6 #10 LES MANIFESTATIONS DU RÉCHAUFFEMENT EN COURS L’augmentation de la température annuelle globale : le GIEC conclut à une élévation4 de température de 0,85°C depuis le XIXème siècle ; on remarque (Figure 1) une grande variabilité interannuelle, ainsi que des périodes pendant lesquelles le réchauffement se ralentit ou s’accélère, ce qui est typique de la variabilité climatique5. Cependant, sur plusieurs décennies ou davantage, la tendance une partie du CO2 en excès, avec pour conséquence leur acidification (ii) les masses océaniques captent environ 95 % du flux de chaleur généré par l’accentuation de l’effet de serre. Les experts considèrent que ces deux évolutions, l’acidification et le réchauffement, menacent les organismes marins à coquille calcaire et plus globalement les ressources halieutiques. Les écosystèmes : l’évolution de la phénologie7 de la végétation (plus de précocité) et le déplacement en latitude d’espèces végétales ou animales constituent aussi des indices clairs du réchauffement. L’érosion de la biodiversité mesurée depuis plusieurs décennies est aussi imputable à la fragmentation voire à la disparition de certains biotopes. au réchauffement est incontestable. La perte de masse de la cryosphère : la fonte des glaciers de montagne et le rétrécissement de la banquise arctique (Figure 2) sont bien médiatisés ; on peut craindre qu’avant la fin du siècle, cette banquise ne disparaisse totalement en fin d’été. Moins médiatique car dépourvue d’images, la perte de masse6 des calottes glaciaires (Groenland, Antarctique de l’Ouest) est au moins aussi révélatrice. Les océans : l’élévation du niveau des océans s’est montée à 3,2 mm par an dans les dernières décennies. La mort des coraux, déjà visible dans certaines zones, est attribuée en partie au réchauffement. Par ailleurs, il faut rappeler le double rôle des océans : (i) à côté des écosystèmes terrestres, Figure 1 : anomalie de température moyenne globale de 1890 à 2014 (base 1980-2010) ; moyenne sur 5 ans (bleu) ; tendance sur la période (rouge) (source : Japon Meteorological Agency). entre-autres les forêts, ils contribuent à absorber On parle d’une « anomalie » de température par rapport à une moyenne : la « base ». Le fait que l’année 2014 soit la plus chaude depuis plusieurs siècles n’est pas, en soi, une preuve du réchauffement. Environ 300 km3 de glace en moins chaque année. 7 Phénologie : étude de l’apparition d’événements périodiques dans le monde vivant, déterminés par le climat (ex : stade de floraison…). 4 5 6