Etudes des coléoptères saproxyliques du camp militaire de

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SAURAT Rémy
Club entomologique ROSALIA
Etudes des coléoptères saproxyliques du camp militaire de
Chambaran
Nature_Défense_2mil
Document de travail
Septembre 2014
Réalisation : Rémy Saurat
[email protected] Photo couverture : Ganoderma adspersum
1- Synthèse
Ce document de travail présente une partie des tâches effectuées par le club entomologique Rosalia sur le site
d’étude de la forêt de Chambaran. Entre 2013-2014, un contrat Nature_Defense_2mile entre l’association
naturaliste et le Conservatoire Régional des Espaces Naturels a été établi, visant à étudier les communautés de
coléoptères aquatiques et saproxyliques sur le terrain militaire de Chambaran. Une volonté de protéger la
biodiversité à l’aide d’un programme à travers le Sud-Est de la France a permis de créer une complicité entre
l’armée et les gestionnaires du territoire.
Le présent travail cible précisément le cortège saproxylique, c’est-à-dire les "espèces impliquées dans ou
dépendantes du processus de décomposition fongique du bois, ou des produits de cette décomposition, et qui
sont associées à des arbres tant vivants que morts. Par convention deux autres regroupements d’organismes
sont inclus dans cette définition : les espèces associées aux écoulements de sève et à leurs produits de
décomposition, et les organismes autres que les champignons qui se nourrissent directement du bois."
(Alexander 2008). En outre, plusieurs techniques de captures ont été employées. Ce document se limite
uniquement aux travaux accomplis par Rémy Saurat, l’analyse cible seulement les pièges d’interception
aériens.
Un recensement de différents groupes d’êtres vivants présents sur le site a été réalisé par différents
organismes. Un inventaire spécifique aux invertébrés a été démarré depuis 2013 (gastéropodes et
coléoptères), apportant des informations scientifiques supplémentaires sur des peuplements peu connus. L’un
des objectifs principaux a été d’étudier les espèces saproxyliques. Ces organismes peuvent être utilisés en tant
qu’outils bio-indicateurs de la qualité des habitats naturels forestiers, par leurs affinités écologiques (ex :
espèces parapluies). Certaines de ces communautés saproxyliques ont besoin de processus écologiques
inféodés aux vieilles forêts pour se développer (cavités, polypores…).
Actuellement, les menaces pesant sur ces organismes restent principalement la fragmentation de leurs milieux
naturels, une perte dans la disponibilité du bois mort ou un manque de diversité en micro-habitats. Alors, à
quelle échelle spatiale faut-il intervenir pour concilier gestion territoriale, protection et activités économiques ?
Ces problématiques s’articulent autour du contexte environnemental.
Les biotopes et les habitats environnants sont d’importantes composantes pour le cortège saproxylique. Ces
insectes gîtent dans des endroits souvent remarquables. Ces milieux se qualifient comme « habitats forestiers
déterminants », participant à la protection d’espèces rares ou menacées. Formant des patchs disséminés à
cause du morcellement forestier, ces îlots doivent être considérés comme outils clés dans la gestion des forêts.
Bien étudiés en Scandinavie (Timonen et al. 2010), les scientifiques ont prouvés une augmentation significative
de la richesse spécifique à divers endroits, notamment en milieu exploité avec une amélioration pour la
préservation d’espèces patrimoniales ou pour celles issues des listes rouges (UICN) (Hottola & Siitonen, 2008).
En parallèle, les études des coléoptères saproxyliques fournissent d’autres renseignements taxonomiques,
écologiques, biologiques et de recherche pour les spécialistes et les gestionnaires comme :
- Apport de connaissances sur les espèces nuisibles à la sylviculture, utiles pour les activités
économiques forestières.
- Apport d’autres méthodes de gestion concertées.
- Détermination de la qualité des forêts.
[Scientifiques]
- Avancée pour la recherche.
- Distinction des profils de communautés saproxyliques.
- Identification d’éventuelles caractéristiques écologiques.
- Adjoindre des informations chorologiques sur les espèces rencontrées.
2- Méthodes et matériels
Grâce aux investigations sur le terrain depuis 2013 pour l'étude générale et 2014 pour l'analyse par piégeage
aérien Polytrap, le choix des positionnements de pièges a été plus aisé. Le site d'étude est majoritairement
composé de feuillus et exploité par l'Office National des Forêts. Par conséquence, seuls certains stades du
peuplement végétal se rencontrent dans la partie forestière.
La présence de Chênes, de Peupliers, de Hêtres, d'Aulnes etc... et d'une diversité d'essences pour la strate
arbustive, vivante ou morte, composent le site à différents stades de dégradation. Ce scénario permet
d'imaginer la combinaison colossale de différenciation de niches possibles pour le cortège saproxylique.
Un principe fondamental des saproxyliques est qu’ils se partagent la ressource du bois spatio-temporellement
à travers une grande diversité de niches (de l'arbre vivant jusqu'à la minéralisation). Or, le fait que le milieu
forestier soit géré et qu'une partie du cycle naturel soit perturbé, l'artificialisation a probablement des impacts
négatifs sur la richesse spécifique dans les phases de dégradation terminale. Cependant, grâce aux îlots de
sénescence et autres éléments qui se positionnent d'un point de vue niches écologiques en fin de dynamique
forestière, les micro-habitats associés ne sont pas totalement supprimés. Les espèces dépendantes de ces
mécanismes peuvent être potentiellement présentes. Ainsi, même en milieu exploité, elles peuvent achever
l’ensemble de leur cycle naturel.
a- Dispositif de piégeages et d'échantillonnages
En dehors des récoltes faites à vue sur le terrain, l’inventaire des coléoptères saproxyliques se base sur un
réseau de pièges attractifs (bière, vins… non traités dans ce document) et de pièges à interception
multidirectionnelle. Ces modèles d'interception, type Polytrap, se composent de deux plaques de plexiglass de
30x60cm perpendiculaires débouchant sur un entonnoir de 40cm de diamètre puis d'un récipient de 0,5L
contenant un mélange d'eau, de NaCl (10%) et d'un agent noyant les insectes (type savon). L’aspect
transparent des dispositifs assure une neutralité dans les résultats de capture, tendant à rester représentatifs
du milieu naturel environnant. Ce système limite les effets de répulsion ou d’agrégation d’espèces qui peuvent
éventuellement biaiser le traitement de données ultérieures.
Dispositif de piégeage aérien (étang des Nénuphars)
b- Plan du site et dates des récoltes
1- Etang de la Femme
(Betula_Chandelle_morte)
2- Etang de la femme 2
(Quercus_senescant)
3- Etang des Nénuphars
(Populus_Chandelle_morte)
4- Etang de Vienne (Quercus)
5- Etang de Vienne 2 (Alnus)
Illustration des pièges d'interception disposés sur le site de la forêt de Chambaran
Les pièges d'interception ont été installés le 3 Mai 2014. Les relevés ont été effectués les 23 Mai, 10 Juin, 9
Juillet et 07 Août 2014. Les pièges ont été enlevés lors de la dernière session de récolte : le 07 Août 2014.
Des chasses à vue ont été réalisées les 8 Mai et 4 Juin 2014 avec Jacques Dalmon.
c- Tri, identification des espèces et analyse
Les résultats des pièges d'interception sont triés à l'aide d'une loupe binoculaire. Les coléoptères sont ainsi
écartés des autres groupes d'organismes vivants, y compris les spécimens de taille de 1 millimètre. Les
comptages découlent principalement des pièges d'interception, les chasses à vue viennent compléter la liste
d'espèces pour l'inventaire général. Les identifications ont été effectuées jusqu'à l'espèce dans la majorité des
cas. Pour les taxons difficiles, les déterminations vont jusqu'au genre (Staphilinidae, Cryptophagidae...) ou plus.
Les échantillons sont conservés en plaquette, en alcool 70° ou dans un mélange de savon + eau salée. Certains
taxons ne sont pas comptabilisés dans le nombre d'espèces lorsque l'identification reste difficile. Des
informations écologiques sur le régime trophiques sont fournies. Pour les espèces rares ou patrimoniales, des
indications sur leur biologie sont ajoutées.
Les insectes ont été capturés par une méthode standardisée, aléatoirement durant leurs déplacements et sans
biais d'agrégation. On peut donc discuter et comparer les résultats de tous les dispositifs Polytrap mis en place.
Compte-tenu de la grande variabilité entre chaque dispositif, 5 pièges permettent d'homogénéiser les valeurs
extrêmes.
Pour analyser et comparer synthétiquement les faunes obtenues, l'indice de Shannon (H) et son indice
d'équirépartition (E) des populations sont utilisés. L'index Shannon (H) permet de façon simplifiée de mesurer
la biodiversité selon la formule : H = - Σ (ni /n)* ln/(ni /n). ni correspond à l'abondance de l'espèce i et n l'effectif
total d'espèces. Il varie de 0 (1taxon) à S (résultats plus élevés selon le nombre et l'abondance des espèces).
Succinctement, il aide à une vision d'ensemble de la structuration des espèces en mesurant la difficulté à
prédire l'identité du prochain individu (entropie).
Il est accompagné de l'indice d'équitabilité de Shannon déterminé par : E =
où H(') = indice de Shannon et
S = Nombre d'espèces. Il permet de relativiser sur les valeurs (H) par la notion de répartition égale des espèces
à l'échelle de la communauté. Ce second indice varie entre 0 et 1 où plus il est élevé, plus la probabilité que les
espèces soient équitablement réparties reste élevée.
3- Résultats
a- Généralités
Dans sa globalité, la partie de l'inventaire des saproxyliques de Rémy Saurat compte un total d'espèces de 140
coléoptères avec 770 adultes piégés (espèces indéterminées exclues), ce qui paraît tout de même important
compte tenu du nombre de pièges disposés.
En ne tenant compte que des taxons saproxyliques, les coléoptères comptent 103 espèces répertoriées (596
individus). De plus, il faut tenir compte des espèces contactées lors des sorties terrain (+9 espèces), à vue
comme :
- Octotemnus mandibularis (Gyllenhal, 1813) (Ciidae, Coleoptera) : Cette espèce est mycophage principalement
sur Trametes sp., extrêmement rare en France avec seulement 5 citations (publication in press.).
- Synchita separanda (Reitter, 1882) (Zopheridae, Coleoptera) : Espèce mycophage considérée comme relique
des forêts primaire (Müller, 2005), peu fréquente, avec différenciation d'espèce-hôtes entre stade larvaire et
adulte, principalement sur Tubercularia sp.
- Scaphidema metallicum (Fabricius, 1792) (Tenebrionidae, Coleoptera) : espèce mycophage principalement
d'Europe centrale, sur la majeure partie de la France, assez commune. Elle se manifeste principalement sous
écorce de feuillus attaquée par les hyphes fongiques, aussi sur branches et troncs dégradés par le mycélium.
- Allandrus undulatus (Panzer, 1795) (Anthribidae, Coleoptera) : Espèce assez rare sur la France, absente dans la
partie méridionale. Vit sur les feuillus, surtout sur Quercus sp. La larve semble saproxylophage, attirée sur les
parties raméales attaquées par le groupe des Pyrenomycetes (Ascomycota).
Cumul du nombre d'espèces et deleur abondance respective
Ptilinus pectinicornis (Linnaeus, 1758)
Hemicoelus fulvicornis (Sturm, 1837)
Hemicoelus costatus (Aragona, 1830)
Aulonothroscus brevicollis (Bonvouloir,
1859)
Tableau 1. Abondances par piège de certains coléoptères saproxyliques enregistrées sur l'ensemble de la durée
d'étude
L'aspect général que l'on peut constater (tableau 1) est que chaque piège inclut un résultat différent (chaque
couleur correspondant à une abondance précise d’une espèce). Principalement dû à un effet de
positionnement, les variables environnementales viennent ensuite partiellement expliquer le profil des
communautés (type de support, milieu environnant, exposition etc...) :
- Le Polytrap1 de l'étang de la Femme est sur une chandelle morte, sur pied de Bouleau, bien avancée en
décomposition et en milieu ombragé.
- Le Polytrap2 de l'étang de la Femme est sur une branche basse morte de Quercus petraea. L'arbre mesure ~
20m de haut et > à 80cm de Ø. La présence de cavités a été constatée, avec un type de pourriture fongique de
bois de cœur (type Piptoporus sp.). Aussi, la position du dispositif est située en bordure d'étang.
- Le Polytrap de l'étang des Nénuphars, positionné en milieu ombragé sur une chandelle de Populus sp., est à
proximité de diverses autres essences arborescentes mortes récemment, avec une forte présence en
fructifications de Ganoderma sp.
- Le Poytrap1 de l'étang de Vienne, situé à 6m de hauteur sur Quercus, est en milieu plus ou moins ouvert, avec
une zone spatiale proche ayant subi une coupe récente.
- Le Polytrap2 de l'étang de Vienne est sur Alnus glutinosa mâture, avec une présence de bois mort en
périphérie. Des sporocarpes d'Exidia sp., de Daldinia concentrica etc… ont été observés.
b- Peuplements saproxyliques
Après observations des diverses espèces saproxyliques obtenues, sur 111 taxons (pièges + à vue), les familles
dominantes sur l'ensemble de l'étude sont les Ptinidae ( ~ 10%), puis les Curculionidae avec les Scolytinae, les
Cerambycidae et les Ciidae. Par contre, les 3 espèces les plus abondantes (tableau 1) sont Ptilinus pectinicornis
(Ptinidae, 122 indiv.), Hemicoelus costatus (Ptinidae, 73 indiv.) et Aulonothroscus brevicollis (Throscidae, 38
indiv.). Les deux premières ont leur stade larvaire saproxylophage, elles se développent dans la partie dure du
bois, en général mort sur pied et sec, de diverses essences de feuillus (Fagus, Quercus...). La dernière serait, à
l'état de larve, prédatrice d'autres groupes d'arthropodes dans le bois décomposé ou dans la litière.
Si l'on aborde les communautés vis-à-vis de leur régime trophique respectif, on peut constater que ce sont les
mycophages et les saproxylophages qui dominent. Ces deux groupes sont toujours mieux représentés en forêt
de feuillus. C'est donc sans stupeur de constater ces résultats par rapport au contexte environnemental.
La microfaune des xylophages reste principalement représentée par les longicornes et les scolytes. Les
principaux Cerambycidae notés sont Exocentrus adspersus, Anaesthetis testacea, Pogonocherus hispidulus...
polyphages. La majorité des spécimens se situent principalement dans les dispositifs installés sur Quercus
(piège Femme2+piège Vienne1). Ils exploitent généralement les branches exposées au soleil. Ils arborent un
camouflage remarquable avec des excroissances chitineuses en forme de touffes, de couleurs marron, gris...,
les mélangeant parmi les lichens épiphytes.
Un scolyte spécialiste des résineux, Pityogenes bidentatus (Curculionidae, Coleoptera), a été récolté sur l'étang
de la femme. Après inspection des peuplements végétaux voisins, une série de Pins noirs et d'Epicéas a été
aperçue, qui expliquerait la présence de cet individu erratique. Ces animaux ont un certain pouvoir de
dispersion. Des spécialistes américains ont pu enregistrer chez certains scolytes vicariants qu’une grande
variabilité résidait au niveau des distances de déplacement, de 100m à plusieurs km, partiellement dus aux
évènements stochastiques environnementaux (Costa et al. 2011)
La série des saproxyliques mycophages de Chambaran sont les Scolytes de la tribu des Xyleborini. Ils se
nourrissent de champignons type Ambrosia (Sordariomycetes) qui croissent dans les galeries du bois. Viennent
ensuite les familles des Tenebrionidae, Mycetophagidae, et la « série Cerylonide » (un groupe monophylétique
de plusieurs petites familles).
Certaines espèces de champignons ont été remarquées et notées proches des dispositifs, indépendamment à
divers endroits. Elles peuvent avoir une certaine influence dans la présence des mycophages. Par exemple au
Polytrap2 de l’étang de Vienne, une corrélation positive subsiste entre Platydema violaceum (Tenebrionidae,
Coleoptera) attrapée en piège et les fructifications d’Auricularia sp. (Ascomycota) trouvées à proximité.
Une grande proportion des prédateurs appartient au Cleridae (6 espèces recensées). Ils forment une guilde
spécialisée dans la chasse aux scolytes et autres larves xylophages exploitant le bois récemment mort. Ils
adoptent en général une forme allongée, typique pour le déplacement dans les galeries. A noter que dans la
faune du chêne, le très rare Dermestoides sanguinicollis (Cleridae, Coleoptera) a été obtenu (Inventaire
national SAPROX muséum ; Mullër et al. 2005).
Les Elateridae sont une autre famille importante de zoophage. A cause des difficultés d’identification de
certaines espèces, des taxons n’ont pas été pris en compte dans les résultats. Le poids de cette famille dans le
relevé est donc légèrement diminué. Les déterminations ultérieures se feront par Jean-Louis Ollagnon et Lucien
Leseigneur.
Pour les taxons aux frontières trophiques méconnues, cela implique des espèces où un doute persiste quant au
régime alimentaire. C'est le cas d'Uleiota planata (Silvanidae, Coleoptera). Les entomologistes discutent
toujours sur son groupe trophique, entre mycophagie et zoophagie, ou bien polyvalent. Une autre particularité
existe au sein des Latridiidae. Certaines espèces ne sont pas de véritables saproxyliques, mais plutôt liées à la
microfaune du sol.
Une espèce opophage a été récoltée sur le secteur de l’étang de la Femme, Cryptarcha strigata (Nitidulidae,
Coleoptera). Ce coléoptère fait partie du cortège spécialisé sur les suintements de sève, issus des blessures de
l’écorce. Ce milieu attractif est associé à un assemblage particulier composé d’espèces opportunistes, qui
peuvent se nourrir soit des matières nutritives provenant du phloème, soit de la batterie de micro-organismes
décomposant les exsudats.
c- Composition faunistique temporelle
L’un des objectifs sous-jacents dans la stratégie d’échantillonnage a été d’obtenir les résultats les plus
représentatifs possibles du milieu environnant, tout au long de l'étude. Malgré la variabilité importante de
capture entre chaque piège, les relevés obtenus restent cohérents. C’est le positionnement du piège qui
détermine la particularité des collectes. Par exemple, à l’étang des Nénuphars, certaines espèces sont
surreprésentées à cause d’un facteur avoisinant le Polytrap. Cet effet peut créer des problèmes ultérieurs en
analyses statistiques multivariées (qui ne sont pas traitées dans ce document) comme certaines microfaunes
différentes se rapprochant artificiellement.
Polytrap_Vienne2
Polytrap_Nénuphars
Polytrap_Femme2
Polytrap_Femme1
Indices_Shannon
Pour appuyer les observations de la base de données constituée, les indices de Shannon donnent un aperçu de
l’évolution des communautés durant l’étude. Il faut cependant prendre du recul sur l’analyse. L’indice H élevé
de 3,71 du Polytrap2 de l’étang de la Femme (Tableau 2), sa faible variabilité et son indice d’équirépartition de
67,46% indiquent que les espèces se répartissent plutôt de façon homogène. Corroborés par des paramètres
écologiques intéressants proches de ce dispositif (Quercus sénescent…), ces deux indices informent une
tendance à la diversification et à l’équilibrage des abondances de chaque espèce.
A l’inverse, par manque de réplicats pour le Polytrap1 de l’Etang de vienne, l’analyse statistique n’est pas
cohérente, donc non montrée. Ce piège comporte la composition entomologique et les abondances les plus
faibles du site. De plus, le système d’interception aérien a été braconné entre l’avant-dernière et la dernière
session de ramassage.
Les 3 autres pièges aériens ont des taux d’équirépartion faibles et des indices de Shannon bas. Des pics
d’émergences sont apparus. Certaines espèces ont dominé sur d’autres, déséquilibrant les proportions du
relevé. Ce phénomène est probablement dû aux localisations rapprochées des Polytraps sur des supports
favorables aux apparitions de certains saproxyliques.
Tableau 2. Indices de Shannon, leurs variabilités des différentes zones de piégeages sur la durée totale de l’étude et leurs indices
d’équirépartition (E) respectifs
4- Présence d’espèces obtenues
a- Patrimoniales :
Dermestoides sanguinicollis (Fabricius, 1782) Cleridae :
Espèce d’Europe centrale et méridionale, elle reste très rare en France, dans les pays avoisinants et toujours
très peu abondante. Prédatrice, elle se nourrit principalement d’organismes exploitant le bois comme les
xylophages. Elle conserve une grande affinité avec les vieux peuplements de Quercus, lui servant de gîte et de
réservoir alimentaire (obtenue sur Quercus du Polytrap2 de l’étang de la femme).
Considérée comme espèce parapluie et représentative des vielles forêts (Müller et al. 2005), elle a une
distribution morcelée, probablement occasionnée par la disparition des vieux chênes à travers l’Europe. Dans
une perspective temporelle de préservation du biotope, les chênes mâtures sont à prendre en compte lors de
la protection des vieux peuplements.
Octotemnus mandibularis (Gyllenhal, 1813) Ciidae :
A travers l’ouest Paléarctique, cette espèce reste rare et connue que de quelques localités,
voir probablement éteinte pour certains pays comme la Norvège ou la Pologne. Comme
l'ensemble de la famille des Ciidae, cette espèce est mycophage, ses espèces-hôtes sont
Trametes sp. et Bjerkendera sp (se développent bien sur feuillus en début de dynamique,
indifférents au diamètre du support).
L'individu ci-contre est un mâle arborant deux mandibules développées, surement utiles lors
des joutes masculines.
Cette espèce n'est connue que de 5 localités pour la France, uniquement en montagne
(Pyrénées, Alpes et Corse). Sa découverte a été inattendue. L'habitat était dans un taillis, où
la création de bois mort de diverses catégories est propice à l'installation d'une partie des
champignons finalisant son cycle naturel.
(Photo F. Chevaillot)
Pycnomerus terebrans (Olivier, 1790) Zopheridae :
Cette espèce thermophile, de plaine, est une bonne surprise pour le site de
Chambaran, augmentant la liste d'espèces peu communes. Sur un gradient Sud-Nord,
elle se raréfie au fur et à mesure que l'on arrive vers la Scandinavie. De par ses
exigences écologiques, elle est considérée comme espèce relique des vieilles forêts.
Elle s'implante sur du bois carié de feuillus, surtout sur chênes (Polytrap2 étang de la
Femme) avec la présence de pourritures fongiques blanches, où la structure devient
extrêmement souple et fibreuse. Un spécimen a été repéré par J. Ollagnon vers
l'étang des Meuniers sur une chandelle de chêne mort et bien dégradée.
Diverses informations tendent à définir cette espèce comme saproxylophage. Les
larves et adultes peuvent accomplir leurs cycles plusieurs fois sur le même site, créant
la possibilité d’établir des observations interannuelles.
(Photo F. Chevaillot)
Synchita separanda (Reitter, 1882) Zopheridae :
Rare en France, considérée comme relictuelle des vieilles ripisylves, cette espèce est mycophage. Elle a la
particularité d’être étroitement associée à des espèces précises de champignons entre la phase larvaire et
adulte. Son biotope se compose essentiellement l’espace subcorticale où elle accomplit la globalité de son
cycle biologique.
Photo www.boldsystems.org
b- Vue d’ensemble :
Eucnemis capucina Ahrens, 1812 Eucnemidae :
Espèce largement répandue en France, mais jamais abondante, elle reste assez rare et localisée aux vieilles
forêts. Elle n’a pas d’exigences élevées envers son espèce-hôte, elle se trouve dans le chêne, le hêtre, le
charme ou autre feuillus… Elle réclame néanmoins la présence de bois pourris, dans divers micro-habitats de
l’arbre : cavités, vieilles blessures dans l’aubier, parties basses vers la souche…
Pseudocistela ceramboides (Linnaeus, 1761) Tenebrionidae :
Répandu à travers le Paléarctique occidental et assez commun en France, ce coléoptère est représentatif des
milieux forestiers en phase de vieillissement. Par sa biologie, il nécessite la présence de creux ou vieilles
souches de feuillus. Saproxylophage, la larve se développe dans le bois dégradé ou dans le terreau produit de
l’activité du cortège d’espèces lié aux cavités.
Tilloidea unifasciata (Fabricius, 1787) Cleridae :
Autre espèce prédatrice du cortège saproxylique, T. unifasciata est présente à travers l’Europe. A tendance
méridionale, elle affectionne les endroits chauds lorsque qu’on monte vers le Nord où elle se raréfie. Ce
coléoptère adopte une morphologie allongée comme son espèce sœur D. sanguinicollis. Ses déplacements sont
ainsi facilités dans les galeries et autres endroits étroits issus des bois de feuillus (Quercus spp. pref).
Lymexylon navale (Linnaeus, 1758) Lymexylidae :
Autres espèce intéressante par ses paramètres biologiques et chorologiques, elle s’intègre aussi à la
microfaune du chêne. Son nom d’espèce lui provient des dégâts occasionnés dans les constructions navales, à
l’époque où l’homme se servait uniquement du bois pour concevoir les chaloupes de bateaux. Probablement
mycophage comme son espèce cousine Hylecoetus dermestoides qui se nourrit d’Endomyces sp. (Grandi, 1962)
dans le bois, L. navale se développe dans les parties récemment mortes où des galeries sont formées par la
larve. Elle ne se distribue que dans les vieux arbres affaiblis, et reste corrélée positivement aux grosses
circonférences de troncs.
Mycetochara maura (Fabricius, 1792) Tenebrionidae :
Répartie à travers toute la France, cette espèce reste la plus
commune de son genre et fréquente les biotopes forestiers.
Les larves et adultes sont saproxylophages sur divers caries ou
bois pourris de feuillus. Elle se conforte aussi bien dans les
galeries d’autres xylophages que sous écorce humide en
présence de mycélium. Son spectre alimentaire reste assez
large : des excréments à la sciure issue de l’activité fongique
ou provenant d’autres saproxyliques.
Chlorophorus figuratus (Scopoli, 1763) Cerambycidae :
Espèce de la famille des Longicornes, C. figuratus est une espèce paléarctique, avec une répartition très
hétérogène en France, à affinités méridionales. Elle reste commune sur la chaîne Alpine mais peut s’avérer
extrêmement rare dans d’autres régions comme l’Ile-de-France ou le Centre. Xylophage, elle se développe
principalement dans le chêne, mais accepte quelques autres essences-hôtes, exclusivement sur feuillus. Elle
s’installe dans les arbres morts depuis 5-10ans où elle accomplit son cycle en 2 ans. La larve se partitionne
principalement dans les branches ou partie raméale de faible dimension.
Dorcus parallelipipedus (Linnaeus, 1758) Lucanidae :
Espèce du Paléarctique occidental tempéré, commune sur l’ensemble du territoire, elle se développe sur
diverses espèces de feuillus. Le développement larvaire s’effectue dans les souches avancées en
décomposition, en général, de type blanche et humide, en milieu ombragé. Elle supporte également le
développement dans les arbres creux ou directement dans la sciure.
Velleius dilatatus (Fabricius, 1787) Staphilinidae :
Avec une large répartition de l’Europe jusqu’au Japon, ce staphilin de belle taille (15mm) reste surtout
méridional. Il a longtemps été considéré comme très rare jusqu’au jour où les spécialistes ont standardisé les
techniques de piégeages comme le Polytrap, ils ont pu accroître les captures et ainsi, ils ont pu affiner les
informations sur sa chorologie. Néanmoins, il ne reste pas fréquent.
Il dispose d’une biologie originale, il suit la distribution de Vespa crabro dont il semble être commensal.
Souvent dans les cavités des vieux arbres, la larve de V. dilatatus se développe dans les nids du frelon où elle
mangerait les larves de diptères se nourrissant des matériaux résiduels (débris, excréments…).
5- Discussion
Au final, les réplicats sélectionnés et les chasses à vue auront livré 149 espèces de coléoptères dont 111
saproxyliques. D’un point de vue général, le bilan montre :
-
-
Les présences d’espèces thermophiles comme Chlorophorus figuratus, Tilloidea unifasciata indiquent
une influence méridionale.
La probabilité d'une influence montagnarde sur le site de Chambaran : contexte topographique,
proximité du Vercors, etc... par les présences d'espèces septentrionales comme Cerylon fagi,
Octotemnus mandibularis ou Aulonothroscus brevicollis.
Des espèces indicatrices de milieux naturels se rapprochant des forêts primaires (Dermestoides
sanguinicollis, Synchita separanda).
Les présences potentielles d'autres espèces emblématiques comme Lucanus cervus, Cerambyx cerdo
ou Rosalia alpina.
Cette analyse confirme que les communautés saproxyliques enregistrées appartiennent principalement aux
forêts tempérées de feuillus. Il faut remarquer l'originalité des peuplements entre chaque piège aérien. Ceux
disposés sur Quercus sénescent sont les plus variés en diversité spécifique et en espèces rares. Dans le contexte
de la forêt de Chambaran, les dispositifs positionnés à proximité des étangs ont bénéficié d'un chevauchement
entre deux écosystèmes. Ce facteur d'exposition peut être corrélé à d'autres variables comme l'ensoleillement,
l'humidité... et apporte partiellement des informations sur la distribution spatiale de certaines espèces. Il est
certain que ces "effets lisières" ont un impact important sur la répartition de divers groupes taxonomiques
(Baldi & Kisbenedek, 1994 ; Abrego et al. 2014 ; Earl & Zollner, 2014 ; Horak et al. 2014 ; Vespa et al. 2014).
D'autre part, il faut noter les abondances exceptionnelles de certaines espèces comme Nothodes parvulus,
Ptilinus pectinicornis etc... principalement dues à la proximité de leur habitat de prédilection. On pourra
constater aussi une grande richesse taxonomique au niveau des familles. La présence d'une grande diversité
d'essences végétales couplée à différentes classes d'âges et de décompositions occasionnent une importante
hétérogénéité spatiale. Toutefois par observations, une faible abondance de gros arbres au sol a été constatée
sur le site. Il se peut que cette situation ait un impact négatif sur la disponibilité en bois mort et sur les
organismes associés. Les diamètres importants sont certainement trop distants les uns des autres.
Au vu de ces circonstances, il est intéressant de percevoir que s'il fallait s'engager sur des mesures de gestions
durables, elles impliqueraient des principes à adapter en fonction du contexte local. Deux notions se
complètent sur les habitats favorables aux saproxyliques : d'une part la qualité et d'autre part la dynamiquecontinuité du bois mort. Une problématique sous-jacente à ce sujet apparait aussitôt : la conciliation entre
activités forestières et préservation de la biodiversité.
Il est tout à fait possible d'harmoniser l'ensemble mais cela implique des changements opératoires. Une
multitude d'études scientifiques a été accomplie depuis une vingtaine d'années concernant ces questions,
apportant des résultats intéressants (Pommerening & Murphy, 2004 ; Raymond et al. 2009). Par exemple, un
nettoyage systématique des petits volumes de bois mort après coupe peut être limité. Les parties raméales au
sol peuvent être entreposées en petits tas, une partie des saproxyliques s'en servent de gîte.
La sélection des coupes peut tendre vers une diversité en essences végétales, causant plus de variations dans la
qualité du bois mort et aussi impliquant moins d'introduction d'espèces exotiques inutiles. En résumé, plus un
écosystème reste riche en diversité, plus le nombre de niches saturées augmente, plus la structuration est
complexe, moins il y a de chance qu'une espèce exogène puisse s'installer.
Les coléoptères saproxyliques inventoriés (plus largement les organismes saproxyliques) nécessitent du bois
mort pour accomplir leur cycle naturel. Ils participent aux cycles biogéochimiques des éléments en recyclant la
matière, et sont bénéfiques à l'ensemble du système forestier. Il est donc primordial que toute activité
anthropique assure la sauvegarde de leur habitat : le bois mort, dans une diversité de situations.
-
Les arbres peuvent être inventoriés en bord d'étang, comme les vieux chênes remarquables et
instaurer la délimitation d'îlots de sénescence, exempts de toute gestion.
Ponctuellement, créer des arbres de rétention. Les espèces saproxyliques peuvent se maintenir après
coupes et exploitations, favorisant les connectivités forestières dans le paysage.
Restauration de l'ensemble de la diversité des micro-habitats : tas de bois disposés aléatoirement,
création d'arbres morts sur pied (couper l'écorce-xylème à la base, interrompant le flux de sève),
laisser certains arbres de gros diamètre vieillir etc...
Coléoptères des Chambaran (2014) recensés par Polytrap
Anthribidae
Allandrus undulatus (Panzer, 1795)
Anthribus nebulosus Forster, 1770
Dissoleucas niveirostris (Fabricius, 1798)
Platyrhinus resinosus (Scopoli, 1763)
Biphyllidae
Diplocoelus fagi Guérin-Ménéville, 1838
Byrrhidae
Chaetophora spinosa (Rossi, 1794)
Byturidae
Byturus ochraceus (Scriba, 1790)
Carabidae
Bembidion (Trepanes) assimilis (Gyllenhal, 1810)
Notiophilus aestuans Dejean, 1826
Stenolophus skrimshiranus Stephens, 1828
Cerambycidae
Anaesthetis testacea (Fabricius, 1781)
Chlorophorus figuratus (Scopoli, 1763)
Exocentrus adspersus Mulsant, 1846
Grammoptera ruficornis (Fabricius, 1781)
Phymatodes testaceus (Linnaeus, 1758)
Pogonocherus hispidulus (Piller & Mitterpacher, 1783)
Rutpela maculata (Poda, 1761)
Stenurella melanura (Linnaeus, 1758)
Cerylonidae
Cerylon deplanatum Gyllenhal, 1827
Cerylon fagi Brisout de Barneville, 1827
Cerylon ferrugineum Stephens, 1830
Cerylon histeroides (Fabricius, 1792)
Chrysomelidae
Phratora vulgatissima (Linnaeus, 1758)
Smaragdina aurita (Linnaeus, 1767)
Ciidae
Cis punctifer Mellié, 1848
Cis pygmaeus (Marsham, 1802)
Cis quadridens Mellié, 1848
Ennearthron cornutum (Gyllenhal, 1827)
Octotemnus glabriculus (Gyllenhal, 1827)
Octotemnus mandibularis (Gyllenhal, 1813)
Orthocis alni (Gyllenhal, 1813)
Sulcacis nitidus (Gyllenhal, 1827)
Cleridae
Clerus mutillarius Fabricius 1775
Dermestoides sanguinicollis (Fabricius, 1782)
Abondances Groupes trophiques
1
1
1
1
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Mycophage
1
Mycophage
2
Détritivore
1
Phytophage
1
1
2
Zoophage
Zoophage
Zoophage
1
1
3
2
1
2
1
1
Xylophage
Xylophage
Xylophage
Xylophage
Xylophage
Xylophage
Xylophage
Xylophage
2
2
6
10
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
1
1
Phytophage
Phytophage
1
2
2
1
1
1
3
1
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
1
1
Zoophage
Zoophage
Opilo domesticus (Sturm, 1837)
Thanasimus formicarius (Linnaeus, 1758)
Tilloidea unifasciata (Fabricius, 1787)
Tillus elongatus (Linnaeus, 1758)
Curculionidae
Anisandrus dispar (Fabricius, 1792)
Curculio betulae (Stephens, 1831)
Curculio villosus Fabricius, 1781
Cyclorhipidion bodoanus (Reitter, 1913)
Dryocoetes autographus (Ratzeburg, 1837)
Ernoporicus fagi (Fabricius, 1798)
Orchestes fagi (Linnaeus, 1758)
Pityogenes bidentatus (Herbst, 1784)
Scolytus carpini (Ratzeburg, 1837)
Scolytus intricatus (Ratzeburg, 1837)
Xyleborinus saxesenii (Ratzeburg, 1837)
Xyleborus dryographus (Ratzeburg, 1837)
Xyleborus monographus (Fabricius, 1792)
Xylosandrus germanus (Blandford, 1894)
Dermestidae
Ctesias serra (Fabricius, 1792)
Megatoma undata (Linnaeus, 1758)
Elateridae
Ampedus pomorum (Herbst, 1784)
Athous emaciatus Candèze, 1860
Athous haemorrhoidalis (Fabricius, 1801)
Athous subfuscus (O. F. Müller, 1764)
Athous vittatus (Gmelin, 1790)
Cidnopus pilosus (Leske, 1785)
Dalopius marginatus (Linnaeus, 1758)
Denticollis linearis (Linnaeus, 1758)
Nothodes parvulus (Panzer, 1799)
Endomychidae
Mycetina cruciata (Schaller, 1783)
Erotylidae
Dacne bipustulata (Thunberg, 1781)
Triplax rufipes (Fabricius, 1787)
Triplax russica (Linnaeus, 1758)
Eucnemidae
Dromaeolus barnabita (Villa, 1837)
Eucnemis capucina Ahrens, 1812
Hylis cariniceps (Reitter, 1902)
Hylis simonae (Olexa, 1970)
Isoriphis melasoides (Laporte de Castelnau, 1835)
Melasis buprestoides (Linnaeus, 1761)
Microrhagus pygmaeus (Fabricius, 1792)
Histeridae
1
3
1
3
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
18
2
1
16
5
2
1
1
3
1
19
1
10
4
Mycophage
Phytophage
Phytophage
Mycophage
Xylophage
Xylophage
Phytophage
Xylophage
Xylophage
Xylophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
1
1
?_cavités
?_cavités
1
3
10
2
2
1
3
1
80
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
Zoophage
5
Mycophage
8
1
1
Mycophage
Mycophage
Mycophage
2
1
5
3
9
33
13
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Paromalus parallelepipedus (Herbst, 1792)
Kateretidae
Brachypterus glaber (Newman, 1834)
Latridiidae
Enicmus rugosus (Herbst, 1793)
Leiodidae
Agathidium nigripenne (Fabricius, 1792)
Anisotoma axillaris Gyllenhal, 1810
Anisotoma castanea (Herbst, 1792)
Leiodes rubiginosus (Schmidt, 1841)
Lucanidae
Dorcus parallelipipedus (Linnaeus, 1785)
Lycidae
Lygistopterus sanguineus (Linnaeus, 1758)
Lymexylidae
Lymexylon navale (Linnaeus, 1758)
Melandryidae
Abdera quadrifasciata (Curtis, 1829)
Conopalpus testaceus (Olivier, 1790)
Orchesia luteipalpis Mulsant, 1857
Melyridae
Aplocnemus virens (Suffrian, 1843)
Enicopus hirtus (Linnaeus, 1767)
Monotomidae
Rhizophagus bipustulatus (Fabricius, 1792)
Rhizophagus dispar (Paykull, 1800)
Rhizophagus ferrugineus (Paykull, 1800)
Mordellidae
Tomoxia bucephala (Costa, 1854)
Mycetophagidae
Eulagius filicornis (Reitter, 1887)
Litargus connexus (Geoffroy, 1785)
Mycetophagus piceus (Fabricius, 1777)
Mycetophagus quadripustulatus (Linnaeus, 1761)
Mycetophagus salicis Brisout de Barneville, 1862
Nitidulidae
Cryptarcha strigata (Fabricius, 1787)
Glischrochilus quadrisignatus (Say, 1835)
Stelidota geminata (Say, 1825)
Ptinidae
Anobium punctatum (De Geer, 1774)
Dorcatoma androgyna Büche, 2001
Grynobius planus (Fabricius, 1787)
Hadrobregmus denticollis (Creutzer in Panzer, 1796)
Hemicoelus costatus (Aragona, 1830)
Hemicoelus fulvicornis (Sturm, 1837)
Hyperisus plumbeum (Illiger, 1801)
4
Zoophage
1
Phytophage
7
Détritivore
1
3
1
1
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
1
Saproxylophage
2
saproxylophage
2
Mycophage
2
2
1
Mycophage
Saproxylophage
Mycophage
1
1
Zoophage
Zoophage
1
6
1
Zoophage
Zoophage
Zoophage
32
Saproxylophage
6
2
3
2
1
?
Mycophage
Mycophage
Mycophage
Mycophage
5
24
1
Opophage
? Polyphage
Zoophage (import)
2
1
1
13
73
18
2
Saproxylophage
Mycophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Oligomerus brunneus (Olivier, 1790)
Ptilinus pectinicornis (Linnaeus, 1758)
Ptinomorphus imperialis (Linnaeus, 1767)
Ptinus sexpunctatus Panzer, 1789
Rhynchitidae
Deporaus betulae (Linnaeus, 1758)
Involvulus pubescens Fabricius, 1775
Lasiorhynchites olivaceus (Gyllenhal, 1833)
Salpingidae
Lissodema cursor (Gyllenhall, 1813)
Salpingus planirostris (Fabricius, 1787)
Vincenzellus ruficollis (Panzer, 1794)
Scirtidae
Cyphon palustris C. G. Thomson, 1855
Silphidae
Nicrophorus vespillo (Linnaeus, 1758)
Phosphuga atrata (Linnaeus, 1758)
Silvanidae
Silvanus unidentatus (Olivier, 1790)
Uleiota planata (Linnaeus, 1761)
Staphilinidae
Eusphalerum alpinum (Heer, 1839)
Scaphisoma agaricinum (Linnaeus, 1758)
Velleius dilatatus (Fabricius, 1787)
Xantholinus linearis (Olivier, 1795)
Tenebrionidae
Diaperis boleti (Linnaeus, 1758)
Mycetochara maura Fabricius, 1792
Palorus depressus (Fabricius, 1790)
Platydema violaceum (Fabricius, 1790)
Pseudocistela ceramboides (Linnaeus, 1761)
Scaphidema metallicum (Fabricius, 1792)
Throscidae
Aulonothroscus brevicollis (Bonvouloir, 1859)
Zopheridae
Bitoma crenata (Fabricius, 1775)
Coxelus pictus (Sturm, 1807)
Pycnomerus terebrans (Olivier, 1790)
Synchita separanda (Reitter, 1882)
6
122
1
1
Saproxylophage
Saproxylophage
Saproxylophage
Détritivore
1
1
1
Phytophage
Phytophage
Phytophage
1
1
2
1
1
Zoophage
Zoophage
Zoophage
3
1
2
1
1
Nécrophage
Nécrophage
2
1
3
1
Détritivore
Mycophage
Zoophage
Zoophage
2
4
1
1
1
2
Mycophage
Saproxylophage
Mycophage
Mycophage
Saproxylophage
Mycophage
38
Saproxylophage
1
1
2
2
Zoophage
Mycophage
Saproxylophage
Mycophage
? Pred
Zoophage
? Pred_myc
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