88 La Game Gear . La Game Gear L asse de voir le Game Boy régner en maître absolu sur le nouveau marché des consoles portables (qu’il a d’ailleurs créé), SEGA riposte en 1990 avec la Game Gear. L’argument de l’écurie de Sonic tient en un seul mot : couleur. En effet, la nomade de SEGA propose des jeux dont les teintes ne se limitent pas aux dégradés de gris. Pour autant, elle ne parvient pas à égratigner la suprématie de sa toute-puissante rivale malgré une campagne de marketing agressive. Retour sur la « little big » 8 bits. Dates de sortie : Couleurs : 32 affichables 6 octobre 1990 (Japon) 26 avril 1991 (Europe, États-Unis) sur une palette de 4 096 Écran : LCD couleur rétroéclairé, 8,3 cm de diagonale Son : mono, stéréo 4 voies via la prise casque Alimentation : 6 piles AA LR6 ou adaptateur secteur Processeur : Zilog Z80 (8 bits) cadencé à 3,58 MHz Mémoire : 8 kb de RAM et 16 kb de Video RAM Support : cartouche Dimensions : 20,9 cm de largeur, 11 cm de longueur, 3,7 cm d’épaisseur Poids : 400 g Prix au lancement (France) : 1 290 F (correspondant à environ 270 € d’aujourd’hui) Une belle variété de jeux Si la ludothèque de la Game Gear ne peut certes rivaliser avec l’impressionnante liste de hits qui ont accompagné la carrière du Game Boy, les bons titres sont tout de même présents et la plupart des genres majeurs sont représentés : action (Double Dragon, Streets of Rage, Shinobi, Battletoads, Ninja Gaiden) ; plateformes (Sonic the Hedgehog, Tails Adventure ; les jeux SEGA-Disney (Wonderboy, Krusty’s Funhouse) ; baston (Samurai Showdown, Virtua Fighter Animation) ; RPG (Phantasy Star Adventure, Defender of Oasis, Shining Force II) ; sport (FIFA, Leaderboard Golf, NFL ‘95, Madden NFL ‘96, PGA Tour Golf) ; course automobile (OutRun, Super Monaco GP I & II, Super Off Road, Sonic Drift, Micro Virtua Fighter Animation. Machines, Road Rash) ; tir (Space Harrier, Desert Strike, Fantasy Zone, Aerial Assault, G-Loc, Super Space Invaders, Super Battletank, Choplifter III) ; puzzle game (Columns, Super Columns, Marble Madness, Dr Robotnik’s Mean Bean Machine, Puzzle Bobble). Pas de quoi s’ennuyer, donc. Ninja Gaiden. Tails Adventure. Et la couleur fut ! Lorsqu’il fait irruption en 1989, le Game Boy donne naissance à une nouvelle race de consoles : les portables. Malgré son écran monochrome et ses quatre dégradés de gris, la trouvaille du génial Gunpei Yokoi est dotée d’une ludothèque assez riche et d’une impressionnante autonomie. SEGA, l’ennemi de toujours, se lance donc dans le développement d’une console nomade dont le nom de code est « Mercury » (peu étonnant vu l’amour de la firme pour les planètes du système solaire), et dont l’argument principal est la présence d’un écran LCD couleur. Pour Makoto Ohara, le responsable du projet, et son équipe, c’est sur ce point qu’il faut attaquer le Game Boy car l’absence de couleurs est son seul véritable défaut. La Mercury devient Game Gear et voit le jour le 6 octobre 1990 au Japon. La boîte contient également le puzzle game Columns (le succès insolent de Tetris sur Game Boy a visiblement donné des idées à SEGA) et les autres jeux de lancement sont Super Monaco GP et Pengo. La Game Gear sortira le 26 avril 1991 aux États-Unis et en Europe. Avec des capacités globales très proches de celles de la Master System (voire supérieures, nous y reviendrons), la Game Gear semble armée pour gagner. SEGA communique de façon très agressive en tentant de ringardiser le Game Boy. Une fois encore, la campagne américaine essaie de coller une image infantile à Nintendo, comme ce fut le cas lors du lancement de la Genesis (Mega Drive). Des arguments fumeux tels que « If you’re still playing with Game Boy, it’s time to Super Monaco GP, un classique du jeu de course, est l’un des jeux de lancement de la machine. grow up » (« Si vous jouez encore au Game Boy, il est temps de grandir ») ornent certaines publicités vantant la surpuissance de la machine de SEGA. Clairement, les adolescents et les jeunes adultes sont la cible du constructeur. Quant aux enfants, ils veulent jouer à la même chose que leurs grands frères, c’est bien connu. L’approche semble donc être la bonne. En Europe, où la publicité comparative est interdite, la campagne est plus décalée et mise davantage sur l’humour. Surnommé à juste titre « le Tetris de SEGA », Columns est un puzzle game efficace qui fut vendu en bundle avec la Game Gear.