spondylolisthésis - Centre Varois du Dos

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Relecture scientifique
Société française de
chirurgie orthopédique et
traumatologique(SOFCOT)
Relecture juridique
Médecins experts SOFCOT
Relecture déontologique
Médecins Conseil national de
l’ordre des médecins (CNOM)
Traitement chirurgical
du glissement
d’une vertèbre
(spondylolisthésis)
Fonds documentaire
d’information patient
Relecture des patients
Confédération interassociative
sur la santé (CISS)
Association française de lutte
anti-rhumatismale (AFLAR)
Chirurgie
du rachis
2006
www.persomed.com
Rédaction : D. Gosset et P. Simler
Illustration : J. Dasic
Code de la Santé Publique
Article L1111-2
Persomed
Persomed
7 rue Ste Odile BP 62
67 302 Schiltigheim
tél.: 03 89 41 39 94
Toute personne a le droit d’être informée
sur son état de santé.
Cette information porte sur les différentes
investigations, traitements ou actions
de prévention qui sont proposées, leur
utilité, leur urgence éventuelle, leurs
conséquences, les risques fréquents ou
graves normalement prévisibles qu’ils
comportent ainsi que sur les autres
solutions possibles et sur les conséquences
prévisibles en cas de refus.
Madame, Monsieur,
Copyright © Persomed 2006 - Tous droits réservés.
L’objectif de ce document est de vous donner
les réponses aux questions que vous vous
posez.
Il ne présente cependant que des généralités.
Il ne remplace pas les informations que vous
donne votre médecin sur votre propre état de
santé.
Utilité de cette partie du corps ?
De quoi est-elle constituée ?
La colonne vertébrale (ou rachis) forme une
tige flexible et continue qui part du crâne et
va jusqu’en bas du dos, au niveau du bassin.
Son rôle est de supporter le poids du corps,
elle doit donc être bien stable. Mais elle doit
aussi pouvoir bouger, pour s’adapter à nos
mouvements.
La colonne vertébrale est constituée de 24 os
(vertèbres) empilés les uns au dessus des
autres. Elle part du crâne et se termine en
bas du dos par un os en forme de triangle (le
sacrum), dont la pointe se finit par un autre
petit os (le coccyx).
Elle est composée de plusieurs morceaux
(vertèbres) empilés les uns sur les autres, ce
qui donne au dos sa souplesse.
Entre chaque vertèbre se trouve une sorte de
coussin amortisseur (le disque intervertébral).
Il permet aux vertèbres de bouger les unes
par rapport aux autres lorsque l’on se penche
ou que l’on se tourne. Sans ce système nous
serions raides comme des piquets.
En partant du crâne, les sept premières
vertèbres sont les vertèbres cervicales, les
douze suivantes sont les vertèbres dorsales
puis viennent les cinq vertèbres lombaires.
C’est la partie basse de la colonne vertébrale
(colonne lombaire) qui nous intéresse ici. C’est
elle qui travaille le plus quand nous portons des
charges lourdes.
Sur la lame, il y a une sorte de crête (épine
dorsale). Chaque crête correspond à une des
petites bosses que nous sentons en passant la
main dans notre dos le long de notre colonne
vertébrale.
disque
intervertébral
épine
dorsale
vertèbre
lombaire
La colonne vertébrale a un autre rôle très
important. Elle protège un ensemble de fibres
nerveuses qui transmet à différentes parties de
notre corps les ordres de mouvement envoyés
par le cerveau. Une partie de ces fibres forme
ce que l’on appelle la moelle épinière.
Dans la moelle épinière, l’information fait
aussi le trajet inverse. Par exemple, la sensation
que nous avons quand nous touchons un objet
est transmise depuis notre peau jusqu’à notre
cerveau par les fibres nerveuses situées à
l’intérieur de la colonne vertébrale.
On distingue différentes parties sur une vertèbre.
La partie avant (corps vertébral) forme un
rond épais. La partie arrière est appelée lame.
sacrum
corps
vertébral
disque
intervertébral
lame
Quelle partie du corps?
Quelle partie du corps?
Les vertèbres sont solidement jointes entre
elles. Chacune est emboîtée dans celle du
dessous et celle du dessus au niveau de trois
points de contact mobiles (articulations).
Sur la partie arrière des vertèbres, ces
articulations prennent la forme de deux petits
renflements, qui jouent un peu le même rôle
que les petites roues stabilisatrices sur les
vélos d’enfants. Elles joignent deux vertèbres
voisines et empêchent la colonne vertébrale
de faire certains mouvements. On les
appelle les articulations interapophysaires
postérieures. Il y en a une de chaque côté.
La troisième articulation, la plus grosse, relie
la partie avant des vertèbres (corps vertébral).
C’est une sorte de coussin circulaire (le disque
intervertébral) qui sert d’amortisseur.
Le bord du disque est constitué de fibres
(anneau fibreux) alors que le centre a une
consistance molle et gélatineuse (noyau
pulpeux).
Les vertèbres sont aussi maintenues par des
sortes de rubans souples et résistants : les
ligaments, et par des muscles.
Chaque vertèbre est trouée à l’arrière dans le
sens de la hauteur, entre la lame et le corps
vertébral. La succession de ces trous forme un
canal (le canal rachidien) par lequel passent
des nerfs, dont l’ensemble de fibres nerveuses
appelé moelle épinière.
Entre la moelle épinière et l’os, il y a une
enveloppe protectrice (la dure-mère) remplie
de liquide (le liquide céphalo-rachidien).
vertèbre
lombaire
anneau
fibreux
Entre chaque vertèbre, un petit espace permet
le passage des nerfs qui vont vers les muscles et
les différents organes de notre corps. La portion
du nerf qui prend naissance à cet endroit est
appelée racine nerveuse.
L’ensemble des racines nerveuses situées en
dessous de la deuxième vertèbre lombaire est
appelé la queue de cheval.
duremère
moelle
épinière
racine
nerveuse
noyau
pulpeux
canal
rachidien
Les disques ont un centimètre à un centimètre
et demi d’épaisseur. Leur taille varie selon
articulation
l’étage de la colonne vertébrale. Plus les disques interapophysaire
sont épais plus ils autorisent des mouvements
postérieure
importants. Les disques présents dans le bas du
dos sont plus épais que ceux du haut.
queue de
cheval
Quelle partie du corps?
De quoi est-elle constituée ? (suite)
Quel est le problème?
En temps normal, les vertèbres sont bien
empilées les unes au-dessus des autres dans
un axe. Il arrive parfois que l’une d’elles se
déplace par rapport aux autres.
La vertèbre glisse alors vers l’avant et vers
le bas et entraîne avec elle tout le reste de la
colonne vertébrale. En langage médical, on
appelle cela un spondylolisthésis.
Dans certains cas, le glissement de la vertèbre
est dû à une mauvaise position du dos. Vous
vous tenez le ventre en avant (cambré), soit
parce que votre colonne est un peu déformée,
ou bien parce que vous pratiquez un sport qui
exige cette position, comme la gymnastique, la
danse…
Cette position fatigue la dernière vertèbre de
la colonne (la cinquième vertèbre lombaire
ou L5). A force d’exercer une pression
anormalement élevée dessus, sa partie arrière
s’use et se rompt. On parle de fracture de
fatigue.
La vertèbre L5 glisse alors vers l’avant, en
entraînant avec elle toute la colonne vertébrale.
Le disque entre la vertèbre et le sacrum s’écrase.
Dans ce cas, on parle de spondylolisthésis par
lyse isthmique.
Dans d’autres cas, le glissement de la vertèbre
est dû au vieillissement des os. Avec le temps,
l’os s’abîme, les disques entre les vertèbres se
détériorent, et les muscles qui soutiennent la
colonne vertébrale ont tendance à se relâcher.
Si l’os est endommagé au niveau des petites
articulations situées sur le côté arrière des
vertèbres, cela peut conduire au glissement
d’une vertèbre par rapport aux autres. On parle
alors de spondylolisthésis dégénératif, ou
spondylolisthésis arthrosique, car il est dû à
l’usure des os (arthrose).
L’arrêt des règles chez la femme à un certain
âge (ménopause) ainsi qu’une maladie des os
(ostéoporose) favorisent parfois le déplacement
de la vertèbre vers l’avant dans ce type de
spondylolisthésis.
Ce sont habituellement les quatrième et
cinquième vertèbres lombaires qui sont
touchées, et le glissement est généralement peu
important.
Il arrive que le déplacement de la vertèbre
provoque la compression d’un nerf à l’endroit
où il sort de la colonne vertébrale (racine
nerveuse). Cela entraîne des douleurs et
quelquefois des difficultés de fonctionnement
de ce nerf.
Le canal de la colonne vertébrale (canal
rachidien) peut aussi être rétréci (sténose).
Cela risque de comprimer les fibres nerveuses
qu’il contient.
spondylolisthésis
par lyse
isthmique
sacrum
Pourquoi faut-il traiter ?
Pourquoi faut-il traiter?
Quels examens faut-il passer ?
Il n’y a parfois aucune conséquence. Il arrive
que l’on découvre le problème par hasard en
faisant un examen du bassin (radiographie) à
une autre occasion. Chez d’autres personnes, le
spondylolisthésis provoque des douleurs dans
le bas du dos (douleurs lombaires).
La radiographie standard utilise des
rayons (les rayons X) pour visualiser les os
à l’intérieur du corps. Le plus souvent, une
simple radiographie de face permet de voir le
défaut de la vertèbre.
Si la vertèbre déplacée coince la racine d’un
nerf de la jambe (nerf sciatique), les douleurs
peuvent même se propager dans une jambe ou
dans les deux.
Certains patients ressentent des fourmillements,
ont l’impression d’avoir les jambes faibles ou
boitent en marchant et sont obligés de s’arrêter
souvent après avoir marché sur une certaine
distance.
Les disques entre les vertèbres et les muscles
autour de la colonne vertébrale peuvent eux
aussi être douloureux en raison du déplacement
de la vertèbre.
Les nerfs situés dans la partie basse de la colonne
vertébrale (« queue de cheval ») interviennent
dans le fonctionnement des organes sexuels
ainsi que de ceux qui permettent d’évacuer
l’urine et les excréments. Si cette zone est
comprimée, cela provoque des troubles à ce
niveau (problèmes pour uriner, impuissance…).
On appelle cette atteinte le syndrome de la
queue de cheval. Quand cela arrive, il faut
intervenir très rapidement. Heureusement,
c’est extrêmement rare.
La radiographie de profil au niveau du bas du
dos (région lombo-sacrée) montre à quel point
la vertèbre est déplacée. On peut également
faire des radios de profil en vous demandant
d’étirer votre dos ou de le plier pour voir
comment bouge la vertèbre et comment on
pourrait réduire son déplacement.
Le scanner utilise également des rayons X
pour visualiser l’intérieur du corps. Il permet
de voir si le disque entre les vertèbres a souffert
du déplacement de la vertèbre (discopathie), si
une partie du disque déborde (hernie discale)
ou encore si un nerf est comprimé. Grâce au
scanner, un éventuel rétrécissement (sténose)
du canal de la colonne vertébrale (canal
rachidien) dans lequel passent les nerfs peut
également être détecté.
Un autre examen pratiqué couramment est
appelé Imagerie par Résonance Magnétique
(IRM). Il permet d’examiner l’état des disques à
côté de l’endroit où la vertèbre s’est déplacée.
Plus rarement, on introduit un produit visible
aux rayons X (produit de contraste) dans le
liquide qui se trouve à l’intérieur de la colonne
vertébrale.
En faisant une sorte de radiographie, on
visualise alors sur un écran la poche qui
contient ce liquide (la dure-mère), autour de
la moelle épinière. Cette méthode, appelée
radiculosaccographie, permet de deviner les
déplacements des os et de voir un éventuel
rétrécissement du canal rachidien au niveau de
la colonne lombaire, notamment quand on étire
le dos ou quand on le plie.
Tous ces examens ne sont pas pratiqués
systématiquement et parfois, votre médecin
vous en propose d’autres. Si c’est votre cas,
n’hésitez pas à l’interroger afin qu’il vous
explique leur déroulement.
spondylolisthésis dégénératif
arthrose
Pourquoi faut-il traiter ?
Quelles sont ses conséquences ?
Les traitements médicaux...
Quand faut-il opérer ?
Les traitements chirurgicaux...
Il n’est pas possible de remettre la vertèbre
en place avec des médicaments. On ne peut
traiter que les conséquences douloureuses du
déplacement de la vertèbre.
Si le résultat du traitement médical n’est pas
satisfaisant au bout de six à huit semaines,
votre médecin peut estimer utile de vous
proposer une intervention chirurgicale.
L’opération devient nécessaire quand les
douleurs persistent, deviennent très fortes et
si vous n’arrivez plus à marcher longtemps.
L’opération vise à stabiliser la vertèbre
déplacée en la fixant à l’aide de vis, de plaques
(ostéosynthèse), et de petits bouts d’os prélevés
sur la colonne ou le bassin (greffe osseuse).
On donne habituellement des médicaments
contre la douleur (antalgiques), d’autres qui
diminuent l’irritation d’un nerf éventuellement
coincé (anti-inflammatoires) et enfin, des
médicaments qui détendent les muscles
(myorelaxants) pour supprimer la douleur
dans le bas du dos et dans les jambes.
On peut vous proposer de la rééducation auprès
d’un spécialiste (kinésithérapeute).
Aux périodes où la douleur est la plus forte,
vous pouvez porter un dispositif qui maintient
le bas du dos (lombostat).
Les enfants qui souffrent de spondylolisthésis
ne doivent pas faire trop de sport même s’ils
n’ont pas mal et si le glissement de la vertèbre
ne provoque pas de signes particuliers.
... et leurs limites
Il arrive que le traitement médical ne parvienne
pas à éliminer les douleurs ou les autres signes
du déplacement de la vertèbre.
Dans quelques cas, il faut opérer en urgence :
- Si vous avez des problèmes de sensibilité
ou pour bouger certaines zones du corps
(paralysie). En effet, c’est le signe qu’un nerf
est très fortement coincé.
- S’il y a une paralysie importante et brutale,
ou des signes, comme des difficultés pour
uriner par exemple (syndrome de la queue de
cheval), qui montrent que les racines nerveuses
les plus basses (queue de cheval) elles-mêmes
sont comprimées. Heureusement, cela est très
rare.
Les risques si on ne traite pas
Votre médecin est le mieux placé pour évaluer
ce que vous risquez en l’absence de traitement.
Si la seule conséquence du déplacement de la
vertèbre est la douleur, vous pouvez continuer à
souffrir. Toutefois, lorsqu’une racine nerveuse
ou la queue de cheval est comprimée et que
vous n’êtes pas opéré rapidement, les nerfs
risquent de ne plus fonctionner, même après
l’intervention.
Il s’agit éventuellement de libérer une racine
nerveuse comprimée par la vertèbre déplacée,
et ainsi d’éliminer la douleur.
... et leurs limites
S’ils sont fortement comprimés, et trop
longtemps, les nerfs finissent pas s’abîmer.
La chirurgie peut décomprimer le nerf mais
si celui-ci a beaucoup souffert auparavant, il
est possible qu’il continue à être douloureux
ou qu’il reste définitivement abîmé malgré
l’opération.
L’opération ne permet pas non plus d’éliminer
les autres problèmes de dos dont vous pouvez
éventuellement souffrir. Les douleurs peuvent
aussi venir des muscles, des disques…
Les différents traitements
Les différents traitements
Introduction
L’anesthésie
Faut-il une transfusion?
Le principe de l’intervention qui vous est
proposée est de stabiliser la vertèbre déplacée,
tout en décomprimant des nerfs éventuellement
coincés.
Au cours de l’intervention vous dormez
complètement (anesthésie générale).
Avant l’opération
Généralement, votre médecin passe par le
dos pour atteindre la vertèbre. La cicatrice est
verticale, au niveau de la colonne vertébrale,
sur 10 à 15 centimètres.
Cette opération peut être longue, et si vous
saignez un petit peu pendant plusieurs
heures cela peut représenter de grandes
quantités de sang. Habituellement on prend
des précautions au cas où les saignements
pendant l’opération seraient importants.
Sauf dans le cas d’une opération en urgence,
vous prenez rendez-vous avec le médecin
anesthésiste-réanimateur avant l’opération.
Il vous examine, propose une méthode adaptée
pour vous insensibiliser et vous donne des
consignes à respecter.
L’installation
L’intervention se pratique dans une série de
pièces appelée bloc opératoire conforme à des
normes très strictes de propreté et de sécurité.
Vous êtes allongé sur le ventre.
Parfois, vous êtes accroupi sur une table
d’opération spéciale, avec le ventre laissé libre
pour que le sang circule bien.
Il existe des variantes techniques parmi
lesquelles votre chirurgien choisit en fonction
de son savoir-faire et de votre cas. Au cours de
l’opération, il doit s’adapter et éventuellement
faire des gestes supplémentaires qui rallongent
l’opération sans qu’elle soit pour autant plus
difficile ou plus risquée.
L’ouverture
Durant les semaines qui précèdent
l’opération, on peut vous proposer de
prélever à plusieurs reprises une certaine
quantité de sang pour constituer une réserve.
Votre organisme fabrique ensuite une
quantité équivalente à celle que l’on vous a
enlevée. Le sang prélevé est conservé pour
l’opération, pendant laquelle on peut vous
le redonner si nécessaire. C’est ce qu’on
appelle une autotransfusion différée.
Un autre dispositif permet de réutiliser le
sang qui coule au cours de l’opération. On
l’appelle le cell-saver. Le sang est aspiré
par une machine, qui le purifie puis vous le
redonne en cas de besoin.
Dans certains cas, il est nécessaire de
donner le sang d’un inconnu (transfusion).
Il provient alors d’une banque du sang.
Rassurez-vous, les produits de transfusion
subissent de nombreux contrôles destinés
à minimiser le risque de contamination par
certaines maladies (hépatite, SIDA).
L’opération qui vous est proposée
L’opération qui vous est proposée
La technique est globalement la même
pour les deux types de spondylolisthésis
(spondylolisthésis par lyse isthmique ou
spondylolisthésis dégénératif).
Les chirurgiens utilisent habituellement
des vis reliées entre elles par un système de
tiges. Cette étape de fixation porte le nom
d’ostéosynthèse.
Souvent, on prend de l’os au niveau de la
crête iliaque c’est à dire juste au dessus de la
hanche. Les morceaux enlevés se reforment
naturellement.
Votre chirurgien écarte les muscles pour voir la
partie arrière de la vertèbre. Il enlève la lame
(laminectomie), pour libérer d’éventuels nerfs
comprimés.
Pour stabiliser au mieux cette fixation, le
chirurgien utilise des petits bouts d’os qui vont
souder les vertèbres entre elles.
Au fil du temps, l’os greffé se soude avec les
vertèbres.
Ensuite il fixe la vertèbre qui s’est déplacée
à la vertèbre située en dessous à l’aide de vis
et de plaques. Pour placer ce matériel au bon
endroit, le chirurgien s’aide de radiographies.
Il prélève quelques bouts d’os (greffons)
ailleurs dans votre corps et il les place autour
du matériel métallique. On parle de greffe
postéro-latérale ou encore d’arthrodèse
postéro-latérale.
laminectomie
Comme les vis ne tiennent pas éternellement,
ces greffes d’os assurent une armature plus
solide.
arthrodèse
postéro-latérale
L’opération qui vous est proposée
Le geste principal
La fermeture
La durée de l’opération
Certains chirurgiens retirent le disque
intervertébral. Ils prélèvent ensuite un petit
fragment d’os ailleurs dans votre corps et le
placent entre les vertèbres.
Par la suite cet os se soude avec l’os des
vertèbres du dessus et du dessous, fixant ainsi
la vertèbre qui posait problème. On appelle
cela une greffe intersomatique.
Il est normal que la zone opérée produise des
liquides (sang…). Si c’est nécessaire pour
qu’elle reste saine, votre chirurgien met en
place un système (drainage), par exemple de
petits tuyaux, afin que ces fluides s’évacuent
après l’intervention.
La durée de cette opération peut varier beaucoup
sans que son déroulement pose un problème
particulier, car elle dépend de nombreux
facteurs (la méthode utilisée, le nombre de
gestes associés…).
Dans le cas d’un spondylolisthésis par lyse
isthmique, l’articulation entre le sacrum et la
dernière vertèbre lombaire subit une fracture
de fatigue : l’os se rompt petit à petit.
Au cours du temps, l’os cherche à se ressouder
et à se réparer. Il fabrique alors une sorte de
nouvelle articulation mal formée.
Pour refermer, votre médecin utilise du fil,
des agrafes, ou un autre système de fixation.
Il peut s’agir de matériel qui reste en place ou
au contraire se dégrade naturellement au fil du
temps (matériel résorbable). L’aspect final de
votre cicatrice dépend surtout de l’état de votre
peau, des tiraillements qu’elle subit ou encore
de son exposition au soleil, qu’il faut éviter
après l’intervention…
L’association entre l’arthrose qui se développe
sur les os et cette nouvelle articulation forme
parfois une sorte de boule appelée nodule de
Gill. Si vous en avez un, le chirurgien le retire,
car il peut coincer un nerf s’il prend trop de
place.
Le chirurgien peut également décider de réparer
la fracture : il place des petits bouts d’os entre
les deux parties qu’il cherche à ressouder et
parfois, fixe l’ensemble avec des vis. On parle
de réparation isthmique.
Lorsque, en plus du déplacement de la
vertèbre, une partie du disque a été déplacée
et déborde vers l’extérieur (hernie discale),
votre chirurgien peut l’enlever.
greffe
intersomatique
Habituellement, elle dure entre deux et quatre
heures. Il faut compter en plus le temps de la
préparation, du réveil…
L’opération qui vous est proposée
Les gestes associés
Douleur
Fonction
Retour à domicile
Chaque organisme perçoit différemment la
douleur. Habituellement, elle est importante
pendant quelques jours, mais des traitements
adaptés permettent de la contrôler.
Tout dépend du problème que vous avez au
départ. Si avant l’opération, les nerfs ne sont
pas gravement atteints (paralysie importante et
brutale), tout rentre habituellement dans l’ordre
au bout d’un certain temps.
En général, vous rentrez chez vous huit à dix
jours après l’intervention. Cela dépend de
l’établissement dans lequel vous êtes soigné
mais surtout de votre cas et de votre état de
santé.
Principaux soins
Les personnes qui vivent seules et n’ont
personne pour s’occuper d’elles à leur sortie
de l’hôpital (pour faire les courses, etc.)
peuvent éventuellement aller dans un centre de
convalescence pendant deux à trois semaines
avant de rentrer chez elles.
Dans la grande majorité des cas, la douleur
dans les jambes liée à la compression du nerf
disparaît totalement. Chez certains patients,
cela peut toutefois prendre un peu de temps.
Si votre médecin a prélevé des fragments
d’os au niveau du bassin, cette zone peut être
douloureuse.
Si malgré tout vous avez mal, n’hésitez pas à
en parler à l’équipe médicale qui s’occupe de
vous, il existe toujours une solution.
Autonomie
Habituellement, on autorise le patient à se lever
dès le lendemain de l’intervention, mais cela
varie selon l’opération et votre état de santé.
Une fois que le tuyau placé dans la zone opérée
pour évacuer les liquides (drain) est enlevé,
vous pouvez bouger plus librement.
Une fois de retour chez vous, vous pouvez
continuer le traitement contre la douleur que
vous avez commencé à prendre à l’hôpital.
Il arrive que l’on donne des médicaments
pour rendre le sang plus fluide. Cela évite
qu’un bouchon de sang solidifié ne se forme et
n’aille se coincer dans les veines de vos jambes
(phlébite).
Les tuyaux placés dans la zone opérée pour
évacuer les liquides (drains de Redon) sont
habituellement enlevés au bout de deux à trois
jours.
Environ huit à dix jours après l’opération, on
enlève les agrafes ou les fils s’ils ne sont pas
résorbables. .
On propose souvent des séances de rééducation
auprès d’un spécialiste (kinésithérapeute).
Ces séances commencent environ deux mois
après l’opération.
Suivi
Il faut suivre rigoureusement les consignes de
votre médecin. Allez aux rendez-vous qu’il vous
programme, et, s’il vous en propose, passez les
examens de contrôle. C’est important.
Le plus souvent vous revoyez votre chirurgien
dans les deux mois qui suivent l’opération.
D’autres visites de contrôle vous sont proposées
environ tous les trois mois pendant un an. Vous
passez alors une radiographie pour vérifier que
tout va bien.
Votre
médecin
vous
revoit
ensuite
approximativement tous les deux ans pour
refaire une radiographie.
Après l’opération
Dans les jours qui suivent...
Douleur
Fonction
Autonomie
Habituellement, les douleurs liées au nerf
coincé disparaissent rapidement.
Normalement, si les nerfs n’ont pas été coincés
trop longtemps, vous récupérez votre sensibilité
et toute la capacité de mouvement des zones
qui posaient problème.
Vous pouvez aller et venir chez vous mais il
faut vous reposer et ne pas faire d’efforts.
Chargez quelqu’un d’autre de faire vos courses,
profitez-en pour vous reposer ! Pendant ce
temps, reprenez progressivement vos activités,
et en particulier la marche.
Il arrive, mais c’est rare, que bien qu’il ne soit
plus coincé le nerf continue à être douloureux
simplement parce qu’il a beaucoup souffert. Il
garde alors l’empreinte de ce qui l’a comprimé.
Cela s’améliore en général avec le temps.
Si l’opération réussit, cela ne veut pas dire
que vous n’aurez plus jamais mal au dos. Les
disques entre les vertèbres et les muscles qui
entourent votre colonne vertébrale peuvent
aussi faire mal.
S’ils sont douloureux avant l’opération, ils
le restent après. L’opération ne traite que le
problème de la vertèbre déplacée et du nerf
coincé.
Principaux soins
Passée la période de retour au domicile
et éventuellement de rééducation, il n’y a
généralement pas de soin particulier à faire.
Suivez attentivement les recommandations de
votre médecin.
Si les disques et les muscles du bas du dos
restent douloureux, votre médecin peut
continuer à vous donner des médicaments.
Cependant, chez les patients qui se retrouvent
brutalement paralysés de manière importante,
l’opération n’est pas toujours efficace, même
si elle est réalisée rapidement.
De la même manière, quand le bas des racines
nerveuses est comprimé (syndrome de la
queue de cheval), l’intervention chirurgicale
urgente n’apporte pas toujours les améliorations
souhaitées. Mais ces problèmes arrivent très
rarement.
Au cours de l’opération, le chirurgien fixe
ensemble et définitivement deux vertèbres. La
partie de la colonne vertébrale en question est
alors un tout petit peu moins souple qu’une
articulation normale entre les vertèbres.
Cependant les patients ne s’en rendent pas
compte et ne sont pas gênés dans leur vie
quotidienne car cela ne représente qu’un seul
étage de l’empilement des vertèbres.
La durée de l’arrêt de travail dépend de votre
métier. Il dure habituellement deux à quatre
mois, voire plus si votre profession demande
beaucoup d’efforts physiques.
Vous pouvez conduire sur de petites distances
environ huit semaines après l’opération.
Le plus souvent, les patients peuvent
recommencer à faire du sport au bout de trois
mois, mais cela reste variable et dépend de
votre forme et de vos muscles. Sachez qu’il
vaut mieux éviter les sports qui risquent de
provoquer des chocs au niveau de la colonne
vertébrale (comme le rugby, le judo...).
N’hésitez pas à interroger votre médecin si
vous avez un doute sur les risques liés à l’une
ou l’autre de vos activités.
Lé résultat
Le résultat
L’équipe médicale qui s’occupe de vous
prend toutes les précautions possibles pour
limiter les risques, mais des problèmes
peuvent toujours arriver.
Nous ne listons ici que les plus fréquents
ou les plus graves parmi ceux qui sont
spécifiques de cette intervention. Pour les
risques communs à toutes les opérations,
reportez-vous à la fiche « les risques d’une
intervention chirurgicale ». Les risques liés
à l’anesthésie sont indiqués dans le fascicule
« anesthésie ».
Certaines de ces complications peuvent
nécessiter des gestes complémentaires ou
une nouvelle opération. Rassurez-vous,
votre chirurgien les connaît bien et met tout
en œuvre pour les éviter.
En fonction de votre état de santé vous êtes
plus ou moins exposé à l’un ou l’autre de ces
risques.
En cas de problème...
Si vous constatez quelque chose d’anormal
après l’opération, n’hésitez pas à en parler à
votre chirurgien. Il est en mesure de vous aider
au mieux puisqu’il connaît précisément votre
cas.
Pendant l’intervention
Après l’intervention
Des éléments (organes, nerfs, vaisseaux
sanguins) situés à proximité de la zone
opérée peuvent être abîmés accidentellement
et nécessiter des gestes chirurgicaux
complémentaires.
Il est possible que la zone opérée saigne et qu’il
se forme une poche de sang (hématome) qui
peut nécessiter une nouvelle opération.
Si des nerfs (ou la moelle épinière elle-même)
sont atteints, il est possible que, malgré un
traitement adapté, ils soient définitivement
abîmés.
Cela peut entraîner une paralysie de certains
endroits du corps ou des difficultés de
fonctionnement de cet endroit (handicap
fonctionnel).
La poche remplie de liquide qui se trouve entre
la moelle épinière et l’os (la dure-mère) risque
d’être coupée et de provoquer une fuite. Si cela
arrive, ce qui est rare, il suffit de la recoudre
et de la coller avec une colle spéciale (colle
biologique).
Même si le chirurgien s’aide de radiographies
pour bien placer les vis, il peut arriver que l’une
d’elles ne prenne pas le bon chemin dans l’os,
et qu’elle abîme ou qu’elle irrite un nerf.
Dans ce cas, il faut réopérer plus tard pour
changer la position de la vis.
Parfois, la zone opérée est envahie par des
microbes (infection). Des médicaments (les
antibiotiques) suffisent généralement à les
éliminer. Des analyses permettent d’identifier
le microbe et ainsi d’adapter le traitement
pour une efficacité maximale. On propose
souvent de porter en plus un corset rigide pour
maintenir le dos pendant quelques semaines.
Non seulement cela fait moins mal, mais cela
permet d’éviter que la vertèbre, fragilisée par
l’infection, ne s’effondre à certains endroits.
Des petits bouts de sang solidifié (caillots)
peuvent se former et se coincer dans les
veines des jambes (phlébite) ou des poumons
(embolie). C’est pour cette raison qu’on donne
parfois un traitement qui fluidifie le sang.
Parfois, il est nécessaire d’opérer à nouveau
pour enlever le matériel (vis et tiges) mis en
place au cours de l’opération.
Si le chirugien a stabilisé la position de la
vertèbre par une greffe, ou remplacé un disque
intervertébral par une arthrodèse, il se peut
que le fragment d’os utilisé se soude mal aux
vertèbres. Les fumeurs sont d’ailleurs plus
exposés à ce type de problème.
Les risques
Les risques
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