21 LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE (1) Le réchauffement climatique est avéré. Après plus de quinze ans de recherches, les scientifiques ont apporté la preuve que les activités humaines sont bien responsables de ce phénomène. On mesure alors toute l’importance des causes et des effets à l’échelle de la planète. ACTIVITÉS HUMAINES ET RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE Les activités humaines génèrent des rejets de gaz dans l’atmosphère qui, à eux seuls, sont responsables de l’augmentation de température à la surface du globe. q Les mécanismes conduisant à l’effet de serre Avec l’ère industrielle et l’explosion démographique, le rejet des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est de plus en plus élevé conjointement à l’augmentation croissante des besoins énergétiques. À l’état naturel, l’effet de serre existe sur Terre et donne une température clémente moyenne de 15°C, propice à une biosphère en équilibre. Mais là ou le bât blesse, c’est quand une augmentation de la concentration de ces gaz renforce l’effet de serre et qu’on craint l’emballement des températures comme sur Vénus après le dégazage dû aux volcans. Ces gaz absorLe méthane, un redoutable bent une partie du rayonnement infragaz à effet de serre rouge émis par la Terre et en retour reémettent une partie de ce rayonneDe formule chimique CH4 le méthane, ment vers la surface, réchauffant d’autant bien que moins abondant que le C02, plus la surface du sol, comme le ferait un entre aussi dans le cycle du carbone mais il est 23 fois plus puissant en tant couvercle transparent qui retient la chaque gaz à effet de serre. La crainte leur dans un récipient éclairé. q Les gaz à effet de serre vient surtout de la fonte du pergélisol qui renferme des hydrates sous forme de glace de méthane emprisonnée dans un sous-sol gelé d’une profondeur de 130 à 2000 mètres. Si ces hydrates situés à faible profondeur se mettaient à fondre du fait du réchauffement climatique, le méthane libéré pourrait s’échapper et gagner l’atmosphère. Heureusement, contrairement au CO2, sa durée de vie dans l’atmosphère n’excède pas douze ans et en présence d’oxygène, une partie se transforme en CO2 et en vapeur d’eau. Les mesures de températures et la teneur en gaz carbonique évaluée dans des carottes de glace montrent une évolution parallèle de ces paramètres en fonction du temps. Depuis plus de cent ans, les deux courbes n’ont cessé de grimper conjointement, avec une pente beaucoup plus élevée depuis ces treize dernières années et une hausse moyenne de 0,75 °C depuis cent ans; les seuls changements intervenus venant des activités humaines, il est clair que ce sont ces dernières qui sont responsables de ce phénomène. Le gaz carbonique (CO2) est le plus connu des gaz à effet de serre. Il provient essentiellement de la combustion des hydrocarbures, de la fabrication des molé56 cules synthétiques et de l’élevage intensif des bovins avec une surconsommation de viande. D’autres gaz ont les mêmes effets sur la planète, il s’agit du méthane et du protoxyde d’azote rejetés dans l’atmosphère suite à l’élevage intensif et la fertilisation des sols, des halocarbures et de l’ozone atmosphérique issu des transports, sans oublier le carbone organique (suie obtenue par brûlis et par les activités humaines) qui, en se déposant sur un sol clair, modifie l’absorption du rayonnement solaire (albédo). LES EFFETS LES PLUS RESSENTIS DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE On parle d’une détérioration du climat à l’échelle de la planète en se référant aux effets parfois dévastateurs rencontrés suite à la hausse moyenne des températures relevées. q Les effets les plus visibles Quelques données chiffrées sur la sécheresse Le lac Tchad, à la limite du Tchad, du Niger, du Nigeria et du Cameroun a perdu depuis les années 1970 plus de 90 % de sa superficie, passant de 26 000 km2 à 1 500 km2 du fait du déficit d’alimentation par les fleuves. Le débit de ceux-ci a baissé à la suite de l’affaiblissement de la saison des pluies et de l’intensification du prélèvement d’eau de ce réservoir pour l’irrigation. De la même façon, le débit du fleuve Niger s’est réduit de 70 % depuis cette époque. Un des effets les plus « parlant » est sans doute le recul des glaciers. Ce n’est pas un épiphénomène car les cinq continents sont pratiquement concernés. On peut citer l’exemple du glacier McCarthy en Alaska avec une fonte accélérée depuis plus de cinq ans. Il en est de même pour la banquise estivale de l’Arctique qui a perdu une surface de 0,7million de km2 entre 1980 et 2000. La sécheresse a commencé à s’installer de façon visible sur tous les continents, elle se mesure en combinant température et pluviométrie par l’indice de sécheresse de Palmer et permet d’établir des cartographies précises pour en suivre l’évolution. Presque tout l’ouest de l’Afrique est marqué comme au fer rouge avec un déficit de 30% de la pluviométrie. L’affaiblissement de la mousson africaine serait dû à un déséquilibre du climat mondial, lié aux activités humaines. En 2007, des records climatiques ont été atteints avec des pluies torrentielles en Grande-Bretagne, une canicule exceptionnelle dans les pays de l’Est et une mousson particulièrement violente en Asie. Le niveau des mers ne cesse de s’élever, engloutissant des îles de faible altitude comme des atolls aux Maldives principalement par dilatation thermique des eaux. q Des effets plus discrets à venir Depuis le début du siècle dernier, en France, le réchauffement climatique a été d’environ 1,4°C, à raison de 0,55°C par décennie depuis 1980. Ces écarts de températures sont sans doute la cause de vagues de chaleurs successives, d’une diminution du nombre de journées de gel et de neige, et d’une augmentation du nombre de jours de pluie en hiver. Les conséquences pour la biosphère sont notamment un changement des migrations des animaux et une perte de la biodiversité. 57