Forum Staloral à fortes doses en ultra-rush : la confirmation de son efficacité et de sa bonne tolérance Les avantages de l’immunothérapie à fortes doses en titration (montée des doses ou initiation) ultrarush sont nombreux. Il est possible de démarrer l’immunothérapie, même si la saison pollinique est à son début. Deux études à fortes doses ont permis de confirmer l’efficacité et la tolérance de ce protocole ultra-rush. Une étude contre placebo et une étude réalisée dans les conditions de la pratique quotidienne 10 L’acceptabilité et une bonne tolérance confirmée chez l’enfant Une étude [3] réalisée sur l’année 2004 en Allemagne et en Italie chez 193 enfants âgés de 5 à 18 ans (âge moyen : 10,3 ans) a évalué la tolérance de la désensibilisation par voie sublinguale en ultra-rush avec des extraits d’arbres et d’herbacées. Parmi les enfants étudiés, 94,3 % avaient une rhinite, 68,4 % une conjonctivite et 57 % un asthme. Le traitement était administré au début de la saison pollinique, les patients recevant en 2 heures les doses successives : 30, 90, 150 et 300 IR, la dose d’entretien étant de 300 IR. a première étude [1] en double aveugle contre placebo a montré la faisabilité, sur le plan de la sécurité, d’une désensibilisation sublinguale ultra-rush avec Staloral pollens de graminées sur 3 ans. Il s’agissait de 238 patients souffrant de rhinite, avec éventuellement un asthme léger. Le traitement était administré au début de la saison pollinique, les patients recevant La tolérance a été évaluée par échelle visuelle analogique par le patient et par le médecin en une heure et demie les doses successives : 30, [figure 2]. 90, 150 et enfin 300 IR, la dose d’entretien étant de 300 IR par jour. Le traitement a été bien toléré avec uniFigure 1 : Scores sur l'ensemble de la population quement des effets secondaires légers à modérés ; 98 % des des patients (moyenne, IC95%) 2 patients n’ont pas eu besoin 20 d’adaptation posologique. p < 0,0001 pour toutes les différences de score L 18 La seconde étude [2] portait, quant à elle, sur 245 patients non sélectionnés, avec une rhinite pollinique (bouleau, noisetier et aulne), dans des conditions de pratique clinique quotidienne, la saison pollinique précédente servant de référence. Comme dans l’étude citée plus haut, le traitement était administré au début de la saison pollinique, les patients 16 14 12 Score Le protocole ultra-rush permet d’améliorer les conditions d’utilisation de l’ITS sublinguale recevant en deux heures les doses successives : 30, 60, 120 et 240 IR. La dose d’entretien étant de 240 IR par jour. La titration ultra-rush était bien tolérée (13,9 % d’effets secondaires modérés). Le traitement était efficace avec une amélioration du score global de 58,3 % (score médicamenteux : 51,2 %, symptômes : 58,6 %) [figure 1]. 10 8 6 4 2 0 Score de symptômes Avant traitement Score médicamenteux Traitement ITS Score global Différence Au total, cette étude fait état d’une bonne tolérance, avec quelques effets secondaires légers à modérés. Cependant, les patients asthmatiques doivent être étroitement surveillés, avec parfois nécessité d’un ajustement des doses. Vers une amélioration de la pratique clinique en allergologie La prévalence de la rhinite allergique en Europe va en augmentant [5]. Evaluée à 3,8 % en 1968 (étude ISAAC -1968, chez l’enfant), elle atteint aujourd’hui, dans certains pays européens, 37 % (ECRHS) [figure 3]. Depuis 1998, année de publication par l’OMS de ses recommandations sur l’ITS sublinguale, celle-ci est de plus en plus utilisée [figure 4]. Les résultats des études présentées ici vont dans le sens d’une amélioration des conditions d’utilisation de l’ITS sublinguale grâce au protocole ultra-rush, tant d’un point de vue de la tolérance, que des perspectives de meilleure observance. Une amélioration qui devrait se poursuivre avec l’arrivée des comprimés En conclusion, on peut dire que l’immunothérapie spécifique est renforcée par ces études et la voie sublinguale est aujourd’hui recommandée par l’OMS et la société française d’ORL dans la prise en charge des rhinites allergiques. D’après les propos recueillis auprès du Dr A. Malet (Espagne) 1 - Merk HF, Sieber J. Oral Presentation, XXIII Congress of the EAACI 2004, abstract 63. 2 - Sieber J, Merk HF. Poster, XXIII Congress of the EAACI 2004, abstract 462. 3 - Seidengerg J et al. Evaluation of the safety of a seasonal ultra rush high dose sublingual immunotherapy in children with allergic rhinitis to tree pollen and grass pollen. EAACI 2006, in press. 4 - Bauchau V, Durham SR. Prevalence and rate of diagnosis of allergic rhinitis in Europe. Eur Respir J 2004 ; 24 : 758-64. 5 - Annesi-Maesano I. Epidémiologie de la rhinite, Rev Fr Allergol Immunol Clin 1998, 38 : 591-600. 6 - Wilson DR et al. Sublingual immunotherapy for allergic rhinitis : systematic review and meta-analysis. Allergy 2005 ; 60 : 4-12. Figure 2 : Tolérance de la désensibilisation par voie sublinguale ou ultra-rush évaluée par échelle visuelle analogique Mauvaise 85,9 Patient Très bonne 0 Mauvaise 100 83,7 Médecin Très bonne 0 100 Figure 3 : Prévalence de la rhinite allergique en Europe en population générale ECRHS 17 % 37 % 20 % 35 % 18 % 32 % Belgique France Allemagne Italie Espagne Royaume-Uni ISAAC 13 % 18 % 18 % 35 % 10 % 32 % BAUCHAU 4 29 % 25 % 21 % 17 % 22 % 26 % Figure 4 : L'immunothérapie sublinguale (en gouttes) prend de l'importance en Europe 80 France 70 Allemagne % de traitements En effet, la désensibilisation par voie sublinguale représente une avancée dans le traitement des allergies, permettant une désensibilisation efficace avec un maximum de sécurité [6]. 60 Italie 50 Espagne 40 30 20 10 0 2000 2001 2002 2003 2004 11