UNIVERSITE DE LIEGE Faculté des Sciences Appliquées Etude de morphologie paysagère Les objets singuliers de l’arc autoroutier nord de Liège Morphologie urbaine et intégration paysagère Bernard CLERINX Prof. Jacques TELLER Thomas GRETRY Année académique : 2011-2012 Patricia ROBLES Table des matières Introduction............................................................................................................................................. 2 1. Définition des objets singuliers ....................................................................................................... 3 1.1. Définition de l’objet singulier .................................................................................................. 3 1.2. Détermination des objets singuliers........................................................................................ 3 1.2.1. Objet 0 : Zone résidentielle ............................................................................................. 4 1.2.2. Objet 1 : Herstal............................................................................................................... 5 1.2.3. Objet 2 : Hauts-Sarts........................................................................................................ 6 1.2.4. Objet 3 : Rocourt ............................................................................................................. 7 1.2.5. Objet 4 : Alleur................................................................................................................. 8 1.2.6. Objet 5 : Logistique.......................................................................................................... 9 1.2.7. Objet 6 : Bierset ............................................................................................................. 10 2. Analyse quantitative ...................................................................................................................... 11 3. Analyse qualitative ........................................................................................................................ 13 4. 5. 6. 3.1. Tableaux des caractéristiques ............................................................................................... 13 3.2. Réseaux viaires ...................................................................................................................... 14 3.3. Trames parcellaires et bâties................................................................................................. 15 Analyse de la parcelle et du bâti ................................................................................................... 16 4.1. Objet 1 : Herstal..................................................................................................................... 16 4.2. Objet 2 : Hauts-Sarts ............................................................................................................. 18 Détermination des types ............................................................................................................... 20 5.1. Type 0 : zone résidentielle..................................................................................................... 20 5.2. Type 1 : zone commerciale .................................................................................................... 20 5.3. Type 2 : zone industrielle ...................................................................................................... 21 5.4. Type 1 / Type 2 : zone complexe ........................................................................................... 22 Description des éléments constitutifs des objets-types ............................................................... 24 6.1. Caractérisation des objets singuliers ..................................................................................... 24 6.1.1. Objet de type 1 : la grande surface commerciale ......................................................... 24 6.1.2. Objet de type 2 : le hangar industriel ............................................................................ 25 6.2. Etude sur les entrées ............................................................................................................. 26 6.2.1. Entrée de l’objet de type 1 ............................................................................................ 26 6.2.2. Entrée de l’objet de type 2 ............................................................................................ 27 Conclusion ............................................................................................................................................. 28 Annexes ................................................................................................................................................. 29 1 Introduction Dans ce travail, nous nous efforcerons d’identifier et de caractériser différents objets paysagers dont le développement est lié aux sorties d’autoroute de l’arc nord de Liège. Ces différent objets se singularisent par rapport à leur environnement, nous parlerons donc d’objets singuliers. Ce travail s’inscrit dans une étude de l’impact de l’arc autoroutier sur son paysage environnant. Nous avons commencé par définir l’objet singulier paysager et nous ferons une description de chaque objet singulier. Nous avons recueillis plusieurs supports pour étudier ces objets comme des photos aériennes, du cadastre ainsi que des photos paysagères prises lors de nos visites sur le terrain. Nous avons ensuite réalisé une analyse quantitative de chaque objet singulier en appliquant un maillage. Nous voulons pouvoir établir les limites de chaque objet par cette méthode. Le comptage par maille a pu faire sortir des données qui ont été ensuite interprétées dans des modèles de distribution. D’après nos visites sur le terrain et l’étude des différents supports paysagers, nous avons ressortis les différentes caractéristiques de chaque objet. A travers une analyse qualitative, nous avons pu établir une comparaison et dégager des similitudes entre objets. Un regroupement par type a pu ainsi être établi. Les objets les plus caractéristiques seront alors étudiés plus particulièrement au niveau des parcelles et du bâti. Les différents types d’objets singuliers dégagés seront étudiés quant à l’organisation de la répartition des parcelles et du réseau viaire. Pour terminer, nous décrivons les éléments constitutifs de chaque objet caractéristique avec des schémas en plan et en coupe. Nous porterons également un intérêt sur l’accès aux entrées de ces objets. 2 1. Définition des objets singuliers 1.1.Définition de l’objet singulier Un objet paysager singulier est un ensemble cohérent et visuellement continu qui se démarque de son environnement de par ses caractéristiques visuelles propres. L’objet ne se résume pas à un seul élément ponctuel. Chaque objet est composé de plusieurs caractéristiques qui lui sont propres et qui se traduisent par une empreinte spatiale et paysagère. On lui confère ainsi une nature unique qui le différencie et le singularise par rapport à son environnement. L’objet est donc constitué d’un grand ensemble contigu répétant les mêmes caractéristiques visuelles autour duquel peuvent graviter d’autres éléments satellitaires de même nature paysagère. Dans ce cas, on pourra parler d’objet paysager singulier complexe pour lequel il est mal aisé de définir une limite physique nette. Dans l’analyse paysagère, on se concentre sur quatre principes : stabilité, visibilité, conformité et cohérence. En étudiant un paysage urbain, la stabilité se manifeste à travers la séquence bâtie perdurant sur des laps de temps relativement longs. Notre paysage se doit d’être visible afin d’être perçu et étudié. La conformité d’un paysage se définit par rapport à son environnement. La cohérence lui confère une nature propre et une singularité. 1.2.Détermination des objets singuliers Par notre observation sur le terrain et l’étude de différents supports cartographiques tels le PLI et la carte IGN n°42 Liège-Ans au 1/20.000, nous avons repérés plusieurs objets singuliers liés aux entrées/sorties d’autoroute de l’arc nord de Liège. Nous en avons sélectionnés six. Dans le temps réparti, cette étude ne pouvait pas se permettre d’être plus exhaustive. D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. 3 Sur cette carte, les objets singuliers ont été représentés entourés en rouge. L’objet 0 qui sert de référence pour les analyses qui suivront a été entouré en bleu. L’arc autoroutier, quant à lui, a été surligné en brun. On constate que chaque objet singulier est attaché aux entrées/sorties d’autoroute. Les tailles des objets sont également fort différentes. Nous allons présenter chaque objet avec une photo aérienne, une image issue de Google Street View et une photo prise sur le terrain. 1.2.1. Objet 0 : Zone résidentielle D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. Cet objet 0, appelé Zone résidentielle, est centré sur le village d’Alleur. On y retrouve un quartier résidentiel avec des maisons unifamiliales avec jardin organisées en lotissements (image de gauche). Les noyaux d’habitat plus anciens reprennent des maisons unifamiliales qui sont mitoyennes (image de droite). Cet objet simple a été choisi comme référence. Cet objet est caractéristique de l’environnement immédiat des six objets étudiés. Cet objet est contigu à l’objet singulier 4 Alleur qui sera présenté par après. 4 1.2.2. Objet 1 : Herstal D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. L’objet 1, appelé Herstal, consiste en un pôle commercial composé de grandes surfaces et de parking. Ce pôle de commerces est couplé à une entrée/sortie d’autoroute. La grande surface Carrefour est l’activité commerciale motrice dans ce pôle de commerce. On y retrouve également d’autres enseignes importantes comme Médiamarkt et Brico. Il faut noter la présence aussi de plusieurs fast food comme Quick, Buffalo Grill et Pizza Hut. Tous ces magasins partagent un grand espace central réservé au parcage des voitures de leurs clients. Les enseignes des commerces sont très ostentatoires notamment pour signaler leur présence aux automobilistes sur l’autoroute. On les retrouve organisées sur un mât en bord de route et sur la devanture des magasins (images de gauche et de droite). 5 1.2.3. Objet 2 : Hauts-Sarts D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. L’objet 2, appelé Hauts-Sarts, reprend en fait les parties n°1 et n°2 du parc industriel des Hauts-Sarts. Ce parc industriel regroupe de nombreuses activités économiques très différentes. Les axes de communication imposent une trame régulière à ce « zoning ». Le bâti est surtout composé de hangars industriels établis sur des parcelles de grande taille entourées d’espaces verts et de clôtures (image de droite). On remarque qu’une partie de l’accotement est réservée au parcage de camions (image de gauche). L’entrée principale du parc industriel est également associée à une entrée/sortie d’autoroute. 6 1.2.4. Objet 3 : Rocourt D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. L’objet 3, appelé Rocourt, est situé sur le pôle commercial centré sur l’hypermarché Cora auquel est accouplée une galerie commerciale. Un parking à étage et une zone plane de parking enserrent le Cora (image de droite). Sur le pourtour de cet espace de parking central, on retrouve d’autres commerces de grande et moyenne surface qui profitent de l’attractivité du Cora. Les enseignes commerciales sont ostentatoires sur la devanture des magasins. D’autres enseignes sont rassemblées en bord de route pour attirer l’attention des consommateurs (image de gauche). Ces enseignes sont également visibles de l’autoroute. 7 1.2.5. Objet 4 : Alleur D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. Cet objet 4, nommé Alleur, reprend une vaste zone à cheval sur l’entrée/sortie d’autoroute Alleur. Cette zone regroupe des activités commerciales et industrielles. La zone commerciale est centrée sur le Makro (image de droite). On y retrouve des grandes et moyennes surfaces avec une distribution proche de celle du Cora. Les enseignes commerciales sont fort présentes dans cette sous-partie. L’autre partie beaucoup plus vaste regroupe un parc industriel composée de grands hangars (image de gauche). 8 1.2.6. Objet 5 : Logistique D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. L’objet 5, appelé Logistique, est en fait un pôle de logistique de transport routier associé à une plateforme multimodale rail-route. Sa localisation s’explique par la proximité de l’échangeur autoroutier de Loncin, de l’aéroport de Bierset et de la ligne de chemin de fer Bruxelles-Liège. On y retrouve des hangars de stockage avec des quais de déchargement (image de gauche) et des grands parkings pour camions (image de droite). Son organisation spatiale est régulière et se réparti « en darses » parallèlement à la ligne de chemin de fer. 9 1.2.7. Objet 6 : Bierset D’après Photos aériennes de la Région Wallonne, 2007. L’objet 6, nommé Bierset, reprend la partie civile de l’aéroport de Bierset. Il s’agit d’un terrain plat composé de pistes, d’installations et de services dédiés aux transports aériens (image de droite). On distingue deux parties à cet aéroport, une partie consacrée au transport passagers et l’autre au fret. L’aérogare pour les passagers dispose d’un grand parking voiture (image de gauche). On remarque une organisation spatiale longitudinale du bâti le long des pistes. . 10 2. Analyse quantitative Le but est d’obtenir des résultats quantitatifs en relation avec les surfaces bâtie et végétale afin de mettre en évidence les caractéristiques des objets que nous allons obtenir par la suite dans l’analyse qualitative. Un des principaux objectifs de cette analyse est de pouvoir déterminer les limites des objets en observant les différentes caractéristiques entre les carrés qui appartiennent à l’objet et ceux qui font partie de l’environnement. Cette analyse quantitative va permettre de caractériser les objets singuliers avec des valeurs numériques. La méthode que nous avons utilisée consiste en l’application d’un maillage de carrés de 200 x 200 mètres sur chaque photo aérienne au 1/10.000 et d’un comptage manuel dans les carrés du maillage appliqué. Le maillage a été disposé de telle façon qu’il comprenne l’objet singulier et son environnement immédiat. Pour chaque carré, nous comptabilisons dans un tableau le nombre de bâtiments, le pourcentage d’espaces bâtis et le pourcentage d’espaces verts. Nous traduisons ensuite ces données dans un modèle de distribution schématique pour l’espace bâti et l’espace vert de chaque objet. Pour l’analyse de l’espace vert, nous avons utilisé directement les valeurs calculées du pourcentage en les plaçant dans un tableau avec une échelle des couleurs associées. Ce modèle permet de mettre en évidence la distribution de l’espace vert au sein de l’objet. Grâce à l’analyse des modèles, nous pouvons tirer des conclusions pour chaque objet quant à la forme de l’objet et de ses limites, ainsi que de la distribution de l’espace vert : soit la prédominance de l’espace minéralisé sur l’espace vert soit la dominance de l’espace vert. Graphique : Distribution de l’espace vert dans l’objet Hauts-Sarts 11 Pour l’espace bâti, nous avons divisé le pourcentage d’espace bâti par le nombre de bâtiments par maille pour obtenir ainsi le pourcentage d’occupation moyenne du sol d’un bâtiment. Nous justifions ce calcul parce que nous nous intéressons à la surface des bâtiments. En effet, une maille contenant plusieurs bâtiments de petite surface peut avoir le même pourcentage d’espace bâti qu’une même maille contenant un seul bâtiment de grande surface. Dans ce cas-là, les graphiques nous permettent d’obtenir des conclusions par rapport à la taille de la surface des bâtiments en comparant les bâtiments de grande surface qui se trouvent dans les objets avec les petites maisons caractéristiques de la zone résidentielle de référence. Néanmoins, les limites de l’objet établies à partir de ces caractéristiques ne sont pas précises et les résultats obtenus sont moins pratiques. Graphique : Distribution de l’espace bâti dans l’objet Hauts-Sarts La conclusion que nous avons obtenue de cette analyse est la nécessité d’avoir un maillage plus fin pour obtenir des limites plus claires et précises. D’un autre côté, cela aurait été un travail plus long car le comptage manuel avec un maillage plus fin aurait été plus difficile à réaliser. Les modèles de la distribution de l’espace vert et du bâti des autres objets singuliers et les tableaux avec les données associées ont été placés dans l’annexe. 12 3. Analyse qualitative La deuxième analyse consiste en une définition arbitraire de l’objet du point de vue qualitatif, par une identification et une qualification des objets singuliers sans définir de limites franches. Elle se base sur une caractérisation visuelle présentée sous forme de tableau, ainsi que sur l’observation des réseaux viaires et l’organisation des trames parcellaires et bâties. L’étude du viaire amène une mise en évidence des nœuds externes d’entrée et des nœuds internes de distribution à travers l’espace. L’étude du parcellaire et du bâti permet une meilleure compréhension de l’organisation spatiale. Chaque objet sera comparé à nouveau à la zone résidentielle de référence. Cette démarche visuelle se veut directe puisqu’il s’agit d’une analyse descriptive basée sur les observations sur le terrain et l’interprétation des photos paysagères de chaque objet. Des photos panoramiques ont été réalisées à l’intérieur de chaque objet et en périphérie de la zone, ainsi que depuis des points de vue sur chaque ensemble à partir de l’environnement extérieur. 3.1.Tableaux des caractéristiques L’analyse qualitative des objets singuliers commence par la détermination des caractéristiques paysagères que l’on peut y trouver. Pour cette partie de l’analyse, la méthodologie à suivre comporte les trois étapes suivantes : 1. Listage des aspects paysagers caractéristiques de chaque objet ; 2. Comparaison des caractéristiques entre les différents objets pour établir des relations entre eux. L’objectif principal de cette relation sera de classifier les objets singuliers en trouvant deux ou trois types qui présentent des caractéristiques similaires ; 3. Analyse en profondeur des types des objets singuliers caractéristiques, développée dans le chapitre 6. La visite sur terrain et l’observation des vues aériennes et des photos réalisées nous ont permis d’obtenir une liste de caractéristiques paysagères pour chaque objet qui sont les suivantes : ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ ˑ Faces orientées vers un espace central ; Bâtiments de grande surface (grande emprise au sol) ; Bâtiments de hauteur importante ; Très grands espaces réservés aux voitures ; Surfaces végétales aménagées ; Présence d'un élément dominant qui crée un appel visuel ; Structuration horizontale des vues ; Présence d'enseignes commerciales ; Domination des ouvertures par rapport aux limites visuelles ; Présence de couleurs détonantes ; Indépendance des bâtiments ; Présence d'espaces réservés aux camions ; Accessibilité multimodale du site ; Présence de limites physique autour des parcelles ; Développement restreint par des limites extérieures. Chaque objet sera par conséquent caractérisé par la présence ou l’absence de ces caractéristiques listées. Ceci permettra de remplir un double objectif : le premier est d’établir une caractérisation qui 13 nous permettra de trouver les aspects en commun entre les différents objets et ainsi de réduire le nombre des objets singuliers. Le résultat de cette caractérisation sera la définition des types d’objets. Le deuxième objectif est de justifier l’aspect d’objet singulier par rapport à la situation de référence. La base de cette justification sera faite en utilisant les caractéristiques paysagères d’une zone résidentielle, en comparant ses caractéristiques avec celles des objets singuliers. 3.2.Réseaux viaires Le réseau viaire découle dans certains cas d’une volonté d’organisation spatiale structurée et s’implante dans un espace vierge destiné à une activité spécifique. Dans d’autres cas, le réseau viaire dicte la disposition du bâti particulier, puisque celui-ci apparaît dans un environnement plus restreint. Cette première différence permettra de distinguer les objets singuliers entre eux. Une autre différence est relative à la gestion des circulations : pour certains objets, les entrées se situent en périphérie sous forme généralement de ronds-points, et des nœuds internes simplifiés permettent de circuler au sein même de l’espace. Pour d’autres objets, les entrées sont dans une position plus centrale et la distribution interne n’est pas marquée car elle se fait de manière plus libre sur les grandes zones de parking. Cette différence provient d’un système attractif distinct selon qu’il s’agisse de zones commerciales ou de zones plutôt de type industrielles. Dans le premier cas, les cibles sont directement les clients qui doivent impérativement être attirés au sein de l’ensemble, tandis que les zones industrielles cherchent une simplification des flux et un système plus structuré. Les représentations des réseaux viaires illustrent bien les différences essentielles relevées ci-dessus. En effet, nous pouvons directement assembler les objets Herstal et Rocourt, en opposition avec les objets Hauts-Sarts, Logistique et Bierset ; l’objet Alleur, quant à lui, est lui plus complexe. 14 3.3.Trames parcellaires et bâties Concernant l’organisation des trames parcellaires et bâties, nous pouvons également distinguer les zones créées pour accueillir une fonction, avec un découpage des parcelles dicté par le besoin des utilisateurs, des fonctions s’adaptant à l’existant, en rassemblant éventuellement plusieurs parcelles existantes pour s’implanter. De plus, l’occupation du sol par le bâti diffère selon les fonctions : l’emprise et la position des bâtiments sont des critères qui permettent à nouveau de facilement différencier les objets singuliers. Les schémas des réseaux viaires et des trames parcellaires et bâties des autres objets singuliers sont reportés en annexes. 15 4. Analyse de la parcelle et du bâti Nous allons étudier plus attentivement la parcelle caractéristique d’un objet singulier que nous estimons représentatif pour les groupes que nous venons de dégager : l’objet 1 Herstal pour le premier groupe d’objets et l’objet 2 Hauts-Sarts pour le second. 4.1.Objet 1 : Herstal La parcelle étudiée qui caractéristique de cet objet singulier est composée : • • de grands bâtiments commerciaux aux couleurs détonantes ; d’une grande zone de parking centrale entourée par ces bâtiments commerciaux. Image : Objet singulier Herstal Image: Parcelle à Herstal Espaces verts : Herstal est caractérisé par un manque d’espaces verts. Espaces voitures : la grande taille de l’espace destiné au parcage lui confère son caractère d’objet singulier. Image : Espace parcage voiture Photo: Espace parcage voiture Orientation façades : le lien direct entre les bâtiments et le parking explique la raison pour laquelle les façades des bâtiments sont orientées vers la zone centrale de parcage. Image : Orientation façade Photo: Orientation façade 16 Couleurs détonantes : une des fonctions paysagères de l’objet singulier de type 1 est d’attirer l’attention des clients potentiels. Une manière très efficace est l’utilisation de couleurs détonantes qui se démarquent de l’environnement pour être distinguées plus facilement. C’est le cas, par exemple, de la façade du Media Mark. Photo: Couleur détonante de la façade 17 4.2.Objet 2 : Hauts-Sarts La parcelle étudiée qui caractérise cet objet singulier est composée : d’un grand bâtiment qui occupe la majorité del’espace de la parcelle ; d’une zone de parcage des camions ; d’espaces verts ; de limites physiques avec les autres parcelles et avec l’environnement extérieur. Image : Objet singulier Hauts-Sarts Image : Parcelle à Hauts-Sarts Espaces verts : il y a des espaces verts en dehors et à l’intérieur des parcelles. Image : Espaces végétales Photo: Espaces végétales Espaces camions : l’espace de parcage est destiné principalement aux camions en raison de l’activité économique. La zone de parcage des camions entoure le bâtiment principal et permet aux camions d’y accéder pour déposer les marchandises. Image : Espace parcage camions Photo: Espace parcage camions 18 Orientation façades : les façades sont dirigées vers la voirie. Image : Orientation façade Photo: Orientation façade Couleurs détonantes : on ne peut pas trouver de couleurs détonantes dans cet objet. La raison pour laquelle les bâtiments des Hauts-Sarts ont des couleurs banales est l’inutilité d’attirer l’attention des badauds. Limites physiques : une des caractéristiques principales que l’on trouve sur le site des Hauts-Sarts est l’existence de limites physiques. Des clôtures entourent chaque parcelle et les séparent les unes des autres. Aussi, ces limites physiques sont placées de manière à séparer la zone économique de la zone résidentielle. Image : Limite physique interne Photo: Limite physique interne Image : Limite physique externe Photo: Limite physique externe 19 5. Détermination des types Il ressort des analyses quantitative et qualitative que nous pouvons regrouper plusieurs objets en deux types qui répondent à des caractéristiques paysagères principales communes. Certains sont toutefois plus complexes car font apparaître des critères propres à chacun des types. Les objets seront donc regroupés selon trois catégories pouvant être comparées au type « 0 » correspondant à la zone résidentielle de référence. 5.1.Type 0 : zone résidentielle Le type 0 rassemble les caractéristiques suivantes : Type 0 surfaces végétales aménagées bâtiments indépendants limites physiques des parcelles Le schéma viaire met en évidence un tracé plutôt irrégulier suivant le parcellaire agricole, à l’exception de petit lotissements plus orthogonaux. Les nœuds internes, en bleu, sont nombreux et sont principalement des carrefours à priorité de droite. Les parcelles suivent le tracé des routes et ne sont donc pas forcément perpendiculaires entre elles. Elles présentent souvent une forme étirée, avec le bâti le long de la voirie de manière à ménager des jardins à l’arrière. Il s’agit principalement de maisons quatre façades, avec certaines zones où les maisons sont mitoyennes. De grandes parcelles agricoles subsistent dans l’ensemble et ménagent des espaces plus libres dans les quartiers d’habitations. 5.2.Type 1 : zone commerciale Le type 1 correspond aux commerces de grande surface ; ses caractéristiques principales sont reprises dans le tableau suivant : 20 Type 1 espaces voitures faces vers espace central élément dominant couleurs détonantes bâtiments dépendants pas de limites Sur le schéma du réseau viaire, on remarque la position centrale des nœuds d’entrée (en vert) et l’absence de nœuds internes de distribution. Sur le schéma représentant le parcellaire et le bâti, on remarque la position plutôt centrale des bâtiments orientant leurs faces principales vers de grands espaces libres correspondant aux parkings. On observe également un élément de plus grande importance (le Cora à Rocourt ou le Carrefour à Herstal) entouré de parcelles et de bâtiments plus équivalents. Les objets Herstal et Rocourt sont similaires et correspondent ainsi au type 1. Nous retiendrons Herstal comme objet le plus caractéristique : l’objet-type. Nous constatons que l’objet Rocourt présente une hiérarchie et une centralité dans son organisation spatiale que l’on ne retrouve pas de façon aussi claire dans l’objet Herstal, où le Carrefour reste tout de même un élément majeur légèrement déporté sur l’extérieur de l’ensemble. 5.3.Type 2 : zone industrielle Le deuxième type rassemble des hangars d’activité économique dont les caractéristiques sont principalement différentes de celles du type 1 : Type 2 espace camions faces vers voiries éléments équivalents couleurs discrètes bâtiments indépendants limites physiques des parcelles 21 Les nœuds d’entrées sont, comme expliqué dans le chapitre précédent, situés en périphérie de l’objet et les nœuds internes mènent vers des espaces plus indépendants ; on observe d’ailleurs plusieurs impasses. Sur le schéma suivant, on remarque que les parcelles sont créées pour l’objet, et ce dans l’ordre d’arrivée des occupants qui choisissent la taille et la position de leur parcelle, d’où les dimensions variables et la présence de parcelles résiduelles non occupées. Le bâti occupe un grand pourcentage de la surface, en ménageant simplement quelques espaces destinés aux camions ou stockages ou parfois des zones destinées à l’extension. Les objets Hauts-Sarts, Bierset et Logistique constituent ensembles le type 2. Chacun de ces trois objets contient les formes paysagères caractéristiques mais les propose selon une structure originale. L’objet Hauts-Sart présente une trame régulière ordonnée. L’objet Bierset présente un développement du bâti selon une structure longitudinale le long des pistes d’envol. L’objet Logistique présente quant à lui une logique spatiale organisée sur des quais. Nous reconnaissons que les objets Bierset et Logistique sont des cas particuliers car ils proposent en plus une multi-modalité qui se traduit dans leur empreinte spatiale. Pour cette catégorie, nous retiendrons l’objet Hauts-Sarts comme l’objet-type. 5.4.Type 1 / Type 2 : zone complexe L’objet Alleur est un cas particulier car il regroupe les caractéristiques des deux types cités plus haut. Avec notre analyse sur le terrain, nous pouvons affirmer qu’il est constitué de deux sous-ensembles contigus et qu’il s’agit en fait d’un objet complexe représentatifs des types identifiés plus haut. Cette dualité s’affiche sur le tableau et les schémas ci-après. 22 L’objet Bierset pourrait également être considéré comme complexe puisqu’il regroupe une zone dédiée au fret et une dédiée au trafic passager. L’aéroport public (ainsi qu’un hôtel) répond plutôt aux critères du type 1, par la présence d’un vaste parking et une orientation de la façade principale vers ce parking. 23 6. Description des éléments constitutifs des objets-types 6.1.Caractérisation des objets singuliers Pour chaque objet-type, nous avons réalisé des schémas en plan et en coupe qui reprennent les éléments constitutifs qui les caractérisent. 6.1.1. Objet de type 1 : la grande surface commerciale Les schémas sont basés sur l’objet-type de Herstal En plan, la parcelle est accaparée dans sa plus grande partie par la zone de parking réservée aux voitures. L’organisation du parking se fait autour du bâtiment du supermarché auquel il est associé. Ce bâtiment occupe, en général, la partie arrière de la parcelle laissant la partie avant au parking, ce qui permet d’offrir une vue plus grande sur le magasin au plus grand nombre. L’arrière du magasin est consacré à une zone de manœuvre et de quai de déchargement pour les camions apportant les livraisons. L’accès à la parcelle se fait par une entrée centrale offrant une vue centrée sur le magasin, les flux des voitures entrant se répartissent ensuite par des allées garantissant une grand mobilité à travers le parking. Les enseignes sont ostentatoires. On en retrouve en bord de parcelle pour attirer l’attention des consommateurs potentiels et également sur la façade du supermarché pour le signaler. 24 Sur la coupe, on a un grand espace plane réservé au parking de voitures barré au fond par le bâtiment du supermarché. Les enseignes en bord de parcelle et sur la devanture du supermarché constituent des points d’appel visuel remarquables. Les couleurs détonantes de ces enseignes les renforcent également. La façade est orientée vers l’espace central occupé par le parking. Ce parking est souvent partagé avec d’autres commerces. 6.1.2. Objet de type 2 : le hangar industriel Les schémas sont basés sur l’objet-type des Hauts-Sarts En plan, on constate que la parcelle est bien occupée par un bâtiment central entouré par un espace vert. Cette parcelle est délimitée par une clôture qui en défend le périmètre. L’entrée qui se fait par une barrière se trouve sur le côté. L’accès à la zone arrière qui est réservée aux manœuvres de transbordement des camions se fait par une allée latérale. Le camion est le moyen de transport qui est, ici, privilégié. On lui réserve le long de la parcelle et le long de l’axe de communication une zone de parking. Sur la coupe, on remarque que le hangar est l’élément prédominant entouré de la clôture sur le pourtour de la parcelle. La façade est orientée vers l’axe de communication. Selon l’aménagement de l’espace vert, des arbres ou des arbustes peuvent aussi occuper la dimension verticale. 25 6.2.Etude sur les entrées 6.2.1. Entrée de l’objet de type 1 On remarque la présence de nombreuses enseignes commerciales de couleurs vives qui permettent aux automobilistes de se repérer dans l’espace. L’entrée dans la zone se fait via un rond-point positionné sur une voirie principale et permet d’accéder aux vastes zones de parking. 26 6.2.2. Entrée de l’objet de type 2 On observe peu d’enseignes et les bâtiments sont relativement discrets dans l’environnement, bien que de grandes dimensions. Sans connaître les environs, il est difficile de s’y déplacer pour atteindre une destination précise. Le fonctionnement de l’entrée dans la zone consiste en un rond-point permettant de pénétrer dans la zone ou de circuler en périphérie. 27 Conclusion A travers cette étude de morphologie paysagère, nous avons donc étudié des objets singuliers liés à des entrées/sorties d’autoroute. Si, au départ, ces objets semblaient très différents les uns des autres, en fin de travail, nous avons pu démontrer qu’ils n’étaient en fin de compte pas si divergents. Nous avons également mieux compris comment lire et interpréter un axe autoroutier porteur d’objets paysagers singuliers. Une telle structure a des implications directes sur le paysage, puisqu’elle génère ou limite l’apparition d’éléments particuliers. L’urbanisation est en effet directement influencée par cet axe de communication et par l’accessibilité qu’un tel ouvrage fait naître. Au-delà de cette compréhension de l’autoroute comme élément porteur d’objets singuliers, nous avons pu développer nos connaissances relatives à des ensembles paysagers de grandes ampleurs ainsi que notre faculté à les étudier. Tout au long du travail, nous avons ainsi revu nos méthodes d’analyse pour rendre les résultats à la fois plus explicites et plus intéressants. En effet, après beaucoup de temps passé à tenter de déterminer des limites précises à ces objets, nous avons fait évoluer notre point de vue vers une considération plus vague et pourtant plus élaborée puisque s’attardant plus précisément à une compréhension à la fois globale et particulière des constituants des grands ensembles singuliers. Finalement, ce travail pratique nous a plongés dans un contexte précis d’étude morphologique et paysagère, nous incitant à développer des méthodes d’analyse particulières. Nous avons ainsi établi des études rigoureuses, qu’elles soient quantitatives ou qualitatives, en travaillant à différentes échelles de manière à modifier le niveau de préhension et interpréter plusieurs aspects distincts du paysage. Nous avons de ce fait mieux cerné la problématique propre à la morphologie urbaine et l’intégration paysagère. 28 Annexes 1) Tableaux des données pour l’analyse quantitative. Modèles de la distribution de l’espace vert et du bâti. Les tableaux de données par carré sont organisés de la manière suivante : - Première ligne : nombre de bâtiments ; Deuxième ligne : pourcentage de la surface bâtie ; Troisième ligne : pourcentage de la surface verte Quatrième ligne : pourcentage moyenne de l’occupation du sol par bâtiment. Objet 1 : Herstal Tableau : Données pour l’analyse quantitative Graphique : Distribution de l’espace vert Graphique : Distribution de l’espace bâti 29 Objet 2 : Hauts-Sarts Tableau : Données pour l’analyse quantitative Les deux modèles de distribution ont déjà été présentés dans le rapport. 30 Objet 3 : Rocourt Tableau : Données pour l’analyse quantitative Graphique : Distribution de l’espace vert Graphique : Distribution de l’espace bâti 31 Objet 4 : Alleur Tableau : Données pour l’analyse quantitative Graphique : Distribution de l’espace vert Graphique : Distribution de l’espace bâti 32 Objet 5 : Logistique Tableau : Données pour l’analyse quantitative Graphique : Distribution de l’espace vert Graphique : Distribution de l’espace bâti 33 Objet 6 : Bierset Tableau : Données pour l’analyse quantitative Graphique : Distribution de l’espace vert Graphique : Distribution de l’espace bâti 34 2) Schémas du viaire et du parcellaire bâti Objet 1 : Herstal Objet 3 : Rocourt 35 Objet 4 : Alleur Objet 5 : Logistique 36 Objet 6 : Bierset 37