160210 finance et religion

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 La religion dans la finance : risques, marketing et réalités
Mercredi 10 février – 18h – Centre Panthéon – salle 1
Attention ! le nombre de places étant limité, la réservation est obligatoire par courriel à [email protected]
On évoque souvent Malraux pour affirmer que le vingt-et-unième siècle « sera religieux ou ne sera pas » :
cette citation apocryphe semble donner un sens à la résurgence du religieux qui s’invite dans l’actualité. Les
événements récents ne font toutefois pas oublier les conséquences de la crise financière, et une simple
recherche Google montre que la religion (avec 561 millions d’occurrences repérées) aurait moins de surface
médiatique que la finance (1,27 milliards d’occurrences) ou même la banque (1,89 milliards d’occurrences).
Pour autant, peut-on considérer religion et finance comme des entités concurrentes, ou doit-on
considérer à la suite de Max Weber que le protestantisme aurait précédé et favorisé le développement du
capitalisme ? Dès lors, peut-on se demander si aujourd’hui certaines religions sont plus finance friendly , ou
si au contraire, elles offrent des alternatives aux problèmes de la finance dite conventionnelle ? Par une
coïncidence remarquable, en effet, c’est en 2008, l’année de la faillite de Lehman Brothers, que s’est tenu
à Paris le premier forum français de la finance islamique, tandis qu’on annonçait la publication imminente
d’une encyclique pontificale (caritas in veritate) qui a précisé la doctrine catholique sur l’économie et la
finance.
Cette coïncidence constituera le point de départ de notre réflexion, en rappelant la dimension pragmatique
de l’injonction religieuse, dans le Golfe, à Rome et sur les marchés mondiaux, où les indices représentatifs
des sensibilités religieuses (catholic values index, shariah indices) permettent aux fidèles de faire de bons
choix. Comment ces indices sont-ils construits ? Intéressent-ils vraiment les croyants ou faut-il les
comprendre d’abord comme une opération marketing ? Ne posent-ils pas les problèmes classiques des
approches en termes de responsabilité sociales des entreprises (en particulier, offrir des critères simples
pour apparaître « propre » et faire ainsi oublier des activités controversées) ?
Les produits financiers se distinguent des idées pures en ce qu’ils sont soumis à des réglementations
nationales, qui ont pour objet de protéger les consommateurs et un ordre public assis sur la stabilité du
système financier. L’articulation entre l’exigence morale et religieuse d’une part et le respect des normes
légales d’autre part appelle une seconde série de questions : quelle place le régulateur peut-il accorder au
exigences religieuses ? La loi accorde-t-elle une action en dommages-intérêts pour le non-respect
d’obligations religieuses ? Peut-on penser que la soumission à des principes religieux puisse faire courir des
risques particuliers à des institutions financières, comme les krachs du Banco Ambrosiano (1982) et de la
BCCI (1991) en ont donné des exemples ? Pour répondre à ces questions, il semble nécessaire de
considérer les exemples concrets de produits et d’institutions financières opérant en France, qui font
explicitement référence à la religion dans leur communication.
La chaire éthique et normes de la finance accueille
Frédéric Baule (consultant indépendant),
Nicolas Hardy (Analyste financier, Standard & Poor´s Ratings Services) ainsi que
Edouard Fernandez-Bollo (autorité de contrôle prudentiel et de résolution)
à une table ronde modérée par PCP (Paris 1)
Table ronde organisée par la chaire éthique et normes de la finance
et le LabEx RéFi - RSVP obligatoire à [email protected]
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