Dmocratie et questions sociales - Faculté de Théologie Catholique

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Faculté de Théologie Catholique
9 place de l’Université
67084 STRASBOURG CEDEX
Marc Feix
(en remplacement de
M. Jacques Joubert)
Démocratie et questions sociales
Textes
L’idéologie communiste
Demain le communisme
On appelle communistes les hommes qui veulent travailler à la disparition de la société capitaliste
et à l’instauration d’une autre société, une société supérieure, dans laquelle les moyens de production –
la terre, les mines, les matières premières, les machines et les usines, les transports, etc. – seront le
bien commun du peuple entier. Ces moyens de production cesseront donc de fonctionner au profit
d’une poignée de privilégiés comme machine à pomper la force de travail des grandes masses ; on ne
pourra plus s’en servir pour réduire à l’esclavage économique les sans propriété, les prolétaires.
En d’autres termes, l’exploitation de l’homme par l’homme disparaîtra. Le travail, qui fait la
grandeur de l’homme, cessera d’être la source de sa misère. Les richesses seront produites pour la
jouissance de tous, pour le développement matériel et culturel de tous les membres de la société, et en
revanche, tous s’emploieront à multiplier au maximum ces richesses, à élever au maximum la fortune
et la puissance sociales. C’est ainsi que le communisme est le plus haut idéal qu’on puisse concevoir, la
civilisation la plus avancée à laquelle l’humanité puisse espérer.
(Georges COGNIOT, Qu’est-ce que le communisme ?, p.15)
La mission de la classe ouvrière
Le rôle historique du prolétariat résulte (aussi) des caractéristiques techniques de son travail : il est
la classe laborieuse rattachée à la forme économique la plus avancée, la grande production. C’est
pourquoi il grandit d’année en année en tant que classe, alors que d’autres groupes sociaux se
décomposent et lui fournissent même un appoint numérique.
Ce n’est pas tout. Étant donné que l’industrie à laquelle le prolétariat est lié représente le principal
ressort du monde moderne, la force des ouvriers dans la société est infiniment plus grande que leur
importance quantitative dans la population. Il n’est pas nécessaire que le prolétariat forme la majorité
de la population pour que commence la révolution prolétarienne.
Chacun comprend enfin que les conditions mêmes du travail du prolétariat dans les grandes
entreprises complexes et concentrées font qu’il se plie aisément à l’organisation, qu’il est, parmi tous
les travailleurs, le groupe social le plus capable d’une action disciplinée et consciente. Les conditions
économiques du capitalisme, qui émiettent et pulvérisent la paysannerie, l’artisanat, les intellectuels,
rassemblent le prolétariat en masses compactes.
En résumé, on peut dire que toutes les données objectives, toute la situation de la classe ouvrière
dans la société destinent le prolétariat à être le fossoyeur du vieux monde, fondé sur l’exploitation et
l’oppression, et le bâtisseur du monde nouveau. Il est la classe militante et la classe créatrice par
excellence.
Comme le disait Lénine, le prolétariat est à la fois « le moteur intellectuel et moral, l’exécutant
physique » du passage du capitalisme au socialisme. Parmi tous les opprimés en lutte, la classe
ouvrière, que rien ne rattache à la propriété privée des moyens de production, fondement de la société
actuelle, est le combattant le plus conséquent ; elle est révolutionnaire jusqu’au bout.
(Georges COGNIOT, Qu’est-ce que le communisme ?, p.30-31)
La crise est globale
Tout confirme qu’à la période de crise dans laquelle la société est entrée peut s’appliquer la
définition générale donnée par Lénine lorsqu’il écrivait « qu’il s’agit d’une période où apparaissent les
symptômes que la situation ne peut plus continuer comme avant… où les problèmes d’un système se
sont développés au point qu’ils doivent trouver une nouvelle réponse. »
Au reste de nombreux commentateurs constatent que la crise touche toutes les institutions, tous
les grands corps de l’État, la "substance même de la société". Ils parlent de crise de civilisation. C’est
vrai qu’une telle crise existe au sens où le type de société mis en place et développé par la bourgeoisie
dirigeante se montre désormais incapable de promouvoir le progrès matériel, scientifique et culturel
au service de tous, l’essor de la nation, l’épanouissement des valeurs humaines, d’offrir un grand
dessein au peuple, de nouveaux et nobles idéaux à la jeunesse.
Mais il importe de ne pas prendre les effets pour la cause. Cette cause, notre Parti la désigne
clairement : « c’est la domination sans partage qu’exerce sur toute la vie nationale une caste étroite
dont la puissance et la richesse sont immenses »… Notre époque est celle des géants de la banque et
de l’industrie, des grands groupes à vocation multinationale… Ces groupes ne connaissent qu’un but,
qu’une religion : le profit. En très petit nombre, ils constituent le cœur du système capitaliste, son
noyau le plus dur. Ils exercent une froide hégémonie sur toute la société, y compris sur toutes les
autres fractions de la bourgeoisie. Vingt cinq groupes financiers et industriels dominent la société
française…
… La crise n’est pas seulement économique, mais aussi sociale, politique, idéologique et morale.
La crise est sociale parce que la classe ouvrière et aujourd’hui, bien au-delà d’elle, des millions
d’autres travailleurs se dressent contre une orientation qui heurte si profondément leurs intérêts, et
parce que se développent en conséquence les luttes des classes.
La crise est politique parce que l’État, au service du grand capital, est aujourd’hui impliqué dans
chaque problème et que, de ce fait les masses en lutte se tournent d plus en plus contre lui ; parce que
les hommes et les femmes dont le souci est de servir l’intérêt général qu’ils appartiennent à la
Fonction publique, à la Justice, à l’Armée et même à la Police, s’interrogent sur le sens de leurs
activités et se refusent parfois à continuer de servir les grands intérêts privés ; parce que grandit dans
toutes les couches l’aspiration au changement et que la minorité privilégiée qui dirige recourt de plus
en plus à l’arbitraire, à la violence, à l’illégalité, à l’autoritarisme pour maintenir sa domination…
La crise est idéologique et morale…
Ainsi, avec la crise, ce qui est en cause, ce n’est pas seulement le fonctionnement du système, c’est
le système lui-même.
(Georges MARCHAIS, 22ème Congrès du PCF – 1976, dans PCF, Le socialisme pour…)
Une guerre de domination
Il est bon de rappeler que ce qui est aujourd'hui l'Irak, qui, vu de la Maison Blanche, n'est qu'un
immense champ de puits de pétrole, fut le berceau de l'humanité. Plusieurs des civilisations les plus
riches du patrimoine universel s'y sont succédées. 2000 ans avant notre ère, y naissait l'écriture. À la
même époque y était déjà élaboré un code de lois et y ont été produits de grands textes littéraires qui
ont inspiré les auteurs de la Bible. Les murailles et les jardins suspendus de l'ancienne Babylone
comptent, à côté des pyramides d'Égypte et du phare d'Alexandrie, parmi les "sept merveilles du
monde".
Mais ni la dignité d'un peuple du Sud, ni à plus forte raison la richesse de la civilisation de l'Orient
arabe n'entrent dans la vision du monde, sommaire et raciste, de George W. Bush.
Cette terrible expérience révèle une fois de plus que le capitalisme réagit à sa propre crise en
tentant de reproduire et d'élargir sa domination par tous les moyens que lui permettent les rapports de
force - y compris la guerre. La phrase emblématique de Jean Jaurès résonne dans toutes nos têtes : « le
capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage ».
L’idéologie communiste
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Ce qui est prometteur dans ce contexte dramatique - et qui nous importe au plus haut point - est
l'isolement spectaculaire auquel cette attitude condamne le président américain de la part des opinions
publiques du monde entier, de la grande majorité des gouvernements comme des principales autorités
morales de la planète – du Pape Jean-Paul II au Président Nelson Mandela. […]
Le retour de la politique
C'est le grand retour de la politique! Les gens ne parlent pas d'"affrontements de classe", mais
c'est à cela que beaucoup pensent et c'est au coeur de ces affrontements qu'ils se situent et prennent
position! Cela se vérifiera certainement de façon spectaculaire lors du Forum social européen de SaintDenis/Paris, cet automne. Cette nouvelle donne pose de façon pressante et en termes renouvelés la
question des partis politiques qui ont l'ambition d'agir pour transformer la société et changer le
monde : de leur responsabilité, de leur rapport aux citoyens, de leur mode de fonctionnement.
Nous sommes bel et bien au cœur des enjeux de notre congrès : que devons-nous changer ou
créer pour nous hisser à la hauteur de ces défis ?
Il ne s'agit pas de défis abstraits et lointains. Nos concitoyennes et concitoyens sont confrontés à
nombre d'entre eux au quotidien. En effet, si le positionnement conséquent du chef de l'État sur la
scène mondiale pour empêcher la guerre a fait honneur à la France – positionnement qu'il faut au
demeurant prolonger aujourd'hui en interdisant l'utilisation, pour cette guerre, de l'espace aérien et des
ports de notre pays –, la politique globale de son gouvernement, en revanche, s'inscrit totalement dans
la stratégie de domination du capital que nous combattons radicalement.
En témoignent son soutien ostentatoire au Medef alors que déferlent les plans de licenciements ;
sa politique de privatisations ; ses menaces sur les retraites et la protection sociale ; sa stigmatisation
des fonctionnaires ; sa guerre aux pauvres et aux minorités. En témoignent encore son offensive
contre les 35 heures et pour la flexibilité, l'annualisation et les bas salaires ; sa décision de supprimer la
loi sur le contrôle des fonds publics ; ses cadeaux fiscaux aux plus riches et l'abaissement de l'impôt
sur la fortune ; la criminalisation des actes militants ; ses attaques contre la démocratie et le
pluralisme ; son mépris à l'égard des membres les plus fragiles de la société, comme les personnes
âgées dépendantes, menacées de perdre l'allocation personnalisée d'autonomie ; sa responsabilité
majeure dans toute l'insécurité sociale qui règne dans le pays. […]
Le communisme
Le troisième chapitre de la base commune est celui où nous soulignons ce qu'est, pour nous, le
communisme. Nous y évoquons une série de points de repère illustrant une autre conception de la
société, en rupture avec le capitalisme. Il s'agit non d'une vision globale de notre projet communiste sur lequel il importe de poursuivre le travail engagé -, mais de quelques grands choix de société dont
notre projet est porteur, comme « éradiquer le chômage »; « une société d'égalité et de solidarité »;
« donner de vrais pouvoirs aux citoyens », etc. Pour chacun de ces choix de société, nous indiquons
des réformes structurelles indispensables à leur réalisation.
Le débat dans le Parti, à ce propos, n'a pas porté sur la réaffirmation de notre choix du
communisme – tous les avis convergent sur ce point, et c'est à souligner – mais sur la conception du
communisme que nous voulons faire vivre.
La très grande majorité des congrès départementaux s'est prononcée en faveur de l'engagement
d'une « grande bataille idéologique et politique sur (notre) conception nouvelle du communisme »
fondée sur l'épanouissement de chaque individu, le développement continu de la démocratie, une
critique radicale de la marchandisation de toutes les activités humaines qui caractérise le capitalisme,
mais aussi des conceptions étatistes et autoritaires qui se sont réclamées du communisme (§ 102-109).
En ce sens s'exprime le souhait de voir préciser que le communisme, tel que nous le concevons,
rompt avec les démarches centralisatrices naguère en vigueur dans l'économie des pays de l'Est, au
profit de l'exigence d'une réelle appropriation sociale des grands moyens de production, d'échanges et
de financement (après § 155).
Dans un autre ordre d'idée – mais toujours dans le souci que nous fassions vivre une vision neuve
et positive du communisme porteur d'une volonté d'émancipation de toutes les formes de
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L’idéologie communiste
domination –, la demande s'exprime que soit souligné qu'à nos yeux le féminisme fait partie intégrante
du projet communiste.
Je dirais même que le féminisme est consubstantiel de notre projet communiste.
À l’inverse, des camarades estiment que nous avons « cédé à une lecture défaitiste de la crise du
mouvement communiste », voire que nous avons « (hurlé) avec les loups » à propos de l'Union
soviétique et des pays de l'Est. Cette opinion est très minoritaire dans les votes des congrès
départementaux.
Quant aux « axes prioritaires de notre action » évoqués dans ce chapitre, ils ont suscité plutôt des
enrichissements que des controverses. Ainsi une demande pressante et tout à fait légitime émane de
nombreux congrès départementaux : celle de revaloriser le point consacré à notre lutte « pour un
monde de paix ». Une autre proposition vise à faire figurer, parmi ces « axes prioritaires », un point
spécifique sur la justice sociale, ce qui se justifie pleinement par la dimension identitaire de cette valeur
pour les communistes (§ 110 et suivants).
Enfin, l'enjeu européen a suscité d'autant plus de débats qu'il va être au coeur de plusieurs
échéances importantes: nouveau traité, élargissement, Forum social européen de Saint-Denis/Paris,
élections européennes. Si la plupart des communistes convergent pour exiger la remise en cause de la
logique de Maastricht, des différences s'expriment sur la nature de la démarche à adopter: plutôt
défensive ou, au contraire, porteuse d'une ambition alternative pour l'Europe, en coopération étroite
avec nos partenaires progressistes de tout le continent. La perspective de l'élargissement accentue ces
différences. Il faut donc - outre les enrichissements à apporter à la base commune - prendre le temps
de s'expliquer et d'élaborer ensemble les propositions et les initiatives répondant aux choix des
communistes.
(Francis WÜRTZ, Les orientations du parti communiste français,
Rapport au 32ème Congrès du PCF, avril 2003)
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