygiène, habillement); Refus des soins; Errance; Fugue; Cris répétitifs (non liés à douleur, dépression); Mouvements répétitifs; Rituels d’accumulation; Oralité; Comportements inappropriés d’élimination; Comportements inappropriés pour l’habillement; Désinhibition verbale. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approche pharmacologique • Les symptômes qui répondent à la médication : • • • • • • Agitation/Agressivité Psychose; Anxiété; Dépression; Apathie; Trouble du sommeil. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les SCPD: quelques chiffres • Les antipsychotiques : • 25-35% des patients avec dx de démence sont sous antipsychotiques • Augmentation de ces prescriptions de 13% entre 2006 et 2009 • Les benzodiazépines : • 25% des plus de 65 ans à domicile • EN SLD???: 44% à IUGM (mais 50% en PRN) • Les contentions ???? • À l’urgence? • En hospit? • En hébergement? Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches pharmacologiques Classes de médicaments Antipsychotiques ou antipsychotiques Typiques : Halopéridol (Haldol) Atypiques : Risperidone (Risperdal), Olanzapine (Zyprexa), Quetiapine (Seroquel), Aripiprazole (Abilify) Antidépresseurs ISRS (inhibieurs spécifiques de la recapture de la sérotonine : Citalopram (Celexa), Sertraline (Zoloft), escitalopram (Cipralex) IRNS : Venlafaxine (Effexor), Duloxétine (Cymbalta) Mirtazapine (Remeron) Trazodone (Désyrel) Anticonvulsivants Carbamazépine (Tégrétol) Benzodiazépines Lorazepam (Ativan), oxazépam (Serax), temazepam (restoril) Inhibiteurs de l’Acétylcholinestérase Donepezil (Aricept), Rivastigmine (Exelon), Galantamine (Reminyl) Memantine (Ebixa) Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches pharmacologiques Les antipsychotiques Indications Agitation et agressivité sévère Symptômes psychotiques sévères Efficacité Effet modeste par rapport au placebo avec : olanzapine (1,25-10 mg) risperidone(0,25-2 mg) aripiprazole (1-10 mg) Plus efficace lorsque les symptômes sont sévères Quetiapine (6,25-300 mg) : le plus utilisé, mais pas d’efficacité démontrée Antipsychotiques typiques : profil moins favorable d’effets secondaires. À n’utiliser qu’en cas urgence. L’ Haldol est le seul ayant une rapidité d’action de ≤ 30 minutes. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches pharmacologiques Les antipsychotiques Effets secondaires (selon puissance et dose) • Effets extrapyramidaux • Parkinsonisme • Akathisie (nb : peut être confondue avec de l’agitation) • Dyskinésie tardive (25% d’incidence chez les personnes âgées après un an de traitement). • • • • • • • • • Symptômes anticholinergiques Infections respiratoires et urinaires Œdème périphérique Syndrome métabolique Prise de poids (surtout femmes traitées avec olanzapine et quetiapine) Troubles cognitifs Trouble de la marche et chute Somnolence Hypotension Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches pharmacologiques Les antipsychotiques Les risques à son usage • • • • • • • Mortalité augmentée (OR : 1,54; 4,5 % des résidents sous antipsychotiques atypiques par rapport à 2,6 % sous placebo). Les typiques partageraient également ce risque. La mortalité serait de causes principalement infectieuse et cardiovasculaire. Le traitement prolongé (plus de 3-6 mois) est associé à une augmentation du risque de mortalité. Accidents cérébrovasculaires (risperidone x 3,2; olanzapine x 1,8; risque absolu de 1%). Les antipsychotiques doivent faire l’objet d’un suivi serré, leur indication doit être révisée régulièrement et une tentative de sevrage après 3 mois de stabilité. Un consentement éclairé de la personne ou son substitut devrait être obtenu après discussion des effets secondaires courants et des risques associés. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Non considérées comme une première ligne de traitement. Référence : Tremblay et Moreau (2016). La consommation de benzodiazépines en CHSLD Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Les contentions • Les contentions augmentent le stress et l’agitation. • Notons que de plus en plus de publications démontrent que l’utilisation de contentions chimiques ou physiques pour prévenir les risques associés à l’errance n’est pas une bonne pratique. • Des programmes d’interventions visant à diminuer les contentions n’ont pas été associés à un plus haut taux de blessures. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches non-pharmacologiques CATÉGORIES INTERVENTIONS NON-PHARMACOLOGIQUES Interventions sensorielles Musicothérapie Aromathérapie Massage et toucher thérapeutique; massage des mains Intervention dans une salle Snoezelen (thérapie multisensorielle) Luminothérapie Activités structurées Artisanat Horticulture et arrangement floral Thérapie par l’art Thérapie occupationnelle présentant un intérêt pour la personne (pliage de serviettes, timbrage d’enveloppes, etc.) Thérapie biographique ou de réminiscence Manipulation d’objets Stimulation cognitive : orientation à la réalité ; stimulation de la mémoire Activités physiques Marche Danse Séances d’exercices Contacts sociaux Contacts humains « un à un » Zoothérapie Contact social simulé (photos de famille, vidéos, enregistrements sonores) Approche environnementale Mise en place de conditions simulant la nature Accès à un jardin extérieur Aménagement comparable à celui de la maison Aménagement de repères spatiaux Installation de barrières visuelles Approche comportementale Renforcement différentiel (comportements désirables récompensés) Approche confort-stimulation-distraction Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Musicothérapie Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches environnementales Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches environnementales Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches environnementales Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches Environnementales Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches Environnementales Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches Environnementales Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Approches environnementales Chambre de bain de type spa avec musique Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal L'environnement • Des organisations de soins qui évitent l'urgence • Urgent besoin de lieux d’hospitalisation aigus spécifiques • Des équipes de coordination et liaison domicile-hôpital-hébergement • En hébergement : des regroupements de clientèles en fonction des besoins de plans d’interventions thérapeutiques, avec du personnel formé, en nombre suffisant dans des lieux physiques adaptés Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Ontario BSN BSU Lits GPsy Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal France USA PASA EHPAD UHR Lits Gpsy Hôpital UCC Domicile Lits ger ESA MAIA et équipes mobiles Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Retour au Québec Unités prothétiques PH/PE CHSLD Unités SPEC 1-2-3 ? RI et privé Clinique externe gérontopsy? Lits gér? Lits neuro? Lits psy? Équipes SAD? Hôpital Urgence Unité SCPD? Domicile ? Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Équipes psychoger? Le PASM du MSSS • Gérontopsychiatrie, personnes âgées, démence, Alzheimer, SCPD Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Propositions pour le Québec : le PASP Première recommandation : • Que le MSSS reconnaisse des PEM spécifiques en gérontopsychiatrie, en nombre suffisant pour assurer les divers rôles qui leur sont dévolus, selon les jalons de dotation recommandés par la Commission de la Santé mentale pour les aînés du Canada. Deuxième recommandation : • Que les directions de santé mentale et de soins aux personnes âgées du MSSS se concertent et mandatent le Centre National d'Excellence en Santé Mentale d'établir des trajectoires de soins optimales pour les clientèles gérontopsychiatriques, telles que définies par la Commission de la Santé mentale pour les aînés du Canada. • Ainsi le Centre National d'Excellence en Santé Mentale devrait donner le mandat aux CISSS et CIUSS de structurer un réseau véritablement intégré de soins et de services en gérontopsychiatrie reposant sur des ressources suffisantes pour constituer des équipes mobiles interdisciplinaires en gérontopsychiatrie et la création ou l'optimisation de lits d'hospitalisation spécifiques. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Propositions pour le Québec : le PASM Troisième recommandation : • Que les organismes responsables de l'hébergement (CIUSSS et Agence) réorganisent le parc de lits en fonction des besoins spécifiques de différentes clientèles (au niveau de l'organisation physique, du ratio de personnel, de la formation du personnel, des modalités d'interventions thérapeutiques et de la couverture par les équipes mobiles de gérontopsychiatrie) via la conception et le rehaussement de regroupements de clientèles distincts pour les patients avec Symptômes Comportementaux et Psychologiques de la Démence (errance/ agressivité), et ceux avec des pathologies psychiatriques chroniques sans démence, ceci afin de structurer les ressources nécessaires à la mise en place de plans d'interventions adaptés. Ces organismes devraient également revoir les mécanismes d'accessibilité à ces ressources d'hébergement, afin d'assurer une fluidité et éviter les délais indus et les multiples déplacements, nuisibles à cette clientèle fragile. Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Une culture de la mesure • • • • • • InterRAI? Incidence de comportements agressifs/blessures en SLD? Prévalence de contentions physiques et chimiques en SLD? Nombres d’admission à l’urgence en provenance de SLD? Nombres de consultation et repassage à l’urgence des patients avec démence? Nombres d’admission en gériatrie-psychiatrie-neurologie-autres de patients avec démence et indicateurs de qualité (≠ DMS) • Repassage à l’urgence • NPI • Qualité de vie • Nombres de patients en attente de CHSLD/RI • Admissions et congés en SPEC Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Le Québec de demain? PH/PE Unités troubles de comportement productifs démence/ psychiatrie Hôpital Unité cotraitance SCPD Urgence Unités prothétiques : errance CHSLD RI et privé cahier des charges Équipes ambulatoires et Équipes surspécialisées de gérontopsychiatrie Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal Domicile Merci de votre attention! • Le programme de e-learning sur les SCPD du MSSS : • http://capsulesscpd.ca • Capsules SCPD pour les aidants : • http://iugm.qc.ca/aidant.html • Les outils et conférences de l’Équipe SCPD IUGM : • http://www.iugm.qc.ca/soins/gerontopsychiatrie.html • Les guides de pratiques SCPD du MSSS : • http://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/alzheimer/information-cliniqueformation-mentorat • Le Guide médical en soins de longue durée : • http://mdsld.ca/ 60 Tous droits réservés © Institut universitaire de gériatrie de Montréal