2.10 les espèces nuisibles et envahissantes

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2.10DESCRIPTION
Les espÈcesGÉNÉRALE
nuisiblesDU
etBASSIN
envahissantes
1.1 LOCALISATION ET
VERSANT
2.10 Les espÈces nuisibles et envahissantes
Faits Saillants
•
L es espèces dites nuisibles et envahissantes ont généralement été introduites dans le milieu.
Elles représentent une menace pour la biodiversité locale car elles sont en compétition avec
les espèces indigènes.
•
L e myriophylle à épi est une plante aquatique envahissante présente dans plusieurs lacs du
bassin versant de la Diable. Il n’existe aucun moyen de contrôler cette plante à l’heure actuelle. La circulation d’embarcations d’un lac à l’autre en serait un important vecteur de propagation.
•
L a salicaire pourpre est également une plante envahissante présente sur le territoire du
bassin versant de la rivière du Diable.
•
lusieurs espèces de poissons sont considérées envahissantes. Il s’agit souvent d’espèces
P
introduites par les pêcheurs qui les utilisent comme poissons-appâts, comme c’est le cas des
menés, du meunier noir et des crapets.
•
L a prévention reste le meilleur moyen de lutter contre les espèces envahissantes. En ce sens,
la ville de Mont-Tremblant exige désormais le lavage des embarcations avant la mise à l’eau
aux débarcadères publiques.
Les espèces dites « nuisibles » ou « indésirables » sont généralement des espèces fauniques ou floristiques ayant
été introduites, c’est-à-dire qu’à l’origine elles ne se retrouvaient pas dans nos régions. Comme les conditions
écologiques qui limitent leur développement ne sont pas rencontrées dans leur nouvel habitat, celles-ci entrent
en compétition avec les espèces indigènes et deviennent parfois envahissantes. Leur prolifération perturbe
alors l’équilibre du milieu et engendre souvent une réduction de la biodiversité. Les espèces introduites sont
aujourd’hui nombreuses au Québec, certaines causant plus d’ennuis que d’autres.
Le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) est une espèce indésirable maintenant bien connue des villégiateurs et résidents riverains de la région. Il s’agit d’une plante aquatique provenant de l’Europe de l’Est devenue
envahissante suite à son introduction dans nos lacs. En présence de conditions favorables, dont notamment la
surabondance de nutriments , cette plante prolifère et envahit les plans d’eau. Son contact est désagréable et
ses herbiers denses peuvent limiter la pratique d’activités nautiques. Le myriophylle à épis est d’autant plus problématique du fait qu’il peut être transporté d’un lac à l’autre par les embarcations nautiques, les hydravions,
voir même les oiseaux et que, une fois établi, il n’existe pour le moment aucun moyen efficace de s’en débarrasser. Cette espèce indésirable est déjà présente dans plusieurs lacs du bassin versant de la Diable, dont les lacs
Duhamel, Ouimet, Mercier, Supérieur, Gagnon et Carré. Mentionnons qu’un projet pilote est actuellement en
cours au lac Supérieur où l’on tente un contrôle biologique du myriophylle à épis par l’introduction du charançon, un insecte aquatique qui se nourrit de cette plante.
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Portrait du bassin versant de la rivière du Diable
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Parmi les autres végétaux introduits et envahissants établis dans la région, mentionnons le cas de la Salicaire
pourpre (Lythrum salicaria). Cette espèce, qui remplie les fossés et marais de magnifiques fleurs roses, tend
cependant à envahir les milieux humides et à les assécher, perturbant ainsi l’habitat de nombreuses espèces
indigènes, dont la quenouille, élément nutritif important pour la faune. Sa prolifération est très rapide et efficace grâce à la quantité impressionnante de graines qu’elle produit.
Certaines espèces de poissons sont également considérées indésirables. Il s’agit principalement d’espèces de
cyprinidés, dits « ménés », ainsi que du meunier noir, de la perchaude et des crapets. Introduits le plus souvent
par les pêcheurs qui les utilisent comme poissons-appâts ou pour diversifier l’offre de pêche, leur présence
devient problématique lorsque que ceux-ci font concurrence aux espèces indigènes ou sportives pour l’habitat
et la nourriture (Louise Nadon, comm. pers.). Bien que l’utilisation de poissons-appâts vivants soit maintenant
interdite et que le règlement sur l’aquaculture et la vente de poisson interdise l’introduction de poissons non
indigènes au plan d’eau (sauf la truite arc-en-ciel, la truite brune et la moulac), davantage de sensibilisation
auprès des pêcheurs quant aux problèmes liés à l’introduction d’espèces non indigènes et exotiques dans les
cours d’eau et les lacs demeure nécessaire (Louise Nadon, comm. pers.).
Soulevons par ailleurs que le rejet des poissons d’aquarium dans l’environnement peut également affecter les
communautés ichthyennes. Certaines espèces exotiques peuvent s’adapter et survivre à notre climat rigoureux,
comme c’est le cas du poisson rouge (Carasstus auranus), qu’on retrouve maintenant dans certains lacs des
Laurentides, dont le lac Gauthier (Monique Champagne, comm. pers.).
Enfin, la plus célèbre des espèces indésirables, la moule zébrée (Dreissena polymorpha), ne semble pas s’être
établie dans les lacs des Laurentides. Très peu de plans d’eau de la région auraient des caractéristiques propices
à sa prolifération.
La prévention demeure le meilleur moyen d’éviter l’introduction d’espèces envahissantes. Le lavage des embarcations avant leur mise à l’eau est une façon efficace de limiter les introductions de certaines espèces telles que
le myriophylle à épis dans les plans d’eau non affectés. Pour l’instant, la Ville de Mont-Tremblant est la seule
municipalité du bassin versant de la Diable qui exige une telle pratique aux débarcadères publics sur son territoire. Dans les autres municipalités, on évalue actuellement la possibilité d’adopter une réglementation semblable dans un avenir rapproché.
Références :
Biofilia (2004). Programme d’évaluation et de surveillance des lacs. Rapport de synthèse. Ville de
Mont-Tremblant.26p. Jocelyn Campeau, urbaniste, municipalité de Saint-Faustin-Lac-Carré, communication personnelle, juillet 2006.
Monique Champagne, présidente du CCE Ville de Mont-Tremblant, communication personnelle, janvier 2007.
MDDEP, en ligne : Réseau de suivi volontaire des lacs. http://www.mddep.gouv.qc.ca Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (2007). En ligne : http://www.mrnf.gouv.qc.ca
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Louise Nadon, biologiste, MRNF secteur Faune, Direction de l’Aménagement de la faune des Laurentides,
communication personnelle, février 2007.
Géraldine Wilson, conseillère municipale, municipalité de Lac-Supérieur, communication personnelle,
septembre 2006.
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