«La ville de Saint-Pierre» © Jean-Luc Drake Îles Caïmans, Great House: Pedro St James Saint-Pierre et Miquelon © Jean-Luc Drake DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne CARTE DES PAYS ET TERRITOIRES D’OUTRE-MER (PTOM) DE L’UNION EUROPÉENNE (UE) Overseas countries and territories (OCTs) across the world Association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne (OCTA) L’association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne a été constituée en tant qu’association à but non lucratif à Bruxelles (Belgique) le 5 mars 2003, conformément à un accord intergouvernemental signé entre 13 Pays et Territoires d’Outre-Mer le 18 septembre 2002. Les objectifs de l’OCTA sont décrits dans les articles de l’association. Parmi eux, celui de défendre les intérêts communs des membres et de représenter ces intérêts vis-à-vis des institutions de l’Union Européenne dans tous les domaines mentionnés dans la décision des PTOM (www.octassociation.org). 1 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne INTRODUCTION Locomotive du développement durable, l’économie est une préoccupation centrale Aéroport de Faaa - Polynésie Française Aruba pour les Pays et Territoires d’Outre-mer. Le développement économique permet les progrès sociaux, et pour être pérenne et améliorer la qualité de vie, il doit préserver l’environnement. En complémentarité des travaux sur les questions environnementales, et après avoir attiré l’attention de ses interlocuteurs sur les dangers du réchauffement climatique en 2006, l’association des Pays et Territoires d’Outre-mer (OCTA) souhaite mettre l’accent cette année sur les économies des Pays et Territoires d’Outre-mer. Les résolutions politiques annuelles de notre association témoignent de nos préoccupations: accès au marché communautaire, intégration régionale, services financiers, optimisation de l’aide au développement sont au cœur de la réflexion des gouvernements des Pays et Territoires d’Outre-mer. Par une politique commerciale adaptée, par ses ambitions en matière de relations extérieures et d’aide au développement, l’Union Européenne est un partenaire privilégié avec lequel les PTOM sont prêts à aller plus loin. Les contributions de cette brochure sont représentatives de la diversité des PTOM : des territoires liés constitutionnellement aux Pays-Bas, à la France, au Danemark et au Royaume-Uni y ont participé ; des territoires situés dans la Caraïbe, le Pacifique, l’Océan Indien, l’Atlantique Sud et l’Atlantique Nord. Cane Garden Bay, BVI Elevage de morue - Saint-Pierre et Miquelon Sans surprise, ils témoignent de stratégies de développement variées, en fonction de leur niveau de développement, de leurs ressources naturelles, de leur situation géographique et démographique, de leur histoire et de leur culture. De manière plus surprenante, on retrouve dans ces présentations des traits de caractère communs : l’interventionnisme public pour gérer les ressources minières, halieutiques et, de manière croissante, pour préserver l’environnement - d’indispensables activités économiques en dépendent; les besoins d’infrastructures pour désenclaver nos territoires insulaires ; ou encore, la nécessité d’adapter les cadres règlementaires et institutionnels, pour développer les exportations de biens et de services et stimuler l’intégration régionale. Sur ces aspects stratégiques des politiques de développement, le partenariat privi- Un navire à Curacao légié avec l’Union européenne -que la Commission européenne et les PTOM ont appelé de leurs vœux à Nuuk- doit prendre toute sa place. Laissons la parole aux territoires pour qu’ils puissent présenter les réalités économiques concrètes auxquels ils sont confrontés. Ces réalités sont à la fois l’illustration et la raison d’être des résolutions politiques de l’OCTA. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ARUBA Développement économique 2001-2005 Les années 2001-2005 se sont caractérisées par de grandes fluctuations dans l’économie mondiale. La crise de la Bourse aux Etats-Unis, les événements du 11 septembre 2001, le début de la guerre en Irak et la situation politique du Venezuela voisin ne sont que quelques exemples ayant exercé un impact sur les activités économiques d’Aruba. Après le 11 septembre 2001, les situations de sécurité dans tous les grands aéroports ainsi que sur les modes de transport et le prix élevé du pétrole brut ont affecté le transport, le commerce international et le tourisme. Malgré ces événements, le nombre de touristes et les dépenses des touristes ont augmenté, à Aruba, au cours de la période 2001 à 2005. De 2001 à 2005, le nombre de touristes a augmenté de 5,9%. Les dépenses totales des touristes ont augmenté de 10,7% pour atteindre US$ 821,1 millions en 2005. En outre, le tourisme de croisière a enregistré une croissance remarquable de 12,8%. Il est manifeste que le secteur du tourisme a contribué positivement à la croissance de l’économie d’Aruba. Au cours de la période 2001-2005, Aruba a connu une croissance économique erratique. Pour la première fois depuis son statut d’autonomie, le Status Aparte, en 1986, Aruba a connu une croissance négative du Produit Intérieur Brut (PIB) réel pendant deux années consécutives, en 2001 et 2002. En 2003 et 2004, le PIB a présenté une croissance positive mais la situation était sensible en raison des prix élevés du pétrole. En 2005, le PIB réel a augmenté de 2,4%. Le prix international du pétrole a tout particulièrement affecté l’inflation locale en 2005. En 2002, le Fonds de Développement d’Aruba (FDA) a été officiellement introduit et, dans le même temps, une nouvelle ère de coopération au développement s’est instaurée entre les Pays-Bas et Aruba. Un total d’environ US$ 116,7 millions a été affecté à ce fonds. Les Pays-Bas ont contribué à hauteur d’environ 68,9% et Aruba à hauteur de 31,1% du montant total. Ces ressources ont servi à financer des projets résultant du plan à long terme 20012005 dans les secteurs de la Santé publique, l’Education, de la Bonne gouvernance et du Développement économique durable. Jusqu’au 31 décembre 2006, 78,9% des ressources disponibles (y compris les gains d’intérêts) ont été engagées. Au cours de la période susmentionnée, l’activité commerciale s’est caractérisée par un développement substantiel du nombre de nouvelles entreprises à Aruba. Un total de 2.441 nouvelles entreprises ont obtenu un permis d’entreprise du ministère des Affaires économiques, du Commerce et de l’Industrie (DEACI) au cours de la période 2001-2005. 3 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ARUBA Compétitivité et atouts Le tourisme revêt une importance considérable à Aruba et son rôle dans le développement économique est devenu particulièrement important en raison de son potentiel pour accroître les recettes gouvernementales et stimuler l’investissement. Une moyenne de 688.500 touristes ont visité Aruba au cours de la période 2001-2006 et le taux global d’occupation des chambres d’hôtel pour cette période s’élevait à environ 77%. Il s’agit d’un taux élevé par rapport à celui des autres îles de la région. Après le climat défavorable de 2001, l’industrie du tourisme a démontré, une fois de plus, son extraordinaire résilience en rebondissant. Le tourisme a poursuivi sa croissance en 2005 eu égard au nombre d’arrivées, aux dépenses et recettes du tourisme. En 2006, le nombre des arrivées de touristes a baissé de 5,2% mais les dépenses et recettes du tourisme ont enregistré une baisse moins forte en pourcentage. Au cours des trois premiers mois de 2007, les arrivées de touristes ont augmenté de 9.8% par rapport à la même période en 2006. Si la croissance des revenus de société aux Etats-Unis et en Europe se poursuit en 2007 et 2008, il peut en résulter une augmentation des investissements étrangers directs à Aruba. En témoigne l’accroissement des activités des chaînes hôtelières américaines et européennes aux Caraïbes et à Aruba, telles la Westin et RIU. En tant que membre de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC), Aruba organisera et accueillera ‘le neuvième Forum des Entreprises de la Grande Caraïbe’ en septembre 2008. L’objectif est de présenter Aruba en tant que partenaire commercial dans la région. Du 23 au 25 septembre 2008, Aruba sera le lieu de rendez-vous des entreprises dans la région. Grâce à ce forum, les investisseurs potentiels auront également l’opportunité de connaître les aspects positifs d’un investissement à Aruba. Perspectives économiques Une comparaison des informations statistiques actualisées et disponibles de 2007 montre des développements positifs en ce qui concerne le nombre des arrivées de touristes et de nuitées des visiteurs par rapport à 2006. Pendant les trois premiers mois de 2007, Aruba a connu une croissance de 9,8% du nombre total de visiteurs et un taux global d’occupation des chambres d’hôtel de 80%. L’augmentation des arrivées peut être attribuée au fait que les hôtels ont diminué le prix de leurs chambres par rapport à 2006, tandis que le nombre de chambres disponibles en 2007 a augmenté par rapport à 2006. A la fin de 2007, Aruba comptera 7,5% de chambres supplémentaires par rapport à 2006 et selon les estimations, 4,6% de chambres supplémentaires seront disponibles à la fin de 2008 par rapport à la fin de 2007. La chaîne hôtelière européenne RUI ouvre 450 chambres tandis que le Marriott Hotel s’élargit avec 138 chambres en multipropriété et d’autres hôtels élargissent également leur capacité en matière de chambres. Il en résultera un nombre total de 8.108 chambres à la fin de 2008. En prenant en considération ce qui précède, il est permis de prévoir, en raison de l’augmentation du nombre total de visiteurs pendant les premiers mois de 2007, d’un taux global d’occupation des chambres très élevé à la même période et d’une augmentation de la capacité en termes de chambres d’hôtel en 2007 et 2008, une croissance économique positive tant en 2007 qu’en 2008. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ARUBA Diversification de l’économie L’une des priorités de la politique économique du gouvernement d’Aruba consiste à diversifier l’économie qui repose essentiellement sur le secteur du tourisme. Grâce aux opportunités commerciales offertes par les accords préférentiels en vertu du principe du cumul de l’origine des produits agricoles, introduit par la Décision d’association de 1991, une nouvelle ère d’opportunités de diversification a vu le jour à Aruba. Peu de temps après, deux rizeries et deux usines pour le traitement du sucre ont été créées. Bien que leur contribution au PIB ait été relativement faible, elles ont contribué en termes d’emploi, d’effets d’essaimage, à d’autres activités telles que les services portuaires et de transport ainsi qu’aux recettes gouvernementales. Depuis la moitié des années 90, les relations commerciales d’Aruba avec l’Union européenne ont été essentiellement dominées par le traitement de produits agricoles bénéficiant des arrangements préférentiels, en vertu du principe du cumul de l’origine. Toutefois, dans la Décision d’Association de 2001, il a été décidé que la possibilité du cumul de l’origine pour le sucre disparaîtra progressivement et ne sera plus applicable après janvier 2011. Et, en ce qui concerne le riz, la concurrence sur le marché communautaire est devenue plus féroce depuis l’entrée en vigueur du nouveau régime ‘importation pour le riz en 2004. Le fait qu’Aruba continue d’accéder au marché européen pour ces produits dépend en grande partie de la concurrence à laquelle ces produits seront confrontés, compte tenu de l’érosion des préférences des Pays et Territoires d’Outre-mer. Un meilleur accès au marché, par le biais de règles d’origine souples ou d’une interprétation souple des arrangements concernant le transbordement contribuerait de manière substantielle à préserver ces préférences. Les subventions de transport constitueraient également un outil pour préserver la viabilité de cette accessibilité si l’on tient compte de la distance et, partant, des coûts élevés de transport vers l’Europe. D’autres possibilités de diversification éventuelle reposent en premier lieu sur une triade d’activités faisant intervenir l’éducation, les soins de santé et la diversification dans le secteur du tourisme. D’autres secteurs devant bénéficier d’une promotion sont la protection environnementale et les technologies d’information et de communication. Dans tous les cas, des investissements intensifs en capital doivent s’orienter vers l’exportation associée à des besoins limités de main d’œuvre auxquels peut répondre localement une main-d’œuvre techniquement et hautement qualifiée. En outre, Aruba souhaiterait créer les conditions nécessaires au développement de son économie pour en faire une économie du savoir. Elle doit marcher de front avec les développements technologiques internationaux et améliorer sa compétitivité en intégrant les nouvelles connaissances dans le processus de gestion du développement, la valorisation de la main-d’œuvre et l’amélioration de l’organisation de ses Petites et Moyennes Entreprises (PME). En élargissant ses compétences techniques et de gestion, le développement humain offre des perspectives permettant une amélioration du niveau de vie. 5 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES CAÏMAN Vue d’ensemble de l’économie des îles Caïman L’économie des îles Caïman a émergé comme étant l’une des plus fortes des Pays et Territoires d’Outre-mer de l’Union Européenne ainsi que dans la région des Caraïbes et de l’Amérique latine. Les principaux moteurs économiques comprennent une main-d’œuvre fiable, un accès à une expertise de renom ainsi que la réputation des îles Caïman en termes de bonne gouvernance et de prévoyance, sans compter sa situation géographique exceptionnelle. Tout comme les économies d’autres petites îles à la capacité de production limitée, les îles Caïman dépendent fortement de l’importation, dont celle des produits de consommation, de carburant et de matériaux de construction, ainsi que de l’exportation de ses services. Le secteur des services financiers a été à la tête d’un boom dans la construction, au cœur de George Town, ainsi que de la naissance d’un port d’escale caribéen très fréquenté pour le secteur de la navigation de croisière” Une économie domestique diversifiée comprend le développement et la construction, le tourisme et les services financiers et juridiques ainsi qu’un large éventail de services adaptés à la clientèle locale et étrangère. La gestion des bureaux et de biens, les solutions de technologies de l’information et de la communication, les services éducatifs et de soins de santé y sont tous proéminents. Le gouvernement des îles Caïman se classe en tant que premier employeur des îles Caïman. L’imposition indirecte constitue la source principale des revenus gouvernementaux, avec des recettes provenant essentiellement des impôts domestiques sur les marchandises importées (5-40%), des droits de licence émanant des institutions financières opérant localement ainsi que des permis de construire et des droits d’enregistrement fonciers. Histoire économique Aidée par le développement d’après-guerre des réseaux d’expédition internationaux, l’activité économique des îles Caïman s’est renforcée et le gouvernement a investi dans une infrastructure à l’importance capitale telle que les routes, les aéroports et les écoles. Parallèlement, la colonisation permanente, établie entre 1670 et 1730, a continué à donner forme à un style de vie caïmanais distinctif et traditionnel, basé sur la navigation en mer, le conservatisme, les valeurs chrétiennes et un puissant réseau familial. En 1968, un Bureau du contrôle de l’aménagement foncier a été créé. Outre de nouveaux règlements liés à la propriété, cette création a marqué les débuts d’un système sûr d’identification, d’enregistrement et de transfert de titre de propriété foncière. Ces événements ont été précédés par le développement de la Loi de protection caïmanaise, la Loi (de contrôle) sur les entreprises locales et la Loi sur l’octroi des licences commerciales et d’exploitation, toutes conçues pour veiller à ce que la population permanente conserve le contrôle du développement. L’assemblée législative locale a toujours assuré une plate-forme solide pour la croissance et l’expansion économiques. Depuis 1831, l’assemblée législative se composait d’une assemblée de magistrats de 54 membres et d’un conseil. Avec l’avènement de la Constitution de 1972, le développement a été DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES CAÏMAN confié au Conseil exécutif de l’époque, lequel a évolué pour devenir aujourd’hui un Cabinet de huit membres, présidé par un Gouverneur qui gouverne les îles Caïman avec une assemblée législative de quinze membres. Compétitivité et atouts Les îles Caïman restent compétitives dans une économie mondiale et continuent de tirer parti de ses atouts essentiels que sont la bonne gouvernance, la stabilité, une législation favorable, un environnement sûr ainsi qu’une infrastructure avancée et robuste, notamment dans le domaine des télécommunications. Le secteur des services financiers dans les îles Caïman Atouts, développement, stratégie: S’inscrivant dans le cadre de la Common Law anglaise et basé sur la neutralité fiscale, le secteur des services financiers des îles Caïman a été lancé en 1966 lors de l’adoption par le parlement de la Loi décisive sur la réglementation des banques et sociétés de fiducies et la Loi sur la réglementation du contrôle des changes. Cette étape importante a permis la création d’un régime de permis et de réglementations pour les banques et les sociétés de fiducie ainsi que l’abolition des contrôles des changes. A peine un peu plus de 40 ans plus tard, notre juridiction est reconnue comme étant un centre financier perfectionné, expérimenté et diversifié. Au cours des 15 dernières années, tout particulièrement, deux objectifs principaux ont été poursuivis : la création d’une spécialisation d’envergure mondiale dans l’administration institutionnelle afin de compléter les offres aux clients privés et 7 Cayman Airways s’enorgueillit de Sir Turtle, la mascotte familière ainsi que d’un excellent palmarès en matière de sécurité du transport aérien. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES CAÏMAN développer des arrangements solides en matière de coopération internationale avec les Etats-Unis et d’autres pays. Aujourd’hui, le secteur des services financiers des îles Caïman englobe les activités bancaires, les organismes de placement collectif en valeurs mobilières, les assurances captives, l’immatriculation des navires, les sociétés et les partenariats, les fiducies, le financement structuré et une bourse des valeurs des îles Caïman d’envergure mondiale. L’approche nationale du développement du secteur des services financiers reconnaît qu’au lieu de constituer une entrave, un environnement réglementaire et légal approprié constitue un moteur pour le succès commercial. Les îles Caïman ont dès lors progressivement renforcé leurs régimes de réglementation et de coopération internationale afin d’apporter leur contribution à la lutte mondiale contre le crime financier. A ce titre, des ressources importantes ont été allouées à la coopération internationale au sein de l’organisme de régulation du secteur, l’Autorité monétaire des îles Caïman et aux entités chargées de faire respecter la loi, telles que l’Unité des délits financiers de la police royale des îles Caïman, l’Autorité des rapports financiers, les Chambres du pouvoir judiciaire et du Procureur général. Dans le domaine de la coopération sur les questions fiscales, la Loi sur l’autorité en charge des informations fiscales, adoptée en 2005, offre le cadre légal nécessaire pour traiter les demandes générées dans le cadre de tous accords internationaux passés par les îles Caïman afin de partager les informations sur les questions fiscales. Une évaluation publiée en 2005 par le Fonds monétaire international, évaluant la surveillance et la réglementation dans les îles Caïman, a reconnu les larges cadres de réglementation et de conformité de la juridiction: Un large programme de développement des règles et des lignes directrices législatives a introduit un système de réglementation de plus en plus efficace, qui formalise les pratiques antérieures tout en introduisant des procédures renforcées…. Le système de surveillance bénéficie d’une infrastructure bancaire bien développée, disposant d’une main-d’œuvre expérimentée et qualifiée au niveau international, ainsi que des juristes, des comptables et des vérificateurs expérimentés. La culture générale de conformité dans les îles Caïman est très forte, y compris la culture de conformité liée aux obligations de lutte contre le blanchiment d’argent. Impact socio-économique: L’importance des services financiers pour les recettes gouvernementales et l’emploi est indéniable. Le secteur exerce également un impact mesurable sur le niveau éducatif des Caïmanais grâce à des opportunités de formation du personnel et de progression de carrière, ainsi que par ses solides programmes de bourses destinées aux étudiants. En outre, le secteur des services financiers des îles Caïman a montré sa capacité à se redresser à la suite du cyclone le plus dévastateur qui ait frappé l’île en l’espace de 70 ans, le cyclone Ivan de 2004. Les données sont restées intactes et les services ont rapidement pu recommencer à opérer. Depuis lors, le secteur a mis en œuvre des plans robustes pour assurer la continuité des activités et l’industrie des télécommunications a également introduit des dispositifs afin d’assurer la continuité du service en cas de catastrophe. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES CAÏMAN Le secteur a également exercé un impact positif sur les industries, le tourisme et le revenu total disponible, en proposant la plupart des emplois professionnels / à hauts revenus et en profitant aux entreprises de services professionnels, d’équipement de bureau et de restauration. Le secteur exerce en outre un impact sur l’offre et la demande pour les allocations, les pensions et les assurances du personnel. De même, par le biais du sous-secteur des services bancaires aux consommateurs, la population locale dispose d’un accès immédiat aux services personnels et aux hypothèques ainsi que d’un soutien pour le développement des entreprises locales et les projets de capital/développement. En termes d’impacts sociaux directs, la main-d’œuvre de ce secteur accroît la demande pour des infrastructures éducatives de qualité, y compris les jardins d’enfants et des programmes de troisième cycle reconnus au niveau international, des soins de santé d’excellente qualité, les routes et le contrôle routier ainsi que des cadres de vie privés et de bureaux haut de gamme. Le secteur offre également un abri sûr et d’autres avantages aux membres du personnel et à leurs familles pendant la saison des cyclones. Il existe un certain investissement philanthropique, notamment en ce qui concerne les enfants et les jeunes. Actions requises La protection des qualités naturelles, historiques, écologiques, scientifiques, culturelles et économiques de tous les PTOM est absolument nécessaire et explique assurément les intérêts et préoccupations au niveau local. En conséquence, les îles Caïman sont engagées en faveur de la réalisation d’une programmation régionale et des politiques de l’Union Européenne qui préservent ces qualités, ainsi que dans les domaines suivants: • Centres d’excellence ; • Réseaux de savoir ; • Développement des compétences ; • Financement des micro-entreprises ; • Réseau du ‘site du patrimoine des PTOM’ ; • Accès et exposition au marché européen. Trois défis spécifiques UE-PTOM sont également repris ci-dessous Le Produit Intérieur Brut (PIB) des îles Caïman et d’autres PTOM donne une impression faussée de l’économie, en ne tenant pas compte du fossé des revenus. En général, les emplois les mieux rémunérés se situent dans le secteur financier et ceux offrant les plus faibles revenus se situent dans le tourisme et le développement. Un indice du développement est absolument nécessaire. La participation des PTOM et, dans certains cas, le leadership dans les questions régionales et mondiales est très souhaitable. Cette position est actuellement limitée par le statut de membre associé des îles Caïman dans les organisations régionales et internationales. Divers engagements ont été pris dans le domaine de la réaction aux catastrophes et leur gestion par le Royaume-Uni et l’UE. Des évaluations des risques territoriaux, des affectations de ressources et des actions tangibles sont absolument nécessaires. 9 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES MALOUINES Vue d’ensemble générale Le principal moteur économique des îles Malouines est la pêche commerciale, avec l’établissement d’une zone de préservation contrôlée en 1987, actuellement située à 200 miles nautiques de la côte. Les navires de pêche dans la zone capturent environ 220.000 tonnes de prises chaque année, essentiellement des calmars Illex et Loligo. Les recettes du gouvernement, qui varient entre £16 et £26 millions par an, financent les deux tiers de toutes les dépenses de capital et d’exploitation, et ont assuré une croissance des réserves de £160 million. © Gouvernement des îles Malouines L’agriculture, autrefois le pilier principal, génère environ £4,3 millions par an pour les professionnels de l’exploitation lainière. Le gouvernement a fortement investi dans l’infrastructure, les services administratifs et les communications, et encourage activement la diversification dans d’autres produits, y compris l’exportation de la viande (avec la construction d’un abattoir disposant de la licence UE en 2003), le tourisme et l’aquaculture. Les nouvelles opportunités commerciales comprennent un tourisme en croissance (générant actuellement environ £2,5 millions par an), l’aquaculture (comprenant la culture des moules et des huîtres) et le pétrole marin. Des puits forés en 1998 ont attesté de l’existence d’un champ pétrolifère potentiellement important. Il est prévu d’entreprendre un nouveau forage en 2008. Histoire économique Pêche: En 1987, une législation a été adoptée qui accordait aux Malouines le contrôle sur les droits de pêche dans un rayon d’environ 200 miles à partir de la côte (Zone Economique Exclusive des Malouines). Cela signifiait que des permis pour pêcher dans ces eaux étaient vendus à des navires de pêche étrangers. La pêche continue à assurer la contribution la plus importante à l’économie des Malouines. Agriculture: Après avoir été le pilier principal de l’économie des îles Malouines pendant 150 ans, les exportations de laine ont été supplantées par les revenus des permis de pêche en tant que principale source de revenus, mais les exploitations étaient subdivisées conformément aux recommandations du rapport économique. La laine est toujours l’exportation principale basée sur les îles et, ces dernières années, les efforts visant à une conversion dans la production de viande de mouton pour l’exportation ont été assistés par la construction d’un abattoir disposant d’une licence UE. Les îles Malouines exportent de la viande depuis mai 2003. Le gouvernement des îles Malouines continue de soutenir le secteur agricole en accordant une aide financière pour l’amélioration des pâturages et du cheptel. Tourisme: Depuis 1995, de meilleurs liens de communication et un intérêt accru pour les croisières d’aventure ont entraîné un développement significatif du secteur du tourisme dans les îles Malouines. Il y a eu 45.000 visiteurs provenant de navires de croisière au cours de la saison 2005/06, contre 37.000 pour la saison 2004/05. 55.000 visiteurs provenant de navires de croisière et 1000 touristes basés à terre ont visité les îles Malouines au cours de la saison 2006/07 et l’Office du tourisme prévoit que le nombre de touristes par an atteindra les 150.000 visiteurs au cours des prochaines années. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES MALOUINES Exploration minérale: La prospection des gisements pétroliers marins en est à un stade très précoce et aucune découverte commerciale n’a encore été faite. Six puits ont été forés au Nord des îles en 1998 par Shell, Amerada Hess, Lasmo et LundinOil and partners, générant une quantité énorme de données géologiques. Ces premiers puits ont attesté de la présence d’une roche de source organique très riche. Il est prévu que davantage de puits de prospection seront forés au cours de l’été 2008. Situation actuelle 11 La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) a ralenti ces dernières années. Des ralentissements de l’économie mondiale ou des variations naturelles des populations de calmars sont susceptibles de réduire le montant des recettes perçues grâce aux permis de pêche. Le gouvernement des îles Malouines n’a guère d’autres moyens pour réagir à ces baisses de revenus que de conserver des réserves suffisantes pour financer les services pendant les années à faibles revenus. Le maintien et le renforcement des services ainsi que de l’infrastructure essentielle pour assurer la durabilité de la qualité de vie dans les îles requièrent une croissance économique véritable et soutenue de quelque 3% par an. Une analyse de la situation économique a suggéré que cette croissance devait être entraînée par le secteur privé parce que les dépenses et les investissements du secteur privé créent une contribution beaucoup plus grande à la valeur ajoutée pour l’économie que les dépenses du gouvernement. Le secteur public peut créer l’environnement nécessaire au changement mais le changement lui-même doit être entraîné par le secteur privé, avec l’appui de capitaux financiers et humains appropriés. La capacité d’un changement rapide et soutenu dans une petite économie insulaire est limitée par: • Une main-d’œuvre de faible taille ; • Une disponibilité limitée du capital ; • Des niveaux limités de ressources gouvernementales disponibles pour financer de grands projets de développement ; • Des liens de communication et de transports sous-optimaux avec les marchéspotentiels en raison de l’isolement géographique. Le fait de surmonter ces limitations signifie que le secteur public et le secteur privé doivent tous deux se concentrer sur des secteurs et des activités offrant le potentiel de croissance le plus important pour la croissance de l’activité à valeur ajoutée. Un soutien à la croissance du secteur privé se réalise au mieux en renforçant les institutions tant du secteur public que du secteur privé ainsi que la capacité à soutenir le développement économique tributaire du commerce. Le secteur des exportations est le domaine présentant le meilleur potentiel de croissance et le seul domaine de développement économique capable de générer la croissance économique réelle visée de 3% par an. Les opportunités clés en matière d’exportation sont les suivantes: • Une plus grande implication des entreprises des îles Malouines dans l’exploitation des ressources de la pêche provenant des îles Malouines et des eaux voisines ; • Les ressources à valeur ajoutée associées à ces ressources de la pêche telles que l’entreposage, le traitement des poissons et fruits de mer, les industries de services maritimes et les opérations portuaires connexes ; DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES MALOUINES • Une diversification accélérée de l’économie de service, s’écartant d’une dépendance à l’égard de la laine, pour entreprendre de nouvelles activités telles que: - La production de la viande et notamment la production organique. - L’exploitation de fermes marines. - Le tourisme. Importance de la pêche pour l’économie des îles Malouines L’industrie de la pêche est le plus important secteur contribuant à l’économie des îles Malouines et, depuis 1987, les droits résultant des permis de pêche ont apporté quelque £21 millions par an à l’économie. Depuis ses débuts, les développements de la pêche ont inclus l’établissement d’opérations de coentreprise entre des sociétés appartenant aux îles Malouines et des partenaires européens, et les récents changements de la législation offrent aux entreprises de pêche malouines une plus grande sécurité ainsi qu’un environnement économique plus rationnel dans lequel opérer. La mise en œuvre du nouveau régime de permis, qui introduit un système de droits transférables et individuels à long terme, détenus par les habitants des îles Malouines, a débuté en 2005. Le nouveau régime offre un contrôle accru sur les ressources halieutiques du territoire aux entreprises et résidents locaux, tout en maintenant des normes de préservation élevées. Les paiements des transferts (droits de licence) provenant du secteur de la pêche dynamisent la diversification rurale ainsi que les programmes nationaux de santé, d’éducation et sociaux (Figure 1). Une stratégie clé pour maintenir la stabilité de l’économie malouine consiste à tirer parti de la mondialisation du marché international des poissons et fruits de mer. Une participation plus complète au marché mondial des poissons et fruits de mer implique un élargissement de la base économique du © Falkland Islands government DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES MALOUINES Figure 1: Sources de revenus gouvernementales et Domaines de dépenses 2006/2007 Sources de revenus Défis 13 secteur des poissons et fruits de mer en diversifiant les activités liées à la pêche, entreprises par des sociétés basées sur les îles Malouines. Le gouvernement facilite une transition entre une industrie engagée dans l’extraction des ressources halieutiques pour des préparateurs en aval, essentiellement basés dans la Communauté Européenne (CE), vers une industrie des poissons et fruits de mer basée dans les îles malouines, axée vers la production de poissons et fruits de mer commercialisés dans un large éventail de marchés internationaux. Un secteur des poissons et fruits de mer diversifié réduit également le risque fiscal du gouvernement d’être dépendant des revenus générés par les permis en veillant à ce qu’une plus grande proportion des revenus du secteur privé et public provienne d’une série d’activités économiques liées aux poissons et fruits de mer. Domaines de dépenses Les investissements dans l’industrie de la pêche des îles Malouines restent dépendants de l’accès sans restriction aux marchés de la CE. Les règles d’origine actuelles limitent cet accès et les îles Malouines ont obtenu une dérogation à l’égard de ces règles. La dérogation est un élément clé de la politique du gouvernement des îles Malouines pour atteindre une stabilité économique à long terme par la diversification de l’industrie des poissons et fruits de mer des îles Malouines et la pénétration des marchés de pays tiers par ses produits. Le développement économique dans tout secteur de l’économie est tributaire de la disponibilité de la main-d’œuvre. Il se peut que les opportunités de diversification économique soient limitées, de façon plus significative, par des pénuries de compétences. C’est particulièrement vrai dans le secteur de la pêche où seules 94 personnes, soit 4,6% de la main-d’œuvre, sont employées dans le secteur de la pêche. Rares sont ceux, parmi ces 94 personnes, si tant est qu’il y en ait, qui sont employés sur les bateaux de pêche ou les navires usines. Le Département de la pêche des îles Malouines estime que les besoins en équipage pour les bateaux de pêche immatriculés aux îles Malouines sont de l’ordre de 750 à 1000 personnes. Travailler sur un bateau de pêche requiert des compétences qui ne sont pas disponibles actuellement sur le marché du travail des îles Malouines. Les Malouins manifestent également un manque d’entrain historique à s’engager dans l’équipage des bateaux de pêche et des navires-usines en raison des éléments suivants: DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES MALOUINES • les conditions de vie très dures dans l’Atlantique Sud ; • la nature saisonnière du travail ; • les nombreux emplois bien payés dans les îles Malouines qui ne nécessitent pas de quitter sa famille pendant de longues périodes . L’absence du marché du travail national prévisible signifie que l’industrie de la pêche des îles Malouines est extrêmement dépendante des équipages résidant hors des îles Malouines. Les limitations croissantes en termes de disponibilité des équipages des Etats membres exacerberont les tendances, tributaires de la demande, en ce qui concerne les besoins d’équipage. Les entreprises de pêche des îles Malouines, qui ne participent pas à des opérations en co-entreprise avec des sociétés basées dans la CE, éprouvent déjà des difficultés à trouver et retenir un équipage compétent. Les frais de recrutement, de formation et de rétention de l’équipage deviendront prohibitifs si les entreprises malouines sont tenues d’avoir 50% de leur équipages provenant des Etats membres, des Pays et Territoires d’Outre-Mer (PTOM) ou des Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) pour satisfaire au statut du pays d’origine de la Communauté Européenne (CE). Actions requises Des propositions ont été émises par la Commission afin de supprimer le statut de l’équipage des Règles d’origine mais nous soutiendrions que toute prise effectuée dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) des îles Malouines devra être classée comme intégralement originaire (tout comme la viande et la laine) étant donné qu’il s’agit d’une ressource appartenant aux habitants des îles Malouines et, en vertu des règlementations existantes, qui est pleinement exploitée par des entreprises des îles Malouines appartenant à des nationaux des îles Malouines. Cette prise est traitée et congelée à bord du navire en vue de son exportation. L’exploitation des produits de la pêche est la principale industrie des îles Malouines, laquelle est assurément rentable, mais il ne peut être démontré que chaque espèce est rentable chaque année. Comme dans toutes les industries similaires, il y a de bonnes et de mauvaises années. Nous estimons que le seul critère concernant l’origine doit être la capacité à démontrer la propriété du quota. Hors de la ZEE des îles Malouines, la position est manifestement différente puisqu’un quota ne peut être détenu pour des stocks halieutiques en haute mer. Toutefois, afin de refléter, du moins jusqu’à un certain point, les pratiques actuelles, nous proposerions que les prises puissent être considérées comme originaires, si elles sont effectuées par une entreprise des îles Malouines appartenant au moins à 50% à des nationaux malouins lorsqu’il s’agit d’un partenariat avec une entreprise étrangère, ou appartenant au moins à 25% à des nationaux malouins s’il s’agit d’un partenariat avec une entreprise de l’Union Européenne (UE). La CE reconnaît l’importance du commerce pour le développement. Une déclaration de la Direction Générale Commerce indique que, en parallèle avec l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la CE poursuit également une facilitation du commerce dans les initiatives régionales et bilatérales, y compris avec les Etats-Unis, l’Afrique du Sud, la Chine, les pays de l’ANASE, du Mercosur et ACP. Lorsqu’il y a lieu, ces initiatives intègrent des initiatives d’assistance technique. Une assistance similaire devrait être offerte aux PTOM ou des subventions de transport devraient être accordées. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne GROENLAND Vision historique de l’industrie principale du Groenland - la pêche Situé au Nord-Est du Canada, le Groenland fait géographiquement partie de l’Amérique du Nord mais a historiquement et économiquement des liens étroits avec l’Europe. Ceci fait du Groenland un pont stratégique pour le commerce et un tremplin entre les deux principales économies et les deux principaux pouvoirs politiques du monde. Traditionnellement, le Groenland était une communauté de pêche et de chasse et a toujours été dépendant de la mer et de ses ressources. Au cours du XXème siècle, le Groenland est passé d’une économie de subsistance basée sur la chasse aux phoques à une économie basée sur la pêche commerciale, apparue avec le réchauffement des eaux et la pêche dérivée de la morue dans les années 20. Toutefois, dès le début des années 90, la morue a disparu en raison des changements environnements et d’autres espèces l’ont remplacée, essentiellement la crevette nordique qui est devenue le pilier d’exportation le plus important de l’économie groenlandaise. Tel a été le cas jusqu’aujourd’hui, moment où le Groenland est confronté à des changements environnementaux qui influencent la pêche existante. Le Groenland constate dès lors la nécessité de développer d’autres industries afin de promouvoir le maintien de la croissance et du bien-être. L’investissement public a joué un rôle immense dans le développement de la pêche au Groenland. L’infrastructure et la production ont été fortement subventionnées et l’industrie a été progressivement privatisée. Les chalutiers sont commerciaux et privatisés tandis qu’une certaine pêche à petite échelle est encore subventionnée dans de petites zones reculées. Le gouvernement local possède encore également la plus grande société de pêche, la Royal Greenland. Depuis 1985, lorsque le Groenland s’est retiré de la Communauté européenne, le Groenland a eu un accord de pêche avec l’Union Européenne (UE). L’accord de pêche a subi une importante révision en 2006, donnant lieu à un accord de partenariat de 25 millions d’euros par an, axé sur l’éducation, et un accord de pêche commerciale de 17,8 millions d’euros pour les contingents de pêche de l’UE dans les eaux groenlandaises. En raison de la nouvelle économie mondialisée et des systèmes de commerce internationaux, le Groenland reconnaît la nécessité d’agir de la manière la plus compétitive possible eu égard aux contraintes naturelles (infrastructure, transports, population dispersée, faible niveau éducatif, etc.). Le gouvernement groenlandais a dès lors pour stratégie de développer de nouvelles possibilités en matière de pêche et de nouvelles industries. 15 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne GROENLAND Industries potentielles au Groenland Industrie minière et énergie Energie hydraulique et aluminium Le Groenland ambitionne de transformer l’énergie, le pétrole et les ressources minérales en certaines de ses futures industries principales. Le Groenland dispose d’un potentiel énorme en matière d’énergie hydraulique et compte actuellement deux centrales hydrauliques qui alimentent en électricité les deux plus grandes villes et une troisième centrale hydraulique est actuellement en construction dans l’Est du Groenland. Le gouvernement groenlandais vient de décider d’entreprendre des investigations sur l’établissement d’une industrie de fabrication d’aluminium basée sur l’énergie hydraulique avec l’une des plus grandes entreprises mondiales dans ce secteur, Alcoa Inc. Selon les estimations, les investigations préliminaires devraient durer jusqu’en 2009 et auront lieu sur la côte Ouest du Groenland. Si l’usine voit le jour, elle produira jusqu’à 35.000 tonnes d’aluminium par an et créera 600 à 700 emplois ainsi que plusieurs emplois dérivés. L’investissement dans ce projet est estimé à environ 2 milliards d’euros et devrait être le plus grand projet de l’histoire industrielle du Groenland. Pétrole et ressources minérales En 2006 et 2007, le Groenland a connu un intérêt international sans précédent de la part de l’industrie pétrolière pour le potentiel en pétrole de la subsurface du Groenland dans les zones maritimes de la région de DiskoNuussuaq de l’Ouest du Groenland. A l’expiration du délai prescrit pour les demandes de licence couvrant ces zones maritimes, des demandes ont été reçues d’Exxon Mobil, de Chevron, d’Husky et de DONG. La société canadienne EnCana Corporation exploite, depuis 2002, deux licences au large de la côte de l’Ouest du Groenland, plus bas vers le Sud. Le Groenland observe le plus grand nombre de licences d’exploration jamais octroyé pour les ressources minières: DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne GROENLAND En outre, deux mines sont actuellement en activité au Groenland: une mine d’or dans le Sud du Groenland (la Nalunaq Gold Mine A/S) et une mine d’olivine dans le Sud-ouest du Groenland (la Seqi Olivine A/S). Plusieurs des projets d’exploration actuels sont déjà fort développés et il est prévu que 5 nouvelles mines commencent la production au cours des 5 prochaines années. Parmi celles-ci figurent un projet d’exploitation du rubis, une mine de plomb et de zinc, un dépôt de molybdénite dans l’Est du Groenland et un projet d’exploitation du diamant dans l’Ouest du Groenland. En d’autres termes, l’activité en matière de pétrole et de ressources minérales est vigoureuse et va se poursuivre. Glace et eau Ces dernières années ont vu un intérêt croissant pour l’utilisation de la glace et de l’eau du Groenland. Il existe aujourd’hui un projet visant à produire de l’eau potable destinée à l’exportation. Le gouvernement groenlandais a élaboré une stratégie pour la période 2004-2013 dont l’objectif à long terme est de développer la vente de glace et d’eau dans le cadre d’une entreprise indépendante et autosuffisante, avec la participation d’entreprises locales/régionales, nationales et internationales. Le capital privé devrait financer le développement en général et il est prévu de recruter la main-d’œuvre au Groenland. Le cadre législatif permet à de nombreuses entreprises d’obtenir une licence pour les opérations. Tourisme Le tourisme au Groenland connaît aujourd’hui une situation positive, avec environ 33.000 touristes par an. L’objectif est de parvenir à 50-60.000 touristes d’ici 2010. La majeure partie des touristes proviennent encore du Danemark. Le tourisme de croisière a également augmenté au cours des deux dernières années, avec des taux de croissance annuelle atteignant 30 à 40 % et, en mai 2007, une voie aérienne s’est ouverte de Baltimore, Etats-Unis, à Kangerlussuaq, Groenland. Il existe également une voie qui relie l’Islande au Groenland. Le gouvernement groenlandais ne subventionne pas directement l’industrie du tourisme mais un investissement public est consenti aux projets de développement régionaux ainsi qu’à l’établissement d’entreprises dans le tourisme. La politique en matière de tourisme repose sur des stratégies de 3 ans, dont l’Office du tourisme et des entreprises du Groenland sont responsables. L’objectif global est de développer l’industrie de manière durable. La croissance dans le tourisme devrait permettre de développer un nombre élevé d’emplois dans le secteur des services. 17 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne GROENLAND Perspectives de coopération entre le Groenland et l’UE Un nouveau régime commercial pour le Groenland et les PTOM La pêche continuera à constituer une base commerciale vitale pour la croissance économique au Groenland. En 2006-2007, le Groenland a assisté à l’élargissement par l’UE de son accès au marché pour les produits de la pêche provenant de pays tiers, en termes de “contingents tarifaires autonomes”, impliquant une diminution des taxes sur les produits de la pêche, dont l’importation des crevettes nordiques dans l’UE. Cette mesure mine gravement l’avantage de l’accès non tarifaire du Groenland (et d’autres PTOM) au marché de l’UE et exercera des effets importants sur l’économie groenlandaise. Le Groenland invite dès lors instamment la Commission à repenser son régime commercial avec le Groenland (et les PTOM) et à redéfinir les règles d’origine ainsi que d’autres systèmes, en accordant une attention particulière à la vulnérabilité de l’économie du Groenland, et en ce qui concerne l’octroi d’un statut préférentiel aux PTOM. Cet exercice devrait avoir lieu dans un avenir proche et conformément aux Accords de Partenariat Economique (APE) finalisés avec les Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ainsi qu'à la proposition de travail sur un livre vert portant sur les “futures relations Accès au programme pour les PTOM – pour la recherche arctique au Groenland La Révision de l’association des PTOM, adoptée le 19 mars 2007, a entraîné un accès total à tous les programmes horizontaux de l’UE pour les PTOM. L’étape suivante consiste à créer des incitants afin de permettre aux PTOM de bénéficier réellement de cet accès et de participer aux projets pertinents. Il s’agit d’une tâche commune pour les PTOM et la Commission. En premier lieu, il existe un besoin de visibilité, dont le fait de permettre aux partenaires de connaître l’éligibilité des PTOM. C’est une responsabilité qui incombe à la Commission. Ensuite, les PTOM et l’UE doivent définir conjointement les projets qui sont réalistes et pertinents afin d’y avoir accès. Enfin, l’assistance et la coopération dans les processus d’application et de mise en œuvre doivent être confiés par la Commission aux petites administrations des PTOM. Le président Barroso a visité le Groenland du 24 au 26 juin 2007 et a mis en exergue la nécessité de nouvelles recherches plus approfondies sur le changement climatique. Le Groenland prévoit de formaliser cette annonce par exemple par le biais de budgets pour la recherche, dans le 7ème Programmecadre. Infrastructure Il est peu judicieux de parler de relations sociales, culturelles, économiques et commerciales plus étroites entre l’UE et les PTOM à moins de relier adéquatement les divers PTOM et l’UE par une infrastructure moderne et efficace. L’établissement par l’UE et les PTOM d’un programme visant à donner la priorité à l’infrastructure et à la financer dans les PTOM exercerait dès lors un impact important. Des mesures pertinentes pourraient consister à promouvoir des débouchés maritimes, un transport maritime et des ports; développer des dispositions en matière de sécurité et d’environnement pour les différentes formes de transport dans les PTOM et promouvoir et intégrer des normes élevées ainsi que la sécurité de l’infrastructure maritime dans la chaîne du transport mondial. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne GROENLAND Contacts et liens Pour tout complément d’information, veuillez contacter la Représentation du Groenland à Bruxelles: Rue d’Arlon 73 • B-1040 BRUXELLES Tél.: +32 (0) 2233 0963 Fax: +32 (0) 2233 0966 [email protected]. www.nanoq.gl (Gouvernement local du Groenland) www.greenland.com (Office du tourisme et des entreprises du Groenland) www.greenland-guide.com (le Groenland pour les touristes) www.statgreen.gl (Statistiques du Groenland) www.iceandwater.gl (Développement de la glace et de l’eau au Groenland) www.bmp.gl (Bureau des minerais et du pétrole) 19 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne MAYOTTE Panorama de l’économie de Mayotte1 Histoire économique Colonie française depuis 1841, Mayotte a été dotée en février 1976 d’un statut provisoire de Collectivité Territoriale de la République française. La loi du 11 juillet 2001 et la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 reconnaissent Mayotte et sa population comme faisant partie intégrante du peuple français. Par délibération du 31 janvier 2003, le Conseil Général de Mayotte a demandé au Gouvernement français d’appuyer les démarches du Président du Conseil Général de Mayotte et de saisir toute initiative de négociations avec l’Union Européenne (UE) en vue d’obtenir l’accession de Mayotte au statut de Région Ultra Périphérique de l’Europe (RUP). Mayotte est donc actuellement dans une double démarche d’alignement sur le droit commun français et sur une accession au statut de RUP. Mayotte devrait être intégrée au territoire douanier national au plus tard le 31 décembre 2013, et pourra être très certainement élévée au statut de RUP à ce moment là. Compétitivité et atouts • Une croissance soutenue, stimulée par la consommation des ménages : La marche vers le droit commun implique aussi des avancées et rattrapages sur le plan économique. Ainsi le salaire minimum (SMIC) progresse chaque année à Mayotte afin d’atteindre d’ici 2010 le niveau national (+10% en 2005 +9,1 % en 2006, + 17% en 2007), stimulant la croissance de la consommation globale. La création prochaine d’un régime d’épargne logement à Mayotte renforcera cette tendance. • Des investissements importants réalisés tout aussi bien par les ménages (+20% de crédits à l’habitat en 2006), que par les entreprises (+13%) qui ont par exemple augmenté leur parc automobile utilitaire de 23%. Les pouvoirs publics (Etat, Collectivité Départementale - CDM, Communes) sont encore à Mayotte le principal moteur de l’économie du Bâtiment et Travaux Publics (BTP). (77 millions d’euros d’investissements réalisés par la CDM en 2006). • Le chômage bien qu’encore relativement important (11 400 demandeurs d’emploi) a baissé de 3,4 points en 2006. La mise en place en 2006 d’une première caisse d’assurance chômage permettra à terme de mieux dénombrer les demandeurs d’emploi. Perspectives économiques Dans un contexte local où le déficit de la balance commerciale s’accentue (taux de couverture de 1,7%) les secteurs de la construction resteront encore pour plusieurs années leaders du fait de l’effort important de rattrapage des investissements structurants nécessaires à Mayotte et financés avec le soutien de l’Etat français dans le cadre en particulier des Contrats de Projet EtatRégion - CPER (851 millions euros 2008-2014). A ces CPER s’ajoutent, dans une moindre mesure (20 millions euros) les investissements programmés dans le cadre du DOCUP financé par le 9e Fonds Européen de Développement (FED). 1 Source rapport IEDOM 2006 (Institut d’émission des départements d’outre-mer) DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne MAYOTTE L’aquaculture à Mayotte porteuse de grands espoirs Les premiers élevages ont été installés en décembre 1999 et la commercialisation a débuté au milieu de l’année 2001. L’ombrine est actuellement le principal poisson d’aquaculture marine produit par Mayotte, plaçant ainsi l’île au premier rang des exportateurs de poisson de l’outre-mer français. En 2006, cinq entreprises aquacoles étaient en activité, quatre d'entre elles Les acteurs de la filière productrices de poisson d'élevage et un éleveur de coquillages nacriers destinés à la fabrication des bijoux. Mayotte Aquaculture est la principale, avec une autorisation de production de 400 tonnes par an. Cette entreprise, qui travaille essentiellement sur les marchés à l'export, joue incontestablement un rôle de locomotive pour toute la filière. Elle vend aux producteurs locaux, ou autres, du poisson dit «déclassé», alors que la meilleure qualité de poisson est réservée à l'exportation. On compte également la structure «Pépinière d'Entreprises Aquacoles», active depuis le début de l'année 2002. Par ailleurs, en dépit d'une baisse de 4,7 % des exportations en valeur, la filière aquacole contribue à réduire le déficit de la balance commerciale de la Collectivité et se place au premier rang des exportations de Mayotte. En 2006, l'ombrine de Mayotte a été commercialisée dans plus de dix pays par l'entreprise Mayotte Aquaculture. Parmi ses clients, on trouve les plus grands restaurants de la métropole. Les zones de production aquacole sont peu nombreuses, mais sont réparties sur la plupart des façades maritimes de Mayotte. Les sites d'aquaculture s'implantent préférentiellement à l'intérieur des baies (Aconit au nord, Bandrélé, Bouéni et Kani-Kéli au sud). La production et la commercialisation Production de poissons d'aquaculture 2004 2004 2005 2006 Variations 2005/2004 Variations 2006/2005 59 55 35 18 -36.4% -48.6% Volume en tonnes 154.06 132 128 122 -3.0% -4.7% Valueen milliers d’Euro 843.8 594.0 576.0 549.0 -3.0% -4.7% Marché local Volume en tonnes Export Source: Aquamay 21 En 2006, sixième année de commercialisation des produits aquacoles mahorais, les quantités écoulées localement ont fortement régressé (- 48,6 % contre - 36,4 % en 2004), pour atteindre 18 tonnes de poissons vendues. Cette baisse s'explique par une baisse générale de la production, un prix de vente légèrement supérieur à celui du poisson de pêche, la méconnais?sance du produit et surtout la difficulté rencontrée pour rendre le produit accessible. L'absence de réseau de distribution structuré limite la clientèle à quelques marchés de niche. Le produit ombrine touche encore très peu la clientèle des ménages mahorais, qui constitue le principal marché en terme de volume. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne MAYOTTE La notoriété du produit progresse toutefois peu à peu. À noter également la perte de certains marchés de restauration collective du fait de l'arrivée d'un opérateur industriel visant spécifiquement cette clientèle. Sur les marchés à l'export, la contrainte majeure, incontournable et persistante, reste le coût du fret aérien. Aucune évolution positive sur ce point n'a été enregistrée au cours de l'année 2006. La mise en service par Air Austral du Boeing 777 a certes apporté une capacité de fret plus importante et davantage de souplesse dans l'organisation des exportations, avec notam?ment une liaison bi-hebdomadaire sur Marseille. Le travail commercial réalisé par Mayotte Aquaculture porte néanmoins ses fruits et les ventes se sont significativement développées au cours du second semestre, permettant à l'entreprise de rattraper le retard accumulé en début d'année 2006 (perturbation des exportations du fait de difficultés de trésorerie liées au délai de paiement de plus d'un an de l'aide à l'exportation). À ce titre, les quantités exportées ont diminué de 1,7 point par rapport à l'année précédente (- 4,7 % contre - 3 % en 2005) et se sont élevées à 122 tonnes. L'intervention de la CDM pour, d'une part, trouver une solution au pro?blème du coût du fret aérien, et d'autre part, inciter les entreprises de restauration collective à travailler avec les producteurs locaux de l'aquaculture mais également des secteurs de l'agriculture et de la pêche, pourraient rendre à terme ce secteur plus attractif. Les perspectives du secteur La production d'ombrine est techniquement bien maîtrisée et le développement du volume de production repose désormais essentiellement sur la réussite commerciale, à la fois sur le marché local et sur les marchés à l'export. La vente du poisson d'élevage sur le marché local se heurte à la concurrence du poisson de pêche, dont le prix sur le marché de Mamoudzou est particulièrement bas (le prix des poissons frais entiers non éviscérés vendus à la barque est passé de 3,50 à 4 euros le kilo en 2006 contre 4 à 5 euros pour le poisson d'élevage). Dans ces condi?tions, le marché le plus intéressant semble être celui de la restauration collective. Concernant le marché à l'export, le prix du transport aérien reste un point de blocage majeur au développement de la filière aquacole. Dans les conditions actuelles, le coût pour acheminer 1 kg de poisson entre Dzaoudzi et Paris est de 2,78 euros. À ce coût, il convient de rajouter les frais de transport par voie routière pour ensuite acheminer le produit vers le client final. Le prix de revient est alors plus que doublé du fait de ces frais de transport successifs. Depuis 1999, Aquamay travaille à partir de larves sevrées importées. Cette technique est coûteuse et présente aussi des risques sanitaires. Aussi, Aquamay a monté sa propre écloserie en décembre 2006 qui rendra autonome la production de juvéniles. Trois cycles de production de juvéniles d'ombrines et un de daurades sont prévus en 2007. Après le cobia, dont les premières expérimentations ont débuté en 2006 à partir de larves importées des Etats-Unis, Aquamay s'intéresse désormais à la production de crevettes en cages. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne MAYOTTE Quatre éleveurs artisanaux sont aujourd'hui en activité. Les premières commercialisations ont débuté au mois de juillet 2002. Ces entreprises bénéficient du soutien technique Aquamay, Association de Développement de l'Aquaculture à Mayotte, qui joue un rôle central dans la mise en place des conditions propices au développement de l'activité et dans l'appui technique apporté aux éle?veurs. C'est aujourd'hui un partenaire incontournable pour l'approvisionnement en alevins des élevages, mais également pour les installations en mer. Les orientations futures L’évolution statutaire de Mayotte en région ultrapériphèrique implique une refonte totale de sa fiscalité locale, qui lui est propre à ce jour. Ainsi si la loi indique qu’au plus tard le 31/12/2013 la fiscalité doit être commune à celle de la France métropolitaine, des premiers travaux seront engagés dès le 2e semestre 2007 afin de réfléchir à ses modalités. (taxes internes en particulier). Dans cette zone de l’Océan Indien où les Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) produisent très peu de produits manufacturés ou alimentaires conformes aux règles et besoins de Mayotte, l’Union Européenne (La Réunion en particulier) reste le partenaire commerciale privilégié. Le développement du port de Longoni, avec la livraison prévue en 2008 d’un deuxième quai, devra permettre à Mayotte d’espérer devenir pour cette zone nord du Canal du Mozambique le hub portuaire qui fait actuellement défaut à tous les pays de la zone. Le potentiel propre au futur 10e FED « Coopération Régionale » sera très certainement mis à contribution par les autorités mahoraises à cette fin. 23 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne MONTSERRAT Opportunités de la nouvelle ville Montserrat est aujourd’hui sur le point de définir les structures économiques, sociales et culturelles pour les générations futures. C’est là une conséquence de la destruction provoquée par le volcan Soufriere Hills qui a débuté en 1995 et qui a entraîné l’anéantissement de la seule ville, Plymouth, ainsi que de l’économie de l’île et qui a contraint les deux tiers de sa population à évacuer l’île. Les résidents qui sont restés ont été évacués vers le Nord de l’île, zone où le futur de l’île et de ses habitants va se construire. Si nous remontons vingt ans en arrière, nous découvrirons que Montserrat est une petite île de 102 kilomètres carrés, avec trois paroisses, St. Anthony, St. George et St. Peter, où une étude CARICOM effectuée en 1987 a relevé que bien que de taille réduite, l’île était témoin d’une migration interne. L’étude a également relevé qu’en 1980, à Plymouth, la paroisse de St. Anthony abritait 53,2% des 12.000 habitants de Montserrat. A l’époque, 79,10% des hommes étaient économiquement actifs, essentiellement dans des professions administratives, de gestion, agricoles et de production, contre 50,6% de femmes employées dans les secteurs de vente technique-emplois de bureau et le secteur des services. Au cours des années 80, Montserrat a progressivement émergé en tant qu’économie de services, soutenue par l’installation de retraités en provenance de l’Amérique du Nord et la création d’une faculté médicale américaine. L’île jouissait d’une ‘prospérité économique relative’. Le secteur des services contribuait dès lors à hauteur de 80% au PIB, le tourisme et les services connexes en constituant une part significative. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne MONTSERRAT Aujourd’hui, l’économie de Montserrat est négligeable, par suite de l’éruption du volcan Soufriere Hills, mais a néanmoins été en mesure de conserver une population de près de 5000 habitants à St. Peters, la seule paroisse encore habitable. Ce résultat est dû aux efforts du gouvernement de Montserrat de mettre en place une infrastructure là où il n’en existait pas auparavant, de renforcer les capacités des personnes qui sont restées sur l’île et de continuer à mobiliser des donateurs et des supporters pour la viabilité de l’île. En ce sens, le gouvernement de Montserrat bénéficie du soutien du gouvernement du Royaume-Uni qui l’aide à satisfaire à ses besoins budgétaires récurrents. Un soutien est également venu de l’Union Européenne (UE) par le biais de son allocation du FED et du financement régional. Le financement de l’UE a aidé au remplacement de l’aéroport et à de nouveaux logements. Soixante nouvelles maisons à Look Out, financées par l’UE, ont récemment été mises en vente et le montant des recettes sera affecté au financement du développement de nouveaux logements. La partie habitable du Nord de Montserrat a beaucoup à offrir. L’environnement est propre et sûr, offrant aux résidents et aux touristes une végétation luxuriante et intacte; une partie de cette région est destinée à la préservation et une autre est prête pour le développement. L’une de ces régions est Little Bay, qui a été choisie pour l’édification de la nouvelle ville. Les avantages du développement urbain ont été mis en exergue par la Banque mondiale dans son rapport intitulé Politique urbaine et développement économique: un agenda pour les années 90. La Montserrat Development Corporation en assumera la responsabilité pour le compte du gouvernement de Montserrat et sera chargée de développer les infrastructures ainsi que de faciliter l’investissement du secteur privé à Little Bay. Ce projet sera financé par le Département britannique du développement international. Les supporters de cette stratégie de développement économique, à savoir l’offre concomitante d’un capital pour les frais sociaux généraux, d’une infrastructure et de routes, déclarent que ceci entraînera une “grande poussée” pour l’économie, créant une synergie qui devrait permettre aux entrepreneurs individuels de bénéficier mutuellement de leurs activités. Lorsque les travaux d’infrastructure débuteront l’année prochaine à Little Bay, les résidents peuvent s’attendre au développement de nouvelles structures, parmi lesquelles un nouveau bâtiment du Parlement, un centre commercial et un centre culturel, un développement résidentiel et des zones récréatives. Comme pour les autres nouvelles villes, ces développements devraient agir comme un aimant, en attirant à Montserrat les habitants qui l’ont quittée ainsi que de nouveaux arrivants en quête de nouvelles opportunités d’investissement. 25 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ANTILLES NÉERLANDAISES L’économie des Antilles néerlandaises repose sur trois piliers: le tourisme, le pétrole et les services (financiers). L’économie de chacune des cinq îles des Antilles néerlandaises (Curaçao, Bonaire, SaintMartin, Saba et Saint-Eustache) a ses propres spécificités. La raffinerie de pétrole revêt de l’importance pour l’économie de Curaçao, tout comme le secteur des transports, les activités portuaires et les services financiers. La capitale de Curaçao, Willemstad, compte le huitième plus grand port du monde. Les économies des autres îles sont essentiellement axées sur le tourisme, sauf peut-être pour SaintEustache, où un terminal pétrolier revêt une importance spécifique. Bonaire compte certains des sites de plongée les plus admirables du monde. Outre ses sites touristiques, l’île exploite également une grande fabrique de sel. Saint-Martin est un lieu de destination très prisé des touristes du monde entier, en partie parce que sa capitale, Phillipsburg, est un port franc. Les Antilles néerlandaises ont une économie très ouverte étant donné que toutes les îles sont dépendantes des importations de l’étranger. En tant que Pays et Territoires d’Outre-Mer (PTOM), les Antilles néerlandaises ne sont pas membre de l’Union Européenne (UE) mais y sont fortement associées. Ce statut présente de nombreux avantages commerciaux. L’unité monétaire des Antilles est le florin antillais, qui suit le cours du dollar américain. Les débats constitutionnels en cours, au sein des discussions, revêtent une grande importance pour les Antilles néerlandaises. Trois des cinq îles des Antilles néerlandaises ont opté pour le statut de municipalité outre-mer des Pays-Bas. Les deux autres îles, Curaçao et SaintMartin, deviendront des pays autonomes au sein du Royaume des Pays-Bas. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne NOUVELLE-CALEDONIE Données géographiques Située à 1500 km à l'Est de l’Australie et 2 000 km au nord de la Nouvelle Zélande, la Nouvelle-Calédonie est un archipel d’une superficie de 18 575 km2 situé dans le Pacifique sud (dans l’ensemble mélanésien) dont elle est la troisième plus grande île. L’archipel de Vanuatu est à 600 km, celui de la Papouasie-Nouvelle-Guinée à 2 500 km et la Polynésie française à 4 500 km Les grands marchés occidentaux sont extrêmement éloignés : le Japon à 7 500 km, la côte ouest des Etats-Unis à 10 000 km et la France métropolitaine à 18 000 km. Le territoire comprend la Grande Terre, les îles Loyauté ainsi qu’une dizaine d’îlots et d’archipels. Sa population est estimée à 240 000 habitants en 2007, ce qui fait d’elle le deuxième plus grand PTOM sur le plan démographique après la Polynésie française. Histoire économique Du début des années 70 au milieu des années 80, la Nouvelle-Calédonie a suivi partiellement le schéma emprunté par les petites économies insulaires du Pacifique, à savoir un développement extraverti caractérisé par des migrations, des transferts extérieurs importants et une polarisation sur le secteur abrité. Au cours de cette période, les transferts publics métropolitains ont fortement augmenté en passant de 9 à 36% du Produit Intérieur Brut (PIB). Sur cette même période, le poids du nickel a fortement régressé dans le PIB (de 30% en 1970 à 8% au milieu des années 80) et l’économie calédonienne s’est progressivement concentrée sur les services. © 27 Photo Martial Dosdane DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne NOUVELLE-CALEDONIE La tertiarisation de l'économie calédonienne n'a ainsi cessé de s'amplifier depuis le début des années 1960 (54% du PIB de l'époque) pour atteindre aujourd'hui environ 70% (soit un taux comparable à celui de la France métropolitaine). Actuellement, la croissance calédonienne, qui s'est effectuée à un rythme soutenu (en moyenne, plus de 4% par an depuis une vingtaine d'années, et 2% en moyenne annuelle pour le PIB par habitant), a permis de combler partiellement l'écart de niveau de vie avec la France métropolitaine (de 1 à 2 en 1960, l'écart n'est plus aujourd'hui que de 30%). Les transferts publics métropolitains s’élèvent à l’heure actuelle à environ 20 à 25% du PIB. Compétitivité et atouts Le nickel occupe une place prépondérante en Nouvelle-Calédonie. Son exploitation intéresse aujourd’hui les plus grands opérateurs internationaux. Sur le marché mondial du nickel, la Nouvelle-Calédonie est donc un acteur de premier ordre. Cinquième producteur mondial avec 8% du marché et premier exportateur mondial de ferronickel, le « Caillou » figure parmi les leaders mondiaux dans ce secteur. Avec trois projets métallurgiques majeurs en cours de réalisation, la production de la Nouvelle- Calédonie devrait plus que tripler et générer une forte valeur ajoutée tant directe qu’indirecte. La Nouvelle-Calédonie a également développé des activités industrielles dans d’autres domaines, grâce notamment à une politique volontariste en faveur de la production locale. Cette production, bien que visant essentiellement la satisfaction du marché intérieur, présente un potentiel à l’export. La politique choisie en Nouvelle-Calédonie s'explique par plusieurs facteurs : l’étroitesse du marché intérieur (240 000 habitants), des différences de rentabilité qui pénalisent un secteur exposé contraint par la concurrence internationale à maîtriser ses prix et donc à comprimer ses marges et la volonté des autorités locales de favoriser, par la mise en place de nouvelles activités, la création d’emplois. Parmi les activités ayant réussi à pénétrer les marchés extérieurs, il convient notamment de citer la filière pêche et aquacole. La crevette calédonienne a su se positionner sur les marchés japonais, européen et américain et trouver ainsi des débouchés valorisants. Toutes ces activités permettent à la Nouvelle-Calédonie de bénéficier d’un taux de couverture de 60%. Dans le secteur des services, le tourisme est une activité qui présente un potentiel élevé de création d’emplois et d’investissements contribuant ainsi à la diversification de l’économie calédonienne. La Nouvelle-Calédonie possède d’importants atouts pour attirer une clientèle internationale : des paysages et une nature préservée, une richesse pluriculturelle et un parc hôtelier de très bonne qualité. L’inscription en cours des récifs calédoniens au patrimoine mondial de l’UNESCO participera sans nul doute au renforcement de l’attractivité touristique de l’archipel. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne NOUVELLE-CALEDONIE Intégration régionale Dans le cadre de sa loi organique statutaire de 1999, la Nouvelle-Calédonie est associée à l’exercice de la compétence de l’Etat français en matière de relations extérieures. Elle peut ainsi négocier directement, dans le respect des engagements internationaux de la République et dans ses domaines de compétence, des accords avec un ou plusieurs Etats, territoires ou organismes régionaux du Pacifique et avec les organismes régionaux dépendant des institutions spécialisées des Nations Unies. La Nouvelle-Calédonie peut également être membre ou membre associé d'organisations internationales ou observateur auprès de celles-ci. Par ailleurs, elle peut bénéficier d’une représentation auprès de l’Union Européenne et auprès d’Etats et Territoires du Pacifique. La Nouvelle-Calédonie est membre associé du Forum des Iles du Pacifique, organisation politique prééminente de la région, et membre de plusieurs organisations internationales techniques. Elle est également la collectivité d’accueil du siège de la Communauté du Pacifique (CPS). Plage de Lifou Forte de ses compétences, la Nouvelle-Calédonie affiche une volonté de travailler avec les Etats du Pacifique sur les enjeux de développement régionaux. Sur le plan bilatéral, la Nouvelle-Calédonie a conclu une convention de coopération avec le Vanuatu, pour fournir une assistance à ce pays voisin notamment en matière de développement économique, de santé, d’éducation et de bonne gouvernance. La Nouvelle-Calédonie dédie un fonds spécifique consacré à la coopération bilatérale et destiné à financer des micro-projets, afin d’apporter une aide aux populations des Etats insulaires du Pacifique en matière de développement économique, social ou culturel. Dans le domaine de l’intégration économique régionale, des discussions ont été entamées avec le Forum des Iles du Pacifique sur les modalités d’une association de la Nouvelle-Calédonie à l’Accord de libre échange des pays insulaires du Pacifique (PICTA). Une déclaration d’intention sur la coopération économique et commerciale a été signée avec l’Australie en 2002, ce qui fournit un cadre pour des discussions annuelles sur le développement des échanges économiques et commerciaux entre les Parties. La Nouvelle-Calédonie a également des discussions régulières avec les autorités de la NouvelleZélande sur les perspectives de coopération commerciale. Enfin, à l’invitation de la Commission européenne, une délégation calédonienne a assisté à l’ouverture des négociations pour un Accord de Partenariat Economique (APE) entre l’Union européenne et les pays ACP du Pacifique et a affiché sa volonté de suivre ces négociations, afin de se préparer au mieux aux conséquences de la mise en place de cet Accord. 29 Cette politique de la Nouvelle-Calédonie vise à mettre en œuvre les orientations de la stratégie de coopération de l’Union européenne dans le Pacifique et à tenir compte des besoins exprimés par ses Etats voisins. Au-delà, elle a également pour objet de démontrer le rôle de plateforme que pourrait jouer cette collectivité française et européenne dans le Pacifique. En effet, sa situation géographique, ses relations historiques et culturelles avec la région, son niveau de développement et son lien d’appartenance à un Etat membre de l’Union européenne permettent à la Nouvelle-Calédonie de se positionner comme vecteur de soutien pour l’Europe dans le Pacifique. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne POLYNESIE FRANCAISE D’une culture traditionnelle à une économie ouverte sur le monde La Polynésie française est située dans le Pacifique sud, au cœur d’un vaste ensemble géographique qu’on appelle le triangle polynésien, dont les sommets sont Hawaï au nord, l’île de Pâques au sud-est et la Nouvelle-Zélande au sud-ouest. La Polynésie française s’étend sur une Zone Economique Exclusive (ZEE) de presque 5 500 000 km2 soit la superficie de l’Europe. Elle est composée de 118 îles regroupées en cinq archipels (Société – Iles du Vent et Iles sous le Vent –, Tuamotu-Gambier, Australes et Marquises). Les archipels polynésiens sont donc distants parfois de plusieurs centaines de kilomètres ce qui ne facilite pas leurs échanges et leur communication. L’environnement marin omniprésent, la diversité et la beauté de la nature ont non seulement façonné la culture de la Polynésie française mais aussi déterminé son développement. Aujourd’hui le tourisme et la perliculture (culture de perles) sont devenues les premières ressources du territoire. L’économie traditionnelle, essentiellement agricole, a été transfigurée dès les années 60. Le secteur tertiaire représente aujourd’hui près de 80% des emplois. Cependant, la relance du secteur primaire soutient les fondements de la société polynésienne et le développement des archipels. Malgré son caractère informel, la pêche lagonaire, activité principale de nombre de Polynésiens, parfois pêche de subsistance pour les populations isolées, est vitale sur le plan social, économique et culturel. Quant à la pêche hauturière, son essor s’appuie depuis le début des années 1990 sur la richesse de la ZEE et la forte demande des marchés mondiaux. Cette activité semi-industrielle est essentiellement orientée vers les Etats-Unis et le Japon. Enfin, on distingue des produits issus de la filière agricole qui ont acquis leur lettre de noblesse sur le marché international comme la « Vanille de Tahiti » et le « Monoï de Tahiti ». Ce dernier, soin cosmétique issu de l’extraction du coprah (huile de coco), a reçu la distinction officielle d’appellation d'origine en 1992. La filière fournit la plus grosse part des revenus dans les atolls éloignés. Par ailleurs l’engouement pour les substances naturelles exotiques ouvre également des opportunités non négligeables. La filière de transformation du Nono en jus et en purée participait pour 9% des exportations en 2005. Le tissu économique est complété, au delà du commerce, par le développement de l'artisanat, de l'industrie, du bâtiment et des travaux publics. La Polynésie française est un pays naturellement ouvert sur le Monde. Il a sa place dans de grands ensembles : le Pacifique Sud, la République Française, les PTOM de l’Union Européenne. Cette triple identité est un atout pour son économie. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne POLYNESIE FRANCAISE L’exigence de qualité au cœur de la stratégie de développement Dès les années 1970, la perliculture a connu en Polynésie un développement rapide et le produit « perle de Tahiti » a acquis une reconnaissance sur le marché international des produits de luxe. La filière perlicole emploie près de 10% des actifs. Son chiffre d’affaires était de 167,6 millions d'euros en 2005, dont plus de 103 millions d’euros à l’exportation (près de 70% des exportations). Si la Polynésie est désormais le premier producteur mondial de perles de culture, elle doit toutefois faire face à de graves crises se traduisant par une baisse des prix sur le marché. Afin de maintenir l’excellence polynésienne dans ce secteur le Gouvernement territorial a pris des mesures pour mettre au rebus les perles de mauvaise qualité. Au cours des vingt dernières années le tourisme a progressé de près de 110 % environ 208 100 touristes en Polynésie en 2005. Outre la création de nouveaux hôtels de classe internationale et la rénovation des anciennes structures, une attention particulière a été portée à l'extension du secteur de la petite hôtellerie familiale, ainsi qu'à l'essor du tourisme vert. Les recettes engendrées en 2005 sont de l’ordre de 421 millions d’euros, plus du double de celles des exportations de marchandises. Une stratégie de développement, axée sur la formation et l’optimisation des structures d’accueils et des dessertes, est appliquée depuis quatre ans. L’exigence de qualité imposée par les marchés internationaux est la clé de voûte du développement polynésien. Les entreprises sont ainsi encouragées à s’inscrire dans une démarche « qualité » et sont assistées pour obtenir les certifications internationales ISO 9001 et HACCP (garantie de sécurité sanitaire des denrées alimentaires). Dans le domaine de la biosécurité, des crédits sont spécifiquement consacrés aux activités de contrôle phytosanitaire à l'importation, à l'exportation (poissons) et dans les unités d'abattage et de transformation locales. La Polynésie française se prépare à entrer dans la nouvelle société planétaire que façonnent les nouveaux média. Les réseaux de communication structurent le développement du territoire. L’aide aux métiers de l’audiovisuel a bénéficié en 2007 d’un fonds de 840 000 euros. Celui ci permettra de contribuer au financement de l’écriture, du développement et de la promotion d’œuvres audiovisuelles ou cinématographiques. 31 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne POLYNESIE FRANCAISE Un pays porteur de projets et de l'esprit européen dans le Pacifique Pour élargir son action européenne dans le Pacifique, la Polynésie française doit s’appuyer sur de grands projets structurant à l’échelle de la coopération régionale, voire interrégionale. • A commencer par un câble sous-marin sur l'autoroute de l'information du PacifiqueSud. Ce câble ferait le lien entre l'Australie, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française jusqu'au Chili, avec des ramifications pour les autres états associés. Il permettrait aussi de réunir les conditions pour accueillir des sociétés internationales : miser sur la matière grise, attirer les bureaux d'études et réduire les distances. • S’appuyer sur les ressources du pays pour attirer investissements et transferts innovants. En terme d'énergies renouvelables, et notamment l'énergie thermique des mers, l’océan constitue une ressource inépuisable. La recherche appliquée et la mise en réseau des connaissances sont dans un premier temps indispensables pour accompagner ce territoire multi-insulaire dans une politique de sécurité et d’efficacité énergétique et développer une industrie à forte valeur ajoutée dans la région. • Renforcer les structures d’export pour garantir l’écoulement de la production vers l’Union Européenne nécessite une entière compréhension des règles sanitaires. La garantie de qualité est aussi enjeu de propriété intellectuelle. La Polynésie a développé des secteurs compétitifs de niche, dont l’appellation d’origine constitue un avantage commercial. Une extension de la procédure de protection des indications géographiques et des appellations d'origine à un produit comme le Monoï, ainsi qu’une assistance technique, conforterait la lisibilité et la protection de produits très spécifiques d’origine polynésienne. • Soutenir le dynamisme des Petites et Moyennes Entreprises (PME), source de croissance et de diversification, par une assistance technique, un réseau outre-mer, régional et européen. • Former les générations futures, avec pertinence (mobilité dans la zone Pacifique) et exigence (reconnaissance de la formation professionnelle territoriale, refonte du système d’aide à l’insertion). La dynamique européenne peut insuffler l’ouverture internationale indispensable à l’enseignement en Polynésie. Cependant pour les PTOM l’attrait et la mise en œuvre de programmes européens d’éducation et formation pourraient être davantage encouragés avec la création d’une « fenêtre » spécifique tenant compte de la localisation et des enjeux de développement dans la région des PTOM. • Les caractères très marqués des 118 îles et les Polynésiens dépositaires d’un patrimoine commun, sont les premiers atouts du tourisme : îles hautes tropicales ou ceintures de corail, lagons aux dégradés turquoises ou violets. Par la mise en valeur et la préservation de cet environnement, le tourisme se veut aujourd’hui moteur du développement durable. Cependant le Pays et ses partenaires doivent aussi prendre la mesure des impacts du réchauffement global. Ainsi la pêche industrielle est en situation délicate du fait de la raréfaction de la ressource. Le réchauffement des eaux dû au passage de El Nino a perturbé l’ensemble du secteur en 2002. La Perliculture est une aquaculture particulièrement sensible à son environnement. Les phénomènes globaux sont encore insuffisamment connus et mal appréciés à l’échelle des îles. La coopération européenne, nationale et régionale, pour la recherche et les initiatives d’adaptation devient intrinsèque aux objectifs de développement. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne SAINTE-HÉLÈNE Vue d’ensemble de la situation économique de Sainte-Hélène et dépendances En raison de son isolement extrême, de sa base de ressources limitée et d’un manque de ressources naturelles précieuses, le développement économique de Sainte-Hélène reste fortement entravé. Toutefois, la décision du gouvernement britannique de financer la construction et l’exploitation d’un aéroport, jointe à la libération d’un financement FED9 visant à l’amélioration de l’accès aux trois îles, joueront un rôle clé dans la promotion d’une croissance économique durable qui doit permettre à Sainte-Hélène de se libérer d’une dépendance croissante à l’aide extérieure, dans une perspective de moyen à long terme. Le pourcentage des dépenses budgétaires récurrentes financées par le biais des subventions de soutien du Royaume-Uni a augmenté, passant d’environ 35% en 2004/5 à 42% en 2006/07. Le déficit d’exploitation d’environ £3 millions de la Royal Mail Ship est également financé par le biais des subventions du RoyaumeUni. La presque totalité de l’investissement en capital du gouvernement de SainteHélène est financée par des donateurs, tout comme la majeure partie de la coopération technique. Le tableau ci-dessous présente des estimations par habitant du Produit National Brut (PNB) et du Produit Intérieur Brut (PIB) au cours de la période 1994/95 – 2005/06. Il convient de relever que l’aide des donateurs et les envois provenant des habitants de Sainte-Hélène travaillant à l’étranger constituent respectivement les plus importantes contributions au PIB et au PNB. Tableau: PNB & PIB (£) 1994/95 1999/00 2000/01 2001/02 2002/03 2003/04 2004/05 2005/06 GNP 2,081 3,157 3,139 3,575 4,249 4,151 4,075 3,831 GNP 1,747 2,598 2,291 2,582 2,927 3,019 3,246 3,100 Le gouvernement de Sainte-Hélène, en collaboration avec le secteur privé et la société civile, élabore des politiques et des stratégies visant à permettre un environnement politique, social et économique habilitant qui, par suite d’un accès amélioré à l’île, favorisera et facilitera l’investissement entrant et local dans le tourisme et les secteurs connexes. De nouvelles politiques relatives au développement du tourisme et à l’investissement ont été approuvées par le gouvernement de Sainte-Hélène à la fin de 2006, à la suite d’une large consultation publique. Il est envisagé de faire du tourisme le secteur clé au sein duquel se produira la croissance économique au cours des dix prochaines années. 33 Un élément clé dans le processus de développement de l’économie locale est le renforcement du secteur privé qui est actuellement essentiellement composé de petites et de micro-entreprises. Les fonctions de l’Agence de Développement de Sainte-Hélène (SHDA) ont été récemment élargies, par suite du financement du Département pour le développement international (DFID), afin de fournir un meilleur service aux entreprises locales existantes et aux nouveaux investisseurs. Un membre du personnel de la SHDA a entrepris une précieuse affectation au Groenland afin de renforcer ses connaissances des meilleures pratiques actuelles. En outre, le gouvernement de Sainte-Hélène a identifié plusieurs domaines potentiels devant être externalisés/privatisés et entreprend un processus de réforme structurelle visant à faciliter la croissance du secteur privé. Ces initiatives, jointes DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne SAINTE-HÉLÈNE aux opportunités nouvelles (ou améliorées) du marché, résultant d’un meilleur accès, devraient réduire la domination du secteur public. Sainte-Hélène continue à dépendre fortement de l’importation de la plupart des denrées alimentaires et produits de base, en plus de la quasi-totalité des articles manufacturés. Ses principales exportations sont de petites quantités de poisson et de café. En 2005/06, la valeur des importations visibles a dépassé £7,8 millions alors que, pendant la même année, celle des exportations n’atteignait que quelque £280.000. Ascension L’île d’Ascension n’enregistre pas d’exportations commerciales et présente une faible production indigène d’aliments. Son économie est fragile et reste essentiellement dépendante des organisations de défense et de communication basées sur l’île. L’introduction d’un régime démocratique et d’une réforme fiscale a permis un changement progressif mais une pression énorme s’exerce sur la capacité du gouvernement à financer l’éventail de services nécessaires pour assurer le respect de ses obligations. Tristan da Cunha L’économie de Tristan repose sur l’agriculture de subsistance et sur la pêche. Le gouvernement est le principal employeur de l’île, avec quelque 160 employés dans 11 départements. Le gouvernement applique une politique de ‘plein emploi’: les revenus gouvernementaux proviennent de l’octroi de licence pour une concession de pêche à la langouste, de l’octroi de licences pour la pêche aux lignes de fond, de la vente de timbres commémoratifs et de pièces de monnaie, ainsi que des intérêts sur les investissements. Le petit secteur privé emploie 25 personnes dans l’usine locale des produits de la pêche, qui appartient à l’entreprise sud-africaine titulaire de la concession sur la pêche à la langouste. Les salaires sont faibles. Quelques habitants de l’île complètent leurs revenus par la vente de souvenirs et d’objets artisanaux. Pendant quelques années, le gouvernement a financé un déficit budgétaire annuel à partir de réserves en diminution. Il en a résulté une baisse des investissements et des revenus. Selon les estimations, les réserves actuelles devraient encore durer quatre ans. Le gouvernement continue à appliquer une politique visant à limiter les dépenses et à maximiser les revenus afin de réduire le déficit annuel. Le Secteur de la pêche La pêche est un secteur clé pour l’économie de Sainte-Hélène et celle des Dépendances. A Sainte-Hélène, la flotte de pêche locale se compose de petits bateaux qui ne peuvent exploiter en toute sécurité que les ressources provenant des eaux intérieures. Les pêcheurs vendent directement leurs prises à la St Helena Fisheries Corporation (SHFC). SHFC vend ensuite le poisson à un investisseur local qui traite les produits de la pêche en vue d’une vente sur le marché local ainsi que pour l’exportation vers l’Union européenne (UE). Il est très important que les modifications dans les règles d’origine de la Commission ne sapent pas la compétitivité des produits de la pêche en provenance de Sainte-Hélène et ses dépendances sur le marché européen. La DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne SAINTE-HÉLÈNE pêche comprend plus de 90% des exportations de Sainte-Hélène et représente donc une contribution essentielle au produit intérieur brut de l’île. La diminution des prises a exercé un impact néfaste sur l’industrie de la pêche côtière et l’économie de l’île. A l’heure actuelle, il n’existe pas de base probante sur laquelle prendre des décisions concernant le fait qu’il serait sain ou non, sur le plan économique et environnemental, de poursuivre la pêche commerciale hauturière dans la Zone Economique Exclusive de Sainte-Hélène. Une priorité principale consiste dès lors à répondre à la nécessité d’une pêche exploratoire soutenue et d’une collecte de données. Si les résultats devaient indiquer qu’une pêche hauturière serait commercialement viable, une stratégie serait développée pour le développement durable d’une pêche hauturière qui contribuera au développement du secteur privé local. La substitution des importations est un objectif clé dans le Plan de développement durable de Sainte-Hélène tout comme, si Sainte-Hélène veut retirer un bénéfice maximum du développement du tourisme, il est important qu’autant de produits locaux que possible soient disponibles pour réduire les pertes provenant de l’économie de l’île. L’établissement d’une pêche hauturière, si elle est commercialement viable, contribuera à réaliser l’un des objectifs stratégiques clés du gouvernement de Sainte-Hélène, à savoir le ‘développement d’une économie durable et dynamique au profit de Sainte-Hélène’. Actions nécessaires Afin qu’une croissance économique durable ait lieu à Sainte-Hélène et dans ses dépendances, il est essentiel que le développement se produise d’une manière intelligemment et soigneusement planifiée, qui préserve le patrimoine naturel et culturel des îles tout en facilitant un tourisme de faible volume et de grande valeur, et qui soutienne le développement d’autres activités économiques telles que la pêche, l’exploitation agricole et la production locale de biens de consommation, en particulier des articles artisanaux. En conséquence, les domaines clés dans lesquels une assistance sera nécessaire sont les suivants: • Développement de l’infrastructure afin de soutenir l’impact d’un accès amélioré ; • Préservation/restauration/promotion de l’environnement construit et naturel, en particulier pour faciliter et soutenir le développement de l’éco-tourisme ; • Développement d’activités économiques qui réduiront la dépendance à l’égard des importations, augmenteront les exportations (par ex. des produits de la pêche), et offriront des opportunités de diversification ; • Renforcement des capacités, tant pour soutenir la croissance économique que pour renforcer la prise de conscience de l’impact probable de menaces mondiales telles que le changement climatique. 35 DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne SAINT-PIERRE ET MIQUELON Comprendre Saint-Pierre et Miquelon : une histoire économique en dents de scie L’histoire de Saint-Pierre et Miquelon, Collectivité d’Outre-mer française à quelques encablures au sud de Terre-Neuve (Canada), est liée à la mer. Les importantes ressources halieutiques de l’Atlantique Nord-Ouest ont été un important enjeu des conflits franco-anglais, dans une région où les disputes territoriales ont été âpres jusqu’aux guerres napoléoniennes. L’archipel a été conquis, annexé, rétrocédé à de nombreuses reprises au cours du 18ème siècle, le passage à la domination anglaise s’accompagnant généralement de la destruction des foyers et de la déportation de la population. En 1816, les négociateurs français obtiennent que Saint-Pierre et Miquelon soit rattaché à la France, qui conservera ce territoire jusqu’à aujourd’hui. © Photo G. Desmalles Un Archipel face à son avenir: des atouts à exploiter A partir de cette date, Saint-Pierre et Miquelon se développe avec la pêche morutière qui atteint son apogée à la fin du 19ème, un siècle troublé par des incendies qui détruiront la ville à deux reprises. Dans les années 1900, une première crise économique s’amorce, en raison du développement des chalutiers à vapeur qui allait limiter le recours au système local de stockage et de conservation. Après la première guerre mondiale, la Prohibition de la consommation d’alcool aux Etats-Unis permet d’utiliser le territoire comme entrepôt d’alcool canadien, avant de faire passer les caisses aux Etats-Unis. L’Archipel connaît alors un essor sans précédent, qui s’arrêtera brutalement en 1933 avec la fin des restrictions américaines, ce qui plongera l’archipel dans une nouvelle récession. Durant la seconde guerre mondiale, pas moins de 550 combattants sont volontaires pour partir au front, dont 27 ne reviennent pas. La pêche reprend ensuite de manière industrielle, les 30 glorieuses ont également lieu dans l’Archipel qui bénéficie alors de l’essor de la pêche à la morue et des activités connexes (services aux navires, essor de l’agroalimentaire). Mais un nouveau déclin s’amorce dès le milieu des années 70 avec la raréfaction de la ressource halieutique exploitée également par les Canadiens et les Européens. La surpêche alimente le différend franco-canadien sur la Zone Economique Exclusive (ZEE), aboutissant à l’arbitrage du tribunal de New York de 1992 qui réduit considérablement la zone exclusive de l’archipel, limité à seulement 25% des demandes françaises. Vient s’ajouter en 1994, le moratoire canadien sur la morue qui anéantit la mono-industrie locale en la privant d’approvisionnements. Mais en ce début de 21ème siècle, Saint-Pierre et Miquelon, épaulé par la France et l’Union Européenne (UE), s’efforce de trouver de nouveaux leviers de développement. Les Saint-Pierrais et Miquelonnais ont montré dans leur histoire qu’ils pouvaient surmonter les crises, et le territoire dispose aujourd’hui de nombreux atouts : • Sa situation géographique, au carrefour du Nouveau Monde et du Vieux continent, des gisements d’hydrocarbures pourraient se trouver à cheval sur sa ZEE ; • Ses infrastructures : un aéroport international avec une piste de 1800 mètres pouvant accueillir les moyens porteurs (type Airbus A320 et Boeing 737-400) ; • Son quai en eau profonde libre de glace toute l’année ; • Son régime fiscal et douanier favorable aux investisseurs ; • Sa francophonie, sa francité et la coopération régionale avec les provinces canadiennes. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne SAINT PIERRE ET MIQUELON Dès lors, un nouvel essor est possible et de nouvelles activités émergent déjà: • Station de quarantaine animale, devenue quasiment incontournable pour les importateurs européens de camélidés ; • Tourisme centré sur la nature, les sports (nautiques, équestres, pédestres) et le patrimoine culturel, notamment l’apprentissage du français ; • Activités agricoles (productions maraîchères, foie gras) et artisanat ; • Diversification des produits de la mer (crabe des neiges, aquaculture de coquille SaintJacques et de morue de grossissement). Ce dernier secteur nécessite une attention particulière puisque son développement est intimement lié à l’accès au marché communautaire. © Patrick Boez Le secteur des produits de la mer: une place sur le marché mondial Le secteur des produits de la mer est essentiel à l’archipel pour des raisons sociales et culturelles. Si les acteurs politiques sont déterminés à développer en parallèle les services, ils encouragent l’industrie agroalimentaire, génératrice d’emplois. Les revenus de plus de 250 Saint-Pierrais et Miquelonnais (sur 3000 actifs) dépendent directement de cette industrie, notamment les pêcheurs. Au-delà des questions sociales, ce sont aussi les racines du territoire qui sont en jeu, cet héritage de la pêche doit perdurer pour que l’Archipel conserve son identité et puisse trouver la voie du développement durable. Par ailleurs, les entrepreneurs Saint-Pierrais et Miquelonnais du secteur des produits de la mer ont développé un riche savoir-faire dans ce domaine et, l’image de Saint-Pierre et Miquelon étant associée à la pêche des TerreNeuvas, ils continuent de bénéficier d’une visibilité avantageuse. Nos industriels montrent aujourd’hui leurs capacités à s’adapter à leur nouvel environnement économique. Face à la chute des ressources halieutiques, en particulier la morue, des investissements massifs ont été effectués pour développer l’aquaculture, et les pêcheurs se tournent vers de nouvelles espèces (crabe des neiges, myxines, lompes). Face à la forte appréciation de l’euro qui pénalise les exportations sur les marchés américains et asiatiques, les acteurs économiques se tournent autant que possible vers le marché européen, le plus grand marché mondial. 37 Cette stratégie est cependant tributaire du régime commercial avec l’Union européenne. Que ce soit les exportations de cabillaud (quotas pêchés essentiellement par des navires canadiens conformément aux accords franco-canadiens de 1994), d’autres espèces (pour atteindre un seuil de rentabilité, les entrepreneurs sont dépendants des apports canadiens) ou de l’aquaculture (naissains et juvéniles sont importés du Canada), des dérogations aux règles d’origine doivent être obtenus pour pénétrer le marché européen en franchise de droits de douane. Cela est indispensable pour rester compétitif, compte tenu des surcoûts de transports subis. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne SAINT PIERRE ET MIQUELON Quant aux opérations de transbordement, elles pourraient être particulièrement utiles pour amorcer des flux de produits de la mer. Le seuil de rentabilité peut être plus facilement atteint grâce à ce mécanisme, il conserve toute sa pertinence. De plus, l’Archipel a vu ses ressources douanières s’effondrer dans les années 1990, affectant gravement les recettes des collectivités qui en dépendent. Les ressources dégagées par le transbordement contribueraient à réduire les déficits et financer les investissements pour le développement de l’archipel et l’amélioration de ses infrastructures. Améliorer l’accès au marché communautaire pour les produits de la mer Le marché européen est déficitaire en produits de la mer et importe de plus en plus de produits de qualité répondant aux attentes des consommateurs européens. Après la crise des années 1990, la collectivité a l’ambition de stimuler ce secteur, en ciblant particulièrement des clients européens. Pour atteindre ce but, qui contribue aux objectifs de la Décision d’Association outre-mer (« le développement économique et social » et le développement des «relations économiques entre les PTOM et l’Union européenne» : • Le mécanisme du transbordement doit être maintenu et facilité ; • Les règles d’origine doivent tenir compte des capacités de production limitées des PTOM, conformément au mémorandum sur les règles d’origine de l’OCTA. La conclusion prochaine des Accords de Partenariat Economique avec les Pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), qui conduira à la révision des règles d’origine, est une chance historique de rénover ces dispositions, excessivement contraignantes par rapport aux réalités de Saint-Pierre et Miquelon. Une valeur ajoutée requise suffisamment basse, adaptée à la taille du marché du travail local, permettrait de nouveaux investissements dans notre microéconomie de 6 000 européens, aux portes du Canada, et de stimuler ainsi l’intégration régionale. En cas de recours aux dérogations, celles-ci doivent être les plus étendues possibles pour assurer un maximum de visibilité économique. De plus, pour l’accès au marché communautaire, il est essentiel que l’impact direct sur l’économie du territoire soit également pris en compte. La Commission européenne souhaite rendre les règles d’origine favorables au développement. Pour le développement des microéconomies européennes que sont les PTOM, il est nécessaire d’intégrer leurs spécificités dans le nouveau dispositif, pour leur permettre de mieux s’insérer dans le marché mondial. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES TURQUES ET CAÏQUES Vue d’ensemble L’économie des îles Turques et Caïques est l’une des plus solides et l’une de celles qui connaît la croissance la plus rapide dans les Caraïbes. Le premier secteur économique est celui du tourisme ainsi que des marchés de l’immobilier et de la construction, qui en dérivent. Les services financiers et la pêche sont également des secteurs économiques importants. Les îles Turques et Caïques n’ont pas d’industries et leur capacité de production est limitée. La production agricole est très réduite et également limitée. En conséquence, les îles dépendent largement des importations, la plupart en provenance des Etats-Unis, de nourriture, de biens de consommation, de combustible, de matériaux de construction, etc. Tourisme 39 La localisation des îles Turques et Caïques, situées à une heure à peine des Etats-Unis, et leur environnement naturel ont permis une croissance rapide du secteur du tourisme ces 20 dernières années. Le premier grand complexe hôtelier n’a été établi qu’en 1985. Ces îles accueillent chaque année plus de 250 000 visiteurs en escale et 300 000 en croisière touristique. A l’origine, le tourisme se concentrait sur l’île des Providenciales, mais grâce à un meilleur accès aérien et à une plus grande commercialisation, le tourisme commence à profiter à toutes les îles. Il existe désormais un terminal pour navires de croisière et les installations y ayant trait à Grand Turk, et des projets existent pour North Caicos, West Caicos et Ambergris Cay. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne ILES TURQUES ET CAÏQUES Services financiers Les îles Turques et Caïques se sont engagées dans le développement de leur secteur financier, dans le respect des pratiques internationales d’excellence, afin d’offrir des opportunités d’emploi et de promouvoir la diversification économique. A l’heure actuelle, le secteur des services financiers offshore ne représente qu’environ 7% de l’économie. Grâce à la mise en œuvre de meilleures réglementations qui observent les directives de l’OCDE et de l’Union Européenne (UE), le gouvernement s’engage dans un processus de promotion plus active du secteur par le biais de la révision de sa législation et l’introduction de nouveaux produits ainsi que des efforts redoublés de marketing et de promotion. Pêche L’industrie de la pêche est un secteur relativement modeste de l’économie nationale, mais elle reste cependant la plus grande source d’emploi et de revenus dans les îles moins développées, en particulier dans celle de South Caicos. Les principales prises, la conque et la langouste, sont exportées vers les Etats-Unis. Les îles Turques et Caïques cherchent à diversifier ce secteur en promouvant l’aquaculture et la mariculture, et se sont dotées de la seule ferme de conques au monde. Actions nécessaires L’expérience récente en matière de croissance des îles Turques et Caïques amène de nombreux défis. La croissance économique durable des îles Turques et Caïques dépend dans une large mesure des développements de l’économie des Etats-Unis. L’incertitude économique actuelle de l’économie américaine est par conséquent une source de préoccupation pour les îles Turques et Caïques. Il est nécessaire de diminuer cette dépendance en se diversifiant et en se tournant vers de nouveaux tourismes et marchés de source d’investissement comme la Chine, l’Amérique du Sud et l’Europe de l’Est. La croissance rapide des îles Turques et Caïques a provoqué un solde migratoire, une pression sur les infrastructures économiques et sociales, ainsi que sur l’environnement, en particulier pour les îles Providenciales. Les îles Turques et Caïques, avec leur programme de « tourisme ancré » font la promotion du développement de complexes hôteliers dans des îles moins développées, afin de diminuer la concentration économique sur les Providenciales. L’aide de l’Union Européenne est vitale dans ce domaine. Elle finance les infrastructures essentielles de transport dans les îles moins développées. Afin de résoudre les questions de développement critiques, les îles Turques et Caïques sont sur le point de finaliser un Plan de Développement Socioéconomique Décennal et un Cadre Socioéconomique Triennal visant à mobiliser les ressources qui permettront de répondre aux principaux défis de développement de façon systématique et durable. Les points suivants ont été soulignés dans le Plan de Développement et pourraient, le cas échéant, aider à la résolution de ces questions: • Développement des compétences afin de promouvoir la participation de la population locale dans l’économie ; • Gestion de l’environnement au niveau de la communauté ; • Plan visant à limiter l’impact du réchauffement planétaire et des changements climatiques ; • Programmes d’assimilation sociale destinés aux immigrants et visant à renforcer la cohésion ; • Diversification de l’économie ; • Expansion et développement des infrastructures, en particulier dans les îles moins développées. DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne CONCLUSION Dans les contextes si particuliers dans lesquels évoluent les acteurs économiques des Pays et Territoires d’Outre-mer, les diverses stratégies de développement se caractérisent par le volontarisme et l’ouverture vers l’environnement régional et généralement, le marché européen. Volontarisme d’abord, car une impulsion publique forte est nécessaire pour optimiser l’utilisation des ressources naturelles, diversifier l’économie et surmonter les handicaps structurels. TAAF - ©Lucia Simon Sans surprise, les ressources dont disposent les Pays et Territoires d’Outre-mer conditionnent en grande partie le dynamisme de nombreuses activités économiques. Le développement économique, social mais aussi culturel des PTOM est intimement lié à l’exploitation des ressources halieutiques et lorsque les stocks sont insuffisants dans certaines régions, l’aquaculture permet de compléter la production (ombrine, perles, Coquille Saint-Jacques, crevettes etc.). L’environnement et la biodiversité enfin, qui présentent une valeur inestimable aux yeux du monde, constituent une véritable ressource pour pérenniser les activités touristiques, de pêche et de l’industrie pharmaceutique. Les présentations des PTOM laissent transparaître la nécessité des financements publics pour désenclaver les territoires. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) apparaissent ici essentielles, c’est un constat qui peut s’appliquer partout mais qui a une résonnance particulière pour des territoires insulaires et éloignés de leurs marchés d’exportations. Les infrastructures de transport (ports, aéroports) comme celles liées aux TIC constituent un enjeu vital dans le nouveau contexte économique global. Les économies des PTOM sont souvent victimes d’une fracture numérique qui doit être résorbée pour leur permettre de rester compétitives. La formation, parfois plus difficile à dispenser dans des territoires éloignés, consti- 41 The Baths, Virgin Gorda, BVI DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PTOM: l’économie au centre du partenariat privilégié avec l’Union Européenne CONCLUSION Antilles Néerlandaises Polynésie Française tue également un enjeu important pour le développement économique et social. Enfin, le développement des Petites et Moyennes Entreprises, qui sont essentielles au dynamisme de l’économie et à la croissance de l’emploi, doit être stimulé. Les PTOM préconisent également, compte tenu de leur potentiel en matière de recherche, un accès effectif aux programmes communautaires, notamment dans le domaine de l’environnement, du réchauffement climatique et des énergies renouvelables. Dans le domaine de la prévention des catastrophes naturelles, l’évaluation des risques et des impacts peut s’avérer nécessaire à l’échelle des territoires. L’ouverture et l’accès aux marchés extérieurs des productions des PTOM tiennent également une place importante dans ces présentations pour des raisons économiques, mais également politiques. L’Union Européenne reste un partenaire commercial incontournable pour les industries exportatrices des PTOM (produits de la mer, agriculture). A l’heure où les PTOM sont confrontés à d’importantes pressions concurrentielles dans une phase de libéralisation des échanges, l’OCTA a souligné l’importance des questions commerciales dans son partenariat avec l’Union européenne en 2007. Un cadre commercial souple, ce qui inclut la réduction de barrières sanitaires et phytosanitaires, est également un facteur d’intégration régionale en permettant d’importer les matières premières originaires de pays tiers pour exporter des produits toujours plus compétitifs et plus rapidement. Le régime commercial applicable aux Pays et Territoires d’Outre-mer doit donc être modernisée : règles d’origine plus flexibles, transbordement dans des conditions raisonnables et si besoin, de nouveaux mécanismes pourraient être instaurés, en faisant preuve de créativité. Par ailleurs, en matière de coopération régionale, les Pays et Territoires d’Outre-mer jouent un rôle de vitrine de l’Union européenne dans leurs régions respectives, qui doit être renforcé. La participation à des organisations régionales doit être facilitée. Dans ce cadre, les PTOM désireux de mettre en œuvre une stratégie d’intégration régionale, et de se rapprocher du processus des Accords de Partenariat Economique (APE), devraient pouvoir être étroitement associés au processus de négociation de ces accords et informés le plus précisément possible de leur futur contenu. Pour rester compétitifs et pénétrer les marchés internationaux, les industriels des Pays et Territoires d’Outre-mer jouent la carte de la qualité des produits. Le développement des labels et des appellations d’origine peut soutenir cette stratégie de différenciation, indispensable pour valoriser la production et faire face aux coûts de main d’œuvre locaux élevés. Dans un autre registre, la mise aux normes sanitaires est également un enjeu fort pour être performant à l’exportation. Un accompagnement et une assistance technique seraient bénéfiques dans ce domaine. Une étude sur la problématique de l’accès aux marchés, dans le cadre d’un travail approfondi réalisé en partenariat avec la Commission européenne, pourrait se révéler très intéressante pour nos territoires. Les résolutions concrètes proposées cette année seront débattues lors de la 7ème Conférence Ministérielle de l’OCTA, et répertoriées dans les résolutions politiques 2008 qui, comme chaque année, intègreront également d’autres dimensions que l’économie – en particulier l’environnement. Les PTOM souhaitent s’engager résolument dans un développement durable. A la veille de la signature d’une nouvelle génération d’accords commerciaux avec les ACP, alors que s’ouvre une nouvelle période de programmation de six années d’aide européenne dans le cadre du 10° FED, le soutien de l’Union européenne à la dimension économique de ce développement est plus que jamais nécessaire. Polynésie Française. Ce livret a été produit par l’OCTA (Association des Pays et Territoires d’Outre Mer de l’Union Européenne) grâce au Fonds Européen de Développement, à l’occasion du 6ème Forum PTOM – UE à Bruxelles, Novembre 2007 OCTA OCTAssociation, Rue Père Eudore Devroye, 245, 1150 Bruxelles, Belgique Tel : +32 2 230 50 59 Fax : +32 2 230 57 13