La place financière dans le circuit économique des richesses Sommaire 2 Sphère réelle et sphère financière ............................................................................................................................ 1 2.1 2.1.1 Le circuit économique simplifié ................................................................................................................ 1 2.1.2 Le circuit économique complexe .............................................................................................................. 1 2.2 Le bouclage financier par intermédiation ......................................................................................................... 4 2.2.1 Fonctionnement du bouclage ................................................................................................................... 4 2.2.2 Les intermédiaires financiers .................................................................................................................... 5 2.3 1 Le circuit économique et sa traduction comptable : le tableau économique d’ensemble .............................. 1 La prise en compte des opérations financières dans les comptes d’ensemble ................................................ 5 Sphère réelle et sphère financière 1.1 Le circuit économique et sa traduction comptable : le tableau économique d’ensemble 1.1.1 Le circuit économique simplifié Ce circuit économique décrit les principales relations entre les entreprises et les ménages, soit entre les producteurs et les consommateurs. Il relève les flux économiques qui transitent entre les agents durant une période donnée. L’activité économique correspond à la réalisation d’un « tour » du circuit économique. Au cours de la période, le phénomène peut être répété plusieurs fois. Deux grandeurs économiques sont considérées : 1.1.2 Les flux, qui sont constitués de deux catégories. Les flux réels sont relatifs aux facteurs de production, et les flux monétaires, contrepartie des flux réels et dirigés en sens inverse. Les différents flux peuvent être agrégés à travers des agrégats (ex : consommation des ménages…). Les stocks, qui est une grandeur économique relative à une date précise. Le circuit économique complexe Ce circuit montre les interdépendances entre les agents, en analysant les différents équilibres. Dans une unité sociale telle qu’un pays, il existe une multitude d’agents qui produisent, consomment, investissent… Pour rendre compte de cette complexité, on utilise outre le schéma, un tableau qui regroupe les agents en familles, ainsi que les flux liés. 1.1.2.1 Les familles d’agents économiques On pose pour hypothèse que l’économie nationale fonctionne en vase clos, sans lien avec le reste du monde. Dans la sphère réelle, il existe trois groupes d’agents homogènes par rapport à leur rôle et à leurs ressources : Les entreprises qui produisent des biens et des services, achètent des matières premières et disposent de facteurs de production : le travail et le capital. Le capital est lui-même constitué de deux catégories qui sont le capital fixe et le capital circulant. Les ménages qui vendent des services productifs (le travail) aux entreprises, et réalisent la consommation finale. Les APU, qui financent leur activité sur la base du prélèvement d’impôts. La nomenclature utilisée en économie est plus simple que celle de la comptabilité nationale, qui offre une modélisation plus complète et chiffrée (INSEE) de l’activité économique. 1.1.2.2 Les opérations Les transactions qui interviennent entre les agents économiques sont classées suivant leur nature : Opérations assurant la circulation des biens et services, correspondant à l’écoulement de la production des entreprises sur les marchés réels. Elles constituent l’essentiel des recettes des entreprises. Opérations de répartition, qui créent le revenu primaire (salaire). Ce revenu est ensuite modifié par des opérations de prélèvement et de reversement, qui donnent naissance au revenu secondaire. Opérations financières, qui portent sur les mouvements de créance et de dette entre les agents économiques. La comptabilité nationale observe l’ensemble des opérations réalisées dans la sphère réelle, au cours d’une période (l’année civile). Chiffre d'affaire national Valeur ajoutée nationale Investissement Consommation intermédiaire Valeur ajoutée Achats par les APU Achat des ménages Utilisation de la valeur ajoutée Provenance des salaires VA Salaires Dividendes E.B.E. Org. Sociaux Financement des APU Impots Cotisations sociales Les comptes emploi ressources des agents : Entreprise Emploi > Ressources Ménages Emploi < Ressources Besoin de financement Capacité de financement Emploi APU > Ressources Besoin de financement Etude des comptes : Les données continues dans les comptes sont regroupées dans le tableau économique d’ensemble. Cela fait apparaître la cohérence d’ensemble. Selon le principe de la « partie double », la somme des flux « emploi » est égale à la somme des flux « ressources ». Si une entité particulière est sensée avoir une comptabilité équilibrée, on remarque que l’égalité ne fonctionne pas pour une catégorie d’agents donnée. Pour équilibrer les comptes, il faut étudier les ressources utilisées. Ainsi, lorsqu’un agent a davantage de ressources que d’emploi, on dit qu’il a des capacités de financement, car il dispose de fonds qu’il peut placer. A l’inverse, on dit qu’un agent a des besoins de financement, ce qui implique un recours à l’emprunt ou à l’émission d’actions/obligations. Au final, la somme des capacités de financement est égale à la somme des besoins de financement. Opérations de redistribution Op. B.&S. Tableau emploi-ressources d’une économie (imaginaire). ENF Ménages APU Total ENF Ménages APU Total Production 135 135 Conso finale 85 25 110 FBCF 25 25 TOTAL 1 135 135 Salaires 60 10 70 70 70 Cotisations sociales 40 40 40 40 Prestations sociales 50 50 50 50 Dividendes 15 15 15 15 Impôts 15 15 30 30 30 TOTAL 2 205 205 Limites du circuit simplifié Le circuit peine à faire circuler l’information en continu et en temps réel. Les agents ne sont donc pas informés de la totalité des capacités et des besoins de financement. De plus, seuls les entités ayant une grande notoriété sont représentées, ce qui exclut les TPE, PME, PMI et les ménages des circuits de financement. 1.2 1.2.1 Le bouclage financier par intermédiation Fonctionnement du bouclage Les intermédiaires financiers récoltent l’argent auprès des agents à capacité de financement, pour le donner aux agents à besoins de financement. Les banques se positionnent donc au niveau des flux monétaires, suivant le principe « les crédits créent les dépôts ». Agent à besoin de financement Actif Passif Emprunts Intermédiaire financier Actif Crédits (dette long terme) Passif Dépôts (dette court terme) Agent à capacité de financement Actif Passif Dépôts 1.2.2 Les intermédiaires financiers Les intermédiaires financiers centralisent les informations sur les capacités et les besoins de financement des agents non financiers, ce qui réduit les problèmes liés à la transmission de l’information. En s’appuyant sur la loi des grands nombres, ils s’assurent contre le risque d’illiquidité. Cela leur permet de transformer une fraction importante de l’épargne des ménages en financements à moyen ou long terme, mais ne les met pas à l’abri des « tant » (vents de panique). Pour gérer le risque de « contrepartie » (insolvabilité des emprunteurs – ex : subprimes), ils s’appuient sur leur expertise, sur la taille de leur portefeuille de créances, et sur de nombreuses procédures qui permettent de réduire la prise de risques (garanties, détection de créances douteuses, suivi de remboursements…). Les intermédiaires financiers ne sont pas pour autant à l’abri de crises systémiques, qui entrainent la disparition d’une partie de leur portefeuille. Le principal problème rencontré par les banques est le risque des taux. En effet, elles sont rémunérées par leur « marge d’intermédiation » (d’intérêt), qui couvre les coûts d’organisation et de risque. En début de période, les établissements financiers détectent les lignes de passif et d’actif susceptible de voir leur taux de rendement varier. Ils définissent alors, pour l’actif et le passif, le pourcentage de coût variant et de coût invariant. Banque A Actif Passif Invariant Invariant Variant Banque B Actif Passif Invariant Invariant Variant Variant Variant La banque est exposée à une hausse des taux 1.3 La banque est exposée à une baisse des taux La prise en compte des opérations financières dans les comptes d’ensemble Les opérations financières sont de trois sortes : La monnaie : elle est détenue par les agents non financiers et est émise par les banques. Les crédits : ils sont octroyés par les intermédiaires financiers et contractés par les agents à besoin de financement. Les titres : émis par les entreprises sous forme d’action ou d’obligation, ou par les APU sous forme de Bons du Trésor. Dans le cadre des opérations financières, on étudie les comtes financiers des agents, qui font apparaître l’actif et le passif. Intermédiaires financiers Actif Passif Emprunts Monnaie Entreprises Ménages Actif Passif monnaie Emprunts Titres émis Actif Passif Monnaie Emprunts Titres acquis APU Actif Passif Titres Op. fin. Opérations de redistribution Op. B.&S. ENF Ménages APU Production Conso finale FBCF TOTAL 1 Salaires Cotisations sociales Prestations sociales Dividendes Impôts TOTAL 2 Monnaie Emprunts Titres TOTAL 3 85 25 25 60 40 10 50 15 15 15 10 15 20 IF Total ENF Ménages APU IF Total 135 135 110 25 135 135 70 70 70 40 40 40 50 50 50 15 15 15 30 30 30 205 205 25 25 25 25 25 25 25 20 20 20 70 70