Synthèse. Questions Importantes

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SYNTHESE
DE L’ETAT DES LIEUX DU DISTRICT
HYDROGRAPHIQUE
DE LA MARTINIQUE
ET LES QUESTIONS IMPORTANTES
QUI EN DECOULENT
AVANT-PROPOS
La Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil, adoptée le 23 octobre 2000 (date
d'entrée en vigueur), établit un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau.
Elle a pour objectif de retrouver le « bon état écologique » des eaux de surface (cours d’eau, lacs,
eaux de transition, eaux côtières) et souterraines d'ici 2015 (sauf dérogation).
La première échéance opérationnelle est l’analyse d'ensemble du district, sous forme d'un état
des lieux. Dans ce cadre, une première identification des masses d’eau risquant de ne pas atteindre
l’objectif de bon état en 2015 et une identification prévisionnelle des « masses d'eau fortement
modifiées » doivent être réalisés.
La Directive prévoit l’élaboration, d’ici 2009, d’un plan de gestion, ce qui conduit à réviser les
SDAGE en vigueur en intégrant les exigences de la directive cadre (information du public, analyse
économique, …) et les nouveaux concepts qu’elle introduit (masse d’eau, masse d’eau artificielle
ou fortement modifiée, état écologique, …).
Le présent document est la formulation d’un diagnostic d’ensemble sur le bassin et la mise en
évidence des problèmes principaux sur la base de l’état des lieux et du bilan du SDAGE afin
d’amorcer la révision du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux.
PR É FAC E
La Martinique est une île de 1128 km², appartenant à la partie méridionale de l'arc antillais de
l'Archipel des Caraïbes. Elle est baignée à l'ouest par la Mer des Caraïbes, et à l'est par
l'Océan Atlantique.
C'est une île volcanique présentant un relief accusé au Nord (Montagne Pelée), plus doux, au
sud. Elle est enserrée entre la Guadeloupe au Nord (département français) et Sainte Lucie au
Sud (île- Etat, anglophone).
C'est une île au climat tropical marquée par deux dominantes :
1. Une, pluvieuse de juillet à novembre, c'est l'hivernage.
2. L'autre, chaude et sèche de mars à juin, c'est le carême.
Décembre à fin mars étant un temps de transition frais et ventilé.
Le vent d'Est : Les Alizés arrêtés par les sommets, déterminent le microclimat de la côte sous
le vent et de la côte au vent.
Le réseau hydrographique est dense : 70 rivières, dont 40 pérennes. La majorité de ces rivières
coulent du nord, elles sont relativement brèves (environ 33,4 km pour la plus longue) avec un
régime à dominante torrentielle.
Sur ces 1128 km², la Martinique porte 395 000 habitants, répartis de façon très inégale sur le
territoire.
La topographie (10% de plaines, plus de 75% de pentes supérieures à 25°) fait que 80% de la
population occupent 20% du territoire et, si la densité moyenne est de 380 hab./km², en réalité
cette densité peut passer de moins de 200 hab./km² à 900, voire 2 100 hab./km² dans certaines
zones du centre.
Les caractéristiques physiques esquissées ici, la répartition des habitants dans l'espace
territorial, portent déjà en elles les problèmes posés par la Gestion de l'Eau et des Milieux.
95% de la ressource en eau est d'origine superficielle. Quelques considérations importantes
doivent être posées en éléments cadre de l'état des lieux.
Outre les caractéristiques de géographie physique et humaine, il faut noter :
Que la loi de 1964 sur l'eau (Comité de Bassin, Agence de Bassin,) n'a pas été
appliquée à la Martinique.
La loi de 1992 n'a été applicable à la Martinique par décret qu'en 1995.
Un Comité de Bassin avec mission d'élaborer un Schéma Directeur d' Aménagement
et de la Gestion des Eaux (SDAGE) pour la Martinique qui n'a été installé qu’en
1996.
Un Office Départemental de l'Eau en 2002.
…/…
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Synthèse. Questions Importantes
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La gestion intégrée de la ressource eau à la Martinique est à ses balbutiements.
L'agriculture martiniquaise est dominée par la banane, l'ananas, la canne. La culture de la
banane est particulièrement polluante.
L'industrie est surtout faite d'agroalimentaire, activité également polluante.
Les concentrations des populations induisent une pollution domestique importante. En rapport
avec ces considérations, il convient de retenir :
Un déficit d'assainissement important,
Une menace sur l'eau, (qualité et quantité),
Des milieux quelque fois fortement dégradés.
La Martinique et la Directive Cadre Européenne.
La décennie 1990-2000 aura été particulièrement bénéfique pour la Martinique sur le plan de
l'organisation de la gestion de ressource eau, et de la sensibilisation de la population quant à la
fragilité du milieu insulaire.
La Directive Cadre Européenne sur l'eau 2000/60/CE (DCE) entrée en vigueur le 23 octobre
2000, en visant l'objectif "du bon état écologique" des eaux et des milieux d'ici 2015, place la
Martinique dans une dynamique de reconquête d'une qualité environnementale indispensable
pour un développement durable et solidaire.
Mais soyons réalistes, la DCE ne peut être pour la Martinique qu'un cadre méthodologique.
Car, pas plus que par la nomenclature, les référentiels de mesures, d'évaluation, ne peuvent
s'appliquer au milieu insulaire tropical, avec les caractéristiques physiques et humaines
définies ci-dessus.
La Martinique, pour satisfaire aux exigences européennes a à inventer des outils de définition,
de mesure, d'évaluation, adaptés aux conditions écologiques locales, et ceci est plus largement
vrai pour tous les Départements d'Outremer Français qui pourraient constituer autant de
laboratoires sur le plan de la recherche environnementale ; car, il est bien évident que si la
Martinique et la Guadeloupe toutes deux situées dans la Mer des Caraïbes, peuvent dans une
certaine mesure appliquer les mêmes normes de mesure et d'évaluation, la Guyane ne saurait
être soumise au même régime, pas plus que la Réunion, située dans l'Océan Indien.
La France n'a pas inscrit dans la charte environnementale adossée à la Constitution un
chapitre particulier sur l'environnement en milieu insulaire. L'Europe ne semble pas avoir été
jusqu'ici plus concernée par les spécificités, la fragilité et la riche biodiversité des îles. Peutêtre que la mise en œuvre de la DCE par les îles, dans sa difficulté pourrait être une double
opportunité :
Pour les îles, de faire connaître leurs réalités écologiques.
Pour la Commission Européenne, les prendre en compte. Encore faut-il que les relais
fonctionnent et que la France reconnaisse cet immense champ de recherche, que
représente le milieu insulaire, surtout quand l'enjeu est la santé des populations
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Synthèse. Questions Importantes
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(qualité de l'eau, empoisonnement des sols…).
D'ores et déjà
Les résultats venant améliorer l'état des lieux fait il y a moins de cinq ans pour le SDAGE,
précise l'état dégradé de nos masses d'eau et milieux qui pour la plupart n'atteindront pas les
objectifs de la Directive en 2015, qu'ils s'agissent de masse d'eau terrestres, côtières,
souterraines ou de transition, au mieux, certaines bénéficiant du "doute" en l'absence de
référentiels de mesure adaptés.
Situation qui ne peut être que provisoire, tant il nous semble nécessaire que la recherche et
l'expertise dotent les écosystèmes insulaires d'outils permettant l'approfondissement des
connaissances, au moment où les îles prennent de plus en plus de place dans l'étude de
l'évolution de la planète, en terme de "modèle". (Climat biodiversité- géodynamique…).
Enfin, nous ne saurions arrêter notre propos sans rappeler que, placée dans le Bassin
caraïbéen, mer régionale, échelle géographique pertinente et cadre naturel de coopération, la
Martinique ne peut être isolée de ce contexte et la mise en œuvre de la DCE doit intégrer les
contraintes de cette situation. Contraintes, qui impliquent non seulement l'ajustement des
normes, mais aussi la nécessaire coopération entre riverains, et l'interaction des facteurs
physiques et humains sur l'évolution de l'état écologique des eaux et des milieux.
Madeleine JOUYE de GRANDMAISON
Vice-Présidente du Conseil Régional
Présidente du Comité de Bassin de Martinique
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SOMMAIRE
SYNTHESE ET QUESTIONS IMPORTANTES
DU DISTRICT HYDROGRAPHIQUE DE LA MARTINIQUE
AVANT-PROPOS .................................................................................................................................... 3
P R É F A C E .......................................................................................................................................... 4
Partie 1 . S Y N T H E S E DE L’ETAT DES LIEUX DU DISTRICT
HYDROGRAPHIQUE DE LA MARTINIQUE .................................................... 9
P R É A M B U L E ................................................................................................................................. 10
1.
Les liens entre le SDAGE et la DCE......................................................................................... 13
1.1 Le SDAGE de la Martinique....................................................................................................................................13
1.2 La Directive Cadre sur l’Eau ..................................................................................................................................15
1.3 Le SDAGE et la Directive Cadre sur l’Eau .............................................................................................................15
2.
Le district hydrographique de la Martinique ......................................................................... 17
2.1 La ressource en eau de la Martinique .....................................................................................................................18
2.2 Le milieu littoral martiniquais .................................................................................................................................18
2.3 La gestion de l’eau en Martinique ...........................................................................................................................19
3.
Quel état des eaux en 2015 en Martinique ?............................................................................ 22
3.1 La démarche de l’état des lieux ..............................................................................................................................22
3.2 Les pressions des activités humaines en Martinique à l’horizon 2015 .................................................................24
Évolution de la démographie .............................................................................................................................24
L’occupation de l’espace ...................................................................................................................................26
Les transports.....................................................................................................................................................28
Les activités touristiques et de loisirs ................................................................................................................28
Les activités secondaires et tertiaires.................................................................................................................32
L’agriculture ......................................................................................................................................................32
3.3 Les incidences de l’évolution des activités humaines en Martinique à l’horizon 2015........................................34
Évolution de la démographie et le l’occupation de l’espace..............................................................................34
Les transports.....................................................................................................................................................35
Les activités touristiques et de loisirs ................................................................................................................35
Les activités secondaires et tertiaires.................................................................................................................36
Rejets et prélèvements liés à l’habitat, aux équipements et aux infrastructures, aux activités secondaires et
tertiaires......................................................................................................................................................................36
L’agriculture ......................................................................................................................................................36
3.4 L’état des eaux en 2015 en Martinique....................................................................................................................37
Les cours d’eau..................................................................................................................................................39
Les plans d’eau ..................................................................................................................................................42
Les eaux côtières ...............................................................................................................................................42
Les eaux de transition ........................................................................................................................................44
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Les eaux souterraines.........................................................................................................................................46
Les masses d’eau artificielles (MEA) et les masses d’eau fortement modifiées (MEFM) ................................48
4.
Les principaux enjeux dans le bassin Martinique .................................................................. 50
4.1 Les spécificités du bassin Martinique ......................................................................................................................50
4.2 Les principales questions importantes sur le bassin Martinique.............................................................................52
5.
La révision du SDAGE de la Martinique ................................................................................ 57
5.1 Les étapes du calendrier ..........................................................................................................................................57
5.2 Le programme de travail .........................................................................................................................................57
Partie 2 . DESCRIPTION DES QUESTIONS IMPORTANTES ............. 59
I.
LA
RECONQUÊTE
DE
LA
QUALITE
DE
L’EAU
ET
DES
ÉCOSYSTÈMES AQUATIQUES TERRESTRES........................................................................ 61
1. Réduire la pollution des eaux par les macropolluants ............................................................................... 61
2. Réduire la pollution des eaux par les nitrates .......................................................................................... 62
3. Maîtriser la pollution des eaux et des sols par les pesticides et prendre en compte le problème du chlordécone .... 63
4. Maîtriser la pollution des eaux par les substances dangereuses ................................................................... 65
5. Restaurer le fonctionnement et les équilibres biologiques des cours d’eau .................................................... 66
6. Garantir la préservation de la qualité de la ressource utilisée pour l’alimentation en eau potable ....................... 68
II. LA PRESERVATION DU LITTORAL..................................................................................... 70
1. Restaurer la qualité des eaux littorales et les écosystèmes marins ....................................................... 70
2. Sauvegarder l’écosystème côtier ...................................................................................................... 72
3. Reconquérir et sauvegarder les mangroves ....................................................................................... 73
4. Améliorer la gestion de la ressource halieutique ............................................................................... 75
III. LA GESTION COHERENTE DE LA RESSOURCE EAU................................................... 79
1. Décliner des orientations de gestion au niveau local (type SAGE, Contrat de Baie, …) ................................... 79
2. Mettre en œuvre le principe « pollueur – payeur » ................................................................................... 80
IV. LA GESTION DES RISQUES .................................................................................................. 83
1. Gérer les risques inondation et mouvement de terrain ............................................................................... 83
V. L’AMELIORATION DE LA CONNAISSANCE DES MILIEUX AQUATIQUES.............. 85
VI. LA DIMENSION SOCIALE ET CULTURELLE DE L’EAU ET DES
MILIEUX AQUATIQUES ............................................................................................................... 87
VII. L’EAU ET LA SANTE PUBLIQUE ....................................................................................... 90
VIII. L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT ET AU DEVELOPPEMENT DURABLE .. 91
IX. LA MISE EN ŒUVRE DES MOYENS FINANCIERS ET HUMAINS............................... 92
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Partie 1 . S Y N T H
E S E DE L’ETAT
DES LIEUX DU DISTRICT
HYDROGRAPHIQUE DE LA
MARTINIQUE
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PRÉAMBULE
La Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil, adoptée le 23 octobre 2000 (date
d'entrée en vigueur), établit un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau.
Elle a été publiée au Journal Officiel des Communautés européennes le 22 décembre 2000
(directive 2000/60/CE), et transcrite en droit français par la loi n° 2004-338 du 21 avril 2004.
Son champ d’action s’étend à la gestion et la protection des eaux intérieures de surface, de
transition, côtières et souterraines. Elle a pour objectif de retrouver le « bon état écologique »
des eaux de surface (cours d’eau, lacs, eaux de transition, eaux côtières) et souterraines d'ici 2015
(sauf dérogation).
Elle fixe comme principales échéances, dans chacun des districts hydrographiques :
ƒ
L'élaboration d'un état des lieux d'ici fin 2004,
ƒ
L'élaboration d'un plan de gestion d'ici 2009 ; il fixera notamment les objectifs à atteindre
pour 2015. En France, les plans de gestion pourront s'appuyer sur les SDAGE (Schéma
Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux),
ƒ
L'élaboration d'un programme de mesures, à définir d'ici 2009, permettant d’atteindre ces
objectifs.
La première échéance opérationnelle est donc l’analyse d'ensemble du district, sous forme d'un
état des lieux balayant plusieurs aspects :
ƒ
La caractérisation du district hydrographique : une description des milieux aquatiques,
une analyse des impacts des activités humaines, une analyse économique des utilisations de
l'eau, une première identification des masses d’eau risquant de ne pas atteindre l’objectif de
bon état en 2015, une identification prévisionnelle des « masses d'eau fortement
modifiées ».
ƒ
La publication du registre des zones protégées : la récapitulation de toutes les zones
protégées existantes en application d’une législation communautaire, l’identification des
points de captage pour l’alimentation en eau potable desservant une population de plus de
50 personnes.
Cette analyse doit être achevée fin 2004 pour l'ensemble des districts.
La directive demande d’assurer une participation active des acteurs de l’eau et du public à
l’élaboration du plan de gestion. Dans ce but, elle prévoit, en particulier, la consultation du public
sur :
ƒ
ƒ
ƒ
Le programme de travail,
L’identification des questions importantes qui se posent pour la gestion de l’eau dans le
district,
Le projet de plan de gestion.
Ainsi, trois phases de consultations du public sont prévues afin que le plan de gestion prenne en
compte les préoccupations et les avis des citoyens, des usagers de l’eau et des partenaires de la
gestion de l’eau.
…/…
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 10
L’élaboration, d’ici 2009, d’un plan de gestion, conduit à réviser les SDAGE en vigueur en
intégrant les exigences de cette directive cadre (obligations de résultat, information du public,
analyse économique, …) et les nouveaux concepts qu’elle introduit (masse d’eau, masse d’eau
artificielle ou fortement modifiée, état écologique…).
Le présent document, qui constitue un diagnostic d’ensemble du bassin et met en évidence les
problèmes principaux sur la base de l’état des lieux et du bilan du schéma directeur
d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) approuvé en 2002. Il s’appuie sur le dernier état
d’avancement du SDAGE de la Martinique (2003) et sur l’Etat des lieux du district
hydrographique de la Martinique qui doit être adopté en décembre 2004 par le Comité de Bassin.
L’objectif est de recueillir toutes les informations utiles pour orienter et mettre en œuvre une
politique de l’eau plus efficace et mieux partagée. Elles constituent une base importante pour
l’élaboration du futur programme d’actions.
Ce document est destiné à recueillir vos avis, observations et propositions sur :
ƒ
Les grands enjeux auxquels le SDAGE de la Martinique devra répondre pour atteindre un
bon état des eaux et des milieux aquatiques à l’horizon 2015,
ƒ
Le programme et le calendrier de travail pour la révision du schéma directeur
d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) du district hydrographique de la
Martinique dans le nouveau cadre de la politique européenne pour l’eau.
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Synthèse. Questions Importantes
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Vos observations peuvent être transmises aux adresses suivantes :
Comité de Bassin de la Martinique
Secrétariat Technique du Comité de Bassin
DIREN de la Martinique
Immeuble Massal
4, Boulevard de Verdun
97200 Fort-de-France
« : 05 96 71 30 05
¬: 05 96 71 25 00
¤: [email protected]
Comité de Bassin de la Martinique
Hôtel de Région
Rue Gaston Deferre
97200 Fort-de-France
« : 05 59 63 00
¬: 05 96 72 68 10
¤: [email protected]
Office Départemental de l’Eau
de la Martinique
7, avenue Condorcet - B.P. 32
97201 Fort-de-France cedex
«: 05 96 48 47 20
¬ : 05 96 63 23 67
¤ : [email protected]
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1. Les liens entre le SDAGE et la DCE
1.1
Le SDAGE de la Martinique
Depuis 1996, les grandes orientations de la gestion de l’eau en France sont formalisées dans
chaque grand bassin hydrographique par un schéma directeur d’aménagement et de gestion des
eaux (SDAGE), élaboré par le Comité de Bassin.
Le SDAGE de la Martinique a été approuvé par arrêté préfectoral le 7 août 2002.
Les principales conclusions du diagnostic réalisé dans le cadre du SDAGE ont été les suivantes :
x
x
x
x
x
x
x
Une ressource suffisante mais mal répartie dans le temps et dans l’espace,
Des usages concurrentiels,
Des réseaux et équipements défaillants pour l’AEP et l’assainissement,
Des sources de pollution multiples et importantes,
Une ressource insuffisamment protégée,
Une desserte en eau non sécurisée face aux risques naturels,
Des milieux naturels menacés…
Sur la base du diagnostic, 5 orientations fondamentales pour la gestion de l’eau et des milieux
aquatiques ont alors été définies et se déclinent sous la forme de 21 objectifs :
ƒ
La ressource et les usagers : « Prendre en compte la sécurisation, la régularisation et la
diversification de la ressource pour répondre aux besoins sans porter atteinte aux milieux,
avec le souci d’un développement durable »
x Inciter systématiquement à un usage économe de l’eau
x Respecter les milieux aquatiques vis à vis des prélèvements
x Mieux connaître et suivre les eaux superficielles
x Diversifier la ressource (notamment en mobilisant les eaux souterraines)
x Réguler la ressource à l’échelle des bassins versants
x Développer un système cohérent d’utilisation de la ressource
ƒ
La qualité des eaux et la santé publique : « Améliorer la qualité des eaux dans un souci de
santé publique, de qualité de vie et de sauvegarde de la vie aquatique »
x Définir des objectifs de qualité pour chaque cours d’eau
x Intensifier la lutte contre les pollutions domestiques
x Réduire les pollutions industrielles
x Développer la lutte contre les pollutions agricoles
x Eliminer les pollutions issues des décharges
x Initier un traitement des pollutions issues des eaux pluviales
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 13
ƒ
La gestion des milieux aquatiques en termes de reconquête et de protection : Sauvegarder,
valoriser, restaurer et entretenir les milieux aquatiques terrestres, littoraux et marins
x Améliorer la connaissance des milieux
x Valoriser les milieux aquatiques terrestres par des usages appropriés et respectueux de leur
qualité
x Développer une gestion raisonnée de la ressource maritime
x Restaurer et entretenir les milieux aquatiques terrestres et côtiers de façon cohérente et en
tenant compte de l’interdépendance des différents écosystèmes
ƒ
La prévention des risques par la prise en compte globale du bassin versant : Améliorer la
prévention et la gestion collective de risques au sein d’une approche globale par bassin
versant
x Raisonner à l’échelle du bassin versant par des approches globales pour la planification de
l’usage des sols
x Agir de manière préventive (règles d’urbanisme permettant de prévenir le risque et de
recommandations sur l’usage des sols, gestion de l’alerte et des crises, évolution des
mentalités)
x Développer la protection des zones équipées (protections, entretien des cours d’eau)
ƒ
L’organisation de la gestion et la définition d’outils adaptés : Structurer et coordonner la
gestion de la politique de l’eau et des données relatives à l’eau
x Une gestion globale de l’eau (la sensibilisation, l’éducation des publics, le développement
des conditions institutionnelles, réglementaires et financières)
x Constituer un mémoire de l’eau en matière de collecte de données sous forme d’un
« observatoire »
x Renforcer la police de l’eau et des milieux
x Organiser au mieux l’exploitation et la distribution de la ressource pour la satisfaction des
usagers
La mise en œuvre du SDAGE est suivie par le Comité de Bassin au travers d’indicateurs qui
constituent le « tableau de bord du SDAGE ». Le Comité de Bassin s’appuie sur l’Office
Départemental de l’Eau (ODE) qui facilite les diverses actions d’intérêt commun dans le domaine
de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques et sur la Direction Régionale de l’Environnement
(DIREN) qui assure son secrétariat technique.
Le tableau de bord a pour vocation de rendre compte de l’état d’avancement des dispositions du
SDAGE et de leurs effets sur les milieux aquatiques et la ressource en eau. Il doit être mis à jour
tous les deux ans. La définition des indicateurs ainsi qu’un rapport d’avancement des principales
mesures du SDAGE de la Martinique ont été réalisés en 2004.
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Synthèse. Questions Importantes
page 14
1.2
La Directive Cadre sur l’Eau
La Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil, adoptée le 23 octobre 2000 (date
d'entrée en vigueur), établit un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau.
La directive cadre sur l’eau (DCE) fixe des objectifs, des calendriers et des méthodes de travail
communs pour les 25 Etats membres de l’Europe.
Elle introduit quatre innovations majeures dans la politique de l’eau :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
1.3
Une place centrale de la protection des écosystèmes dans la gestion de l’eau,
Une logique de résultats : atteindre le bon état des eaux et des milieux aquatiques d’ici
2015 et en arrêter leur dégradation,
La participation de tous les acteurs à la politique de l’eau ; l’information et la consultation
du public,
La transparence sur les coûts des services liés à l’utilisation de l’eau et à la réparation des
dommages à l’environnement.
Le SDAGE et la Directive Cadre sur l’Eau
Dans le cadre de la directive, l’élaboration, d’ici 2009, d’un plan de gestion, conduit à réviser
les SDAGE en vigueur en intégrant les exigences de cette directive cadre (obligations de résultat,
information du public, analyse économique, …) et les nouveaux concepts qu’elle introduit (masse
d’eau, masse d’eau artificielle ou fortement modifiée, état écologique…).
Jusqu’à leur révision, les SDAGE actuels restent la référence juridique. Le document couvre, et
continuera à couvrir, un domaine plus large que celui prévu par la directive (prévention des risques
d’inondations, extraction de granulats, sécurité de l’alimentation en eau potable, …).
La directive cadre et la délimitation des masses d’eau ne remettent pas en cause les politiques de
gestion de l’eau à l’échelle de bassin versant de type SAGE ou contrat de milieu (Contrat de Baie,
Contrat de rivière, …). Les masses d’eau ne sont pas définies pour constituer des périmètres de
gestion des milieux aquatiques. Elles constituent uniquement la maille d’analyse de l’atteinte ou
non des objectifs environnementaux prescrits par la directive.
Les SAGE et les contrats de milieux constitueront donc encore le niveau pertinent pour mener une
politique de l’eau à l’échelle d’un bassin versant. Les objectifs qui seront fixés devront toutefois
s’insérer dans le cadre fixé par la directive.
Les questions importantes, le programme et le calendrier de travail soulignent les enjeux
auxquels le SDAGE révisé devra répondre pour atteindre les objectifs de la directive cadre d’ici
2015 et les étapes de la démarche.
Les observations recueillies pendant la phase de consultation permettront d’orienter précisément le
travail de révision du SDAGE.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 15
LES LIENS ENTRE LA DCE ET LE SDAGE
DCE
SDAGE 2002
OBJECTIFS 2015
5 ORIENTATIONS FONDAMENTALES
ƒ Bon état écologique et chimique des masses
d’eau de surface
ƒ La ressource et les usagers :
o Sécurisation de la ressource
o Régularisation de la ressource
ƒ Bon potentiel écologique et le bon état
chimique des masses d’eau de surface
artificielles ou fortement modifiées
o Diversification de la ressource (eaux souterraines)
o Utilisation cohérente de la ressource
ƒ Améliorer la qualité des eaux et la santé publique :
ƒ Bon état chimique des masses d’eau
souterraines et un équilibre entre les
captages et le renouvellement des eaux
o Objectifs de qualité
o Lutte contre les pollutions
ƒ La reconquête et la protection des milieux aquatiques:
o Gestion raisonnée
AUTRES OBJECTIFS ENVIRONNEMENTAUX
o Sauvegarder, valoriser, restaurer et entretenir les
milieux aquatiques
o Améliorer la connaissance
ƒ Non détérioration de l’état de toutes les
masses d’eau
ƒ La prévention des risques :
o Approche globale par bassin versant
o Prévention et protection
ƒ Zones protégées
ƒ L’organisation de la gestion et des données :
o Structurer
o Coordonner
Etat des lieux 2004
Etat d’avancement du SDAGE
Questions importantes du district
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
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2. Le district hydrographique de la Martinique
La Martinique se situe dans l’archipel des Caraïbes, à 7 000 km de la France métropolitaine, et 120
km de la Guadeloupe. L’île couvre une superficie de 1 128 km², ce qui en fait un district de petite
taille, marqué toutefois par une grande diversité sur les plans des reliefs, de l’hydrographie et des
paysages.
Le département est divisée en 4 arrondissements (cf., Carte 1) : Fort-de-France, le Marin, la
Trinité et Saint-Pierre, créé en mai 1995.
Carte 1. LES ARRONDISSEMENTS ET COMMUNES DE LA MARTINIQUE
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 17
2.1
La ressource en eau de la Martinique
Les ressources en eau de la Martinique sont abondantes mais leur répartition dans l’espace (entre
le Nord et le Sud) et dans le temps (entre la saison des pluies « l’hivernage » et la saison sèche « le
Carême ») fait que cette eau n’est pas toujours correctement mobilisée en fonction des besoins.
La grande diversité topographique de l’île influe fortement sur le climat. Les pluies sont surtout
concentrées sur le Nord où le relief est très accentué. S'il tombe 2 milliards de m3 d'eau chaque
année, cette pluie est surtout concentrée pendant l'hivernage.
La faiblesse de la pluviométrie en période de carême constitue l’aspect critique du climat local visà-vis de la ressource en eau.
L’île compte 70 cours d’eau principaux, un abondant réseau hydrographique dont environ la
moitié est pérenne.
Les bassins versants sont de taille modeste (< 15 km2), excepté ceux alimentant la Rivière Capot,
la Lézarde (le plus important avec 116 Km2), la Rivière Salée et la Rivière Pilote.
L'essentiel de la ressource est concentré sur seulement 6-7 bassins :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
la Lézarde (116 Km2)
la Capot (57 Km2)
le Lorrain (35 Km2)
le Galion (37 Km2)
la Rivière Salée (36 Km2)
la Rivière Pilote (35 Km2)
la Roxelane (20 Km2).
On distingue entre le Nord et le Sud :
Les rivières du Nord : de type « rivière de montagne » : de taille importante, elles
coulent dans des vallées encaissées, ce qui génère un écoulement torrentiel de forte
énergie. Leur capacité de réserve induit des étiages soutenus. Les plus importantes sont la
Capot, la rivière du Galion.
Les rivières du Sud : de type « rivière de plaine et de mangrove » : les bassins versants
sont moins allongés et les vallées s'élargissent. Le relief est plus doux et les pentes plus
faibles (< 35 ‰). Ces rivières connaissent des étiages rapides du fait du climat et du relief
aggravés par la nature du sol (sols argileux) et par la faiblesse des réserves souterraines.
Les plus importantes sont la rivière Salée et la rivière Pilote.
La Lézarde : elle possède à la fois les caractéristiques des rivières du Nord et du Sud.
2.2
Le milieu littoral martiniquais
Le milieu littoral martiniquais est caractérisé par une grande diversité :
Une côte au vent dont la moitié Nord peu découpée est battue par la houle atlantique alors
que la partie Sud très découpée est protégée par une barrière récifale et des récifs
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 18
frangeants,
Une côte abritée sous le vent dont la moitié Nord plonge verticalement dans une mer
profonde ; elle est peu découpée alors que le Sud offre une vaste baie présentant de
nombreux hauts fonds et bordée de zones marécageuses,
Une côte méridionale peu exposée et relativement découpée partiellement protégée par
une plate-forme immergée à -10 mètres environ.
Le plateau continental est très peu développé. Il s’étend essentiellement côté atlantique et forme
une vaste plate-forme au Nord de la presqu’île de la Caravelle (cf., Carte 2).
Ces conditions physiques offrent à la Martinique une diversité de biotopes favorisant l’installation
d’écosystèmes littoraux complexes et d’une grande richesse.
Carte 2. BATHYMETRIE DE LA MARTINIQUE
2.3
La gestion de l’eau en Martinique
La Martinique est un département français depuis 1946 (loi du 19 mars) ; l’un des quatre
départements d’Outre-Mer (DOM), avec la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion. Elle a été érigée
en région depuis par la loi du 31/12/1982. Ceci se traduit par un doublement des institutions
(Conseil Général et Conseil Régional) et par la présence d’administrations de l’Etat assurant à la
fois les missions dévolues au niveau départemental et au niveau régional en France métropolitaine.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 19
La mise en œuvre d’une vraie politique de l’eau est récente. La loi sur l’eau de 1964 ne concernait
pas les départements d’Outre Mer (DOM).
En application de la loi de 1992, un Comité de Bassin de Martinique a été mis en place en 1996. Il
est composé de 33 membres : 8 représentants de l’Etat, 12 représentants des collectivités locales et
territoriales, 9 représentants des usagers et 4 experts désignés par le préfet. Il est consulté sur
toutes les grandes questions se rapportant à la gestion de l'eau en Martinique.
Entre 1997 et 2002, le Comité de Bassin a élaboré le Schéma Directeur d’Aménagement et de
Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) de la Martinique, outil de gestion et de planification de la ressource
en eau. Ce dernier a été adopté le 2 juillet 2002 et approuvé par le Préfet de Région par arrêté du
7 août 2002. Le Comité de Bassin suit la mise en œuvre du SDAGE au travers d’indicateurs qui
constituent le « tableau de bord du SDAGE ». Il a pour vocation de rendre compte de l’état
d’avancement des dispositions du SDAGE et de leurs effets sur les milieux aquatiques.
Un Office Départemental de l’Eau (ODE) a été institué dans chaque département d’Outre-Mer
par la Loi d’Orientation Outre-Mer (LOOM, décembre 2000 : article 54 modifié par la loi
programme de juillet 2003) et créé le 10 juillet 2002. Son fonctionnement est précisé dans le décret
n° 2001-1324 du 28 décembre 2001 relatif aux offices de l’eau des départements d’Outre-Mer.
Cet établissement administratif public local a un certain nombre de missions destinées à répondre
aux exigences liées à la mise en œuvre opérationnelle du SDAGE.
«En liaison avec le Comité de Bassin, et conformément aux principes de gestion des ressources et
des milieux naturels définis à l’article L200-1 du code rural, l’Office de l’Eau est chargé de
faciliter les diverses actions d’intérêt commun dans le domaine de la gestion de l’eau et des
milieux aquatiques ». Il exerce différentes missions : étude et suivi des ressources en eau, des
milieux aquatiques et littoraux et de leurs usages ; conseil et assistance technique aux maîtres
d’ouvrage ; formation et information dans le domaine de la gestion de l’eau et des milieux
aquatiques.
Sur proposition du Comité de Bassin, il peut également assurer la programmation et le
financement d’actions et de travaux.
L’Etat a un rôle limité depuis les lois de décentralisation :
ƒ
Au niveau du gouvernement : négociation d’accords internationaux (directives, règlements,
normes, …) et instauration des règlements nationaux,
ƒ
Au niveau des services départementaux et régionaux : police des eaux, contrôle de la
salubrité et de la sécurité publique.
Ces compétences sont réparties entre les services de la :
Direction de l’Agriculture et de la Forêt (DAF),
Direction Départementale de l’Équipement (DDE),
Direction de la Santé et du Développement Social (DSDS), (ex-DDASS),
Direction Régionale des Affaires Maritimes (DRAFMAR),
Direction des Services Vétérinaires (DSV),
Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE),
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 20
Direction Régionale de l’Environnement (DIREN),
Mission InterServices de l’Eau (MISE)
Les collectivités locales ont en charge les services d’eau potable et d’assainissement. Les
collectivités territoriales interviennent dans les domaines de l’eau potable, de l’assainissement et
de l’irrigation par le biais d’un financement des investissements, la maîtrise d’ouvrage (usine de
traitement, périmètre irrigué, réseaux de mesure et de suivi, …), le conseil, le financement de
travaux et d’études diverses (schémas, …).
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 21
3. Quel état des eaux en 2015 en Martinique ?
La Martinique se situe dans l’archipel des Caraïbes, à 7 000 km de la France métropolitaine, et
120 km de la Guadeloupe.
L’île couvre une superficie de 1 128 km², ce qui en fait un district de petite taille, marqué toutefois
par une grande diversité sur les plans des reliefs, de l’hydrographie et des paysages.
3.1
La démarche de l’état des lieux
La première échéance opérationnelle de la directive européenne est l’analyse d'ensemble du
district, sous forme d'un état des lieux balayant plusieurs aspects :
y
y
y
y
Une description des milieux aquatiques,
Une analyse des pressions et des impacts des activités humaines,
Une première identification des masses d’eau risquant de ne pas atteindre
l’objectif de bon état en 2015 ; une identification prévisionnelle des « masses
d'eau artificielles » et des « masses d’eau fortement modifiées »,
Une analyse économique des utilisations de l'eau faisant notamment état des
modalités d'application du principe de récupération des coûts des services liés à
l'utilisation de l'eau, y compris les coûts pour l'environnement et les ressources
(article 9).
Au terme de l’analyse, les masses d’eau sont provisoirement réparties en trois classes :
En « NON Risque de Non Atteinte du Bon Etat Ecologique – Non RNABE » ou « Respect
des objectifs » : masses d’eau qui devraient respecter les objectifs de la directive, avec les
programmes d’actions actuels ou prévus,
En « Doute » : masses d’eau pour lesquelles existe une incertitude, soit du fait d’un
manque de données, soit du fait d’une méconnaissance des phénomènes physiques,
En « Risque de Non Atteinte du Bon Etat Ecologique – RNABE » : masses d’eau qui
risquent de ne pas atteindre le bon état écologique en 2015. Elles nécessiteront un délai ou
des actions supplémentaires pour respecter les objectifs de la directive (« Délai/Actions »).
Le classement d’une masse d’eau comme nécessitant un délai ou des actions supplémentaires pour
respecter les objectifs de la directive aura les conséquences suivantes :
y
Renforcement des réseaux de surveillance de l’état des milieux,
y
Caractérisation plus poussée des masses d’eau,
y
Programmes d’actions supplémentaires ou alternatives, s’ajoutant aux actions en cours ou
prévues, à définir pour atteindre les objectifs en 2015, à moins que des dérogations ne
puissent être justifiées (report de délai, définition d’un objectif moins contraignant).
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 22
Carte 3. EVOLUTION DE LA DEMOGRAPHIE ET DES RESIDENCES PRINCIPALES EN
MARTINIQUE
Population par commune en 1999
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 23
Le SDAGE révisé comprendra un résumé de ces programmes d’actions (dits « programmes de
mesures » dans la directive cadre).
Les masses d’eau classées en « doute » devront également faire l’objet d’une surveillance et d’une
caractérisation plus poussée afin de pouvoir être reclassées dans l’une ou l’autre des autres
catégories.
L’échelle des masses d’eau retenue doit donc permettre la mise en place de stations représentatives
de la masse d’eau considérée pour le contrôle de surveillance prévu par la directive. En outre,
l’emprise spatiale de chaque masse d’eau doit être compatible avec une échelle de gestion
opérationnelle à l’intérieur de chaque district hydrographique.
Dans le cas où une masse d’eau de surface (rivière, lacs, eaux de transition, eaux côtières), par
suite d’altérations physiques dues à des activités humaines, est fondamentalement modifiée quant à
son caractère, elle est classée provisoirement en « masse d’eau fortement modifiée » – MEFM.
Une masse d’eau de surface créée par l’activité humaine (aucune préexistence) est classée comme
« masse d’eau artificielle » – MEA.
3.2
Les pressions des activités humaines en Martinique à
l’horizon 2015
Évolution de la démographie
La Martinique comptait 381 000 habitants au recensement de 1999 (cf., Carte 3). Elle est la plus
petite région du territoire français par sa superficie mais se caractérise par une utilisation
intensive de l’espace. En effet, avec une densité moyenne de 338 habitants par km², la région de la
Martinique est la plus dense de France après la région Ile-de-France (cf., Tableau 1).
Au niveau départemental, la Martinique se situe au 11ème rang derrière les sept départements de
l’Ile-de-France et les trois départements des plus grandes métropoles régionales françaises - le
Rhône (485 hab./km²), le Nord (445 hab./km²) et les Bouches-du-Rhône (361 hab./km²) -, avant la
Réunion (281 hab./km²) et la Guadeloupe (249 hab./km²).
Tableau 1. La densité de la population en Martinique (recensement 1999)
Martinique
Nombre de communes
Population
Superficie (km2)
Densité (hab./km2)
Antilles-Guyane
France
34
90
36 680
381 427
961 136
60 186 184
1 128
86 365
632 934
338
11
95
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 24
Carte 4. EVOLUTION DE LA DEMOGRAPHIE ET DES RESIDENCES PRINCIPALES EN
MARTINIQUE
Taux d’évolution de la population entre les recensements de 1982 et 1999
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 25
Cette forte densité se traduit par une pression importante sur l’environnement (urbanisation,
assainissement, prélèvements, …).
En 2015, la population résidente de la Martinique devrait avoir augmenté de plus de 4 à près de
11%. Cette population devrait être significativement plus âgée, ce qui va se traduire par des
évolutions en termes de besoins et de mobilité.
Cette augmentation de la population va se traduire par une augmentation du besoin en logement,
amplifié par le phénomène de décohabitation. Le Schéma d’Aménagement Régional (SAR) table
sur un ralentissement de la décohabitation, le nombre moyen de personnes par résidence principale
plafonnant à 3 en 2015 (contre 3,3 en 1990), or ce chiffre est déjà de 2,9 en 1999 (contre 2,4, en
France).
L’occupation de l’espace
Si les tendances des vingt dernières années se poursuivent, Fort-de-France devrait voir sa
population diminuer ou au mieux se stabiliser ; évolution compensée par la croissance des autres
communes de l’agglomération Centre, certaines connaissant une croissance démographique
importante (+1,3% par an entre 90 et 99, pour Saint-Joseph) (cf., Cartes 3 et 4). La progression de
la zone urbaine se poursuit en direction de l’Est et du Sud le long de la RN 1 et de la RN 5 ;
elle atteint maintenant Ducos, Rivière-Salée, Le Robert ou Case-Pilote.
Ce sont toutes les communes du Centre-Atlantique, Sud-Atlantique, et surtout Sud-Caraïbe
qui ont connu une croissance importante ; alors même que ce sont les régions qui accueillent
la plus grande part des touristes de séjour (cf., Figure 1).
Par ailleurs, si en Nord-Caraïbe la population a augmenté de façon nettement plus modérée, la
population résidente du Nord-Atlantique a diminué (cf., Carte 5).
Figure 1. Évolution de la part de la population par régions du SAR
13.3%
12.8%
Sud-A tlantique
1999%
1982%
14.7%
Sud-Caraïbe
11.1%
17.0%
16.2%
Centre-A tlantique
No rd-A tlantique
5.3%
6.2%
No rd-Caraïbe
6.2%
6.4%
43.6%
A gglo mératio n Centre
47.3%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 26
Carte 5. EVOLUTION DE LA DEMOGRAPHIE ET DES RESIDENCES PRINCIPALES EN
MARTINIQUE
Taux d’évolution du nombre de résidences principales entre 1982 et 1999
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 27
Ces évolutions se traduisent par des augmentations très importantes du nombre de logements, en
particulier dans le Sud-Caraïbe. Si l’on ajoute les effets du développement du tourisme, entre 1982
et 1999, le parc de logements a plus que doublé aux Trois Ilets (+102%), au Diamant (+114%), à
Rivière Salée (+130%) et à Ste Luce (+134%).
Les implantations d’entreprises, les équipements et les infrastructures se sont aussi développées le
long des mêmes axes et sur les mêmes territoires, au détriment des espaces agricoles et naturels.
Les transports
Les déplacements à la Martinique se font majoritairement par la voie routière, et du fait de la
faiblesse des transports en commun, les déplacements de voyageurs se font principalement en
voiture particulière. L’équipement en voiture des ménages est toutefois plus faible qu’en France
métropolitaine, les possibilités d’accroissement sont réelles.
En 2000, 64% des ménages martiniquais disposaient au moins d’une voiture, avec des disparités
fortes. Le nombre de véhicules par ménage était en moyenne de 0,9. Pour la France métropolitaine,
ces chiffres sont respectivement de 75% et 1.
Sur le périmètre de l’espace Sud, l’essentiel du trafic, et donc des difficultés de circulation, est
concentré sur le tronçon de la RN5 situé entre l’échangeur des Trois Ilets et celui de Carrère.
L'axe RN2 est également engorgé aux heures de pointe, notamment par les camions desservants les
carrières qui induisent une gêne forte pour les autres usagers de la route, et des nuisances très
importantes pour les riverains des bourgs traversés (bruit, vibrations, poussière, pollution de l'air).
Une alternative a été évoquée à plusieurs reprises : le transport maritime des personnes, mais aussi
des matériaux de carrière.
Dans le proche futur la situation ne devrait pas s’améliorer.
Les activités touristiques et de loisirs
Le secteur du tourisme constitue un des pôles d’activité majeurs du secteur marchand dans le
département après le commerce et l’agriculture (cf., Cartes 6 et 7). Faisant suite à une période de
forte croissance, la crise de 1998 a donné un coup de frein au développement du tourisme
martiniquais touchant tout particulièrement le tourisme de croisière (cf., Figure 2). Dans ce
contexte, la stratégie développée dans le Schéma Directeur d’Aménagement Touristique (SDAT)
doit être révisée pour une mise en œuvre rapide.
Notons que les formes de tourisme se diversifient et sont de ce fait moins facilement
appréhendables par les outils statistiques classiques. Le tourisme intérieur et les loisirs se
développent de façon importante à la Martinique, liés tant aux eaux et autres ressources
touristiques de l’intérieur qu’à la mer.
Dans la continuité du SAR et du Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM), le SDAT prévoit,
entre autres, un rééquilibrage entre les faces atlantique et caraïbe, et entre le Nord et le Sud ; une
maîtrise des lieux d’implantation des activités touristique. Tout ceci, dans un souci de
préservation du littoral et dans une optique de diversification de l’offre.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 28
Carte 6. FREQUENTATION TOURISTIQUE EN MARTINIQUE
Taux de fréquentation touristique (%)
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
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Carte 7. LE TOURISME RESIDANT EN MARTINIQUE
Part de la population touristique résidente par commune (%)
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 30
Carte 8. ACTIVITES INDUSTRIELLES EN MARTINIQUE
(DIREN)
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 31
Figure 2. Evolution de la fréquentation touristique en Martinique entre 1998 et 2003
2003
2002
200 847
2001
202 421
2000
1999
39 777
458 103
268 542
47 725
446 689
45 757
460 383
549 000
444 900
-
200 000
Cro isiéristes
Séjo urs à terre
43 000
564 303
339 086
1998
44 825
526 290
290 097
400 000
600 000
800 000
44 000
1000 000
1200 000
P laisanciers
Les activités secondaires et tertiaires
Les activités économiques, en général, continuent à se concentrer dans l’agglomération-Centre et
dans sa périphérie, dans des dynamiques assez similaires à l’habitat. Si l’agglomération foyalaise
continue à accueillir la majorité des entreprises et des effectifs de salariés d’entreprises, son poids
relatif diminue au profit des régions du Sud (Atlantique et Caraïbe) (cf., Carte 8).
Très peu d’entreprises s’implantent en zones d’activités. Les zones d’activités économiques
existantes sont relativement vieilles, et nécessitent une extension, une modernisation et une
meilleure intégration au plan environnemental (adaptation et modernisation des réseaux
d’assainissement, liaisons inter-zones à améliorer...).
Faute de redevances, il est difficile de connaître les efforts que font les entreprises dans le domaine
de l’eau et de l’assainissement.
L’agriculture
Sur une longue période, l’agriculture martiniquaise connaît un déclin tant du nombre
d’exploitations que de la surface agricole utilisée. Même si elle présente des atouts spécifiques liés
à la qualité des sols volcaniques, au climat tropical et à la variété des situations géo-climatiques,
l’agriculture martiniquaise tend à cumuler des contraintes et des handicaps semblables à des
départements de France métropolitaine, et d’autres spécifiques au contexte insulaire et tropical.
A des phénomènes relevant de tendances lourdes (coûts de production élevés, problèmes
d’accessibilité, de mécanisation et de morcellement des parcelles, densité élevée et une pression
foncière très forte, conditions climatiques, …), il faut ajouter des incertitudes fortes concernant
deux productions majeures (le sucre et surtout la banane).
Dans l’agglomération-Centre, le Lamentin et Saint-Joseph gardent une agriculture active,
alors que Fort-de-France et Schœlcher voient leur secteur agricole devenir marginal (cf., Carte
9).
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 32
Carte 9. ACTIVITES AGRICOLES EN MARTINIQUE
Cultures et élevages (DIREN)
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 33
Au niveau du secteur Sud, entre 1989 et 2000, trois communes renforçaient leur vocation agricole
(Rivière-Salée, Le François et le Vauclin), les autres enregistraient un net recul. Une large part du
cheptel martiniquais est située dans le Sud du département. Plus de 58% des bovins (en particulier,
Rivière-Salée), plus de 65% des ovins (en particulier, Sainte-Anne et Le Vauclin) et 68% des
volailles (Le François) sont élevés sur le territoire de la Communauté de l’Espace Sud de la
Martinique (CESM). Les élevages de volailles ont connu une expansion très importante.
Le Nord du département reste un territoire agricole : canne à sucre, bananes et élevages, surtout
porcins. Toutefois, le Nord-Caraïbe et le Centre-Atlantique (qui acquièrent une image périurbaine) ont vu leur Surface Agricole Utile (SAU) diminuer de façon importante (ainsi, les
élevages porcins hors-sols se développent dans le Centre-Atlantique), alors que celle du NordAtlantique augmente légèrement.
3.3
Les incidences de l’évolution des activités humaines en
Martinique à l’horizon 2015
Évolution de la démographie et le l’occupation de l’espace
Le déplacement de la population et des activités vers le Sud, alors que les ressources en eau sont
majoritairement au Nord, va se traduire par des coûts de transport de l’eau et des risques de
pénurie plus importants. Des investissements importants doivent être réalisés pour viabiliser les
terrains.
Cette urbanisation se fait aussi de manière diffuse dans des zones accidentées qui peuvent
difficilement être connectées à un réseau d’eau et d’assainissement ; parfois, l’assainissement
autonome n’est pas non plus une solution du fait de la nature des sols et/ou de la taille des
parcelles. Les effluents sont alors rejetés dans le milieu naturel, dans des parties du territoire
jusque là relativement préservées. In fine, une bonne partie des nouveaux rejets débouche dans la
baie de Fort-de-France.
La péri urbanisation se traduit aussi, dans les secteurs concernés, par une augmentation du
ruissellement pluvial, chargé en pollutions diverses. Elle induit une augmentation très importante
du nombre de kilomètres motorisés parcourus et des points de congestion sur le réseau routier,
avec là aussi des impacts difficiles à chiffrer, mais réels. Ces questions sont abordées plus loin.
L’atteinte des objectifs de « bonne qualité des eaux » va se jouer en bonne partie dans la
rapidité et l’efficacité d’application des différentes mesures.
Le Schéma d’Aménagement Régional (SAR) et le Schéma de Mise en Valeur de la Mer (SMVM)
définissent le cadre des grandes options d’aménagement : favoriser un développement qui ne se
réalise plus par essaimage dans les communes limitrophes et par l’habitat diffus, mais par une
reconquête des centres-villes et des bourgs et une véritable prise en compte de la protection et de
l’amélioration de l’environnement ; favoriser un rééquilibrage entre les régions ; protéger le
littoral,…. Ces orientations doivent être concrétisées et rendues opérationnelles, à travers
différentes procédures, en particulier, le Plan de Développement Urbain (PDU) de la Communauté
d’Agglomération du Centre de la Martinique (CACEM), les Schémas de Cohérence Territoriale
(SCOT) en préparation et les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU).
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 34
L’approbation de PPR (Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles) sur les portions de
territoire concernées, en particulier en zone inondable, permet à la fois de maintenir un espace non
urbanisé sur les rives des cours d’eau, mais par ailleurs contribue à tendre le marché foncier.
Les transports
Aux pollutions directes des transports routiers (surtout de l’air), il faut ajouter celles générées par
le raffinage. Le coût environnemental de plusieurs heures d’embouteillages sur des dizaines de
kilomètres est donc réel. Seule une fraction des polluants se retrouve dans l’eau, mais leur impact
est loin d’être négligeable. Il s’agit, en particulier, de micropolluants hautement toxiques issus de
plus de 100 000 véhicules/jour qui se retrouvent dans les sédiments ou dissous, notamment dans la
mangrove de Fort-de-France.
Plusieurs mesures sont prévues dans le cadre du DOCument Unique de Programmation
(DOCUP), dont la création d’un transport en commun en site propre. Le Plan de Déplacements
Urbains (PDU) de la CACEM propose une approche globale au niveau de l’agglomération-Centre ;
la première action vise à traduire les objectifs du PDU en principes d’urbanisme intégrables dans le
SCOT et les PLU. D’autres mesures visent une meilleure intégration environnementale des
transports. Une action prévoit le développement de navettes maritimes, avec, entre autres, la mise
en place de conditions d’accueil dans les communes de Schœlcher, Fort-de-France et du Lamentin.
Les activités touristiques et de loisirs
A priori les impacts du tourisme vont être plus faibles compte tenu des orientations du SARSMVM et du SDAT. Toutefois, il existe un risque de moins grande rigueur dans l’application des
contraintes environnementales, telles que la prise en charge par les aménageurs des coûts
environnementaux (traitement des eaux usées…).
Toutes les initiatives visant à la mise en valeur des milieux aquatiques (mangrove, rivières…) et au
développement d’un tourisme et de loisirs dit verts doivent être maîtrisées pour éviter des impacts
négatifs trop importants.
Les possibilités d’un tourisme et de loisirs bénéfiques aux milieux aquatiques sont réelles
dans la mesure où les orientations prises sont appliquées avec rigueur.
Le DOCUP (axe 1) apporte les moyens financiers pour soutenir un développement touristique avec
des conditionnalités liées à la prise en compte de l’environnement.
Le rôle d’étude et de sensibilisation du Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM) est
important dans la perspective du développement d’activités de tourisme et de loisirs adaptées.
Dans le même esprit, des projets d’aménagement touristique incluent une forte dimension de
sensibilisation ; c’est le cas du Centre caribéen de la mer au Robert.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 35
Les activités secondaires et tertiaires
La Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) a fait un
effort important au cours des dernières années pour mettre aux normes les industries soumises à
autorisation (Installations Classées pour la Protection de l’Environnement). Certaines aides aux
entreprises de l’axe 2 du DOCUP peuvent être attribuées aux entreprises qui optent pour des
technologies propres ou qui mettent en œuvre des mesures de prévention des pollutions. Par
ailleurs, la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) lance, avec l’appui de l’Agence de
l’Environnement pour la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), une campagne de pré-diagnostic dans
les entreprises.
Il n’y a pas dans ce domaine d’activités d’avancées très significatives ; la mise aux normes
restant dans beaucoup de cas un objectif non encore atteint. Les efforts doivent se poursuivre et, il
faut le souhaiter, s’intensifier. La mise en place de redevances liées à l’usage de l’eau participerait
de cette dynamique.
Rejets et prélèvements liés à l’habitat, aux équipements et aux
infrastructures, aux activités secondaires et tertiaires
Le regroupement des collectivités dans des intercommunalités va leur permettre de mieux répondre
aux besoins en termes d’eau et d’assainissement.
D’après le DOCUP, qui intervient dans la plupart des opérations, trois grands enjeux stratégiques
ont été choisis pour l’eau potable et les ressources en eau : améliorer la desserte en eau potable de
la population (aspects qualitatif et quantitatif), sécuriser l’alimentation en eau dans une région
particulièrement soumises à des risques naturels (tectoniques, cycloniques, sismiques,
climatiques…) et diversifier et accroître la mobilisation de la ressource en eau.
Pour la collecte et le traitement des eaux usées, les mesures prévues devraient permettre à
échéance 2006 d’améliorer la collecte et le traitement des eaux usées domestiques, de
respecter les contraintes réglementaires, d’assurer la préservation et l’amélioration du milieu
naturel, notamment la qualité des eaux, de soutenir les investissements industriels en matière
d’épuration des rejets liquides. Les crédits pour l’assainissement ont été rapidement engagés, et la
possibilité de traiter efficacement les besoins de l’ensemble des collectivités passe par la
mobilisation de nouvelles ressources pérennes.
Par ailleurs, le souhait de mettre en place des SPANC (Services Publics Assainissement Non
Collectifs) a été exprimé. Même si la priorité est donnée au raccordement à un réseau collectif, la
mesure correspond bien à un besoin identifié.
L’agriculture
La baisse de certaines productions et l’adoption de normes environnementales plus strictes, voire
de pratiques agri-environnementales, vont se traduire, en plusieurs endroits, par une réduction des
impacts agricoles sur l’eau et l’environnement.
D’autres productions sont potentiellement sources de pressions importantes - les élevages, en
particulier porcins, les productions florales…, et devront faire l’objet d’une vigilance importante.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 36
En ce qui concerne les élevages porcins, la Direction des Services Vétérinaires (DSV) réalise un
travail important de recensement et de vérification du respect de la réglementation. Le
développement récent du maraîchage dans le Sud, et notamment au Marin, a entraîné un
accroissement significatif de l'envasement de la baie, avec un impact direct sur zones sensibles
(mangroves…) ou indirect en participant au « bruit de fond » littoral.
La préservation des terres agricoles face à la pression foncière fait partie des orientations
prioritaires du Schéma d’Aménagement Régional.
Le DOCUP 2000-2006 contient plusieurs incitations à une agriculture plus qualitative et
respectueuse de l’environnement et/ou des formes de pluri-activité. L’axe 3-volet 2 du DOCUP
concerne la « Lutte contre les pollutions et soutien aux prophylaxies agricoles ». Les autres volets
de l’axe 3 prévoient une conditionnalité des aides à l’adoption de pratiques plus respectueuses de
l’environnement.
Dans le cadre de la constitution de périmètres de protection sur la Lézarde, le Galion, la Rivière
Monsieur, le Conseil Général fait un travail important de conduite de diagnostics agrienvironnementaux et devrait soutenir des mesures agri-environnementales.
3.4
L’état des eaux en 2015 en Martinique
L’état des lieux réalisé en 2004 a pour objectifs d’identifier les masses d’eau risquant de ne pas
atteindre l’objectif de bon état en 2015 et une identification prévisionnelle des « masses d'eau
artificielles » et « fortement modifiées ».
D’après l’analyse de l’état actuel des milieux aquatiques et le scénario d’évolution des pressions
des activités humaines, la plupart des masses d’eau n’atteindront probablement pas les objectifs de
la directive (cf. Figure 3). Un doute persiste sur de nombreuses unités en raison du manque de
données ou des difficultés d’évaluation des pressions. Néanmoins, les investigations et les actions
à mener ultérieurement devraient permettre de statuer sur ces incertitudes.
Figure 3. Risque de non atteinte du bon état – RNABE – en 2015
17 %
17 %
25%
33%
37%
45%
ME Terrestres
75%
63%
38%
ME Côtières
ME de Transition
50%
Non RNABE
Doute
RNABE
ME Souterraines
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 37
Les principales altérations responsables de l’écart aux objectifs environnementaux sont :
ME Terrestres
23%
43%
ƒ Les pesticides : la pression polluante des produits phytosanitaires
devrait diminuer au cours des prochaines années du fait d’une
utilisation plus raisonnée de ces produits. En revanche, la
rémanence de certaines molécules utilisées antérieurement (tel
que le chlordécone encore présent dans les sols et dans les
milieux aquatiques après 10 ans d’interdiction) ne permettra pas
de respecter les normes en vigueur.
33%
ƒ Les matières organiques : les apports en matières organiques
vers les milieux aquatiques sont essentiellement d’origine
industrielle (distilleries en particuliers) et liés aux rejets des
stations dépuration. La pression polluante est potentiellement la
plus forte dans les cours d’eau du secteur Sud où les débits sont
faibles. Malgré une nette amélioration des traitements des rejets
de distilleries, l’incidence de cette activité reste élevée.
P esticides
M acro po lluants
M anque de do nnées
ME Côtières
14%
24%
62%
Hypersédimentatio n
Eutro phisatio n
Eco to xicité
ƒ Les autres macropolluants : les nitrates contenus dans les
fertilisants et les matières phosphorées des rejets d’origine
urbaine altèrent aujourd’hui significativement les masses d’eau
localisées dans les zones agricoles intensives (Nord Est) et
l’agglomération de Fort-de-France. Si les pratiques agricoles
devraient
s’améliorer,
l’application
des
programmes
d’assainissement (y compris du pluvial) conditionnera l’atteinte
des objectifs environnementaux.
ƒ L’hypersédimentation : l’érosion des sols et les transports
solides vers le milieu marin, les mauvaises pratiques culturales,
les carrières de granulats, les nombreux travaux de terrassement
sur les côtes, la destruction massive des mangroves (zones de
décantation et de filtration entre la terre et la mer), sont à l’origine
d’une dégradation générale de la limpidité des eaux côtières et
d’un phénomène d’hypersédimentation au niveau des
écosystèmes marins côtiers.
La mangrove, considérée souvent comme faisant partie du
domaine foncier, est la première victime des opérations de
remblaiement. Les communautés coralliennes récifales, ainsi que
les phanérogames marines, sont très sensibles à la réduction de
leur niveau d’éclairement ainsi qu’à l’hypersédimentation.
Des signes d’altérations dus à ces phénomènes sont partout
visibles sur les récifs de la Martinique. Les apports chroniques
sont relativement faibles en Martinique. Cependant, lors
d'épisodes pluvieux intenses, les crues charrient l'essentiel des
apports solides au littoral. Cela se traduit par un envasement
progressif des principales baies (baie de Fort-de-France, baie du
Marin, baie du Robert, baie du Trésor...).
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 38
Les obstacles au déplacement de la faune aquatique au niveau des prises d’eau superficielles sont
susceptibles de perturber le cycle biologique des peuplements piscicoles des cours d’eau.
L’application croissante de la réglementation sur la libre circulation des espèces devrait aboutir à
l’ouverture de l’ensemble du linéaire des cours d’eau aux espèces piscicoles.
D’autres sources de pressions non négligeables ont été identifiées mais sont difficilement
quantifiables aujourd’hui. Elles devront toutefois être prises en compte ultérieurement afin de
statuer sur l’état des masses d’eau à l’horizon 2015. Il s’agit notamment :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Des prélèvements individuels : leur localisation et les volumes prélevés sont méconnus,
Des modifications morphologiques : leur localisation et leurs caractéristiques sont
inconnues,
Des pollutions générées par les micro-stations d’épuration : leur nombre, leur localisation
et leurs rejets (composition, volumes) sont inconnus,
Des pollutions d’origine industrielle générées par les établissements qui ne sont pas soumis
à une auto-surveillance des rejets imposée par un arrêté d’autorisation.
Il est important de noter les difficultés rencontrées pour la caractérisation de l’état actuel des
masses d’eau liées au manque de données sur les milieux aquatiques et d’indicateurs adaptés au
contexte local. De fait, l’analyse s’est souvent basée sur l’avis d’experts.
Les cours d’eau
Les principaux facteurs susceptibles de modifier sensiblement l’état de la masse d’eau sont : les
rejets agricoles et industriels, les effluents urbains, et le tourisme.
Pour l’ensemble du district de la Martinique, la prise en compte des activités humaines et des
critères d’identification des masses d’eau artificielles (MEA) et des masses d’eau fortement
modifiées (MEFM) a abouti à la délimitation de 29 masses d’eau de type cours d’eau. 2 masses
d’eau sont provisoirement classées comme MEFM et 1 comme MEA.
ƒ Risque de non atteinte du bon état écologique en 2015 - RNABE
Parmi les 29 masses d’eau de type cours
d’eau identifiées, 7 sont considérées comme
présentant un risque de non atteinte du bon
état écologique en 2015, soit 24% de
l’ensemble des masses d’eau terrestres.
Elles se situent pour la plupart dans
l’agglomération de Fort-de-France où la
stabilité ou la baisse des pressions
anthropiques semble insuffisante pour une
amélioration des conditions écologiques.
RNABE Ecologique
Masses d'eau terrestre
21%
24%
No n RNA B E
Do ute
RNA B E
55%
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 39
21% des masses d’eau (6 unités) sont considérées comme susceptibles d’atteindre les objectifs
environnementaux en 2015. Il s’agit essentiellement des tronçons amont des cours d’eau où les
pressions des activités humaines sont très faibles. Il ne devrait pas y avoir d’intensification des
pressions.
Un doute persiste pour plus de la moitié des masses terrestres (16) en raison :
y
D’un manque d’informations sur la qualité écologique des cours d’eau, en particulier dans
le secteur Sud où les conditions hydrologiques rendent difficile la caractérisation des
milieux aquatiques,
y
Des pressions difficiles à estimer, notamment celles provenant des micro-stations
d’épuration pour lesquelles il n’existe pas d’inventaire exhaustif, ou celles issues des
cultures maraîchères non déclarées,
y
Des doutes concernant l’évolution des pressions telles que celles exercées par les
prélèvements d’eau individuels dont la multiplication sur un tronçon de cours d’eau limite
les conditions d’habitat pour la flore et la faune aquatique et induit une dégradation des
peuplements.
ƒ Risque de non atteinte du bon état chimique en 2015 – RNABE
Parmi les 29 masses d’eau terrestres préidentifiées, près de la moitié sont
considérées comme risquant de ne pas
atteindre les objectifs environnementaux
de 2015 (13 unités, soit 45%).
Ce résultat s’explique essentiellement par
la pression chimique exercée par
l’agriculture et en particulier par
l’utilisation intensive des pesticides et des
fertilisants pour les cultures de bananes et
maraîchères.
RNABE Chim ique
Masses d'eau terrestre
45%
21%
No n RNA B E
Do ute
34%
RNA B E
La plupart des masses d’eau à risque se situent dans les secteurs Atlantique-Nord et Centre où les
sols sont contaminés par des molécules organochlorés dont la vente a été interdite depuis plus de
dix ans mais que l’on retrouve encore aujourd’hui dans des concentrations élevées dans les eaux de
surface. Ainsi, si l’altération par les pesticides devrait diminuer à l’avenir, du fait d’une utilisation
plus raisonnée de ces produits, la rémanence du chlordécone ne permettra pas de respecter les
normes en vigueur. De fait, les masses d’eau localisées dans les zones où les sols sont contaminés
par le chlordécone sont classées à risque.
De même, malgré les efforts significatifs réalisés pour le traitement de leurs rejets, les distilleries
constituent une source de pression encore importante en terme de pollutions par les matières
organiques, surtout pour les cours d’eau à faible débit (Sud de l’île).
Seules 6 masses d’eau (21% de l’ensemble des masses d’eau terrestres) sont listées en tant que
masses d’eau sans risque chimique pour 2015. Il s’agit des zones supérieures de cours d’eau, et des
rivières dont les bassins versants sont exempts d’activité anthropique (Nord Caraïbe) où prédomine
généralement une couverture forestière.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 40
Dix masses d’eau (34%) sont classées en doute compte tenu :
y
Des difficultés d’estimation de l’évolution des pressions agricoles sur les secteurs où les
cultures ne sont pas déclarées,
y
De l’absence de données physico-chimiques sur les secteurs agricoles autres que ceux où se
pratiquent la culture de la banane dont la problématique des organochlorés a mobilisé les
réseaux de surveillance jusqu’à présent.
ƒ Risque de non atteinte du bon état en 2015 - RNABE
L’analyse croisée des résultats précédents a
permis de dénombrer 13 masses d’eau de
type cours d’eau risquant de ne pas
atteindre le bon état en 2015, soit 45% des
masses d’eau terrestres identifiées sur le
district de la Martinique (cf., Carte 10).
RNABE 2015
Masses d'eau terrestre
45%
17%
No n RNA B E
Do ute
38%
RNA B E
Carte 10. RESPECT DES OBJECTIFS A L’HORIZON 2015
Masses d’eau terrestres
de type cours d’eau
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 41
Seulement 17% (5 masses d’eau) devraient respecter les objectifs environnementaux en 2015.
Il s’agit des tronçons amont des cours d’eau où le bassin versant est de type forestier et où aucun
prélèvement ne limite la libre circulation des espèces aquatiques.
Plus du tiers des masses d’eau (11 unités, 38%) sont néanmoins classées en « doute ». Des
investigations supplémentaires permettront de se prononcer sur le risque de non réalisation des
objectifs pour ces masses d’eau.
Deux tiers des masses d’eau nécessitent des actions complémentaires ou des délais pour la
réalisation des objectifs environnementaux de 2015.
Les plans d’eau
Il existe peu d’informations sur les eaux douces stagnantes de la Martinique. Un inventaire des
zones humides est actuellement en cours.
Il n’existe pas actuellement de données physico-chimiques permettant de définir la qualité
trophique des plans d’eau telle que demandée par la directive (transparence, chlorophylle et
phosphore).
Les eaux côtières
Les principaux facteurs susceptibles de modifier sensiblement l’état de la masse d’eau sont : les
rejets agricoles et industriels, les effluents urbains, les activités portuaires, la pêche et enfin les
activités nautiques.
Dix neuf masses d’eau côtières ont été délimitées.
ƒ Risque de non atteinte du bon état écologique en 2015 - RNABE
Une grande partie des pollutions terrestres est stockée dans les sédiments, l’autre partie étant
métabolisée ou évacuée par les courants. Les milieux et les biocénoses dégradées présentent un
temps de latence plus ou moins long pour retrouver un bon état même dans les meilleures
conditions de réduction des pollutions et de restauration de qualité des eaux. Les populations
coralliennes notamment demandent beaucoup de temps à se reconstituer dans toute leur richesse :
le recrutement de jeunes colonies dépend de la présence de « reproducteurs », de la qualité de l’eau
et de supports adaptés.
C’est pourquoi, malgré les efforts programmés d’ici à 2015 pour la réduction des pollutions,
l’atteinte d’un bon état écologique des masses d’eau côtières présente un fort doute pour plusieurs
raisons :
y
Un manque de connaissance de l’état actuel sur beaucoup de zones marines,
y
Un manque de connaissance sur l’impact des pressions sur les écosystèmes,
y
Un manque de connaissance sur la capacité des écosystèmes à retrouver un « bon état »,
y
Des pressions sur le milieu marin littoral difficiles à apprécier.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 42
Sept masses d’eau côtières (37%) risquent de
ne pas atteindre le bon état écologique en
2015. Il s’agit des baies subissant les plus
fortes pressions : Fort-de-France, Le Marin,
Le Galion, le fond de la baie du Robert mais
aussi le Sud-Caraïbe (Anses d’Arlet) qui se
trouve sous l’influence de la Baie de Fort-deFrance.
RNABE Ecologique
Masses d'eau côtières
0%
37%
63%
No n RNA B E
Do ute
RNA B E
Toutes les autres masses d’eau côtières présentent un doute à cause des flux de pollution, même
réduits, issus du bassin versant, de l’influence des masses d’eau adjacentes et de l’extrême
sensibilité des biocénoses coralliennes, mais aussi du manque de connaissance des milieux et de
leur fonctionnement.
ƒ Risque de non atteinte du bon état chimique en 2015 - RNABE
Parmi les 19 masses d’eau côtières,
seulement deux masses d’eau (11%) sont
susceptibles d’atteindre un bon état chimique
des eaux, 4 unités (21%) présentent un fort
risque de ne pas atteindre ce bon état, les 13
autres (68%) présentant un doute.
RNABE Chim ique
Masses d'eau côtières
11%
21%
68%
No n RNA B E
Do ute
RNA B E
Les principaux facteurs pénalisant sont les micro-polluants industriels et agricoles, dont la
rémanence dans les sols sur les bassins versants et les sédiments littoraux est forte et leur
bioaccumulation connue. Viennent ensuite les nutriments et les sédiments, malgré un effort sur la
réduction des pressions. La Baie de Fort-de-France et la Baie du Marin subissent les plus fortes
pressions.
ƒ Risque de non atteinte du bon état en 2015 - RNABE
L’analyse croisée des résultats précédents a
permis de dénombrer 7 masses d’eau
côtières risquant de ne pas atteindre le
bon état en 2015, soit 37% des masses d’eau
côtières identifiées sur le district de la
Martinique (cf., Carte 11).
RNABE 2015
Masses d'eau côtières
37%
0%
63%
No n RNA B E
Do ute
RNA B E
Aucune masse d’eau côtière n’atteindra le bon état, car chacune présente un risque avéré ou un
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 43
doute sur au moins un critère de dégradation chimique ou écologique.
Douze masses d’eau côtières présentent un doute, soit 63% des masses d’eau côtières
identifiées sur le district de la Martinique.
Ces masses d’eau demanderont des investigations complémentaires, des actions complémentaires
(réduction de pollution, action de restauration…) ou des délais supplémentaires (vu le temps
nécessaire à la réhabilitation des milieux littoraux).
Carte 11. RESPECT DES OBJECTIFS A L’HORIZON 2015
Masses d’eau côtières
Les eaux de transition
Quatre masses d’eau de transition ont été délimitées dans le district de la Martinique : trois masses
d’eau constituées d’embouchures de cours d’eau qui traversent des mangroves, et une lagune
côtière.
ƒ Risque de non atteinte du bon état écologique en 2015 - RNABE
Interface entre terre et mer, les écosystèmes aquatiques des mangroves sont complexes et
méconnus. Le classement est établi essentiellement à partir des pressions évaluées sur le bassin
versant, du renouvellement des eaux et de l’influence des masses d’eau adjacentes.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 44
2
mangroves
(Lézarde
et
Marin)
n’atteindront pas les objectifs de bon état
écologique en 2015, car les pressions et
l’état de contamination des sédiments sont
particulièrement pénalisants pour un retour
au bon état écologique.
RNABE Ecologique
Masses d'eau de transition
50%
0%
50%
No n RNA B E
Do ute
RNA B E
Une mangrove (Genipa) et la lagune côtière présentent un doute sur la réduction des pressions
et, pour la mangrove de Genipa, sur l’influence de la masse d’eau adjacente (Nord de la baie
de Fort-de-France).
ƒ
Risque de non atteinte du bon état chimique en 2015 - RNABE
RNABE Chim ique
Masses d'eau de transition
Les trois mangroves n’atteindront pas le bon
état chimique du fait des pressions qui ne
pourront être suffisamment réduites et du fait
de leur état actuel (hypersédimentation et
contamination des sédiments) qui ne pourra
être restauré à cette échéance 2015.
0%
25%
No n RNA B E
Do ute
75%
RNA B E
Un doute subsiste sur la lagune côtière des Salines, dû à son envasement et à la contamination des
sédiments notamment en pesticides.
ƒ
Risque de non atteinte du bon état en 2015 - RNABE
RNABE 2015
Masses d'eau de transition
L’analyse croisée des résultats précédents a
permis de dénombrer 3 masses d’eau de
transition risquant de ne pas atteindre le
bon état en 2015, soit 75% des masses d’eau
de transition identifiées sur le district de la
Martinique.
0%
25%
No n RNA B E
Do ute
75%
RNA B E
Aucune masse d’eau de transition n’atteindra le bon état, car chacune présente un risque avéré
ou un doute sur au moins un critère de dégradation chimique ou écologique.
Une masse d’eau de transition présente donc un doute, soit 25% des masses d’eau de
transition identifiées sur le district de la Martinique.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 45
Les eaux souterraines
La directive précise que les masses d’eau souterraines doivent être protégées, améliorées et
restaurées de façon à atteindre le bon état quantitatif et chimique en 2015. Le « bon état » d’une
masse d’eau souterraine est caractérisé, outre par des paramètres quantitatifs et qualitatifs, par son
impact sur les milieux aquatiques et terrestres associés.
ƒ Risque de non atteinte du bon état quantitatif en 2015 - RNABE
Les chroniques de mesures sont encore insuffisantes et trop dispersées pour permettre
d’appréhender convenablement le fonctionnement des nappes souterraines (état quantitatif
réactivité/inertie, sensibilité). Des observations complémentaires doivent être effectuées afin de
comprendre les effets des prélèvements et d’en déduire des modalités d’exploitation, de gestion, et
de protection adaptées.
A l’horizon 2015, la pression des prélèvements devraient continuer à s’exercer préférentiellement
sur les eaux de surface. Cependant, les objectifs de diversification de la ressource en eau par
l’utilisation des eaux souterraines induiront certainement une montée en puissance des pressions
sur les eaux souterraines.
ƒ Risque de non atteinte du bon état chimique en 2015 - RNABE
Le principal risque identifié de non atteinte du bon état chimique en 2015 concerne les masses
d’eau souterraines où ont été trouvées des molécules de produits phytosanitaires, en particulier
celles ayant un caractère rémanent (le chlordécone : utilisé antérieurement pour le traitement des
bananeraies et toujours présent dans les sols) (cf., Tableau 2, Carte 12).
Ainsi, le domaine Nord (9201), bien que largement constitué d’espaces naturels protégés (La
Pelée) et très peu peuplé, est caractérisé par la prédominance de l’agriculture bananière. De même,
le domaine Nord-Atlantique (9202) abrite une agriculture très développée (bananes, ananas,…).
Un doute persiste pour la plupart des masses d’eau localisées dans des zones agricoles où les
mesures physico-chimiques sont insuffisantes et où les pratiques culturales anciennes ou récentes
(bananes, maraîchage) sont susceptibles de polluer indirectement (chlordécone) ou directement les
nappes.
Seule la masse d’eau 9206 présente un faible risque chimique en raison des faibles pressions
anthropiques sur le secteur Sud-Caraïbe.
Il est important de noter que, dans le cas d’une utilisation croissante des eaux souterraines, une
surexploitation de cette ressource peut entraîner une contamination saline des aquifères littoraux
par remontée du biseau salé. Ce risque, avéré dans les systèmes insulaires, ne doit pas être négligé
compte tenu de l’importance de la demande en eau potable sur la zone littorale.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 46
Tableau 2. Risque de non atteinte du bon état chimique des masses d’eau souterraines en 2015
Tendance
des pressions
Etat chimique
Code
ME
Nitrates
Pesticides
Nitrates
ĺ
9201
Nord
9202
Nord
atlantique
ĺ
9203
Nord-Caraïbe
Ĺ
9204
Centre
ĺ
Pesticides
Risque
Chimique
2015
Observations
Fort
Risque de pollution important aux
phytosanitaires en raison d'une
utilisation ancienne de pesticides
organochlorés
ĺ
Fort
Risque de pollution important aux
phytosanitaires en raison d'une
utilisation ancienne de pesticides
organochlorés
ĺ
Doute
Zone de maraîchage sur la partie
Sud de St Pierre
Doute
Risque de pollution important aux
phytosanitaires en raison d'une
utilisation ancienne de pesticides
organochlorés
ĺ
ĺ
9205
Sud-Atlantique
ĺ
ĺ
Doute
Risque de pollution important aux
phytosanitaires en raison d'une
utilisation ancienne de pesticides
organochlorés
9206
Sud-Caraïbe
ĺ
ĺ
Faible
Faibles pressions anthropiques
sur ce secteur
Carte 12. RESPECT DES OBJECTIFS A L’HORIZON 2015
Masses d’eau souterraines
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 47
Les masses d’eau artificielles (MEA) et les masses d’eau fortement
modifiées (MEFM)
Les masses d’eau artificielles ou fortement modifiées sont des masses d’eau dans lesquelles des
modifications morphologiques ont une influence conséquente sur les peuplements vivants, ces
modifications ne pouvant être supprimées sans effets négatifs sur l’environnement ou les usages.
L’identification provisoire des masses
d’eau fortement modifiées (MEFM) a
été faite en distinguant uniquement les
linéaires artificialisés. En effet, aucune
retenue de Martinique n’est supérieure à
50 ha, critère d’identification établi par la
directive cadre pour les plans d’eau.
Carte 13. MEFM et MEA DE LA MARTINIQUE
Masses d’eau fortement modifiées
et masses d’eau artificielles
Cela nous a conduit à proposer deux
tronçons du linéaire de la rivière
Lézarde comme MEFM (cf., Carte 13) :
Les zones supérieures de la rivière
Lézarde et la rivière Blanche
(affluent de la rivière Lézarde) : les
successions de seuils associés aux
activités de captage pour l’eau
potable et d’irrigation induisent un
contrôle hydraulique sur le linéaire
de cette rivière,
La zone aval de la rivière Lézarde :
le lit de la rivière est entièrement
recalibré dans le cadre de la
prévention des risques d’inondation
de la zone économique du Lamentin.
Ces modifications ne peuvent être
supprimées sans effets négatifs sur
les usages.
La retenue de barrage de Saint-Pierre La Manzo a été classée en tant que masse d’eau
artificielle (MEA). Il s’agit d’une création humaine située en tête de bassin versant la rivière la
Manche (commune de Ducos). Cet ouvrage est destiné à constituer une réserve d’eau pour
l’irrigation du Sud-Est de la Martinique (périmètre PISE). Il est alimenté dans sa quasi totalité en
dérivation sur l’adduction de la prise de la rivière Lézarde et par des eaux qui ruissellent sur le
bassin versant. Il n’y a pas de cours d’eau pérenne identifié qui alimente la retenue.
Les masses d’eau artificielles et les masses d’eau fortement modifiées n’ont pas à atteindre le
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 48
« bon état écologique » mais le « bon potentiel écologique ». Le potentiel maximal est le meilleur
état qui puisse être obtenu compte tenu des altérations physiques inévitables.
Compte tenu des fortes pressions anthropiques dans la plaine du Lamentin, la partie aval de la
rivière Lézarde risque de ne pas atteindre le bon potentiel écologique en 2015 (cf., Tableau 3). En
revanche, le secteur amont de cette rivière circule dans un environnement forestier ; la mise en
place des périmètres de protection permettra de limiter significativement les risques d’altération
écologique et chimique de la masse d’eau.
En l’absence de données biologiques et chimiques sur la retenue de La Manzo (MEA), des
informations complémentaires permettront de statuer sur le risque de non atteinte du bon potentiel
en 2015.
Tableau 3. Potentiel à l’horizon 2015 pour les MEA et les MEFM
RNABP
MEA et MEFM
Zones supérieures de la
rivière Lézarde et rivière
Blanche (MEFM)
Ecologique
Chimique
Non RNABP Non RNABP
Risque 2015
Observations
Non RNABP
Faibles pressions anthropiques sur ce
secteur
Fortes pressions anthropiques sur ce
secteur
Zone aval de la rivière La
Lézarde (MEFM)
Doute
RNABP
RNABP
Retenue de La Manzo (MEA)
Doute
Doute
Doute
Manque d’informations
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 49
4. Les principaux enjeux dans le bassin Martinique
Le suivi de la mise en œuvre des mesures du SDAGE de la Martinique et les résultats de l’état des
lieux du district hydrographique permettent d’identifier les questions importantes qui se posent
pour la gestion de l’eau du bassin Martinique pour les années à venir.
Les principales questions concernent l’état des milieux aquatiques, la santé publique et la sécurité
des personnes, la préservation des espaces remarquables spécifiques au milieu tropical insulaire, la
conciliation entre la satisfaction des usages et la préservation de la ressource et l’amélioration des
connaissances pour une meilleure gestion de la ressource et du patrimoine naturel et la
préservation de la biodiversité.
4.1
Les spécificités du bassin Martinique
L’application de la Directive Cadre Européenne sur l’Eau à la Martinique a mis en évidence de
nombreuses difficultés liées aux particularités des milieux aquatiques tropicaux insulaires, au
contexte caribéen et martiniquais par rapport à l’Europe.
Les spécificités tropicales insulaires, caribéennes, sont nombreuses et liées aux écosystèmes euxmêmes et au contexte physique (abiotique), aux activités humaines (pollutions), à la biodiversité.
L’étude « Etat des lieux » confirme ou met en évidence que les écosystèmes aquatiques de
Martinique ont leur propres particularités qu’il convient de prendre en compte :
9 La Caraïbe présente une biodiversité marine exceptionnelle, soumise à des phénomènes
naturels destructeurs (cyclones et risques d’épidémies et de Ciguatera).
9 L’insularité et le contexte économique des petits pays insulaires rendent cette biodiversité
encore plus fragile et menacée.
9 Le fonctionnement des écosystèmes, en particulier celui complexe du littoral caribéen, est
encore peu connu. Il est soumis aux influences de la qualité des eaux douces, de l’évolution
mondiale du climat, des déplacements des masses d’eaux marines et océaniques,…
9 Le transfert rapide des pollutions terrestres : lié à la pluviométrie et au relief, il est beaucoup
plus rapide et brutal que dans la plupart des zones tempérées. Les flux de pollution sont
importants et favorisés par la très forte densité de la population martiniquaise. Les pressions
des activités de loisirs nautiques, en plein développement, s’exercent toute l’année sur les
écosystèmes coralliens (herbiers et coraux).
9 Les écosystèmes marins littoraux, adaptés aux conditions oligotrophes de l’Arc antillais,
montrent une extrême sensibilité vis-à-vis des nutriments et de la sédimentation (coraux et
phanérogames marines). La destruction massive des mangroves, écosystème remarquable de
la Martinique, est effective depuis plusieurs années.
9 Les barrières récifales constituent une protection naturelle contre l’érosion littorale, les
cyclones et les tsunamis.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 50
9 Le plateau insulaire est étroit avec une ressource halieutique par le passé longtemps
surexploitée. Cette ressource est actuellement menacée par les pollutions terrestres. De plus,
depuis une vingtaine d’années, des espèces opportunistes et proliférantes telles que les algues
vertes et les sargasses étouffent les écosystèmes récifaux, ce qui réduit d’autant leur
productivité en espèces commerciales.
9 La restauration des peuplements coralliens est très longue et exigeante en terme de qualité
d’eau.
9 Les rivières ont une biodiversité caractéristique du contexte insulaire marquée par des
peuplements très adaptés à des milieux soumis à des aléas importants.
9 Le potentiel de restauration des peuplements aquatiques terrestres est élevé si les conditions
naturelles sont restaurées.
9 De nombreuses zones remarquables ne sont pas listées au titre de la législation européenne et
notamment dans la liste des zones protégées fixées par la DCE. Il y a vraiment une
inadéquation de la nomenclature européenne en regard du contexte intertropical insulaire.
Des lacunes en terme de connaissance sont liées à l’absence d’outils adaptés à leur
caractérisation :
9 Les outils couramment employés pour l’évaluation de la qualité des milieux aquatiques
(paramètres et grilles d’évaluation) sont inadaptés au contexte de nos milieux tropicaux.
9 En terme de pression, l’agriculture tropicale est absente des systèmes d’évaluation nationaux
des surplus agricoles en nutriments et en pesticides.
9 L’impact d’autres pressions plus spécifiques que l’eutrophisation doit être pris en compte
(envasement, l’écotoxicité, …).
9 Les traitements spécifiques aux cultures martiniquaises ne sont pas pris en compte par la
DCE. La liste des substances toxiques dont 12 dangereuses ne prend pas en compte les
produits utilisés à la Martinique.
Ces spécificités ne sont pas prises en compte dans les textes européens et peu au niveau
national. Les normes et la réglementation nationale et européenne sont souvent peu adaptées au
contexte tropical insulaire et aux exigences des écosystèmes antillais en terme de qualité d’eau et
de protection des milieux. Des objectifs de qualité doivent être identifiés au niveau local, en
adéquation avec les spécificités des systèmes aquatiques.
L’état des lieux du district hydrographique de la Martinique 2004 doit être l’occasion de
sensibiliser le niveau national et l’Union Européenne sur les spécificités du caractère insulaire
caribéen pour une priorité première, la mise en œuvre d’un puissant programme de recherche.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 51
4.2
Les principales questions importantes sur le bassin
Martinique en liaison avec l’aménagement du territoire
pour un développement durable
Les principales questions importantes découlant du suivi de la mise en œuvre du SDAGE et de
l’état des lieux du district hydrographique, détaillées dans la deuxième partie du document, sont :
I. LA
RECONQUETE
DE
LA
QUALITÉ
DE
L’EAU
ET
DES
ÉCOSYSTEMES AQUATIQUES TERRESTRES : reconquérir et préserver la qualité des
milieux aquatiques et de la ressource
ƒ Réduire la pollution des eaux par les macro polluants (azote, phosphore, matières organiques)
9 Le renforcement du traitement des eaux domestiques
9 La prise en compte des micro-stations d’épuration
9 Des actions supplémentaires pour lutter contre les rejets de phosphore
9 Une meilleure gestion de l’épuration des eaux qui s’appuie sur les zones d’assainissement
ƒ Réduire la pollution des eaux par les nitrates
9 La délimitation des zones vulnérables et des zones sensibles
9 L’identification des sources d’apport de nitrates pollution et leur surveillance
9 La surveillance des élevages intensifs et des cultures exigeantes en azote
ƒ Maîtriser la pollution des eaux et des sols par les pesticides et prendre en compte le problème
du chlordécone
9 La mise en œuvre du plan d’action « pesticides » par le Groupe Régional Phytosanitaires
(GREPHY)
9 Une utilisation raisonnée des produits phytosanitaires
9 Une sensibilisation des autres utilisateurs de phytosanitaires
9 La dépollution des sols
9 L’amélioration de la connaissance par la réalisation de programmes de recherche dans le cadre
de la coopération régionale
ƒ Maîtriser la pollution des eaux par les substances dangereuses (métaux lourds,
hydrocarbures, solvants…)
9 L’identification des substances toxiques et leur origine à la Martinique
9 L’inscription de celles-ci dans la liste des substances prioritaires
9 La maîtrise des sources diffuses de pollution
ƒ Restaurer le fonctionnement et les équilibres biologiques des cours d’eau et notamment
rationaliser et contrôler les prélèvements.
9 Un développement de la connaissance des espèces vivantes des cours d’eau
9 Une sensibilisation des acteurs
9 Un inventaire des aménagements
9 La restauration de la continuité hydraulique
9 Une meilleure gestion des prélèvements pour respecter les débits minimums biologiques (débits
réservés) et sécuriser la ressource
9 La conciliation de la restauration écologique et des usages économiques
ƒ Garantir la préservation de la qualité de la ressource utilisée pour l’alimentation en eau
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 52
potable.
9 La poursuite de la mise en place des périmètres de protection
9 La diversification de la ressource
II. LA PRÉSERVATION DU LITTORAL : reconquérir et sauvegarder les espaces
remarquables
ƒ Restaurer la qualité des eaux littorales et les écosystèmes marins en notamment faisant
prendre conscience de la fragilité de notre système insulaire et de l’interdépendance terremer, lutter contre l’érosion, …
9 La lutte contre les pollutions et pressions qui s’exercent sur le milieu littoral : un équilibre à
trouver entre les différents usages
9 La solidarité amont-aval
9 L’amélioration de la connaissance et sa diffusion
ƒ Sauvegarder l’écosystème côtier
9 La création de zones de protection des écosystèmes coralliens
9 Une adhésion forte des usagers à la protection de zones marines
9 L’application opérationnelle à la Martinique, des conventions internationales pour la
préservation du milieu marin et des récifs coralliens auxquelles la France a adhéré
ƒ Reconquérir et sauvegarder les mangroves
9 L’arrêt de la destruction de mangroves
9 La réduction des apports de micropolluants de toutes sortes
9 Le rétablissement des apports diffus en arrière-mangrove
9 La lutte contre l’érosion et la surveillance des carrières
9 L’extension des mangroves maritimes là où cela est possible et utile
9 L’amélioration de la connaissance et sa diffusion
ƒ Améliorer la gestion de la ressource halieutique
9 La réduction de la pression de pêche sur les petits fonds côtiers, notamment sur les juvéniles et
les nourriceries
9 La poursuite de la mise en place d’une gestion écosystémique de la pêche afin d’en optimiser la
productivité
9 Le développement d’une aquaculture respectueuse des milieux et des écosystèmes
9 La restauration de la qualité des eaux et la productivité des écosystèmes
9 Le confortement des cantonnements de pêche
9 L’amélioration de la connaissance
ƒ Veiller à la gestion de l’occupation des sols sur la frange littorale
9 Le développement de conventions de gestions locales entre les collectivités, le
Conservatoire du Littoral, l’ONF sur les espaces littoraux naturels
9 La mise en place d’un observatoire sur les zones naturelles du littoral
9 Le renforcement des protections existantes
9 La régularisation de la situation foncière des occupants sans titre dans les zones
urbaines
9 La requalification du littoral par des aménagements de fronts de mer cohérents et des
programmes d’équipement des zones urbaines rationnels
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 53
9 Le maintien de l’accès au littoral.
III. LA GESTION COHÉRENTE DE LA RESSOURCE « EAU » : concilier satisfaction des
usages et préservation de la ressource
ƒ Décliner des orientations de gestion au niveau local à l’échelle des bassins versants (type
SAGE, Contrat de Baie, …)
9 Multiplier les SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux)
9 Renforcer la cohérence des politiques publiques : aménagement du territoire, urbanisme,…
ƒ Mettre en œuvre le principe « pollueur – payeur »
9 La mise en œuvre du principe pollueur-payeur
9 L’application de la réglementation (moyens de la police de l’eau)
9 La mise en œuvre d’une solidarité entre Bassins (France hexagonale et Outre-mer)
ƒ Permettre l’accès à l’eau pour tous
IV. LA GESTION DES RISQUES
ƒ Gérer les risques inondation et mouvement de terrain
9 Développer une réflexion globale à l’échelle des bassins versants
9 Coordonner les travaux d’aménagement
9 Développer des pratiques d’entretien des cours d’eau respectueuses de l’environnement
9 Maîtriser le défrichement et inciter à la reforestation (protection contre l’érosion et régulation
du régime hydrologique des cours d’eau)
9 Repérer les zones à risque de mouvement de terrain (Plans de Prévision des Risques)
9 Sécuriser les réseaux AEP face aux risques naturels majeurs
V. L’AMÉLIORATION DE LA CONNAISSANCE DES MILIEUX AQUATIQUES : pour
une meilleure gestion de la ressource et du patrimoine naturel
9
9
9
9
9
9
9
9
Réaliser l’inventaire des études et ressources existantes
Veiller à la diffusion et la vulgarisation des études et travaux de recherche
Réorganiser les réseaux de connaissance
Définir des outils et des référentiels adaptés pour le suivi de l’état des milieux et de
l’efficacité des mesures
Etudier les relations milieu aquatique terrestre-milieu littoral
Développer la connaissance des pressions qui s’exercent sur les milieux
Promouvoir et renforcer la coopération régionale
Recenser l’ensemble des informations dans une banque de données sur l’eau avec lien
SIG (Observatoire de l’Eau)
VI. LA DIMENSION SOCIALE ET CULTURELLE DE L’EAU ET DES MILIEUX
AQUATIQUES : pour une meilleure compréhension des perceptions et des attentes des
martiniquais et pour une meilleure implication de chacun
9 Développer la connaissance historique des usages
9 Recenser les données de la mémoire orale
9 Etudier la dimension sociale et culturelle de l’eau, de ses représentations dans la
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 54
population et de ses usages
9 Prendre en compte les attentes des martiniquais en matière de communication de
proximité
9 Informer, sensibiliser en utilisant les repères socioculturels
VII.
L’EAU ET LA SANTÉ PUBLIQUE
9 Développer la culture de la prévention du risque sanitaire lié à l’eau
9 Limiter les pratiques non citoyennes vis à vis des milieux naturels
9 Améliorer la connaissance du risque sanitaire lié à la présence de macro ou micro
polluants
9 Assurer une surveillance épidémiologique
9 Appliquer le principe de précaution
9 Former les agriculteurs sur les dangers des pesticides et autres intrants et sensibiliser les
autres utilisateurs
9 Assurer le contrôle législatif
9 Utiliser des moyens de communication performants
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 55
VIII. L’ÉDUCATION A L’ENVIRONNEMENT ET AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
9 Associer et consulter le grand public dans la mise en œuvre des directives européennes
9 Développer une culture du respect des milieux naturels aquatiques dont la bonne santé
est le gage d’une ressource de qualité
9 Développer la culture de la prévention du risque
9 Travailler en étroit partenariat avec le Rectorat pour développer des outils
pédagogiques
9 Développer la formation professionnelle dans le domaine de l’eau
IX. LA MISE EN OEUVRE DES MOYENS FINANCIERS ET HUMAINS
9
9
9
9
Appliquer le principe pollueur-payeur
Donner à l’Office Départemental de l’Eau les moyens d’une véritable agence de l’eau
Mettre en place une solidarité entre bassin (France hexagonale et Outre-mer)
Donner au Comité de Bassin les moyens nécessaires à son fonctionnement et à ses
actions
9 Mettre en place des moyens financiers et techniques nécessaires par branche
d’activités (assainissement, lutte contre les pollutions, production d’eau potable,
recherche de nouvelles ressources,…)
9 Mettre en place des aides aux particuliers pour l’assainissement individuel
9 Planifier et hiérarchiser les actions
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 56
5. La révision du SDAGE de la Martinique
L’élaboration, d’ici 2009, d’un plan de gestion, conduit à réviser les Schéma Directeur
d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) en vigueur en intégrant les exigences de cette
directive cadre (obligations de résultat, information du public, analyse économique, …) et les
nouveaux concepts qu’elle introduit (masse d’eau, masse d’eau artificielle ou fortement modifiée,
état écologique…).
Le calendrier et le programme de travail pour la révision du SDAGE du district hydrographique de
la Martinique dans le nouveau cadre de la politique européenne pour l’eau sont soumis à l’avis des
assemblées et du public.
5.1
Les étapes du calendrier
Trois grandes étapes :
1. L’état des lieux du bassin qui a été adopté par le Comité de Bassin le 4 février 2005,
2. La définition des enjeux de l’eau sur le bassin : les « questions importantes »,
3. L’élaboration :
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
5.2
Du projet de révision du SDAGE,
De son programme d’actions associé,
Le renforcement des réseaux de connaissance de l’état des eaux et des perturbations par
les activités humaines sur le milieu naturel,
La mise au point des outils de suivi du SDAGE.
Le programme de travail
ƒ
Février 2005 : Adoption de l’état des lieux par le Comité de Bassin,
ƒ
Août et Septembre 2005 : Consultation des assemblées locales et des chambres
consulaires sur les « question importantes » (principaux enjeux), le planning et le
programme de travail pour la révision du SDAGE,
ƒ
Novembre 2005 à Mai 2006 : Consultation du public sur principaux enjeux, le planning et
programme de travail pour la révision du SDAGE,
ƒ
Fin 2006 : Avant-projet du SDAGE révisé afin de définir les orientations du programme
d’intervention de l’Office de l’Eau, et les mesures du DOCUP/CPER,
ƒ
2007/2008 : Réalisation d’un projet de SDAGE révisé qui sera soumis à la consultation du
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 57
public et consultation des assemblées locales et des chambres consulaires,
ƒ
Fin 2008 : Adoption du SDAGE révisé par le Comité de Bassin. Approbation par le préfet
coordonnateur de bassin.
Le programme de travail pour la révision du SDAGE
du district hydrographique de la Martinique
SDAGE REVISE
Avant projet de SDAGE REVISE
Réseau de surveillance
Questions importantes
Etat des lieux
2004
2005
2006
Consultation sur les enjeux, le
planning et programme de révision
du SDAGE
2007
2008
Consultation sur le projet de
SDAGE révisé
CONSULTATION
DES ASSEMBLEES
CONSULTATION
DU PUBLIC
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 58
Partie 2 . DESCRIPTION
DES
QUESTIONS IMPORTANTES
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 59
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 60
I.
I. LA RECONQUÊTE DE LA QUALITE DE L’EAU ET DES
ÉCOSYSTÈMES AQUATIQUES TERRESTRES
Reconquérir et préserver la qualité des milieux aquatiques et de la ressource
1.
Réduire la pollution des eaux par les macropolluants
Définition
Les macropolluants (azote, phosphore, matières organiques) proviennent des rejets
domestiques et urbains, agricoles et industriels. Les matières organiques peuvent
également être d’origine végétale.
Les rejets de phosphore et d’azote peuvent être responsables de la dégradation des eaux
naturelles en favorisant croissance excessive des végétaux (eutrophisation du milieu).
Le contexte actuel
La qualité générale actuelle des eaux de surface est médiocre du point de vue des
matières organiques, du phosphore et des nitrates, résultat des apports de pollution
diffuse agricole (élevages et cultures), des rejets issus d’une forte activité urbaine, et
industrielle (agroalimentaire).
On note une détérioration globale et progressive depuis 1999-2000 par l’ensemble
des matières organiques et oxydables.
L’excès de matières organiques concernerait plus particulièrement les zones urbaines et
les cours d’eau influencés par les rejets industriels (surtout agro-alimentaires).
L’évolution des matières azotées observée depuis 5 ans montre des fluctuations
chaotiques en relation certainement avec la grande variabilité des conditions
hydrologiques.
La dégradation par le phosphore est nettement liée à l’urbanisation. La situation
semble même s’être améliorée au cours des cinq dernières années.
L’état probable en 2015
Les projections 2015 montrent que l’atteinte des objectifs nécessite des actions ou
délais supplémentaires.
A l’horizon 2015 des efforts complémentaires sont nécessaires pour améliorer les
pratiques fertilisantes agricoles. Les actions déjà engagées ou prévues pour le traitement
des effluents domestiques et urbains devraient notablement améliorer la situation. Les
syndicats et les collectivités travaillent déjà activement à la réduction des pollutions.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 61
Les actions
Le renforcement du traitement des eaux domestiques
Pour atteindre les objectifs de la directive cadre, il faudra poursuivre les programmes
en cours en matière d’assainissement.
Dans certains secteurs, la réduction des prélèvements, qui abaissent fortement les
débits et induisent une concentration de la pollution, devra être mise en oeuvre.
La prise en compte des micro-stations d’épuration
Pour atteindre les objectifs environnementaux, il sera nécessaire d’effectuer une
caractérisation de l’ensemble des unités d’épuration de moins de 500 EH qui ne sont
pas localisées de façon exhaustive ni suffisamment prises en compte dans les
diagnostics du parc de stations d’épuration et dans les contrôles de la police des eaux.
Des disfonctionnements importants ont déjà été notés sur quelques unités.
Des actions supplémentaires pour lutter contre les rejets de phosphore
Outre le traitement du phosphore dans les stations d'épuration, la question des
phosphates dans les lessives devrait être abordée de manière à identifier localement le
niveau d’implication de ce paramètre dans la pollution phosphorée.
Une meilleure gestion de l’épuration des eaux qui s’appuie sur les zones
d’assainissement
y par l’augmentation des taux de raccordement au réseau dans les zones
d’assainissement collectif,
y dans les zones d’assainissement non collectif par l’équipement ou la mise à
niveau des systèmes d’assainissement individuel.
2.
Réduire la pollution des eaux par les nitrates
Définition
Une forte teneur en nitrates peut résulter d’un lessivage des sols dans des zones de
culture intensive ou d’une pollution domestique. Cet élément n’est pas toxique mais
reste responsable de la dégradation des eaux naturelles en favorisant l’eutrophisation
du milieu.
La directive européenne « Nitrates » (1991) demande la surveillance des teneurs en
nitrates et la délimitation des zones vulnérables à ces polluants où doivent être mis en
oeuvre des programmes d'actions pour réduire les teneurs en nitrates.
Le contexte actuel
Aucun secteur du bassin Martinique n’est actuellement classé en zone vulnérable.
Les concentrations en nitrates dans les eaux des cours d’eau de Martinique traduisent
généralement une qualité bonne ou une très bonne qualité vis-à-vis de ce paramètre.
Seule la région Nord-Atlantique, fortement agricole, présente une qualité passable, ainsi
que deux stations à Fort-de-France où l’origine est certainement domestique. Sur les
cinq dernières années, cette pollution n’a pas significativement progressé et la tendance
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 62
reste globalement bonne sur le département.
L’état probable en 2015
La baisse de certaines productions et l’adoption de normes environnementales plus
strictes, voire de pratiques agri-environnementales, devraient se traduire, en plusieurs
endroits, par une réduction des impacts agricoles sur l’eau et l’environnement.
D’autres productions sont potentiellement sources de pressions importantes : les
élevages, en particulier porcins, les productions florales,…. Elles devront faire l’objet
d’une vigilance importante.
Dans le cadre de la mise en place de périmètres de protection sur la rivière Lézarde, le
Galion, la Rivière Monsieur, le Conseil Général fait un travail important de conduite de
diagnostics agri-environnementaux et devrait soutenir des mesures agrienvironnementales.
Les actions
La délimitation des zones vulnérables et des zones sensibles
La délimitation provisoire des zones sensibles (azote) a été réalisée dans le cadre du
SDAGE. L’opportunité du maintien de toute désignation relative à la
sensibilité/vulnérabilité aux nitrates doit être examinée en tenant compte de l’ensemble
des outils juridiques pouvant permettre d’atteindre les objectifs de préservation du
milieu aquatique.
L’identification des sources d’apport de nitrates pollution et leur surveillance
La surveillance des élevages intensifs et des cultures exigeantes en azote
3.
Maîtriser la pollution des eaux et des sols par les pesticides et prendre en compte le
problème du chlordécone
Définition
Les pesticides sont utilisés pour la protection des plantes en agriculture mais également
pour le désherbage des voies de circulation routière, des espaces verts publics et des
jardins.
De grandes quantités de produits phytosanitaires sont utilisées sur les cultures
martiniquaises, essentiellement sur les bananeraies. Toutes cultures confondues, 788
tonnes de produits phytosanitaires ont été utilisées en Martinique en 2003 (DAF). Il est
probable qu’une partie non négligeable de ces produits gagne le milieu aquatique.
Le contexte actuel
Les pressions phytosanitaires sont les plus importantes sur les zones de culture de la
banane, situées dans les régions Nord-Atlantique et Centre de la Martinique.
La surveillance des cours d’eau en 2003 a révélé que tous les sites étudiés sont
contaminés à des degrés très divers et présentent des concentrations en pesticides
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 63
supérieures ou égales à la norme pour une ou plusieurs molécules. La situation dans le
Nord-Atlantique est particulièrement dégradée, en particulier sur les bassins versants où
la culture de la banane et de l’ananas prédomine. On retrouve en moyenne moins de
substances sur les zones de culture de la canne à sucre.
Dix ans après l’interdiction définitive du chlordécone, on mesure une pollution étendue
des sols agricoles, de l’eau, de la faune sauvage et de certaines productions végétales
ou animales. Depuis 1999, année des premières mesures de pesticides sur les rivières,
les teneurs en chlordécone apparaissent constantes.
L’état probable en 2015
Les molécules organochlorées sont interdites depuis dix ans mais leur stabilité
chimique fait qu’ils sont toujours présents, parfois à des niveaux élevés. Des dérivés
d’autres molécules, tel que l’aldicarbe retiré du marché en 2002, ne sont quasiment
plus retrouvés dans l’eau en 2003.
Une utilisation plus raisonnée des produits phytosanitaires devrait avoir un effet
important sur la réduction des pesticides dans les eaux à l’échéance de 2015.
Cependant, compte tenu de la rémanence de certains produits, un scénario plus
pessimiste de stabilité des pollutions devrait conduire à la demande d’une dérogation
pour plusieurs masses d’eau.
Les actions
La mise en œuvre du plan d’action « pesticides » par le Groupe Régional
Phytosanitaires (GREPHY)
Le Comité de Bassin, dans le cadre des travaux d’élaboration du SDAGE, a défini un
plan d’action « pesticides » hiérarchisé et opérationnel qui se décline en 30 types
d’action sur les thèmes de la santé, du suivi des milieux, du contrôle, de la
réglementation et des pratiques agricoles.
Une utilisation raisonnée des produits phytosanitaires
Il faudra poursuivre l’amélioration des pratiques et être vigilant quant à la nature des
produits utilisés. Des efforts pour la sensibilisation et l'information des agriculteurs
doivent être soutenus et maintenus pour une suppression effective de ces pollutions.
Une sensibilisation des autres utilisateurs de phytosanitaires
Même si les pollutions issues des autres utilisateurs de produits phytosanitaires sont
difficilement évaluables actuellement, elles ne doivent pas être négligeables. Une
sensibilisation des collectivités et de la population est donc à engager.
x La dépollution des sols par la mise en place de plans de culture et de dépollution
pour assainir les sols.
L’amélioration de la connaissance par la réalisation de programmes de
recherche dans le cadre d’une coopération régionale sur :
y Les itinéraires techniques pratiqués dans les cultures type maraîchage,
y Les transferts de molécules…
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 64
4.
Maîtriser la pollution des eaux par les substances dangereuses
Définition
Les substances dangereuses proviennent de l’ensemble des activités humaines, en
particulier de l’industrie. Il s’agit notamment des métaux lourds (mercure, plomb,…),
des hydrocarbures, des solvants,….
Les effets de ces toxiques sur les organismes vivants ont pour conséquence ultime la
mortalité des organismes (toxicité aiguë), mais également un effet à long terme par le
développement de cancers, des mutations génétiques,… (toxicité chronique).
La réduction/suppression des rejets de substances dangereuses est un objectif majeur de
la DCE.
Le contexte actuel
Très peu de résultats sur les toxiques sont disponibles sur le réseau de surveillance des
eaux de Martinique. Les quelques résultats de mesures des métaux lourds font état d’une
altération des eaux dans l’agglomération Fort-de-France (rivière La Jambette, rivière
Madame).
En Martinique, les rejets provenant des industries soumises à autorisation (ICPE)
résultent de l’agro-alimentaire (en particulier de la filière canne) et de l’activité de
l’énergie (raffinerie, centrale thermique). Entre 2001 et 2003, la pollution provenant des
distilleries et de l’énergie a nettement diminué, induite par une amélioration significative
du traitement des rejets toxiques industriels.
L’état probable en 2015
Il y a un manque de données important sur les substances toxiques rejetées sur le bassin.
Les résultats disponibles sont très insuffisants pour évaluer le risque environnemental en
2015.
Les actions
L’identification des substances toxiques et leur origine à la Martinique
Une connaissance plus approfondie des substances dangereuses, des sites de
contamination et de leurs effets réels devra être recherchée.
x L’inscription de celles-ci dans la liste des substances prioritaires qui,
conformément à la DCE, doivent être éliminées des eaux.
Certains pesticides spécifiques qui ont été utilisés à la Martinique comme le chlordécone
doivent être inscrits sur cette liste
La maîtrise des sources diffuses de pollution
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 65
5.
Restaurer le fonctionnement et les équilibres biologiques des cours d’eau
Définition
Les modifications hydromorphologiques (aménagements des berges, chenalisation,
seuils en rivières, régulations de débits, prélèvements, dérivations, …), entraînent des
altérations de l’habitat des peuplements, de la libre circulation des espèces, de la
reproduction, des cycles biologiques.
En Martinique, où de nombreuses espèces de cours d’eau sont migratrices et réalisent
une partie de leur cycle en milieu saumâtre ou marin, le maintien de la continuité entre
l’amont et l’aval est une condition indispensable à la pérennité des populations.
La diminution des habitats induit une baisse des possibilités d’installation des espèces
vivantes (chute de la diversité, de la richesse, de la biomasse, déséquilibre des
peuplements).
Le contexte actuel
Les espèces de cours d’eau (faune, flore) sont encore mal connues en Martinique. Une
analogie est faite avec d’autres écosystèmes tropicaux insulaires.
Le bassin versant de la rivière Lézarde est particulièrement sollicité depuis l’amont
jusqu’à l’embouchure (captages AEP, très nombreux prélèvements individuels), altérant
significativement le débit naturel du cours d’eau. Les prélèvements importants effectués
sur la rivière Capot se limitent à la partie aval du cours d’eau, sur un bassin versant où la
ressource est particulièrement élevée ; c’est d’ailleurs le seul cours d’eau qui respecte un
débit minimum biologique en aval de ses ouvrages.
L’état probable en 2015
Les programmes actuels de mise en place de passes à poissons favoriseront la
(re)colonisation du linéaire de cours d’eau captés. Il est également prévu de garantir le
maintien d’un débit minimum biologique en aval des ouvrages qui ne respectent pas la
réglementation en vigueur.
Les actions
Un développement de la connaissance des espèces vivantes des cours d’eau
Un programme d’inventaire des espèces vivantes et de caractérisation des habitats doit
être mise en œuvre pour caractériser les peuplements des cours d’eau. La
compréhension des cycles biologiques des espèces piscicoles est à envisager afin
d’identifier leurs exigences biologiques, mais aussi écologiques, en vue d’adapter les
préconisations avant tout aménagement de cours d’eau.
Une sensibilisation des acteurs
Il est nécessaire de sensibiliser tous les acteurs à la prise en compte des modifications
hydromorphologiques dans la gestion des cours d’eau.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 66
Un inventaire des aménagements
Les données sur les ouvrages, en particulier sur les prises d’eau individuelles en rivière,
sont insuffisantes pour identifier l’ensemble des altérations. Le recensement des
aménagements et leur caractérisation (type, dimensions des seuils, volumes captés, …)
est à engager.
La restauration de la continuité hydraulique
L’enjeu principal sera de restaurer la continuité sur l’ensemble du linéaire des cours
d’eau. Les espèces étant fréquemment tributaires des saumâtres et marines, la libre
circulation devra s’étendre au maintien de toute les connexions entre les rivières et la
mer, ainsi que la conservation et la restauration des zones naturelles d’embouchure.
Une meilleure gestion des prélèvements pour respecter les débits minimums
biologiques (débits réservés) et sécuriser la ressource :
1. Une gestion volumétrique optimale en période de Carême et en Hivernage
Les déficits hydrologiques en période de carême, accentués les années de faible
pluviométrie, induisent une intensification des prélèvements et des impacts sur
les milieux aquatiques. L’enjeu sera donc la gestion volumétrique, surtout en
période d’étiage sévère : la gestion des conflits d’usages, la garantie les usages
en adéquation avec la préservation des équilibres biologiques des milieux. En
période d’hivernage, il convient de profiter d’une ressource abondante pour
augmenter nos réserves et anticiper sur la nécessité de gestion des crises.
2. Une augmentation des capacités de stockages pour l’eau potable et
l’irrigation
3. Une évaluation précise des volumes consommés
Les besoins réels des principaux usagers de la ressource (AEP, irrigation,
industrie) ne pourront s’exprimer qu’à partir d’une évaluation précise des
volumes consommés par chacun.
4. Une rationalisation et un contrôle des prélèvements
o Faire évoluer les méthodes d’irrigation pour optimiser l’utilisation de l’eau.
o Mener une recherche active des lieux potentiellement utilisables pour le
stockage d’eau
o Développer la création de retenues collinaires et la collecte individuelle d’eau
de pluie dans de bonnes conditions sanitaires.
5. Une amélioration des rendements des réseaux
En Martinique, le rendement moyen des réseaux est faible et révèle des
gaspillages importants (tels que des fuites). L’amélioration des rendements est
un enjeu considérable en terme de gestion des eaux car elle permet de réaliser
des économies sur le prélèvement des ressources en eau.
La conciliation de la restauration écologique et des usages économiques
Les modifications physiques apportées à une rivière sont généralement associées à un
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 67
usage économique (protection, alimentation en eau potable, tourisme, …). La
restauration écologique doit permettre de trouver un équilibre entre la réduction de
l’impact sur le milieu aquatique et l’importance économique de la satisfaction des
usages associés aux ouvrages.
6.
Garantir la préservation de la qualité de la ressource utilisée pour l’alimentation en
eau potable
Définition
L’alimentation en eau potable est un usage essentiel de la ressource.
Les collectivités locales ont en charge les services d’eau potable et d’assainissement
collectif. Elles doivent prélever l’eau, la traiter et la distribuer.
Le contexte actuel
L’alimentation en eau potable en Martinique s’effectue essentiellement à partir des eaux
superficielles (21 captages d’eaux superficielles et 15 captages en eau souterraine). La
capacité de stockage est toutefois insuffisante. Les réservoirs ne sont que des relais et
leurs réserves ne permettent pas de faire face aux besoins au-delà de 24 heures.
La ressource est plus importante dans la moitié Nord de l’île grâce à une pluviométrie
importante. En revanche, dans la moitié Sud de l’île, les disponibilités en eau sont très
insuffisantes ou inexistantes pour prélever au fil de l’eau en période de carême. La
potentialité d’exploitation de la partie Nord représente 1/3 à 2/3 de la consommation du
Centre et du Sud de l’île. Les points de captage se situent donc essentiellement vers le
Nord de l’île (au dessus d’une ligne Fort-de France-Le Robert) et il faut des réseaux de
distribution importants jusqu’aux points de desserte les plus éloignés.
La satisfaction de la demande est fortement conditionnée par les fluctuations
météorologiques, en particulier en période de carême. Seulement 15 à 20 % des
écoulements annuels sont concentrés sur ces quatre mois, engendrant des situations de
déficit pour certaines ressources. Les ressources mobilisées actuellement sont
insuffisantes pour faire face aux périodes d’étiage sévère.
La ressource est à 90% concentrée sur six bassins versants. Les principales ressources
exploitées sont les rivières Capot, Lorrain, Galion, Case Navire, Monsieur et La
Lézarde-Blanche.
Parmi les principales ressources exploitées, la Lézarde est la rivière pour laquelle le
risque de pollution par les pesticides est le plus faible. Cette ressource présente une
bonne qualité contrairement à beaucoup d’autres ressources de l’île, souvent
contaminées par des phytosanitaires.
L’état probable en 2015
Aucun périmètre de protection de captage n’est mis en place à ce jour. A l’exception de
la commune de Macouba, la procédure est engagée pour tous les captages (99,5% de
l’eau produite).
L’engagement de lancer la démarche a été pris entre 1996 et 1998.
100% des captages bénéficient aujourd’hui d’une étude environnementale, 66,7 % (24
captages) ont fait l’objet d’un avis de l’hydrogéologue agréé (définition des contours des
périmètres et prescriptions) et 50 % (18 captages) vont donner lieu à court terme à un
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 68
dossier d’instruction en vue de la déclaration d’utilité publique des périmètres de
protection.
L’analyse de la faisabilité des mesures de protection pour les captages de la rivière
Lézarde a été effectuée en 2003. Le dossier d’instruction administrative est programmé
pour 2005.
La définition d’une telle protection implique notamment une gestion des activités
anthropiques, en fonction de leur nature, de manière à ne pas entraîner une variation de
quantité et de qualité de la ressource.
Les actions
La poursuite de la mise en place des périmètres de protection
La loi du 3 janvier 1992 a rendu obligatoire la mise en place de périmètres de
protection des captages ne bénéficiant pas d’une protection naturelle suffisante. Le
SDAGE confirme cette obligation légale. La Martinique compte 36 captages d’eau
destinés à l’alimentation humaine en exploitation concernés par la mise en place de
périmètres de protection (21 prises d’eau en rivière, 4 forages, 11 sources). Leur mise
en place doit être poursuivie dans les prochaines années.
La diversification de la ressource
Dans la continuité du travail réalisé dans le cadre des orientations du SDAGE, la
réflexion devra être poursuivie sur la pertinence de diversifier la ressource destinée à
l’alimentation en eau potable en mobilisant les eaux souterraines.
Il s’agit de continuer le travail de recherche de ressources d’eau souterraine d’appoint
initié par les producteurs d’eau potable ainsi que celui porté par la Région sur la
caractérisation quantitative et qualitative des masses d’eau souterraines de l’ensemble
de la Martinique qui pourra déboucher sur un programme de forages d’essai.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 69
II. LA PRESERVATION DU LITTORAL
II.
Reconquérir et sauvegarder les espaces remarquables
1.
Restaurer la qualité des eaux littorales et les écosystèmes marins
Définition
Les eaux littorales regroupent les mangroves aquatiques, les zones de baignade et les
eaux côtières. Elles sont le siège de multiples activités : tourisme, baignade, pêche de
loisirs ou professionnelle, activités portuaires.
En milieu tropical insulaire, les mangroves, les herbiers et les formations coralliennes
constituent un patrimoine naturel de première importance dont dépendent directement la
pêche, le tourisme et la qualité de vie des martiniquais. De plus, ils sont très sensibles à
toute forme de pression.
Le contexte actuel
L’amélioration de la qualité bactériologique des eaux de baignade durant les années 90
est liée aux efforts réalisés en matière d’assainissement des collectivités du littoral.
Aujourd’hui, toutes les plages sont de bonne qualité pour la baignade (classes A et B).
Dès le début des années quatre-vingts, on a constaté un phénomène d’eutrophisation des
fonds coralliens qui se traduit par une prolifération de macro-algues et par une forte
régression des populations coralliennes. Parallèlement, un phénomène d’hyper
sédimentation concerne l’ensemble des baies de la Martinique.
C’est en 1991 qu’une étude sur la baie de Fort-de-France a mis en évidence une forte
contamination des sédiments et des organismes de la baie avec un risque écotoxique
(pour les écosystèmes) et sanitaire (pour la consommation humaine).
L’état probable en 2015
La possibilité de respecter les objectifs est liée en premier lieu à la restauration de la
qualité des eaux par une forte réduction des apports de nutriments organiques et
minéraux, de sédiments provenant de l’érosion des sols agricoles et urbains, et de
micropolluants d’origine urbaine, industrielle et agricole.
Cette forte réduction des pressions littorales ne pourra sans doute pas être atteinte d’ici à
2015 pour tous les facteurs et toutes les zones littorales pour diverses raisons d’ordre
technique et économique.
Pour évaluer l’état probable des masses d’eau en 2015, il faut aussi tenir compte du fait
que l’effet combiné de plusieurs pressions peut remettre en question le bon état
écologique bien que celles-ci aient été réduites de façon significative. De plus, les
masses d’eau adjacentes peuvent « contaminer » une masse d’eau sur laquelle
s’exercent de faibles pressions.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 70
L’impact positif de la restauration de la qualité des eaux est temporisé par le temps de
réponse du milieu :
y De nombreux polluants sont stockés dans les sédiments ; ils peuvent être relargués peu
à peu dans le milieu (phosphore, micro-polluants…).
y La restauration des écosystèmes, notamment coralliens, peut être longue. Elle
demande par exemple, outre une excellente qualité des eaux, la présence de
reproducteurs pour le recrutement des coraux.
Hypersédimentation, eutrophisation et écotoxicité constituent les principales causes du
risque de non atteinte du bon état en 2015.
L’eutrophisation concernera encore sans doute une partie des masses d’eau littorales de
la Martinique. Les apports de nutriments sont responsables de l’eutrophisation des
herbiers et des récifs coralliens, et de « marées vertes » qui pèsent sur l’économie des
communes du littoral (tourisme).
L’hypersédimentation, plus localisée, subsistera au droit des embouchures, dans les
baies et dans les zones profondes.
Les apports de micropolluants (métaux, molécules organiques, pesticides) représentent
également un risque d’altération des eaux littorales, notamment dans les baies
industrielles et au droit des zones agricoles. La rémanence de certains pesticides dans les
sols constituera sans doute longtemps un facteur déclassant.
Les actions
La lutte contre les pollutions et pressions qui s’exercent sur le milieu littoral :
un équilibre à trouver entre les différents usages
La zone littorale est le siège de conflits d’usages qui risquent de s’intensifier et qu’il
faudra gérer dans les prochaines années dans l’intérêt des milieux et du développement
durable.
Cela demande de mieux connaître les relations complexes qu’a la population
martiniquaise avec la mer et leur évolution récente.
La solidarité amont-aval
9
9
9
9
Faire prendre conscience de la réalité du système insulaire terre-mer
Lutter contre l’érosion
Contrôler l’exploitation des carrières
Identifier les zones marines vulnérables demandant un effort particulier sur les
bassins versants (zones « objectifs » ou « prioritaires »),
9 Réaliser les inventaires des activités polluantes, la sensibilisation, puis le
contrôle des rejets,
9 Renforcer éventuellement les niveaux d’épuration dans certaines zones
particulièrement sensibles en ayant une réflexion globale sur les bassins
versants pour ne pas pénaliser une activité particulière,
9 Restaurer si nécessaire des mangroves et zones inondables afin de protéger le
milieu marin des apports sédimentaires terrestres par les cours d’eau.
L’amélioration de la connaissance et sa diffusion
La connaissance des activités littorales, des flux de pollutions et du fonctionnement du
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 71
milieu marin (courants, biocénoses, incidences des pollutions sur les écosystèmes,…)
est lacunaire et doit être améliorée. Dans ce cadre, il est fondamental d’autre part de
faire un travail d’éducation pour sensibiliser les acteurs et le grand public sur les
particularités de notre contexte insulaire et notamment sur les interactions profondes
entre notre île et notre littoral.
2.
Sauvegarder l’écosystème côtier
Définition
La Martinique possède encore de vastes zones coralliennes. 80% d’entre elles
présentent des signes de dégradation. Les zones coralliennes et d’herbier sont de grand
intérêt patrimonial, social et économique. Frein contre l’érosion, haute productivité
pour la ressource halieutique, paysages sous-marins pour le tourisme, haute
biodiversité particulière à la Caraïbe….
Les écosystèmes coralliens sont très sensibles à l’eutrophisation.
La restauration des écosystèmes coralliens est longue, coûteuse et hypothétique. C’est
pourquoi il vaut mieux préserver les zones remarquables avant qu’elles ne se dégradent
encore.
Le contexte actuel
Certaines zones marines présentent des formations coralliennes encore florissantes,
avec toutefois des signes de dégradation plus ou moins prononcés : Plate-forme de
Pointe Borgnesse à Trois-Rivières dans le Sud, formations coralliennes du NordCaraïbe, récif barrière algo-corallien, petits récifs frangeants ou cayes du SudAtlantique…
Ces zones marines subissent un ensemble de pressions (pollutions, surpêche, activités
nautiques) dont certaines s’intensifient.
La Baie du Trésor avait été proposée pour sa mise en réserve marine dès les années
1980. Incluse dans la réserve naturelle de la Caravelle, et riche de trois écosystèmes
marins sur une petite surface, elle permettait de faire un premier pas vers la
sensibilisation à la gestion et la protection du milieu marin. Il n’existe actuellement
aucune zone marine protégée en Martinique. Outre le pourtour des îlets de Sainte-Anne
(réserve ornithologique), seuls les cantonnements de pêche offrent une protection sur
huit zones disséminées sur le littoral.
La protection des écosystèmes marins passe d’abord par la restauration de la qualité
des eaux et donc par une réflexion et une gestion sur les bassins versants.
Elle n’implique pas obligatoirement une protection totale. La pêche et d’autres activités
peuvent y être autorisées sous certaines conditions.
La France a adhéré à plusieurs conventions internationales pour la préservation du
milieu marin et des coraux : Convention de Carthagène et son Protocole pour la
protection du milieu marin dans les Caraïbes qui a été transposé en droit français par
Décret en juillet 2002, Programme pour l’Environnement de la Caraïbe (PEC) des
Nations Unies, et Initiative Internationale en faveur des Récifs Coralliens et
Ecosystèmes Associés (ICRI).
Il s’agit de les appliquer et d’en assurer le suivi. La Martinique doit s’inscrire dans le
Bassin Caraïbéen globalement en favorisant un haut niveau de coopération régional
pour la gestion de l’environnement et des ressources naturelles.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 72
L’état probable en 2015
Plusieurs zones marines sont actuellement proposées en vue d’une protection globale.
Elles concernent des zones plus ou moins vulnérables, avec des degrés d’urgence
variés en fonction des pressions qu’elles subissent.
La possibilité de créer des réserves régionales ouvre des perspectives intéressantes pour
la préservation de zones marines.
Citons par exemple la plate-forme de Sainte-Luce qui présente des peuplements
coralliens exceptionnels qu’il est urgent de préserver.
Les actions
La création de zones de protection des écosystèmes coralliens
Conservation du patrimoine et de la biodiversité sont les premiers objectifs, mais ils
peuvent induire un écotourisme (mesuré) et une image de la Martinique tournée vers le
respect du patrimoine naturel.
Elles justifieront des mesures adaptées pour la réduction des pollutions et des moyens
appropriés d’étude, de surveillance et de valorisation de la zone protégée.
Une adhésion forte des usagers à la protection de zones marines
La protection de certaines zones implique de réglementer les usages. La mise en place
d’aires marines protégées demande l’adhésion et même la motivation de la majorité des
usagers de ces plans d’eau : riverains, pêcheurs, plongeurs, plaisanciers, acteurs
touristiques…
L’application opérationnelle à la Martinique, des conventions internationales
pour la préservation du milieu marin et des récifs coralliens auxquelles la
France a adhéré
3.
Reconquérir et sauvegarder les mangroves
Définition
Les mangroves sont des formations végétales caractéristiques des régions côtières
intertropicales où dominent les palétuviers qui fixent leurs fortes racines dans les baies
aux eaux calmes et peu profondes où se déposent sédiments et limons.
De nombreuses rivières forment un delta à travers une mangrove. Les crues inondent la
surface forestière qui joue un rôle de décanteur. Interface entre eaux terrestres et eaux
marines, les mangroves constituent ainsi la dernière protection du milieu marin contre
les pollutions d’origine terrestre. Elles fixent le sédiment et une grande partie des
micropolluants, et métabolisent les nutriments.
Les mangroves forment un écosystème très productif en bois et litière. Elles abritent de
nombreuses espèces aériennes (rares orchidées, oiseaux, crabes, …). Leurs racines
immergées forment un abri idéal pour la reproduction de nombreuses espèces qui
jouent un rôle dans la chaîne alimentaire ou ont un intérêt commercial.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 73
La forêt littorale constitue un attrait paysager et touristique important.
Le contexte actuel
La pression foncière urbaine a grignoté peu à peu les mangroves. L’assainissement
pluvial des zones d’arrière-mangrove et la protection des zones inondables ont entraîné
la chenalisation des écoulements et supprimé les expansions de crue à travers les
mangroves. La suppression des apports diffus d’eau douce en arrière-mangrove crée un
déséquilibre des échanges hydriques et de l’écosystème (formation d’étangs bois-sec).
Les sables et limons sont charriés jusqu’au littoral par les chenaux, ce qui accélère un
engraissement très localisé du littoral (cf. Lézarde), l’envasement des baies et une forte
turbidité des eaux.
Les pollutions en nutriments ont généralement peu d’effet sur la mangrove arbustive,
mais les conditions anoxiques du milieu aquatique peuvent survenir et détruire les
peuplements fixés (huîtres, …).
Les micropolluants (métaux, pesticides, hydrocarbures…) dissous ou adsorbés sur les
sédiments contaminent la chaîne alimentaire (bioaccumulation) jusqu’à des seuils de
toxicité élevés (baie de Fort-de-France). Ils ont certainement un impact sur la ressource
halieutique.
L’état probable en 2015
La réduction des pollutions sur les bassins versants entraînera une amélioration de la
qualité des eaux et donc des écosystèmes aquatiques.
Il y a une prise de conscience martiniquaise de l’intérêt de sauvegarder les mangroves et
ses divers rôles, notamment de protection du milieu marin. Mais il subsiste des conflits
d’intérêt importants avec les activités portuaires et la protection des zones inondables
situées en arrière-mangrove.
Certaines communes envisagent de restaurer et mettre en valeur des mangroves (Genipa,
Robert, …). On étudie également la possibilité, comme cela se fait ailleurs, d’étendre
leur surface côté maritime par plantation de jeunes palétuviers.
La destruction de mangrove devrait globalement être stoppée. Les réaménagements
hydrauliques ne sont généralement qu’à l’état de projets et doivent être accélérés.
Les actions
L’arrêt de la destruction de mangroves
La réduction des apports de micropolluants de toutes sortes
Le rétablissement des apports diffus en arrière-mangrove :
Il s’agit de rétablir autant que possible les écoulements de crue en flux laminaire à
travers la mangrove : exutoire de forme deltaïque, étude des conditions de mise en
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 74
place des routes qui ne doivent pas entraver les apports en eau douce dans les
mangroves.
La lutte contre l’érosion et la surveillance des carrières
L’extension des mangroves maritimes là où cela est possible et utile
L’amélioration de la connaissance et sa diffusion
Les mangroves sont des écosystèmes instables et complexes que l’on commence à bien
connaître : néanmoins, leur fonctionnement étant très complexe, il est nécessaire
d’améliorer les connaissances actuelles dans le but de mieux comprendre les
phénomènes en jeu.
Il serait souhaitable aussi d’étudier l’opportunité et la faisabilité de rejets diffus d’eaux
préalablement épurées en arrière-mangrove en alternative aux rejets en rivière proche
du littoral ou en mer.
4.
Améliorer la gestion de la ressource halieutique
Définition
La pêche en Martinique est essentiellement pratiquée de façon traditionnelle sur les
petits fonds côtiers.
Le contexte actuel
Les fonds côtiers ont été surexploités. La taille de pêche de certaines espèces est
inférieure à la taille de maturité sexuelle, ce qui met en danger la reproduction de ces
espèces de poissons devenues rares. Une épidémie a décimé les oursins.
Des effets directs et indirects de l’exploitation des ressources halieutiques sont en outre
susceptibles, en se combinant avec les autres altérations (pollutions, activités
maritimes…), d’altérer la productivité halieutique et l’équilibre de l’écosystème :
y dégradation des fonds coralliens ou d’herbiers par action mécanique des engins de
pêche,
y déplacement de l’équilibre entre les populations au profit d’espèces sans valeur
commerciale,
y pression exercée sur les herbivores dont les populations risquent de ne plus assurer
leur rôle de régulation de la prolifération macro algale,
y perte de biodiversité, etc…
Conscient de la nécessité d’une meilleure gestion de la ressource, le Comité Régional
des Pêches de la Martinique a pris, avec la DAFMAR, l’aide des collectivités et les
conseils de l’IFREMER, un certain nombre de mesures :
y Réglementations de pêche sur certaines espèces : interdiction tortues marines,
réglementation de pêche des lambis et des oursins,
y Cantonnements de pêche : mise en place depuis quelques années de 8 zones
d’interdiction de pêche (Baie du Trésor, Ilet à Ramier, Petite Anse, Case-Pilote,
Pointe Borgnesse, Ilet de Sainte-Anne, Baie du Robert, Trinité - Sainte-Marie).
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 75
y
y
y
y
Deux autres zones sont en projet (François et La Perle). Trois récifs artificiels ont
été créés à titre expérimental,
Redéploiement de la pêche vers le large : mise en place de DCP,
Aménagement des ports de pêche (en cours, Conseil Général),
Développement de l’aquaculture (en cours),
Sensibilisation et formation des pêcheurs par l’Ecole de Pêche.
L’état probable en 2015
Depuis une quinzaine d’années des mesures sont prises pour adapter les engins et
techniques de pêche côtière à une gestion rationnelle des stocks halieutiques c’est à dire
la conservation et le renouvellement de ceux-ci. C’est un travail de longue haleine qui
commence à porter ses fruits.
La protection spécifique des nourriceries (mangroves, herbiers…) n’est pas prévue en
terme de réglementation de pêche, mais les cantonnements de pêche actuels incluant des
mangroves et herbiers montrent déjà leur efficacité en terme de productivité, par
exemple en langoustes dans la Baie du Robert.
La possibilité de créer des « réserves régionales » permettra peut-être bientôt de gérer et
réglementer plus facilement certaines zones marines ou la réouverture de certains
cantonnements
Les activités de substitution à la pêche comme le tourisme bleu (excursions sur les îlets)
permettent déjà dans certaines communes de réduire la pression de pêche sur les petits
fonds côtiers.
Les actions
La réduction de la pression de pêche sur les petits fonds côtiers, notamment
sur les juvéniles et les nourriceries
La poursuite de la mise en place d’une gestion écosystémique de la pêche afin
d’en optimiser la productivité
Le développement d’une aquaculture respectueuse des milieux et des
écosystèmes
La restauration de la qualité des eaux et la productivité des écosystèmes
Le confortement des cantonnements de pêche
L’amélioration de la connaissance
9 Bilan des activités de pêche à réaliser
9 Suivis des cantonnements de pêche et étude de l’opportunité de réouverture
9 Comprendre et étudier la productivité des milieux.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 76
5.
Veiller à la gestion de l’occupation des sols sur la frange
littorale terrestre
Définition
La gestion de la frange littorale terrestre est caractérisé en Martinique par
l’existence d’une bande dite des 50 pas géométriques ( 81m environ) comptée à partir de
la limite haute du rivage qui relève du domaine public maritime ( cette zone figurait
historiquement dans le domaine royal pour protéger la population). Cette zone concentre
de forts enjeux publics :
x Environnementaux : De nombreux terrains présentent un intérêt écologique fort ou
sont soumis à des risques naturels très importants ( houle cyclonique, inondation,
liquéfaction …).
x Sociaux : C'est en partie la pauvreté d'une frange importante de la population et le
prix du foncier en Martinique qui a conduit au développement d'un habitat précaire,
insalubre et illégal sur la zone des 50 pas géométriques.
x Economiques : Une gestion concertée et raisonnée du littoral
doit aider au
développement économique de la Martinique. La zone littorale constitue par ailleurs
la principale vitrine touristique de la Martinique et la préservation de son intérêt
paysager est primordiale pour maintenir et développer l'attrait extérieur pour l'île.
Une loi spécifique aux 50 pas géométriques de 1996 est venu compléter les
dispositions particulières aux départements d’outre-mer prévues par la loi littoral de
1986.
Le contexte actuel
Le développement de nombreuses constructions illégales sur les zones des 50 Pas
Géométriques porte une atteinte grandissante au littoral.
La loi du 30 décembre 1996 a fixé comme objectif principal la régularisation de la
situation foncière des occupants et la réalisation de programmes d’équipements dans les
zones urbaines. Pour les zones naturelles, qui représentent encore deux tiers de la zone
naturelle des 50 pas, la loi a fixé comme objectif une meilleure protection et une
meilleure gestion.
Le Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM), volet particulier du schéma
d’aménagement régional approuvé en 1998, a défini en application de la loi Littoral de
1986 un certain nombre de règles en matière d’aménagement du littoral.
La gestion et la protection de ces zones naturelles intéressent essentiellement : l’ONF
sur la Forêt départementale du littoral, le Conservatoire naturel des espaces littoraux sur
les espaces naturels qui leur ont été transférés, et l’Etat (DDE) sur le reste du domaine
public maritime (DPM). La DIREN assure la surveillance particulière des sites classés.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 77
L’Agence des 50 pas géométriques, mise en place en 2000, n’a pas encore résolu ses
difficultés d’installation d’où une mise en valeur des zones urbanisées encore
insuffisante.
L’état probable en 2015
La mise en œuvre de la préservation des zones naturelles du littoral et plus
particulièrement celle des 50 pas géométriques, pour lesquelles l’Etat maîtrise le
foncier, dans le respect de la loi Littoral de 1986, de la loi de 1996 sur les 50 Pas
Géométriques, du Schéma d’aménagement régional (SAR)/SMVM et de l’accessibilité
du public au littoral, la politique de renforcement des mesures de protection de contrôle
et de gestion dans ces zones et l’accompagnement des collectivités et de l’agence des
50 pas dans la requalification du littoral de la Martinique devraient largement améliorer
la situation d’ici 2015.
Les actions
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 78
Le développement de conventions de gestions locales entre les collectivités, le
Conservatoire du Littoral, l’ONF sur les espaces littoraux naturels
La mise en place d’un observatoire sur les zones naturelles du littoral
Le renforcement des protections existantes
La régularisation de la situation foncière des occupants sans titre dans les
zones urbaines
La requalification du littoral par des aménagements de fronts de mer
cohérents et des programmes d’équipement des zones urbaines rationnels
pour lutter contre l’insalubrité et l’insécurité
Le maintien de l’accès au littoral. Il s’agit dans le cadre de la possibilité de
reconnaissance de titres anciens de propriété et l’occupation de plus en forte du
littoral de veiller à ne pas restreindre l’accessibilité du public au littoral et d’éviter
les conflits d’usage.
III.
III. LA GESTION COHERENTE DE LA RESSOURCE EAU
Concilier satisfaction des usages et préservation de la ressource
1.
Décliner des orientations de gestion au niveau local (type SAGE, Contrat de Baie,
…)
Définition
La déclinaison d’orientations de gestion à une échelle locale a pour objectif de fixer des
objectifs de quantité et de qualité des eaux, et des orientations pour la satisfaction des
usages et la protection des milieux.
Pour exemple, le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) fixe les
objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur, de protection quantitative et
qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine et des écosystèmes
aquatiques, ainsi que la préservation des zones humides dans un sous bassin (ou un
groupement) correspondant à une unité hydrogéographique.
L’objectif d’un contrat de baie vise à un maintien, une amélioration ou une restauration
de la qualité des eaux littorales à travers la définition d’une approche rationnelle. Une
série d’objectifs, relatifs à la qualité des eaux d’un secteur littoral, est définie en
fonction de la réglementation, d’une connaissance du milieu, des sources de pollution,
d’une concertation de tous les intervenants concernés (notamment les pollueurs et les
acteurs de la dépollution).
Le contexte actuel
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 79
L’eau des sources chemine dans les rivières vers le récepteur ultime qu’est la mer. Au
cours de ce cheminement, elle est utilisée par plusieurs utilisateurs de l’eau
(consommateur d’eau potable, agriculteur, industrie, …). Elle peut être pompée, traitée,
rejetée à plusieurs reprises avant d’atteindre le milieu marin.
Il est dont nécessaire de prendre en compte la gestion de cette ressource à une échelle
cohérente qui permet de prendre en compte l’ensemble des usages et des apports
polluants - l’échelle du bassin versant - afin de fournir une connaissance approfondie de
l’ensemble des sources de pollution, des mécanismes de leur transfert au milieu marin,
et les caractéristiques des milieux récepteurs (rivière, mer).
Une étude préalable à tout schéma / contrat permet de définir des objectifs concertés
avec les différents partenaires.
Aucun SAGE n’a encore été mis en œuvre dans le département. Une procédure similaire
est en cours sur le bassin versant du Galion.
Le contrat de Baie de Fort-de-France fait actuellement l’objet d’une procédure d’appel
d’offres.
Les actions
Multiplier les SAGE
Aujourd’hui le bassin Martinique n’est pas couvert par des documents de type SAGE ou
Contrat de Baie. Un des enjeux de gestion sera de généraliser ce type d’outil.
Renforcer la cohérence des politiques publiques
La cohérence d’une gestion globale à l’échelle d’un bassin versant en concertation avec
les différents usagers de la ressource doit être accompagnée d’une cohérence des
politiques publiques liées à l’urbanisme, les transports, l’agriculture … afin de préserver
ce patrimoine « commun ».
2.
Mettre en œuvre le principe « pollueur – payeur »
Définition
L’application de la directive cadre sur l’eau prévoit la réalisation d’une évaluation
économique et financière de l’ensemble des coûts et des bénéfices liés à l’utilisation de
l’eau. La DCE introduit de nouvelles notions et le principe de transparence des coûts:
y
y
y
y
Les coûts générés par la distribution et la gestion des services de l’eau,
Les coûts environnementaux : dommages marchands et non-marchands que les
différentes utilisations de l’eau imposent à l’environnement et aux écosystèmes,
Les coûts compensatoires : charges supportées par le service du fait de la
dégradation du milieu par les autres usagers,
Les coûts pour la ressource : coûts d’opportunité liés à la disponibilité de la
ressource.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 80
L’application du principe « pollueur-payeur » a pour but de limiter les atteintes à
l’environnement en imputant au pollueur les dépenses relatives à la prévention ou à la
réduction des pollutions dont il pourrait être à l’origine. L’application de ce principe est
une incitation à minimiser la pollution produite.
Le contexte actuel
Le prix moyen de l'eau (avec assainissement collectif) en 2001 situait la Martinique
dans la moyenne de l'ensemble des départements français (2,82 €/m³), mais au-dessus
de la moyenne guadeloupéenne (2,18 €/m³). L'écart de prix entre les deux îles, était
imputable en majeure partie au coût du service de l'assainissement, facturé en
Martinique à un prix moyen de 1,08 €/m³, soit le double du prix moyen pratiqué en
Guadeloupe. A noter que la moyenne française inclut le coût des redevances Agences,
absent des DOM du fait de la jeunesse des Offices Départementaux de l’Eau.
La formation du prix total de l'eau est à 62% imputable à l'eau potable (production et
distribution), tandis que l’assainissement (collecte et traitement des eaux usées) ne
représentait que 38% du montant de la facture. A noter que 4 communes ne facturaient
aucun service d'assainissement (bien qu'existant) à l'usager. En moyenne, sur le
montant TTC de la facture d'eau payé en 2001, l'usager a rétribué à 53,5% le
distributeur (délégataire ou fermier) et à 45,1% la collectivité (la commune ou son
groupement).
Le reste (1,4%) est constitué de différentes redevances et taxes en vigueur perçues par
les organismes publics. Les deux redevances versées aux Agences de l’Eau en
métropole n’existent pas encore en Martinique : redevance « préservation des
ressources » et redevance « pollution ». Par contre, sont prélevées la redevance au profit
du Fonds National pour le Développement des Adductions d'Eau (FNDAE), le Droit
Additionnel à l'Octroi de Mer (1,5% sur 85% de la base) et une TVA au taux de 2,1%
(au lieu de 5,5 en Métropole).
Les actions
La mise en œuvre du principe pollueur-payeur
En France, la mise en oeuvre du principe pollueur-payeur par les agences de l'eau a
permis de prendre conscience du coût engendré par la pollution et supporté par la
collectivité et de dégager des moyens financiers pour le traitement des eaux usées des
communes et des industries.
L’enjeu en Martinique aujourd’hui est d’appliquer ce principe localement.
L’application de la réglementation
Si la réglementation doit évoluer pour mieux préciser les conditions d'installation et de
fonctionnement des activités susceptibles de perturber les milieux aquatiques, les
services de police des eaux doivent disposer des moyens pour une application
performante des textes.
La nouvelle loi sur l’eau, qui intègrera les moyens permettant de respecter de la directive
cadre en 2015, devrait y contribuer.
La mise en œuvre d’une solidarité entre Bassins.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 81
Il est indispensable de compter sur la solidarité nationale pour renforcer les ressources
financières des Bassins des DOM par la solidarité inter-bassin mais aussi les aides
européennes. En effet les ressources financières des Bassins sont constituées par des
redevances prélevées sur les usages de la ressource qui permettent de réaliser les
investissements nécessaires à une gestion rationnelle de l’eau. Le montant de ces redevances
est directement lié à la population du Bassin et à ses activité économiques. Ainsi le Bassin
Martinique ne pourra faire face à son retard en matière d’assainissement, de production
d’eau potable s’il ne bénéficie pas d’une aide financière des grands Bassins de l’Hexagone.
L’enjeu est bien ici de :
Permettre l’accès à l’eau à tous.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 82
IV. LA GESTION DES RISQUES
IV.
1.
Gérer les risques inondation et mouvement de terrain
Définition
L’anthropisation induit des modifications des espaces naturels, des déboisements, des
modifications des bords des cours d’eau, ..., qui se traduisent par une accélération des
flux liquides et des flux solides se nourrissant de l’érosion des sols.
Cette accélération des flux amplifie la vulnérabilité naturelle et humaine des zones aval
aux aléas, en particulier dans un contexte cyclonique tel que celui de la Martinique. Le
déséquilibre est autant quantitatif (rupture des profils d’équilibre hydrauliques et
sédimentaires, tendance à l’érosion des berges accentuée, diminution des capacités
d’amortissement des crues des plaines, accélération des flux) que qualitatif (diminution
des capacités de vie, reproduction, et déplacement des espèces, pertes de qualité et de
diversité floristique).
Le contexte actuel
Le SDAGE de la Martinique a largement intégré la problématique de la prévention des
risques pour diminuer la vulnérabilité des personnes et des biens.
La politique de préventions des risques est en cours au travers des plans de prévention
des risques d’inondations (PPRi). Il n’existe cependant pas de prise en compte des
impacts en termes faunistiques, floristiques, sédimentologiques ou paysagers ; ils
demanderaient également à être traités. L’ensemble des actions menées vise à répondre
à des demandes de protection, sans pour l’instant de réflexion en terme de dégradation
qualitative.
En revanche, l’élaboration des Plans Locaux d’Urbanisme (PLU), qui doivent être
compatibles avec le SDAGE et intégrer les zonages des PPR, devrait permettre
d’intégrer les principes de la directive qui seront intégrés lors de la révision des
SDAGE.
Les actions
Développer une réflexion globale à l’échelle des bassins versants
Les interventions préventives menées dans les cours d’eau répondent à des demandes
ponctuelles de protection, sans véritable réflexion d’ensemble ni le respect des
conditions environnementales.
Les mesures d’entretien doivent prendre en compte le contexte général des
aménagements sur l’ensemble du bassin versant (d’autant plus important que les cours
d’eau sont déjà aménagés) mais également les perturbations écologiques des milieux
aquatiques (cours d’eau, mangrove, côtier).
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 83
Coordonner les travaux d’aménagement
Pour une meilleure coordination, les interventions (aménagement, entretien) devraient
être organisées au sein d’une structure ayant vocation à traiter de l’aménagement mais
aussi de la gestion des cours d’eau (définition des objectifs, des niveaux de protection
souhaités et faisables, des mesures d’entretien performantes et respectant les conditions
environnementales).
Développer des pratiques d’entretien des cours d’eau respectueuses de
l’environnement
Mettre en place des pratiques d’entretien appropriées au maintien des performances
mais qui tiennent compte de leurs perturbations écologiques.
Maîtriser le défrichement et inciter à la reforestation pour améliorer le
protection des sols contre l’érosion et la régulation du régime hydrologique des
cours d’eau
Repérer les zones à risque de mouvement de terrain
Il s’agit notamment d’établir les liens possibles entre les phénomènes de mouvements
de terrain et les eaux souterraines ou les eaux de drainage. Les Plans de Prévention des
Risques s’appuient sur une délimitation de ces zones à risques.
Sécuriser les réseaux AEP face aux risques naturels majeurs
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 84
V.
V. L’AMELIORATION DE LA CONNAISSANCE DES MILIEUX
AQUATIQUES
Pour une meilleure gestion du patrimoine naturel et de la ressource
Définition
Dans une optique de préservation par une gestion raisonnée des milieux aquatiques, il
est nécessaire de caractériser ces milieux en terme écologique :
y faire le recensement exhaustif milieux aquatiques,
y apprécier leur valeur patrimoniale (inventaire espèces, habitats),
y comprendre les phénomènes qui régissent leur fonctionnement,
en relation avec les diverses usages/menaces pesant sur chacun d’eux.
Le contexte actuel
L’état des lieux a mis en évidence les lacunes en terme de données disponibles pour
déterminer l’incidence des activités humaines sur les milieux aquatiques, conséquence
de l’absence de données sur l’état des milieux ainsi que d’outils adaptés permettant
d’évaluer leur niveau de qualité.
Les actions
x Réaliser l’inventaire des études et ressources existantes
x Veiller à la diffusion et à la vulgarisation des études et travaux de recherche
x Réorganiser les réseaux de connaissance
Les réseaux de connaissance devront être revus de manière à répondre aux exigences
de la DCE et notamment du programme de surveillance des masses d’eau :
9
9
9
9
Surveillance des impacts des activités
Localisation de points de référence
Etablissement de l’état de référence
Suivi des actions
x Définir des outils et des référentiels adaptés pour le suivi de l’état des milieux et
de l’efficacité des mesures
Les outils actuels d’évaluation de la qualité des milieux ne sont pas toujours adaptés au
contexte local. Une adaptation des protocoles aux milieux aquatiques martiniquais
devra être réalisée ; ils seront destinés à évaluer l’état des milieux et l’influence des
actions. Un effort particulier sera fait sur les paramètres biologiques, identifiés
prioritairement par la DCE. Il sera nécessaire aussi de définir des sites et paramètres de
référence par type de masses d’eau.
x Etudier les relations milieu aquatique terrestre - milieu littoral
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 85
Une attention particulière sera donnée à la compréhension des phénomènes de transfert
de flux entre les milieux aquatiques terrestres et littoraux, ainsi qu’au sein des zones
d’interface (mangroves).
x Développer la connaissance des pressions qui s’exercent sur les milieux
Localisation, caractérisation des pratiques, des impacts.
x Promouvoir et renforcer la coopération régionale notamment en participant à des
réseaux type CAR-SPAW (Centre d’actions régional pour les espaces et espèces
protégés de la Caraïbe) ou des projets de type Caraïbe-HYCOS (aide à la prévention
des catastrophes naturelles et à la gestion des ressources en eaux)
x Recenser l’ensemble des informations dans une banque de données sur l’eau
avec lien SIG (Système d’Information Géographique) dans le cadre de la mise
en œuvre de l’Observatoire de l’eau.
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Synthèse. Questions Importantes
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VI. LA DIMENSION SOCIALE ET CULTURELLE DE L’EAU
ET DES MILIEUX AQUATIQUES
VI.
Pour une meilleure compréhension des perceptions et des attentes des martiniquais et pour
une meilleure implication de chacun
Définition
Toute démarche visant à faire évoluer les pratiques pour mieux préserver la ressource en
eau et les milieux aquatiques doit pouvoir s’appuyer sur une bonne compréhension des
perceptions et des attentes des martiniquais.
Quelle connaissance des problèmes de l’eau ont les différents acteurs de la société
martiniquaise ? Quelle importance leurs donnent-ils ? Quelle confiance ont-ils dans les
institutions en charge de la préservation de ces richesses ? etc..
Il semble qu’il n’existe pas ou peu d’études ou de travaux de recherche spécifiquement
consacrés à ces questions. Cela est-il dû au poids de l’oralité qui doit inciter à ne pas
chercher dans l’écrit l’expression des éléments-forts du vécu et de la culture
martiniquaise ?
Dans tout un ensemble de domaines, de nombreux auteurs, écrivains, ethnologues,
sociologues de la Martinique, ont montré qu’il était possible, et sans doute nécessaire,
de restituer par écrit une part de ce vécu. Il apparaît souhaitable de soutenir des travaux
dans ce sens, ne serait-ce que pour compiler ce que l’on peut trouver dans des travaux
non spécifiquement consacrés aux questions de l’eau.
Dans le cadre de la préparation de la phase d’information et de concertation sur la DCE,
le ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, le Comité de Bassin et
l’Office Départemental de l’Eau de la Martinique ont fait réaliser par l’Agence BVA
une « Etude qualitative d’évaluation des perceptions et des attentes du public
martiniquais dans le domaine de l’eau », afin d’appréhender la perception de la
problématique de l’eau par le grand public martiniquais.
L’eau est perçue à la fois comme :
y
y
Un élément de proximité : « L’eau est partout : la mer, les rivières, les nuages, la
pluie, les sources… C’est notre quotidien… Tous nos loisirs tournent autour de
l’eau »,
Une ressource au cœur de l’économie : tourisme, agriculture, eaux de source
(Chanflor, Didier), ….
Pour la Martinique, l’eau est une composante majeure de son territoire. Elle est
symboliquement un élément vital. Ajoutons, elle est une ressource en symboles
extrêmement forts.
La dégradation de la nature et des milieux aquatiques est la préoccupation
environnementale majeure des martiniquais.
Tous les milieux aquatiques sont perçus comme menacés et fragilisés : la mer, les
rivières, les plages, les mangroves, et de façon plus implicite et occultée, les sources et
nappes phréatiques.
Etat des lieux du District Hydrographique Martinique
Synthèse. Questions Importantes
page 87
Les rivières : la pollution du milieu, la destruction de la biodiversité, le ralentissement
des débits, la privation d’un lieu de loisir préoccupent.
Les sources sont d’abord perçues comme la ressource première de l’eau en bouteille et
pour les ruraux comme la première source d’approvisionnement immédiat en eau de
consommation domestique, et à ces titres retiennent toute l’attention des Martiniquais.
Le littoral :
y les plages : pollution, défaut d’entretien et de surveillance…
y La « destruction irréversible » des mangroves est fortement ressentie
La destruction et la pollution des milieux marins, l’épuisement des ressources piscicoles
apparaissent plus insidieux, sauf pour les pêcheurs et les plongeurs, mais n’en sont pas
moins réels.
La mer, c’est l’ultime poubelle : « La rivière va à la mer, et c’est un moyen de se
débarrasser des déchets –dans beaucoup d’endroits- on n’a pas de moyen d’évacuer les
déchets, on jette dans les rivières. On sait que ça va partir à la mer. On ne voit rien. »
Pour le futur, l'évolution et l'ampleur de certains phénomènes inquiètent les résidents :
y Les phénomènes climatiques : un problème planétaire qui n’épargne pas la
Martinique et dont les effets se font ressentir à travers la sécheresse : « Il n’y a plus
de saison de pluie maintenant »,
y La forte pression démographique qui engendre des situations critiques : pression
foncière, consommation accrue de l’eau, sur-utilisation de réseaux sousdimensionnés, problèmes de ruissellement…). « En 30 ans, on a doublé voire triplé
les habitations ».
Des attentes fortes d'une prise de conscience collective et d’une réelle implication de tous :
acteurs économiques ; société civile ; élus ; gestionnaires de l'eau ; éducation nationale ;
institutionnels concernés.
Une information du public insuffisante et des outils pédagogiques en trop faible nombre.
Les acteurs de la gestion de l’eau ont une notoriété globalement bonne. Des critiques sont
exprimées cependant sur une information du public insuffisante en cas de coupure et une
réactivité lente sur les actions de dépannage.
Les personnes enquêtées ont une bonne opinion globale sur le Comité de bassin et l’Office
Départemental de l’Eau, même si leur rôle n’est pas perçu de façon précise. Ces institutions
rassurent le public sur une mobilisation active en faveur de la protection de l’eau.
Il convient de trouver un langage et des arguments qui parlent aux martiniquais.
La Directive Cadre Européenne reçoit a priori un accueil très positif. Si la DCE et la
procédure qu’elle propose sont tout à fait en phase avec les problèmes que rencontre la
Martinique, la difficulté des notions manipulées et le jargon, la lourdeur de la procédure et ses
délais, risquent de décourager de nombreux résidents a priori prêts à soutenir la démarche. Il
est donc fondamental d’adapter les notions et les outils pour qu’ils soient facilement
appréhendables par tout un chacun.
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Synthèse. Questions Importantes
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Les actions
x Développer la connaissance historique des usages
x Recenser les données de la mémoire orale
x Etudier la dimension sociale et culturelle de l’eau, de ses représentations dans la
population et de ses usages
x Prendre en compte les attentes des martiniquais en matière de communication de
proximité, notamment l’organisation de réunions d’information en commune
x Informer, sensibiliser en utilisant les repères socioculturels
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Synthèse. Questions Importantes
page 89
VII.
VII. L’EAU ET LA SANTE PUBLIQUE
La qualité des milieux aquatiques et de la ressource en eau, une question de santé publique
Les actions
x Développer la culture de la prévention du risque sanitaire lié à l’eau
x Limiter les pratiques non citoyennes vis à vis des milieux naturels
x Améliorer la connaissance du risque sanitaire lié à la présence de macro ou micro
polluants
x Assurer une surveillance épidémiologique
x Appliquer le principe de précaution
x Former les agriculteurs sur les dangers des pesticides et autres intrants et
sensibiliser les autres utilisateurs (gestionnaires des routes, d’espaces verts,
propriétaires de jardins…)
x Assurer le contrôle législatif : agrément des produits, surveillance des importations
clandestines, application stricte de la réglementation…
x Utiliser des moyens de communication performants : moyens audiovisuels…
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Synthèse. Questions Importantes
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VIII. L’EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT ET AU
DEVELOPPEMENT DURABLE
VIII.
Les actions
Associer et consulter le grand public dans la mise en œuvre des directives
européennes
Développer une culture du respect des milieux naturels aquatiques dont la
bonne santé est le gage d’une ressource de bonne qualité
Développer la culture de la prévention du risque
Travailler en étroit partenariat avec le Rectorat pour développer des outils
pédagogiques
Développer la formation professionnelle dans le domaine de l’eau
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Synthèse. Questions Importantes
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IX.
IX. LA MISE EN ŒUVRE DES MOYENS FINANCIERS ET
HUMAINS
Les actions
x Appliquer le principe pollueur-payeur
x Donner à l’Office Départemental de l’Eau les moyens d’une véritable agence de
l’eau capable grâce aux redevances de financer des travaux liés à la gestion des
milieux aquatiques et de la ressource en eau
x Mettre en place une solidarité inter bassin (France Hexagonale et Outre-mer) pour
faire face à notre retard d’équipement et à l’exiguïté du territoire
x Donner au Comité de Bassin les moyens nécessaires à son fonctionnement et à ses
actions
x Mettre en place des moyens financiers et techniques nécessaires par branche
d’activités : traitement des eaux domestiques, lutte contre la pollution par les
substances dangereuses, pesticides, nitrates, production d’eau potable, recherches de
nouvelles ressources…
x Mettre en place des aides aux particuliers pour l’assainissement individuel : pour
s’équiper ou mettre à niveau leur système d’assainissement individuel
x Planifier et hiérarchiser les actions quand cela est possible
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