REPUBLIQUE DU BENIN Fraternité – Justice - Travail ---------MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DES PROGRAMMES DE DENATIONALISATION ---------DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES ECONOMIQUES ----------COMITE NATIONAL DE POLITIQUE ECONOMIQUE -----------------Secrétariat Permanent Mécanisme de surveillance multilatérale de l’UEMOA RAPPORT SUR LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DU BENIN AU QUATRIEME TRIMESTRE 2015 Version Finale Février 2016 Sommaire RESUME ---------------------------------------------------------------------------------------------------------- 3 INTRODUCTION ---------------------------------------------------------------------------------------------- 6 I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL -------------------------------- 8 I.1. ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE ------------------------------------------------------------8 I.2. MATIERES PREMIERES -------------------------------------------------------------------------------- 11 II. SITUATION DE L’ECONOMIE NATIONALE ------------------------------------------------ 14 II.1. PRODUCTION--------------------------------------------------------------------------------------------- 14 II.2. PRIX ET INFLATION ----------------------------------------------------------------------------------- 17 II.3. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE----------------------------------------------- 18 II.4. BALANCE DES PAIEMENTS ------------------------------------------------------------------------- 23 II.5. SITUATION MONETAIRE INTEGREE ----------------------------------------------------------- 24 III. ETAT DE CONVERGENCE ------------------------------------------------------------------------ 25 III.1. CRITERES DE PREMIER RANG --------------------------------------------------------------------- 25 III.2. CRITERES DE SECOND RANG --------------------------------------------------------------------- 26 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS----------------------------------------------------------- 27 RESUME L’économie mondiale devrait croître modérément en 2015. Il est attendu une croissance économique de 3,1% et 3,4% en 2015 et 2016 respectivement, contre 3,4% en 2014. Cette évolution résulterait d’un ralentissement des économies émergentes et du redressement économique dans les pays avancés. En effet, le taux de croissance dans les économies avancées s’accélérerait en passant de 1,8% en 2014 à 1,9% en 2015. Cette amélioration serait soutenue par le raffermissement des dépenses de consommation, consécutif à la baisse des prix des produits pétroliers. La croissance serait portée par la reprise de l’activité économique notamment aux Etats–Unis, au Royaume-Uni et dans la Zone euro. Cette zone a, en dépit des tensions aux plans financier et politique, consécutives à la crise grecque, tiré profit de l’amélioration progressive des conditions de financement et des mesures non conventionnelles de politique monétaire mises en œuvre au cours des dernières années. Par contre, dans les pays émergents et en développement, l’affaiblissement de l’activité économique se poursuivrait. Le taux de croissance y ralentirait pour se situer à 4,0% en 2015 contre 4,6% en 2014. Ce ralentissement serait lié principalement à une dégradation des perspectives de croissance en Amérique latine, en Russie et en Chine. L’Amérique Latine serait affectée par le recul des prix des produits de base alors que la détérioration en Russie serait en liaison avec les tensions géopolitiques et la forte baisse des cours du pétrole brut. En Chine, le ralentissement serait en relation avec la baisse de la demande mondiale des exportations de ce pays. Pour juguler cette situation, le pays prévoit un rééquilibrage qui doit se traduire par plusieurs ajustements dont une orientation de l’économie beaucoup plus vers la demande intérieure. Au niveau de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), l’activité économique, en 2015, enregistrerait un taux de croissance de 6,5% contre 6,6% en 2014. Dans l’ensemble, tous les Etats membres ont enregistré de bonnes performances. Cette croissance de l’activité économique se réaliserait dans un contexte de maîtrise des prix avec un taux d’inflation de 1,0% contre -0,1% en 2014, en liaison avec la baisse des prix du pétrole et les bonnes campagnes agricoles dans la plupart des Etats membres. Pour 2016, il est attendu un taux de croissance de 7,2%, porté par l’ensemble des secteurs économiques. Au Bénin, l’activité économique resterait dynamique malgré un léger fléchissement du taux de croissance économique par rapport à 2014. Le taux de croissance s’afficherait à 5,2% contre 6,5% en 2014. Ce taux de croissance aurait pu être meilleur n’eût été la combinaison des facteurs défavorables enregistrés en 2015 dont, l’attentisme des opérateurs économiques, induit par la tenue des élections au Bénin et au Nigeria, la dépréciation du naira couplée avec l’appréciation du dollar américain et la baisse des cours du pétrole. Cependant, la croissance économique est notamment soutenue par l’accroissement de la production agricole, la consolidation de l’activité des industries manufacturières et la bonne tenue de l’activité des BTP. Pour 2016, il est prévu un taux de croissance réel du PIB de 5,8 %, grâce à la bonne tenue de la production agricole, l’accélération des réformes visant l’amélioration de l’environnement des affaires et la poursuite des grands chantiers de construction des infrastructures socioéconomiques. Cependant, l’évolution de l’environnement politique et social, avec les élections présidentielles du 06 mars 2016, sera déterminante pour réaliser ces performances. 3 En décembre 2015, le niveau général des prix a subi une variation de +2,3% en glissement annuel contre une variation de -0,7% en décembre 2014. L'analyse du taux d’inflation (l'indicateur de convergence dans l'espace UEMOA) en décembre 2015 permet de situer l'évolution des prix à +0,3%, l'inscrivant en dessous du seuil de 3% fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein des Etats membres de l'UEMOA. L’activité économique devrait se dérouler dans un contexte non inflationniste en 2016. L’exécution des opérations financières de l’Etat à fin décembre 2015 serait marquée par une mobilisation des recettes de 819,5 milliards de FCFA et une exécution des dépenses de 1242,5 milliards de FCFA. Il en résulte un déficit global base ordonnancement, dons compris, de 394,03 milliards de FCFA, représentant 7,9% du PIB. L'assainissement budgétaire du Gouvernement a permis la poursuite d'une politique d'endettement prudente. Ainsi, constitué de la dette publique extérieure et de la dette publique intérieure, l’encours de la dette publique est passé de 1461,8 milliards de FCFA en 2014 à 2080,5 milliards de FCFA à fin décembre 2015, soit une hausse de 42,3%. En ce qui concerne la balance des paiements, le déficit structurel du solde des transactions courantes s’est aggravé de 31,6% en ressortant à 437,5 milliards en 2014 contre 332,6 en 2013. Traditionnellement, le déficit de la balance courante est imputable à la détérioration de la balance commerciale, dont la contribution à la dégradation du déficit courant est estimée à 38,6%. En revanche, les revenus secondaires nets ont contenu la détérioration du déficit courant dans une proportion de 5,9% sous l’effet d’une mobilisation accrue des aides budgétaires et des transferts reçus au titre des envois de fonds. Le compte de capital est ressorti excédentaire de 125,2 milliards de FCFA au cours de l’année sous revue contre un excédent de 91,9 milliards en 2013, en liaison avec une augmentation des autres transferts en capital au profit de l’administration publique et des ménages. Dans ces conditions, l’exécution des échanges avec l’extérieur s’est soldée par un besoin de financement de 312,3 milliards contre un besoin de 240,7 milliards en 2013, entièrement couvert par les opérations financières. Le compte financier affiche, en effet, une augmentation du passif net de 148,4 milliards de FCFA pour s’établir à 480,1 milliards en 2014 contre 331,7 milliards en 2013. En termes de perspectives1 relatives à la balance des paiements, le déficit des transactions courantes se situerait à 7,0% du PIB en 2015 contre 9,2% du PIB un an plus tôt. Cette amélioration du déficit courant serait notamment soutenue par les exportations qui devraient s’accroitre de 4,8%, soit le double de l’accroissement des importations. En pourcentage du PIB, les exportations s’établiraient à 24,1% en 2015 contre 26,7% en 2014, alors que les importations devraient s’afficher à 30,0% contre 34,2% en 2014. Le solde global de la balance des paiements ressortirait excédentaire à 1,0% du PIB en 2015 contre 3,7% du PIB en 2014. La situation monétaire serait marquée par une hausse de la masse monétaire de 161,7 milliards de FCFA à fin décembre 2015, en relation avec la progression des avoirs extérieurs nets (+47,5 milliards de FCFA par rapport à décembre 2014) et du crédit intérieur (+203,4 milliards de FCFA par rapport à décembre 2014). La masse monétaire atteindrait ainsi, 2 188,7 milliards de FCFA en décembre 2015 contre une réalisation de 2027,0 milliards de FCFA en décembre 2014. 4 En matière de convergence, au titre de l’année 2015, le Bénin a respecté deux critères de premier rang et aucun critère de second rang. Enfin, pour améliorer les performances relatives aux critères de convergence, il est nécessaire au plan macroéconomique, de poursuivre une politique budgétaire rigoureuse en matière de dépenses, d’une part et d’intensifier les efforts surtout sur le plan de l’élargissement de l’assiette fiscale en vue d’améliorer le taux de recouvrement des recettes d’autre part. 1 Prévisions de la DPC/DGAE 5 INTRODUCTION Dans le cadre de l’élaboration du rapport trimestriel d’exécution de la surveillance multilatérale au sein de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), chaque Comité National de Politique Economique (CNPE) des Etats membres élabore périodiquement un rapport sur la situation économique et financière de son pays. La surveillance multilatérale est le mécanisme communautaire de définition et de contrôle des politiques économiques entre les Etats membres de l'UEMOA. Elle vise à assurer la viabilité du cadre macro-économique des Etats membres en leur établissant un cadre souple d'orientations économiques assorties de règles strictes de convergence. Afin de permettre la réalisation des objectifs communs qui fondent l'existence de l'UEMOA, des procédures ont été élaborées en vue de garantir le respect des règles communes. Les modalités de mise en œuvre du mécanisme de surveillance multilatérale sont fixées aux articles 64 à 75 du Traité de l’UEMOA. Elles reposent sur les principes de base suivants : (i) la définition d'un ensemble de règles de base et de critères en vue de fixer des normes aux politiques économiques nationales ; (ii) la mise en place et la gestion d'un système crédible et transparent d'informations permettant de surveiller le respect des normes établies et, le cas échéant, de prévenir ou d'identifier les dérapages, (iii) l'élaboration et la publication d'un rapport semestriel d'exécution permettant d'établir la situation des économies nationales et celle de l'Union, au regard des objectifs communautaires. La mise en œuvre éventuelle, sur la base du rapport trimestriel, d'un processus souple de consultation et de coordination des Etats membres qui, en fonction des règles et critères définis, aboutit, selon un calendrier précis, à des prises de décisions assorties d'incitations positives ou négatives. Le présent rapport procède à l’évaluation des performances économiques et financières du Bénin au titre du quatrième trimestre de l’année 2015. A la lumière de l’évolution de la conjoncture, il fournit des indications sur les prévisions pour l’année 2016. Il s’articule autour des points suivants : environnement économique international ; situation économique nationale ; état de convergence. Rappelons que l’état de convergence est apprécié cette fois-ci à travers cinq critères (05) critères de convergence dont trois (03) de premier rang. Le non respect de ces critères entraîne la formulation explicite de directives par le Conseil des Ministres demandant à l’Etat membre concerné, d’élaborer et de mettre en œuvre un programme de mesures correctrices. Les critères de second rang, au nombre de deux, sont traités comme des repères structurels indicatifs qui font l’objet d’un suivi rigoureux en raison du rôle déterminant qu’ils jouent dans la réalisation de l’objectif de viabilité interne et externe des économies. Leur non respect ne fait cependant pas l’objet de recommandations explicites pour la mise en œuvre d’un programme de mesures rectificatives. Ils peuvent servir dans la formulation des recommandations de politique économique visant à assurer le respect des critères de premier rang. 6 Les données statistiques utilisées dans le cadre de ce travail, arrêtées au 15 février 2016, sont celles disponibles et fournies par les structures administratives compétentes à savoir : (1) l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE) et la Direction Générale des Affaires Economiques (DGAE) pour les données du secteur réel, (2) la Direction Générale du Budget (DGB), la Cellule de Suivi des Programmes Economiques et Financiers (CSPEF) et la Caisse Autonome d'Amortissement pour les statistiques des finances publiques2 et (3), la Direction Nationale de la BCEAO pour le Bénin pour les données relatives à la balance des paiements et à la situation monétaire. 2 Les données sur le Tableau des Opérations Financières de l’Etat datent du 15 février 2016 et sont provisoires. 7 I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL I.1. ACTIVITE ECONOMIQUE MONDIALE L’économie mondiale devrait croître modérément en 2015. Il est attendu une croissance économique de 3,1% et 3,4% en 2015 et 2016 respectivement, contre 3,4% en 2014 selon les dernières prévisions du FMI3. Cette évolution résulterait d’un ralentissement des économies émergentes et du redressement économique dans les pays avancés. En effet, le taux de croissance dans les économies avancées s’accélérerait en passant de 1,8% en 2014 à 1,9% en 2015. Cette amélioration serait soutenue par le raffermissement des dépenses de consommation, consécutif à la baisse des prix des produits pétroliers. La croissance serait portée par la reprise de l’activité économique notamment aux Etats–Unis, au Royaume-Uni et dans la Zone euro. Cette zone a, en dépit des tensions aux plans financier et politique, consécutives à la crise grecque, tiré profit de l’amélioration progressive des conditions de financement et des mesures non conventionnelles de politique monétaire mises en œuvre au cours des dernières années. Par contre, dans les pays émergents et en développement, l’affaiblissement de l’activité économique se poursuivrait. Le taux de croissance ralentirait pour se situer à 4,0% en 2015 contre 4,6% en 2014. Ce ralentissement serait lié principalement à une dégradation des perspectives de croissance en Amérique latine, en Russie et en Chine. L’Amérique Latine serait affectée par le recul des prix des produits de base alors que la détérioration en Russie serait en liaison avec les tensions géopolitiques. En Chine, le ralentissement serait en relation avec la baisse de la demande mondiale des exportations de ce pays. Pour juguler cette situation, le pays prévoit un rééquilibrage qui doit se traduire par plusieurs ajustements dont une orientation de l’économie beaucoup plus vers la demande intérieure. Aux Etats-Unis, L’activité globale reste résiliente, portée par des conditions financières qui restent accommodantes et grâce à la baisse des prix de l’énergie, à la réduction du frein budgétaire, au renforcement des bilans et à l’amélioration du marché immobilier et du travail. Ces forces devraient plus que compenser le frein exercé par l’affermissement du dollar qui pèse sur les exportations nettes, et la baisse des prix du pétrole qui réduit l’investissement dans les structures et le matériel miniers. Cette situation reluisante de l’économie américaine a eu un effet d’entraînement sur les dépenses de consommation. L’amélioration de l’emploi a, en effet, permis de restaurer les notes de crédit et rendu les prêts accessibles à plus de ménages qui étaient écartés auparavant du système bancaire officiel. Selon le Département du Commerce, le revenu à disposition des ménages a augmenté de 3,5% lors du troisième trimestre 2015 ; une hausse qui se poursuivra au dernier trimestre 2015. En conséquence, la croissance devrait atteindre 2,5% en 2015 et 2,6% en 2016 contre 2,4% en 2014, selon la Mise à jour, édition de janvier 2016, des PEM d’Octobre 2015. Cependant, les perspectives de croissance de l’économie américaine à plus long terme sont moins favorables : la croissance potentielle est estimée à environ 2 4% seulement, à cause du vieillissement de la population et de la faiblesse de la croissance de la productivité totale des facteurs 3 4 Perspectives de l’économie mondiale, janvier 2016, FMI. Perspectives Economiques Mondiales, Octobre 2015 8 Dans la zone euro, la reprise modérée devrait se poursuivre en 2015–16, portée par la baisse des prix du pétrole, l’assouplissement de la politique monétaire et la dépréciation de l’euro. Par ailleurs, la croissance potentielle demeure faible, en raison des séquelles de la crise, mais aussi de l’évolution démographique et d’un ralentissement de la productivité totale des facteurs qui date d’avant la crise. Une croissance et une inflation modérées sont donc attendues. La croissance devrait passer de 0,9% en 2014 à 1,5% en 2015 pour ressortir à 1,7% en 2016, selon les dernières prévisions à jour du FMI. S’agissant des Etats membres, la croissance s’accélèrerait en France, en Italie et en Espagne. En Allemagne, elle devrait demeurer voisine de 1,5% en 2015 et 1,7 % en 2016. En ce qui concerne la Grèce, il est bien plus difficile d’établir des perspectives après la période prolongée d’incertitude plus tôt dans l’année. Au Japon, l’économie s’inscrirait dans une phase de croissance. Le taux de progression du PIB s’afficherait à 0,6% en 2015 contre 0,0% en 2014 et à 1,0% en 2016. La reprise progressive s’explique par l’augmentation des rémunérations réelles et la montée des cours des actions qui résulte de l’assouplissement quantitatif et qualitatif supplémentaire opéré par la Banque du Japon, ainsi que par la baisse des prix du pétrole et des produits de base. Au Royaume-Uni, la croissance devrait rester inchangée (2,2% en 2015 comme en 2016) selon les prévisions du FMI dans la dernière publication du PEM, mais en baisse comparée à l’année 2014 qui était de 2,9%. Ce ralentissement est porté par la baisse des prix du pétrole et le redressement continu de la croissance des salaires. Les pays émergents et en développement, connaîtraient un affaiblissement de leurs activités économiques. La croissance baisserait, ainsi, de 4,6% en 2014 à 4,05% en 2015. Ce ralentissement tient à la baisse des prix des produits de base et au durcissement des conditions de financement extérieur, surtout pour l’Amérique latine (par exemple, pour le Brésil) et les pays exportateurs de pétrole, au rééquilibrage de l’économie chinoise, aux goulets d’étranglement structurels, ainsi qu’aux difficultés économiques liées à des facteurs géopolitiques, en particulier dans la Communauté des États indépendants et certains pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Les perspectives pour 2016 situent la croissance à 4,3%, principalement du fait de l’amélioration prévue de la situation économique dans plusieurs pays en difficulté, notamment la Russie et quelques pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Spécifiquement, en Chine, la croissance est passée de 7,4% en 2014 à 6,9% en 2015, principalement en raison des effets de la baisse de la demande mondiale sur l’économie de ce pays. Par ailleurs, cette situation est en lien avec l’affaiblissement de la croissance de l’investissement au troisième trimestre 2015 couplé avec le rééquilibrage actuel de l’économie chinoise pour booster la demande intérieure. Les projections laissent entrevoir un recul supplémentaire de la croissance de l’investissement à l’avenir. Par suite, les prévisions du taux de croissance pour ce pays s’inscrivent dans une tendance baissière à 6,3% en 2016 et 6,0% en 2017. En Afrique subsaharienne, les pays subissent toujours les contrecoups du durcissement des conditions de financement et de la baisse des prix du pétrole et des autres produits de base 5 Sauf indication contraire, les données sont issues de la mise à jour, édition de janvier 2016 9 ainsi que de la contraction de la demande des pays émergents et en développement en phase de ralentissement, notamment la Chine. Cette conjoncture défavorable affecte particulièrement les deux économies locomotives du continent que sont le Nigeria dont le taux de croissance ralentirait pour passer de 6,3% en 2014 à 3,0% en 2015 et l’Afrique du Sud avec un taux qui passerait de 1,5% en 2014 à 1,3% en 2015. Pour la première fois depuis six ans, le taux de croissance économique de l’Afrique sub-saharienne passerait sous la barre des 5,0%. Il s’établirait à 3,5% contre 5,0% en 2014. Selon le FMI6, dans la plupart des pays à faible revenu, la croissance résiste bien de manière générale, portée par l’investissement dans les infrastructures et la consommation privée. Des pays tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie et la Tanzanie devraient enregistrer un taux de croissance réel supérieur à 7 % en 2015 et 2016. Ainsi, en perspective, la croissance devrait s’accélérer progressivement, mais, en raison de la baisse des prix des produits de base, elle atteindrait des taux plus faibles que ceux observés au cours des dix dernières années. Cela s’expliquerait principalement par la poursuite de l’ajustement à la baisse des prix des produits de base et à la hausse des coûts d’emprunt qui pèsent lourdement sur quelques-unes des plus grosses économies de la région (Afrique du Sud, Angola et Nigéria), ainsi que plusieurs pays plus petits exportateurs de produits de base. Au niveau de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), l’activité économique, en 2015, enregistrerait un taux de croissance de 6,5% contre 6,6% en 2014, soit un taux plus élevé que celui de l’Afrique subsaharienne (3,5%). Dans l’ensemble, tous les Etats membres ont enregistré de bonnes performances. Cette croissance de l’activité économique se réaliserait dans un contexte de maîtrise des prix avec un taux d’inflation de 1,0% contre -0,1% en 2014, en liaison avec la baisse des prix du pétrole et les bonnes campagnes agricoles dans la plupart des Etats membres. Pour 2016, il est attendu un taux de croissance de 7,2%, porté par l’ensemble des secteurs économiques. Au Nigéria, l’activité a nettement ralenti en 2015. Le PIB réel nigérian est ressortirait à 3 % en 2015 contre 6,3% en 2014 selon les dernières prévisions du FMI. Le pays pâtit, en effet, de la lenteur de la reprise économique mondiale, de la volatilité des cours du pétrole et des évolutions financières mondiales. La faiblesse persistante des cours du pétrole continue de provoquer l’effondrement des recettes budgétaires. Toutefois, l’impact général sur le PIB du secteur non pétrolier sera relativement limité. Ce secteur devrait donc rester le principal moteur de la croissance à moyen terme et, face aux défis macroéconomiques récents, le gouvernement a adopté une stratégie d’ajustement qui repose sur la compression des dépenses publiques et la consolidation des recettes non pétrolières afin de compenser le repli des recettes pétrolières. Par ailleurs, l’insécurité demeure un problème majeur au Nigéria. L’insurrection, en particulier dans le Nord-Est du pays pèse sur l’investissement. Elle risque aussi d’entraver la lutte contre la pauvreté et d’alimenter la criminalité. L’accroissement du nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays, et de réfugiés dans les pays voisins (Cameroun et Niger) est à l’origine d’une grave crise humanitaire. Cependant, la force de coalition régionale contre « Boko Haram » semble progressivement parvenir à maîtriser l’insurrection. 6 Les Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne (PEA), octobre 2015 10 I.2. MATIERES PREMIERES Pétrole : En décembre 2015, le prix du pétrole a connu une forte baisse sur le marché international. Les cours moyens du baril se sont affichés à 37,7 $US (22 718,78 FCFA) contre 44,41 (27 163,82 FCFA) le mois précédent et 59,46 $US (31 631,95 FCFA) un an plus tôt, soit un repli de 15,1% en variation mensuelle et de 36,6% en glissement annuel. Ce fléchissement drastique et continu du cours du pétrole est surtout lié à l’augmentation de l’offre face à une demande en constante baisse. Cette baisse continue de la demande globale de pétrole est imputable au ralentissement de la croissance dans les pays émergents ; des pays qui sont à l’origine d’une grande partie de la demande pétrolière. Ils connaîtraient leur cinquième année consécutive de fléchissement de l’activité (FMI, 2015), avec la Chine connaissant, en 2015, son plus bas taux de croissance (6,9%) depuis 25 ans. Quant à l’offre, sa hausse est notamment liée au boom de la production d’huiles non-conventionnelles en Amérique du Nord (le schiste américain) et à la décision des pays membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) de ne pas baisser leur niveau de production, maintenant ainsi, leur objectif de production inchangé ; le but étant de conserver les parts de marché du cartel. Graphique 1 : Evolution du prix du pétrole Source : CNPE, sur la base des données de l’INSEE, janvier 2016 Coton : Au cours du mois de décembre 2015, le prix du coton s’est inscrit en hausse par rapport au mois précédent. La valeur moyenne de l’indice Cotlook A du coton s’est affichée à 70,40 cents/lb contre 69,20 cents/lb au mois de novembre 2015 et 68,4 cents/lb un an plus tôt, soit une augmentation de 1,7% en variation mensuelle et une hausse de 2,92% en glissement annuel. 11 Graphique 2 : Evolution de l’indice Liverpool du Coton (en cents US/lb) de 2014 à 2015. Source : CNPE, sur la base des données de l’INSEE, janvier 2016 Exprimé en monnaie locale, le cours moyen du coton en décembre 2015 a été de 866,68 FCFA le kilogramme contre 864,69 FCFA le mois précédent et 931,03 FCFA le kilogramme un an plus tôt, soit une hausse de 0,23% en variation mensuelle et une baisse de 7,42% en glissement annuel. Le prix au producteur pour le coton-graine 1er choix retenu au Bénin pour la campagne 20152016 est de 260 FCFA, le kilogramme. Riz : Les prix internationaux du riz sont restés modérés au cours du dernier trimestre de 2015, la période coïncidant en effet avec l'arrivée de récoltes abondantes. Les prix ont continuellement baissé en octobre et novembre 2015, portant l'Indice FAO des prix du riz en moyenne à 199 points en octobre et à 196 points en novembre. Le retour prévu des principaux acheteurs sur le marché, et les activités d’achats publics en cours ont quelque peu soutenu les prix en décembre 2015, portant l’Indice à 197 points. Spécifiquement pour le riz thaïlandais et en monnaie locale, il s’est affiché autour de 224 777,26 FCFA la tonne en décembre 2015 contre 232430,8 FCFA le mois précédent et 227 257,9 FCFA, un an plus tôt, soit une baisse mensuelle de 3,3% et un repli de 1,1% en glissement annuel. Sucre: Le dernier trimestre 2015 constituerait le point de retournement de la longue tendance baissière qu’a connu le prix du sucre depuis 2011. En effet, le cours de sucre s’est inscrit en hausse durant le dernier trimestre de l’année 2015 comparé au trimestre précédent. Le cours moyen au dernier trimestre se situe à 14,6 cents US/lb contre 11,3 cents US/lb au précédent, soit une hausse trimestrielle de 29,2%. 12 Graphique 3 : Evolution mensuelle du Sucre contrat no 11 (New York) (en cents US/lb) de 2014 à 2015. Source : CNPE, sur la base des données de l’INSEE, janvier 2016 Spécifiquement pour ce dernier trimestre 2015, le cours du sucre s’est affiché à 15 cents US/lb en décembre 2015 contre 14,9 cents US/lb le mois précédent et 14,1 en Octobre 2015, soit une hausse mensuelle marginale de 0,7%. En glissement annuel, cependant, le cours du sucre n’a subi aucune variation. Cet élan du cours du sucre fait suite au déficit de sucre annoncé par l’Organisation Internationale du Sucre (ISO) à partir de la campagne 2015-2016. 13 II. SITUATION DE L’ECONOMIE NATIONALE7 En 2015, l’activité économique au plan national enregistrerait un taux de croissance de 5,2% contre 6,5% en 2014. Ce taux de croissance, quoiqu’en repli par rapport à 2014, témoigne de la vigueur de l’économie nationale malgré un environnement sous régional peu favorable. Spécifiquement, pour le dernier trimestre 2015, l'indice du chiffre d'affaires au mois d'octobre a enregistré une baisse de 7,8% par rapport au mois de septembre 2015, en liaison avec le repli de l'activité dans toutes les branches, à l'exception de celles de "l'Energie", et des "Autres services". L’activité industrielle globale, mesurée par l’Indice de la Production Industrielle (IPI), a également régulièrement baissé au cours des trois premiers trimestres de l’année 2015. Particulièrement, au troisième trimestre 2015, l’indice de la production industrielle s’est établi à 129,2 contre 146,3 au trimestre précédent, soit une baisse de 11,7%. Ce recul résulte du repli de l’activité observé dans l’ensemble des branches industrielles à l’exception des industries extractives et textiles qui ont été en hausse respectivement de 0,5% et de 1,8%. Ces faibles performances sectorielles sont le résultat de la combinaison de plusieurs facteurs dont, entre autres, l’attentisme des opérateurs économiques, induit par la tenue des élections au Bénin et au Nigeria, la dépréciation du naira couplée avec l’appréciation du dollar américain et la baisse des cours du pétrole. Cependant, la croissance économique est notamment soutenue par l’accroissement de la production agricole, la consolidation de l’activité des industries manufacturières et la bonne tenue de l’activité des BTP. II.1. PRODUCTION Au regard de l’évolution de la conjoncture au dernier trimestre de 2015, les prévisions pour 2016 situent le taux de croissance réel du PIB à 5,8% contre 5,2% attendu en 2015, grâce à la bonne tenue de la production agricole, l’accélération des réformes visant l’amélioration de l’environnement des affaires et la poursuite des grands chantiers de construction des infrastructures socio-économiques. Cependant, l’évolution de l’environnement politique, avec les élections présidentielles du 06 mars 2016, sera déterminante pour réaliser ces performances. Par ailleurs, on note que l’activité économique en 2015 s’est déroulée dans un contexte non inflationniste, marqué par une inflation contenue à +0,3% contre -1,1% en 2014. 7 A la faveur du passage au SCN93, le Bénin a révisé sa série des comptes nationaux à partir de 1999 avec une nouvelle année de base 2007. Cette révision a des incidences sur les indicateurs, notamment ceux rapportés au PIB. 14 Graphique 2 : Evolution (en %) du taux de croissance du PIB réel et du taux d’inflation au Bénin 8 6 4 2 0 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 -2 Tx croissance Tx dinflation Sources : INSAE, DGAE, octobre 2015 Le niveau de croissance atteint en 2015 émane essentiellement des évolutions constatées dans les différents secteurs de l’économie. II.1.1. Origines du PIB Le ralentissement de l’activité économique nationale en 2015 serait imputable aux faibles performances réalisées dans les activités de production sectorielle. Dans le secteur primaire, la valeur ajoutée progresserait de 3,9% en 2015 contre 5,1% un an plus tôt. Au niveau de l’agriculture, la valeur ajoutée progresserait de 4,1% en 2015 contre 5,8% un an plus tôt. Ce recul serait notamment lié à : (i) une pluviométrie peu favorable dans l’agriculture et; (ii) une baisse de la production cotonnière, estimée à 303 000 tonnes pour la campagne 2015-2016, en liaison avec le recul des surfaces emblavées. En ce qui concerne l’agriculture vivrière, les réformes visant une amélioration de la productivité se sont poursuivies à travers la mise à disposition des intrants spécifiques pour la production, la mécanisation agricole et l’aménagement des vallées. Pour 2016, les projections tablent sur une croissance de 5,8% pour le secteur primaire en lien avec l’amélioration de la production du coton et des bonnes perspectives attendues dans le secteur agricole hors coton. Tableau 1: Taux de croissance économique sectorielle (%) Primaire Secondaire Tertiaire 2011 2,0 - 1,8 7,2 2012 3,3 2,5 4,2 2013 5,3 3,7 7,1 2014 5,1 7,2 7,1 2015* 3,9 6,8 5,2 2016* 5,8 6,2 5,2 DTI et TVA intérieure - 1,8 12,4 13,7 6,2 6,5 6,8 3,0 4,6 6,9 6,5 5,2 5,8 PIB au prix du marché Source : INSAE et DGAE, Octobre 2015, *=projection Dans le secteur secondaire, la valeur ajoutée enregistrerait une augmentation de 6,8% contre 7,2% en 2014. L’affaiblissement du taux de croissance de l’activité dans ce secteur 15 serait induit par le ralentissement observé dans les industries agro-alimentaires avec une forte composante informelle qui constituent pour la plupart des activités de transformation artisanale des produits agricoles. Dans les autres industries manufacturières, la croissance en 2015 serait de 7,6% en liaison avec la hausse de la production cotonnière de 31,4% en 2014-2015. L’eau et électricité enregistreraient une hausse de 3,2% en rapport avec le délestage électrique qui a marqué la conjoncture économique au premier semestre 2015. Les BTP, compte tenu de la tendance des dépenses d’investissement public au titre de l’année 2015 ainsi que des différents chantiers ouverts par le secteur privé, seraient en hausse de 7,6%. Le taux de croissance attendu l’année prochaine, dans le secteur, est à un écart de 0,6 point de pourcentage inférieur à celui de 2015 (6,2%). Ce ralentissement serait en partie imputable à la contre-performance des industries d’égrenage, du fait de la baisse de la production cotonnière entre les campagnes 2014/2015 et 2015/2016. Dans le secteur tertiaire, le taux de croissance de la valeur ajoutée s’établirait à 5,2% en 2015 contre 6,9% un an plus tôt. La décélération de la croissance dans ce secteur s’expliquerait par les effets de l’élection présidentielle au Nigeria, les élections législatives et locales au Bénin et la dévaluation du naira. Le taux de croissance de la branche « Commerce, Hôtels et Restaurants » s’établirait à +1,6%, en dépit de la baisse qu’a enregistré le commerce extérieur en 2015. Les transports et télécommunications enregistreraient une hausse de 9,4% de leur valeur ajoutée contre 6,3% en 2014 en liaison avec le dynamisme observé dans le secteur des télécommunications et la bonne tenue de la campagne cotonnière 2014-2015. La valeur ajoutée de la branche « banques et assurances » serait en hausse de 8,0% contre 14% en 2014. En perspective, la croissance dans ce secteur en 2016 s’afficherait à 5,2% comme en 2015. II.1.2. Emplois du PIB Du côté des emplois, la croissance économique serait soutenue principalement par la formation brute de capital fixe (FBCF) qui progresserait de 6,8% en 2015 contre une baisse de 3,3% en 2014. Cette situation est induite par le dynamisme aussi bien des investissements publics que des investissements privés. Au titre de la FBCF publique, la hausse s’expliquerait par la poursuite des grands travaux dont plusieurs en mode Partenariat Public Privé (PPP). En effet, en attendant le vote de la loi devant régir ce mode de financement et de réalisation des infrastructures, le Gouvernement a défini le cadre réglementaire à travers le Décret n°2014-349 du 02 juin 2014 portant approbation de la note de cadrage des projets en partenariat public-privé (PPP) en République du Bénin. Sur cette base, plusieurs infrastructures routières sont en cours de réalisation avec notamment la construction des routes Tangbo-Zè et Houègbo-Toffo, l’aménagement et le bitumage des tronçons de routes Dogbo-Toviklin-Klouékanmè, Dogbo-Lalo-Klouékanmè, Klouékanmè-Azové et Klouékanmè-Adjahonmè. Quant à la FBCF privée, elle serait notamment soutenue par l’activité de la Nouvelle Cimenterie du Bénin (NOCIBE) dont l’entrée en service a permis une augmentation significative de la capacité de production en ciment du Bénin. 16 Tableau 2 : Evolution de la croissance de la demande (en %) EMPLOIS DU PIB CONSOMMATION FINALE Ménage Administration FORM. BRUTE DE CAPITAL FBCF EXPORTATIONS IMPORTATIONS 2011 2,3 2,3 1,9 3,7 2,6 -9,7 -5,8 2012 3,4 2,6 7,3 5,9 0,4 24,1 13,6 2013 4,3 4,1 5,2 36,0 42,0 19,4 28,0 2014 3,6 3,9 2,2 0,0 -3,3 40,0 15,9 2015* 3,8 3,4 6,0 6,5 6,8 3,3 2,2 2016* 4,9 4,9 5,0 5,6 5,8 3,0 2,1 Source : INSAE et DGAE, Octobre 2015, *=projection S’agissant de la consommation finale, elle serait en hausse de 3,8% en 2015 contre une hausse de 3,6% en 2014 dont 3,4% et 6,0% enregistrées respectivement par les ménages et l’administration publique. La consommation finale serait essentiellement tirée d’une part, par l’amélioration des revenus en lien avec les recrutements au niveau de la fonction publique qui ont lieu en 2015, et d’autre part, par une amélioration de la demande intérieure du fait du niveau d’inflation relativement faible et favorable à la consommation. Concernant le commerce extérieur, les importations enregistreraient une hausse de 2,2% en 2015 contre une augmentation de 15,9% en 2014. Quant aux exportations, elles augmenteraient de 3,3% en 2015 contre 40,0% en 2014. En somme, les contributions de la consommation finale, des investissements et des échanges extérieurs à la croissance du PIB seraient respectivement de 3,3 points, 1,9 point et 0,0 point. II.2. PRIX ET INFLATION L'analyse du taux d’inflation (l'indicateur de convergence dans l'espace UEMOA) en décembre 2015 permet de situer l'évolution des prix à +0,3% l'inscrivant toujours en dessous du seuil de 3% fixé dans le cadre de la surveillance multilatérale au sein des Etats membres de l'UEMOA. En novembre 2015, ce taux était de 0,0%, après une longue période d’inflation négative observée depuis avril 2014. En tout état de cause, le niveau général des prix en décembre 2015 est en dessous de la moyenne des pays de l’UEMOA qui est de +0,9%. S’agissant de l’évolution des prix à la consommation, l’IHPC global au mois de décembre 2015 est de 113,7 contre 113,4 le mois précédent, soit une légère hausse de (+0,2%). 17 Graphique 3 : Evolution du taux d’inflation. Source : INSAE, Décembre 2015 Cette hausse observée en décembre 2015 est surtout imputable à l’augmentation des prix des produits de la fonction « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées » (+1,2%) et « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » (+0,6%). L’analyse par poste fait ressortir les «Fruits» (+6,3%), les « Poissons séchés ou fumés» (+1,5%) et les «Poissons frais» (+1,0%) d’une part et d’autre part les «Volailles» (+7,9%), les « Légumes frais en feuille» (+6,3%) et les « Combustibles solides » (+5,6%) comme postes contributifs à la hausse en décembre 2015, lesquels étaient aussi en augmentation le mois précédent. Aussi, l’analyse suivant l’origine des produits permet-elle de souligner que la hausse des prix observée en décembre 2015 est liée à l’augmentation des prix des produits locaux (+0,4%). Les produits importés ont connu également une hausse de +0,1%. Par ailleurs, la variation de l’indice hors produits frais et énergétique (indice normal dans le long terme ou indice global extrait de l’indice des produits volatiles) est estimée à +0,1%, soit dans le même sens que l’indice global. Enfin, en glissement annuel, le niveau des prix en décembre 2015 est de +2,3%, même variation que le mois précédent. Cette variation est la conséquence, surtout, d’une hausse importante des prix au niveau de la fonction « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» (+6,7%). II.3. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE Deux enjeux majeurs ont été pris en considération dans la définition de la composante 2015 de l’orientation économique quinquennale 2012-2016. Il s’agit de l’entrée en vigueur du Tarif Extérieur Commun de la CEDEAO d'une part, et de l’arrivée à terme des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et la transition vers les Objectifs de Développement Durable (ODD) d'autre part. Pour ce faire, l’Etat entend renforcer le potentiel de production de l’économie avec pour objectif, d’amorcer à terme, une véritable transformation structurelle. Par conséquent, les points d’application retenus pour l’année 2015 18 restent pertinents. Il s'agit de: (i) la promotion de l’emploi des jeunes ; (ii) le renforcement du capital humain et des infrastructures de soutien à la production ; (iii) la modernisation de l’agriculture et la promotion de l’agro-industrie et ; (iv) le développement local. II.3.1. Finances publiques L’exécution des opérations financières de l’Etat en 2015 serait marquée par une mobilisation des recettes de 819,5 milliards de FCFA et une exécution des dépenses de 1242,5 milliards de FCFA à fin décembre 2015. Il en résulte un déficit global base ordonnancement hors dons de 422,9 milliards de FCFA. II.3.1.1. Recettes et dons En relation avec la progression des recettes fiscales de porte, les recettes totales hors dons passeraient de 780,8 milliards de FCFA à fin décembre 2014 à 819,5 milliards de FCFA à fin décembre 2015, soit une hausse de 5,0%, en lien avec une hausse au niveau de tous les postes de recettes. Quant aux dons, ils s’établiraient à 28,8 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 44,0 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une baisse de 34,5%, imputable uniquement aux dons projets. La tendance haussière des recettes durant l’année 2015 comparativement à l’année 2014 dénote des efforts louables consentis par les acteurs de mobilisation des recettes. S’agissant des recettes fiscales, constituées des recettes douanières et celles des Impôts, elles s’établiraient à 713,1 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 701,2 milliards de FCFA à la même période en 2014, soit une hausse de 1,7%. Par rapport au trimestre précédent, les recettes fiscales ont progressé de 32,8%. Spécifiquement, les recettes douanières se sont établies à 367,4 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 362,1 milliards de FCFA à la même période de l’année 2014, soit une hausse de 1,5%. Cependant, cette réalisation est en deçà de l’objectif de 370,0 milliards fixé pour décembre 2015. Cette contre-performance serait induite par la baisse de l’importation de certains produits pourvoyeurs de recettes notamment, le riz, les huiles végétales et les véhicules d’occasion en liaison avec la conjoncture économique difficile notamment au Nigeria. Tableau 4: Recettes totales et dons à fin décembre 2015. Rubriques (en milliards de FCFA) Déc-12 Déc-13 Sept-14 Déc-14 sept-15 Déc-15 Recettes totales et dons 797,5 617,9 589,5 824,8 629,7 848,3 Recettes totales 722,5 598,7 563,6 780,8 605,3 819,5 598,2 493,7 504,3 701,2 536,9 713,1 Recettes des Impôts Recettes Douanières 280,1 318,1 223,2 270,5 247,5 256,8 339,1 362,1 275,3 261,6 345,7 367,4 Recettes non fiscales 124,3 105,0 59,3 79,5 68,4 106,4 75,0 19,2 25,9 44,0 24,4 28,8 Recettes fiscales Dons Source : CSPEF/MEFPD, février 2016 19 Les éléments relatifs à la conjoncture difficile sont entre autres : (i) la baisse du naira par rapport au dollar ; (ii) les élections au Nigeria qui ont induit un attentisme des opérateurs économiques nigérians ; (iii) le désarmement tarifaire appliqué sur le riz au Nigeria en lien avec la mise en œuvre du TEC CEDEAO (de 110% à 70%) ; (iv) l’installation de plusieurs usines de production d’huile végétale au Nigeria ; et (v) la promotion de l’achat de véhicules neufs à travers l’installation d’industrie de montage au Nigeria. Concernant les recettes des Impôts, elles s’établiraient à 345,7 milliards de FCFA en décembre 2015 contre 339,1 milliards de FCFA à fin décembre 2014, soit une hausse de 1,9%. Cette performance se justifie, entre autres, par : (i) l’assainissement du fichier des contribuables de la Direction des Centres des Impôts des Moyennes Entreprises, (ii) la généralisation de l’immatriculation des contribuables à l’IFU, (iii) l’intensification des actions de recouvrement sur toute l’étendue du territoire national et (iv) le renforcement des contrôles fiscaux des entreprises et la lutte contre la fraude liée aux importations en liaison avec la DGDDI. Quant aux recettes non fiscales, elles s’établiraient à 106,4 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 79,5 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une hausse de 33,8%. Cette hausse est imputable, entre autres, au recouvrement des redevances GSM chez SPACETEL suite à la révision à la hausse des tarifs et au recouvrement de la redevance sur les produits pétroliers. II.3.1.2. Dépenses et prêts nets L’exécution de dépenses totales et prêts nets à fin décembre 2015 se situerait à 1242,3 milliards de FCFA contre 923,6 milliards de FCFA en septembre 2015 et 918,0 milliards un an plus tôt, soit une hausse trimestrielle de 34,5% et une augmentation de 35,3% en glissement annuel. Cette hausse est imprimée par l’augmentation des dépenses au niveau de tous les postes à savoir les dépenses courantes, les dépenses en capital et les prêts nets. Concernant les dépenses courantes, elles ressortiraient à fin décembre 2015 à 845,3 milliards de FCFA contre 640,6 milliards de FCFA l’année précédente, soit une hausse de 32,0%. Cette hausse est en liaison avec l’évolution de ses principales composantes notamment, les dépenses de personnel et les transferts et subventions qui ont connu des hausses respectives de 8,2% et 82,3%. Précisément, l’augmentation des dépenses en transferts et subventions se justifie, entre autres, par la prise en charge par l’Etat des frais liés à l’organisation des élections législatives (2015) et présidentielles (2016) à travers les budgets des structures chargées de l’organisation de ces élections (CENA et COS-LEPI8). Cette augmentation se justifie également par le coût des mesures prises en 2015 par le gouvernement, pour juguler le délestage. 8 CENA=Commission Electorale Nationale Autonome ; COS-LEPI = Conseil d’Orientation et de Supervision de la Liste Electorale Permanente Informatisée. 20 Tableau 5: Dépenses totales et prêts nets à fin décembre 2015. Rubriques (en milliards de FCFA) Dépenses totales et prêts nets Déc-12 Déc-13 Sept-14 Déc-14 sept-15 Déc-15 808,8 952,0 694,7 903,2 923,6 1224,8 585,5 632,6 456,2 640,1 623,1 827,7 279,4 103,0 23,1 180,0 300,3 111,8 19,9 193,6 249,6 77,9 9,8 118,9 317,4 90,5 18,4 213,8 263,8 80,2 23,4 255,7 343,4 123,5 36,3 324,5 217,3 288,1 171,6 249,6 251,6 376,9 Sur ressources intérieures 129,6 133,8 83,5 114,6 142,0 216,6 Sur ressources extérieures 87,7 154,3 88,1 135,0 109,6 160,3 Prêts nets 6,0 31,2 13,4 13,5 35,9 20,2 Dépenses courantes Dépenses de personnel Dépenses fonctionnement Intérêts de la dette Transferts et subventions Dépenses en capital Source : CSPEF/MEFPD, février 2016 Cette tendance haussière des dépenses courantes est communiquée aux dépenses d’investissements. Elles connaissent, ainsi une augmentation de 29,3% à fin décembre 2015 comparé aux réalisations de décembre 2014, en liaison avec une hausse importante (89,à%) des dépenses d’investissements financées sur ressources intérieures qui s'établissent à 216,6 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 114,6 milliards de FCFA à la même période de l’année 2014. Il convient de mentionner que des difficultés persistent dans la prise en compte exhaustive de l’exécution de ces dépenses au niveau du Système Intégré de Gestion des Finances Publiques (SIGFIP). Aussi, les dépenses en capital financées sur ressources extérieures se sont-elles inscrites en hausse en passant de 135,1 milliards de FCFA à fin décembre 2014 à 160,3 milliards de FCFA à la même période de l’année 2015, soit un accroissement de 18,6%. Comparé à fin décembre 2014, les dépenses d’investissements sont hausse de 51%, en relation avec l’augmentation de celles financées sur ressources intérieures. Au total, de l’exécution des opérations financières de l’Etat, il résulterait un déficit global (base ordonnancement) hors dons de 422,9 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 135,8 milliards de FCFA un an plus tôt. En prenant en considération les dons, le déficit global s’établirait à 394, 03 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 91,8 milliards de FCFA un an plus tôt. Le déficit global (base caisse) hors dons s’établirait à 422,8 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 166,2 milliards de FCFA à fin décembre 2014. II.3.1.3. Financement du solde budgétaire Le montant total du financement s’élèverait à 422,8 milliards de FCFA à fin décembre 2015 avec 291,4 milliards de FCFA pour le financement intérieur et 131,4 milliards de FCFA concernant le financement extérieur. 21 II.3.2. Dette publique A fin décembre 2015, l’encours de la dette publique s’est établi à 2080,5 milliards de FCFA contre 1461,8 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une hausse de 42,3%, tirée dans une large mesure par la dette intérieure. Étant entendu qu’il n’y a pas d’arriérées de paiement, le stock de la dette publique n’est aujourd’hui constitué que de son encours. Quant au service de la dette publique, il est passé de 126,5 milliards de FCFA en 2014 à 94,5 milliards de FCFA en 2015, soit une baisse de 32 milliards de FCFA. II.3.2.1. Dette publique extérieure S’agissant de la dette extérieure, son encours est passé de 950,9 milliards de FCFA au 31 décembre 2014 à 1043,6 milliards de FCFA à fin décembre 2015, soit une augmentation de 9,7%. L’encours de la dette bilatérale est évalué à 222,1 milliards de FCFA en 2015 après 161,1 milliards de FCFA en 2014, soit une hausse de 37,9%. Celui de la dette multilatérale s’établit à 821,4 milliards de FCFA en 2015 contre 789,8 milliards de FCFA un an auparavant, soit une hausse de 4,0%. En 2015, le service de la dette extérieure a été assuré à hauteur de 44,9 milliards de FCFA dont créanciers multilatéraux (31,2 milliards de FCFA) et créanciers bilatéraux (13,6 milliards de FCFA). II.3.2.2. Dette publique intérieure En ce qui concerne la dette publique intérieure (y compris les bons de Trésor), l’encours est passé de 510,9 milliards de FCFA à fin décembre 2014 à 1036,9 milliards de FCFA à fin décembre 2015. Les bons de Trésor sont passés de 231,7 milliards de FCFA à 312,7 milliards de FCFA un an plus tôt. Ils constituent ainsi une proportion de 22,3% de la dette intérieure en 2015 contre 61,2% en 2014. Le service de la dette intérieure est assuré à hauteur de 49,6 milliards de FCFA au 31 décembre 2015 contre 50,9 milliards de FCFA un an plus tôt, soit une baisse de 2,5%. Tableau 6: Encours de la dette intérieure au 31 décembre 2015 (en F CFA) Instruments Emprunt Obligataire CAA-BENIN 6,5% 2011-2016 Emprunt Obligataire Trésor Public 5,5% 2007-2017 Emprunt Obligataire Trésor Public 6% 2008-2018 Emprunt Obligataire Trésor Public 6,5% 2009-2016 Emprunt obligataire du Trésor Public 6,5% 2014-2021 Emprunt obligataire du Trésor Public 6,5% 2015-2022 Emprunt obligataire du Trésor Public 6,5% Emprunt obligataire 08 juillet 2015 Emprunt obligataire 30 juillet 2015 Emprunt obligataire 28 août 2015 Emprunt obligataire 30 septembre 2015 Obligations du Trésor du 27 octobre 2015 Obligations du Trésor du 02 décembre 2015 Obligations du Trésor du 17 décembre 2015 Encours (FCFA) 17 202 600 000 11 977 714 315 11 250 000 000 7 326 898 000 56 716 000 000 44 000 000 000 33 000 000 000 35 000 000 000 33 000 000 000 44 000 000 000 36 580 000 000 33 000 000 000 165 000 000 000 55 000 000 000 22 BOAD Autres institutions financières locales Autres dettes intérieures Encours de la dette intérieure hors bons du Trésor Bons du Trésor Encours de la dette intérieure totale (bons du Trésor compris) 112 523 821 292 93 961 559 453 15 698 200 000 805 236 793 060 231 710 000 000 1 036 946 793 060 Sources : CAA/DS, janvier 2016. II.4. BALANCE DES PAIEMENTS II.4.1. Exportations En 2014, les exportations FOB ressortent en hausse de 29,4% pour se situer à 1 267,3 milliards de FCFA contre 979,1 milliards un an plus tôt. Elles sont tirées substantiellement par les exportations des produits de coton en relation avec la hausse de la production de coton graine au cours de la campagne 2013-2014 (26,5%) et des exportations des noix de cajou qui se sont consolidées de 5,7% en valeur, résultat des actions de promotion initiées depuis quelques années et les réformes en cours en vue de la diversification agricole. II.4.2. Importations Les importations FOB se sont accrues de 26,2% pour ressortir à 1 618,5 milliards contre 1 281,4 milliards en 2013. Cet accroissement des importations est imprimé, selon l’analyse par grands groupes de produits, par l’augmentation des produits alimentaires (44,5%) constitués essentiellement de riz, ainsi que des graisses et huiles végétales. Ils sont destinés au commerce transfrontalier de réexportation informelle. La structure des importations est présentée dans le tableau ci-dessous. Tableau n°7: Evolution de la structure des importations (en %) 2010 2011 2012 2013 2014 Produits alimentaires 28,3 30,3 38,6 41,0 45,7 Autres biens de consommation 14,8 15,5 11,6 9,9 9,0 Biens d'équipement 13,4 14,9 11,5 19,7 19,7 Produits intermédiaires 14,8 19,6 16,5 14,4 11,2 Autres produits 0,1 0,1 0,6 0,5 0,4 Produits énergétiques 28,6 19,6 21,2 14,5 13,9 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Total Source : BCEAO/Décembre 2015 II.4.3. Principaux soldes de la balance des paiements En 2014, le solde global de la balance des paiements est ressorti excédentaire de 175,0 milliards de FCFA contre un excédent de 99,1 milliards une année auparavant. Le déficit structurel du solde des transactions courantes s’est toutefois aggravé de 31,6% en ressortant à 437,5 milliards en 2014 contre 332,6 en 2013. Traditionnellement, le déficit de la balance courante est imputable à la détérioration de la balance commerciale, dont la contribution à la dégradation du déficit courant est estimée à 38,6%. En revanche, les revenus 23 secondaires nets ont contenu la détérioration du déficit courant dans une proportion de 5,9% sous l’effet d’une mobilisation accrue des aides budgétaires et des transferts reçus au titre des envois de fonds. Le compte de capital est ressorti excédentaire de 125,2 milliards de FCFA au cours de l’année 2014 contre un excédent de 91,9 milliards en 2013, en liaison avec une augmentation des autres transferts en capital au profit de l’administration publique et des ménages. Dans ces conditions, l’exécution des échanges avec l’extérieur s’est soldée par un besoin de financement de 312,3 milliards contre un besoin de 240,7 milliards en 2013, entièrement couvert par les opérations financières. Le compte financier affiche, en effet, une augmentation du passif net de 148,4 milliards de FCFA pour s’établir à 480,1 milliards en 2014 contre 331,7 milliards de FCFA en 2013. En termes de perspectives9 relatives à la balance des paiements, le déficit des transactions courantes se situerait à 7,0% du PIB en 2015 contre 9,2% du PIB un an plus tôt. Cette amélioration du déficit courant serait notamment soutenue par les exportations qui devraient s’accroitre de 4,8%, soit le double de l’accroissement des importations. En pourcentage du PIB, les exportations s’établiraient à 24,1% en 2015 contre 26,7% en 2014, alors que les importations devraient s’afficher à 30,0% contre 34,2% en 2014. Le solde global de la balance des paiements ressortirait excédentaire à 1,0% du PIB en 2015 contre 3,7% du PIB en 2014. II.5. SITUATION MONETAIRE INTEGREE II.5.1. Masse monétaire A fin décembre 2015, la situation monétaire serait marquée par une hausse de la masse monétaire de 161,7milliards de FCFA, en relation avec la progression des avoirs extérieurs (+47,5 milliards de FCFA par rapport à décembre 2014) et du crédit intérieur (+203,4 milliards de FCFA par rapport à décembre 2014). La masse monétaire atteindrait 2 188,7 milliards de FCFA en décembre 2015 contre une réalisation de 2 027,0 milliards de FCFA en décembre 2014. En septembre 2015, la masse monétaire a atteint 2 065,6 milliards de FCFA. Par rapport à septembre 2015, la masse monétaire a augmenté de 123,1 milliards de FCFA soit une hausse de 5,9%. Les données par rubriques sont retracées dans le tableau ci-dessous. Tableau 8 : Evolution des agrégats monétaires à fin décembre 2015 (en milliards de FCFA) POSTES Déc-12 Déc-13 déc-14 Juin-15 sept-15 déc-15 Réal. Réal. Réal. Réal. AVOIRS EXTERIEURS NETS BCEAO BANQUES 785,9 245,4 540,5 885,0 214,5 670,5 1 060,0 261,0 799,0 CREDIT INTERIEUR PNG Crédits à l'économie 766,9 -157,5 924,4 882,2 -140,4 1022,6 971,2 -113,0 1 084,3 1088,1 273,3 814,7 979,9 -116,7 1096,6 9 Réal. Proj. 1 091,7 1 107,5 264,3 308,5 827,4 799,0 960,9 1 174,6 -101,9 4,0 1 062,8 1 170,6 Prévisions de la DPC/DGAE 24 (dont crédits de campagne) ACTIF = PASSIF MASSE MONETAIRE Circulation fiduciaire Dépôts en banques Dépôts CCP AUTRES ELEMENTS NETS 34,0 33,5 77,1 36,6 1552,8 1469,5 405,0 1059,6 4,9 1767,2 1721,7 505,3 1207,3 9,1 2 031,2 2 027,0 629,2 1 389,3 8,5 2068,0 2085,9 632,6 1443,0 10,3 83,3 45,5 4,3 -18,0 33,6 77,1 2 052,6 2 282,1 2 065,6 2 188,7 586,2 679,4 1 469,4 1 500,8 10,0 8,5 -13,0 93,4 Source : BCEAO/Cotonou, janvier 2016. II.5.2. Contreparties de la masse monétaire II.5.2.1. Avoirs Extérieurs Nets (AEN) A fin décembre 2015, les avoirs extérieurs nets des institutions monétaires ressortiraient en hausse de 47,5 milliards de FCFA par rapport à fin décembre 2014 pour se situer à 1 107,5 milliards de FCFA. Cette progression serait, essentiellement, imprimée par la hausse des avoirs extérieurs nets liés aux opérations monétaires de la BCEAO avec les non-résidents. Les avoirs extérieurs nets de la Banque Centrale augmenteraient de 47,5milliards de FCFA pour atteindre 308,5 milliards de FCFA dans la même période. Ceux des banques de dépôts connaitraient une stabilité autour de 799,0 milliards de FCFA à fin décembre 2015 comme à fin décembre 2014. II.5.2.2. Crédit intérieur Le crédit intérieur ressortirait également en hausse au mois de décembre 2015. Il s’établirait à 1174,6 milliards de FCFA contre 971,2 milliards un an plus tôt. Cette progression du crédit intérieur résulterait d'une augmentation des crédits à l'économie (+86,3 milliards de FCFA) et d'une érosion de la position nette du Gouvernement (+117,0 milliards de FCFA). Ainsi, les crédits à l'économie atteindraient 1 170,6 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre une réalisation de 1 084,3 milliards de FCFA à fin décembre 2014. En ce qui concerne la position nette du Gouvernement, elle ressortirait à - 4,0 milliards de FCFA à fin décembre 2015 contre 113,0 milliards à fin décembre 2014. III. ETAT DE CONVERGENCE En 2015, le Bénin respecterait deux (02) critères de premier rang sur l’ensemble des cinq (05) critères de convergence. Au niveau des critères de second rang, aucun n'a été respecté. III.1. CRITERES DE PREMIER RANG Le ratio du solde budgétaire global dons compris rapporté au PIB nominal s’établit à -7,9% du PIB à fin décembre 2015 contre -2,8% au 31 décembre 2014 en rapport avec l’évolution des dépenses courantes (notamment celles de personnel, les transferts et subventions) et les dépenses d’investissement financées sur ressources intérieures. Le taux d’inflation annuel moyen est estimé à 0,3% à fin décembre 2015 contre 1,1% un an auparavant, largement en dessous de la norme Communautaire de 3% au 25 maximum de l’Union. Le ratio de l’encours de la dette intérieure et extérieure sur PIB nominal représenterait 41,5% du PIB en 2015 contre 30,9% du PIB en 2014, s’inscrivant ainsi en dessous du seuil communautaire de 70% au maximum de l’Union. III.2. CRITERES DE SECOND RANG Le ratio masse salariale sur recettes fiscales s’établit à 48,15% à fin décembre 2015 contre 45,3% en 2014, au-dessus de la norme communautaire de 35% au maximum. Par rapport au non respect de la norme de l’Union, cette situation s’expliquerait d'une part, par une augmentation de la masse salariale, en liaison, entre autres, avec : (i) la prise en compte des revendications salariales des partenaires sociaux, (ii) l’incidence de la prise en compte de certains actes d’avancement et de promotion des agents de l’Etat. D'autre part, le niveau de ce critère s'explique par le faible niveau de recouvrement des recettes fiscales (notamment les taxes sur le commerce extérieur) enregistré au cours de l'année 2015. Le ratio recettes fiscales/PIB nominal affiche 14,22% à fin décembre 2015 contre 14,8% en 2014, en liaison avec le faible niveau de mobilisation des recettes fiscales au cours de l'année 2015. Tableau 9 : Etat de convergence au titre de l’année 2015 Normes UEMOA 2014 2015 Observations Ratio Déficit budgétaire global/PIB nominal (en %) ≤ 3% 2,86 7,9 Non Respecté Taux d’inflation annuel moyen (en %) ≤ 3% -1,1 0,3 Respecté ≤ 70% 30,9 41,5 Respecté Ratio de la masse salariale sur recettes fiscales (en %) ≤ 35% 45,3 48,15 Non respecté Taux de pression fiscale (en %) ≥ 20% 14,8 14,22 Non respecté CRITERES DE CONVERGENCE CRITERES DE PREMIER RANG Ratio de l’encours de la extérieure/PIB nominal (en %) dette intérieure et CRITERES DE SECOND RANG Source : CNPE/DGAE/MEFPD, février 2016 26 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Au cours de l’année 2015, l’activité économique a légèrement baissé mais le taux de croissance de l’économie resterait soutenu à 5,2% contre 6,5% en 2014. Cette croissance pourrait s’améliorer à moyen et long termes si l’on concentre les efforts sur les réformes structurelles et sur la réorientation de la politique budgétaire en faveur des investissements productifs. En perspective, la croissance économique devrait s’établir à 5,8% à la fin de l’année 2016, tirée, entre autres, par (i) le renforcement des infrastructures, en particulier les infrastructures énergétiques, les infrastructures de transport et les technologies de l’information et de la communication ; (ii) l’amélioration de la productivité du secteur agricole, y compris l’élevage et la pêche, la promotion des filières maïs, riz, ananas et anacarde, surtout avec les réforme en cours sur le mode d’organisation des filières pour une meilleure productivité, et la mise en place d’un cadre favorable au développement de l’agroindustrie ; (iii) le renforcement de l’accès à l’éducation et aux soins de santé de qualité pour tous ; (iv) le développement local et (v) l’accélération des réformes visant l’amélioration de l’environnement des affaires. Le profil des performances du Bénin décrit dans le présent rapport, montre qu'avec les données disponibles, le pays respecte deux critères de premier rang en 2015 que sont ceux relatifs à l’inflation et à l’encours de la dette publique. En ce qui concerne les critères de second rang, le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales et le taux de pression fiscale n’ont pas été respectés en 2015. Enfin, pour conforter la stabilité macroéconomique, accélérer la croissance économique et assurer le bien-être des populations, le Gouvernement du Bénin devra : Sur le plan économique : (i) poursuivre la mise en œuvre des réformes relatives à une amélioration du climat des affaires pour conforter le bond sensible réalisé ces dernières années dans le classement mondial ; (ii) poursuivre la mise en œuvre des mesures appropriées pour accroître la production vivrière grâce à la maîtrise de l’eau et la fourniture à bonne date des intrants de qualité; (iii) prendre des dispositions nécessaires pour réduire la vulnérabilité de l’économie béninoise vis-à-vis du Nigéria et mieux saisir les opportunités qu’offre l’économie nigériane. Au plan budgétaire : (i) poursuivre les efforts de recouvrement des recettes budgétaires par l’élargissement de l’assiette fiscale, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale à travers, entre autres, le renforcement des contrôles ; (ii) poursuivre le renforcement du cadre macroéconomique et réduire la vulnérabilité de l’économie aux chocs exogènes ; (iii) mettre en œuvre les plans d’orientation stratégiques des régies financières, grâce, notamment au renforcement des capacités des administrations des douanes et des Impôts ; (iv) réduire les niches et les exonérations fiscales ; (v) poursuivre la modernisation et le renforcement des capacités de mobilisation de recettes fiscales des régies financières, y compris l’informatisation des services et l’analyse des risques. Au plan communautaire, au regard des perspectives, les principaux défis que devraient relever les Etats membres de l'UEMOA concerneraient principalement la pérennisation des taux de croissance élevés, grâce à une meilleure maîtrise de l'eau, la mise en place d'infrastructures appropriées et le renforcement de l'offre d'énergie électrique, la maximisation de l'impact positif de la croissance sur l'emploi à travers la réorientation des politiques 27 économiques actuelles en faveur de programmes à forte intensité de main d’œuvre, l'atténuation des incertitudes liées à l'environnement socio-politique, économique et sécuritaire l'optimisation des gains de l'intégration économique à travers l'accélération des grands chantiers intégrateurs de l'UEMOA tels que le Programme Economique Régional (PER) et l'Initiative Régionale pour l'Energie Durable (IRED). 28