2.2 Sciences de la Terre Le domaine continental et sa dynamique FORMATION DES RELIEFS . Problématique Comment expliquer l'épaississement de la CC, à l'origine de la formation des reliefs ? I. LA FORMATION DES RELIEFS EST ASSOCIEE A LA COLLISION DE BLOCS CONTINENTAUX Activité 1 Indices tectoniques Savoir faire des schémas de failles inverses I.1. Données sismiques Les données sismiques ont permis la mise en évidence d’une racine crustale associée aux reliefs. Cette racine crustale traduit un épaississement crustale. I.2. indices tectoniques Dans les chaines de montagnes, on observe : Des plis qui affectent les séries sédimentaires : déformation souple Des failles inverses qui sont des déformations cassantes s’accompagnant d’un raccourcissement et d’un épaississement par empilement de roches ; Des nappes de charriage qui résultent de déplacement de terrains. Ces derniers recouvrent d’autres terrains initialement éloignés. Cet empilement de terrain entraine un épaississement et la mise en place de contact anormal. Plis, failles inverses et nappes de charriage sont donc des indices tectoniques (structuraux) d’un raccourcissement associé à un épaississement de la croûte dans les chaines de montagne dans un contexte compressif. Déformation : changement de forme, de dimensions ou de la localisation d’un objet géologique Plis : structures formées par une transformation ductile des roches Failles inverse : faille de compression avec un déplacement relatif des compartiments essentiellement vertical avec resserrement. Nappes de charriages : chevauchement de grande amplitude lors duquel des terrains sédimentaires sont transportés sur des terrains en place lors d’une orogénèse. Activité 2 Indices pétrographiques livre I.3. indices pétrographiques Au niveau d’une chaine de montagnes, l’épaississement de la croûte continentale est lié au raccourcissement et aux empilements imposés par les contraintes tectoniques. Les roches crustales subissent les conséquences de ces nouvelles conditions. Du simple fait de leur enfouissement à des profondeurs de plusieurs kilomètres, elles sont soumises à des températures et des pressions croissantes et se transforment. DOSSIER 2.2 > FORMATION DES RELIEFS 1 . > Métamorphisme MP-MT Sur le terrain, on peut voir des transformations progressives de roches sédimentaires de surface comme les roches argileuses (pélites) à des roches qui représentent des argiles de plus en plus transformées (des métapélites) car ayant été enfouies de plus en plus profondément. C’est ainsi qu’on observe successivement des schistes, puis des micaschistes et enfin des gneiss. Le métamorphisme est la transformation d’une roche à l’état solide du fait des modifications des conditions de pression et/ou température après sa formation. Conséquences : Changement de texture : apparition d’une schistosité, réarrangement des minéraux ; Changement minéralogique : lorsque les conditions PT varient, certains minéraux ne sont plus stables. Différents minéraux interagissent chimiquement pour donner de nouveaux minéraux. Ex de minéraux indicateurs du métamorphisme MP/MT : grenat, sillimalite (voir 3 p154). > Fusion partielle accompagnant l’enfouissement de roches lors de la formation d’écailles tectoniques Si la température s’élève encore plus, une partie de la roche métamorphique peut fondre et former un magma. Ce phénomène de fusion partielle constitue l’anatexie. Ex : les migmatites. C'est-à-dire un gneiss contenant des lentilles granitiques : ce granite provient de la cristallisation d’un magma, lui-même produit par fusion des minéraux du gneiss ayant la température de fusion la plus basse. II. RECONSTITUTION DE L’HISTOIRE ANTECOLLISION Activité 3 Indices de la présence d’un ancien domaine océanique II.1. indices de la présence d’un ancien domaine océanique > ancienne lithosphère océanique : ophiolites Dans les chaines de montagnes de collision, on trouve la présence d’ophiolite. Ces ophiolites sont constituées de péridotites transformées en serpentinites, de gabbros, de basaltes en coussins. Les ophiolites sont interprétées comme des vestiges d’une lithosphère océanique. On trouve également associées aux ophiolites des radiolarites : ces roches sédimentaires témoignent d’une sédimentation de radiolaires en grande profondeur (sup à 5000m). Ces roches témoignent d’une phase d’une océanisation achevée. Ex. dans les Alpes : ophiolites du Chenaillet. > marges passives Dans les Alpes on observe la présence de 2 anciennes marges continentales passives : eurasiatique + africaine. Elles ont été déformée par la suite par la collision. On note : des blocs basculés séparés par des failles normales, des sédiments caractéristiques de milieux océaniques peu profonds. Ces marges passives témoignent de l’ouverture de l’océan. DOSSIER 2.2 > FORMATION DES RELIEFS 2 Activité 4 Indices de la présence d’une ancienne subduction II.2. indices de subduction > présence de minéraux indicateurs Dans une roche les associations de minéraux sont stables dans un domaine précis de P et T, et donc de profondeur. Lorsque les conditions PT changent, la roche subit des transformations minéralogiques à l’état solide : métamorphisme. En fonction des différents domaines de stabilité, on note la présence de différents minéraux indicateurs. > Dans les chaines de montagnes on trouve des roches d’origine continentale ou océanique qui contiennent des minéraux indicateurs d’un métamorphisme ayant eu lieu à différentes profondeurs. On peut ainsi reconstituer le chemin PTt qu’on subit ces roches. Ces roches témoignent d’un enfoncement lié à la subduction. Le processus de subduction est donc à l’œuvre dans la mise en place d’une chaine de montagne. Activité 4 Indices de la présence d’une ancienne subduction Livre p172 + feuille calcul excel II.3. Moteur de la subduction > Lorsque la plaque lithosphérique s’éloigne de la dorsale, elle se refroidit. Cela a pour conséquence une plus grande profondeur pour l’isotherme 1300°C qui marque la limite inférieure de la lithosphère. Avec le temps, la densité de la lithosphère augmente donc par ajout de manteau lithosphérique plus dense que la croûte océanique (dont la densité augmente également). La densité de la lithosphère océanique s’approche ainsi de la densité du manteau asthénosphérique ceci provoque un enfoncement de la lithosphère océanique. On parle de subsidence thermique. Au bout d’un moment, la densité de la lithosphère océanique finit par dépasser celle de l’asthénosphère. L’équilibre isostatique est rompu et la plaque lithosphérique finira irrémédiablement par entrer en subduction. Celle-ci peut cependant être retardée en raison de la force de résistance à l’enfoncement qu’exerce l’asthénosphère. La plaque plongeante entraine le reste de la plaque. Le moteur de la subduction est donc une différence de densité. (lorsque la force de traction exercée par la plaque plongeante sera supérieure à la poussé exercée par la dorsale, alors l’océan se fermera.) >> schéma. >> Scénario de formation d’une chaine de montagne Contexte de convergence : subduction puis fermeture d’un océan. Il y a suture des deux lithosphères : subduction de la lithosphère continentale d’une des deux plaques et collision entre les deux lithosphères autrefois séparées l’océan. Lors de la collision, la croûte continentale s’épaissit par empilement de nappes de charriage au niveau de la zone d’affrontement des plaques. + tous les indices de contexte compressif vus dans le I. Mots clés : ophiolites, marges continentales passives, subduction, collision, métamorphisme, subsidence thermique. DOSSIER 2.2 > FORMATION DES RELIEFS 3