Suivi odonates Val des Choues 2007

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Suivi des effets des travaux de suppression d’un
complexe de cinq étangs sur les espèces et les
caractéristiques des milieux et habitats
Forêt Domaniale de Châtillon – Site des Narlin
Inventaire Odonate – Campagne 2007
Action A8
Site Natura 2000 : FR 2600959
Enallagma_cyathigerum (ONF-Barré – juillet 2007)
Ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale associée
LIFE04NAT/FR/000082
Organisme responsable de l'action : Office National des Forêts
Mis en œuvre par :
Avec la participation de :
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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RESUME
TITRE
Suivi des effets des travaux de suppression d’un
complexe de cinq étangs sur les odonates – forêt de
Châtillon
ORGANISME (S)
Office National des Forêts – Agence de Haute Côte
d’Or
AUTEUR
Bertrand BARRE et Daniel MAZUE
ILLUSTRATIONS
ONF
PARTENAIRES FINANCIERS
BUT DE L’ETUDE
Suivre l’évolution des espèces d’odonates suite à la
vidange et mise en assec du complexe des 5 étangs
Narlins en forêt domaniale de Châtillon.
LOCALISATION
Commune de Villiers le Duc (Côte d’Or)
MOTS CLE
Etang– inventaires– libellules – mare – odonates –
ruisseau - LIFE
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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SOMMAIRE
1. PREAMBULE ..................................................................................................................... 5
2. CONTEXTE DE L’INVENTAIRE..................................................................................... 5
2.1. Situation géographique et écologique ........................................................................... 5
2.2. Historique du site .......................................................................................................... 6
2.3. Restaurer un milieu aquatique ...................................................................................... 6
3. METHODOLOGIE ............................................................................................................. 6
4. DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................... 7
5. ANALYSE SPECIFIQUES................................................................................................. 8
5.1. Les espèces présentes.................................................................................................... 8
5.2. Analyse qualitative...................................................................................................... 13
5.3. Analyse quantitative et fonctionnelle.......................................................................... 13
6. CONCLUSION ................................................................................................................. 14
7. ANNEXES......................................................................................................................... 15
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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1. PREAMBULE
En 2006, dans le cadre du programme LIFE « Ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale
associée », le complexe des étangs Narlins (5 étangs) a été vidangé et mis en assec définitivement.
Cette action avait pour objectif de limiter leurs impacts sur la libre circulation de la faune aquatique et
sur les qualités physico-chimiques des eaux du ruisseau du Val des Choues.
Afin d’apprécier l’effet qualitatif de ces travaux, un suivi scientifique sur les espèces et les habitats est
mis en place.
Ce suivi scientifique s’attache à collecter des informations sur :
la revégétalisation des étangs après leur mise en assec
l’évolution morphologique du cours d’eau dans les anciens étangs
la recolonisation par les espèces d’intérêt communautaire : Ecrevisse à pieds blancs,
Lamproie de planer et Chabot de rivière
Suivi des données physico-chimiques et biologiques du ruisseau
L’inventaire des Odonates fait partie de ces suivis et pourra permettre de suivre l’évolution du milieu
par la présence ou l’absence d’espèces.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Docob (Document d’objectifs) du site Natura200 « Milieux
forestiers du Châtillonnais avec marais tufeux et sites à Sabot de Vénus », un inventaire odonates a été
réalisé en 2005, sur l’ensemble des étangs domaniaux du Val des Choues, excepté ceux de Narlins.
L’action réalisée par l’ONF a consisté en la réalisation d’un inventaire des odonates sur le site. Cet
inventaire a permis de recueillir les informations suivantes :
Identification des différentes espèces d’odonates présentes sur le site et ses abords avec leur évaluation
patrimoniale. Chaque espèce fera l’objet d’une description sommaire sur ses caractères écologiques en
détaillant le nom latin, le nom vernaculaire et le degré de rareté.
2. CONTEXTE DE L’INVENTAIRE
2.1.
Situation géographique et écologique
L’environnement du site d’étude est un plateau calcaire jurassique du versant Nord du Seuil de
Bourgogne. Ce plateau calcaire, se situant à une altitude de 350 à 400 m, est entaillé par des vallées
plutôt étroites et encaissées.
Coupe géologique du Seuil de Bourgogne
D’après P.Rat - Guide géologique régional Bourgogne Morvan – 1986
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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Un léger pendage de 1 à 2 % vers le Nord-Ouest permet l’affleurement du calcaire oolithique sur de
grandes superficies. Ces affleurements oolithiques sont à l’origine de sols humo-carbonatés ou de
rendzines humifères, très filtrants.
Le relief recoupe les marnes à Ostrea acuminata, niveau imperméable, plancher d’un aquifère très
carbonaté. Des sources et suintements sont, à ce niveau, à l’origine de marais tufeux et de cours d’eau.
Le climat a des caractéristiques continentales marquées, surtout d’un point de vue thermique : les
amplitudes thermiques journalières et annuelles sont fortes, il y a de nombreuses gelées tardives et
précoces.
Médiane des premières gelées d’automne : 15 octobre
Médiane des dernières gelées de printemps : 10 mai
(dates +/- 3 jours)
D’après Atlas climatique de la Côte d’Or – Février 1994
Ces caractéristiques générales sont modulées par des effets d’exposition. Les vastes surfaces de
plateau étant coupées par des vallées donnent des pentes d’orientations diverses et responsables de
mésoclimats particuliers.
De part la géologie, les cours d’eau sont présents dans les fonds de combe. Le ruisseau du Val des
Choues sur lequel est le site des anciens étangs narlins est un affluent de la rivière Ource.
2.2.
Historique du site
Au XIIème siècle, des moines occupent le site et transforment le vallon forestier en y installant
l’abbaye du Val des Choues. Ils créent ensuite une succession d’étangs sur les 5 km qui séparent
l’abbaye de la rivière « Ource ». Ces étangs peu profonds sont créés, dans le but de fournir du poisson
à l’abbaye.
En 1968, l’Office National des Forêts décide d’intensifier la pisciculture, engagée plusieurs siècles
auparavant par les religieux. Un complexe de cinq étangs à fond plat et berges verticales est créé en
lieu et place du petit étang peu profond de Narlin, ainsi qu’un canal d’alimentation prélevant l’eau en
amont. Ce complexe d’étangs a des effets directs sur le ruisseau : modification de la qualité et de la
température de l’eau, modification des peuplements piscicoles par apport de poissons indésirables et
rupture de communication entre l’amont et l’aval.
2.3.
Restaurer un milieu aquatique
La problématique du site apparaît dès 1997, lors des premières études sur les populations d’écrevisse
dans le cadre des analyses pour les propositions de sites au titre de la directive Habitat.
La différence de température de l’eau du ruisseau entre l’amont et l’aval du complexe des étangs
Narlins, la présence d’espèces piscicoles en inadéquation avec les milieux naturels et la déconnexion
marquée causée par la présence de ces 5 étangs, sont les trois éléments qui ont conduit à envisager des
mesures pour restaurer le milieu.
Les différentes études menées, ont conduit à la restauration du milieu par la suppression de ces cinq
étangs. Cette dernière a donc conduit à la réapparition d’un ruisseau, pour partie en lieu et place de
celui d’origine. Par contre les étendues d’eau ont été réduites à des zones en eau peu profonde.
3. METHODOLOGIE
Pour l’étude de l’évolution temporelle des milieux aquatiques, les libellules ou odonates constituent
l’un des groupes les plus intéressants.
Sur le plan spécifique, ces insectes prédateurs, liés indissolublement aux zones humides, présentent
diverses particularités qui en font un sujet d’étude privilégié :
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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-
sur le plan général : l’origine, la morphologie, l’éthologie (comportement territorial par
exemple), les chaînes trophiques…
en France par la présence de relictes biogéographiques.
Le faible nombre d’espèces (une centaine en France et environ 70 en Bourgogne), et le fait qu’elles
soient aisément identifiables sur le terrain (imagos), constituent un avantage non négligeable des
libellules par rapport aux autres groupes d’insectes (Dommanget, 1989).
Afin de réaliser un diagnostic relativement complet des espèces d’odonates présentes sur un site, il est
nécessaire de réaliser les inventaires odonatologiques sur une période 3 ans (Dommanget, 1989),
durant les saisons propices aux observations des imagos ainsi que des exuvies. Ce premier inventaire
réalisé est donc à considérer comme un inventaire préliminaire et non exhaustif.
Les recherches et les observations des individus ont été réalisées de visu (soit à l’œil nu, soit aux
jumelles). Pour la détermination de certaines espèces, la capture au filet à papillons a té nécessaire
(individus relâchés sur place après détermination). . Quelques exuvies ont été récoltées.
Les visites ont été réalisées sur six mois, de mai à octobre, à raison d’une visite par mois, ce qui devait
permettre l’observation de l’ensemble des espèces de libellules (des espèces précoces aux espèces
tardives).
4. DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
Plusieurs sources bibliographiques ont permis de donner un aperçu du cortège d’espèces
potentiellement présentes.
L’ONF dans le cadre d’un travail d’inventaire sur certains étangs du Val des Choues (2001, C.
PROUDHON) a permis d’avoir des données sur 11 espèces déjà recensées.
Par ailleurs, d’autres données proviennent de la Société Française d’Odonatologie (JL DURET 2005),
ont permis d’obtenir des données sur les étangs Marots, Narlin et Combe noire en 2004 et 2005 sur 13
espèces de libellules.
Enfin, l’inventaire en 2005 par le CSNB (Conservatoire des Sites Naturels Bourguignons), réalisé dans
le cadre des mesures du Docob du site a permis d’avoir des données sur les étangs Marots (inférieur et
supérieur), de Combe Noire et du Val des Choues.
Grâce à ces sources de données, 29 espèces de libellules ont donc été recensées sur les étangs du Val
des choues. En plus de fournir une première liste d’espèces présentes, ces données ont permis
d’appréhender les inventaires avec une liste d’espèces potentiellement présentes sur le site des anciens
étangs Narlins, objet de la présente étude.
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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5. ANALYSE SPECIFIQUES
5.1.
Les espèces présentes
D’après les inventaires réalisés durant la période de vol en 2007, 25 espèces de libellules sont
présentes sur le site des anciens étangs Narlins. (Annexe 1 : Tableau des odonates inventoriés sur le
site d’étude)
Voici une description succincte de l’écologie de ces espèces :
Caloptéris éclatant, Caloptéris s. splendens
Espèce commune privilégiant les eaux courantes (courant inférieur
à 60cm/s) ensoleillées. Les mâles défendent un petit territoire
fréquenté par les femelles, présente généralement, que pour
l’accouplement et la ponte. Les œufs éclosent 6 à 9 semaines après
la ponte et la phase larvaire dure 1 ou 2ans. (S. GRAND et JP
BOUDOT 2006)
Caloptéris vierge, Caloptéris virgo virgo
Calopteryx v. virgo (ONF-Mazué 2006)
Espèce commune des eaux courantes partiellement ensoleillées. Les
adultes sont tolérants à l’ombre. Les adultes se perchent sur les
arbres et les herbes de rives. Les mâles territoriaux défendent leur
territoire pendant 3 à 20 jours. De temps en temps, un bref
battement d’ailes signale leur présence aux femelle et aux mâles
concurrents. Les œufs éclosent 6 à 9 semaines après la ponte et la
phase larvaire dure 1 ou 2ans. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Leste vert, Chalcolestes v. viridis
Espèce très commune des eaux courantes et stagnantes, bordées de ligneux à bois tendre surplombant
l’eau et peu polluées. Les adultes se tiennent généralement dans les secteurs ombragés, les mâles
défendant un petit territoire de 5m², dans les buissons et les arbres de bordure. Ils y attendent les
femelles pour l’accouplement et se rapprochent de l’eau pour une ponte en tandem, le plus souvent.
Les femelles insèrent les œufs dans l’écorce de la végétation surplombant l’eau. A l’éclosion, la
prolarve se laisse tomber dans l’eau. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Agrion à larges pattes, Platycnemis pennipes
Espèce commune des eaux courantes et stagnantes ensoleillées, neutres ou alcalines de plaine. Les
œufs sont insérés suivant une ligne zigzagante dans les plantes aquatiques affleurant à la surface de
l’eau. Les œufs éclosent 2 à 4 semaines après la ponte sauf pour les pontes tardives, l’éclosion étant
différée après l’hiver. Emergences massives vers mi-mai. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Agrion de Mercure, Coenagrion mercuriale
Espèce en forte régression des eaux courantes ensoleillées de bonne qualité, alcaline et de débit
modéré. Les adultes ne s’écarte guère de leur site de reproduction. Ils volent à faible hauteur et se
posent longuement. Les œufs sont insérés dans les tiges des végétaux tendres. Les œufs éclose 3 à 6
semaines après la ponte. La phase larvaire dure 1 à 2ans (selon le climat). Les émergences s’étalent sur
une durée assez longue en été. Espèce inscrite à l’annexe II de la directive Habitats. (S. GRAND et JP
BOUDOT 2006)
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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Agrion jouvencelle, Coenagrion puella
Espèce très ubiquiste nulle part menacée, en eaux douces stagnantes permanentes et faiblement
courante. Les mâles ne s’éloignent guère de l’eau, sauf par forte chaleur pour des zones ombragées. Ils
ne sont pas territoriaux ; les femelles ne viennent à l’eau que pour l’accouplement et la ponte. Lors de
la ponte, la femelle peut s’immerger en totalité. Les œufs, insérés dans la végétation affleurantes,
éclosent 3 à 5 semaines après la ponte. La phase larvaire dure de 6 mois à 2 ans. Les émergences se
font sur une période limitée, formant ainsi des populations denses. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Agrion porte coupe, Enallagma cyathigerum
Espèce très commune d’eaux stagnantes de toute nature. Les adultes ont un vol robuste et s’éloignent
de l’eau pour se chauffer au soleil. Accouplement à l’écart de l’eau ; ponte en tandem dans un premier
temps, dans la végétation émergeante, puis la femelle seule pour une ponte en immersion totale. Les
œufs éclosent 2 à3 semaine après la ponte, la phase larvaire durant 1 an. Les émergences s’étalent sur
une longue période. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Agrion élégant, Ishnura elegans
Espèce très ubiquiste des eaux ensoleillées stagnantes à faiblement courantes. Les mâles ne sont pas
territoriaux et les imagos forment des populations denses au bord des étangs. Après un accouplement
très long (3 à 8 heures), les femelles pondent seules et insèrent leurs œufs dans la végétation flottante
ou immergée. Les œufs éclosent après 10 à 20 jours, avec une possibilité de passage de l’hiver. Les
larves sont territoriales, vivant dans la végétation immergée en eau peu profonde. (S. GRAND et JP
BOUDOT 2006)
Agrion nain, Ishnura pumilio
Cette espèce figure en classe 5 sur la Liste Rouge française. Espèce pionnière apparaissant rapidement
sur les pièces d’eau récentes, formant des populations importantes, mais aussi en queue d’étangs,
mares enherbées, suintements. Les œufs éclosent 2 à 4 semaines après la ponte mais peuvent attendre
la pluie si le milieu s’assèche. Les mâles sont assez agressifs envers les autres Zygoptères. La femelle
pond seule en insérant ses œufs dans le tissu des plantes. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Petite nymphe à corps de feu, Pyrrhosoma nymphula
Espèce commune d’eaux stagnantes ou faiblement courantes. Première espèce à émerger au printemps.
Les mâles attendent les femelles à partir d’un petit territoire, qu’ils peuvent changer plusieurs fois au
cours de la journée. Ponte en tandem, parfois complètement immergé, dans la végétation flottante ou
immergée. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Aeschne bleue, Aeshna cyanea
Espèce rare à assez rare en Côte d’Or, se
rencontrant dans tous les types d’eaux
stagnantes. Les adultes s’observent surtout
en individus isolés. Les mâles visitent les
eaux stagnantes, en patrouillant le long des
rives. Les femelles pondent dans la
végétation en décomposition qui borde les
rives, et même dans les fissures de troncs
d’arbres couchés dans l’eau. Les imagos
émergent 1 à 2 ans après la ponte sur une
période de plus de trois mois. (S. GRAND
et JP BOUDOT 2006)
Aeshna cyanea (ONF/Barré-2007)
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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Grande Aeschne, Aeshna grandis
Espèce non commune en Côte d’Or, d’eaux stagnantes et faiblement courantes. Les adultes, aux ailes
très enfumées, sont souvent vu planer isolément au-dessus des étangs. Ils se posent peu et sur des
supports bien exposés lorsque la température est fraîche. Cette espèce fait preuve d’un comportement
migratoire. La femelle pond dans la végétation vivante ou en décomposition. (S. GRAND et JP
BOUDOT 2006)
Anax empereur, Anax imperator
Espèce très commune d’eaux stagnantes et faiblement courantes. Les mâles dominent de manière
impériale un territoire allant d’une simple flaque à une zone atteignant 2400m². Après un
accouplement de quelques dizaines de minutes, la femelle pond, seule, et insère les œufs dans les
plantes aquatiques affleurantes ou dans des débris végétaux flottant. Les œufs éclosent 3 à 6 semaines
après la ponte ; la phase larvaire dure de 3mois à deux ans. Les émergences se font majoritairement au
printemps, en quelques jours ; le restant donnant lieu à des émergences estivales et automnales.
(S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Gomphe vulgaire, Gomphus vulgatissimus
Espèce rare à assez rare en Côte d’Or, des
eaux courantes ensoleillées, entourées
d’arbre et de buissons. Espèce discrète
pouvant s’écarter d’une dizaine de
kilomètre de son lieu de naissance. Les
mâles se posent souvent sur les feuilles,
les pierres et la terre, notamment dans les
secteurs où alternent des zones rapides et
des zones calme. Les œufs éclosent 2 à 8
semaines après la ponte. La phase larvaire
dure de2 à 4 ans. La période d’émergence
dure 12 à 45 jours au printemps, avec une
synchronisation (plus de la moitié en
quelques jours). (S. GRAND et JP
BOUDOT 2006)
Gomphus vulgatissimus (ONF/Barré-2007)
Gomphe à Pinces, Onychogomphus f.
forcipatus
Espèce rare à assez rare en Côte d’Or,
d’eaux courantes et parfois lacustres.
Les mâles se posent généralement au
sol, sur les galets parfois également sur
la végétation. Ils se pourchassent
généralement brièvement, de manière à
garder une certaine distance entre eux.
Les femelles restent cachées à l’écart
de l’eau et les mâles se précipitent sur
elles pour s’en emparer et rechercher
l’accouplement. Les œufs éclosent 3 à
4 semaines après la ponte, la phase
Onychogomphus f. forcipatus (ONF/Barré-2007)
larvaire durant 3 à 4 ans. Les larves
préfèrent les sédiments limoneux ou
sableux, recouverts de débris organiques. Les émergences rapides, s’étendent sur 4 à 8 semaines au
printemps, et ne sont pas synchronisées. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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Cordulégastre annelé, Cordulegaster b. boltonii
Espèce rare à assez rare en Côte d’Or, des
ruisseaux à fond sableux. Les mâles
prospectent longuement les secteurs
ombragés à la recherche des femelles
pouvant y pondre. Non territoriaux, à la
rencontre d’un autre mâle, il rebrousse
chemin ou entre brièvement en conflit. Les
femelles restent souvent cachées. Les œufs
éclosent 3 à 6semaines après la ponte et la
phase larvaire dure 4 à 5 ans. Les
émergences durent sur deux mois. (S.
GRAND et JP BOUDOT 2006)
Cordulegaster b. boltonii (ONF/Barré-2007)
Libellule écarlate, Crocothemis erythraea
Espèce pionnière commune des eaux
stagnantes ou faiblement courantes. Les mâles défendent un territoire de 2 à 10m de rive.
L’accouplement est très bref (3 à 10 secondes) en vol. Les œufs sont enrobés d’un mucus gélatineux
facilitant leur adhésion aux supports et éclosent 1 à 10 semaines après la ponte. La phase larvaire dure
de 9 semaines à un an. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006).
Libellule déprimée – Libellule depressa
Espèce pionnière très commune d’eaux mésotrophes et eutrophes stagnantes et faiblement courantes.
Mâles et femelles se déplacent beaucoup. Les mâles perchés sur des tiges sèches sont très agressifs.
L’accouplement a lieu en vol et dure moins de 30 secondes. La femelle dépose ensuite ses œufs en
touchant la surface de l’eau. Les œufs éclosent 1 à 5 semaines après la ponte, et le développement
larvaire peut être très rapide mais les émergences n’auront lieu qu’après l’hiver. . Les larves vivent sur
ou dans les sédiments et sont, à l’occasion, capable de passer l’hiver enfouies dans la terre.
(S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Libellule fauve – Libelluaefulva
Espèce commune des eaux mésotrophe ou eutrophes stagnantes et faiblement courantes,
préférentiellement bordées d’hélophytes et entourées de zones herbeuses ou semi-boisées. Les mâles
défendent un territoire d’une cinquantaine de mètres carrés ; ils y repoussent toutes les libellules
bleues. Les œufs enrobés d’une couche de mucus éclosent en 2 à 7 semaines. Les larves vivent dans
les sédiments deux ans. Les émergences sont synchronisées en quelques jours au printemps.
(S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Orthétrum
bnruneum
Orthetrum bruneum (ONF/Barré-2007)
brun
–
Orthetrum
Espèce rare à assez rare en Côte d’Or,
pionnière des eaux stagnantes et
courantes. Les adultes se posent de
préférence sur le sol nu. Les mâles
défendent un territoire de 1 à 10m de
rive pendant trois jours en moyenne.
L’accouplement est bref et dure
environ 5mn. Les œufs éclosent 4 à 5
semaines après la ponte. La phase
larvaire dure un à deux ans ; les
émergences sont étalées. (S. GRAND
et JP BOUDOT 2006)
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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Orthétrum réticulé – Orthetrum cancellatum
Espèce pionnière très courante des eaux stagnantes de toute nature. Les mâles restent longuement
posés sur les pierres ou la terre. Ils défendent, très agressifs, un territoire pendant 10 à 15 jours. Après
un accouplement en vol ou posé, la femelle pond des œufs enrobés d’un mucus gélatineux qui éclosent
en 2 à 6 semaines. La phase larvaire dure 2 à 6 semaines, avec des émergences étalées sur un mois. (S.
GRAND et JP BOUDOT 2006)
Orthétrum bleuissant – Orthetrum coerulescens
Espèce rare à assez rare en Côte d’Or des eaux stagnantes et courantes. Territoriaux ou non ;
l’accouplement au sol dure de quelques minutes à une demi-heure. Il s’accommode mal des eaux
polluées. La phase larvaire dure 1 ou 2 ans, les larves vivant cachées dans les débris végétaux et
pouvant s’enfouir dans les sédiments. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Sympetrum méridional – Sympetrum meridionale
Espèce rare en Côte d’Or, des eaux stagnantes, même temporaires. Les accouplements ont lieu posés.
Les femelles pondent au-dessus de l’eau ou des rives exondées, d’abord en tandem puis parfois seules,
le mâle restant à proximité. Les œufs entrent en diapause après la ponte et éclose au printemps suivant.
La phase larvaire, mal connue, dure vraisemblablement entre 2 et 4 mois. Les émergences s’étalent sur
un mois et surviennent souvent, la nuit. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Sympetrum rouge sang – Sympetrum sanguineum
Espèce commune, des eaux stagnantes entourées de roselières et de zones de carex, et eaux faiblement
courantes. Les mâles non territoriaux se déplacent continuellement. Les femelles défendent un
territoire de chasse à l’écart de l’eau. L’accouplement dure moins de 10mn. La ponte débute en
tandem. Les œufs, très gros mais dépourvus de mucus, entrent en diapause après la ponte et n’éclosent
qu’au printemps suivant. Période d’émergence étalée sur deux mois. (S. GRAND et JP BOUDOT
2006)
Sympetrum fascié – Sympetrum striolatum
Espèce commune des eaux stagnantes et faiblement courantes ensoleillées, a forte capacité
d’expansion. La femelle pond en tandem puis seul sous la protection du mâle. La phase larvaire dure
de 5 mois à un an selon la date d’éclosion des œufs, les émergences s’étalant de juin à novembre.
(S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Sympetrum vulgaire – Sympetrum vulgatum
Espèce assez rare en Côte d’Or, des eaux stagnantes, à comportement migratoire marqué. Les mâles
territoriaux attendent les femelles au bord de l’eau. L’accouplement peut durer longtemps. Les
femelles pondent près des berges, les males restant alors pour les protéger. Les œufs, gélatineux
entrent en diapause. La période d’émergence dure plus de deux mois avec une concentration sur deux
semaines. (S. GRAND et JP BOUDOT 2006)
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
12
5.2.
Analyse qualitative
Parmi les 25 espèces présentes sur le site, une espèce est protégée au niveau national ; l’Agrion de
Mercure figure, par ailleurs, à l’annexe II de la directive Habitats.
Compte tenu des données existantes sur le Val des Choues, 9 nouvelles espèces ont été inventoriées :
Nom scientifique
Chalcolestes viridis
Coenagrion mercuriale
Ishnura pumilio
Aeshna cyanea
Gomphus vulgatissimus
Libellula depressa
Orthetrum bruneum
Sympetrum striolatum
Sympetrum vulgatum
Nom français
Leste vert
Agrion de Mercure
Agrion nain
Aeschne bleue
Gomphe vulgaire
Libellule déprimée
Orthétrum brun
Sympétrum fascié
Sympetrum vulgaire
Cela porte à 38, le nombre d’espèce d’odonate sur l’ensemble du Val des Choues.
Un certain nombre des espèces reste cependant rare à assez rare voire très rare en Côte d’Or.
Nom scientifique
Nom français
Coenagrion mercuriale
Ishnura pumilio
Aeshna cyanea
Aeshna grandis
Gomphus vulgatissimus
Onychogomphus f. forcipatus
Cordulegaster b. boltonii
Orthetrum bruneum
Orthetrum c. coerulescens
Sympetrum meridionale
Sympetrum vulgatum
Agrion de Mercure
Agrion nain
Aeschne bleue
Grande aeschne
Gomphe vulgaire
Gomphe à pinces
Cordulégastre annelé
Orthétrum brun
Orthétrum bleuissant
Sympétrum méridional
Sympetrum vulgaire
Rareté Côte d'Or
(TR:très rare;
R:rare)
R
TR
R
R
R
R
R
R
R
TR
R
TR : très rare
R : rare ou assez rare
En grisé les nouvelles espèces sur le Val des Choues
D’après S. GRAND et JP BOUDOT 2006 (Les libellules de France, Belgique et
Luxembourg)
5.3.
Analyse quantitative et fonctionnelle
En lieu et place du complexe des cinq étangs asséchés en 2006, on trouve désormais actuellement les
milieux suivants :
Un ruisseau : le ruisseau du Val des Choues qui constitue désormais sur le site un linéaire
d’environ 600m ; ce ruisseau a fait l’objet d’une description et d’une cartographie par ailleurs.
Des étendues d’eau de faible profondeur avec de la végétation aquatique : une étendu d’eau
faiblement courante en rive gauche contre la digue de l’ancien étang Narlin Inférieur alimenté
par le ruisseau et par une source ; une étendue d’eau faiblement courante et peu profonde dans
la partie avale de l’ancien étang de vieille digue Est doublement alimentée par des arrivées du
canal de dérivation lui-même alimenté par des sources en rive droite du Val des Choues ;
Inventaire Odonate sur le site des anciens étangs Narlins en forêt domaniale de Châtillon (Villiers le Duc – 21)
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Une étendue d’eau moyennement profonde (jusqu’à 1 mètre) sur le tracé du canal de
dérivation, en eau en permanence, faiblement courante car alimenté en permanence par le
canal. Cette zone existait déjà.
Une étendu de végétation aérienne avec une lame d’eau de faible profondeur, peut être
temporaire (mais permanente en 2007).
En terme d’habitat odonatologique, la présence de cette variabilité, explique le nombre d’espèces
contactées sur le site.
6 espèces sont inféodées exclusivement aux eaux courantes
2 espèces vivent plutôt dans les eaux courantes mais aussi dans les eaux stagnantes
2 espèces vivent plutôt dans les eaux stagnantes mais aussi dans les eaux courantes
10 espèces vivent plutôt dans les eaux stagnantes mais aussi dans les eaux faiblement courantes
6 espèces sont inféodées aux eaux stagnantes.
Lors des inventaires les comportements des individus contactés ont été notés afin de savoir s’il y avait
reproduction ou non. Ainsi, sur les 25 espèces observées il est certain que 21 d’entre elles ont assuré
une reproduction sur le site, soit cette année 2007 (observation d’accouplement, de ponte) ou d’années
antérieures (observation d’émergence, d’exuvies, de larve au printemps).
Le tableau de synthèse des données avec une localisation géographique par milieu figure en annexe.
(Annexe 2 : Carte de localisation des différentes espèces sur le site des anciens étangs)
Il faut noter que pour avoir une idée plus précise des espèces se reproduisant, les inventaires doivent
être reproduit durant 3 années consécutives ; ces résultats sont donc incomplets pour donner une liste
définitive des espèces se reproduisant sur le site.
6. CONCLUSION
L’objectif de cet inventaire était de faire un état des lieux initial concernant le site et de suivre ensuite
l’évolution des observations compte tenu des modifications importantes du milieu induit par la
suppression des plans d’eau.
Pour ce premier inventaire, il est certain qu’une partie des émergences est issue de larves déjà
présentes avant 2007, ce qui explique la richesse spécifique du site. L’intérêt du suivi sera de voir
l’évolution de la présence des espèces en fonction de leur écologie : espèces d’eaux courantes, espèces
d’eaux stagnantes.
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7. ANNEXES
7.1.
7.2.
Tableau des odonates inventoriés sur le site d’étude
Carte de localisation des différentes espèces sur le site des anciens
étangs
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