Physique des Particules 2016-2017 Chapitre I Cinématique relativiste des interactions/désintégrations des particules L’étude de la cinématique des interactions et des désintégrations des particules repose sur les propriétés combinées d’invariance par transformation de Lorentz et de conservation du quadrivecteur énergie-impulsion. I) Cinématique relativiste (rappels) I.1. Relativité retreinte La théorie de la relativité restreinte introduite par A. Einstein en 1905 fut, entre autre, motivée par l’expérience de A. Michelson et E. Morley qui montrèrent que la vitesse c de la lumière est une constante indépendante du référentiel d’observation et qu’il n’existe aucune vitesse supérieure à c dans aucun référentiel. Elle a permis de ce fait de résoudre le problème de la non invariance des équations de Maxwell sous la transformation de Galilée, en renonçant au principe de simultaneité absolue i.e. de l’existence d’un temps absolu qui se traduisait par une vitesse infinie de propagation des interactions. La théorie de la relativité restreinte d’Einstein est construite à partir de deux postulats: 1. Postulat de relativité (Galilée): Toutes les lois de la nature sont invariantes lorsqu’on passe d’un référentiel inertiel1 à un autre référentiel inertiel (i.e. en mouvement uniforme par rapport au premier), 2. Universalité de la vitesse de la lumière (Einstein): La vitesse de la lumière est la même dans tous les référentiels inertiels. À ces postulats, Einstein ajouta deux hypothèses valables dans tous les référentiels inertiels: • Isotropie de l’espace i.e. invariance par rotation dans l’espace, • Homogénéité de l’espace et du temps i.e. invariance par translation dans l’espace et dans le temps. I.2. Formalisme quadri-dimentionnel Le formalisme quadri-dimentionnel utilisé en relativité restreinte repose sur la similitude entre les notions de temps et d’espace. L’espace utilisé est celui de Minkowski. 1 Un référentiel inertiel, on dit aussi référentiel Galiléen, est un référentiel dans lequel tout objet ne subissant aucune force se déplace en ligne droite avec une vitesse constante. Tout référentiel en translation rectiligne uniforme par rapport à un référentiel inertiel est un référentiel inertiel. Master 1 Physique 1 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 C’est un espace quadri-dimentionnel dans lequel le vecteur position (quadrivecteur espace-temps), par exemple, est représenté par: xµ = (x0 , x1 , x2 , x3 ) ≡ (x0 , ~x) avec x0 = ct et ~x = (x1 ≡ x, x2 ≡ y, x3 ≡ z) Dans l’espace de Minkowski la longueur d’un quadrivecteur espace-temps est définie par2 : x2 = gµν xν xµ = xµ xµ = (x0 )2 − ~x2 où gµν est le tenseur métrique de l’espace de Minkowski défini par: 1 0 0 0 0 −1 0 0 gµν 1I = 0 0 −1 0 0 0 0 −1 Les quadrivecteurs xµ et xµ sont appelés respectivement quadrivecteur contravariant (indice µ en haut) et quadrivecteur covariant (indice µ en bas). Ils sont reliés l’un à l’autre par la relation: xµ = gµν xν = (x0 , −~x) À noter aussi qu’on peut définir une métrique inverse g µν telleque: g µν gνλ = δλµ (symbole de Kronecker) Il s’en suit que g µν est donnée par: 1 0 0 0 0 −1 0 0 g µν 1I = 0 0 −1 0 0 0 0 −1 On a alors pour tout quadrivecteur aµ , les relations suivantes: aµ = gµν aν et aµ = g µν aν Le produit scalaire de deux quadrivecteurs a et b dans l’espace de Minkowski est défini par: a · b = aµ bµ = gµν aν bµ = a0 b0 − ~a · ~b de même a · b = aµ bµ = aµ gµν bν = a0 b0 − ~a · ~b 2 Nous adoptons ici et pour la suite de ce cours la convention de sommation dite d’Einstein, dans laquelle tout indice répété correspond à la sommation sur toutes les valeurs de cet indice. Master 1 Physique 2 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 I.3. Transformation de Lorentz Un des résultats importants de la relativité restreinte est l’invariance des lois de la physique lorsqu’on passe d’un référentiel inertiel à un autre référentiel inertiel. La tranformation de Lorentz permet de relier les coordonnées d’espace-temps x′µ d’un référentiel inertiel R′ à ceux xν d’un autre référentiel inertiel R. En effet on a: x′µ = Λµν xν où Λµν est une matrice 4 × 4 paramétrisant la transformation de Lorentz. C’est une matrice qui n’est pas arbitraire. En effet dans le cas où la direction de mouvement de R′ par rapport à R est, par exemple, suivant l’axe x1 (première coordonnée d’espace) Λµν est donnée par: γ −γβ 0 0 −γβ γ 0 0 Λµν = 0 0 1 0 0 0 0 1 où β = v c et γ = √ 1 1−β 2 lumière. , avec v la vitesse de R′ par rapport à R et c la vitesse de la remarque: On utilise aussi pour paramétrer la matrice de Lorentz la notion de rapidité qui correspond à l’angle hyperbolique y définit par: 1 E + pL y = ln 2 E − pL où pL est la composante longitudinale du vecteur impulsion i.e. la composante suivant la direction de mouvement3 du référentiel inertiel R′ par rapport au référentiel inertiel R. À partir de cette définition, il est facile de montrer que (le faire à titre d’exercice): β = tanh y et γ = cosh y ⇒ γβ = sinh y Les conséquences de la tranformation de Lorentz sont les suivantes: 1. Deux événements se produisant au même instant à différentes positions dans un référentiel inertiel R ne se produisent pas au même instant dans un autre référentiel inertiel R′ . En effet on a: t′A = t′B + γβ (~xB − ~xA ) c En d’autres termes les événements qui sont simultanés dans un référentiel inertiel ne le sont pas dans un autre référentiel. 3 Dans l’expression de la matrice Λµν , on a choisi la direction de mouvement suivant la composante x1 . Master 1 Physique 3 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 2. Si un objet mesure une longueur L dans un référentiel inertiel R où il est au repos, sa longueur L′ dans un autre référentiel inertiel R′ est reliée à L par: L′ = L γ Comme le facteur γ est toujours supérieur à 1, la longueur L′ est donc plus petite que L. Par conséquent la longueur d’un object en mouvement est réduite par un facteur γ par rapport à sa longueur dans un référentiel où il est au repos. C’est ce qu’on appelle l’effet de la contraction des distances. remarque: La contraction n’a lieu que dans la direction du mouvement. 3. Le temps T ′ mesuré par une horloge en mouvement est relié au temps T qu’elle aurait mesuré si elle était au repos par: T ′ = γT Le temps coule donc plus lentement dans une horloge en mouvement que dans une horloge au repos. C’est ce qu’on appelle le phénomène de dilatation du temps. Ce phénomène, est, comme on le verra, très utile lorsqu’on veut mesurer la durée de vie moyenne d’une particule. Un autre résultat important de la relativité restreinte est l’invariance du produit scalaire entre quadrivecteurs: a · b = aµ bµ = gµν aν bµ = a0 b0 − ~a · ~b ce produit, qui est une quantité scalaire, possède la même valeur quelque soit le reférentiel inertiel où elle est mesurée ou calculée. Cette quantité s’appelle un invariant de Lorentz. Dans le cas particulier où aµ = bµ = xµ , la quantité invariante x2 n’est pas nécessairement positive et tout quadrivecteur xµ est dit: • de type temps si x2 > 0, • de type espace si x2 < 0, • de type lumière si x2 = 0 I.3.1 Contrainte sur la matrice de transformation de Lorentz L’invariance de Lorentz du produit scalaire entre deux quadrivecteurs, traduit la conservation de cette quantité lorsqu’on passe d’un référentiel inertiel R à un autre référentiel inertiel R′ . En effet si a′ et b′ sont deux quadrivecteurs mesurés dans un référentiel inertiel R′ et a et b sont les mêmes quadrivecteurs mesurés dans un autre référentiel inertiel R, alors on a: a′ · b′ = a · b Cette relation impose une contrainte sur la matrice de transformation de Lorentz Λµν . En effet on a: a′ · b′ = gµν a′µ b′ν = gµν Λµρ aρ Λν σ bσ = gµν Λµρ Λν σ aρ bσ Master 1 Physique 4 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 or comme a′ · b′ = a · b, on alors: gµν Λµρ Λν σ aρ bσ = gρσ aρ bσ Soit4 : gµν Λµρ Λν σ = gρσ En multipliant cette dernière relation par g ρκ , il est facile de montrer que: Λν κ Λν σ = g ρκ gρσ = δσκ Cette dernière relation constitue une contrainte fondamentale sur la matrice de transformation de Lorentz. remarque: Une conséquence directe de ce résultat est5 : det(Λ) = ±1. I.3.2 Transformations de Lorentz particulières Parmi les transformations de Lorentz avec det(Λ) = −1, il existe deux transformations simples qu’on rencontre très souvent en physique des particules. Il s’agit du renversement du temps (inversion du signe de la coordonnée temps), dont la matrice de transformation de Lorentz est donnée par: −1 0 0 0 0 1 0 0 µν T µν = 0 0 1 0 = −g 0 0 0 1 et la transformation dite de parité qui consite à inverser les coordonnées d’espace et dont la matrice de transformation de Lorentz est donnée par: 1 0 0 0 0 −1 0 0 µν P µν = 0 0 −1 0 = g 0 0 0 −1 Ces transformations correspondent à des transformations de Lorentz dites discrètes par opposition aux transformations de Lorentz continues qui représentent l’ensemble des transformations de rotation et de boost. remarque 1: Lorsqu’on parle de transformation de Lorentz, on fait, par défaut, toujours référence aux transformations de Lorentz continues. Ces dernières sont des transformations avec det(Λ) = +1. remarque 2: Toutes les lois de la physique sont invariantes sous les transformations de Lorentz continues. Ceci n’est pas toujours le cas sous les transformations de 4 Sous forme matricielle cette relation s’écrit: ΛT gΛ = g. En effet on a: gµν Λµρ Λν σ = = (ΛT )ρ µ gµν Λν σ ≡ (ΛT gΛ)ρσ . Résultat que l’on peut obtenir à partir de la propriété det(XY )=det(X)·det(Y ), ∀ les matrices X et Y . Λµρ gµν Λν σ 5 Master 1 Physique 5 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 Lorentz discrètes (e.g. violation de la parité dans les processus de désintégration ou d’interaction faibles). I.4. Quadrivecteur énergie-impulsion En relativité restreinte le quadrivecteur énergie-impulsion d’une particule est défini par: E µ p = , ~p c où E et p~ sont respectivement l’énergie et le vecteur impulsion relativistes de la particule, donnés par: E = γmc2 et p~ = γm~v où m et ~v sont respectivement la masse et la vitesse de la particule. Le produit scalaire de pµ par lui même constitue une quantité invariante de Lorentz donnée par: 2 E 2 µ p = p pµ = − ~p 2 = m2 c2 c Cette relation reflète le fait que la masse est une quantité invariante. En physique des particules on utilise souvent le système d’unités naturel (SI) dans lequel on a ~ = c = 1 (cf. Appendice A). Dans ce système d’unités la composante temporelle du quadrivecteur position, vitesse, énergie et p2 s’écrivent: ~ E = γm et p2 = E 2 − p~ 2 = m2 x0 = t, ~v = β, Il est utile de noter les relations entre le facteur γ, l’énergie et la masse d’une part ~ l’impulsion et l’énergie d’autre part: et la vitesse β, γ= E p~ et β~ = m E Il est utile aussi de noter que les quadrivecteurs énergie-impulsion pµ = (E, ~p) et p′µ = (E ′ , p~′ ) d’une particule mesurés respectivement dans deux référentiels inertiels R et R′ en mouvement l’un par rapport à l’autre avec une vitesse β sont reliés par la transformation de Lorentz donnée par: ′ E γ −γβ E = , p~ ′⊥ = p~⊥ p′k −γβ γ pk où pk et p⊥ (resp. p′k et p′⊥ ) sont les composantes du vecteur impulsion parallèle et perpendiculaire à la direction de mouvement dans le référentiel R (resp. R′ ). I.5. Quadrivecteurs courrament rencontrés en Physique des Particules Parmi les quadrivecteurs rencontrés courrament en physique des particules on peut noter les quadrivecteurs (système SN): Master 1 Physique 6 Mossadek Talby Physique des Particules Espace-temps: Energie-impulsion: Potentiel: Courant: 2016-2017 xµ pµ Aµ jµ = = = = (x0 , x1 , x2 , x3 ) (p0 , p1 , p2 , p3 ) (A0 , A1 , A2 , A3 ) (j 0 , j 1 , j 2 , j 3 ) = = = = (t, x, y, z) (E, px , py , pz ) (φ, Ax , Ay , Az ) (ρ, jx , jy , jz ) = = = = (t, ~r) (E, ~p) ~ (φ, A) (ρ, ~j) Il est aussi utile de noter la dérivée partielle covariante: ∂ ∂ ~ ∂ ∂ ∂ ∂ ∂µ = µ = = , , , ,∇ ∂x ∂t ∂x ∂y ∂z ∂t et contravariante: ∂ ∂ = = ∂xµ µ ∂ ∂ ∂ ∂ ,− ,− ,− ∂t ∂x ∂y ∂z = ∂ ~ , −∇ ∂t En utilisant ∂µ , l’équation de continuité densité-courant: ∂ρ ~ ~ +∇·j =0 ∂t peut s’écrire sous la forme covariante: ∂µ j µ = 0 Master 1 Physique 7 Mossadek Talby Physique des Particules Master 1 Physique 2016-2017 8 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 II) Cinématique des interactions/désintégrations des particules II.1. Collision entre particules Considérons la réaction générique à 2 corps: 1+2→3+4 On peut définir pour cette réaction 3 quantités invariantes de Lorentz à partir des quadrivecteurs énergie-impulsion pi (i = 1, 2, 3, 4) des particules: s = (p1 + p2 )2 = (p3 + p4 )2 t = (p3 − p1 )2 = (p4 − p2 )2 u = (p3 − p2 )2 = (p4 − p1 )2 Ces 3 invariants de Lorentz s’appellent variables de Mandelstam. Seules 2 de ces variables sont indépendantes car elles sont reliées par la relation: s+t+u = 4 X m2i i=1 La variable s correspond au carré de l’énergie du centre de masse. La signification des variables t et u dépend du système de référence utilisé. L’avantage de définir des variables telles que s, t et u est que leurs valeurs pour une réaction donnée sont indépendantes du reférentiel choisi pour les calculer. remarque: Si les particules dans l’état final sont identiques à celles de l’état intial i.e. 1 + 2 → 1 + 2, dans ce cas la réaction est appelée collision élastique (e.g e+ e− → e+ e− ). Dans le cas où les particules dans l’état final sont différentes en nombre et/ou en identité à celles de l’état intial, la collision est dite inélastique (e.g e+ e− → µ+ µ− ou p p → t t X). Etudions maintenant les proriétés cinématiques de la réaction 1 + 2 → 3 + 4 dans le référentiel du centre de masse et le référentiel du laboratoire. II.1.1 Référentiel du Centre de Masse (CM) p⋆3 θ⋆ p⋆1 p⋆2 p⋆4 Master 1 Physique 9 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 Dans le référentiel du CM le système 1 + 2 est au repos. Il s’ensuit6 : ~p1⋆ + ~p2⋆ = 0 Les variables de Mandelstam s’écrivent dans ce cas: s = = t = = u = = (p1 + p2 )2 (p3 + p4 )2 (p3 − p1 )2 (p4 − p2 )2 (p3 − p2 )2 (p4 − p1 )2 = (E1⋆ + E2⋆ )2 = (E3⋆ + E4⋆ )2 = m23 + m21 − 2(E3⋆ E1⋆ − |~p3⋆ ||~p1⋆ |cosθ⋆ ) = m24 + m22 − 2(E4⋆ E2⋆ − |~p4⋆ ||~p2⋆ |cosθ⋆ ) = m23 + m22 − 2(E3⋆ E2⋆ + |~p3⋆ ||~p2⋆ |cosθ⋆ ) = m24 + m21 − 2(E4⋆ E1⋆ + |~p4⋆ ||~p1⋆ |cosθ⋆ ) On montre (le faire comme exercice) que les variables cinématiques de la réaction dans le référentiel du CM s’écrivent: p λ(s, m21 , m22 ) ⋆ ⋆ ⋆ √ pi = |~p1 | = |~p2 | = 2 s s + m21 − m22 √ E1⋆ = 2 s s + m22 − m21 √ E2⋆ = 2 s et p⋆f = |~p3⋆ | = |~p4⋆ | = p λ(s, m23 , m24 ) √ 2 s s + m23 − m24 √ 2 s s + m24 − m23 √ = 2 s E3⋆ = E4⋆ où λ(x, y, z) = x2 + y 2 + z 2 − 2xy − 2xz − 2yz. L’angle θ⋆ entre p~3⋆ et ~p1⋆ est donné par: cosθ⋆ = 1 − t0 − t u − u0 =1− ⋆ ⋆ 2|~p1 ||~p3 | 2|~p1⋆ ||~p4⋆ | où t0 = = u0 = = m23 + m21 − 2(E3⋆ E1⋆ − |~p3⋆ ||~p1⋆ |) m24 + m22 − 2(E4⋆ E2⋆ − |~p4⋆ ||~p2⋆ |) m24 + m21 − 2(E4⋆ E1⋆ + |~p4⋆ ||~p1⋆ |) m23 + m22 − 2(E3⋆ E2⋆ + |~p3⋆ ||~p2⋆ |) 6 On utilise ici la notation avec ⋆ en exposant pour indiquer que les variables sont mesurées dans le référentiel du centre de masse. Master 1 Physique 10 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 remarque: Dans le cas où les masses des 4 particules sont identiques (collisions élastiques), les variables de Mandelstam s’écrivent: s = 4E ⋆2 t = −2p⋆2 (1 − cosθ⋆ ) u = −2p⋆2 (1 + cosθ⋆ ) Les variables cinématiques s’écrivent dans ce cas: p √ λ(s, m2 , m2 ) s − 4m2 ⋆ ⋆ ⋆ √ p = pi = pf = = 2 s 2 √ s E⋆ = 2 t u cosθ⋆ = 1 + ⋆2 = −1 − ⋆2 2p 2p avec m = mi , E ⋆ = Ei⋆ et p⋆ = |~pi⋆ |, (i = 1, 2, 3, 4). II.1.2 Référentiel du laboratoire p3lab p1lab m2 θ3 z θ4 p4lab Dans le référentiel du laboratoire une des 2 particules de l’état initial est au repos. Supposons que c’est la particule 2. Dans ce cas les quadrivecteurs énergie-impulsion des 4 particules s’écrivent: p1 p2 p3 p4 = = = = (E1lab , 0, 0, p1lab ) (m2 , 0, 0, 0) (E3lab , ~p3lab ) (E4lab , ~p4lab ) Nous avons considéré ici que la particule 1 se déplace le long de l’axe z. Les variables de Mandelstam s’écrivent dans ce référentiel: s = = t = = u = = (p1 + p2 )2 (p3 + p4 )2 (p4 − p2 )2 (p3 − p1 )2 (p3 − p2 )2 (p4 − p1 )2 Master 1 Physique = m21 + m22 + 2m2 E1lab = m23 + m24 + 2(E3lab E4lab − |~p3lab ||~p4lab |cos(θ3 + θ4 )) = m24 + m22 − 2m2 E4lab = m23 + m21 − 2(E3lab E1lab − |~p3lab ||~p1lab |cosθ3 ) = m23 + m22 − 2m2 E3lab = m24 + m21 − 2(E4lab E1lab − |~p4lab ||~p1lab |cosθ4 ) 11 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 où θ3 (noté aussi des fois θlab ) et θ4 sont les angles que font respectivement les particules 3 et 4 avec la particule 1. On montre (le faire comme exercice) que les variables cinématiques de la réaction dans le référentiel du laboratoire s’écrivent: p λ(s, m21 , m22 ) s − m21 − m22 E1lab = ; |~p1lab | = 2m2 2m2 E2lab = m2 ; |~p2lab | = 0 p m22 + m23 − u λ(u, m22 , m23 ) E3lab = ; |~p3lab | = 2m2 2m2 p 2 2 λ(t, m22 , m24 ) m2 + m4 − t ; |~p4lab | = E4lab = 2m2 2m2 et t − m21 − m23 + 2E1lab E3lab 2|~p1lab ||~p3lab | 2 u − m1 − m24 + 2E1lab E4lab = 2|~p1lab ||~p4lab | cosθ3 = cosθ4 remarque 1: Dans le cas où les masses des 4 particules sont identiques on a: s = = t = = u = = 2m(m + E1lab ) 2(m2 + E3lab E4lab − |~p3lab ||~p4lab |cos(θ3 + θ4 )) 2m(m − E4lab ) 2(m2 − E3lab E1lab + |~p3lab ||~p1lab |cosθ3 ) 2m(m − E3lab ) 2(m2 − E4lab E1lab + |~p4lab ||~p1lab |cosθ4 ) remarque 2: les expressions de |~p1lab | et p⋆1 sont reliées par: m2 p⋆1 = |~p1lab | √ s de même on a: ⋆ E1,2 m21,2 + m2 E1lab √ = s remarque 3: Dans la limite ultra-relativiste i.e. lorsque l’on peut négliger les masses des particules par rapport à leurs énergies, on obtient: r √ p √ s m2 E1lab ⋆ ⋆ ⋆ = ⇒ E = E1 = E2 = s = 2m2 E1lab 2 2 Cette relation montre que l’énergie au CM augmente comme la racine carrée de l’énergie mesurée dans le référentiel du laboratoire. Master 1 Physique 12 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 II.2. Désintégration d’une particule instable en 2 corps La désintégration d’une particule instable en 2 corps est un cas particulier de la collision à deux corps. En effet soit P le quadrivecteur énergie-impulsion de la particule instable et p1 et p2 les quadrivecteurs énergie-impulsion des deux particules issues de la désintégration. Dans le référentiel CM on a P = (M, 0, 0, 0). Grâce à la conservation du quadrivecteur énergie-impulsion on a: P = p1 + p2 ⇒ p~1 = −~p2 et s = P = (p1 + p2 )2 = (E1 + E2 )2 = M 2 2 Une des conséquences immédiates de la relation E1 + E2 = M est M ≥ m1 + m2 i.e. qu’une particule instable ne peut se désintégrer que vers des particules dont la somme des masses est inférieure ou égale à sa masse. On peut en partant des expressions déjà établies dans le cas des collisions à 2 corps écrire: p λ(M 2 , m21 , m22 ) ⋆ ⋆ ⋆ pf = |~p1 | = |~p2 | = 2M 2 2 2 M + m1 − m2 E1⋆ = 2M 2 M + m22 − m21 E2⋆ = 2M remarque 1: l’impulsion des particules dans l’état final est fixée par les masses M, m1 et m2 des 3 particules. remarque 2: les particules filles sont émises dos à dos. Si aucune direction n’est privilégiée, on dit que la désintégration est isotrope. remarque 3: dans le cas où les particules filles sont identiques i.e. m1 = m2 = m (e.g. KS0 → π + π − ), les expressions de p⋆f , E1⋆ et E2⋆ se simplifient considérablement: 1√ 2 M − 4m2 2 1 = E2⋆ = M 2 p⋆f = E1⋆ Pour établir les expressions des quadrivecteurs énergie-impulsion des particules filles dans le référentiel du laboratoire, on va supposer que la particule mère se déplace suivant l’axe z et on va utiliser la transformation de Lorentz pour obtenir à partir des expressions obtenues dans le CM celles que l’on cherche. Dans le référentiel du laboratoire on a: P = (E, 0, 0, pz ) p1 = (E1 , p~1⊥ , p1z ) p2 = (E2 , p~2⊥ , p2z ) La conservation du quadrivecteur énergie-impulsion nous permet d’écrire: p~1⊥ = −~p2⊥ Master 1 Physique 13 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 La transformation de Lorentz nous permet d’écrire: ⋆ Ei γ γβ Ei , = p⋆iz γβ γ piz ⋆ ~pi⊥ = p~i⊥ soit donc: Ei = γ(Ei⋆ + βp⋆iz ) piz = γ(p⋆iz + βEi⋆ ) ⋆ p~i⊥ = p~i⊥ avec i = 1, 2 et: β= pz E et γ = E M II.3. Taux de désintégration et section efficace Considérons le processus de désintégration d’une particule a de quardivecteur énergieimpulsion pa = (Ea , ~pa ) en n particules de quardivecteurs énergie-impulsion p1 , p2 , · · · , pn : a → 1+2+···+n Le taux7 (on dit aussi largeur) différentiel de désintégration de ce processus est donné par8 : dΓ = (2π)4 |Mf i |2 d3n Φ(pa ; p1 , p2 , · · · , pn ) 2Ea où Mf i = hf |H|ii est l’élément de matrice qui décrit la dynamique de la réaction i.e. la transition entre l’état initial et l’état final. Le hamiltonien H est le potentiel d’interaction traité ici comme une perturbation. Le facteur d3n Φ(pa ; p1 , p2 , · · · , pn ) est le facteur de l’espace de phase différentiel. Il est donné par: d3n Φ(pa ; p1 , p2 , · · · , pn ) = δ 4 (pa − n X pj ) j=1 d 3 p1 d 3 pn d 3 p2 · · · (2π)3 2E1 (2π)3 2E2 (2π)3 2En La fonction δ exprime la conservation de l’énergie-impulsion entre les états intial et final. 7 Un taux de désintégration se mesure en s−1 , alors qu’une largeur de désintégration se mesure en unité d’énergie (GeV, MeV, ...). Les deux quantités sont reliées par la constante de Plank ~: Taux = Largeur/~. 8 Dans le système d’unité international où c 6= ~ 6= 1, le taux différentiel de désintégration s’écrit: dΓ = n X c d3 p1 c d3 p2 c d3 pn (2π)4 c2 pj ) |Mf i |2 δ 4 (pa − ··· 3 3 2~Ea (2π) 2E1 (2π) 2E2 (2π)3 2En j=1 où la dimension de l’élément de matrice Mf i est [Mf i ] = (p)4−m , avec m correspondant au nombre total de particules dans la réaction i.e. ici m = n + 1. Sur le plan dimentionnel, le taux ou la largeur de désintégration d’une particule en n particules se mesure en unité d’énergie (GeV) dans le système d’unité naturel (~ = c = 1), et en unité inverse d’un temps (s−1 ) dans le système d’unité international. Master 1 Physique 14 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 II.3.1 Taux de désintégration d’une particule en 2 corps Le taux différentiel de désintégration s’écrit dans ce cas (n = 2): dΓ = (2π)−2 d 3 p1 d 3 p2 |Mf i |2 δ 4 (pa − p1 − p2 ) 2Ea 2E1 2E2 or comme δ 4 (pa − p1 − p2 ) = δ(Ea − E1 − E2 )δ 3 (~pa − p~1 − ~p2 ), en intégrant sur δ 3 (~pa − ~p1 − ~p2 ) par rapport à p~2 , on obtient: dΓ = d 3 p1 (2π)−2 |Mf i |2 δ(Ea − E1 − E2 ) 2Ea 4E1 E2 L’intégrale sur δ 3 (~pa − p~1 − p~2 ) impose que p~a − p~1 = p~2 . Dans le référentiel du CM on a: Ea⋆ = ma , p~a⋆ = 0 et donc p~1⋆ = −~p2⋆ . On a alors: 3 ⋆ 1 2 ⋆ ⋆ d p1 |M | δ(m − E − E ) fi a 1 2 32π 2 ma E1⋆ E2⋆ p p ⋆ 2 2 avec E1⋆ = p⋆2 p⋆2 p1⋆ |=|~p2⋆ |. 1 + m1 et E2 = 1 + m2 , car |~ En introduisant la fonction: q q ⋆ ⋆ ⋆ ⋆2 2 2 f (p1 ) = ma − E1 − E2 = ma − p1 + m1 − p⋆2 1 + m2 dΓ = ⋆ En posant d3 p⋆1 = p⋆2 1 dp1 dcosθ dφ, et en utilisant la propriété suivante de la distribution de Dirac δ: 1 ⋆ δ(p⋆1 − p0 ) δ(f (p1 )) = df /dp⋆1 p⋆ =p0 1 avec p0 racine9 de f (p⋆1 ) i.e. f (p0 ) = 0. Le taux différentiel de désintégration en 2 corps d’une particule au repos s’écrit alors: dΓ = 1 1 ⋆ |Mf i |2 δ(p⋆ − p0 )p⋆2 1 dp1 dcosθdφ ⋆ 2 32π ma p0 (E1 + E2⋆ ) 1 En intégrant sur p⋆1 , on obtient: dΓ = p0 |Mf i|2 dcosθdφ 32π 2 m2a Qu’on peut aussi écrire sous la forme: p0 dΓ |Mf i |2 = dΩ 32π 2 m2a où dΩ = dcosθdφ. 9 Dans le CM on a: p0 = p⋆f = Master 1 Physique √ λ(m2a ,m21 ,m22 ) 2ma 15 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 Si la particule se désintégrant est une particule de spin 0 i.e. une particule scalaire, la désintégration est isotrope (pas de direction prévilégiée pour les particules dans l’état final) et donc la quantité |Mf i |2 doit être indépendante des angles θ et φ. Dans ce cas le taux de désintégration s’écrit: Z p0 p0 2 Γ= |M | dΩ = |Mf i|2 f i 2 2 2 32π ma 8πma remarque 1: Le taux ou largeur de désintégration d’une particule est une quantité qui est homogène à une énergie, elle se mesure en GeV (MeV, KeV ou eV). remarque 2: Le taux total de désintégration d’une particule est égal à la somme des taux de désintégration partiels Γi vers les différents modes de désintégration qui lui sont ouverts: X Γtot = Γi i La durée de vie moyenne τ d’une particule est, dans le système d’unité naturel, reliée à Γtot par la relation simple: τ= 1 Γtot Le rapport d’embranchement Bi d’une particule vers un mode de désintégration i est donné par: Bi = Γi Γtot Loi de décroissance d’une particule instable: Pour toute particule instable, la probabilité qu’elle puisse se désintégrer dans un intervalle de temps ∆t est proportionnelle à ∆t et le facteur de proportionnalité n’est autre que son taux total de désintégration. En effet si au temps t on a N(t) particules instables de durée de vie moyenne τ , le nombre de particules restant après un intervalle de temps ∆t est donné par: N(t + ∆t) = (1 − Γ∆t)N(t) Il s’ensuit donc, pour ∆t → 0, que: dN = −ΓN(t) dt La loi de décroissance de la particule instable s’écrit donc: t N(t) = N(0) e−Γt = N(0) e− τ où N(0) est le nombre de particules à l’instant t = 0. Master 1 Physique 16 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 II.3.2 Section efficace de diffusion Considérons le processus de diffusion: a +b → 1+2+···+n Le taux différentiel de transition dΓ de l’état initial a+b vers l’état final 1+2+· · ·+n est donné par: n X (2π)4−3n d 3 p1 d 3 p2 d 3 pn dΓ = |Mf i |2 δ 4 (pa + pb − pj ) ··· 2Ea 2Eb 2E1 2E2 2En j=1 Tous les termes dans l’expression de dΓ sont des invariants de Lorentz à l’exception du premier terme où le facteur Ea1Eb n’est pas un invariant de Lorentz. On peut rendre dΓ invariant de Lorentz en le divisant par la somme va + vb des vitesses des deux particules dans l’état intial. On obtient dans ce cas: n X (2π)4−3n d 3 p1 d 3 p2 d 3 pn dΓ = |Mf i |2 δ 4 (pa + pb − pj ) ··· va + vb F 2E1 2E2 2En j=1 où F = (va + vb ) · 2Ea 2Eb = 4(|~pa |Eb + |~pb |Ea ) q = 4 (pa · pb )2 − m2a m2b Comme on peut le constater, F est un invariant de Lorentz, il correspond au flux incident, i.e. le nombre de particules par unité de surface, invariant de Lorentz, des particules dans l’état initial. L’expression dΓ/(va + vb ) invariante de Lorentz est homogène à une surface10 , et n’est autre que la section efficace différentielle dσ de collision a + b → 1 + 2 + · · ·+ n: n X d 3 pn d 3 p1 d 3 p2 (2π)4−3n ··· |Mf i |2 δ 4 (pa + pb − pj ) dσ = F 2E1 2E2 2En j=1 Essayons maintenant, à titre d’exercice, de calculer la section efficace différentielle dσ/dΩ dans le cas de la diffusion à 2 corps a + b → 1 + 2 dans le référentiel du CM et le référentiel du laboratoire. 10 Dans le système d’unité naturel, F se mesure en GeV2 , Mf i en GeV4−m , avec ici m = n + 2 et la section efficace en GeV−2 . Dans le système d’unité international, F se mesure en GeV2 /c2 , Mf i en GeV4−m cm−4 et la section efficace en unité de surface (m2 ). La section efficace différentielle s’écrit dans ce système: n X c d3 p1 c d3 p2 c d3 pn (2π)4−3n ~2 2 4 pj ) ··· |Mf i | δ (pa + pb − dσ = F 2E1 2E2 2En j=1 Master 1 Physique 17 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 II.3.2.1 dσ(a + b → 1 + 2)/dΩ dans le CM La section efficace différentielle du processus a + b → 1 + 2 est donnée par: (2π)−2 d 3 p1 d 3 p2 2 4 dσ = |Mf i| δ (pa + pb − p1 − p2 ) F 2E1 2E2 d 3 p1 d 3 p2 (2π)−2 |Mf i|2 δ(Ea + Eb − E1 − E2 )δ 3 (~pa + p~b − ~p1 − ~p2 ) = F 2E1 2E2 Dans le référentiel du CM on a: p~a⋆ + p~b⋆ = 0 et Ea⋆ + Eb⋆ = E1⋆ + E2⋆ = √ s soit donc: dσ = √ d3 p⋆ d3 p⋆2 (2π)−2 |Mf i |2 δ( s − E1⋆ − E2⋆ )δ 3 (~p1⋆ + ~p2⋆ ) ⋆1 F 2E1 2E2⋆ En intégrant δ 3 (~p1⋆ + ~p2⋆ ) par rapport à p~2⋆ , on obtient: 3 ⋆ √ 1 2 ⋆ ⋆ d p1 s − E |M | δ( − E ) fi 1 2 16π 2 F E1⋆ E2⋆ ⋆2 ⋆ √ 1 2 ⋆ ⋆ p1 dp1 |Mf i| δ( s − E1 − E2 ) ⋆ ⋆ dcosθdφ = 16π 2 F E1 E2 √ remarque: Si on fait les substitutions s → ma et F → 2ma dans l’expression de dσ, on obtient une expression semblable à celle de dΓ obtenue dans le cas de la désintégration en 2 corps a → 1 + 2. On peut donc sans faire de calcul utiliser le résultat obtenu précédement: dσ = 1 p0 dσ = · √ |Mf i |2 2 dΩ 16π F s √ λ(s,m21 ,m22 ) ⋆ ⋆ ⋆ √ est l’impulsion dans le CM de l’une ou l’autre où p0 = pf = |~p1 | = |~p2 | = 2 s des deux particules dans l’état final. L’expression du flux F dans le CM est donnée par (le faire comme exercice): √ F = 4p⋆i s avec p⋆i = |~pa⋆ | = |~pb⋆ | La section efficace différentielle s’écrit alors: 1 p⋆f dσ |Mf i|2 = ⋆ 2 dΩ 64π s pi Dans le cas des collisions élastiques et à la limite ultra-relativiste où l’on peut négliger les masses des particules dans les états initial et final par rapport à leurs énergies on a p⋆i = p⋆f et la section efficace différentielle s’écrit: dσ 1 = |Mf i|2 dΩ 64π 2 s Master 1 Physique 18 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 II.3.2.2 dσ(a + b → 1 + 2)/dΩ dans le référentiel du laboratoire Nous avons vu que la section efficace différentielle du processus a + b → 1 + 2 s’écrit: dσ = d 3 p1 d 3 p2 (2π)−2 |Mf i |2 δ(Ea + Eb − E1 − E2 )δ 3 (~pa + p~b − p~1 − p~2 ) F 2E1 2E2 Dans le référentiel du laboratoire les quadrivecteurs énergie-impulsion s’écrivent: pa = (Ea , ~pa ) ; pb = (mb , 0, 0, 0) ; p1 = (E1 , ~p1 ) ; p2 = (E2 , ~p2 ) et le facteur F est donné par (le faire comme exercice): F = 4pa mb avec pa = |~pa | En intégrant sur p~2 , on obtient: 1 d 3 p1 1 2 |M | δ(E + m − E − E ) fi a b 1 2 64π 2 pa mb E1 E2 2 p dp1 dcosθdφ 1 1 |Mf i |2 δ(f (p1 )) 1 = 2 64π pa mb E1 E2 dσ = avec p1 = |~p1 | et: f (p1 ) = Ea + mb − = Ea + mb − q q p21 + m21 − p21 + m21 − q q (~pa − p~1 )2 + m22 p2a + p21 − 2pa p1 cosθ + m22 où θ est l’angle entre ~p1 et ~pa . remarque 1: la racine de f (p1 ) dépend de cosθ. En utilisant la propriété de la distribution de Dirac: 1 δ(p1 − p0 ) δ(f (p1 )) = df /dp1 p1 =p0 où p0 est la racine de f (p1 ), i.e. f (p0 ) = 0, on a: Z g(p1 ) g(p1 )δ(f (p1 ))dp1 = |df /dp1| p1 =p0 En calculant df /dp1: df p1 − pa cosθ p1 −p = −p dp1 p21 + m21 p2a + p21 − 2pa p1 cosθ + m22 p1 − pa cosθ p1 − = − E1 E2 p1 E2 + E1 p1 − E1 pa cosθ = − E1 E2 Master 1 Physique 19 Mossadek Talby Physique des Particules 2016-2017 On obtient: 1 E1 E2 p21 1 2 dσ = dcosθdφ |Mf i | 64π 2 pa mb p1 E2 + E1 p1 − E1 pa cosθ E1 E2 p1 =p0 p21 |Mf i |2 1 1 dΩ = 64π 2 pa mb p1 (E1 + E2 ) − E1 pa cosθ p1 =p0 soit donc en utilisant la conservation d’énergie Ea + mb = E1 + E2 : dσ p21 |Mf i|2 1 1 = dΩ 64π 2 pa mb p1 (Ea + mb ) − E1 pa cosθ p1 =p0 remarque 2: les variables dans cette expression de la section efficace différentielle dans le référentiel du laboratoire ne sont pas toutes indépendentes. Une fois l’angle θ spécifié, l’impulsion p1 = p0 estpfixée par l’équation f (p1 ) = 0 et l’énergie E1 est déterminée par la relation E1 = p21 + m21 . remarque 3: La section efficace est une quantité homogène à une surface. Elle est reliée au nombre attendu d’événements diffusés Ns lorsque deux faisceaux de particules comportant, par exemple, Na particules de type a et Nb particules de type b rentrent en collision. Le nombre Ns de particules diffusées après collisions est donné par: Ns = L · σ où L est la luminosité, donnée par: L∝ Na · Nb f A où A est la surface correspondant à la section transversale de croisement des deux faisceaux, et f leur fréquence de croisement. L’unité utilisée en physique des particules pour la mesure de la section efficace est le barn: 1 barn = 10−24 cm2 = 2568 GeV−2 Les sections efficaces typiques en physique des particules correspondent à des fractions très faibles du barn. Pour les exprimer on utilise les préfixes micro- (10−6 ), nano- (10−9), pico- (10−12 ) ou femto- (10−15 ): 1 µb 1 nb 1 pb 1 fb Master 1 Physique = = = = 10−30 10−33 10−36 10−39 cm2 cm2 cm2 cm2 = 2.568 × 10−3 GeV−2 = 2.568 × 10−6 GeV−2 = 2.568 × 10−9 GeV−2 = 2.568 × 10−12 GeV−2 20 Mossadek Talby