mutation france

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Thème 1 : Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés depuis
le milieu du XIXème siècle
Les mutations des societes : l’exemple de la
France
Introduction :
 Entre 1830 et 1945, la France passe d’une société agricole à une société
industrielle. Les paysans deviennent des ouvriers. Les années 1960
marquent l’apogée du secteur secondaire (celui des métiers de
transformation des matières premières issues du secteur primaire,
définition p. 50).
 A partir des années 1970 toutefois, la majorité des actifs travaillent dans le
secteur tertiaire.
Plan du cours :
1. De la société agricole à la société industrielle
2. Les mutations du travail
3. La société française et l’immigration
1. De la société agricole à la société industrielle
 p. 50 doc. 1
A. La révolution silencieuse des campagnes
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Au XIXe siècle, l’exode rural commence en France. Il s’accompagne d’un
déclin du secteur primaire1. Avec la mécanisation de l’agriculture, les
paysans sans terre et ceux qui ont des parcelles trop petites sont contraints
de partir vers les villes où les usines recherchent de la main-d’œuvre.
Le monde ouvrier naissant n’est pas homogène, beaucoup de paysans ne
travaillent en usine que pendant la période creuse au début.
Du coup, durant tout le XXe siècle, l’agriculture française connaît deux
évolutions parallèles : la modernisation des pratiques et la baisse du
nombre des travailleurs. Aujourd’hui, avec moins de 3% des actifs, elle est
capable de nourrir la population et en plus d’exporter une grande partie de
sa production.
B. La croissance de la classe ouvrière
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La population urbaine augmente donc. En 1931, il y a en France plus
d’urbains que de ruraux. Après la Grande Dépression, l’industrie reprend
Exode rural : phénomène par lequel les populations quittent définitivement la campagne pour
aller travailler et habiter en ville, p. 50
Secteur primaire : catégorie statistique regroupant les activités liées à la transformation des
ressources naturelles : agriculture, pêche exploitation forestière et minière, p. 50
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des forces avec les innovations de la 2e révolution industrielle. En 1926, le
secteur secondaire prend la première place.
Les nouvelles usines appliquent le taylorisme et le fordisme. Les ouvriers
n’ont plus besoin de disposer d’un savoir-faire ou de maitriser des
techniques complexes : les taches deviennent simples et répétitives (doc. 2
p. 51).
Pendant la Première Guerre mondiale, la France a fait venir des travailleurs
de ses colonies. Ce mouvement continue après le conflit.
Les ouvriers deviennent la catégorie socio-professionnelle la plus
nombreuse. Elle est de plus en plus homogène et une culture ouvrière,
détachée des racines paysannes se met en place : bistrots, défilés du 1e Mai,
syndicats, grèves, cités ouvrières… (1920’s)
Les Trente Glorieuses représentent l’apogée du mouvement ouvrier (40%
des actifs en 1975). Les usines ont d’importantes commandes car la France
se reconstruit et se modernise sous la direction de l’Etat.
C. La montée du secteur tertiaire
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Le secteur tertiaire2 commence à se développer au XIXe siècle qui voit
l’apogée des domestiques (cochers, cuisinières, bonnes etc.), souvent
nourris et logés, ils font partie du quotidien de la bourgeoisie industrielle
émergente et occupent une part importante des emplois tertiaires jusqu’au
début du XXe siècle (doc. 3 p. 50). L’industrialisation entraine aussi le
développement des banques, assurances, commerces, administrations et
établissements de formation/enseignement.
L’essor du secteur tertiaire s’accélère lors des Trente Glorieuses. Avec la
prospérité économique et le plein emploi3, les ménages s’équipent en
voitures, appareils éléctroménagers, téléviseurs… L’industrie et le
commerce demandent de nouvelles compétences et de nouveaux métiers
apparaissent : employés de bureau, vendeurs, représentants… L’Etat, qui
prend un rôle de plus en plus important dans la gestion de l’économie,
embauche de nombreux fonctionnaires pour satisfaire les nouveaux besoins
(santé, éducation, loisirs…) issus de la hausse des revenus.
Aujourd’hui, le secteur tertiaire regroupe 75% des actifs. Avec les
délocalisations, les entreprises engagent surtout du personnel
d’encadrement pour leurs sièges principaux : cadres, ingénieurs,
gestionnaires…
 Dossier p. 52-53
2. Les mutations du travail
A. L’essor du salariat
Secteur tertiaire : catégorie statistique regroupant les activités économiques qui produisent les
services, p. 50
3 Plein emploi : situation du marché du travail où le chômage est de faible durée entre l’arret d’un
travail et le début d’un autre, p. 49.
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Vers 1850, le nombre de salariés est peu important. La plupart des actifs
travaillent dans une exploitation agricole, un commerce ou un atelier de
petite taille. Le plus souvent, le chef d’entreprise (père) fait travailler ses
femmes et ses enfants (doc. 3 p. 47). Les familles vendent donc leur
production pour subsister et non pas leur force de travail comme c’est le cas
des salariés.
La croissance économique entraine un processus de salarisation4. Les
entreprises et administrations emploient de nombreux salariés, qui
représentent 53% des actifs en 1900. Le salariat se développe sur tout le
XXe siècle : en 2010 il représente 90% des actifs. Durant cette période, le
travail des enfants diminue (lois dès mi-XIXe) et celui des femmes
augmente (37% des actifs en 1906 à 66% en 2009).
B. La crise économique des années 1970 et ses conséquences
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Après des années de forte croissances (Trente Glorieuses), l’économie
française est frappée par la crise dans les années 1970. Le choc pétrolier, la
diminution des innovations et l’émergence des concurrents asiatiques
mettent fin au plein-emploi. L
Les entreprises se transforment pour être plus compétitives : sous-traitance
(définition p. 46), délocalisations et robotisation entrainent une baisse des
effectifs nécessaires et une augmentation du chômage.
Les vieilles industries (mines, sidérurgie, textile) sont en déclin, tandis que
d’autres secteurs se portent bien : aviation, nucléaire, espace,
informatique… Mais ces branches offrent des emplois moins nombreux qui
demandent d’importantes qualifications. Cette restructuration du monde
des entreprises va frapper de plein fouet le monde ouvrier.
C. Un chômage de masse
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La désindustrialisation qui accompagne l’explosion du tertiaire fait reculer
les emplois ouvriers. Des qualifications poussées sont nécessaires pour
décrocher un emploi stable.
Le chômage devient massif et structurel (doc. 4 p. 47). Il dépasse les 10% de
la population active en 1985. Ce chomage touche surtout les jeunes, les
travailleurs peu qualifiés et les gens proches de la retraite, tandis que 10%
des actifs ont désormais un emploi précaire (définition p. 46) comme les
contrats à durée déterminées, apprentissages, stages…
Malgré cela, depuis les années 1850, le niveau de vie a globalement
augmenté (progression des classes moyennes, diminution du temps de
travail : 7 heures par jour avec minimum 5 semaines de congés payés,
malgré les inégalités et la pauvreté, la plupart des ménages sont entrés dans
la société de consommation et les écarts de revenus diminuent).
Salarisation : croissance au sein d’une population active du nombre de salariés, c’est-à-dire du
nombre de personnes qui vendent leur force de travail à un patron et lui sont donc subordonnés.
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3. La société française et l’immigration
A. Vers l’immigration de masse (1851-1945)
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Au XIXe siècle, l’économie en plein essor souffre d’un manque de maind’œuvre à cause d’une natalité trop faible et malgré l’exode rural. Le pays
s’ouvre donc à l’immigration. Des étrangers viennent travailler dans
l’agriculture au Sud, tandis que les patrons organisent la venue de
travailleurs étrangers, surtout Belges et Italiens, dans les mines et
l’industrie.
Pour faciliter leur intégration, les parlementaires votent la loi de 1889 qui
accorde la nationalité française à tous les enfants nés sur le sol français,
même si leurs parents sont étrangers. On appelle cela le droit du sol
(définition p. 58).
Après 1918, pour compenser le déficit démographique causé par la guerre,
l’immigration s’intensifie et s’étend à d’autres régions d’origine (Europe
centrale, colonies africaines, Chines). En 1936, les étrangers sont 2,2
millions.
Le droit du sol est sensé faciliter l’intégration des immigrés (doc. 2 p. 59).
Toutefois, en périodes de crises économiques, les immigrés sont considérés
comme des concurrents par les travailleurs français, tandis que d’autres les
accusent de menacer l’identité nationale. Lors de la crise des années 1930,
sous la pression de l’opinion, les expulsions se multiplient et cette pression
d’aggrave avec la Seconde Guerre mondiale. Après la défaite de 1940, le
régime de Vichy mène une politique hostile aux étrangers.
B. 1946-1974, l’apogée de l’immigration
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Après la guerre, la croissance reprend fortement (30 Glorieuses) et la
France accueille massivement des immigrés d’Europe du sud, du Maghreb
et d’Afrique sub-saharienne. Les étrangers sont 1,7 millions en 1946 et 3,4
millions en 1975. Les Algériens disposent de la libre circulation jusqu’en
1962. La France accueille des réfugiés provenant des pays communistes et
des dictatures latino-américaines pendant la Guerre Froide.
Alors qu’à cette époque, les ouvriers français accèdent au confort et à la
société de consommation, les travailleurs immigrés restent misérables et
vivent dans des logements insalubres. Ils occupent les emplois délaissés par
les français. Mais les Maghrébins sont souvent méprisés et considérés
comme inassimilables à cause de leur religion et de leurs mœurs.
C. Depuis 1974, la fin des flux massifs
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Depuis 1974, avec le ralentissement de la croissance, l’Etat limite
l’immigration et encourage le retour dans le pays d’origine. La crise
économique marque la fin de l’immigration de travail. Maintenant, un
ressortissant d’un pays hors Union Européenne ne peut venir s’installer en
France, sauf s’il bénéficie du regroupement familial (définition p. 58), qu’il
obtient le statut de réfugié ou qu’il a des compétences jugées utiles.
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En raison de ces restrictions, le nombre d’étrangers augment peu. Il est
toutefois difficile de dénombrer les immigrants clandestins (entre 200'000
et 400'000).
Pour obtenir la régularisation de ces « sans papiers », indispensables pour
l’économie, certains français manifestent (doc. 5 p. 59). Mais d’autres font
de la présence d’immigrés la cause majeure de la délinquance et les actes
racistes sont nombreux. L’extrême droite s’enracine dans le paysage
politique en stigmatisant les immigrés.
Le gouvernement lutte contre les arrivées clandestines en multipliant les
lois renforçant le contrôle des entrés, facilitant les expulsions et limitant les
régularisations. En 2009, la France a renvoyé dans leur pays près de 30'000
étrangers.
Qu’en est-il de la Suisse ? La loi interdit à toute personne non européenne
de travailler sur le sol suisse à trois exceptions près : personnes
exceptionnellement qualifiée, chef d’entreprise suffisamment riche et
danseuses de cabaret…
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