Interaction Rayonnement-Matière Master PMC Nancy-Université Christophe Chatelain, 2008-2011 C. Chatelain Sommaire 1. Mécanique Quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 1.1. Postulats de la mécanique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 1.1.1. États quantiques et théorie de la mesure . . . . . . . 1.1.1.1. États quantiques dans la représentation de Schrödinger . 1.1.1.2. Évolution temporelle d’un système quantique . . . . . . 1.1.1.3. Théorie de la mesure dans un système quantique . . . . 1.1.1.4. Principe de réduction du paquet d’onde . . . . . . . . . 1.1.1.5. Expression des corrélations temporelles quantiques . . . 1.1.1.6. Relations d’incertitude d’Heisenberg . . . . . . . . . . 1.1.2. Représentations d’Heisenberg et d’interaction . . . . 1.1.2.1. Représentations de la théorie quantique . . . . . . . . . 1.1.2.2. Représentation d’Heisenberg . . . . . . . . . . . . . . 1.1.2.3. Représentation d’interaction . . . . . . . . . . . . . . 1.1.3. Formalisme de la seconde quantification . . . . . . . . 1.1.3.1. Principe d’indiscernabilité des particules identiques . . . 1.1.3.2. Opérateurs création et annihilation de particules . . . . 1.1.3.3. Relations de commutation entre opérateurs échelle . . . 1.1.3.4. Représentation des opérateurs en seconde quantification 1.1.3.5. Transformations unitaires des opérateurs échelle . . . . 1.1.3.6. États cohérents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.1.3.7. Opérateurs champs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.1.3.8. Equations de Heisenberg pour les opérateurs champs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 6 9 10 14 14 15 17 17 19 19 22 23 26 29 30 31 36 42 44 1.2. Formalisme des fonctions de Green . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 1.2.1. Formalisme de la matrice de diffusion . . . . . . . . 1.2.1.1. Définition de la matrice de diffusion . . . . . . . . . . 1.2.1.2. Développement perturbatif de la matrice de diffusion . 1.2.1.3. Règle d’or de Fermi . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.2. Opérateurs de Green de l’équation de Schrödinger 1.2.2.1. Opérateurs de Green retardés et avancés . . . . . . . 1.2.2.2. Transformées de Fourier des opérateurs de Green . . . 1.2.2.3. Fonctions d’auto-corrélation et opérateur de Green . . 1.2.2.4. Équation de Dyson . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.2.5. Resommation partielle du développement de l’équation 1.2.2.6. Méthode des projecteurs . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.2.7. L’exemple des oscillations de Rabi . . . . . . . . . . 2. Electrodynamique quantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . de Dyson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 45 46 50 50 50 52 54 55 56 59 61 . . . . . . . . . . . . . . . . 65 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb . . . . . . . . 65 2.1.1. Théorie de Schrödinger sous champ électromagnétisme . . . . . . 2.1.1.1. Courant et charge électrique de Schrödinger . . . . . . . . . . . . . 2.1.1.2. Couplage des champs de Schrödinger et électromagnétique . . . . . . 2.1.1.3. Invariance de jauge de l’équation de Schrödinger . . . . . . . . . . . 2.1.1.4. Lois de conservation du champ de Schrödinger sous champ . . . . . . 2.1.1.5. Limite non-relativiste de l’équation de Dirac sous champ . . . . . . . 2.1.2. Degrés de liberté du champ électromagnétique libre . . . . . . . . 2.1.2.1. Équations du mouvement des champs électomagnétiques libres . . . . 2.1.2.2. Electromagnétisme dans l’espace réciproque . . . . . . . . . . . . . 2.1.2.3. Variables normales du champ électromagnétique . . . . . . . . . . . 2.1.2.4. Expression des champs en fonction des variables normales . . . . . . 2.1.2.5. Repère local pour les variables normales . . . . . . . . . . . . . . . 2.1.3. Théorie quantique des champs électomagnétiques libres . . . . . 2.1.3.1. Formalisme lagrangien du champ électromagnétique . . . . . . . . . 2.1.3.2. Quantification du champ électromagnétique libre . . . . . . . . . . . 2.1.3.3. Relations de commutation du potentiel vecteur . . . . . . . . . . . . 2.1.3.4. Fluctuations quantiques du vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.1.3.5. États cohérents du champ électromagnétique . . . . . . . . . . . . . 2.1.4. Théorie quantique des champs électromagnétiques en interaction 2.1.4.1. Dynamique de la composante longitudinale du champ électrique . . . 2.1.4.2. Dynamique des variables normales en présence d’interaction . . . . . 2.1.4.3. Impulsion et hamiltonien des champs en interaction . . . . . . . . . 2.1.4.4. Quantification du champ électromagnétique en interaction . . . . . . 2.1.4.5. Opérateur hamiltonien de l’électrodynamique quantique . . . . . . . 65 65 66 66 67 68 71 71 71 73 74 75 77 77 79 81 82 85 86 86 87 88 89 91 3. Atomes et molécules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 3.1. Physique des atomes isolés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 3.1.1. Orbitales et spectre des atomes hydrogènoı̈des . . . . . . . . . 3.1.1.1. Approximation du noyau ponctuel et de l’atome nu . . . . . . . . 3.1.1.2. États stationnaires du hamiltonien des atomes hydrogènoı̈des . . . 3.1.1.3. Orbitales électroniques des atomes hydrogènoı̈des . . . . . . . . . 3.1.1.4. Approximation du noyau ponctuel et effet de volume du noyau . . 3.1.2. Corrections relativistes du spectre des atomes hydrogènoı̈des 3.1.2.1. Equation de Klein-Gordon des atomes hydrogènoı̈des . . . . . . . 3.1.2.2. Equation de Dirac des atomes hydrogènoı̈des . . . . . . . . . . . 3.1.2.3. Couplage spin-orbite des atomes hydrogènoı̈des . . . . . . . . . . 3.1.2.4. Structure hyperfine des atomes hydrogènoı̈des . . . . . . . . . . 3.1.3. Atomes hydrogénoı̈des sous champ électromagnétique . . . . . 3.1.3.1. Moment dipolaire d’un atome hydrogénoı̈de sous champ électrique 3.1.3.2. Moment magnétique atomique et facteur de Landé . . . . . . . . 3.1.3.3. Atomes hydrogénoı̈des sous champ magnétique . . . . . . . . . . 93 93 94 95 98 99 99 101 103 104 105 105 106 108 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement . . . . . . 109 3.2.1. Émission et absorption d’un photon par un atome . . . . . . . . . 3.2.1.1. Approximation dipolaire des amplitudes de probabilité . . . . . . . . 111 111 C. Chatelain 3.2.1.2. Transitions dipolaires entre états atomiques . . . . . 3.2.1.3. Règles de sélection . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2.1.4. Durée de vie des états atomiques excités . . . . . . 3.2.1.5. Distribution spectrale des photons émis ou absorbés 3.2.1.6. Principe de fonctionnement d’une horloge atomique 3.2.1.7. Transitions magnétiques . . . . . . . . . . . . . . 3.2.1.8. Effet photo-électrique . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2.1.9. Transition de Lamb . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2.1.10. Cascade radiative . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2.2. Processus de diffusion . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2.2.1. Transformation de Göppert-Mayer . . . . . . . . . 3.2.2.2. Diffusion Thomson . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2.2.3. Diffusion Rayleigh non-résonnante . . . . . . . . . 3.2.2.4. Diffusion Rayleigh résonnante . . . . . . . . . . . . 3.2.2.5. Diffusion inélastique des neutrons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 115 117 120 123 125 127 129 132 133 134 136 138 140 144 1.1. Postulats de la mécanique quantique 1. Mécanique Quantique 1.1. Postulats de la mécanique quantique 1.1.1. États quantiques et théorie de la mesure 1.1.1.1. États quantiques dans la représentation de Schrödinger L’état d’un système physique comportant N particules est entièrement décrit par la donnée de la fonction d’onde φ(~r1 , . . . , ~rN ; t) ∈ Cl dépendant de la position des N particules et du temps. Le temps est attaché à la fonction d’onde et non à telle ou telle particule. Cette construction fait donc du temps une direction privilégiée de l’espace-temps. La covariance relativiste est assurée dans la théorie par l’équation du mouvement de la fonction d’onde. On postule que la densité de probabilité d’observer expérimentalement les N particules aux positions (~r1 , . . . , ~rN ) à l’instant t sachant que le système est dans l’état quantique |φ(t)i est donnée par (interprétation de Born) ℘{~r1 , . . . , ~rN | |φ(t)i} = |φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 Cette interprétation de la fonction d’onde impose qu’elle soit de carré sommable à tout instant t et qu’elle satisfasse la condition de normation Z d3~r1 . . . d3~rN |φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 = 1 () Par ailleurs, on postule que toute combinaison linéaire de fonctions d’onde représente un état quantique possible du système (principe de superposition) pourvu que la condition de normation soit satisfaite. Cette propriété de linéarité suggère de reformuler la théorie en introduisant un espace de Hilbert HN des états quantiques défini de tel sorte que l’état du système y soit décrit par un vecteur |φ(t)i dont les composantes sont h~r1 , . . . , ~rN |φ(t)i = φ(~r1 , . . . , ~rN ; t) Z d3~r1 . . . d3~rN φ(~r1 , . . . , ~rN ; t) |~r1 , . . . , ~rN i ⇔ |φ(t)i = VN C. Chatelain où (~r1 , . . . , ~rN ) sont les coordonnées des N particules. {|~r1 , . . . , ~rN i} définit une base orthonormée de l’espace de Hilbert : ′ ′ h~r1 , . . . , ~rN |~r1′ , . . . , ~rN i = δ(~r1 − ~r1′ ) . . . δ(~rN − ~rN ) Il en découle la condition de normation de la fonction d’onde () hφ(t) |φ(t)i = 1 () Sous le changement de base |ζi = Z V N U (ζ; ~r1 , . . . , ~rN ) |~r1 , . . . , ~rN i d3~r1 . . . d3~rN l’état quantique s’écrit |φ(t)i = Z φ(ζ; t) |ζi avec φ(ζ; t) = hζ |φ(t)i = = Z Z VN U ∗ (ζ; ~r1 , . . . , ~rN ) h~r1 , . . . , ~rN |φ(t)i d3~r1 . . . d3~rN U ∗ (ζ; ~r1 , . . . , ~rN )φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)d3~r1 . . . d3~rN VN Afin de préserver la condition de normation (), l’opérateur U d’éléments de matrice U (ζ; ~r1 , . . . , ~rN ) doit être unitaire (1) afin d’assurer que hφζ |φζ ′ i = δ(ζ − ζ ′ ). (1) Les mesures expérimentales ne doivent pas dépendre du choix particulier de base de l’espace de Hilbert. Cela implique que les amplitudes de transition () de la forme ha |φ(t)i doivent également être invariantes. Le théorème de Wigner stipule que les seules transformations qui préservent cette forme, i.e. le produit scalaire de l’espace de Hilbert, sont les transformations linéaires et unitaires ou anti-linéaires et anti-unitaires [, ]. 1.1. Postulats de la mécanique quantique Figure 1 : On envoie des électrons sur un écran percé de deux fentes et on les recueille derrière l’écran. Le principe de superposition a pour conséquence que les interférences de la fonction d’onde avec elle-même conduisent à des oscillations de la probabilité de présence. Expérimentalement, les électrons viennent effectivement s’accumuler sur des bandes parallèles aux fentes. C. Chatelain Figure 2 : Interférences quantiques obtenues à partir de molécules de fluorofullérènes C60 F48 []. Une fraction infiniment petite des états quantiques à N particules sont séparables : |φi = |φ1 i ⊗ |φ2 i ⊗ . . . ⊗ |φN i ⇔ φ(~r1 , ~r2 , . . . , ~rN ) = φ(~r1 )φ(~r2 ) . . . φ(~rN ) et décrivent des objets individuels. L’écrasante majorité des états quantiques ne satisfont pas cette relation et sont appelés des états quantiques intriqués. 1.1.1.2. Évolution temporelle d’un système quantique On postule que l’évolution temporelle d’un système quantique est linéaire de sorte qu’il existe un opérateur de l’espace de Hilbert H appelé opérateur d’évolution tel que |φ(t)i = Û (t; t′ ) |φ(t′ )i () La condition de causalité impose µ ν gµν (xµ − x′ )(xν − x′ ) < 0 ⇒ h~r| Û (t; t′ ) |~r′ i = 0 Par ailleurs, afin d’assurer la normation de la fonction d’onde (), l’opérateur d’évolution doit être unitaire : 1 = hφ(t) |φ(t)i = hφ(t′ )| Û + (t; t′ )Û (t; t′ ) |φ(t′ )i ⇔ Û + (t; t′ )Û (t; t′ ) = 1l i.e. l’évolution temporelle équivaut à un changement de base de l’espace de Hilbert paramétré par le temps. En postulant que l’évolution ne présente pas d’effets de mémoire : Û (t; t′′ ) = Û (t; t′ )Û (t′ ; t′′ ), ∀t′ ∈ [t, t′′ ] l’opérateur d’évolution peut s’écrire sous la forme ′ Û (t; t′ ) = e−iĤ(t−t ) () où Ĥ, appelé opérateur hamiltonien, est un opérateur hermitien. D’après (), on a |φ(t + ∆t)i = Û (t + ∆t; t) |φ(t)i 2 = 1l − iĤ(t)∆t + O(∆t ) |φ(t)i Puisque par ailleurs, on a |φ(t + ∆t)i = |φ(t)i + ∆t d |φ(t)i + O(∆t2 ) dt il en découle l’équation de Schrödinger Ĥ |φ(t)i = i d |φ(t)i dt () 1.1. Postulats de la mécanique quantique La définition () permet de montrer que l’équation de Schrödinger est également satisfaite par l’opérateur d’évolution : Ĥ Û (t; t′ ) = i d Û (t; t′ ) dt Notons que cette relation peut servir de définition du hamiltonien Ĥ. La théorie doit être invariante du choix particulier de base. Sous le changement de base orthonormée |φ′ (t)i = Ût |φ′ (t)i de l’espace de Hilbert (2) , tout opérateur  agissant sur cet espace se transforme comme Â′ = Ût ÂÛt† . Dans le cas particulier où Ût dépend du temps, par exemple lorsqu’on se place dans un référentiel tournant, l’équation de Schrödinger () impose Ĥ ′ |φ′ (t)i = i d ′ d |φ (t)i ⇔ Ĥ ′ Ût |φ(t)i = i Ût |φ(t)i dt dt ⇔ Ĥ ′ Ût |φ(t)i = i d dÛt |φ(t)i + iÛt |φ(t)i dt dt ⇔ Ĥ ′ Ût |φ(t)i = i dÛt |φ(t)i + Ût Ĥ |φ(t)i dt de sorte qu’il vient Ĥ ′ = i dÛt † Û + Ût Ĥ Ût† dt t () puique Ût−1 = Ût† . On peut ainsi faire apparaı̂tre un hamiltonien dépendant du temps. 1.1.1.3. Théorie de la mesure dans un système quantique 1.1.1.3.1. Mesure de la position moyenne d’une particule D’après l’interprétation de Born, la densité de probabilité d’observer la première particule à la position ~r1 au temps t est Z |φ(~r1 , ~r2 , . . . , ~rN ; t)|2 d2~r2 . . . d3~rN ℘{~r1 | |φ(t)i} = V N −1 La position moyenne de la première particule est donc Z Z 3 3 ~r1 |φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 d3~r1 . . . d3~rN h~r1 (t)i = ~r1 ℘{~r1 | |φ(t)i}d ~r1 . . . d ~rN = VN V ce qu’on peut également écrire sous la forme h~r1 (t)i = hφ(t)| r̂1 |φ(t)i si on introduit l’opérateur position ~r1 de la première particule par Z d3~r1 . . . d3~rN ~r1 |~r1 , . . . , ~rN i h~r1 , . . . , ~rN | r̂1 = VN (2) Ut est ici la matrice de passage d’une base à l’autre et non l’opérateur d’évolution U (t). C. Chatelain 1.1.1.3.2. Mesure d’une observable ne dépendant que de la position des particules Soit une grandeur physique A ∈ lR entièrement déterminée par la donnée des positions des N particules du système, i.e. A : (~r1 , . . . , ~rN ) ∈ V N → lR. On postule que la probabilité de mesurer la valeur a au temps t sachant que le système est dans l’état |φ(t)i est Z δ (a − A(~r1 , . . . , ~rN )) ℘{~r1 , . . . , ~rN | |φ(t)i}d3~r1 . . . d3~rN ℘(a| |φ(t)i) = VN = Z V N δ (a − A(~r1 , . . . , ~rN )) |φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 d3~r1 . . . d3~rN Le résultat d’une mesure unique est aléatoire (3) , distribuée suivant ℘(a| |φ(t)i). La valeur moyenne lorsqu’on répète la mesure sur une infinité de systèmes identiques est donc : Z Z A(~r1 , . . . , ~rN )|φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 d3~r1 . . . d3~rN () hA(t)i = a℘(a| |φ(t)i) da = VN lR On peut donc associer à tout grandeur physique de ce type un opérateur linéaire, appelé observable, Z d3~r1 . . . d3~rN A(~r1 , . . . , ~rN ) |~r1 , . . . , ~rN i h~r1 , . . . , ~rN |  = VN défini sur l’espace de Hilbert et diagonal dans la base canonique {|~r1 , . . . , ~rN i} de sorte que hA(t)i = hφ(t)|  |φ(t)i () La linéarité de l’opérateur assure que si le système est dans une superposition d’états quantiques, la moyenne () est la somme des moyennes sur chacun des états : hA(t)i = α∗ hφ1 | + β ∗ hφ2 |  α |φ1 i + β |φ2 i = |α|2 hφ1 |  |φ1 i + |β|2 hφ2 |  |φ2 i si hφ1 |φ2 i = 0. La condition de linéarité semble raisonnable puisqu’elle conduit à l’addition des probabilités de présence ℘(~r| |φ(t)i) = |φ(~r, t)|2 = α∗ φ∗1 (~r, t) + β ∗ φ∗2 (~r, t) αφ1 (~r, t) + βφ2 (~r, t) = |α|2 |φ1 (~r, t)|2 + |β|2 |φ2 (~r, t)|2 D’après (), les résultats possibles d’une mesure unique sont les éléments diagonaux de la matrice représentative de  dans la base canonique {|~r1 , . . . , ~rN i}. La probabilité d’observer les particules aux points ~r1 , . . . , ~rN étant |φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 , la probabilité de mesurer la valeur a = A(~r1 , . . . , ~rN ) est également |φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 si a est unique, i.e. si aucun autre point de l’espace de configuration ne conduit à la même valeur. Puisque  est diagonal, les résultats possibles de mesure sont les valeurs propres de Â. D’après (), la probabilité de mesurer la valeur a = A(~r1 , . . . , ~rN ), valeur propre associée au vecteur propre |ai = |~r1 , . . . , ~rN i est donc ℘{a} = |φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)|2 = | h~r1 , . . . , ~rN |φ(t)i |2 = | ha |φ(t)i |2 () si le spectre de  n’est pas dégénéré. Un moyen commode de s’assurer que les résultats possibles d’une mesure physique soient réels est d’imposer que  soit hermitien. (3) La nature aléatoire de la mesure unique permet de concevoir des générateurs de nombres aléatoires [] et pas seulement de nombres pseudo-aléatoires comme lorsqu’ils sont produits par un ordinateur. 1.1. Postulats de la mécanique quantique 1.1.1.3.3. Cas général de la mesure d’une observable Sous l’effet d’un changement de base orthonormée |φ′ i = U |φi, l’observable  associée à une grandeur physique A devient Â′ = U ÂU † . La matrice représentative dans la nouvelle base de  n’est plus diagonale. De manière générale, on a (4) ~ ~ h~r1 , . . . , ~rN |  |φ(t)i = A ~r1 , . . . , ~rN , ∇~r1 , . . . , ∇~rN φ(~r1 , . . . , ~rN ; t) En effet, la linéarité de  impose que l’élément de matrice h~r1 , . . . , ~rN |  |φ(t)i soit de la forme h~r1 , . . . , ~rN |  |φ(t)i = = = = Z Z Z Z ′ ′ − ~rN )φ(~r1′ , . . . , ~rN ; t)d3~r1 . . . d3~rN fA (~r1′ − ~r1 , . . . , ~rN fA (~u1 , . . . , ~u′N )φ(~r1 + ~u1 , . . . , ~rN + ~uN ; t)d3 ~u1 . . . d3 ~uN h X ~ ~r φ ~ui .∇ fA (~u1 , . . . , ~u′N ) φ(~r1 , . . . , ~rN ; t) + i i i 1 X ~ ~r )(~uj .∇ ~ ~r )φ + . . . d3 ~u1 . . . d3 ~uN + (~ui .∇ i j 2! i,j fA (~u1 , . . . , ~u′N )e P i ~~ ~ ui .∇ ri 3 {z | = d ~u1 . . . d3 ~uN φ(~r1 , . . . , ~rN ; t) } Les résultats possibles de la mesure sont les valeurs propres de Â. Notons {|ai}a les vecteurs propres de  :  |ai = a |ai ⇔  = X a∈Sp  a |ai ha| P où on demande que a∈Sp  |ai ha| = 1l. Notons que |ai ha| est le projecteur sur le sousespace de l’espace de Hilbert pour lequel toute fonction d’onde conduit à un résultat de mesure égal à la valeur a. Par analogie avec le cas précédent, on postule que la probabilité de mesurer la valeur a sachant que le système est dans l’état |φ(t)i est ℘(a| |φ(t)i) = | ha |φ(t)i |2 (4) Notons qu’on ne peut par associer d’opérateur au temps dans la représentation de Schrödinger. En effet, on aurait pour une particule T |φ(t)i = Z φ(~ r ; t)T |~ ri qui ne peut être que nul puisque la base de l’espace de Hilbert ne porte aucune information sur le temps. C. Chatelain ce qui conduit bien à la valeur moyenne hA(t)i = X a℘(a| |φ(t)i) X a| ha |φ(t)i |2 X a ha |φ(t)i hφ(t) |ai X ha|  |φ(t)i hφ(t) |ai X hφ(t) |ai ha|  |φ(t)i a∈Sp  = a∈Sp  = a∈Sp  = a∈Sp  = (5) a∈Sp  () = hφ(t)|  |φ(t)i qu’on peut écrire hA(t)i = Z ~ ~r φ(~r1 , . . . , ~rN ; t)d3~r1 . . . d3~rN ~ ~r , . . . , ∇ φ∗ (~r1 , . . . , ~rN ; t)A ~r1 , . . . , ~rN , ∇ 1 N VN On peut faire le cheminement inverse, i.e. postuler [ ] que les moments de la grandeur physique A sont donnés par hAn (t)i = hφ(t)| An |φ(t)i = X a∈Sp  an hφ(t) |ai ha |φ(t)i = X a∈Sp  an | ha |φ(t)i |2 dont on peut déduire la fonction caractéristique ΦA (k, t) = X (−ik)n n (5) = Z = Z n! hAn (t)i X (−ik)n lR | hφ(t) |ai |2 lR | hφ(t) |ai |2 e−ika da n n! an da Si le spectre de  est discret, les intégrales se réduisent à une somme sur les valeurs propres de  : hA(t)i = X a∈Sp  a| ha |φ(t)i |2 1.1. Postulats de la mécanique quantique et donc la distribution de probabilité de la grandeur physique A : ′ Z ′ dk ΦA (k, t)eia k lR 2π Z Z dk ik(a′ −a) 2 e da = | hφ(t) |ai | lR lR 2π Z = | hφ(t) |ai |2 δ(a − a′ )da ℘(a , t) = lR = | hφ(t) |a′ i |2 Notons que les observables de la mécanique ne décrivent donc pas une propriété physique du système mais plutôt le protocole expérimental mis en oeuvre. L’action de l’opérateur sur le vecteur d’état du système conduit à une valeur numérique, comme l’action de l’appareil de mesure sur le système physique, sans qu’on puisse affirmer pour autant que cette valeur numérique reflête l’existence d’une propriété du système. Ce n’est pas parce que la mesure de la position ou de la vitesse d’une particule renvoie une valeur numérique que la particule possède réellement une position ou une vitesse bien définie. 1.1.1.4. Principe de réduction du paquet d’onde Si le résultat de la mesure de la grandeur physique A est a alors lors de la mesure, le vecteur d’onde |φ(t)i est projeté sur le sous-espace propre de valeur propre a de l’observable  (principe de réduction du paquet d’onde) : |φ(t)i −→ X n P ha, n |φ(t)i |a, ni 2 m | ha, m |φ(t)i | où {|a, ni} forment une base orthonormée du sous-espace propre. Dans le cas d’une valeur propre non-dégénérée, il reste |φ(t)i −→ |ai Notons qu’il n’est pas possible de définir d’opérateur d’évolution () reproduisant la réduction du paquet d’onde : Û |φi = |ai ha |φi | ha |φi |2 car l’opérateur Û ainsi défini n’est pas linéaire. 1.1.1.5. Expression des corrélations temporelles quantiques On considère un système de fonction d’onde |φi à un instant donné. On mesure la grandeur physique A puis la grandeur B au bout d’un temps t. D’après 2 § 1.1.1.4., la φA mesure de A donne la valeur propre a avec une probabilité | φ a | et la fonction A d’onde est φa à l’issu de la mesure. Le système évolue librement pendant un temps. Si −iHt A le hamiltonien ne dépend pas du temps, sa fonction d’onde est alors e φa d’après () et (). La mesure de B donne finalement la valeur propre b avec une probabilité C. Chatelain −iHt A 2 φa | . Si on suppose que le résultat de la seconde mesure ne dépend pas | φB b e de celui de la première, la corrélation moyenne des deux mesures est donc X 2 X −iHt A 2 φa | CAB (0, t) = a| φ φA b| φB a | b e a∈Sp  = b∈Sp B̂ X X X X a∈Sp  b∈Sp B̂ = a∈Sp  b∈Sp B̂ = X a∈Sp  = X a∈Sp  B −iHt A A iHt B A φb φa φ φa φa e ab φ φA φb e a A iHt B B −iHt A A φa φa φ a φ φA φa e B̂ φb φb e a () A iHt −iHt A A φa φa φ a φ φA φa e B̂e a 2 A iHt −iHt A φa φa e B̂e a| φA a φ | Dans le cas de figure où les deux observables commutent, i.e. [Â(0), B̂(t)] = 0, i.e. lorsque φA a est également un état propre de B̂(t), la fonction de corrélation se réduit à X ai (0)bi (t)| hφi |φi |2 CAB (0, t) = i = X i hφ| Â(0)B̂(t) |φi i hφi |φi = hφ| Â(0)B̂(t) |φi = hA(0)B(t)i où Â(0) |φi i = ai (0) |φi i et B̂(t) |φi i = bi (t) |φi i. 1.1.1.6. Relations d’incertitude d’Heisenberg En vertu du principe de réduction du paquet d’onde, la mesure des grandeurs physiques A et B ne dépend pas de l’ordre dans lequel elles sont effectuées si les opérateurs qui leur sont associées commutent, i.e. si le commutateur [A, B] = AB − BA s’annule et donc si les deux opérateurs A et B possèdent une base commune d’états propres. Dans la limite t → 0, la relation () conduit en effet à hA(0)B(t)i − hB(0)A(t)i −→ t→0 X a∈Sp  A 2 2 X a| φ φA b| φB a | b φa | b∈Sp B̂ − = X X a∈Sp  b∈Sp B̂ X b∈Sp B̂ B 2 2 X b| φ φB a| φA b | a φb | a∈Sp  2 B 2 B A 2 ab | φ φA a | − | φ φb | | φb φa | Si BA et B commutent et donc partagent la même base d’états propres, il vient A φb φa = δa,b entrainant hA(0)B(0)i − hB(0)A(0)i = h[A, B]i = 0. 1.1. Postulats de la mécanique quantique Soient deux observables  et B̂ dont le commutateur [Â, B̂] = iĈ () ne s’annule pas. La norme du vecteur  + iλB̂ |φ(t)i étant par définition positive (6) , on a † hφ(t)|  + iλB̂  + iλB̂ |φ(t)i = hφ(t)|  − iλB̂  + iλB̂ |φ(t)i > 0 où on a utilisé le fait que  et B̂ sont par définition hermitiens l’hypothèse (), il vient 2 hφ(t)|  + iλ ÂB̂ − B̂  + λ2 B̂ 2 |φ(t)i (7) . En utilisant = hφ(t)| Â2 |φ(t)i − λ hφ(t)| Ĉ |φ(t)i + λ2 hφ(t)| B̂ 2 |φ(t)i > 0 L’annulation dans lR du polynôme de degré deux au membre de gauche est exclue si son discriminant est négatif : 2 ∆ = hφ(t)| Ĉ |φ(t)i − 4 hφ(t)| Â2 |φ(t)i hφ(t)| B̂ 2 |φ(t)i < 0 En effectuant le changement  ←  − hφ(t)|  |φ(t)i et B̂ ← B̂ − hφ(t)| B̂ |φ(t)i, le commutateur n’est pas modifié de sorte qu’il vient (8) h i2 h i2 1 2 hφ(t)|  − hφ(t)|  |φ(t)i |φ(t)i hφ(t)| B̂ − hφ(t)| B̂ |φ(t)i |φ(t)i > hφ(t)| Ĉ |φ(t)i 4 d’où la relation de Robertson-Schrödinger, plus connue sous le nom de relation d’incertitude d’Heisenberg : ∆A.∆B ≥ 1 |hCi| 2 p où ∆A = hA2 i − hAi2 et qui traduit l’impossibilité de déterminer simultanément deux grandeurs physiques dont les observables ne commutent pas. Selon Bohr, la relation d’incertitude provient de l’interaction avec le dispositif de mesure. Il propose l’expérience de pensée suivante : un électron traverse un écran percé d’une fente de largeur ∆x de sorte qu’un détecteur de l’autre côté de l’écran donne la position de l’électron avec une précision ∆x. Lors du passage à travers la fente, l’électron interagit avec l’écran et acquiert une impulsion ∆p. La mesure de la position de l’électron introduit donc une incertitude sur son impulsion. Conformément au principe d’actionréaction, on peut mesurer cette impulsion en permettant à l’écran de se déplacer et en mesurant son recul ∆x′ lors du passage de l’électron. Toutefois, cette mesure de l’impulsion introduit une incertitude additionnelle sur la position de l’électron. On pourrait imaginer réduire cette incertitude en permettant à l’écran de ne reculer que d’une distance ∆x′ ≪ ∆x qu’on mesurerait alors avec un dispositif expérimental plus précis. Selon Bohr, la relation d’incertitude montre qu’il existe un quantum d’action h̄ donc l’interaction de l’électron avec l’écran ne peut conduire qu’à un recul ∆x′ et un transfert d’impulsion ∆p tels que ∆x′ .∆p ∼ h̄. (6) (7) (8) On choisira λ de telle manière que ( + iλB̂) |φ(t)i soit non nul. La valeur nulle est exclue par un choix approprié du paramètre λ, B̂ étant supposé non nul. Les démonstrations basées sur l’inégalité de Cauchy-Schwartz surestiment le terme de droite de cette relation. C. Chatelain 1.1.2. Représentations d’Heisenberg et d’interaction Dans la représentation de Schrödinger, la dépendance temporelle de la fonction d’onde, i.e. des vecteurs de l’espace de Hilbert, est donnée par l’équation de Schrödinger (). Le hamiltonien est le générateur infinitésimal des translations dans le temps. Les opérateurs agissant sur l’espace de Hilbert sont indépendants du temps. Le choix de faire porter la dépendance temporelle uniquement par la fonction d’onde est purement arbitraire. Il est possible de construire d’autres représentations de la théorie quantique basées sur un choix différent. 1.1.2.1. Représentations de la théorie quantique La dépendance temporelle des opérateurs de l’espace de Hilbert doit nécessairement conserver les relations de commutation entre opérateurs et ne peut donc qu’être linéaire : Ô(t) = Û (t, t0 )Ô(t0 )Û −1 (t, t0 ) () où Û (t, t0 ) est un opérateur de l’espace de Hilbert possèdant un inverse. Les observables étant associés à des opérateurs hermitiens, la transformation doit conserver le caractère hermitien et donc Û (t, t0 ) doit être unitaire. En outre, l’invariance par translation temporelle des lois de la physique recquiert Û (t2 , t0 ) = Û (t2 , t1 )Û (t1 , t0 ) pour tout t2 > t1 > t0 . L’unitarité de Û (t, t0 ) se traduit par † Û Û = 1l ⇔ ∂ i Û ∂t † Û = Û ∂ −i Û † ∂t de sorte que l’opérateur X̂ = −i ∂ Û ∂t Û † () est hermitien, i.e. X̂ = X̂ † . De plus, on a ∂ X̂ = −i Û (t, t0 ) Û † (t, t0 ) ∂t ∂ = −i Û (t, t1 )Û (t1 , t0 ) Û † (t, t1 )Û † (t1 , t0 ) ∂t ∂ Û (t, t1 ) Û † (t, t1 ) = −i ∂t donc X̂ ne dépend que du temps t. En multipliant () par Û et en utilisant l’unitarité de Û , il vient finalement i ∂ Û (t, t0 ) = −X̂(t)Û (t, t0 ) ∂t () 1.1. Postulats de la mécanique quantique Pour t = t0 + ∆t avec ∆t ≪ 1, la relation () conduit à Ô(t0 + ∆t) = Û (t0 + ∆t, t0 )Ô(t0 )Û † (t0 + ∆t, t0 ) ∂ ∂ † = 1l + ∆t Û (t0 , t0 ) Ô(t0 ) 1l + ∆t Û (t0 , t0 ) + O(∆t2 ) ∂t ∂t = 1l + i∆tÛ (t0 , t0 )X̂(t) Ô(t0 ) 1l − i∆tX̂(t)Û † (t0 , t0 ) + O(∆t2 ) = 1l + i∆tX̂(t0 ) Ô(t0 ) 1l − i∆tX̂(t0 ) + O(∆t2 ) = Ô(t0 ) + i∆t X̂(t0 ), Ô(t0 ) + O(∆t2 ) où on a utilisé (). Puisqu’on a par ailleurs Ô(t0 + ∆t) = Ô(t0 ) + ∆t d Ô(t0 ) + O(∆t2 ) dt il vient finalement ∂ d Ô = i X̂, Ô + Ô dt ∂t () où la dérivée partielle a été ajoutée pour étendre la relation aux opérateurs dépendant explicitement du temps. Le projecteur |φ(t)i hφ(t)| est un opérateur hermitien de l’espace de Hilbert et doit donc satisfaire l’équation () : d d |φ(t)i hφ(t)| + |φ(t)i hφ(t)| dt dt ∂ ∂ |φ(t)i hφ(t)| + |φ(t)i hφ(t)| = i X̂, |φ(t)i hφ(t)| + ∂t ∂t h i = i X̂ |φ(t)i hφ(t)|−|φ(t)i hφ(t)| X̂ − Ĥ |φ(t)i hφ(t)|+|φ(t)i hφ(t)| Ĥ d |φ(t)i hφ(t)| = dt où on a introduit le hamiltonien en utilisant (). Il vient finalement d |φ(t)i = i X̂ − Ĥ |φ(t)i dt Le choix de l’opérateur hermitien X̂ gouvernant d’après () l’évolution temporelle des opérateurs de l’espace de Hilbert est arbitraire. L’évolution temporelle de la fonction d’onde est en revanche entièrement déterminée par le choix de X̂. La représentation de Schrödinger correspond au choix X̂ = 0, celle d’Heisenberg à X̂ = Ĥ et celle d’interaction à X̂ = Ĥ0 . C. Chatelain 1.1.2.2. Représentation d’Heisenberg Dans la représentation d’Heisenberg, la dépendance temporelle est portée, non plus par la fonction d’onde, mais par les opérateurs associés aux observables physiques. La fonction d’onde reste constante : |φ(t)i = |φ(0)i = |φi Tout opérateur Ô, défini dans la représentation de Schrödinger, se voit associer dans la représentation d’Heisenberg un opérateur Ô(t) tel que Ô(t) = U † (t)ÔU (t) () où U (t) est l’opérateur d’évolution. Cette définition permet de conserver l’expression de la moyenne quantique () : hφ(t)| Ô |φ(t)i = hφ(0)| U † (t) Ô (U (t) |φ(0)i) = hφ| U † (t)ÔU (t) |φi = hφ| Ô(t) |φi La variation temporelle d’une moyenne hO(t)i est entièrement portée par l’opérateur Ô(t). La définition () conduit à l’équation d’Heisenberg ∂ d † d U (t)ÔU (t) Ô(t) = Ô(t) + dt ∂t dt ∂ d iĤt −iĤt = Ô(t) + e Ôe ∂t dt ∂ = Ô(t) + iHeiĤt Ôe−iĤt − ieiĤt Ôe−iĤt H ∂t ∂ = Ô(t) + i H Ô(t) − Ô(t)H ∂t où on a utilisé la définition () et le fait que U (t) et H commutent. La dérivée partielle par rapport au temps n’est non nulle que pour les opérateurs dépendant explicitement du temps, par exemple un potentiel contrôlé par un paramètre extérieur. Il reste finalement l’équation d’Heisenberg d ∂ Ô(t) = i[H, Ô(t)] + Ô(t) dt ∂t () qui se substitue à l’équation de Schrödinger. La représentation d’Heisenberg correspond au choix X̂ = Ĥ (§ 1.1.2.1.). 1.1.2.3. Représentation d’interaction On se place dans le cas d’un hamiltonien H comportant deux termes, l’un dont on connait les états propres, appelé hamiltonien non perturbé H0 et le second, habituellement supposé petit devant H0 , et appelé hamiltonien perturbatif W . La représentation d’interaction est intermédiaire entre celles de Schrödinger et 1.1. Postulats de la mécanique quantique d’Heisenberg : les opérateurs porte la dépendance temporelle due au hamiltonien nonperturbé et la fonction d’onde le reste de la dépendance temporelle. On définit la fonction d’onde dans la représentation d’interaction par la relation |φI (t)i = U0† (t) |φ(t)i = eiH0 t |φ(t)i () Dans le cas particulier d’un hamiltonien total H = H0 + W indépendant du temps, on peut écrire |φI (t)i = eiH0 t e−iHt |φ(0)i = UI (t) |φI (0)i avec un opérateur d’évolution UI (t) = U0† (t)U (t) = eiH0 t e−iHt La moyenne quantique s’écrit par conséquent : hφ(t)| Ô |φ(t)i = hφI (t)| U0† (t)ÔU0 (t) |φI (t)i = hφI (t)| ÔI (t) |φI (t)i dont il découle l’expression de l’opérateur ÔI (t) dans la représentation d’interaction : ÔI (t) = U0† ÔU0 () Par ailleurs, on retrouve l’équation de Heisenberg () ∂ d h iH0 t −iH0 t i d ÔI (t) = Ô(t) + e Ôe dt ∂t dt ∂ = Ô(t) + iH0 eiH0 t Ôe−iH0 t − ieiH0 t Ôe−iH0 t H0 ∂t ∂ = Ô(t) + i H0 ÔI (t) − ÔI (t)H0 ∂t mais avec uniquement l’hamiltonien non perturbé : d ∂ ÔI (t) = i[H0 , ÔI (t)] + Ô(t) dt ∂t L’évolution temporelle de la fonction d’onde est donnée par l’équation de Schrödinger () i d iH0 t d |φI (t)i = i e |φ(t)i dt dt iH0 t iH0 t d |φ(t)i = i iH0 e |φ(t)i + e dt 1 iH0 t iH0 t = i ie H0 |φ(t)i + e (H0 + W ) |φ(t)i i = eiH0 t (−H0 + H0 + W ) |φ(t)i de sorte que seule l’évolution temporelle du hamiltonien perturbé apparaı̂t dans la fonction d’onde i d |φI (t)i = U0† (t)W |φ(t)i = U0† (t)W U0 (t) |φI (t)i = WI (t) |φI (t)i dt C. Chatelain Cette équation est appelée équation de Schwinger-Tomonoga . Elle est également satisfaite par l’opérateur d’évolution UI (t) tel que |φI (t)i = UI (t; 0) |φI (0)i : i dUI = WI (t)UI (t; 0) dt () La résolution de cette équation nécessite certaines précautions car même si le hamiltonien total ne dépend pas du temps, cela n’est pas le cas de WI (t) = U0† (t)W U0 (t) de sorte qu’en général [WI (t), WI (t′ )] 6= 0. On peut vérifier que la solution de () est 1 UI (tf , ti ) = 1l + i 1 = 1l + i Z Z tf WI (t)UI (t, ti )dt ti tf ti dt U0−1 (t, ti )W U0 (t, ti )UI (t, ti ) 1 ⇔ U (tf , ti ) = U0 (tf , ti ) + i Z () tf dt U0 (tf , t)W U (t, ti ) ti La présence de l’identité est imposée par les conditions aux limites UI (ti , ti ) = 1l. Notons qu’elle assure également que U (tf , ti ) = U0 (tf , ti ) lorsqu’on annule la perturbation. Par itérations successives, la relation () conduit au développement [ ] (9) 2 Z tf Z Z t′ 1 1 tf ′ dtWI (t) + dt dtWI (t′ )WI (t) UI (tf , ti ) = 1l + i ti i ti ti () ′′ ′ 3 Z tf Z t Z t 1 + dt′′ dt′ dtWI (t′′ )WI (t′ )WI (t) + . . . i ti ti ti (9) On peut retrouver ce résultat de manière heuristique en discrétisant l’intervalle de temps [ti ; tf ] en intervalles ∆t. On a UI (t + ∆t) = UI (t) + dUI ∆t + O(∆t2 ) dt = UI (t) − iWI (t)UI (t)∆t + O(∆t2 ) = 1l − iWI (t)∆t UI (t) + O(∆t2 ) de sorte qu’en itérant la procédure et en utilisant le fait que UI (0) = 1l, il vient UI (tf ; ti ) = 1l − iWI (tf − ∆t)∆t 1l − iWI (tf − 2∆t)∆t . . . 1l − iWI (ti )∆t En développant les produits (en toute rigueur, il aurait fallu tenir compte des termes d’ordres supérieurs dans le développement de UI (t + ∆t)), on retrouve l’équation () dans la limite continue UI (tf ; ti ) = 1l − i∆t X WI (tf − n∆t) − ∆t2 n −→ 1l − i ∆t→0 Z X WI (tf − n∆t)WI (tf − m∆t) + . . . n,m>n WI (t1 )dt1 − Z WI (t1 )WI (t2 )dt1 dt2 + . . . t1 >t2 1.1. Postulats de la mécanique quantique En introduisant un super-opérateur de mise en ordre chronologique : T WI (t1 )WI (t2 ) = WI (t1 )WI (t2 )θ(t1 − t2 ) + WI (t2 )WI (t2 )θ(t2 − t1 ) agissant sur les opérateurs et non directement sur les vecteurs de l’espace de Hilbert, on peut faire disparaı̂tre la contrainte tf ≥ . . . ≥ t′ ≥ t ≥ ti sur les variables successives d’intégration. Ainsi la seconde intégrale peut s’écrire comme Z tfZ ti tf ti T WI (t )WI (t) dt1 dt2 = ′ Z =2 WI (t1 )WI (t2 )dt1 dt2 + t1 >t2 Z Z WI (t2 )WI (t1 )dt1 dt2 t2 >t1 WI (t1 )WI (t2 )dt1 dt2 t1 >t2 De manière générale, le préfacteur est n! et correspond aux permutations des variables d’intégrations conduisant à la même contribution dans () après mise en ordre chronologique. L’équation () devient 2 Z tf Z tf 1 1 ′ dt dtWI (t) + dt T WI (t′ )WI (t) + . . . 2! i ti ti ti n Z tf Z tf Z tf +∞ X 1 1 ′ (n) dt dt T WI (t(n) ) . . . WI (t′ )WI (t) dt . . . = n! i ti ti ti n=0 1 UI (tf , ti ) = 1l + i Z tf On voit apparaı̂tre le développement en série entière de l’exponentielle et donc R tf −i WI (t′ )dt′ ti UI (tf ; ti ) = T e () De manière générale, on a R to R tf R tf −i WI (t′ )dt′ −i −i WI (t′ )dt′ WI (t′ )dt′ ti ti to e 6= e e En revanche, sous l’action de l’opérateur de mise en ordre chronologique, on peut vérifier que R to R tf R tf −i −i WI (t′ )dt′ WI (t′ )dt′ −i WI (t′ )dt′ ti ti to Te = Te Te de sorte qu’on retrouve la propriété UI (tf ; ti ) = UI (tf ; to )UI (to ; ti ) 1.1.3. Formalisme de la seconde quantification Le formalisme de la seconde quantification introduit des opérateurs de création et d’annihilation de particules agissant sur les états quantiques. Il est ainsi plus facile de construire des théories quantiques à plusieurs particules et à nombre de particules variables. Le principe d’indiscernabilité des particules identiques impose certaines symétries à la fonction d’onde et donc à ces opérateurs. C. Chatelain 1.1.3.1. Principe d’indiscernabilité des particules identiques On considère un système de N particules sans interaction. Les particules évoluent donc indépendamment les unes des autres et donc on peut postuler que la probabilité d’observer les particules aux positions (~r1 , . . . , ~rN ) au temps t si le système est dans l’état quantique |φ(t)i s’écrit : ℘{~r1 , ~r2 , . . . , ~rN | |φ(t)i} = ℘ ({~r1 ; t} ∪ {~r2 ; t} ∪ . . . ∪ {~rN ; t}) = ℘1 {~r1 ; t}℘2 {~r2 ; t} . . . ℘N {~rN ; t} = |φ1 (~r1 ; t)|2 |φ2 (~r2 ; t)|2 . . . |φN (~rN ; t)|2 où φi (~ri ; t) est la fonction d’onde associée à l’état quantique de la i-ème particule. Cette condition est satisfaite si l’état quantique du système est de la forme : Z |φ(t)i = φ(~r1 , ~r2 , . . . , ~rN ; t) |~r1 , ~r2 , . . . , ~rN i d3~r1 . . . d3~rN = = Z φ1 (~r1 ; t)φ2 (~r2 ; t) . . . φN (~rN ; t) |~r1 i ⊗ |~r2 i ⊗ . . . ⊗ |~rN i d3~r1 . . . d3~rN Z 3 φ1 (~r1 ; t) |~r1 i d ~r1 ⊗ Z 3 φ2 (~r2 ; t) |~r2 i d ~r2 ⊗ ... ⊗ Z 3 φN (~rN ; t) |~rN i d ~rN = |φ1 (t)i ⊗ |φ2 (t)i ⊗ . . . ⊗ |φN (t)i Cette forme assure par exemple l’absence de corrélations entre observables physiques portant sur des particules indépendantes différentes : hA1 (~r1 ; t)A2 (~r2 ; t)i = hA1 (~r1 ; t)ihA2 (~r2 ; t)i Toutefois, la mécanique quantique postule par ailleurs l’indiscernabilité des particules identiques. Si les N particules sont identiques, aucune expérience physique ne doit permettre de distinguer les particules et donc on doit avoir ℘{~r1 , ~r2 , . . . , ~rN | |φ(t)i} = ℘{~r2 , ~r3 , . . . , ~r1 | |φ(t)i} ⇔ |φ(~r1 , ~r2 , . . . , ~rN ; t)|2 = |φ(~r2 , ~r3 , . . . , ~r1 ; t)|2 () Cette condition est réalisée si la fonction d’onde se réduit à une combinaison linéaire de produits des N fonctions d’onde à une particule {φα (x)}α=1,...,N : X φ(~r1 , . . . , ~rN ; t) = Cα1 ,...,αN φα1 (~r1 ; t) . . . φαN (~rN ; t) α1 ,...,αN si |Cα1 ,...,αN |2 est invariant sous la permutation de ses indices. 1.1.3.1.1. Fonction d’onde pour deux particules identiques Soit l’opérateur P de permutation des particules libres xµ1 et xµ2 , P1↔2 |1, 2i = |2, 1i où on introduit les notations |1, 2i = |φ1 i ⊗ |φ2 i , h~r1 , ~r2 |1, 2i = h~r1 |φ1 (t)i h~r2 |φ2 (t)i = φ1 (~r1 ; t)φ2 (~r2 ; t) () 1.1. Postulats de la mécanique quantique L’opérateur de permutation est unitaire et hermitien. En effet, les valeurs propres de 2 P1↔2 étant toutes réelles, P1↔2 est hermitien. D’autre part, la relation P1↔2 = 1 conduit à † −1 P1↔2 = P1↔2 = P1↔2 ce qui démontre l’unitarité de P1↔2 . La relation () conduit à l’équation aux valeurs 2 propres de P1↔2 suivante : 2 P1↔2 |±i = |±i donc les deux valeurs propres de P1↔2 sont +1 et −1 et sont respectivement associées aux vecteurs propres 1 |+i = √ (|1, 2i + |2, 1i) , 2 1 |−i = √ (|1, 2i − |2, 1i) 2 Le principe d’indiscernabilité des particules identiques () implique que l’état quantique du système est une combinaison linéaire de vecteurs propres de P1↔2 . Il apparaı̂t que selon le spin des particules considérées, les seuls états quantiques physiquement acceptables sont soit symétriques soit antisymétriques par échange des deux particules. Ce postulat est nécessaire pour satisfaire la condition de causalité dans le cas des spins entiers et la positivité de l’énergie pour les spins demi-entiers []. La symétrie ou l’antisymétrie de la fonction d’onde impose ensuite la statistique, Bose-Einstein dans le cas des spins entiers et Fermi-Dirac dans le cas de spins demi-entiers. On appelle bosons les particules dont la fonction d’onde est symétrique sous l’échange de deux particules et fermions celles dont la fonction d’onde est antisymétrique. 1.1.3.1.2. Fonction d’onde pour N particules identiques Les états symétriques à N particules peuvent être construits en utilisant l’opérateur symétriseur S, somme des N ! opérateurs Pα de permutation des particules X 1 S=√ Pα N ! α∈Perm({1,2,...N }) () où la somme s’étend à l’ensemble des permutations α des entiers {1, 2, . . . N } et où Pα est l’opérateur réordonnant les particules, par exemple P{3,2,4,1} φ1 (~r1 ; t)φ2 (~r2 ; t)φ2 (~r3 ; t)φ4 (~r4 ; t) = φ1 (~r3 ; t)φ2 (~r2 ; t)φ3 (~r4 ; t)φ4 (~r1 ; t) qu’on peut relier aux opérateurs d’échange à deux particules : P{3,2,4,1} = P1↔4 P1↔3 = P3↔4 P1↔4 = P2↔4 P3↔4 P1↔3 P1↔2 = . . . Par application de S sur le vecteur |1, 2, . . . N i, on obtient un vecteur symétrique non normé. En effet, en utilisant la décomposition des opérateurs Pα en opérateur d’échange 2 de deux particules et le fait que P1↔2 = 1l, on peut montrer que P1↔2 S = S C. Chatelain et donc que la fonction d’onde Sφ est inchangée par permutation de deux particules. Dans le cas particulier de trois particules, on a effectivement 1 P1↔2 S = √ P1↔2 P{1,2,3} + P{2,1,3} + P{1,3,2} + P{3,2,1} + P{3,1,2} + P{2,3,1} 6 1 = √ P1↔2 [1l + P1↔2 + P2↔3 + P1↔3 + P1↔2 P2↔3 + P1↔2 P1↔3 ] 6 1 = √ [P1↔2 + 1l + P1↔2 P2↔3 + P1↔2 P1↔3 + P2↔3 + P1↔3 ] = S 6 Tout opérateur Pα pouvant s’écrire comme un produit d’opérateurs de permutation de deux particules, on a également Pα S = S. L’opérateur est lui-même composé d’une √ somme de N ! opérateurs Pα , chacun conduisant à Pα S = S. Par conséquent, SS = N !S, i.e. il agit à un facteur près comme un projecteur. Par ailleurs, l’opérateur symétriseur est hermitien. Dans le cas de trois particules par exemple, on a 1 S = √ P{1,2,3} + P{2,1,3} + P{1,3,2} + P{3,2,1} + P{3,1,2} + P{2,3,1} 6 1 = √ [1l + P1↔2 + P2↔3 + P1↔3 + P1↔2 P2↔3 + P1↔2 P1↔3 ] 6 de sorte que puisque les opérateurs d’échange de deux particules sont hermitiens, il vient 1 S † = √ [1l + P1↔2 + P2↔3 + P1↔3 + P2↔3 P1↔2 + P1↔3 P1↔2 ] 6 Or P2↔3 P1↔2 = P{2,3,1} = P1↔2 P1↔3 , P1↔3 P1↔2 = P{3,1,2} = P1↔2 P2↔3 ce qui conduit à S = S † et donc à l’hermiticité de S. Les états antisymétriques peuvent être construits en utilisant l’opérateur antisymétriseur A X 1 A= √ ǫ α Pα N ! α∈Perm({1,2,...N }) () où ǫα = 1 si la permutation α correspond à un nombre pair d’échange de deux des particules et ǫα = −1 dans le cas d’un nombre impair. On montre de la même manière que pour le symétriseur S que l’antisymétriseur est hermitien, idempotent et qu’il commute avec S : √ [A, S] = 0 A† = A, A2 = N !A, Par application de A sur le vecteur |1, 2, . . . N i, on obtient un vecteur antisymétrique non normé. On peut en effet montrer que P1↔2 A = A 1.1. Postulats de la mécanique quantique conformément au postulat que la physique est inchangée si on échange deux particules. Les propriétés d’antisymétrie des déterminants permettent de montrer que la fonction d’onde peut s’écrire sous la forme d’un déterminant dit de Slater des états propres du système à une particule φ1 (~r1 ; t) 1 φ1 (~r2 ; t) φ(~r1 , ~r2 , . . . ~rN ; t) = √ N ! φ1 (~rN ; t) φ2 (~r1 ; t) φ2 (~r2 ; t) ... φ2 (~rN ; t) ... ... ... φN (~r1 ; t) φN (~r2 ; t) φN (~rN ; t) Deux particules ne peuvent pas donc se trouver à une même position ~ri = ~rj car dans ce cas, le déterminant comporterait deux lignes identiques et donc s’annulerait. De manière analogue, deux particules ne peuvent pas occuper le même état quantique à une particule, i.e. φi = φj . Ces deux propositions, conséquence du postulat d’indiscernabilité des particules identiques, constituent le principe d’exclusion de Pauli. 1.1.3.2. Opérateurs création et annihilation de particules Dans le cas d’un système comportant de manière générale un nombre variable de particules, l’état du système est décrit par un vecteur de l’espace de Fock défini comme F = H0 ⊕ H1 ⊕ . . . ⊕ Hn ⊕ . . . = +∞ M n=0 Hn L’espace du vide H0 est sous-tendu par un unique vecteur |0i qui pour toute observable A extensive satisfait A |0i = 0. Cette construction de l’espace de Fock n’est en toute rigueur adaptée qu’aux systèmes de particules libres, i.e. en l’absence d’interaction entre les particules (théorème de Haag). L’équation du mouvement de la fonction d’onde à une particule admet une solution générale de la forme φ(~r; t) = X [ai φi (~r; t) + bi φ∗i (~r; t)] i où ai et bi sont des constantes d’intégration dépendant des conditions initiales. A chacune des fonctions d’onde à une particule φi (~r; t), on associe un état quantique |φi i de l’espace de Hilbert à une particule H1 . La famille d’états {|φi i} forment une base de H1 . Par produit tensoriel avec un autre état à une particule, on forme un état à deux particules, i.e. de H2 . On a montré qu’on peut construire en principe un opérateur agissant dans l’espace de Fock et rendant symétrique ou anti-symétrique sous les permutations des particules tout produit tensoriel d’états à une particule. On peut donc imaginer construire un opérateur dans l’espace de Fock associant à tout état quantique à N particules libres un état à N +1 particules libres avec la symétrie imposée par le principe d’indiscernabilité. On appelle cet opérateur l’opérateur de création a+ i d’une particule libre dans un état quantique donné. Réciproquement, on peut contruire un opérateur annihilation ai associant à tout état quantique à N particules un état à N − 1 particules. Il est à noter que ces opérateurs dépendent du choix de la base {|φi i} de l’espace de Hilbert à une particule H1 . En introduisant un état du vide |0i, on peut engendrer l’espace de Fock par action répétée de l’opérateur de création. C. Chatelain 1.1.3.2.1. Opérateurs création et annihilation bosoniques En utilisant (), il apparaı̂t que tout vecteur symétrique de l’espace de Fock peut s’écrire sous la forme √ N! ⊗n ⊗n () S |φ1 i 1 ⊗ |φ2 i 2 . . . |n1 , n2 , . . .i = √ n1 !n2 ! . . . où la constante assure la normation hn1 , n2 , . . . |n1 , n2 , . . .i = N . La définition () de l’opérateur S permet de l’écrire sous une forme séparant la N ème particule et faisant apparaı̂tre l’opérateur S agissant sur les N − 1 autres particules : X 1 Pα S=√ N ! α∈Perm({1,2,...N }) ! N −1 X X 1 1 =√ 1l + PN ↔k p Pβ N (N − 1)! k=1 β∈Perm({1,2,...N −1}) Partant d’un système comportant N − 1 particules P réparties dans les différents états quantiques à une particule de telle sorte que k nk = N − 1, on peut ajouter une particule supplémentaire dans l’état quantique |φi i et symétriser le vecteur obtenu de la manière suivante : ! √ N −1 X N! 1 1l + PN ↔k p |n1 , . . . ni + 1, . . .i = √ N n1 !n2 ! . . . (ni + 1)! k=1 √ n1 !n2 ! . . . ni ! |n1 , n2 , . . . ni i ⊗ |φi i × p () (N − 1)! ! N −1 X 1 1l + PN ↔k |n1 , . . . ni , . . .i ⊗ |φi i =√ ni + 1 k=1 Il existe donc un opérateur a+ i dit de création tel que a+ i |n1 , n2 , . . . ni , . . .i = √ ni + 1 |n1 , n2 , . . . ni + 1, . . .i () On peut donc obtenir tout état quantique par application d’un certain nombre de ces opérateurs sur l’état du vide |0i : ni Y a+ i √ |0i |n1 , n2 , . . .i = ni ! i () où la constante assure la normation. La relation () permet également l’introduction d’un opérateur ai d’annihilation tel que ai |n1 , n2 , . . . ni i = √ ni |n1 , n2 , . . . ni − 1i () 1.1. Postulats de la mécanique quantique 1.1.3.2.2. Opérateurs création et annihilation fermioniques Tout vecteur état quantique décrivant des fermions libres peut être obtenu par application de l’opérateur antisymétriseur () sur le produit tensoriel des états à une particule : √ ⊗n ⊗n |n1 , n2 . . .i = N !A |φ1 i 1 ⊗ |φ2 i 2 . . . Contrairement à la définition () du symétriseur, il n’apparaı̂t pas de termes de la forme ni ! car ni ∈ {0, 1}. La définition () de l’opérateur A permet de l’écrire sous une forme séparant l’une des particules X 1 A= √ ǫ α Pα N ! α∈Perm({1,2,...N }) " # N −1 X X 1 1 1l − PN ↔k p ǫ β Pβ =√ N (N − 1)! k=1 β∈Perm({1,2,...N −1}) On peut donc construire un opérateur ajoutant une nouvelle particule et antisymétrisant l’état obtenu ! √ N −1 X N! 1 |n1 , . . . ni = 1, . . .i = √ |n1 , . . . ni = 0, . . .i ⊗ |φi i 1l − PN ↔k p N (N − 1)! k=1 Il existe donc un opérateur a+ i dit de création qu’on définit comme Σi a+ i |n1 , n2 , . . . ni , . . .i = (−1) (1 − ni ) |n1 , n2 , . . . ni + 1, . . .i () P où Σi = j<i nj est le nombre d’états occupés dont l’indice est inférieur à i. La présence du premier terme a pour but de simplifier les relations d’anticommutation. On peut écrire Y ni |0i a+ |n1 , n2 , . . .i = i i La relation () permet également l’introduction d’un opérateur ai d’annihilation ai |n1 , n2 , . . . ni , . . .i = (−1)Σi ni |n1 , n2 , . . . ni − 1, . . .i () 1.1.3.2.3. Opérateur nombre de particules Pour un système de bosons, les définitions () et () conduisent à √ + ni ai |n1 , n2 , . . . ni − 1i = ni |n1 , n2 , . . . ni i a+ i ai |n1 , n2 , . . . ni i = Par conséquent, les états |n1 , n2 , . . . ni i sont états propres de l’opérateur a+ i ai avec la valeur propre ni , i.e. le nombre de particules dans l’état |φi i. De la même manière, pour un système de fermions les définitions () et () conduisent à + Σi a+ i ai |n1 , n2 , . . . ni i = (−1) ni ai |n1 , n2 , . . . ni − 1i = n2i |n1 , n2 , . . . ni − 1i = δni ,1 |n1 , n2 , . . . ni − 1i Pour des fermions, comme pour des bosons, l’opérateur a+ i ai est l’opérateur nombre de particules dans l’état |φi i. C. Chatelain 1.1.3.3. Relations de commutation entre opérateurs échelle 1.1.3.3.1. Relations de commutation pour des bosons La définition () de l’opérateur annihilation pour des bosons conduit à ′ ′ ′ q q ′ ′ ′ ′ ′ hni , nj | ai aj ni , nj = ni nj ni , nj ni − 1, nj − 1 = ni nj δni ,n′i −1 δnj ,n′j −1 q q hni , nj | aj ai n′ , n′ = n′ n′ ni , nj n′ − 1, n′ − 1 = n′ n′ δ i j i j i j i j ni ,n′i −1 δnj ,n′j −1 Ces deux termes étant identiques quelque soient ni et nj , leur différence s’annule [ai , aj ] = 0 () De la même manière, on montre que + [a+ i , aj ] = 0 () Par ailleurs, on a √ |n , n , . . . n i = a ai a+ ni + 1 |n1 , n2 , . . . ni + 1i = (ni + 1) |n1 , n2 , . . . ni i 1 2 i i i () donc puisque a+ i ai = ni , il vient [ai , a+ i ]=1 () 1.1.3.3.2. Relations d’anticommutation pour des fermions Les opérateurs d’échelle satisfont pour un système de fermions les relations d’anticommutation {ai , aj } = 0, + {a+ i , aj } = 0, {ai , a+ i } = 1. () La démonstration se fait de la même manière que pour un système de bosons. On a + + + + + {a+ i , aj } = 0 ⇔ ai aj = −aj ai dont il découle que 2 2 (a+ i ) = (ai ) = 0 On retrouve bien par exemple la relation () Y + a+ a+ |n , . . . n , . . .i = a 1 i j |0i i i j = (−1)Σi hY j<i i h Y +i + + ni a a+ a aj |0i i j i j>i (−1)Σi |n1 , . . . ni + 1, . . .i si ni = 0 hY i hY i = + 2 + Σi a+ ) (a a (−1) j |0i = 0 si ni = 1 i j j<i j>i 1.1. Postulats de la mécanique quantique 1.1.3.4. Représentation des opérateurs en seconde quantification Le formalisme de la seconde quantification permet une expression des opérateurs agissant sur l’espace de Fock indépendante du nombre de particules présentes dans le système. Puisqu’on peut générer l’espace de Fock par application des opérateurs création sur l’état du vide |0i, il est possible d’écrire tout opérateur de l’espace de Fock en fonction uniquement des opérateurs création et annihilation. 1.1.3.4.1. Expression des opérateurs à une particule Soit o un opérateur de l’espace de Hilbert à une particule H1 diagonal dans la base orthonormée |ϕi i : ô = X i oi |ϕi i hϕi | On peut alors construire un opérateur dans l’espace de Fock agissant sur P chaque N particule en posant dans chaque sous-espace de Hilbert à N particules Ô = i=1 ôi où les opérateurs ôi = 1l⊗i−1 ⊗ ô ⊗ 1l⊗N −i−1 agissent dans l’un des espaces de Hilbert à une particule. L’application de cet opérateur sur un état à plusieurs particules conduit à Ô |n1 , n2 , . . .i ⊗n ⊗n = Ô|ϕ1 i 1 ⊗ |ϕ2 i 2 ⊗ . . . h i ⊗n −1 ⊗n −2 ⊗n = o1 |ϕ1 i ⊗ |ϕ1 i 1 + |ϕ1 i ⊗ o1 |ϕ1 i ⊗ |ϕ1 i 1 + . . . ⊗ |ϕ2 i 2 ⊗ . . . h i ⊗n2 −1 ⊗n2 −2 ⊗n1 ⊗ o2 |ϕ2 i ⊗ |ϕ2 i + |ϕ2 i ⊗ o2 |ϕ2 i ⊗ |ϕ2 i + . . . ⊗ . . . () + |ϕ1 i X ⊗n ⊗n ⊗n −1 = ni |ϕ1 i 1 ⊗ |ϕ2 i 2 ⊗ . . . oi |ϕi i ⊗ |ϕi i i . . . i = X i a+ i ai oi |ϕ1 i ⊗n1 ⊗ |ϕ2 i ⊗n2 ⊗ ... où puisque ôi est diagonal, on oi = hϕi | ô |ϕi i. Dans cette base, on peut donc écrire Ô = X i hϕi | ô |ϕi i a+ i ai Dans toute autre base {φi }, il apparaı̂t des termes croisés Ô = X i,j hφi | ô |φj i a+ i aj () 1.1.3.4.2. Expression d’un opérateur couplant plusieurs particules On considère à présent le cas d’un opérateur de l’espace de Hilbert à deux particules diagonal dans la base orthonormée |ϕi i : q̂ = X i,j<i qij |ϕi i hϕi | ⊗ |ϕj i hϕj | C. Chatelain On se restreint aux opérateurs qui peuvent s’écrire comme un produit d’opérateurs à une particule : q̂ = X i,j<i oi oj |ϕi i hϕi | ⊗ |ϕj i hϕj | = ô ⊗ ô On peut alors construire un opérateur dans l’espace de Fock agissant sur chaqueP couple N de particules en posant dans chaque sous-espace de Hilbert à N particules Q̂ = 12 i,j q̂ij où les opérateurs q̂ij = 1l⊗i−1 ⊗ ô⊗1l⊗j−i−1 ⊗ ô⊗1l⊗N −j−1 agissent dans deux seulement des sous-espaces de Hilbert à une particule. De manière analogue à (), il vient Q̂ |n1 , n2 , . . .i 1X ⊗n −1 ⊗n −1 ⊗n ⊗n = ni nj |ϕ1 i 1 ⊗ |ϕ2 i 2 ⊗ . . . oi |ϕi i ⊗ |ϕi i i ⊗ . . . oj |ϕj i ⊗ |ϕj i j . . . 2 i,j = 1X + + ⊗n ⊗n a ai aj aj oi oj |ϕ1 i 1 ⊗ |ϕ2 i 2 ⊗ . . . 2 i,j i où oi = hϕi | ô |ϕi i et oj = hϕj | ô |ϕj i sont les valeurs propres de ô. Dans la base propre de ô, on peut donc écrire Q̂ = 1X + hϕi | ô |ϕi i hϕj | ô |ϕj i a+ i ai aj aj 2 i,j Dans toute autre base, l’expression de l’opérateur Q̂ est Q̂ = 1 X + hφi | ô |φj i hφk | ô |φl i a+ i aj ak al 2 () i,j,k,l 1.1.3.5. Transformations unitaires des opérateurs échelle Tout changement de base orthogonal de l’espace de Fock, i.e. ′ |n1 , n2 , . . .i −→ |n1 , n2 , . . .i = U |n1 , n2 , . . .i où U est un opérateur unitaire, se traduit par la transformation des opérateurs d’échelle. En utilisant le fait que U U + = 1l, il vient en effet n1 + n2 U |n1 , n2 , . . .i = U (a+ . . . |0i 1 ) (a2 ) + n2 + n1 + = U (a+ 1 ) U U (a2 ) U U . . . |0i + + = (a′1 )n1 (a′2 )n2 . . . |0i ′ où + + a′+ i = U ai U , a′i = a′+ i + = U ai U + 1.1. Postulats de la mécanique quantique Puisque tout opérateur O sur l’espace de Fock peut s’écrire en fonction des opérateurs d’échelle, sa transformée U OU + garde la même expression en remplaçant les ai par a′i . Par exemple, on a X X + + + U Oij a+ a + O a a a a + . . . U j ijkl k l i i j i,j = X i,j,k,l X + + Oij U a+ i U U aj U + i,j = X + + + + + Oijkl U a+ i U U aj U U ak U U al + U + . . . i,j,k,l + Oij a′i a′j + i,j X + + Oijkl a′i a′j a′k a′l + . . . i,j,k,l Les transformations unitaires préservent l’algèbre des opérateurs d’échelle, i.e. () à () pour des bosons ou () pour des fermions. On a par exemple + + + [a′i , a′j ]± = a′i a′j ± a′j a′i + + + + = U ai U + U a+ j U ± U aj U U ai U + + = U ai a+ j ± aj ai U = U U + δi,j = δi,j 1.1.3.5.1. Transformations linéaires des opérateurs échelle Les transformations linéaires des opérateurs échelle X X + ∗ + aj αij a′i = U ai U + = αij aj , a′i = () j j permettent de diagonaliser un hamiltonien quadratique. Les relations de commutation () à () pour des bosons ou () pour des fermions imposent : X ′ ′ ai , aj ± = αik αjl ak , al ± = 0 k,l et a′i , a′j + ± = X k,l X X ∗ ∗ ∗ αik αjl = α α δ = αik αjk = 1. ak , a+ ik jl k,l l ± k,l k En introduisant la notation matricielle αij = [A]ij , la seconde relation s’écrit AA† = 1l i.e. la matrice A doit être unitaire. Un hamiltonien quadratique s’écrit après transformation X + Hij a+ U HU + = U i aj U i,j = X + Hij a′i a′j i,j = X ∗ Hij αik αjl a+ k al i,j,k,l = X k,l A+ EA kl a+ k al C. Chatelain où on a introduit la matrice [E]ij = Hij . On obtient donc un hamiltonien diagonal si A est la transformation unitaire diagonalisant la matrice hamiltonienne E. La diagonalisation du hamiltonien dans l’espace de Fock se réduit donc à la diagonalisation d’une matrice N × N où N est le nombre de site. Il est facile de vérifier que la transformation () ne permet pas de diagonaliser les hamiltoniens quartiques. Cette transformation unitaire permet le calcul de l’équivalent des intégrales gaussiennes P + P + ai Hij aj a H a + Tr e i,j = Tr U U e i,j i ij j P + a H a = Tr U e i,j i ij i U + P + U a Hij aj U + i,j i = Tr e Si U est la matrice diagonalisant le hamiltonien H de valeurs propres ǫi , il reste P i Y Yh ǫi a′i + a′i H ǫi a′i + a′i ǫi a′i + a′i i Tr e = Tr e = Tr e = Tr e i i + car les produits a′i a′i forment un ensemble d’opérateurs qui commutent deux à deux. Dans le cas des fermions, la trace est facilement calculée : i Y Yh ′+ ′ ′+ ′ Tr eH = h0|i eǫi ci ci |0ii + h1|i eǫi ci ci |1ii = 1 + e ǫi i i Le dernier terme entre parenthèses est la i-ème valeur propre de l’opérateur 1 + eH et donc le produit est le déterminant 1 + eH . Puisque le déterminant est invariant sous changement de base orthonormée, on peut finalement écrire P + c H c Tr e i,j i ij i = det(1 + eH ) 1.1.3.5.2. Transformation de Bogoliubov On considère la transformation de Bogoliubov suivante des opérateurs échelle : X ∗ + ′ + αij aj + βij aj a = U a U = i i j X ∗ + + + ′+ α a + β a a = U a U = ij j ij i j i j Les relations de commutation () à () pour des bosons ou () pour des fermions imposent : =0 =δk,l =−δk,l =0 z }| { z }| { X z }| +{ z }| { ′ ′ + + ∗ ∗ ∗ ∗ =0 αjl a+ ak , al +βik , a +β β ai , aj ±= αik αjl ak , al +αik βjl l ik jl ak , al k k,l ⇔ X k ∗ ∗ αik βjk − βik αjk = 0 1.1. Postulats de la mécanique quantique et de la même manière =δk,l =0 =0 =−δk,l z }| { z }| { X ′ ′ + z }| +{ z +}| { + ∗ ∗ ∗ ∗ ai , aj ±= αik αjl αjl a+ +β β ak , al +αik βjl ak , al +βik , a = δi,j ik jl ak , al k l k,l X ⇔ k ∗ ∗ αik αjk − βik βjk = δi,j En introduisant des matrices A et B dont les éléments de matrice sont αij et βij , ces deux relations s’écrivent AB + = t B +t A = t (AB + ), At A+ = t B +t B L’état du vide |0i n’est pas invariant sous la transformation de Bogoliubov, i.e. U |0i 6= |0i. On a en effet + h0| a′i a′i |0i = = X j,k X j,k = X j = X j = X ∗ + aj + βij aj αik ak + a+ h0| αij k |0i ∗ βij βik h0| aj a+ k |0i ∗ βij βij h0| aj a+ j |0i ∗ βij βij 1 ∓ h0| a+ j aj |0i ∗ βij βij j ce qui signifie que l’image de l’état du vide |0i sous la transformation de Bogoliubov est à présent peuplé de particules ! La transformation a échangé les états propres du hamiltonien. Il est donc nécessaire de diagonaliser le hamiltonien après transformation pour déterminer le nouvel état fondamental |0i. 1.1.3.5.3. Transformation de Schrieffer-Wolff La transformation de Schrieffer-Wolff [] 1 1 U HU + = eS He−S = 1 + S + S 2 + . . . H 1 + S − S 2 + . . . 2 2 () 1 1 = H + [S, H] + [S, [S, H]] + . . . + [S, [S, . . . [S, H] . . .]] + . . . 2 n! où S est anti-hermitien, i.e. S + = −S, est souvent utilisée pour P éliminer les termes non-diagonaux du hamiltonien. On pose H = H0 + W où H0 = i ǫi a+ i ai et W est une perturbation petite. On cherche la transformation unitaire U telle que U HU + ≃ H0 + W + [S, H0 ] C. Chatelain soit diagonal. Il faut pour cela que [S, H0 ] = −W à des termes diagonaux près. Notons que + + + + + [a+ i aj , ak ak ] = ai aj ak ak − ak ak ai aj + + + + + = a+ [a , a ] ∓ a a aj [a , a ] ∓ a a a − a k ± k j ± j k i i i k k k + + + = a+ i δj,k ∓ ak aj ak − ak δi,k ∓ ai ak aj = δj,k − δi,k a+ i aj de sorte que la transformation U = eS avec S=− X Wij + a+ i aj − aj ai ǫ − ǫi i<j j permet d’éliminer les termes non-diagonaux quadratiques à l’ordre le plus bas : [S, H0 ] = − =− =− =− =− X Wij + [a+ a , H − [a a , H ] j 0 i 0 j ǫ − ǫi i i<j j X Wij X + + + ǫk [a+ i aj , ak ak ] − [aj ai , ak ak ] ǫ − ǫi i<j j k X Wij X + ǫk δj,k − δi,k a+ i aj + aj ai ǫ − ǫi i<j j k X Wij + ǫ j − ǫ i a+ i aj + aj ai ǫ − ǫi i<j j X + Wij a+ i aj + aj ai i<j Notons que cette transformation n’est autre qu’une transformation linéaire des opérateurs d’échelle (). En effet, on a + + [a+ i aj , ak ] = ai aj ak − ak ai aj + = ∓a+ i ak aj − ak ai aj + + = ∓ [a+ , a ] ∓ a a k ± k i i aj − ak ai aj = (∓1) × ∓δi,k aj = δi,k aj de sorte que la transformée de ck sous la transformation U = eS avec S= X i,j αij a+ i aj 1.1. Postulats de la mécanique quantique où αij = −αji est d’après () 1 1 U ck U + = ck + [S, ck ] + [S, [S, ck ]] + . . . + [S, [S, . . . [S, ck ] . . .]] + . . . 2 n! X X 1 X αki1 αi1 i2 . . . αin−1 in cin + . . . = ck + αki ci + αki αij cj + . . . + n! i ,...i i i,j 1 = ck + X 1 X n 1X 2 [α ]kj cj + . . . + [α ]ki ci + . . . 2 j n! i [α]ki ci + i = X i eα n c ki i De la même manière, on peut montrer qu’on a + + + + + + + + + + [a+ i aj ak al , ap ap ] = δl,p ai aj ak ap ∓ δk,p ai aj al ap − δi,p ap aj ak al ± δj,p ap aj ak al où le signe supérieur correspond aux fermions et le signe inférieur aux bosons, de sorte que pour un hamiltonien non perturbé quadratique il vient La fonction + + + [a+ a a a , H ] = ǫ + ǫ − ǫ − ǫ ai aj ak al k l 0 k l i j i j S=− 1 4 X i,j,k,l (i,j)6=(k,l) + + Wijkl + ai aj ak al − a+ k al ai aj ǫk + ǫl − ǫi − ǫj permet donc d’annuler les termes quartiques du hamiltonien perturbé : [S, H0 ] = − 1 4 X + + + Wijkl a+ i aj ak al + ak al ai aj i,j,k,l (i,j)6=(k,l) 1.1.3.6. États cohérents 1.1.3.6.1. Définition des états cohérents Les états cohérents |Φi sont par définition les états propres de l’opérateur d’annihilation : a |Φi = Φ |Φi () L’opérateur de création n’admet quant à lui pas d’états propres. En effet, l’application de l’opérateur création sur l’état le plus général de l’espace de Fock |Φi = X {ni } c{ni } Y (a+ )ni |0i √i n i i C. Chatelain conduit dans le cas bosonique (dans le cas fermionique, il apparaı̂t un signe − selon le remplissage des niveaux) à a+ i |Φi = X {ni } nj +δi,j Y (a+ j ) c{ni } |0i √ nj j Par conséquent, si le nombre minimum de particule dans |Φi est n0 alors ce minimum devient n0 + 1 après application de a+ i . En revanche, l’application de l’opérateur annihilation conduit à a+ i |Φi = X {ni } c{ni } Y δ aj i,j j nj (a+ j ) |0i √ nj + En utilisant la relation de commutation (), il vient aj a+ j = 1 + aj aj de sorte qu’en ordonnant le produit d’opérateurs, il apparaı̂t tous les termes de ni − 1 à 0 particules dans l’état |φi i. Il est donc possible de trouver un état propre de ai . 1.1.3.6.2. Propriétés des états cohérents bosoniques Les états propres bosoniques sont de la forme |Φi = e P i Φi a + i |0i () où {Φi } ∈ C. l Puisque les opérateurs création commutent d’après (), la relation de Baker-Campbell-Hausdorff conduit à ai |Φi = ai e P i Φi a + i |0i = ai Y j + eΦj aj |0i = Y + + e Φj a j a i e Φi a i j<i Y j>i + eΦj aj |0i En utilisant la relation de commutation (), on montre que n+1 n+1 n+1 ai , (a+ = ai (a+ − (a+ ai i ) i ) i ) + n + + n = ai a+ i ai (ai ) − ai (ai ) ai + n + + n = (1 + a+ i ai )(ai ) − ai (ai ) ai i h + n + n + n ) a ) − (a a (a ) + a = (a+ i i i i i i i h + n + n + + n = (ai ) + ai ai , (ai ) , (ai ) ai Par récurrence, il vient donc + n−2 + + n−2 + n−1 + n a , (a ) (a ) + a ) + a = (a ai , (a+ ) i i i i i i i + n−1 + 2 + n−2 n−1 = 2(ai ) + (ai ) ai , (ai ) = . . . = n(a+ i ) () 1.1. Postulats de la mécanique quantique La relation () peut par conséquent s’écrire sous la forme ai |Φi = = Y e Φj a + j e Φj a + j j<i Y j<i # " +∞ Y Φ a+ X Φn i n ai (a+ ) e j j |0i i n! n=0 j>i " +∞ # X Φn Y Φ a+ + n i n−1 e j j |0i n(a+ ) (1 − δ ) + (a ) a n,0 i i i n! n=0 j>i # +∞ n Y Φ a+ X Φi + n n−1 = e e j j |0i (a+ + (ai ) ai i ) (n − 1)! n! n=0 n=1 j<i j>i i Y Y Φ a+ h + + + eΦj aj |0i = e j j Φi eΦi ai + eΦi ai ai Y Φj a + j " +∞ X Φni j>i j<i = Y j + eΦj aj (Φi + ai ) |0i = Φi e P i Φj a + j |0i On retrouve finalement l’expression aux valeurs propres de ai (). Le complexe conjugué de l’état cohérent est hΦ| et satisfait l’équation aux valeurs propres à gauche : ∗ hΦ| a+ i = hΦ| Φi , hΦ| = h0| e P i Φ∗ i ai () Par ailleurs, l’application de l’opération création sur les états cohérents conduit à leur dérivée par rapport à Φi : a+ i |Φi = = Y e Φj a + j e Φj a + j j<i Y j<i = Y e Φj a j Y e Φj a j + j<i = + j<i ∂ = e ∂Φi P j # " +∞ Y Φ a+ X Φn i n+1 (a+ ) e j j |0i i n! n=0 j>i " +∞ # Y Φ a+ ∂ X Φn+1 n+1 i (a+ ) e j j |0i ∂Φi n=0 n + 1! i j>i Y + + ∂ 1 + e Φi a i eΦj aj |0i ∂Φi j>i ∂ Φi a + Y Φj a + e j |0i e i ∂Φi j>i Φj a + j |0i i.e. a+ i |Φi = ∂ |Φi ∂Φi () C. Chatelain Le produit scalaire de deux états cohérents Φ1 et |Φ2 i est d’après l’équation aux valeurs propres de ai : P 1∗ 2 Φ Φ = h0| e i Φi ai Φ2 P 1∗ 2 = h0| e i Φi Φi Φ2 P 1∗ 2 = e i Φi Φi 0 Φ2 P 1∗ 2 = e i Φi Φi 1 Les états cohérents ne forment donc pas une base orthonormée de l’espace de Fock. D’une part, la norme d’un état cohérent est 1 || |Φi || = e 2 P i |Φi |2 D’autre part, les états cohérents forment une base sur-complète de l’espace de Fock. On a néanmoins une relation de fermeture : ai Z ∗ − DΦDΦ e P j |Φj |2 |Φi hΦ| = = Z ∗ − DΦDΦ e Z ∗ − DΦDΦ e =− Z P P j Φ∗ j Φj j Φ∗ j Φj ∂ DΦDΦ ∂Φ∗i ∗ e ai |Φi hΦ| Φi |Φi hΦ| − P j Φ∗ j Φj |Φi hΦ| En intégrant par parties et utilisant le conjugué de la relation (), il vient ai Z ∗ − DΦDΦ e P j |Φj |2 |Φi hΦ| = = = Z Z Z ∗ − DΦDΦ e ∗ − DΦDΦ e ∗ − DΦDΦ e P P P j Φ∗ j Φj j Φ∗ j Φj j Φ∗ j Φj Par conséquent, on a la relation de commutation : ai , Z ∗ − DΦDΦ e P j |Φj |2 |Φi hΦ| = 0 donc d’après le lemme de Schur, Z ∗ − DΦDΦ e P j |Φj |2 |Φi hΦ| = 1l ∂ (|Φi hΦ|) ∂Φ∗i |Φi ∂ hΦ| ∂Φ∗i |Φi hΦ| ai 1.1. Postulats de la mécanique quantique 1.1.3.6.3. Propriétés des états cohérents fermioniques Par définition, les états cohérents |ηi pour des fermions satisfont l’équation aux valeurs propres : ai |ηi = ηi |ηi Toutefois, la relation d’anticommutation () impose {ai , aj } = 0 ⇔ ai aj + aj ai = 0 ⇔ (ai aj + aj ai ) |ηi = 0 ⇔ (ηi ηj + ηj ηi ) |ηi = 0 ⇔ {ηi , ηj } = 0 Les valeurs propres de l’opérateur d’annihilation ne peuvent donc être réelles. Elles satisfont une algèbre de Grassmann. On a notamment {ηi , ηi } = 2ηi2 = 0 ⇔ ηi2 = 0 Par conséquent, le développement de Taylor d’une fonction f est linéaire : +∞ X ∂nf 1 X η i1 η i2 . . . η in f (η1 , η2 , . . .) = n! ∂η ∂η . . . ∂η i i i 1 2 n η =η =...=0 1 2 n=0 i ,i ,...i 1 2 n En particulier, f (η) = f (0) + f ′ (0)η On définit la dérivée d’une fonction d’une variable de Grassmann par ∂ηi ∂ f (η) = f ′ (0) = δi,j ⇔ ∂ηj ∂η La dérivation est anticommutative car ∂2 ∂2 ∂2 (ηk ηl ) = − (ηl ηk ) = − (ηk ηl ) ∂ηk ∂ηl ∂ηk ∂ηl ∂ηl ∂ηk et donc ∂2 ∂2 =− ∂ηk ∂ηl ∂ηl ∂ηk Les règles d’intégration sont les suivantes : Z Z dη = 0, ηdη = 1 i.e. sont identiques à celle de la dérivation. Il en découle Z Z ∂ f (η) dη f (η) = dη (f (0) + f ′ (0)η) = f ′ (0) = ∂η C. Chatelain Les intégrales gaussiennes Z P ∗ η Aij ηj ∗ − i,j i DηDη e peuvent être facilement calculées en introduisant la matrice de passage vers la base P + propre de A, i.e. Pj,k Uij Ajk Ukl = ai δi,l avec U U + = 1l, et en effectuant le changement de variables ηi′ = j Uij ηj de jacobien det U : Z ∗ −t η ~ ∗ Â~ η DηDη e = = = Z Z Z DηDη ∗ e− DηDη ∗ e− (det U ) = det U −1 −1 t ∗ η ~ U + U ÂU + U η ~ t ~′ ∗ η U ÂU + η ~′ ′ + −1 Dη (det U ) + −1 det(U ) YZ ′∗ − Dη e P i ai ηi′ ∗ ηi′ ∗ e−ai η η dη ∗ dη i = det U −1 det(U −1 )+ YZ i = det U −1 det(U −1 + ) (1 − ai η ∗ η)dη ∗ dη YZ i = det U −1 det(U −1 + ) YZ i = det U −1 det(U −1 )+ Y ∗ Z ∗ Z dη dη − ai dη dη + ai η ∗ ηdη ∗ dη ∗ η dη ∗ Z ηdη ai i = det A On impose par ailleurs les relations d’anticommutation de la forme () entre opérateurs échelle et variables de Grassmann {ηi , a+ i }=1 de sorte que 1 = hη| {ai , a+ i } |ηi + = hη| ai a+ i |ηi + hη| ai ai |ηi + = hη| ηi a+ i |ηi + hη| ai ηi |ηi = hη| {ηi , a+ i } |ηi Les états cohérents fermioniques ont une forme analogue à ceux pour des bosons : P Y − ηi a + i |0i = i 1 − η i a+ |ηi = e i |0i i 1.1. Postulats de la mécanique quantique On définit la forme linéaire associée : hη| = h0| e− P ai ηi∗ i Contrairement au cas bosonique, ηi∗ n’est pas le complexe conjugué de η (car eta est une variable de Grassmann et non un nombre complexe) mais une variable de Grassmann indépendante. On montre que les propriétés des états cohérents sont identiques au cas bosonique (§ 1.1.3.6.2.) : a+ i |ηi = ∂ |ηi ∂ηi P 1∗ 2 2 η η = e i ηi ηi 1 Z DηDη ∗ e− P i ηi∗ ηi |ηi hη| = 1l car il apparaı̂t toujours des termes de la forme ηi a∗i avec lesquels ηj commute comme dans le cas bosonique. 1.1.3.7. Opérateurs champs Soient les opérateurs de création a+ i et d’annihilation ai dans un état quantique |φi (t)i de l’espace de Hilbert H1 à une particule et de fonction d’onde h~r |φi (t)i = φi (~r; t). On définit les opérateurs champs φ̂(x) et φ̂+ (x) par les relations φ̂(x) = X φi (~r; t)ai φ̂+ (x) = X φ∗i (~r; t)a+ i () i i Ces opérateurs créent ou détruisent une particule au point ~r au temps t. En effet, pour un système de bosons, on a h i X φ̂(x), φ̂(x′ ) = φi (~r; t)φj (~r; t)[ai , aj ] = 0 i,j En revanche, le commutateur des opérateurs de création et d’annihilation prend une valeur non triviale : h i X φ̂(x), φ̂+ (x′ ) = φi (~r; t)φ∗j (~r′ ; t′ )[ai , a+ j ] i,j = X φi (~r; t)φ∗j (~r′ ; t′ )δi,j i,j = X i φi (~r; t)φ∗i (~r′ ; t′ ) () C. Chatelain A temps égaux, le commutateur se réduit à i X h φ̂(~r; t), φ̂+ (~r′ , t) = φi (~r; t)φ∗i (~r′ ; t) i = X i = X i = h~r| h~r |φi (t)i h~r′ |φi (t)i ∗ h~r |φi (t)i h~r′ |φi (t)i hX i i |φi (t)i hφi (t)| |~r′ i = h~r |~r′ i = δ(~r − ~r′ ) De manière analogue, on montre que les opérateurs champs fermioniques satisfont les relations d’anticommutation suivantes : {φ̂(x), φ̂(x′ )} = {φ̂+ (x), φ̂+ (x′ )} = 0, X {φ̂(x), φ̂+ (x′ )} = φi (~r; t)φ∗i (~r′ ; t′ ) i Puisque les opérateurs champs sont obtenus par combinaison linéaire des opérateurs échelle, on peut écrire tout opérateur de l’espace de Fock à partir d’opérateurs champs. Les opérateurs de l’espace de Fock n’agissant que sur une particule et donc par conséquent de la forme () s’écrivent en utilisant la définition () des opérateurs champs sous la forme X Ô = hφi | ô |φj i a+ i aj i,j = X Z d 3 i,j = XZ 3 d ~r i,j = Z 3 d ~r Z ~r φ∗i (~r; t) h~r| Z Z 3 ′ ′ ′ ô d ~r |~r i φj (~r ; t) a+ i aj d3~r′ φ∗i (~r; t) h~r| ô |~ri φj (~r′ ; t) a+ i aj d3~r′ φ̂+ (~r; t) h~r| ô |~r′ i φ̂(~r′ ; t) On voit apparaı̂tre la densité de présence de particule au point ~r au temps t : X ρ(~r; t) = φ̂+ (~r; t)φ̂(~r; t) = φ∗i (~r; t)φj (~r; t)a+ i aj i,j où la seconde égalité découle de la définition () des opérateurs champs. Tout opérateur Ô à une particule s’écrit alors sous la forme Z Ô(t) = d3~r o(~r)ρ̂(~r; t) 1.2. Formalisme des fonctions de Green où o(~r) = h~r| ô |~ri. Ainsi l’opérateur nombre de particules N̂ est Z Z 3 d ~r ρ(~r; t) = d3~r φ̂+ (~r; t)φ̂(~r; t) = XZ i,j = X d3~r φ∗i (~r; t)φj (~r; t) a+ i aj {z } | =δi,j a+ i ai i Dans le cas des opérateurs agissant sur deux particules et donc de la forme (), la définition () des opérateurs champs conduit à (10) Z 1 Q̂ = d3~r1 d3~r2 d3~r3 d3~r4 φ̂+ (~r1 ; t)φ̂+ (~r2 ; t)Q(~r1 , ~r2 , ~r3 , ~r4 )φ̂(~r3 ; t)φ̂(~r4 ; t) 2 où Q(~r1 , ~r2 , ~r3 , ~r4 ) = h~r1 | ô |~r3 i h~r2 | ô |~r4 i Les relations sont facilement généralisées à un opérateur couplant un plus grand nombre de particules. 1.1.3.8. Equations de Heisenberg pour les opérateurs champs On a postulé que l’évolution de la fonction d’onde était linéaire, ce qui permet notamment la définition d’un opérateur d’évolution (). L’équation du mouvement est donc de la forme () : ∂ ∂ φ(~r; t) = h~r |φ(t)i ∂t ∂t = −i h~r| Ĥ |φ(t)i Z = −i h~r| Ĥ |~r′ i h~r′ |φ(t)i d3~r′ = −i Z h~r| Ĥ |~r′ i φ(~r′ ; t)d3~r′ Par définition (), les opérateurs champs doivent donc satisfaire la même équation différentielle : X ∂ ∂ φ̂(~r; t) = ai φi (~r; t) ∂t ∂t i Z X = −i h~r| Ĥ |~r′ i ai φi (~r′ ; t)d3~r′ i = −i (10) Z h~r| Ĥ |~r′ i φ̂(~r′ ; t)d3~r′ r i pour la La démonstration qu’on trouve dans repose sur le choix particulier |φi (t)i = |~ définition des opérateurs champs. La relation de commutation () se réduit alors à [φ̂(~ r ; t), φ̂+ (~ r ′ ; t)] = δ(~ r−~ r ′ ). C. Chatelain 1.2. Formalisme des fonctions de Green 1.2.1. Formalisme de la matrice de diffusion 1.2.1.1. Définition de la matrice de diffusion On s’intéresse à la situation expérimentalement rencontrée par exemple dans les accélérateurs de particules. On suppose initialement les particules libres et leur dynamique décrite par un hamiltonien H0 . Le système est dans un état propre de H0 , noté |φi (ti )i. Durant l’interaction entre particules, l’évolution du système est gouvernée par le hamiltonien total H = H0 + W . Longtemps après l’interaction, i.e. t ≫ T , on peut supposer que les particules sont de nouveau libres. On s’intéresse à l’amplitude de probabilité d’observer le système dans l’état propre de H0 noté |φf (tf )i après l’interaction. Dans la représentation d’interaction, le système est dans l’état |φ(t)i = UI (t, ti ) |φi (ti )i au temps t > ti de sorte que l’amplitude de probabilité de transition de l’état |φi i vers |φf i est hφf (tf ) |φ(tf )i = hφf (tf )| UI (tf , ti ) |φi (ti )i Pour s’assurer que la perturbation est négligeable aux instants initial et final, on renvoie les temps initial et final à l’infini en posant |ini = lim |φi (ti )i , ti →−∞ |outi = lim |φf (tf )i tf →+∞ Les états |ini et |outi sont indépendants du temps. En effet, puisque |φi i et |φf i sont des états propres de H0 , on d’après () |φi (ti )iI = eiH0 t |φi (ti )iS = eiH0 t e−iH0 t |φi (0)iS = |φi i Les amplitudes de probabilité de transition entre états propres de H0 constituent les éléments de matrice de la matrice S de diffusion : Sf i = lim hφf (tf )| UI (tf ; ti ) |φi (ti )i ti →−∞, tf →+∞ qu’on notera Sf i = hout| U (+∞, −∞) |ini 1.2. Formalisme des fonctions de Green 1.2.1.2. Développement perturbatif de la matrice de diffusion On se place dans la représentation d’interaction de la mécanique quantique. En utilisant la relation (), la matrice de diffusion peut s’écrire sous la forme du développement en série perturbative : −i R tf WI (t′ )dt′ ti |φi i Sf i = hφf | T e n Z tf Z tf Z tf +∞ X () 1 1 ′ (n) ′ (n) = dt dt hφf | T WI (t ) . . . WI (t )WI (t) |φi i dt . . . n! i ti ti ti n=0 Dans la suite, on supposera que l’interaction entre particules a lieu durant un intervalle de temps qu’on notera [−T /2; T /2], i.e. la perturbation est “branchée” au temps −T /2 puis débranchée au temps T /2. Par conséquent, WI (t) est nul pour tout |t| > T /2. La matrice de diffusion () se réduit alors à Sf i Z Z T /2 Z T /2 +∞ X (−i)n T /2 (n) ′ = dt . . . dt dt hφf | T WI (t(n) ) . . . WI (t′ )WI (t) |φ () ii n! −T /2 −T /2 −T /2 n=0 On supposera en outre que le hamiltonien perturbateur W ne présente aucune autre dépendance temporelle. 1.2.1.2.1. Matrice de diffusion à l’ordre un en perturbation A l’ordre un en perturbation, les éléments de matrice de la matrice S s’écrivent d’après () sous la forme (1) Sf i = −i Z = −i Z T /2 −T /2 dt hφf | WI (t) |φi i T /2 −T /2 = −iWf i Z dt hφf | eiH0 t W e−H0 t |φi i () T /2 ei(Ef −Ei )t dt −T /2 où on a introduit les états stationnaires H0 |φn i = En |φn i et noté Wf i = hφf | W |φi i. Il vient (1) Sf i = −iWf i Z −T /2 = −iWf i ei(Ef −Ei )t i(Ef − Ei ) = −2iWf i T /2 ei(Ef −Ei )t dt T /2 −T /2 sin (Ef − Ei )T /2 Ef − Ei () C. Chatelain qu’on pourra noté de manière plus compacte sous la forme (1) Sf i = −2iπWf i δ (T ) (Ef − Ei ) () en introduisant la fonction δ (T ) (Ef − Ei ) = 1 sin (Ef − Ei )T /2 π Ef − Ei i.e. à la tranformée de Fourier du créneau de largeur T entre −T /2 et T /2. L’utilisation d’une fonction de branchement λ(t) placée en facteur du hamiltonien perturbateur dans le hamiltonien total conduit pour δ (T ) à la transformée de Fourier non plus d’un créneau mais de λ(t). Dans la limite d’un temps de branchement infini T → +∞, la fonction δ (T ) tend vers la distribution de Dirac : Z +∞ (1) Sf i = −iWf i ei(Ef −Ei )t dt = −2iπWf i δ(Ef − Ei ) −∞ Notons que tant que T reste fini, le hamiltonien perturbateur W permet la transition entre états propres de H0 même si les deux états ont une énergie différente. La violation de la conservation de l’énergie est inversement proportionnelle au temps d’interaction T , conformément au principe d’incertitude de Heisenberg. Dans la limite T → +∞, seuls les processus élastiques, i.e. Ef = Ei , sont permis. 1.2.1.2.2. Matrice de diffusion à l’ordre deux en perturbation A l’ordre deux en perturbation, les éléments de matrice de la matrice S s’écrivent d’après () sous la forme Z (2) 2 Sf i = (−i) dt2 dt1 hφf | WI (t2 )WI (t1 ) |φi i T /2≥t2 ≥t1 ≥−T /2 = (−i) 2 Z T /2 −T /2 X k = (−i) 2 X Z T /2 −T /2 dt2 dt1 θ(t2 − t1 ) () hφf | eiH0 t2 W e−iH0 t2 |φk i hφk | eiH0 t1 W e−H0 t1 |φi i Wf k Wki k Z T /2 e i(Ef −Ek )t2 −T /2 Z T /2 −T /2 θ(t2 − t1 )ei(Ek −Ei )t1 dt2 dt1 où θ(t) est la fonction de Heaviside. On s’est de nouveau placé dans le cas particulier d’un hamiltonien perturbateur W indépendant du temps. Im E Im E 0 R R Re E 0 E k−i η Re E E k−i η 1.2. Formalisme des fonctions de Green Figure 3 : Contours d’intégration des expressions () et () dans les deux cas t2 − t1 < 0 et t2 − t1 > 0. On a la relation e −iEk (t2 −t1 ) Z 1 θ(t2 − t1 ) = lim+ − 2iπ η→0 +∞ −∞ e−iE(t2 −t1 ) dE E + iη − Ek () En effet lorsque t2 − t1 < 0, on réalise l’intégration sur le contour de gauche de la figure . L’argument de l’intégrale est holomorphe sur tout le domaine contenu dans le contour donc d’après le théorème de Cauchy I C− e−iz(t2 −t1 ) dz = 0 z + iη − Ek () Lorsque t2 − t1 > 0, le théorème des résidus conduit à I C+ e−iz(t2 −t1 ) e−iz(t2 −t1 ) dz = 2iπ lim (z − Ek + iη) z→Ek −iη z − Ek + iη z + iη − Ek () = −2iπe−i(Ek −iη)(t2 −t1 ) de sorte qu’en utilisant l’inégalité de Darboux, on vérifie bien la relation (). En utilisant (), le terme d’ordre deux en perturbation de la matrice de diffusion () s’écrit (2) Sf i = (−i)2 lim+ − η→0 Z T /2 −T /2 = lim η→0+ Z 1 X Wf k Wki 2iπ k T /2 dt2 dt1 e −T /2 1 X Wf k Wki 2iπ k × Z i(Ef t2 −Ei t1 ) Z +∞ dt2 e i(Ef −E)t2 −T /2 = lim+ −2iπ η→0 X k Wf k Wki Z +∞ dE −∞ e−iE(t2 −t1 ) E + iη − Ek dE E + iη − Ek −∞ T /2 Z Z T /2 dt1 ei(E−Ei )t1 −T /2 +∞ dE −∞ δ (T ) (Ef − E)δ (T ) (E − Ei ) E + iη − Ek Si le temps d’interaction T est suffisamment grand, la fonction δ (T ) (E − Ei ) s’approche d’un pic centré à l’origine. On peut alors faire l’approximation E ≃ Ei au dénominateur de l’intégrand et écrire (2) Sf i ≃ lim+ −2iπ η→0 X k Wf k Wki Ei + iη − Ek Z +∞ −∞ δ (T ) (Ef − E)δ (T ) (E − Ei )dE C. Chatelain En revenant à la définition () de la fonction δ (T ) (E), on montre que Z +∞ δ (T ) (Ef − E)δ (T ) (E − Ei )dE −∞ 1 = 4π 2 1 = 2π Z Z T /2 dt2 −T /2 Z T /2 dt1 e i(Ef t2 −Ei t1 ) −T /2 Z | T /2 ei(Ef −Ei )t dt +∞ −∞ dE e−iE(t2 −t1 ) {z } =2πδ(t2 −t1 ) −T /2 = δ (T ) (Ef − Ei ) d’où (2) Sf i ≃ lim+ −2iπ η→0 X k Wf k Wki δ (T ) (Ef − Ei ) Ei − Ek + iη () Dans la limite d’un temps de branchement T infini, on obtient le même résultat avec δ(Ef − Ei ) à la place de δ (T ) (Ef − Ei ) : Z +∞ 1 X dE (2) Sf i = lim Wf k Wki η→0+ 2iπ −∞ E + iη − Ek k × = lim+ −2iπ X = lim+ −2iπ X η→0 η→0 Sf i Z k k +∞ e i(Ef −E)t2 −∞ Wf k Wki Z +∞ −∞ dt2 Z +∞ ei(E−Ei )t1 dt1 −∞ δ(Ef − E)δ(E − Ei ) dE E + iη − Ek Wf k Wki δ(Ef − Ei ) Ei − Ek + iη D’après () et (), la matrice de diffusion s’écrit à l’ordre deux # " X Wf k Wki + O(W 3 ) = δf i − 2iπδ (T ) (Ef − Ei ) Wf i + lim+ Ei − Ek + iη η→0 () k Le terme entre crochet est appelé matrice de transition. La probabilité de transition de l’état |φi i vers l’état |φf i pendant le temps T sous l’effet du hamiltonien perturbateur W s’écrit 2 X Wf k Wki 2 2 2 (T ) ℘{|φf i , tf | |φi i , ti } = |Sf i | ≃ 4π δ (Ef − Ei ) Wf i + lim Ei − Ek + iη η→0+ k si les deux états |φi i et |φf i sont différents (11) . Dans la limite d’un temps d’interaction court, on a d’après () 1 sin (Ef − Ei )T /2 (T ) T (T ) δ (Ef − Ei ) ≃ δ (Ef − Ei )() π (Ef − Ei ) (Ef −Ei )T →0 2π Notons qu’on a la symétrie ℘{φf , tf | |φi i , ti } = ℘{|φi i , tf | φf , ti } à l’ordre un mais plus à δ (T ) (Ef − Ei ) (11) 2 = l’ordre deux en perturbation. 1.2. Formalisme des fonctions de Green de sorte que dans cette limite la probabilité de transition est 2 X Wf k Wki (T ) ℘{|φf i , tf | |φi i , ti } ≃ 2πT Wf i + lim+ δ (Ef − Ei ) () Ei − Ek + iη (Ef −Ei )T →0 η→0 k 1.2.1.3. Règle d’or de Fermi Lorsque l’état final est un continuum d’état de densité d’état ρ(E), la densité de probabilité vers un état final d’énergie comprise entre Ef et Ef + δEf est, d’après (), ℘{[Ef ; Ef + δE], tf |Ei , ti }δE Z Ef +δE ℘(E, tf |Ei , ti )ρ(E)dE = Ef ≃ 2πT Z Ef +δEf Ef |Wf i |2 δ (T ) (E − Ei )ρ(E)dE ≃ 2πT |Wf i |2 δ (T ) (Ef − Ei )ρ(Ef )δE La densité de probabilité de transition par unité d’énergie et de temps (règle d’or de Fermi) (12) : 1 ℘{[Ef ; Ef + δE], tf |Ei , ti } = 2πρ(Ef )|Wf i |2 δ (T ) (Ef − Ei ) T 1.2.2. Opérateurs de Green de l’équation de Schrödinger Bibliographe : On développe le formalisme des fonctions de Green dans l’espace de Hilbert et par extension dans l’espace de Fock. 1.2.2.1. Opérateurs de Green retardés et avancés Le propagateur associé à l’équation de Schrödinger () est défini comme |φ(t)i = GR (t, t′ ) |φ(t′ )i , (t > t′ ) D’après la définition () de l’opérateur d’évolution, on a GR (t, t′ ) = U (t, t′ )θ(t − t′ ) () Par dérivation par rapport au temps, il vient donc dGR (t, t′ ) dU (t, t′ ) dθ(t − t′ ) = θ(t − t′ ) + U (t, t′ ) dt dt dt = −iHU (t, t′ )θ(t − t′ ) + U (t, t′ )δ(t − t′ ) (12) Cette relation a été démontrée par Dirac plus de vingt ans avant d’apparaı̂tre dans le livre de Fermi []. C. Chatelain en utilisant (), i.e. d i − H GR (t, t′ ) = iδ(t − t′ ) dt d Le propagateur est donc également la fonction de Green de l’opérateur dt + iH . GR est appelé fonction de Green retardée. On peut en effet construire une autre fonction d + iH, appelée fonction de Green avancée : de Green de l’opérateur dt GA (t, t′ ) = −U (t, t′ )θ(t′ − t) () conduisant de manière analogue à d i − H GA (t, t′ ) = iδ(t − t′ ) dt Des définitions () et () découle U (t, t′ ) = GR (t, t′ ) − GA (t, t′ ) Dans le cas d’un système décrit par un hamiltonien H = H0 + W où le hamiltonien perturbateur W est petit devant le hamiltonien non perturbé H0 , on peut écrire la solution () de l’équation de Schwinger-Tomonoga en utilisant les opérateurs de Green non-perturbés et perturbés : GR (t, t′ ) = U (t, t′ )θ(t − t′ ) ′ ′ ′ GR 0 (t, t ) = U0 (t, t )θ(t − t ) La relation () devient ′ ′ ′ ′ U (t, t )θ(t − t ) = U0 (t, t )θ(t − t ) − i ⇔ ′ GR (t, t′ ) = GR 0 (t, t ) − i Z t t′ Z t t′ dτ U0 (t, τ )W U (τ, t′ )θ(t − τ )θ(τ − t′ ) () R ′ dτ GR 0 (t, τ )W G (τ, t ) où on a inséré des fonctions de Heaviside, notamment θ(t−τ ) et θ(τ −t′ ) dans l’intégrale (ce qui est permis puisque la variable d’intégration est déjà comprise entre les deux bornes de l’intégrale, i.e. t ≥ τ ≥ t′ ). La relation () est plus simple à mettre en oeuvre que () car la contrainte de mise en ordre chronologique des intégrales apparaissant dans le développement () est automatiquement imposée par la fonction de Heaviside présente dans la définition de la fonction de Green. En itérant (), on a R ′ G (t, t ) = ′ GR 0 (t, t ) + (−i) 2 −i Z t t′ Z t t′ R ′ GR 0 (t, t1 )W G0 (t1 , t )dt1 R R ′ GR 0 (t, t2 )W G0 (t2 , t1 )W G0 (t1 , t )dt1 dt2 + . . . 1.2. Formalisme des fonctions de Green 1.2.2.2. Transformées de Fourier des opérateurs de Green Le dernier terme de l’équation () fait intervenir un produit de convolution. On peut le réduire à un produit direct et donc simplifier l’équation par transformée de Fourier. On définit la transformée de Fourier GR (E) de l’opérateur de Green GR (τ = t − t′ ) comme 1 G (τ ) = − 2iπ R Z +∞ GR (E)e−iEτ dE () −∞ Le préfacteur i est ajouté pour simplifier les calculs ultérieurs. On définit la transformée de Fourier inverse R G (E) = −i Z +∞ GR (τ )eiEτ dτ −∞ En effet, on a bien Z Z ′ 1 G (E) = i × GR (E ′ )ei(E−E )τ dτ dE ′ 2iπ lR lR Z Z ′ 1 R ′ = G (E ) ei(E−E )τ dE ′ dτ 2π lR lR Z = GR (E ′ )δ(E − E ′ )dE ′ R lR = GR (E) En utilisant la définition () et l’expression de l’opérateur d’évolution (), il vient R G (E) = −i Z +∞ ei(E−H)τ θ(τ )dτ −∞ Afin de pouvoir réaliser l’intégration, on ajoute à l’intégrant un terme e−ητ avec η > 0 qui tend vers zéro dans la limite des grandes valeurs du temps τ . Cette régularisation de l’intégrale conduit à R G (E + iη) = −i = −i = Z Z +∞ ei(E+iη−H)τ θ(τ )dτ −∞ +∞ () ei(E+iη−H)τ dτ 0 1 E + iη − H De la même manière, on montre que la transformée de Fourier GA (E) de l’opérateur de Green avancé satisfait la relation A G (E − iη) = i Z 0 GA (τ )ei(E−iη)τ dτ = −∞ 1 E − iη − H C. Chatelain On définit une fonction de Green généralisée comme G(z) = 1 z−H () ce qui permet décrire GR (E) = lim G(E + iη), η→0+ GA (E) = lim G(E − iη), η→0+ et de simplifier l’expression de l’opérateur d’évolution U (τ ) = GR (τ ) − GA (τ ) Z +∞ 1 GR (E + iη) − GA (E − iη) e−iEτ dE = lim+ − 2iπ −∞ η→0 Z +∞+iη () Z +∞−iη 1 −izτ −izτ = lim+ − G(z)e dz − G(z)e dz 2iπ −∞+iη η→0 −∞−iη Z 1 G(z)e−izτ dz = 2iπ C où le contour d’intégration C est un rectangle de largeur tendant vers l’infini et de hauteur 2η entourant de manière symétrique l’axe réel. Pour faire disparaı̂tre le signe négatif en préfacteur, le contour C est parcouru dans le sens trigonométrique. Dans la base des états propres {|φn i} du hamiltonien, la fonction de Green () est diagonale : G(z) = X |φn i hφn | n z − En ⇔ U (t) = X n e−iEn t |φn i hφn | i.e. Gnn = (z − En )−1 . Les pôles de la fonction de Green sont donc distribués sur l’axe réel. Il en découle les éléments de matrice de l’opérateur d’évolution 1 hφn | U (t) |φn i = 2iπ I C hφn | G(z) |φn i e−izt dz L’intégrand possède un pôle simple en z = En dont le résidu vaut e−iEn t . D’après le théorème des résidus (13) , il reste hφn | U0 (t) |φn i = e−iEn t conformément à (). (13) On peut retrouver ce résultat directement en utilisant la formule intégrale de Cauchy. 1.2. Formalisme des fonctions de Green 1.2.2.3. Fonctions d’auto-corrélation et opérateur de Green La fonction d’auto-corrélation de l’observable A peut s’écrire sous une forme faisant apparaı̂tre l’opérateur de Green. En effet, on définit la fonction d’auto-corrélation sur l’état fondamental |φ0 i (14) comme CA (t, t′ ) = hφ0 | A(t)A+ (t′ ) |φ0 i ′ ′ = hφ0 | eiHt Ae−iHt eiHt A+ e−iHt |φ0 i ′ ′ = eiE0 (t−t ) hφ0 | Ae−iH(t−t ) A+ |φ0 i X ′ = ei(E0 −En )(t−t ) hφ0 | A |φn i hφn | A+ |φ0 i n = X n ′ ei(E0 −En )(t−t ) || hφ0 | A |φn i ||2 où on a utilisé () et l’expression de l’opérateur d’évolution (). Sa transformée de Fourier est Z C(ω) = CA (τ = t − t′ )e−iωτ dτ lR = X n = X n || hφ0 | A |φn i || 2 Z ei(E0 −En −ω)τ dτ lR || hφ0 | A |φn i ||2 δ (ω − (E0 − En )) Par ailleurs, l’expression de la transformée de Fourier de la fonction de Green () conduit à Z X R + hφ0 | AG (E + iη)A |φ0 i = −i hφ0 | A |ni ei(E+iη−En )τ dτ hn| A+ |φ0 i lR+ n = X || hφ0 | A |φn i ||2 n E + iη − En En introduisant la fonction d’auto-corrélation , il vient X || hφ0 | A |φn i ||2 hφ0 | AGR (E0 − ω + iη)A+ |φ0 i = E0 − ω + iη − En n Z C(ω ′ ) = dω ′ ω ′ − ω + iη Dans la limite η → 0, l’intégrand présente une singularité en ω = ω ′ . En faisant apparaı̂tre la partie principale de Cauchy, il vient Z C(ω ′ ) ′ R + lim hφ0 | AG (E0 − ω + iη)A |φ0 i = P dω − iπC(ω) η→0 ω′ − ω et donc finalement 1 C(ω) = − ℑ lim hφ0 | AGR (E0 − ω + iη)A+ |φ0 i π η→0 (14) l’état du vide |0i en physique des particules ou la mer de Fermi |F i dans le cas des électrons dans un métal. C. Chatelain 1.2.2.4. Équation de Dyson En posant A = E − H + iη, B = E − H0 + iη et donc B − A = H − H0 = W dans l’identité opératorielle 1 1 1 1 = (B − A) + A B A B () il vient l’équation de Dyson R R GR (E) = GR 0 (E) + G0 (E)W G (E) () transformée de Fourier de l’équation intégrale () de U (t, t′ ). En posant A = z − H et B = z − H0 dans la relation (), l’équation de Dyson () s’écrit G(z) = G0 (z) + G0 (z)W G(z) () La solution formelle de cette équation s’écrit −1 G0 (z) 1 − G0 (z)W G(z) = G0 (z) ⇔ G(z) = 1 − G0 (z)W mais elle est le plus souvent inutilisable. Un développement perturbatif est facilement obtenue en itérant (), i.e. en remplaçant G(z) apparaissant dans le membre de droite par l’équation compléte, G(z) = G0 (z) + G0 (z)W G0 (z) + G0 (z)W G0 (z)W G0 (z) + G0 (z)W G0 (z)W G0 (z)W G0 (z) + . . . () Les éléments diagonaux de G(z) dans la base des états non perturbés {|φn i} peuvent alors s’écrire hφn | G(z) |φn i = hφn | G0 (z) |φn i + hφn | G0 (z) |φn i hφn | W |φn i hφn | G0 (z) |φn i X + hφn | G0 (z) |φn i hφn | W |φm i hφm | G0 (z) |φm i hφm | W |φn i hφn | G0 (z) |φn i + . . . m = G0 nn + G0 nn Wnn G0 nn + X G0 nn Wnm G0 mm Wnm G0 nn + . . . () m = Wnn 1 + + z − En (z − En )2 X m Wnm Wmn + ... (z − En )2 (z − Em ) où on a inséré la relation de fermeture et exploité le fait que la fonction de Green G0 (z) est diagonale dans la base des états non perturbés. Les éléments non-diagonaux de G(z) s’écrivent quant à eux sous la forme hφn | G(z) |φm i = X Wnm Wnp Wpm + + ... (z − En )(z − Em ) (z − En )(z − Ep )(z − Em ) p () L’interaction va permettre d’obtenir des éléments de matrice non-diagonaux de l’opérateur d’évolution et donc des transitions entre états propres de H0 . 1.2. Formalisme des fonctions de Green n n n n n W W p + W = m + + W m W n n n + ... W n n Figure 4 : Diagrammes associés aux termes du développement () à l’ordre trois de l’élément de matrice Gn n(z) de la fonction de Green. Les éléments de matrice (G0 )mm (z) de la fonction de Green non-perturbés sont représentés par des traits fins et les éléments de matrice du hamiltonien perturbateur W par des cercles. Le développement () est équivalent à celui de la matrice de diffusion. En utilisant (), le second terme du développement conduit en effet à l’ordre le plus bas à 1 hφf | U (tf − ti ) |φi i = 2iπ = 1 2iπ I I C C hφf | 1 1 W |φi i e−iz(tf −ti ) dz z − H0 z − H0 hφf | W |φi i e−iz(tf −ti ) dz (z − Ef )(z − Ei ) lorsque tf > ti . Si les états n’ont pas la même énergie, on a deux pôles simples et donc le théorème des résidus conduit à e−iEf (tf −ti ) e−iEi (tf −ti ) + hφf | U (tf − ti ) |φi i = hφf | W |φi i Ei − Ef Ef − Ei E +E Wf i Ef − Ei −i i 2 f (tf −ti ) e (tf − ti ) = −2i sin Ef − Ei 2 ce qui correspond bien à l’expression de la matrice de diffusion à l’ordre un en perturbation (), à une exponentielle complexe près provenant du fait qu’on a utilisé |φi i et |φf i dans la représentation de Schrödinger alors qu’ils sont exprimés dans la représentation d’interaction dans la relation () (§ 1.2.1.1.). Cette exponentielle complexe ne contribue pas à la probabilité de transition, i.e. | hφf | U (tf − ti ) |φi i |2 . 1.2.2.5. Resommation partielle du développement de l’équation de Dyson On définit la self-énergie Σ comme l’opérateur dont les éléments de matrice Σnn (z) sont associés aux diagrammes sans ligne externe et ne comportant aucune ligne interne G0 nn . En supprimant du développement () les termes faisant apparaı̂tre G0 nn = (z − En )−1 , il reste Σnn (z) = Wnn + X X Wnm Wmn Wnm Wmp Wpn + ... + z − Em (z − Em )(z − Ep ) m6=n m,p6=n () C. Chatelain On retrouve l’ensemble des diagrammes formant le développement () en mettant bout à bout des self-énergies Σnn (z) raccordées par des fonction de Green (G0 )nn : Gnn (z) = G0 nn (z) + G0 nn (z)Σnn (z)G0 nn (z) + G0 nn (z)Σnn (z)G0 nn (z)Σnn (z)G0 nn (z) + . . . () On peut vérifier qu’on retrouve bien le développement () complet. L’intérêt est qu’on peut resommer ce développement : Gnn +∞ X p +∞ X 1 1 Σnn Σpnn 1 = = = Σnn (p+1) (z − En ) p=0 z − En (z − En ) 1 − (z−E (z − En ) p=0 n) dont il découle finalement Gnn (z) = 1 z − En − Σnn (z) () Dans la pratique, on se restreint généralement à un nombre fini de termes du développement () de la self-énergie. Néanmoins, la resommation de l’équation de Dyson permet de prendre en compte des termes à tous les ordres en perturbation. En effet, imaginons qu’on tronque le développement de la self-énergie à l’ordre un, i.e. Σnn (z) ≃ Wnn . Dans ce cas, la fonction de Green resommée () conduit d’après () à Gnn (z) = 1 z − En − Wnn = G0 nn + G0 nn Σnn G0 nn + G0 nn Σnn G0 nn Σnn G0 nn + . . . = 2 Wnn Wnn 1 + + ... + z − En (z − En )2 (z − En )3 On voit donc que la troncation du développement de la self-énergie au premier ordre conduit à une fonction de Green resommée faisant apparaı̂tre des termes à tous les ordres en perturbation en W . En comparant à (), on constate qu’il manque par exemple les termes d’ordre deux : X m6=n Wnm Wmn (z − En )2 (z − Em ) n n n n W W p Σ = W + m n n + ... m W W n n n + W n n 1.2. Formalisme des fonctions de Green Figure 5 : Diagrammes correspondant à la self-énergie. La self-énergie peut posséder une partie imaginaire, i.e. Σnn (E ± iη) = ∆nn (E) ∓ Les pôles de la fonction de Green G(z) sont alors dans le plan complexe hors de l’axe réel. Si la dépendance avec E de ∆nn et Γnn est négligeable, on peut facilement calculer l’opérateur d’évolution. Lorsque t > 0, on a i 2 Γnn (E). 1 hφn | U (t) |φn i = − 2iπ Z +∞ −∞ 1 =− lim 2iπ η→0+ 1 lim =− 2iπ η→0+ hφn | GR (E) |φn i e−iEt dE Z Z +∞ −∞ hφn | G(E + iη) |φn i e−iEt dE +∞+iη −∞+iη e−izt dz z − En − ∆nn + 2i Γnn L’intégrand possède un pôle simple en z = En + ∆nn − 2i Γnn de sorte que pour assurer la décroissance de l’exponentielle, on intégre sur un contour fermé dans le demi-plan i inférieur (figure ). Le résidu du pôle étant e−i(En +∆nn − 2 Γnn −iη)t , il reste d’après le théorème des résidus hφn | U (t) |φn i = e−i(En +∆nn )t e−Γnn t/2 Sous l’effet de la perturbation W , l’état |φn i devient donc instable et le système évolue vers les états propres du hamiltonien total. La partie réelle de la self-énergie introduit un déplacement des niveaux d’énergie alors que la partie imaginaire correspond à l’inverse du temps de vie des états propres de H0 . Dans la base propre de H0 + W , on s’attend à retrouver tous les pôles de G(z) sur l’axe réel et donc une évolution unitaire. t t t t t W W t 2 = +W + W t 1 + W 0 0 0 t 1 W t t 3 t 2 t + ... + Σ = 2 t 1 t 1 0 0 t 0 0 Figure 6 : Représentation diagrammatique de l’équation (). La self-énergie joue le rôle d’un potentiel non-local en temps. D’après (), la self-énergie satisfait la relation Gnn (z) = 1 ⇔ −1 (G0 )nn (z) − Σnn (z) (G0 )−1 nn (z) − Σnn (z) Gnn (z) = 1 ⇔ Gnn (z) − (G0 )nn (z)Σnn (z)Gnn (z) = (G0 )nn (z) ⇔ Gnn (z) = (G0 )nn (z) + (G0 )nn (z)Σnn (z)Gnn (z) C. Chatelain On retrouve une équation qui de la forme de celle de Dyson () mais pour des scalaires et non des opérateurs. Par une transformation de Fourier inverse, on obtient la relation Unn (t) = (U0 )nn (t) + Z (U0 )nn (t − t2 )Σnn (t2 − t1 )Unn (t1 )dt1 dt2 () qui à la même forme que (), lorsque cette dernière est exprimée dans la représentation d’Heisenberg, mais de nouveau avec des scalaires et non des opérateurs. On retrouve immédiatement ce résultat en utilisant l’identité (). La self-énergie est de fait équivalente à un hamiltonien perturbateur W diagonal dans la base |φn i de H0 mais, en décrivant les multiples allers et retours vers d’autres états de manière effective, n’est plus local en temps. On retrouve bien la relation de départ par transformation de Fourier puisque Z (U0 )nn (t − t2 )Σnn (t2 − t1 )Unn (t1 )dt1 dt2 1 =− (2iπ)3 Z (U0 )nn (z3 )e 1 =− (2iπ)3 =− 1 2iπ Z Z −iz3 (t−t2 ) dz3 Z Σnn (z2 )e (U0 )nn (z3 )Σnn (z2 )Unn (z1 ) Z | e −iz2 (t2 −t1 ) i(z3 −z2 )t2 {z dz2 Z Unn (z1 )e−iz1 t1 dz1 dt1 dt2 dt2 ei(z2 −z1 )t1 dt1 e−iz3 t dz3 }| {z } =2iπδ(z3 −z2 ) (U0 )nn (z)Σnn (z)Unn (z1 )e−izt dz Z =2iπδ(z2 −z1 ) 1.2.2.6. Méthode des projecteurs 1.2.2.6.1. Méthode des projecteurs pour un système à deux niveaux Dans le cas particulier d’un système à deux niveaux d’énergies E1 et E2 et couplés par une perturbation W , on peut retrouver facilement la relation (). La définition de la fonction de Green () s’écrit (z − H)G(z) = 1l ⇔ z − E1 W W z − E2 G11 G21 G12 G22 = 1 0 Il en découle le système d’équations (z − E1 )G11 + W G12 = 1 (z − E1 )G21 + W G22 = 0 W G11 + (z − E2 )G12 = 0 W G21 + (z − E2 )G22 = 1 La deuxième et la troisième équations conduisent à G21 = − W G22 = −G0 11 W G22 , z − E1 G12 = − W G11 = −G0 22 W G11 z − E2 0 1 1.2. Formalisme des fonctions de Green où G0 (z) = (z − H0 )−1 est la fonction de Green non perturbée. En insérant dans la première équation, on obtient i 1 (z − E1 ) − W G0 22 W G11 = 1 ⇔ G11 = z − E1 − Σ12 où on a introduit la self-énergie Σ12 = W G0 22 W . De la même manière, il vient G22 = 1 z − E2 − Σ21 avec Σ21 = W G0 11 W . 1.2.2.6.2. Méthode des projecteurs dans le cas général La méthode des projecteurs permet de généraliser ces résultats. Soit ζ le sousespace des états non perturbés jouant un rôle important dans le processus étudié. On introduit le projecteur P sur cet espace et Q celui sur le reste de l’espace de Hilbert. La définition () permet l’écriture (z − H0 − W )G(z) = 1l ⇔ (z − H0 − W )(P + Q)G(z) = 1l () ⇔ (z − H0 − W )P G(z)P + (z − H0 )QG(z)P − W QG(z)P = P En multipliant () à gauche par Q puis P , il vient ( − QW P G(z)P + Q(z − H0 )QG(z)P − QW QG(z)P = QP = 0 P (z − H0 )P G(z)P − P W P G(z)P − P W QG(z)P = P 2 = P () où on a utilisé la fait que Q(z − H0 )P = (z − H0 )QP = 0. La première des relations () conduit à QG(z)P = 1 Q QW P G(z)P = W P G(z)P Q(z − H0 − W )Q z − QH0 Q − QW Q () La seconde des relations () combinée à () donne Q W P G(z)P = P z − QH0 Q − QW Q Q P z − H0 − W − W W P G(z)P = P z − QH0 Q − QW Q P (z − H0 − W )P G(z)P − P W Q ⇔ () On pose Σ(z) = W + W =W +W Q W z − QH0 Q − QW Q Q (z − QH0 Q)−1 W 1l − (z − QH0 Q)−1 QW Q = W + WQ +∞ X n=0 =W +W (z − QH0 Q)−1 QW Q n (z − QH0 Q)−1 W Q Q Q W +W QW W + ... z − QH0 Q z − QH0 Q z − QH0 Q C. Chatelain La self-énergie Σ(z) peut s’écrire sous la forme d’un développement en puissance de z − H0 , divergent lorsque z tend vers l’une de ses valeurs propres, Σ(z) = W + W Q Q Q W +W W W + ... z − H0 z − H0 z − H0 de sorte que la relation () s’écrit P (z − H0 − Σ(z))P G(z)P = P et donc finalement P G(z)P = P z − P H0 P − P Σ(z)P La restriction au sous-espace ζ de l’opérateur de Green G(z) peut s’écrire comme l’opérateur de Green associé à un hamiltonien effectif H0 + Σ(z). 1.2.2.7. L’exemple des oscillations de Rabi On considère un système à deux états |φ1 i et |φ2 i, états propres du hamiltonien H0 pour les valeurs propres ǫ1 et ǫ2 respectivement. Les valeurs propres ne sont pas dégénérées. La dynamique du système est perturbée par un hamiltonien pertubateur W ne possèdant pas d’éléments diagonaux (ou plus exactement, on les a intégré à la définition de H0 ) : 0 W12 W = ∗ W12 0 ∗ où W12 = W21 car le hamiltonien est hermitien. Bien qu’il soit plus rapide de diagonaliser le hamiltonien H0 + W (une matrice 2 × 2 !), nous allons étudier ce système par la technique des fonctions de Green. 1.2.2.7.1. Diagonalisation du hamiltonien à deux états Le hamiltonien s’écrit dans la base {|φ1 i , |φ2 i} ǫ1 W12 H = H0 + W = ∗ W12 ǫ2 Ses valeurs propres ǫ satisfont l’équation caractéristique det(H − ǫ1l) = 0 ⇔ (ǫ1 − ǫ)(ǫ2 − ǫ) − |W12 |2 = 0 et donc sont égales à ǫ1 + ǫ2 ǫ± = ± 2 ⇔ ǫ2 − (ǫ1 + ǫ2 )ǫ + ǫ1 ǫ2 − |W12 |2 = 0 s ǫ1 − ǫ2 2 2 + |W12 |2 Les vecteurs propres associés étant notés |φ± i, l’opérateur d’évolution est diagonal dans la base propre de H U (t) = e−iHt/h̄ = e−iǫ− t/h̄ |φ− i hφ− | + e−iǫ+ t/h̄ |φ+ i hφ+ | 1.2. Formalisme des fonctions de Green de sorte que l’amplitude de probabilité que le système passe de l’état |φ1 i à l’état |φ2 i au bout d’un temps t est hφ2 (t) |φ1 (0)i = hφ2 | U (t) |φ1 i = e−iǫ− t/h̄ hφ2 |φ− i hφ− |φ1 i + e−iǫ+ t/h̄ hφ2 |φ+ i hφ+ |φ1 i La probabilité fait apparaı̂tre une interférence entre les deux termes qui conduit à des oscillations dites de Rabi [] | hφ2 (t) |φ1 (0)i |2 = | hφ2 |φ− i hφ− |φ1 i |2 + | hφ2 |φ+ i hφ+ |φ1 i |2 + e−i(ǫ+ −ǫ− )t/h̄ hφ2 |φ− i hφ− |φ1 i hφ+ |φ2 i hφ1 |φ+ i + e−i(ǫ− −ǫ+ )t/h̄ hφ2 |φ+ i hφ+ |φ1 i hφ− |φ2 i hφ1 |φ− i i h = |A|2 + |B|2 + 2ℜ e−i(ǫ+ −ǫ− )t/h̄ AB ∗ où A = hφ2 |φ− i hφ− |φ1 i et B = hφ2 |φ+ i hφ+ |φ1 i. La pulsation des oscillations est ω= ǫ+ − ǫ− 1p (ǫ1 − ǫ2 )2 + 4|W12 |2 = h̄ h̄ 1.2.2.7.2. Fonctions de Green à l’ordre deux d’un système à deux niveaux La fonction de Green non perturbée est diagonale dans la base propre de H0 1 G0 (z) = = z − H0 1 z−ǫ1 0 0 1 z−ǫ2 D’après l’équation de Dyson (), le développement de la fonction de Green G(z) à l’ordre deux en W est G(z) = G0 (z) + G0 (z)W G0 (z) + G0 (z)W G0 (z)W G0 (z) + . . . 1 1 1 0 0 0 0 W12 z−ǫ z−ǫ z−ǫ 1 1 1 + = ∗ 1 1 1 W12 0 0 0 0 z−ǫ2 z−ǫ2 z−ǫ2 1 1 1 0 0 0 W12 0 W12 z−ǫ1 z−ǫ1 z−ǫ1 + ∗ ∗ 1 1 W 0 W 0 0 0 0 12 12 z−ǫ2 z−ǫ2 ! 1 |W12 |2 W12 0 2 (z−ǫ ) (z−ǫ ) (z−ǫ )(z−ǫ ) 1 2 1 2 = z−ǫ1 + 2 1 W12 |W12 |2 0 z−ǫ2 2 (z−ǫ1 )(z−ǫ2 ) 0 1 z−ǫ2 (z−ǫ1 )(z−ǫ2 ) On prépare le système dans l’état excité |φ2 i et on s’intéresse à la probabilité d’observer le système dans l’état fondamental |φ1 i au bout d’un temps t. L’amplitude de probabilité C. Chatelain de la transition est d’après () hφ1 (t) |φ2 (0)i = hφ1 | U (t) |φ2 i Z +∞+iη 1 =− G12 (z)e−izt dz 2iπ −∞+iη Z e−izt W12 +∞+iη dz =− 2iπ −∞+iη (z − ǫ1 )(z − ǫ2 ) −iǫ1 t e−iǫ2 t e + = W12 ǫ1 − ǫ2 ǫ2 − ǫ1 ǫ +ǫ ǫ −ǫ ǫ +ǫ ǫ −ǫ −i 1 2 2 + 1 2 2 t −i 1 2 2 − 1 2 2 t e −e = W12 ǫ1 − ǫ2 = W12 e−i ǫ1 +ǫ2 2 t −2i sin ǫ1 −ǫ2 2 t ǫ1 − ǫ2 de sorte que la probabilité de transition présente des oscillations de Rabi | hφ1 (t) |φ2 (0)i |2 = 4|W12 |2 ǫ1 − ǫ2 t sin2 2 (ǫ1 − ǫ2 ) 2 () 1.2.2.7.3. Resommation de la fonction de Green d’un système à deux niveaux On a pu constater combien le calcul des termes d’ordres supérieurs de la fonction de Green peut être fastidieux même pour un système 2 × 2. La méthode de la selfénergie donne ici un résultat exact pour un effort comparable à l’ordre deux seulement. Le développement de la self-énergie Σ22 (z) se réduit en effet à un unique terme. Σ22 (z) = W21 [G0 ]11 W12 = |W12 |2 z − ǫ1 de sorte que l’élement de matrice G22 (z) de la fonction de Green est d’après () G22 (z) = z − ǫ1 1 = z − ǫ2 − Σ22 (z − ǫ1 )(z − ǫ2 ) − |W12 |2 L’amplitude de probabilité que le système reste dans l’état |φ2 i après un temps t est d’après () hφ2 (t) |φ2 (0)i = hφ2 | U (t) |φ2 i Z +∞+iη 1 G22 (z)e−izt dz =− 2iπ −∞+iη Z +∞+iη z − ǫ1 1 e−izt dz =− 2 2iπ −∞+iη (z − ǫ1 )(z − ǫ2 ) − |W12 | Le dénominateur s’écrivant (z − ǫ1 )(z − ǫ2 ) − |W12 |2 = z 2 − (ǫ1 + ǫ2 )z + ǫ1 ǫ2 − |W12 |2 les deux pôles simples sont ǫ1 + ǫ2 ± z± = 2 √ ∆ ǫ1 + ǫ2 = ± 2 s ǫ2 − ǫ1 2 2 + |W12 |2 Le théorème des résidus conduit à Z +∞+iη 1 z − ǫ1 hφ2 (t) |φ2 (0)i = − e−izt dz 2iπ −∞+iη (z − z− )(z − z+ ) z+ − ǫ1 −iz+ t z− − ǫ1 −iz− t e + e z− − z+ z+ − z− # " √ √ 1 1 1 1 √ √ ǫ1 +ǫ2 ∆ ∆ (ǫ − ǫ ) − (ǫ − ǫ ) + i ∆t i ∆t 2 1 2 1 2 2 √ √ = e−i 2 t − 2 e 2 + 2 e− 2 ∆ ∆ " √ √ # ǫ1 +ǫ2 ǫ − ǫ ∆t ∆t 2 1 √ = e−i 2 t × (−2i) sin + cos 2 2 2 ∆ = de sorte que la probabilité est √ ∆t (ǫ2 − ǫ1 )2 ∆t 2 + sin | hφ2 (t) |φ2 (0)i | = cos 2 ∆ 2 s 2 ǫ2 − ǫ1 2 = cos + |W12 |2 t 2 s 2 2 (ǫ2 − ǫ1 ) ǫ2 − ǫ1 2 sin + |W12 |2 t + (ǫ1 − ǫ2 )2 + 4|W12 |2 2 2 2 √ La probabilité que le système soit observé dans l’état |φ1 i au bout d’un temps t est donc s 2 ǫ2 − ǫ1 2 2 | hφ1 (t) |φ2 (0)i | = 1 − cos + |W12 |2 t 2 s 2 2 (ǫ2 − ǫ1 ) ǫ2 − ǫ1 2 sin − + |W12 |2 t (ǫ1 − ǫ2 )2 + 4|W12 |2 2 s 2 2 (ǫ2 − ǫ1 ) ǫ2 − ǫ1 2 = 1− + |W12 |2 t sin (ǫ1 − ǫ2 )2 + 4|W12 |2 2 s 2 2 4|W12 | ǫ2 − ǫ1 2 = + |W12 |2 t sin (ǫ1 − ǫ2 )2 + 4|W12 |2 2 Notons qu’on retrouve bien () dans la limite |W12 |2 → 0. C. Chatelain 2. Electrodynamique quantique 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb Bibliographie : , La condition de jauge de Lorenz (15) : ~ + 1 ∂ϕ = 0 ∂ µ Aµ = 0 ⇔ div A c2 ∂t ~ , présente l’avantage d’être manifestement covariante. Dans ce qui avec Aµ = ϕ/c A suit, on se placera dans la jauge de Coulomb ~=0 div A () On perd le caractère manifestement covariant de la théorie. Toutefois, le caractère relativiste de la théorie est néanmoins préservée même s’il n’est plus manifeste. 2.1.1. Théorie de Schrödinger sous champ électromagnétisme 2.1.1.1. Courant et charge électrique de Schrödinger Le courant électrique est défini pour l’équation de Schrödinger par h i ~j = iq ∇φ ~ ∗ φ − ∇φφ ~ ∗ 2m ρ = j0 = qφ∗ φ () de sorte que la charge électrique totale portée par le champ de Schrödinger est Z Z 3 Q = d ~r ρ = q d3~r φ∗ φ = q La loi de conservation de la charge est facilement obtenue à partir de l’équation de Schrödinger div ~j + (15) ∂ρ =0 ∂t On a fait ici le choix du système d’unités tel que h̄ = 1 mais pas nécessairement c = 1. 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb 2.1.1.2. Couplage des champs de Schrödinger et électromagnétique On couple la théorie de champs de Schrödinger à un champ électromagnétique en introduisant des dérivées covariantes sous le changement de phase des champs : ~∗ = ∇ ~ + iq A, ~ D ∂ D0∗ = − iqϕ, ∂t La densité lagrangienne devient L=− ~ =∇ ~ − iq A, ~ D ∂ D0 = + iqϕ, ∂t 1 ~ ~ φ∗ . ∇ ~ − iq A ~ φ ∇ + iq A 2m ∂ i ∗ ∂ ∗ φ + iqϕ φ − − iqϕ φ φ − φ∗ V φ + 2 ∂t ∂t () qu’on peut également écrire en faisant apparaı̂tre le couplage minimal avec le courant de jauge () : 1 ~ ∗ ~ i ∗ ∂φ ∂φ∗ L[φ, ∂µ φ, φ, ∂µ φ ] = − φ ∇φ .∇φ + − φ − φ∗ V φ 2m 2 ∂t ∂t ∗ 2 ~ − q A2 φφ∗ − qϕφ∗ φ + ~j.A 2m () Les équations de Lagrange pour ce lagrangien () conduisent à l’équation de Schrödinger sous champ 1 ~ ~ 2φ + V φ = i − ∇ − iq A 2m ⇔ ∂ + iqϕ φ ∂t 1 ~ ~ 2 φ + V φ + qϕφ = i ∂φ − ∇ − iq A 2m ∂t () Le courant de jauge est également modifié h i ~ + iq A ~ φ∗ φ − ∇ ~ − iq A ~ φφ∗ ~j = iq ∇ 2m i q2 iq h ~ ∗ ∗ ~ ~ ∗φ ∇φ φ − ∇φφ − Aφ = 2m m () Le premier terme est appelé courant paramgnétique et le second courant diamagnétique. 2.1.1.3. Invariance de jauge de l’équation de Schrödinger Sous une transformation de jauge, la fonction d’onde se transforme conformément à (??) : φ′ (~r, t) = eiqθ/h̄ φ(~r, t) C. Chatelain L’invariance de l’équation de Schrödinger impose ∂ ′ φ ∂t ∂ iqθ/h̄ e φ = ih̄ ∂t ∂φ iq ∂θ + eiqθ/h̄ = ih̄ ∂t h̄ ∂t H ′ φ′ = ih̄ ∂θ = Hφeiqθ/h̄ − q φeiqθ/h̄ ∂t 2 ∂θ 1 ~ (−ih̄∇ − q A + qϕ φeiqθ/h̄ − q φeiqθ/h̄ = 2m ∂t 1 ~ − q∇θ 2 + qϕ φeiqθ/h̄ − q ∂θ φeiqθ/h̄ (−ih̄∇ − q A = 2m ∂t Comme attendu, le hamiltonien n’est affecté que par le remplacement des potentiels par leur image sous la transformation de jauge : 2 1 ∂θ ~ + ∇θ) + q ϕ − H = (−ih̄∇ − q(A 2m ∂t ′ 2.1.1.4. Lois de conservation du champ de Schrödinger sous champ La définition des potentiels −→ ~ =−∂A ~−− E grad ϕ, ∂t →~ ~ =− B rot A () conduit d’emblée au premier groupe d’équations de Maxwell ∂ ~ −→ ~ rot E = − B, ∂t ~ =0 div B () On pose le second groupe des équations de Maxwell 1 ∂ ~ −→ ~ rot B = µ0~j + 2 E, c ∂t ~ = ρ div E ε0 () de manière à ce que le champ électromagnétique soit généré par les champs de Schrödinger. L’impulsion totale du système champ de Schrödinger et champ électromagnétique est Z ∗ i ∗ ~ i ~ 3 ~ ~ ~ ~ ~ ∇ + iq A φ φ − φ ∇ − iq A φ + ε0 E ∧ B () P = d ~r 2 2 Le hamiltonien total est Z ∗ ε0 2 1 ~ 2 2 ∗ 3 ~ ~ ~ E + c B () ∇ + iq A φ . ∇ − iq A φ + φ V φ + H = d ~r 2m 2 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb En première quantification, φ et φ∗ désigne la fonction d’onde et son complexe conjugué. On peut développer le premier terme du hamiltonien () sous la forme Z 1 3 ∗ ~ ∗~ ~ ∗ ~ 2~ ~ ∗ ~ ~ d ~r ∇φ .∇φ + iqφ A.∇φ − iq ∇φ .Aφ + q A.Aφ φ 2m Z 1 ~ 2 φ + iqφ∗ A. ~ ∇φ ~ + iqφ∗ ∇. ~ Aφ ~ + q 2 A2 φ∗ φ = d3~r − φ∗ ∇ 2m où on a procédé à une intégration par parties du premier et du troisième terme. En utilisant la jauge de Coulomb (), on montre que le champ de jauge commute avec ~ : l’opérateur ∇ ~ Aφ ~ = ∇. ~ Aφ ~ + A. ~ ∇φ ~ = A. ~ ∇φ ~ ∇. () de sorte que le hamiltonien peut s’écrire Z 2 1 ∗ ~ ε 0 3 ∗ 2 2 2 ~ φ+φ Vφ+ H = d ~r − φ ∇ − iq A E +c B 2m 2 On peut alors définir un opérateur hamiltonien Ĥ tel que H = hφ| Ĥ |φi : Z 2 ε0 1 ~ ~ E 2 + c2 B 2 d3~r ∇ − iq A + V + Ĥ = − 2m 2 Le champ électromagnétique est traité ici classiquement. 2.1.1.5. Limite non-relativiste de l’équation de Dirac sous champ Le champ de Schrödinger ne porte pas de spin. Or le couplage de la théorie de Dirac avec un champ électromagnétique conduit à une interaction dépendante du spin. Cet effet persiste dans la limite non-relativiste. Dans la représentation de Pauli-Dirac, l’équation de Dirac sous champ conduit à ~ + qA ~ φ2 − qA0 φ1 + mφ1 = 0 − i∂0 φ1 − ~σ . i∇ i∂ φ + ~σ . i∇ ~ + qA ~ φ1 + qA0 φ2 + mφ2 = 0 0 2 Dans la limite non-relativiste, le terme de masse domine. Cherchons par conséquent des solutions de la forme : ( φ1 = ϕe−imt φ2 = χe−imt Il vient alors ~ + qA ~ χ − qA0 ϕ = 0 − i∂0 ϕ − ~σ . i∇ i∂ χ + ~σ . i∇ ~ + qA ~ ϕ + qA0 χ + 2mχ = 0 0 En négligeant dans la seconde relation la dépendance temporelle de χ et le terme qA0 χ d’interaction de la charge avec le potentiel A0 devant le terme d’énergie de masse 2mχ, la seconde relation se réduit à 1 ~ + qA ~ ϕ≪ϕ ~σ . i∇ () χ≃− 2m C. Chatelain et donc inséré dans la première relation, il reste − i∂0 ϕ + 1 ~ + qA ~ 2 ϕ − qA0 ϕ = 0 ~σ . i∇ 2m Puisque les matrices de Pauli satisfont la relation σi σj = δij + iǫijk σk on a ~ σ .B) ~ = A. ~B ~ + i~σ . A ~∧B ~ (~σ .A)(~ de sorte que ~ + q A) ~ ~σ .(i∇ 2 ~ + q A) ~ 2 + i~σ .(i∇ ~ + q A) ~ ∧ (i∇ ~ + q A) ~ = (i∇ ~ + q A) ~ 2 + i~σ . iq ∇ ~ ∧ (A.) ~ + iq A ~∧∇ ~ = (i∇ →~ ~ + q A) ~ 2 − q~σ . − = (i∇ rot A ~ + q A) ~ 2 − q~σ .B ~ = (i∇ d’après la définition du champ magnétique. Il vient finalement la loi de Pauli ∂ϕ 1 ~ q 2 ~ ~ i = − (∇ − iq A) − ~σ .B − qA0 ϕ ∂t 2m 2m (16) () L’équation de Schrödinger () n’est donc modifiée que par l’apparition d’un terme supplémentaire couplant le spin de la particule chargée avec le champ magnétique. On définit le moment magnétique de spin de la particule comme q ~σ () m ~ = 2m ~ Notons que le traitede sorte que le terme d’interaction prend la forme simple −m. ~ B. ment en perturbation avec les composantes transverses du champ électromagnétique conduit à des corrections dites radiatives se manifestant par une légère modification ~ homogène, on peut montrer que la du préfacteur q/2m. Pour un champ magnétique B relation () est satisfaite pour ~ = 1B ~ ∧ ~r A 2 de sorte que le premier terme de la loi de Pauli est alors en jauge de Coulomb 1 ~ ~ 2 = − 1 ∆ − iq ∇( ~ A.) ~ − iq A. ~∇ ~ − q 2 A2 (∇ − iq A) − 2m 2m q ~ ~ q2 2 1 ∆ + i A. A ∇+ 2m m 2m 1 q ~ ~ + =− ∆+i B ∧ ~r .∇ 2m 2m 1 q ~ .B ~+ =− ∆+i ~r ∧ ∇ 2m 2m =− (16) On rappelle que −qA0 = qA0 = qϕ. q2 2 A 2m q2 2 A 2m () 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb En introduisant la définition de l’opérateur moment cinétique, la loi de Pauli s’écrit ∂ϕ 1 q2 2 q ~ ~ i L + ~σ .B − qA0 ϕ = − ∆+ A − () ∂t 2m 2m 2m On introduit généralement un opérateur moment cinétique de spin comme ~ = 1 ~σ S 2 Le moment magnétique total d’une particule libre de charge q dans un champ magnétique uniforme est, en négligeant les corrections radiatives, q ~ ~ L + 2S () m ~ = 2m L’approximation réalisée ci-dessus ne conserve pas la norme de la fonction d’onde. En effet, d’après (), on a Z Z 2 2 3 |ϕ| + |χ|2 d3~r 1 = |φ| d ~r = Z Z 1 ≃ |ϕ| d ~r + 4m2 Z 1 ≃ |ϕ|2 d3~r + ~ 4m2 A≪1 Z Z 1 2 3 = |ϕ| d ~r − 4m2 2 3 2 ~ + qA ~ ϕ d3~r ~σ . i∇ Z ~ 2 3 ~σ .∇ϕ d ~r ϕ∗ ∆ϕd3~r En champ faible, il suffit de renormaliser la fonction d’onde []. En utilisant la transformation de Foldy-Wouthuysen [], on peut montrer de manière plus rigoureuse [ ] que la limite non-relativiste de la théorie de Dirac conduit au hamiltonien # " ~4 ∇ q 0 ~ 1 ~ 2 0 ~ − (∇ + iq A) γ ~σ .B − qA0 + H =γ m− 3 2m 8m 2m () iq iq −→ ~ ~ ∧∇ ~ + q div E ~ + ... + ~σ . rot E − ~σ . E 2 2 2m 4m 8m2 Le premier terme, entre crochets, correspond au développement de l’énergie relativiste de la particule libre. Le dernier terme sur la première ligne est l’interaction du moment q ~σ avec le champ magnétique. Si l’électron est en mouvement, magnétique de spin m ~ = 2m le champ magnétique dans le référentiel de l’électron est donné par Bx′ = Bx , By + v0 /c2 Ez′ , By′ = p 1 − v02 /c2 Bz − v0 /c2 Ey′ Bz′ = p 1 − v02 /c2 () ~ = 1 p~ ∧ E ~ = Le champ électrique contribue donc au hamiltonien par un terme ~v ∧ E m ~ ∧ (E.) ~ qui correspond aux deux premiers termes de la seconde ligne. L’expression − mi ∇ () fait apparaı̂tre un facteur 1/2 supplémentaire dû au fait que l’approche repose sur () n’est valable que dans un référentiel d’inertie. Le facteur 1/2 provient de l’accélération. Le dernier terme, appelé terme de Darwin, correspond à la correction à l’interaction coulombienne due aux fluctuations de la position de l’électron causées par la présence d’une composante non-nulle d’énergie négative. C. Chatelain 2.1.2. Degrés de liberté du champ électromagnétique libre Bibliographie : 2.1.2.1. Équations du mouvement des champs électomagnétiques libres On peut montrer l’équivalence de la densité lagrangienne () et du second groupe d’équations de Maxwell () avec la densité lagrangienne 1 ~ ∗ ~ i ∗ ∂φ ∂φ∗ ∗ L[φ, ∂µ φ, φ, ∂µ φ ] = − φ − φ − φ∗ V φ ∇φ .∇φ + 2m 2 ∂t ∂t 2 2 ~ − q A2 φφ∗ − ε0 c Fµν F µν − qφ∗ φϕ + ~j.A 2m 4 si on fait des champs de jauge Aµ des degrés de libertés du système. En l’absence de particules, i.e. φ = 0, la densité lagrangienne se réduit à L[∂µ Aν ] = − ε0 c 2 Fµν F µν 4 dont les équations de Lagrange conduisent au second groupe des équations de Maxwell dans le vide, i.e. avec ~j = 0 et ρ = 0 : 1 ∂ ~ −→ ~ rot B = 2 E, c ∂t ~ =0 div E () Cette formulation de l’électromagnétisme n’est pas adaptée à la quantification. En effet, les éléments diagonaux du tenseur de Faraday Fµν étant nuls, la densité lagrangienne ne dépend pas de ∂0 A0 . Il n’est donc pas possible de définir une impulsion associée au champ A0 . Le problème vient du fait que les quatre composantes du champ Aµ ne sont pas indépendantes mais liées notamment par le choix de jauge. 2.1.2.2. Electromagnétisme dans l’espace réciproque Introduisons la transformée de Fourier du champ de jauge Z 1 ~ ~ ~k, t)ei~k.~r d3~k A( A(~r, t) = (2π)3/2 Z 1 ~ d3~k ϕ(~k, t)eik.~r ϕ(~r, t) = (2π)3/2 ainsi que des champs électrique et magnétique Z 1 ~ ~ ~k, t)ei~k.~r d3~k E( E(~r, t) = (2π)3/2 Z 1 ~ ~k, t)ei~k.~r ~ d3~k B( B(~r, t) = 3/2 (2π) La réalité des champs de jauge, électrique et magnétique impose ~ ~k, t) = A ~ ∗ (−~k, t), A( ϕ(~k, t) = ϕ∗ (−~k, t), ~ ~k, t) = E ~ ∗ (−~k, t), E( ~ ~k, t) = B ~ ∗ (−~k, t) B( 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb Le choix de jauge de Coulomb () ~ = 0 ⇔ i~k.A( ~ ~k, t) = 0 div A () impose l’annulation de la composante longitudinale des coefficients de Fourier du champ de jauge : ~k ~ ~k, t) = 0 .A( Ak (~k, t) = ||~k|| () La définition des champs électrique et magnétique () conduit en jauge de Coulomb à −→ ~ =−∂A ~−− ~ ~k, t) = − ∂ A( ~ ~k, t) − i~kϕ(~k, t) E grad ϕ ⇔ E( ∂t ∂t →~ ~ =− ~ ~k, t) = i~k ∧ A( ~ ~k, t) B rot A ⇔ B( () Les équations de Maxwell () du premier groupe prennent dans l’espace de Fourier les expressions très simples ∂ ~ −→ ~ ⇔ rot E = − B ∂t ~ =0 ⇔ div B ~ ~k, t) = − ∂ B( ~ ~k, t) i~k ∧ E( ∂t ~ ~k, t) = 0 i~k.B( () De même, le second groupe des équations de Maxwell () devient 1 ∂ ~ −→ ~ ~ ~k, t) = 1 ∂ E( ~ ~k, t) rot B = 2 E ⇔ i~k ∧ B( c ∂t c2 ∂t ~ = 0 ⇔ i~k.E( ~ ~k, t) = 0 div E Comme dans le cas du champ de jauge, les composantes longitudinales des champs électrique et magnétique s’annulent dans le vide : Ek (~k, t) = Bk (~k, t) = 0 Par définition du champ électrique (), il vient par conséquent : ~ + k2 ϕ ~ = 0 = − ∂ i~k.A i~k.E ∂t D’après (), le premier terme s’annule en jauge de Coulomb () ce qui conduit à ϕ = 0. La transformée de Fourier du champ de jauge ne possède donc que deux degrés ~ ⊥ (~k, t). de liberté : les deux composantes transverses A C. Chatelain 2.1.2.3. Variables normales du champ électromagnétique Alors que les équations de Maxwell-Gauss impliquent la transversalité des champs, les deux autres forment un système d’équations différentielles décrivant la dynamique des composantes transverses. Pour découpler ces équations, on forme la combinaison linéaire ∂ ~ ∂ ~ ∂ ~ c~k c~k ~ ∧B = E ∧ B ± E± ∂t ∂t ||~k|| ||~k|| ∂t ~ ~ ± ck ∧ − i~k ∧ E ~ = ic2~k ∧ B ||~k|| ~ ~ ~ ∓ i ck ∧ ~k ∧ E = ic2~k ∧ B ||~k|| () ~ ~k − k 2 E ~ ~ ∓ ic (~k.E) = ic2~k ∧ B ||~k|| L’annulation de la composante longitudinale des champs conduit finalement à ∂ ~ c~k c~k ~ ~ ~ ~ ∧ B⊥ = ±i||k||c E⊥ ± ∧ B⊥ E⊥ ± ∂t ||~k|| ||~k|| On pose la relation de dispersion ω = ||~k||c et on introduit les variables normales r ε0 ~ ~ ~a(k, t) = −i E⊥ − 2ω r ε0 ~ E⊥ + ~b(~k, t) = −i 2ω de sorte que c~k ~⊥ ∧B ||~k|| c~k ~ ∧ B⊥ ||~k|| ∂ ~ ∂~ ~ ~a(k, t) = −iω~a(~k, t), b(k, t) = iω~b(~k, t) ∂t ∂t La solution de ces équations différentielles est ~b(~k, t) = eiωt~b(~k) ~a(~k, t) = e−iωt~a(~k), Notons que la réalité des champs impose # " r ∗ ~k c ε 0 ~ ⊥ (~k, t) − ~ ⊥ (~k, t) E ~a∗ (~k, t) = −i ∧B 2ω ||~k|| r ε0 ~ ∗ ~ c~k ∗ ~ ~ ∧ B⊥ (k, t) =i E (k, t) − 2ω ⊥ ||~k|| r ε0 ~ c~k ~ ⊥ (−~k, t) ∧B E⊥ (−~k, t) − =i 2ω ||~k|| r c(−~k) ~ ε0 ~ =i E⊥ (−~k, t) + ∧ B⊥ (−~k, t) 2ω ||~k|| = −~b(−~k, t) () () () () 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb De la même manière, il vient ~b∗ (~k, t) = −~a(−~k, t) On utilisera par donc par la suite les variables ~a(~k, t) et ~a∗ (~k, t). 2.1.2.4. Expression des champs en fonction des variables normales En inversant les relations (), il vient r r i i ω h~ ~ ω h ~ ∗ ~ ~k, t) ~ ~ b( k, t) + ~ a ( k, t) = i ~ a ( k, t) − ~ a (− E ( k, t) = i ⊥ 2ε0 2ε0 i i 3/2 h iω 3/2 h ~ ∗ ~ ~ ~ ~ ~ ⊥ (~k, t) = iω ~k ∧ B √ b(k, t) − ~a(k, t) = − √ ~a(k, t) + ~a (−k, t) 2ε0 2ε0 de sorte que par transformée de Fourier inverse, on a Z 1 ~ ⊥ (~k, t)ei~k.~r ~ d3~k E E⊥ (~r, t) = 3/2 (2π) r Z i i ω h ~ ∗ 3~ ~k, t) ei~k.~r = ~ a ( k, t) − ~ a (− d k 2ε0 (2π)3/2 () () En utilisant l’équation de la dynamique des variables normales (), il vient pour les champs libres r Z i i ω h ~ i(~k.~r−ωt) ∗ 3~ ~k)ei(~k.~r+ωt) ~ E⊥ (~r, t) = ~ a ( k)e − ~ a (− k d 2ε0 (2π)3/2 r Z i () ω h ~ i(~k.~r−ωt) i ∗ ~ −i(~ k.~ r −ωt) 3~ ~a(k)e − ~a (k)e d k = 2ε0 (2π)3/2 où a procédé à un changement de variable ~k → −~k de l’intégrale du second terme (17) . De la même manière, on obtient le champ magnétique en combinant le premier groupe des équations de Maxwell () ~k ∧ ~k ∧ B ~ ⊥ = ~k.B ~ ⊥ ~k − k 2 B ~⊥ h i ~ ~ ~ ⊥ = − k ∧ ~k ∧ B ~ ⊥ = √ ik ∧ ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) ⇔B k2 2ωε0 qui conduit par transformée de Fourier inverse à Z 1 ~ ~ ⊥ (~k, t)ei~k.~r B⊥ (~r, t) = d3~k B 3/2 (2π) Z h ~k i 3~ ~k, t) + ~a∗ (−~k, t) ei~k.~r √ ∧ ~ a ( d k = (2π)3/2 2ωε0 (17) Notons que sous ce changement de variables, on a Z 3~ f (~k)d k = lR3 Z −∞ 3 3~ f (−~k)(−1) d k = +∞ Z f (−~k)d3~k lR3 () () C. Chatelain En utilisant l’équation de la dynamique des variables normales (), il vient pour les champs libres ~ ⊥ (~r, t) = B i (2π)3/2 = i (2π)3/2 Z h i ~k ~ ~ ∧ ~a(~k)ei(k.~r−ωt) + ~a∗ (−~k)ei(k.~r+ωt) d3~k √ 2ωε0 Z h i ~k ~ ~ ∧ ~a(~k)ei(k.~r−ωt) − ~a∗ (~k)e−i(k.~r−ωt) d3~k √ 2ωε0 Le champ de jauge a alors pour expression Z 1 1 ~ d3~k √ A(~r, t) = 3/2 (2π) 2ωε0 Z 1 1 = d3~k √ 3/2 (2π) 2ωε0 h i ~ ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) eik.~r h i ~ ~ ~a(~k, t)eik.~r + ~a∗ (~k, t)e−ik.~r () ce qui redonne bien le champ magnétique d’après (). Les variables normales apparaissent donc comme les coefficients de Fourier du champ de jauge : h i ~ ~k, t) = √ 1 A( ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) 2ωε0 ~ ~k, t) = L’expression met en évidence la condition de réalité du champ de jauge : A( ~ ∗ (−~k, t). A 2.1.2.5. Repère local pour les variables normales 2.1.2.5.1. Polarisation linéaire des variables normales Comme dans le cas des champs, la composante longitudinale des variables normales s’annule en jauge de Coulomb : r h i ~k.~a(~k, t) = −i ε0 ~k.E ~⊥ = 0 ~ ⊥ − c ~k. ~k ∧ B () 2ω ||~k|| A la manière du champ vectoriel soumis à la condition de jauge de Lorenz (??), on introduit des vecteurs polarisation ~ǫ1 et ~ǫ2 de sorte que l’expression () du potentiel vecteur devient ~ r, t) = A(~ 1 (2π)3/2 Z 2 h i X 1 i~ k.~ r + ~ −i~ k.~ r ~ aα (k, t)e + aα (k, t)e ~ǫα() d k√ 2ωε0 α=1 3~ La condition de jauge de Coulomb () impose ~= div A 1 (2π)3/2 Z 2 h i X 1 ~ ~k, t)e−i~k.~r × i~k.~ǫα = 0 aα (~k, t)eik.~r − a+ ( d k√ α 2ωε0 α=1 3~ i.e. la transversalité des vecteurs polarisation ~k.~ǫα = 0 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb On fait le choix d’une base orthonormée : ~ǫα .~ǫβ = δα,β de sorte qu’on a la relation 2 X kµ kν µ ν µ,ν ǫα ǫα = δ − 2 k α=1 En effet, on retrouve comme attendu X (~k.~ǫα )2 = α 3 X X k µ k ν ǫµα ǫνα α µ,ν=1 3 X kµ kν µ,ν = k k δ − 2 k µ,ν=1 µ 2 ν 2 X (k ) (k ) 2 = ||~k|| − k2 µ,ν=1 µ ν =0 2.1.2.5.2. Polarisation circulaire des variables normales La base 1 ~ǫ1 = √ ~ǫ+ + ~ǫ− 2 1 ~ǫ± = √ ~ǫ1 ± i~ǫ2 ) ⇔ 1 2 ~ǫ2 = √ ~ǫ+ − ~ǫ− i 2 correspond à une polarisation circulaire du champ électromagnétique. Le potentiel vecteur s’écrit en Zeffet i Xh 1 1 i(~ k.~ r −ωt) ∗ ~ −i(~ k.~ r −ωt) 3~ ~ ~ r, t) = √ A(~ ~ǫα a ( k)e + a ( k)e d k α α (2π)3/2 2ωε0 α=± de sorte que 1 ~ ǫ1 = √1 A+ +A− = A.~ (2π)3/2 2 Z d3~k √ i 1 h ~ i(~k.~r−ωt) ~ aα (k)e + a∗α (~k)e−i(k.~r−ωt) 2ωε0 A FINIR ICI De manière analogue à (), on peut définir un moment cinétique Z ~ ~ r, t) ∧ A(~ ~ r, t) L = ε0 d3~r E(~ = ε0 i = 2 i = 2 Z Z Z ∗ ~ ~⊥ ~ ~k, t) d3~k E (k, t) ∧ A( d3~k ~a∗ (~k, t) − ~a(−~k, t) ∧ ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) h d3~k − ~k. ~a∗ (~k, t) − ~a(−~k, t) ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) + i ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) . ~a∗ (~k, t) − ~a(−~k, t) ~k C. Chatelain 2.1.3. Théorie quantique des champs électomagnétiques libres Bibliographie : 2.1.3.1. Formalisme lagrangien du champ électromagnétique Le lagrangien propre au champ de jauge s’écrit alors d’après la relation de Parseval Z Z ε0 c2 3 d3~r Fµν F µν L = d ~r L = − 4 Z h i ε0 = d3~r E 2 (~r, t) − c2 B 2 (~r, t) 2 Z h i ε0 ~ ∗ (~k, t).E( ~ ~k, t) − c2 B ~ ∗ (~k, t).B( ~ ~k, t) = d3~k E 2 de sorte qu’on peut introduire la densité lagrangienne dans l’espace de Fourier : i ε0 h ~ ∗ ~ ~ ~k, t) − B ~ ∗ (~k, t).B( ~ ~k, t) L= E (k, t).E( 2 () i ε0 h ~ ∗ ~ ∗ ~ ~ ~ ~ ~ ~ E⊥ (k, t).E⊥ (k, t) − B⊥ (k, t).B⊥ (k, t) = 2 où on a utilisé l’annulation des composantes longitudinales des champs dans le vide. Or d’après la définition des variables normales (), le premier terme s’écrit i∗ h i ω h ~ ∗ ~ ~a(k, t) − ~a∗ (−~k, t) . ~a(~k, t) − ~a∗ (−~k, t) E⊥ (k, t)E⊥ (~k, t) = 2ε0 h ih i ω = ~a∗ (~k, t) − ~a(−~k, t) . ~a(~k, t) − ~a∗ (−~k, t) () 2ε0 i ω h ∗~ ~a (k, t).~a(~k, t) − ~a∗ (~k, t).~a∗ (−~k, t) − ~a(−~k, t).~a(~k, t) + ~a(−~k, t).~a∗ (−~k, t) = 2ε0 où on a utilisé (). En utilisant (), le champ magnétique s’écrit i i∗ h 1 h~ ∗ ~ ∗ ∗ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ B⊥ (k, t).B⊥ (k, t) = k ∧ ~a(k, t) + k ∧ ~a (−k, t) . k ∧ ~a(k, t) + k ∧ ~a (−k, t) 2ωε0 i ih 1 h~ k ∧ ~a∗ (~k, t) + ~k ∧ ~a(−~k, t) . ~k ∧ ~a(~k, t) + ~k ∧ ~a∗ (−~k, t) = 2ωε0 1 h ~ k ∧ ~a∗ (~k, t) . ~k ∧ ~a(~k, t) + ~k ∧ ~a∗ (~k, t) . ~k ∧ ~a∗ (−~k, t) = 2ωε0 i ∗ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ + k ∧ ~a(−k, t) . k ∧ ~a(k, t) + k ∧ ~a(−k, t) . k ∧ ~a (−k, t) On montre, par exemple en se plaçant dans le système de coordonnées cartésiennes pour lequel (Oz) est dirigé suivant ~k, que ax 0 bx 0 ~k ∧ ~b . ~k ∧ ~a = 0 ∧ by . 0 ∧ ay az k bz k −kay −kby = kbx ∧ kax 0 0 = k 2 b y a y + k 2 bx a x = k 2~b.~a − (~k.~b).(~k.~a) 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb Le dernier terme étant nul en jauge de Coulomb (), il reste finalement ~ ∗ (~k, t).B ~ ⊥ (~k, t) = B ⊥ ω h ∗~ ~k, t) + ~a∗ (~k, t) .~a∗ (−~k, t) ~ a ( k, t).~ a ( 2ε0 c2 + ~a(−~k, t).~a(~k, t) + ~a(−~k, t).~a (−~k, t) ∗ i () En combinant les relations () et (), la densité lagrangienne () se réduit à L[~a, ~a∗ ] = − i ωh ∗ ~ ~a (k, t).~a∗ (−~k, t) + ~a(−~k, t).~a(~k, t) 2 Notons que cette densité lagrangienne n’est pas locale dans l’espace de Fourier. L’expression de l’impulsion propre au champ peut s’écrire en utilisant les relations () et () des champs : P~ = ε0 = ε0 1 = 2 1 = 2 Z Z Z Z ~ r, t) ∧ B(~ ~ r, t) d3~r E(~ ∗ ~ ~⊥ ~ ~k, t) (k, t) ∧ B( d3~k E i h ∗ ~ ~ ~ ~ ~ d k ~a (k, t) − ~a(−k, t) ∧ k ∧ ~a(k, t) + ~a (−k, t) 3~ ∗ h d3~k − ~k. ~a∗ (~k, t) − ~a(−~k, t) ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) + i ~a(~k, t) + ~a∗ (−~k, t) . ~a∗ (~k, t) − ~a(−~k, t) ~k L’annulation des composantes longitudinales des champs et donc des variables normales () en jauge de Coulomb conduit également à celle du premier terme. Il reste donc 1 P~ = 2 Z h i d3~k ~a(~k, t).~a∗ (~k, t) + ~a∗ (−~k, t).~a∗ (~k, t) − ~a(~k, t).~a(−~k, t) − ~a∗ (−~k, t).~a(−~k, t) ~k Le second et le troisième termes du crochet sont invariants en changeant ~k en −~k (par exemple, ~a∗ (−~k, t).~a∗ (~k, t) devient ~a∗ (~k, t).~a∗ (−~k, t)). Puisque ces deux termes sont en facteur de ~k, ils conduisent à un intégrant pair de sorte qu’en intégrant ~k sur lR3 , leur intégrale est nul. Il ne reste finalement que le premier et le dernier termes : Z i ~k h ~a(~k, t).~a∗ (~k, t) − ~a∗ (−~k, t).~a(−~k, t) 2 Z i ~h ∗ ~ ∗ ~ 3~ k ~ ~ = d k ~a(k, t).~a (k, t) + ~a (k, t).~a(k, t) 2 P~ = d3~k () où on a procédé au changement de variable d’intégration ~k → −~k dans l’intégrale du dernier terme. C. Chatelain Partant de l’expression du hamiltonien, le dernier terme, i.e. le terme propre au champ électromagnétique s’écrit en combinant les relations () et () sous la forme ε0 H= 2 ε0 = 2 Z Z h i d3~r E 2 (~r, t) + c2 B 2 (~r, t) 3~ h ~ ∗ (~k, t).E( ~ ~k, t) + c2 B ~ ∗ (~k, t).B( ~ ~k, t) d k E i Z h i ε0 ∗ ~ ∗ ~ ~⊥ ~ ⊥ (~k, t) + c2 B ~⊥ ~ ⊥ (~k, t) d3~k E (k, t).E (k, t).B = 2 Z i ωh ∗ ~ = d3~k ~a (k, t).~a(~k, t) + ~a(−~k, t).~a∗ (−~k, t) 2 Z i ωh ∗ ~ = d3~k ~a (k, t).~a(~k, t) + ~a(~k, t).~a∗ (~k, t) 2 Z h i 3~ ω ∗ ~ ∗ ~ ~ ~ = d k ~a (k).~a(k) + ~a(k).~a (k) 2 () où on a procédé au changement de variable d’intégration ~k → −~k dans l’intégrale du second terme puis utilisé la relation () pour montrer que le hamiltonien est une quantité conservée. 2.1.3.2. Quantification du champ électromagnétique libre Le champ électromagnétique libre est quantifié en utilisant la méthode de quantification de Jordan-Pauli. On cherche donc à remplacer a(~k) et a∗ (~k) par des opérateurs a(~k) et a+ (~k) de telle manière que les équations du mouvement () puissent s’écrire comme une équation de Heisenberg (). Les variables normales sont particulièrement adaptées car elles sont indépendantes et conduisent à une forme simple du hamiltonien (). On pose + ~′ ~ [aα (~k, t), aβ (~k ′ , t)] = [a+ α (k, t), aβ (k , t)] = 0 ~′ ~ ~′ [aα (~k, t), a+ β (k , t)] = δα,β δ(k − k ) () dans le repère local formé des deux vecteurs ~ǫ1 et ~ǫ2 . On a procédé à la quantification canonique de chaque composante indépendament car les variables normales sont des champs transverses. L’absence de composante longitudinale assure qu’on a bien ~ Π] ~ = 0 où Πµ = ∂L µ est le moment associé. [div A, ∂(∂0 A ) Montrons que ces relations de commutations conduisent effectivement aux équations 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb de la dynamique () des variables normales du champ : h i d aα (~k) = −i aα (~k), H dt Z i h i ′ h + ~′ ′ ′ + ~′ 2~ ′ ω ~ ~ ~ ~ aα (k), ~a (k ).~a(k ) + aα (k), ~a(k ).~a (k ) = −i d k 2 Z 2 h ′ X + ~′ + ~′ ′ ′ 2~ ′ ω ~ ~ ~ ~ aα (k)aβ (k )aβ (k ) − aβ (k )aβ (k )aα (k) = −i d k 2 β=1 i ′ + ~′ ′ + ~′ ~ ~ ~ ~ + aα (k)aβ (k )aβ (k ) − aβ (k )aβ (k )aα (k) = −i Z = −i Z = −i Z 2 ω ′ X h ~ + ~ ′ ~k ′ )aα (~k)aβ (~k ′ ) d k aα (k)aβ (k )aβ (~k ′ ) − a+ ( () β 2 β=1 i + ~′ ′ + ~′ ′ ~ ~ ~ ~ + aβ (k )aα (k)aβ (k ) − aβ (k )aβ (k )aα (k) 2~ ′ 2 i h ω ′ X h ~ + ~ ′ i ~ ′ ~k ′ ) d k ( aα (k), aβ (k ) aβ (k ) + aβ (~k ′ ) aα (~k), a+ β 2 2~ ′ β=1 2 ω′ X d k δα,β δ(~k − ~k ′ )aβ (~k ′ ) + aβ (~k ′ )δα,β δ(~k − ~k ′ ) 2 2~ ′ β=1 = −iωaα (~k) On retrouve de la même manière l’équation de la dynamique de a+ α . On peut facilement vérifier que des relations d’anti-commutation ne permettent pas de retrouver cette relation. On peut ensuite vérifier que les équations de Maxwell sont satisfaites pour les opérateurs champs électrique et magnétique obtenues à partir des variables normales (§ 2.1.2.4.) [ ]. Les relations de commutation permettent de récrire le hamiltonien propre aux champs () sous la forme Z X 2 h i ~k)aα (~k) + 1 d3~k ω a+ ( H= α 2 α=1 () où on a tenu compte du fait que seules les deux composantes transverses des variables normales sont non nulles. Il apparaı̂t que les modes du champ électromagnétique ont une dynamique analogue à celle de l’oscillateur harmonique. On peut montrer que, comme pour le champ de Klein-Gordon, l’opérateur ~a+ (~k).~a(~k) peut être interprété comme l’opérateur nombre de particules dans l’état quantique associé au mode ~k (§ 1.1.3.2.3.). Par conséquent, on retrouve le même problème de divergence de l’énergie du vide que dans la théorie de Klein-Gordon. En l’absence de photon et de particules, l’intégrale sur l’ensemble des modes ~k conduit à une divergence de l’énergie moyenne h0| H |0i. La divergence ne disparaı̂t pas si on place le système dans une boı̂te de dimensions finies : les conditions aux limites imposent la quantification du vecteur d’onde de sorte qu’on passe d’un ensemble indénombrable à un ensemble dénombrable de modes mais toujours C. Chatelain en nombre infini. Pour supprimer cette divergence, on peut déplacer le zéro des énergies en posant Z : H := H − h0| H |0i = ω~a+ (~k).~a(~k)d3~k 2.1.3.3. Relations de commutation du potentiel vecteur En combinant les relations de commutation (??) des opérateurs échelle avec la définition (), il vient ~ r, t), A(~ ~ r′ , t)] = [A(~ 1 (2π)3 Z 2 d3~kd3~k ′ X ~ ~′ ′ √ [aα (~k, t), aβ (~k ′ , t)]ei(k.~r+k .~r ) 2 ωω ′ ε0 α,β=1 i(~ k.~ r −~ k′ .~ r′ ) ~′ + [aα (~k, t), a+ β (k , t)]e ~ ~′ ′ i(−k.~ r +k .~ r ) ~ ~′ + [a+ α (k, t), aβ (k , t)]e 1 = (2π)3 Z 1 = (2π)3 Z ~k, t), a+ (~k ′ , t)]e−i(~k.~r+~k′ .~r′ ) ~ǫα .~ǫβ +[a+ ( α β ′ d3~k X i~k.(~r−~r′ ) ~ e − e−ik.(~r−~r ) 2ωε0 α d3~k X i~k.(~r−~r′ ) i~ k.(~ r −~ r′ ) e −e 2ωε0 α =0 où on a effectué le changement de variables ~k → −~k dans l’intégrale du dernier terme ~ r, t) = ∂ A, ~ on a uniquement. En revanche, si on introduit un opérateur impulsion Π(~ ∂t la relation de commutation non triviale [Aµ (~r, t), Πν (~r′ , t)] = [Aµ (~r, t), 1 = (2π)3 Z ∂ ν ′ A (~r , t)] ∂t 2 d3~kd3~k ′ X ~ ~′ ′ √ −iω ′ [aα (~k, t), aβ (~k ′ , t)]ei(k.~r+k .~r ) 2 ωω ′ ε0 α,β=1 i(~ k.~ r −~ k′ .~ r′ ) ~′ − iω ′ [aα (~k, t), a+ β (k , t)]e i(−~ k.~ r +~ k′ .~ r′ ) ~ ~′ + iω ′ [a+ α (k, t), aβ (k , t)]e ~k, t), a+ (~k ′ , t)]e−i(~k.~r+~k′ .~r′ ) ǫµ ǫν ( +iω ′ [a+ α β α β Z i kµ kν µ,ν i~ k.(~ r −~ r′ ) −i~ k.(~ r −~ r′ ) 3~ =− δ − 2 +e d k e (2π)3 ε0 k Z ′ 2i kµ kν ~ µ,ν eik.(~r−~r ) d3~k =− δ − 3 2 (2π) ε0 k 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb 2.1.3.4. Fluctuations quantiques du vide Bibliographie : 2.1.3.4.1. Fluctuations quantiques du champ électrique dans le vide Alors que l’énergie moyenne de l’état du vide est infinie d’après (), les champs électrique et magnétique s’annulent. En effet, la valeur moyenne sur l’état du vide du champ électrique est d’après () : i ~ ⊥ (~r, t) |0i = h0| E (2π)3/2 Z 3~ d k r i ω h ~ h0| ~a(~k, t) |0i − h0| ~a+ (−~k, t) |0i eik.~r = 0 2ε0 En revanche, le moment d’ordre deux est infini : 2 ~⊥ h0| E (~r, t) |0i 1 =− (2π)3 ε0 Z Z h i ω h0| ~a(~k, t) − ~a+ (−~k, t) 2 h i ~ ~′ ′ + ′ ~ ~ × ~a(k , t) − ~a (−k , t) |0i ei(k+k ).~r d3~kd3~k ′ ω h h0| ~a(~k, t).~a(~k ′ , t)|0i − h0| ~a(~k, t).~a+ (−~k ′ , t)|0i d kd k 2ε0 i ~ ~′ − h0| ~a+ (−~k, t).~a(~k ′ , t) |0i + h0| ~a+ (−~k, t).~a+ (−~k ′ , t) |0i ei(k+k ).~r 1 =− (2π)3 3~ 3~ ′ Le premier et le dernier terme ne sont pas diagonaux donc possèdent des élements de matrice nuls entre deux états identiques. Il en est de même pour le troisième terme sauf dans le cas ~k = −~k ′ où il correspond alors à l’opérateur nombre de particules. Dans l’état du vide, il n’y a aucun photon et donc ce terme s’annule. Il ne reste par conséquent que le deuxième terme qui d’après la relation () peut s’écrire 2 ~⊥ h0| E (~r, t) |0i 1 = (2π)3 ε0 = 1 (2π)3 ε0 Z Z 3~ 3~ ′ ω d kd k ω 3~ dk 2 2 ~ ~′ ′ + ′ ~ ~ ~ ~ h0| δ(k + k ) + ~a (−k , t).~a(k, t) |0i ei(k+k ).~r L’amplitude des fluctuations quantiques du champ électrique diverge. Notons que ce terme n’est autre que la moitié de l’énergie de point zéro dont on a déjà noté la divergence. L’autre moitié de cette énergie correspond aux fluctuations quantiques du champ magnétique : 2 ~⊥ h0| B (~r, t) |0i = 1 (2π)3 ε0 c2 Z ω 3~ dk 2 Placer le système dans un volume fini V ne permet pas d’éliminer cette divergence car on discrétise le nombre de modes mais leur nombre reste toujours infini. La divergence est en revanche éliminée par l’introduction d’un cut-off ultraviolet, i.e. d’une pulsation maximale, qu’on peut justifier en argumentant que l’électrodynamique quantique est une théorie effective de basse énergie et qu’à l’échelle de Planck, une autre physique est certainement à l’oeuvre. C. Chatelain 2.1.3.4.2. Effet Casimir à une dimension spatiale Le cas uni-dimensionnel, plus simple, présente un intérêt essentiellement pédagogique. On considère deux points conducteurs situés en x = 0 et x = a. L’annulation du champ électrique sur les deux plaques impose la quantification du vecteur d’onde dans le volume fini compris entre les deux points : k= nπ , a (n ∈ lN∗ ) La présence des plaques conduit à une différence d’énergie () # " +∞ Z +∞ 1 πX n− kdk ∆E = 2 a n=1 0 non nulle même en l’absence de photons. Les deux termes divergent mais leur différence est finie. La stratégie est de régulariser ces deux termes en introduisant un cut-off Λ = 1/α puis de faire tendre le cut-off vers l’infini. On écrira donc l’énergie sous la forme : " +∞ # −α +∞ π X − nα π ∂ e a 1 π ∂ X − nα π ∂ E(α) = e a =− =− ne a = − α α 2a n=1 2 ∂α n=1 2 ∂α 1 − e− a 2 ∂α e a − 1 Le calcul de la dérivée conduit à α 1 a π π π 1 1 ae = E(α) = 2 = −α 2 α α 2 ea − 1 2a e 2a − e 2a 8a sinh2 α 2a Dans la limite Λ → +∞, i.e. α → 0, on a −2 π α 1 α 3 5 + + O(α ) E(α) = 8a 2a 3! 2a −2 α −2 π 1 α 2 4 = × 1+ + O(α ) 8a 2a 6 2a 1 α 2 πa 4 1− + O(α ) = 2α2 3 2a π πa − + O(α2 ) = 2 2α 24a Le premier terme diverge. Le second est fini et s’annule dans la limite où les parois sont infiniment éloignées. La différence des densités d’énergie avec et sans parois conductrices, i.e. en les rejettant à l’infini, est donc (18) 1 1 π 1 ∆e = ∆E = E(α) − lim E(α) = − a→+∞ a a a 24a2 (18) On est tenté d’écrire que la fonction ζ de Riemmann admet le prolongement : ζ(−1) = +∞ X n=1 n = Divergence − 1 12 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb Notons que le résultat est indépendant du cut-off. La différence d’énergie étant ∆E = a∆e = − π 24a il en découle la force d’attraction entre les deux parois F =− π d ∆E = − da 24a2 2.1.3.4.3. Effet Casimir à trois dimensions spatiales Considèrons deux plaques conductrices infinies positionnées en z = 0 et z = a. L’annulation du champ électrique sur les deux plaques impose la quantification du vecteur d’onde dans le volume fini compris entre les deux plaques : ~k = kx ~ux + ky ~uy + nπ ~uz , a (n ∈ lN∗ ) La présence des plaques conduit à une différence d’énergie () même en l’absence de photons : # " +∞ r Z +∞ Z q 2 1 π dkx dky X kx2 + ky2 + n2 2 − ∆E = dkz kx2 + ky2 + kz2 2 lR2 2π a −∞ n=−∞ # " r Z +∞ Z +∞ +∞ q 2 π k⊥ X 2 + n2 2 + k2 k⊥ = k⊥ dk⊥ + − dkz k⊥ z 2 2 a 0 0 n=1 Afin de supprimer la divergence, on introduit un cut-off Λ dont on fera tendre la valeur vers l’infini à la fin du calcul : " r Z +∞ p +∞ 2 +n2 π 2 /Λ k⊥ −k⊥ /Λ X π 2 − k⊥ 2 2 a2 ∆E = k⊥ dk⊥ k⊥ + n 2 e e + 2 a 0 n=1 () Z +∞ q √ 2 2 2 + k 2 e− k⊥ +kz /Λ − dkz k⊥ z 0 Le calcul peut se faire en utilisant la formule d’Euler-Mac Laurin +∞ X f (n)− n=1 Z +∞ 0 1 1 ′′ 1 [f (∞)−f ′′ (0)]+. . . f (x)dx = − [f (0)−f (∞)]+ [f ′ (∞)−f ′ (0)]− 2 12 720 avec Z +∞ r p 2 +x2 π 2 /Λ π 2 − k⊥ a2 f (x) = k⊥ dk⊥ e + 2 a 0 r Z p π 2 − u+x2 π22 /Λ 1 +∞ 2 a = du u + x 2 e 2 0 a Z √ √ 1 +∞ du ue− u/Λ = 2 (xπ/a)2 2 k⊥ x2 C. Chatelain 2 où on a fait le changement de variable u = k⊥ . Le terme − 12 f (0) de la formule de Mac-Laurin s’annule avec la contribution du mode n = 0 isolé dans l’expression 3 (). La fonction f (∞) est nulle et la dérivée étant f ′ (x) = − πa3 xe−πx/aΛ , on a −πx/aΛ 3 πx e conduisent f ′ (0) = f ′ (∞) = +∞. Les dérivées secondes f ′′ (x) = − πa3 1 − aΛ ′′ 3 3 ′′ finalement dans la limite Λ → 0 à f (0) = −π /a et f (∞) = 0. Il reste donc 1 π3 720 a3 Il existe donc une pression attractive entre les deux plaques de la forme : ∆E = − F =− d π3 ∆E = − da 240a4 Figure 7 : Observation de la force de Casimir agissant sur deux surfaces conductrices planes distantes de 0.5 à 3 µm []. On mesure la variation de la fréquence de résonnance en fonction de la distance. 2.1.3.5. États cohérents du champ électromagnétique Bibliographie : Conformément à (), on définit les états cohérents du champ électromagnétique comme les états propres des opérateurs de destruction de photon pour chaque mode ~k et chaque polarisation linéaire ~ǫα , aα (~k) |Φi = Φα (~k) |Φi D’après (), on a |Φi = e R k d3 ~ (2π)3/2 P2 α=1 ~ Φα (~ k)a+ α (k) |0i La valeur moyenne du champ électrique () dans l’état cohérent |φi est r Z 2 ω Xh i ~ 3~ ~ d k hΦ| aα (~k) |Φi ei(k.~r−ωt) hΦ| E(~r, t) |Φi = 3/2 2ε0 α=1 (2π) i + ~ −i(~ k.~ r −ωt) ~ǫα − hΦ| aα (k) |Φi e i = (2π)3/2 Z 3~ d k r 2 i ω Xh ~ ~ Φα (~k)ei(k.~r−ωt) + Φ∗α (~k)e−i(k.~r−ωt) ~ǫα 2ε0 α=1 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb où on a utilisé () et (). De la même manière, il vient poure le champ magnétique ~ r, t) |Φi = hΦ| B(~ i (2π)3/2 i = (2π)3/2 Z Z 2 X h ~k ~ √ ∧ hΦ| aα (~k) |Φi ei(k.~r−ωt) d k 2ωε0 α=1 3~ d3~k 2 X α=1 i ~k) |Φi e−i(~k.~r−ωt) ~ǫα − hΦ| a+ ( α √ h i ~k ~ ~ ∧ Φα (~k)ei(k.~r−ωt) − Φ∗α (~k)e−i(k.~r−ωt) ~ǫα 2ωε0 2.1.4. Théorie quantique des champs électromagnétiques en interaction 2.1.4.1. Dynamique de la composante longitudinale du champ électrique En présence d’interaction entre les champs de Schrödinger et électromagnétique, on doit revenir à la densité lagrangienne () et aux équations du mouvement du champ électromagnétique () qui en découle. En introduisant les transformées de Fourier ~j(~k, t) du courant électrique et ρ(~k, t) de la densité de la charge (), fonctionnelles des champs de Schrödinger, le second groupe des équations de Maxwell s’écrit ~ ~k, t), ~ ~k, t) = µ0~j(~k, t) + ∂ E( i~k ∧ B( ∂t ~ ~ ~k, t) = ρ(k, t) i~k.E( ε0 () Alors que l’annulation de la composante longitudinale du champ magnétique découle du premier groupe des équations de Maxwell () et donc ne dépend pas des sources du champ, la seconde relation conduit à une composante longitudinale du champ électrique non nulle : iρ(~k, t) Ek (~k, t) = − ||~k||ε0 () Or la composante temporelle du champ de jauge n’apparaı̂t que dans la définition () du champ électrique. Il vient ~ ~ ~ ~ k (~k, t) − i~kϕ(~k, t) ⇔ ϕ(~k, t) = ρ(k, t) ~ k (~k, t) = −i k ρ(k, t) = − ∂ A E k 2 ε0 ∂t ε0 k 2 ~ k = 0 en vertu de la jauge de Coulomb (). Cette relation correspond dans l’espace où A physique à l’équation de Poisson : ρ(~r, t) ρ(~k, t) ⇔ ∆ϕ(~r, t) = − − k 2 ϕ(~k, t) = − ε0 ε0 Or la fonction de Green du laplacien est −1/4πr donc la solution de l’équation de Poisson est le produit de convolution de la densité de charge et de cette fonction de Green Z 1 ρ(~r′ , t) ϕ(~r, t) = () d3~r′ 4πε0 ||~r − ~r′ || C. Chatelain L’expression de la composante longitudinale du champ électrique est d’après () et () −→ ~ k (~r, t) = − − E grad ϕ(~r, t) = 1 4πε0 Z d3~r′ ρ(~r′ , t) ~r − ~r′ ||~r − ~r′ ||3 et donc est entièrement déterminée par les champs de Schrödinger. Comme dans le cas du vide, Ek n’est pas un degré de liberté du champ électromagnétique. 2.1.4.2. Dynamique des variables normales en présence d’interaction L’apparition du courant de jauge dans la première équation () du second groupe des équations de Maxwell modifie la dynamique des variables normales. La relation () doit être remplacée par ~ ∂ ~ c~k ~ = ∂E ~ ± ck ∧ ∂ B ~ ∧B E± ~ ~ ∂t ∂t ∂t ||k|| ||k|| ~ − µ0 j(~k) ± = ic2~k ∧ B c~k ~ ∧ − i~k ∧ E ||~k|| c~k ~ ~ ~ ~ ~ ∧ ~k ∧ E = c ik ∧ B − µ0 j(k) ∓ i ||~k|| ~ ~k − k 2 E ~ ~ − µ0~j(~k) ∓ ic (~k.E) = c2 i~k ∧ B ||~k|| ic 2 ~ 2 ~ ~ ~ ~ ~ = c ik ∧ B − µ0 j(k) ∓ k Ek − E ||~k|| 2 Or la composante longitudinale du champ magnétique est nulle et celle du champ ~ donc on peut écrire électrique ne contribue pas au rotationnel de B 1 c~k ∂ ~ c~k ~ ~ ~ ~ ∧ B⊥ = ±i||k||c E⊥ ± ∧ B⊥ − ~j(~k) E⊥ ± ∂t ε0 ||~k|| ||~k|| où on a utilisé le fait que µ0 c2 = 1/ε0 . Si on conserve la définition () des variables normales, leur dynamique est gouvernée par l’équation du mouvement ∂ ~ ~k, t) = √ i ~j(~k, t) ~ a ( k, t) + iω~ a ( ∂t 2ωε0 () i ∂ ∗ ∗ ~j(~k, t) ~a (~k, t) − iω~a (~k, t) = √ ∂t 2ωε0 Chaque mode se comporte donc comme un oscillateur harmonique forcé. Le couplage avec le courant va permettre les transitions entre les différents états propres du hamiltonien H0 . Notons que les relations de conjuguaison () des variables normales restent valables car le courant de jauge est, comme les champs, réel. Les expressions des composantes transverses des champs électrique () et magnétique () restent valables. 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb 2.1.4.3. Impulsion et hamiltonien des champs en interaction La définition des variables normales restant identique à celle du cas des champs libres, l’impulsion et le hamiltonien associés aux composantes traverses des champs conservent les mêmes expressions que dans le vide, respectivement () et (). L’impulsion associée à la composante longitudinale du champ électrique s’écrit Z ~ ~k ∧ B ~ Pk = ε0 d3~r E = ε0 =− =− =− Z Z Z Z ~ ∗ (~k, t) ∧ B( ~ ~k, t) d3~k E k ρ∗ (~k, t)~k ~ ⊥ (~k, t) ∧ ~k ∧ A d k ||~k||2 3~ ~ ⊥ (~k, t) d3~k ρ∗ (~k, t)A ~ r, t) d3~r ρ(~r, t)A(~ ~ k (~k, t) et B( ~ ~k, t). En ajoutant où on a utilisé les expressions () et () des champs E la contribution () des champs transverses, l’impulsion totale () est P~ = Z Z i ∗~ i~ ∗ ~ r, t) d ~r ∇φ φ − φ ∇φ − d3~r ρ(~r, t)A(~ 2 2 Z i ~h 3~ k ∗ ~ ∗ ~ ~ ~ + d k ~a (k).~a(k) + ~a(k).~a (k) 2 3 En utilisant la condition de jauge de Coulomb (), on retrouve l’impulsion des champs libres dans laquelle la dérivée covariante remplace la dérivee partielle P~ = Z i ~ ~ − iq A ~ φ ~ φ∗ φ − i φ∗ ∇ d ~r ∇ + iq A 2 2 Z i ~h ∗ ~ ∗ ~ 3~ k ~ ~ + d k ~a (k).~a(k) + ~a(k).~a (k) 2 3 De la même manière, le hamiltonien peut être obtenu à partir de () en tenant compte de l’interaction entre les champs et la matière. Comme pour l’impulsion, on retrouve le hamiltonien des champs libres où on a remplacé les dérivées partielles par des dérivées covariantes. Le hamiltonien total du système est () : ∗ 1 ~ ε0 2 2 2 ∗ ~ ~ ~ H = d ~r E +c B ∇ + iq A φ . ∇ − iq A φ + φ V φ + 2m 2 Z ∗ 1 ~ 3 ∗ ~ ~ ~ = d ~r ∇ + iq A φ . ∇ − iA φ + φ V φ 2m Z h i ε0 ∗ ~ ∗ ~ ~ k (~k, t) + E ~⊥ ~ ⊥ (~k, t) + c2 B ~⊥ ~ ⊥ (~k, t) ~ ∗ (~k, t).E + d3~k E ( k, t). E ( k, t). B k 2 Z 3 C. Chatelain En utilisant l’expression () de la composante longitudinale du champ électrique, l’énergie associée est Z Z ε ε0 0 3~ ~ ∗ ~ ~ k (~k, t) = ~ k (~r, t)||2 d k Ek (k, t)E d3~r ||E 2 2 Z ε0 −→ ~ k (~r, t). − =− d3~r E grad ϕ(~r, t) 2 Z Z ε0 3 3 ~ ~ =− d ~r div Ek ϕ − d ~r div Ek ϕ 2 Z 1 d3~r ρ(~r, t)ϕ(~r, t) = 2 Z ρ(~r, t)ρ(~r′ , t) 1 d3~rd3~r′ = 8πε0 ||~r − ~r′ || où on a supposé que les champs s’annulent à l’infini et où on a utilisé l’équation de Maxwell-Gauss () et l’expression () du potentiel. Cette contribution au hamiltonien diverge à moins d’interdire à un élément de volume portant une charge ρ(~r)d3~r d’interagir avec lui-même. En ajoutant le hamiltonien des composantes transverses (), le hamiltonien total du système est donc Z Z ′ ∗ 1 ~ 1 ρ(~ r , t)ρ(~ r , t) 3 ∗ 3 ′ ~⊥ φ . ∇ ~ − iq A ~⊥ φ + φ V φ + H = d ~r ∇ + iq A d ~r 2m 8π(~r, t) ||~r − ~r′ || () Z 2 h i X 1 ~ ~ + d3~k ω a+ α (k, t)aα (k, t) + 2 α=1 2.1.4.4. Quantification du champ électromagnétique en interaction En présence d’interaction entre les champs de Schrödinger et le champ électromagnétique, on continue d’utiliser les règles de quantification obtenues pour les champs libres (§ 2.1.3.2.). On peut vérifier qu’en utilisant les relations de commutation () et le hamiltonien (), l’équation d’Hamilton conduit effectivement aux équations de la dynamique () des variables normales en présence d’interaction. On a en effet daα ~ (k, t) = −i aα (~k, t), H dt Z h i i ~ + iq A ~ ⊥ φ+ . ∇ ~ − iq A ~⊥ φ =− d3~r aα (~k, t), ∇ () 2m Z 2 h i X ~k ′ , t)aβ (~k ′ , t) − i d3~k ′ ω aα (~k, t), a+ ( β β=1 En première quantification, les champs de Schrödinger sont des scalaires et donc commutent avec les variables normales. Le premier terme se développe comme h + i ~ ~ ~ ~ ~ aα (k, t), ∇ + iq A⊥ φ . ∇ − iq A⊥ φ i h ~ ⊥ + q 2 A2⊥ φ+ φ ~ + .∇φ ~ + iq φ+ ∇φ ~ − φ∇φ ~ + .A = aα (~k, t), ∇φ = iq 3 X µ=1 φ+ ∂µ φ − φ∂µ φ+ aα (~k, t), Aµ + q 2 aα (~k, t), A2⊥ φ+ φ 2.1. Electrodynamique quantique en jauge de Coulomb où on a utilisé le fait qu’en jauge de Coulomb le champ de jauge commute avec le gradient (). En utilisant l’expression du champ de jauge () qui découle de la définition des variables normales et reste donc valable pour les champs en interaction, il vient aα (~k, t), Aµ (~r, t) Z 2 i~k′ .~r −i~k′ .~r 1 d3~k ′ X ~ + ~′ ′ ~ ~ √ = ~ǫβ .~eµ a ( k, t), a ( k , t) e + a ( k, t), a ( k , t) e α β α β (2π)3/2 2ω ′ ε0 β=1 ~ e−ik.~r √ = ~ǫα .~eµ (2π)3/2 2ωε0 Par ailleurs, on a aα (~k, t), A2 (~r, t) = aα (~k, t)A2 (~r, t) − A2 (~r, t)aα (~k, t) = 3 X µ=1 ~ ~ aα (k, t), Aµ (~r, t) + Aµ (~r, t)aα (k, t) Aµ (~r, t) − Aµ (~r, t) = 3 X µ=1 3 X Aµ (~r, t), aα (~k, t) + aα (~k, t)Aµ (~r, t) aα (~k, t), Aµ (~r, t) Aµ (~r, t) + Aµ (~r, t). aα (~k, t), Aµ (~r, t) ~ e−ik.~r √ =2 Aµ (~r, t)~ǫα .~eµ 3/2 2ωε (2π) 0 µ=1 ~ ~ µ (~r, t).~ǫα = 2A e−ik.~r √ (2π)3/2 2ωε0 Le permier terme de () fait apparaı̂tre la transformée de Fourier du courant de jauge () sous champ Z + i i h ~ 3 ~ ~ ~ ~ − d ~r aα (k, t), ∇ + iq A⊥ φ . ∇ − iq A⊥ φ 2m Z h i i 3 + ~ ~ + ) + 2q 2 A(~ ~ r, t)φ+ φ .~ǫα e−i~k.~r √ d ~ r iq φ ( ∇φ) − φ( ∇φ =− 2m(2π)3/2 2ωε0 Z h i i(iq) ~ 3 + ~ + + ~ ~ ~ √ =− d ~r φ (∇φ − iq Aφ) − φ(∇φ + iq Aφ ) .~ǫα e−ik.~r 3/2 2m(2π) 2ωε0 Z i ~ √ = d3~r ~j(~r)e−ik.~r .~ǫα 3/2 (2π) 2ωε0 =√ i ~~ j(k).~ǫα 2ωε0 Le second terme de () étant égal −iωaα (~k, t) d’après (), on retrouve bien l’équation de la dynamique des variables normales (). C. Chatelain 2.1.4.5. Opérateur hamiltonien de l’électrodynamique quantique L’introduction des variables normales du champ électromagnétique conduit d’après () à H= Z Z 2 1 + ~ 1 ρ(~r′ , t)ρ(~r, t) 3 3 ′ + ~ d ~r − φ ∇ − iq A⊥ φ + φ V φ + d ~rd ~r 2m 8πε0 ||~r − ~r ′ || Z 2 i h X 3~ ~k, t)aα (~k, t) + 1 + d k ω a+ ( α 2 α=1 3 En utilisant (), on peut donc définir un opérateur hamiltonien tel que H = hφ| Ĥ |φi : Z 2 1 ρ(~r′ , t) 3 ′ 1 ~ ~ d ~r ∇ − iq A⊥ + V (~r) + Ĥ = − 2m 8πε0 ||~r − ~r′ || Z 2 h X 1i 3~ + ~ ~ + d k ω aα (k, t)aα (k, t) + 2 α=1 () 3. Atomes et molécules A basse température, l’essentiel de la matière se présente sous forme d’atomes. L’interaction nucléaire forte lie les quarks par triplet pour former des protons et des neutrons. A une échelle d’énergie moindre, une interaction nucléaire forte résiduelle lie protons et neutrons au sein de noyaux de dimensions de l’ordre de 10−15 m. Avec une énergie de l’ordre de la dizaine voire de la centaine d’électron-volts, des électrons gravitent autour du noyau à une distance de l’ordre de 1 Å sous l’effet de l’interaction électromagnétique. On distingue les atomes selon le nombre de protons présents dans leur noyau. Les électrons remplissent des orbitales atomiques, états stationnaires de l’équation de Schrödinger avec interaction coulombienne avec le noyau (§ 3.1.1.3.). Émission et absorption d’un photon font passer les électrons d’une orbitale à l’autre (§ 3.2.). I VIII 1 2 H 3 II 4 III IV V VI VII He 5 6 7 8 9 10 Li Be B C N O F Ne 11 13 14 18 12 Na Mg 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 15 16 17 Al Si P S Cl Ar 31 34 35 32 33 36 K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr 37 42 38 39 40 41 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe 55 86 56 Cs Ba 87 72 73 74 75 76 77 Hf Ta W Re Os Ir 78 79 Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn 80 81 82 83 84 85 63 64 88 Fr Ra Lanthanides 58 59 60 61 62 65 66 67 68 69 70 71 Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu 90 91 92 Th Pa U 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lw Actinides Figure 8 : Classification périodique des éléments chimiques. Le chiffre en haut à gauche de chaque élément correspond au nombre de protons du noyau (et donc d’électron en l’absence d’ionisation de l’atome). Les électrons de la dernière des orbitales atomiques occupées peuvent participer à C. Chatelain une liaison chimique et se délocaliser sur plusieurs atomes. La liaison chimique conduit à la formation de molécules à plusieurs atomes. En modifiant l’environnement de la molécule, notamment la température lorsque kB T est de l’ordre de l’énergie de liaison, on peut détruire ou créer une liaison chimique et provoquer ainsi une réaction chimique. 3.1. Physique des atomes isolés 3.1.1. Orbitales et spectre des atomes hydrogènoı̈des 3.1.1.1. Approximation du noyau ponctuel et de l’atome nu L’interaction électromagnétique permet à un noyau atomique de charge +Ze et un électron de charge −e de former un état lié stable. La dynamique du système est gouvernée par la relation () pour le hamiltonien (). Le couplage avec le champ électromagnétique est généralement traité de manière perturbative de sorte qu’on se place dans la base propre du hamiltonien H0 , |φat. (t)i ⊗ h O E⊗n(~k,~ǫα ) i ~ k,~ǫα ~ k,α=1,2 E ~ où |φat. (t)i sont les états propres du hamiltonien de l’atome et k,~ǫα les états stationnaires du champ électromagnétique libre E ~ ~ k,~ǫα ; t = a+ α (k; t) |0i Pour réduire la complexité du problème, on fait deux approximations. Si on ne s’intéresse pas aux transitions électroniques sous l’effet de l’interaction avec le champ électromagnétique, on pourra négliger le couplage de l’atome et du champ et se limiter à une densité de photon nulle, i.e. on restreint l’espace de Fock des photons à l’état du vide |0i. Seules les composantes longitudinales du champ électromagnétique interviennent donc dans le hamiltonien () qui se réduit à hφ| Ĥ |φi = Z h̄2 ~ 2 h̄2 ~ 2 ∇~re − ∇~rN φ(~re , ~rN ; t)d3~re d3~rN φ (~re , ~rN ; t) − 2me 2mN Z 1 ρ(~r; t)ρ(~r′ ; t) + d3~r′ 8πε0 ||~r − ~r′ || ∗ où les indices e se rapportent à l’électron et N au noyau. La densité de charge est ρ(~r, t) = −ehδ(~r − ~re )i + Zehδ(~r − ~re )i Z Z 2 3 = −e ||φ(~r, ~rN , t)|| d ~rN + Ze ||φ(~re , ~r, t)||2 d3~re Le dernier terme du hamiltonien conduit donc à des interactions coulombiennes éléctronélectron, noyau-noyau et noyau-électron. 3.1. Physique des atomes isolés D’une part, on suppose que, puisque le noyau est de l’ordre de 2000 fois plus lourd que l’électron, sa dynamique est peu influencée par l’électron de sorte qu’il se comporte comme une particule libre : φ(~re , ~rN , t) = φe (~re , t)φN (~rN , t) avec l’équation de Schrödinger ~ − ∂φN ei(kN .~rN −ωN t) h̄2 ~ 2 ∇~rN φN (~rN , t) = ih̄ (~rN , t) ⇔ φN (~rN ; t) = 2mN ∂t (2π)3/2 et la relation de dispersion du proton, i.e 2 h̄2 kN 2mN = h̄ωN . Dans la suite, on se placera dans le référentiel ~r = ~re − ~rN de sorte que la densité de charge est ρ(~r; t) = −e||φe (~r; t)||2 + Zeδ(~r) Le proton apparaı̂t comme une charge ponctuelle immobile à l’origine (approximation de Born-Oppenheimer). Le hamiltonien de l’électron se réduit finalement à h̄2 hφ|Ĥ|φi = − 2me Z 3 ∗ d ~r φ (~r; t)∆φ(~r; t) − Ze ⇔ 2 Z d3~r h̄2 Ze2 Ĥ = − ∆− 2m 4πε0 r φ∗ (~r; t)φ(~r; t) 4πε0 r () 3.1.1.2. États stationnaires du hamiltonien des atomes hydrogènoı̈des On peut faire apparaı̂tre dans l’expression du laplacien le carré du moment cinétique de sorte que l’équation aux valeurs propres du hamiltonien s’écrit h̄2 ∂ − 2mr2 ∂r ⇔ − r h̄2 ∂ 2 2mr ∂r2 L̂2 Ze2 φ (r, θ, ϕ) − φE (r, θ, ϕ) = EφE (r, θ, ϕ) E ∂r 2mr2 4πε0 r () L̂2 Ze2 rφE (r, θ, ϕ) + φE (r, θ, ϕ) − φE (r, θ, ϕ) = EφE (r, θ, ϕ) 2mr2 4πε0 r 2 ∂φE (r, θ, ϕ) + Cette équation est à variables séparables. On pose φE (r, θ, ϕ) = Rn,l (r)Ylm (θ, ϕ) () de sorte que l’équation différentielle () conduit à Rn,l (r) Ze2 1 h̄2 d2 2 rRn,l (r) + L̂ Ylm (θ, ϕ) − Rn,l (r) = ERn,l (r)() − 2mr dr2 2mr2 Ylm (θ, ϕ) 4πε0 r puisque seul l’opérateur L̂2 agit sur la partie angulaire Ylm (θ, ϕ). Il en découle que le 1 L̂2 Ylm (θ, ϕ) d’être indépendant reste de l’équation différentielle impose au terme Ylm (θ,ϕ) C. Chatelain de θ et ϕ. Les fonctions Ylm (θ, ϕ) ne peuvent donc être que les états propres de l’opérateur L̂2 dans l’espace de Hilbert H, i.e. les harmoniques sphériques. Le hamiltonien () commute en effet avec L̂2 de sorte que ces deux opérateurs possèdent une base commune d’états propres. En utilisant l’équation aux valeurs propres de L̂2 , il reste de l’équation différentielle () h̄2 l(l + 1) Ze2 h̄2 d2 (r.) + − Rn,l (r) = ERn,l (r) () − 2mr dr2 2mr2 4πε0 r dont les solutions sont les polynômes de Laguerre s 3 l r 2 2r (n − l − 1)! 2r − na 2n+1 0 L Rn,l (r) = − e n+l na0 2n[(n + l)!]3 na0 na0 où a0 = 0, 53.10−10 4πε0 h̄2 ≃ m mZe2 Z est le rayon de Bohr. L’énergie est Ze2 Z 2 e4 m E0 =− En = − 2 2 =− 2 2 2 4πε0 a0 n n n h̄ (4πε0 ) où E0 = 13, 6Z 2 eV . L’énergie ne dépend pas du nombre quantique azimutal l car les trois opérateurs Lx , Ly et Lz commutent avec L2 donc avec le hamiltonien mais pas entre eux. La dégénérescence de l’énergie pour des valeurs différentes de l est accidentelle et correspond à la conservation du vecteur de Laplace. En revanche, la dégénérescence liée à l’absence du nombre quantique magnétique m est essentielle et résulte du fait que le hamiltonien ne dépend que de la norme L̂2 du moment cinétique et pas de sa direction. La fonction d’onde est finalement s 3 l r 2r 2r (n − l − 1)! 2 − na 2n+1 0 Ln+l Ylm (θ, ϕ) () φnlm (r, θ, ϕ) = − e na0 2n[(n + l)!]3 na0 na0 et dépend donc des trois nombres quantiques n, l et m. 3.1.1.3. Orbitales électroniques des atomes hydrogènoı̈des 3.1.1.3.1. Orbitales s des atomes hydrogènoı̈des Les orbitales s des atomes hydrogènoı̈des correspondent aux états stationnaires pour lesquels l = 0. L’expression de la fonction d’onde de l’orbitale 1s, i.e. n = 1 et l = 0, est d’après () φ100 (~r) = p 1 πa30 e−r/a0 () L’électron possède une probabilité non nulle de se trouver dans le noyau. Le potentiel centrifuge s’exerçant sur l’électron L̂2 h̄2 l(l + 1) = =0 2mr2 2mr2 3.1. Physique des atomes isolés est nul pour toute orbitale de type s. Figure 9 : Densité de probabilité dans le plan z = 0 d’un électron dans l’orbitale 1s (à gauche) et 2s (à droite). La figure correspond à des coordonnées allant respectivement de −a0 à a0 et de −7a0 à 7a0 . L’expression des fonctions d’onde des orbitales 2s et 3s est d’après () 1 r φ (~r) = p e−r/2a0 2− 3 200 a 0 4 2πa0 1 r2 r 27 − 18 + 2 2 e−r/3a0 φ300 (~r) = p 3 a0 a0 81 3πa0 Afin de satisfaire, l’orthogonalité des fonctions d’onde correspondant à une même partie angulaire, la fonction d’onde radiale possède un nombre de noeuds égal au nombre quantique principal n. 1 1s 2s 3s 1s 2s 3s 0,8 0,1 2 R(r) r |R(r)| 2 0,6 0,4 0,05 0,2 0 0 5 10 15 20 r/a0 Figure 10 : Partie radiale R(r) = p 0 0 5 10 15 r/a0 πa30 φ(r) des fonctions d’onde des trois premières orbitales de type s des atomes hydrogènoı̈des (à gauche) et densités de probabilité radiale r 2 |R(r)|2 (à droite). 20 C. Chatelain 3.1.1.3.2. Orbitales p des atomes hydrogènoı̈des Les orbitales s des atomes hydrogènoı̈des correspondent aux états stationnaires pour lesquels l = 1. L’expression de la fonction d’onde de l’orbitale 2p, i.e. n = 2 et l = 1, est d’après () r 1 cos θe−r/2a0 φ210 (~r) = p 3 a 0 4 2πa 0 1 r φ211 (~r) = p sin θe−r/2a0 eiϕ 3 a 4 2πa0 0 r 1 sin θe−r/2a0 e−iϕ φ21−1 (~r) = p 3 4 2πa0 a0 Il peut être utile de travailler avec une combinaison linéaire de ces orbitales : 1 φ2px (~r) = √ [φ211 (~r) + φ21−1 (~r)] 2 1 φ2py (~r) = √ [φ211 (~r) − φ21−1 (~r)] 2 φ (~r) = φ (~r) 2pz 210 correspondant à trois orbitales dirigées suivant les trois axes de l’espace. Les deux lobes de l’orbitale p correspondent à des fonctions d’onde radiales de signes opposés. Ce choix est le plus approprié lorsque l’atome est placé dans un potentiel à symétrie cubique. Figure 11 : Densité de probabilité dans le plan z = 0 d’un électron dans l’orbitale 2pz . La figure correspond à des coordonnées allant de −8a0 à 8a0 . 3.1. Physique des atomes isolés 3.1.1.3.3. Orbitales d des atomes hydrogènoı̈des Les orbitales d des atomes hydrogènoı̈des correspondent aux états stationnaires pour lesquels l = 2. L’expression de la fonction d’onde de l’orbitale 3d, i.e. n = 3 et l = 2, est d’après () 1 r2 2 −r/3a0 imϕ φ32m (~r) = p e 2 (3 cos θ − 1)e 3 a 8 6πa0 0 Par combinaison linéaire des orbitales correspondant à des nombres quantiques m et −m, on forme les orbitales appelées 3dxy , 3dyz , 3dxz , 3dx2 −y2 et 3dz2 . Les éléments pour lesquels l’orbitale 3d est incomplète sont appelés éléments de transition. Figure 12 : Densité de probabilité dans le plan z = 0 d’un électron dans l’orbitale 3d. La figure correspond à des coordonnées allant de −16a0 à 16a0 . 3.1.1.4. Approximation du noyau ponctuel et effet de volume du noyau L’approximation d’un noyau ponctuel dans le hamiltonien () doit être considérée avec prudence car la fonction d’onde () conduit à une densité de probabilité de présence de l’électron dans le noyau non nulle pour les orbitales de type s. Supposons le noyau sphérique de rayon R et uniformément chargé en volume, i.e. de densité de charge ρ= 3Ze 4πR3 En utilisant le théorème de Gauss, on montre que le champ électrique et le potentiel scalaire s’écrivent ρr ρr2 (r < R) + Cste − 3ε0 6ε0 ′ ⇔ ϕ = E= ρR3 ρR3 (r > R) 3ε0 r2 3ε0 r C. Chatelain L’annulation du potentiel à l’infini et sa continuité à la surface du noyau r = R imposent la valeur de la constante et donc Ze r 2 −3 (r < R) − 8πε R R 0 ′ ϕ = Ze (r > R) 4πε0 r En traitant en perturbation la différence des potentiels parabolique et coulombien, la correction à l’énergie à l’ordre un pour une orbitale 1s est (1) ∆E1s = −e h1s| (ϕ′ − ϕ) |1si Z R Ze2 1 3 1 −2r/a0 r2 2 = + − r dr 3 e 4πε0 0 πa0 2R3 2R r ≃ e−2r/a0 ≃1 2 e2 R 2 5 (4πε0 )2 a30 (1) La correction à l’énergie pour un atome d’hydrogène est ∆E1s ≃ 1, 4.10−7 eV , i.e. l’approximation d’un noyau ponctuel est raisonnable. C’est encore le cas pour le plomb (1) (Z = 82) pour lequel ∆E1s ≃ 6, 33 eV alors que l’état fondamental a pour énergie E1s ≃ −91, 5 keV . En revanche pour un atome muonique, la masse du muon étant beaucoup plus importante que celle de l’électron, ce dernier passe la plus grande partie de son temps à l’intérieur du muon. Il faut donc effectuer le calcul en perturbation du potentiel coulombien sur le potentiel parabolique sur les états propres de l’oscillateur harmonique. 3.1.2. Corrections relativistes du spectre des atomes hydrogènoı̈des L’équation de Schrödinger () n’est valable que dans la limite non-relativiste. Les théories relativistes conduisent à un faible déplacement des niveaux d’énergie des atomes hydrogènoı̈des. Les électrons étant des fermions de spin 1/2, leur dynamique est en toute rigueur gouvernée par l’équation de Dirac. Toutefois, si le spin ne modifie la dynamique, i.e. en l’absence de champ magnétique, on obtient un spectre d’énergie identique en utilisant l’équation de Klein-Gordon. 3.1.2.1. Equation de Klein-Gordon des atomes hydrogènoı̈des On utilise les mêmes approximations que précédemment (§ 3.1.1.1.) de sorte que l’équation de Klein-Gordon se réduit à 2 1 ∂ Ze2 2 − h̄ ∆φ(~r; t) + 2 h̄ − i φ(~r; t) + m2 c2 φ(~r; t) = 0 c ∂t 4πε0 r En écrivant les états stationnaires sous la forme φ(~r; t) = φE (~r)e−iEt/h̄ suggèrée par la forme hamiltonienne () de la dynamique, l’équation de Klein-Gordon se réduit à 2 Ze2 2 2 − h̄ c ∆φE (~r) − E + φE (~r) + m2 c4 φE (~r) = 0 4πε0 r 3.1. Physique des atomes isolés Comme dans le cas de l’équation de Schrödinger, on peut faire apparaı̂tre le carré du moment cinétique L̂2 dans le laplacien et poser φE (r, θ, ϕ) = Rn,l (r)Ylm (θ, ϕ) où les Ylm (θ, ϕ) sont les fonctions propres de L̂2 comme dans (). L’équation de Klein-Gordon se réduit alors à 2 d 1 Z 2 e4 2 d 2 2 2 2 −h̄ c + 2 h̄ c l(l + 1) − + dr2 r dr r (4πε0 )2 () 2Ze2 E 2 2 4 Rn,l (r) = 0 − E −m c − 4πε0 r En effectuant les changements de variables Z 2 e4 −→ h̄2 l′ (l′ + 1) h̄2 l(l + 1) − (4πε0 )2 c2 E 2 − m2 c4 −→ E ′ 2mc2 E E e2 = α −→ α′ 4πε0 h̄c mc2 mc2 on retrouve l’équation de Schrödinger () en divisant par 2mc2 2 h̄2 h̄2 l′ (l′ + 1) h̄cZα′ d 2 d ′ − + () + − − E Rn,l (r) = 0 2m dr2 r dr 2mr2 r où α ≃ 1/137 est la constante de structure fine et le déplacement du nombre quantique azimutal effectif est l′ (l′ + 1) = (l′ + δl)(l′ + δl + 1) − Z 2 α2 ≃ l′ (l′ + 1) + (2l′ + 1)δl − Z 2 α2 δl≪1 d’où Z 2 α2 Z 2 α2 4 4 + O Z α = + O Z 4 α4 ′ (2l + 1) (2l + 1) L’énergie () s’écrit finalement 2 2 E mc2 Zα′ mc2 E 2 − m2 c4 mc2 ′ q Zα E =− = − = ⇔ E = 2 2 mc2 2mc2 n′ 2 n′ 2 1+ Z α δl = n′ 2 Comme l′ , le nombre n′ n’est pas entier. En effet, les polynômes de Laguerre sont définis pour l′ = −n′ , −n′ + 1, . . . n′ − 1, n′ . Or le nombre quantique azimutal est déplacé d’une quantité δl, i.e. l′ = l − δl avec l ∈ lN. Il doit donc en être de même de n′ , i.e. n′ = n − δl avec n ∈ lN. L’énergie a donc pour expression : mc2 () E=q Z 2 α2 1 + (n−δl) 2 Le développement de la racine en puissances de δl conduit à mc2 Z 2 α2 3 mc2 Z 4 α4 mc2 Z 4 α4 6 6 E ≃ mc2 − + − + O Z α n2 n3 (2l + 1) 8 n4 Les corrections relativistes lèvent la dégénerescence accidentelle entre les niveaux atomiques de même valeur du nombre quantique principal n mais de nombre quantique azimutal l différent, par exemple entre 2s et 2p. C. Chatelain 3.1.2.2. Equation de Dirac des atomes hydrogènoı̈des Dans le système d’unités SI, l’équation de Dirac sous champs électrique et magnétique s’écrit pour un électron h 2 i ~ − eA) ~ 2 + 1 ih̄ ∂ − eϕ − ie h̄ σ z ~σ .E ~ + ieh̄~σ . ~σ ∧ B ~ − m2 c2 φ(~r; t) = 0 − (ih̄∇ c2 ∂t c En utilisant les mêmes approximations que précédemment (§ 3.1.1.1.), i.e. ϕ= Ze , 4πε0 r −→ ~ = −− E grad ϕ = Ze~r , 4πε0 r3 ~ = 0, A ~ =0 B correspondant à un noyau ponctuel et immobile, il vient h i ∂ Ze2 2 ~σ .~r 2 4 − m c φ(~r; t) = 0 − iZe2 h̄cσ z h̄2 c2 ∆ + ih̄ − ∂t 4πε0 r 4πε0 r3 En écrivant les états stationnaires sous la forme φ(~r; t) = φE (~r)e−iEt/h̄ suggèrée par la forme hamiltonienne () de la dynamique, l’équation de Dirac se réduit à i h Ze2 2 σ .~r 2 2 2 4 2 z ~ − m c φE (~r) = 0 h̄ c ∆ + E − − iZe h̄cσ 4πε0 r 4πε0 r3 Comme dans le cas des équations de Schrödinger et de Klein-Gordon, on peut faire apparaı̂tre le carré du moment cinétique L̂2 et poser φE (r, θ, ϕ) = Rn,l (r)Ylm (θ, ϕ) pour chacun des spineurs formant le bispineur où les Ylm (θ, ϕ) sont les fonctions propres de L̂2 comme dans (). En représentation de chiralité, l’interaction avec le ~ est champ électrique ne couple pas les deux spineurs entre eux de sorte que le spin S également une constante du mouvement. C’est donc aussi le cas du moment cinétique ~ + S. ~ L’équation de Dirac peut alors s’écrire total J~ = L 2 h Z 2 e4 2 d 1 d 2 2 2 2 + h̄ c − 2 h̄ c l(l + 1) − dr2 r dr r (4πε0 )2 i Ze2 ~σ .~r 2 4 + E 2 − 2E − iZe2 h̄cσ z − m c Rnl (r) = 0 4πε0 r 4πε0 r3 Cette équation a une forme identique à l’équation de Klein-Gordon () avec un opérateur moment cinétique effectif ~σ .~r Z 2 e4 h̄ 2 − 1l4 L′ =h̄2 l(l + 1)1l4 + iZe2 σ z c 4πε0 r (4πε0 )2 c2 ~σ .~r = h̄2 l(l + 1)1l4 − ih̄2 Zασ z + h̄2 Z 2 α2 1l4 r 0 l(l + 1)1l2 − Z 2 α2 1l2 + iZα ~σr.~r 2 = h̄ 0 l(l + 1)1l2 − Z 2 α2 1l2 − iZα ~σr.~r 3.1. Physique des atomes isolés On peut montrer que ~σ .~r n’a pas d’élément de matrice diagonal dans la base des harmoniques sphériques et puisque son carré vaut un, on a pour chacun des spineurs L ′2 2 = h̄ l(l + 1) − Z 2 α2 ±iZα ±iZα l(l + 1) − Z 2 α2 et donc en introduisant la composante j = l ± s de Jˆz = L̂z + σ z pour les deux composantes du spineur : L ′2 2 = h̄ (j + 1/2)(j + 3/2) − Z 2 α2 ±iZα ±iZα (j − 1/2)(j + 1/2) − Z 2 α2 dont les valeurs propres sont h̄2 λ(λ + 1) avec λ+ = qu’on peut écrire p (j + 1/2)2 − Z 2 α2 , λ− = p (j + 1/2)2 − Z 2 α2 − 1 λ± = (j ± 1/2) − δj avec le déplacement effectif du moment cinétique total δj = j + Z 2 α2 1 p − (j + 1/2)2 − Z 2 α2 ≃ + O(Z 4 α4 ) 2 2j + 1 2 Dans la base propre de L′ , l’équation de Dirac prend une forme identique à () en substituant λ à l′ de sorte que le spectre d’énergie est d’après () mc2 Z 4 α4 3 mc2 Z 4 α4 mc2 mc2 Z 2 α2 6 6 2 − + + O Z α E=q ≃ mc − 2 3 4 Z 2 α2 n n (2j + 1) 8 n 1 + (n−δj) 2 La prise en compte du spin a pour conséquence importante de doubler la dégénéresence des niveaux atomiques, les deux états dégénérés correspondant aux deux états de spin possibles. Par ailleurs, la dégénerescence des niveaux atomiques de mêmes valeurs des nombres quantiques principal n et azimutal l est levé. C’est le cas par exemple des six orbitales p qui forment un doublet de moment cinétique total j = 1/2 et un quadruplet de moment cinétique total j = 3/2. La différence d’énergie entre les deux groupes est d’ordre E 2p3/2 − E 2p1/2 ≃ mc 2Z 4 4 α 32 Cette différence correspond physiquement à l’énergie d’interaction entre le moment magnétique de spin de l’électron avec le champ magnétique crée par le mouvement du noyau autour de l’électron. C. Chatelain 3.1.2.3. Couplage spin-orbite des atomes hydrogènoı̈des Au paragraphe § 3.1.2.2., on s’est limité au traitement du mouvement d’un électron dans le champ électrique du noyau. L’électron se déplaçant autour du noyau, le hamiltonien fait apparaı̂tre d’après () un terme de couplage entre son moment magnétique de spin et le champ magnétique créé par le noyau. Le champ de jauge classique créé au point ~r par le moment magnétique de spin () d’un électron à l’origine est ~ = µ0 e ~σ ∧ ~r A 4π 2m r3 Il est identique à celui vu de l’électron gravitant autour d’un noyau ‘a l’origine. Le premier terme de la loi de Pauli () pouvant s’écrire en jauge de Coulomb () et dans le système d’unités SI sous la forme − 1 ~ + ieA) ~ 2 = − 1 h̄2 ∆ + ieh̄∇( ~ A.) ~ + ieh̄A. ~∇ ~ − e2 A2 (h̄∇ 2m 2m h̄2 h̄e ~ ~ e2 2 =− ∆ − i A. A ∇+i 2m m 2m la loi de Pauli () est pour un électron dans un atome hydrogènoı̈de h̄2 h̄e µ0 e ~σ ∧ ~r ~ e e2 2 ∂φ ~ − eϕ =− ∆φ − i A φ − µ0 ~σ .B . ∇φ + i ih̄ 3 ∂t 2m m 4π 2m r 2m 2m En introduisant la définition de l’opérateur moment cinétique et de l’opérateur moment cinétique de spin, il vient h̄2 e µ0 e 1 ~ ~ e2 2 e ~ ~ ∂φ =− ∆φ + L. Sφ + i A φ − µ0 S. ih̄ B − eϕ 3 ∂t 2m m 4π m r 2m m ~ σ entre les moments cinétiques orbital On voit donc apparaı̂tre un terme de couplage L.~ et de spin de l’électron : le couplage spin-orbite. Ce couplage apparaı̂t également dans le développement () − ~ e~r ∧ (−ih̄∇) e2 e ih̄e ~ S ~ ~ ∧∇ ~ = ~ σ . ~ σ . = L. E 4m2 c2 4m2 c2 4πε0 r3 8m2 c2 πε0 r3 Le facteur 1/2 supplémentaire provient de corrections relativistes (précession de Thomas). A l’ordre le plus bas en perturbation sur les états stationnaires (), la correction à l’énergie dû au couplage spin-orbite est (1) ∆En,l,m = hn, l, m, ms | e2 ~ S ~ |n, l, m, ms i L. 8m2 c2 πε0 r3 1 e2 hn| |ni hj, mj , l| J 2 − L̂2 − S 2 |j, mj , li 2 8m2 c2 πε0 r3 h̄ 3 =ξ j(j + 1) − l(l + 1) − 2 4 = () 3.1. Physique des atomes isolés où la constante ξ est calculée uniquement sur la partie radiale de la fonction d’onde : Z +∞ e2 e2 1 ξ = hn| |ni = |Rnl (r)|2 r2 dr 2 2 3 2 2 8m c πε0 r 8m c πε0 0 r3 ~ + S. ~ Le couplage spin-orbite et où on a introduit le moment cinétique total J~ = L lève la dégénérescence entre les états de même valeur de n mais appartenant à des ~S ~ est un opérateur scalaire donc d’après le théorème multiplets différents. L’opérateur L de Wigner-Eckart, il est diagonal dans toute restriction de l’espace correspondant à une même valeur de j. Par conséquent, le développement en perturbation est exact au premier ordre. En effet, la dégénérescence à l’intérieur du sous-espace H(j) imposent la diagonalisation de l’hamiltonien perturbé sur ce sous-espace. 3.1.2.4. Structure hyperfine des atomes hydrogènoı̈des La structure hyperfine du spectre d’énergie apparaı̂t lors de la prise en compte du moment magnétique de spin des nucléons formant le noyau. Le terme prépondérant est dû à l’interaction du moment magnétique de spin de l’électron avec le champ magnétique créé par celui du noyau. Le hamiltonien d’interaction est de la forme : ~ Hhyperfin = −m ~ e .B µ0 −→ ~ 1 ~ e . rot m ~p∧∇ =− m 4π r 1 1 µ0 2 ~ ~ ~ ~ e. m ~ p .∇ −m ~ p .∇ ∇ =− m 4π r r 1 µ0 3 ~ ~ ~ e . −4π m ~ p δ (~r) − m ~ p .∇ ∇ =− m 4π r où m ~ e est le moment magnétique de l’électron et m ~ p celui du noyau dont on calculé le champ magnétique classiquement. Pour des orbitales s, i.e. à symétrie sphérique, le déplacement du niveau d’énergie est alors au premier ordre en perturbation de la forme : ∆En00 = hn00| Hhyperfin |n00i = µ0 m ~ e .m ~p Z Z 2 µ0 X µ ν ∂ ∂ 1 d ~r |φn00 (~r)| δ (~r) + me mp d3~r |φn00 (~r)|2 ν µ 4π ∂x ∂x r 3 2 3 α,β=1 Z 2 µ0 X µ ν δµ,ν ∂ ∂ 1 = µ0 m ~ e .m ~ p |φn00 (0)| + d3~r |φn00 (~r)|2 µ ν me mp 4π 3 lR3 ∂x ∂x r α,β=1 Z 1 µ0 2 ~ 21 d3~r |φn00 (~r)|2 ∇ m ~ e .m ~p = µ0 m ~ e .m ~ p |φn00 (0)| + 4π 3 lR3 r 2 1 ~ e .m ~ p |φn00 (0)|2 = µ0 m ~ e .m ~ p |φn00 (0)|2 − µ0 m 3 2 = µ0 m ~ e .m ~ p |φn00 (0)|2 3 Pour l’atome d’hydrogène, le hamiltonien hyperfin conduit à une très faible levée de la dégénerescence entre les niveaux correspondant à un moment de spin différent. La C. Chatelain différence d’énergie ∆E entre les deux sous-niveaux permet des transitions électroniques par absorption et émission d’un photon de fréquence ν = 1420.40575 M Hz, i.e. de longueur d’onde λ = 21.1 cm. Cette raie est très utilisée en astrophysique pour la détection de l’hydrogène. 3.1.3. Atomes hydrogénoı̈des sous champ électromagnétique 3.1.3.1. Moment dipolaire d’un atome hydrogénoı̈de sous champ électrique On considère un atome hydrogénoı̈de dans l’état |nlmi. On définit son moment dipolaire comme la quantité p~0 = −e hnlm| ~r |nlmi Z = −e ~r|Rnl (r)|2 |Ylm (θ, ϕ)|2 d3~r = −e Z ~r|Rnl (r)|2 |Plm (cos θ)|2 d3~r On peut montrer que cette intégrale est toujours nulle car le changement de variable ~r → −~r renverse le signe de l’intégrale (§ 3.2.1.3.1.). Par conséquent, on dira que les atomes hydrogénoı̈des ne portent pas de moment dipolaire spontané. ~ D’après (), Plaçons maintenant l’atome dans un champ électrique uniforme E. ~ est linéaire : le potentiel électrique associé au champ E ~ r ϕ = −E.~ Le hamiltonien d’interaction est donné par la loi de Pauli () : ~ r Helec. = −eϕ(~r) = eE.~ La correction à l’énergie au premier ordre en perturbation est proportionnelle au moment dipolaire spontané et est donc nulle : ~ hnlm| ~r |nlmi = −~ ~ =0 ∆E (1) = eE. p0 .E Au premier ordre en perturbation, le moment dipolaire s’écrit E D p~ = −e hnlm| ~r nlm(1) − e nlm(1) ~r |nlmi = −e2 hnlm| ~r h X hn′ l′ m′ | E.~ i ~ r |nlmi |n′ l′ m′ i Enlm − En′ l′ m′ n ′ l′ m ′ 6=nlm − e2 i h X hn′ l′ m′ | E.~ ~ r |nlmi hn′ l′ m′ | ~r |nlmi Enlm − En′ l′ m′ n ′ l′ m ′ 6=nlm = −e2 X n ′ l′ m ′ 6=nlm " ~ r |n′ l′ m′ i ~ r |nlmi hnlm| ~r |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | ~r |nlmi hnlm| E.~ hn′ l′ m′ | E.~ + Enlm − En′ l′ m′ Enlm − En′ l′ m′ # 3.1. Physique des atomes isolés En introduisant le tenseur de polarisabilité de l’atome : χµν = −e2 X h hn′ l′ m′ | xµ |nlmi hnlm| xν |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | xν |nlmi hnlm| xµ |n′ l′ m′ i i () + Enlm − En′ l′ m′ Enlm − En′ l′ m′ ′ ′ n′ l m 6=nlm on peut écrire la relation linéaire entre le moment dipolaire induit et le champ électrique sous la forme pµ = 3 X χµν E ν ν=1 La correction à l’énergie à l’ordre deux en perturbation est : (2) ∆Enlm = e2 X n′ l′ m′ 6=nlm 2 ′′ ′ ~ hn l m | E.~r |nlmi Enlm − En′ l′ m′ de sorte que la correction à l’énergie prend la forme (2) ∆Enlm = − 1 ~ χµν E µ E ν = − p~.E 2 µ,ν<µ X La perturbation brise l’isotropie de l’espace et donc lève par exemple la dégénérescence des états atomiques 2p : c’est l’effet Stark . 3.1.3.2. Moment magnétique atomique et facteur de Landé ~ + 2S, ~ c’est Le moment magnétique total de l’électron () étant proportionnel à L un opérateur vectoriel. D’après le théorème de Wigner-Eckart, il est donc proportionnel ~ +S ~ dans tout sous-espace de Hilbert H(j) : au moment cinétique total J~ = L ~ ~ ~ ~ ~ + 2S ~ = hj, mj , l| (L + 2S)(L + S) |j, mj , li J~ L hj, mj , l| J 2 |j, mj , li = ~ S ~ |j, mj , li hj, mj , l| L̂2 + 2S 2 + 3L. J~ hj, mj , l| J 2 |j, mj , li = hj, mj , l| L̂2 + 2S 2 + 3/2(J 2 − L̂2 − S 2 ) |j, mj , li ~ J hj, mj , l| J 2 |j, mj , li d’où le moment magnétique total de l’électron () m ~e=− e ~ ~ = − µB ( L ~ + 2S) ~ = −gJ µB J~ (L + 2S) 2m h̄ h̄ où gJ = 3 s(s + 1) − l(l + 1) + 2 2j(j + 1) est le facteur de Landé ou rapport gyromagnétique de l’électron. Cette valeur est légérement modifiée par les correction radiatives. C. Chatelain h̄e En introduisant le magnéton de Bohr µB = 2m , le hamiltonien d’interaction du ~ est d’après la loi de moment magnétique total m ~ e () avec un champ magnétique B Pauli () ~ = gJ µB J. ~B ~ Hmagn. = −m ~ e .B h̄ () ~ orienté suivant l’axe Oz et donc proportionnel Dans le cas d’un champ magnétique B à Jz , la relation de la dynamique d’Heisenberg () s’écrit pour le moment cinétique total 1 µB B dhJx i = hj, mj , l| [Jx , H] |j, mj , li = −gJ hJy i dt ih̄ h̄ dhJy i 1 µB B = hj, mj , l| [Jy , H] |j, mj , li = gJ hJx i dt ih̄ h̄ dhJz i = 1 hj, mj , l| [Jz , H] |j, mj , li = 0 dt ih̄ Il vient alors µB B d (hJx i + ihJy i) = igJ (hJx i + ihJy i) dt h̄ () En posant la pulsation de Larmor ω = gJ µB B h̄ la solution de l’équation différentielle () s’écrit hJx (t)i + ihJy (t)i = eiωt (hJx (0)i + ihJy (0)i) On a par conséquent rotation de la moyenne du moment cinétique total autour du champ magnétique avec une pulsation dépendant linéairement du champ : c’est la précession de Larmor. Le couplage spin-orbite induit une rotation des moments cinétiques orbital ~ et de spin S ~ autour du moment cinétique total. L B J S L Figure 13 : Précession de Larmor du moment cinétique total J~ autour du champ ~ dans le modèle vectoriel. magnétique B 3.1. Physique des atomes isolés 3.1.3.3. Atomes hydrogénoı̈des sous champ magnétique 3.1.3.3.1. Atomes hydrogénoı̈des sous champ faible : effet Zeeman On se place dans la limite d’un champ magnétique faible tel que le couplage spinorbite soit plus fort que celui du moment magnétique avec le champ magnétique. On doit donc d’abord traiter en perturbation le couplage spin-orbite (§ 3.1.2.3.) ce qui conduit d’après () à une correction à l’énergie à l’ordre le plus bas (1) ∆ESpin−Orbite 2 ~ S ~ |l, m, ms i = ξ h̄ = ξ hl, m, ms | L. 2 3 j(j + 1) − l(l + 1) − 4 Le couplage spin-orbite lève la dégénérescence des états de même moment cinétique j mais pas de même valeur de mJ . Les états perturbés sont états propres du mo~ Or d’après (), l’hamiltonien d’interaction avec le champ ment cinétique total J. magnétique est diagonal dans cette base si l’axe Oz est choisi dans la direction du ~ La correction à l’énergie est alors champ magnétique B. (1) ∆EInt.Champ = gJ µB B hn, j, mJ , l| Jz |n, j, mJ , li = gJ mJ µB B h̄ L’interaction avec le champ lève la dégénérescence des états appartenant à un même multiplet, i.e. de même valeur de mJ . 3.1.3.3.2. Atomes hydrogénoı̈des sous champ fort : effet Paschen-Back Sous champ magnétique fort, le couplage avec le champ est plus fort que le couplage spin-orbite. Le traitement en perturbation du hamiltonien d’interaction () sur les états non perturbés () conduit au premier ordre à la correction à l’énergie pour un champ orienté suivant Oz : (1) ∆EInt.Champ = µB B ~z ) |n, l, ml , ms i = (ml + 2ms )µB B hn, l, ml , ms | (Lz + 2S h̄ Le couplage avec le champ lève la dégénérescence des états de mêmes valeurs des nombres quantiques l et m. De plus, la relation d’Heisenberg () appliquée à [Jz , H] = 0 montre que Jz reste une constante du mouvement alors que ce n’est plus le cas de J 2 . Le moment cinétique total possède un mouvement complexe et dans le modèle vectoriel, sa longueur change au cours du temps. L’hamiltonien perturbé est diagonal dans la base des états non perturbés {|n, l, mi} mais ce n’est pas le cas du couplage spin-orbite. La correction à l’énergie est à l’ordre le plus bas (1) ~ S ~ |l, ml , ms i ∆ESpin−Orbite = ξ hl, ml , ms | L. 1 = ξ hl, ml , ms | Lz Sz + (L+ S− + L− S+ ) |l, ml , ms i 2 = ξh̄2 ml ms C. Chatelain 3.1.3.3.3. Atomes hydrogénoı̈des sous champs intermédiaires Lorsque le couplage avec le champ magnétique est de l’ordre de grandeur du couplage spin-orbite, on ne peut plus réaliser de développement en perturbation que sur l’hamiltonien non perturbé e2 1 µB B H= Lz Sz + (L+ S− + L− S+ ) + (Lz + 2Sz ) 2 2 3 8m c πε0 r 2 h̄ µB B e2 1 2 2 2 + gJ J − L̂ − S Jz = 2 2 3 2 8m c πε0 r h̄ où la première expression est plus adaptée à un calcul dans la base {|n, l, ml , ms i} alors que la seconde l’est dans la base {|n, j, mJ , li}. 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement Bibliographie : , , , , Le chapitre précédent se limite à l’étude de l’atome dans la limite d’une densité de photon nulle. Le traitement perturbatif aux ordres les plus bas de l’interaction entre l’atome et le champ électromagnétique permet la description de la diffusion d’un photon par l’atome et des transitions entre états quantiques de l’atome par émission et absorption de photons. Le hamiltonien complet de l’atome hydrogènoı̈de couplé au champ électromagnétique est d’après () Z h i 2 1 Ze2 ~ Ĥ = p~ + eA⊥ − + h̄ω ~a+ (~k, t).~a(~k, t) + 1 d3~k 2m 4πε0 r Z h i h̄2 e ~ Ze2 e2 ~ 2 =− ∆− + h̄ω ~a+ (~k, t).~a(~k, t) + 1 d3~k + A ||A⊥ || .~ p + ⊥ 2m 4πε0 r m 2m {z } {z }| | () =W =H0 où le terme H0 est le hamiltonien de l’atome nu et du champ électromagnétique libre et dont les états stationnaires sont formés du produit tensoriel |φ(t)i = |nlmi ⊗ h O E⊗n(~k,~ǫα ) i ~ k,~ǫα () ~ k,α=1,2 où |nlmi sont les états stationnaires () de l’atome nu et E ~ ~ k,~ǫα ; t = a+ α (k; t) |0i les états à un photon de vecteur d’onde ~k et de polarisation linéaire transverse suivant ~ǫα . L’interaction entre l’atome et le champ électromagnétique se manifeste par les e2 e ~ ~ ⊥ ||2 . Pour simplifier les calculs, on place le système dans ||A A⊥ .~ p et 2m deux termes m 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement une boı̂te de volume V . L’expression () du champ de jauge en terme des variables normales est alors dans le système d’unités SI r 2 i X h̄ X h ~ i~ k.~ r + ~ −i~ k.~ r ~ A⊥ (~r, t) = ~ǫα () aα (k, t)e + aα (k, t)e 2V ε0 ω α=1 ~ k où on a introduit les deux vecteurs unitaires transverses ~ǫ1 et ~ǫ2 tels que ~a(~k, t) = a1 (~k, t)~ǫ1 + a2 (~k, t)~ǫ2 . Pour alléger les notations, on a omis la dépendance en ~k des e2 e ~ ~ ⊥ ||2 ont pour expression : ||A A⊥ .~ p et 2m vecteurs ~ǫα . Les deux termes m r 2 i h̄ X h ~ e ~ e X i~ k.~ r + ~ −i~ k.~ r aα (k, t)e + aα (k, t)e ~ǫα .~ p () A⊥ .~ p= m m 2V ε0 ω α=1 ~ k et 2 X e2 ~ 2 e2 X h̄ √ ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) ||A⊥ || = ′ 2m 2mV 2ε0 ωω α,β=1 ~ ~′ k,k () ~ ~′ + ~′ −i(~ k+~ k′ ).~ r ~ aα (~k, t)aβ (~k ′ , t)ei(k+k ).~r + a+ α (k, t)aβ (k , t)e i ~k ′ , t)ei(~k−~k′ ).~r + a+ (~k, t)aβ (~k ′ , t)e−i(~k−~k′ ).~r ( +aα (~k, t)a+ α β h e ~ Le terme m A⊥ .~ p ne possède pas d’éléments diagonaux dans la base () et d’après la relation (), provoque à l’ordre le plus bas en perturbation l’absorption ou l’émission e2 ~ ⊥ ||2 décrit les quatre processus instantanés à deux photons d’un photon. Le terme 2m ||A et notamment l’absorption et l’émission simultanée d’un même photon virtuel. Seul ce terme de l’expression () possède des éléments diagonaux et provoque donc un déplacement des niveaux atomiques à l’ordre un en perturbation. nlm nlm n’l’m’ n’l’m’ n’l’m’ nlm nlm nlm n’l’m’ n’l’m’ nlm nlm G0 nlm G p.A nlm nlm A2 Figure 14 : Conventions de représentation des différents termes apparaissant dans le développement de la fonction de Green d’un atome en interaction avec le champ électromagnétique. La fonction de Green () associée au hamiltonien H0 est diagonale dans la base () et admet pour éléments de matrice E D 1 nlm; ~k,~ǫα G0 (z) nlm; ~k,~ǫα = z − Enlm − h̄ω C. Chatelain Le développement de la fonction de Green () fait intervenir une somme de termes formés d’une succession de propagateurs et d’interactions. Les différentes conventions de représentation sont présentées sur la figure . 3.2.1. Émission et absorption d’un photon par un atome On considère un atome initialement préparé dans dans un de ses états stationnaires. Sous l’effet du couplage avec le champ électromagnétique, l’atome peut retomber dans un niveau d’énergie plus basse en émettant spontanément un photon ou à l’inverse absorber un photon et accéder à un état atomique d’énergie plus élevée. 3.2.1.1. Approximation dipolaire des amplitudes de probabilité D’après la règle d’or de Fermi (), la probabilité de transition d’un atome du niveau atomique |nlmi au niveau |n′ l′ m′ i par émission d’un photon de vecteur d’onde ~k et de polarisation ~ǫα au bout d’un temps T long est à l’ordre le plus bas en perturbation E o 1 n ′ ′ ′ ~ ℘ n l m ; k,~ǫα , tf = T + ti | |nlm; 0i , ti lim T →+∞ T 2 2π e D ′ ′ ′ ~ ~ ≃ .~ p |nlm; 0i n l m ; k,~ǫα A δ(En′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) ⊥ h̄ m () En notant HAtome le hamiltonien de l’atome isolé et en négligeant le couplage spinorbite, il vient (19) 1 xµ , p2 xµ , HAtome = 2m 1 xµ p2 − p2 xµ = 2m 3 1 X = xµ , pν ]pν + pν xµ pν − pν pν , xµ ] − pν xµ pν 2m ν=1 = ih̄ pµ m où on a utilisé la relation de commutation on peut réecrire le hamiltonien d’interaction électromagnétique sous la forme xµ , pν ] = ih̄δµ,ν . Par conséquent, e ~ p entre l’atome et le champ 2m A⊥ .~ e ~ ie ~ A⊥ .~ p=− A r, HAtome ⊥. ~ m h̄ (19) Cette relation n’est autre que l’équation de Heisenberg () pour l’opérateur position ẋµ = avec pµ = mẋµ . − h̄i [xµ , HAtome ] 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement de sorte qu’on a les éléments de matrice (20) e D ′′ ′ ~ ~ p |nlm; 0i n l m ; k,~ǫα A ⊥ .~ m ie D ′ ′ ′ ~ ~ r, HAtome |nlm; 0i =− n l m ; k,~ǫα A ⊥. ~ h̄ D ie ~ = r |nlm; 0i En′ l′ m′ − Enlm n′ l′ m′ ; ~k,~ǫα A ⊥ .~ h̄ ie ~ ≃√ En′ l′ m′ − Enlm hn′ l′ m′ |~ǫα .~re−ik.~r |nlmi 2V ε0 h̄ω () Pour un photon de longueur d’onde grande devant l’extension spatiale de l’atome, on ~ peut négliger l’exponentielle, i.e. e−ik.~r ≃ 1, de sorte qu’il reste e D ′′ ′ ~ ~ p |nlm; 0i n l m ; k,~ǫα A ⊥ .~ m ie ≃√ En′ l′ m′ − Enlm hn′ l′ m′ | ~r |nlmi .~ǫα 2V ε0 h̄ω Dans le cas particulier où la transition assure la conservation de l’énergie, i.e. En′ l′ m′ − Enlm = h̄ω, par exemple au premier ordre en perturbation (), il reste r e D ′′ ′ ~ h̄ω ~ p |nlm; 0i ≃ ie hn′ l′ m′ | ~r |nlmi .~ǫα n l m ; k,~ǫα A⊥ .~ m 2V ε0 () On obtient le même résultat en faisant apparaı̂tre le champ électrique () : D ~ ′ ′ ′ ~ n l m ; k,~ǫα ~r.E ⊥ |nlm; 0i r i h X h̄ω D ′ ′ ′ ~ + ~′ ′ i~ k′ .~ r −i~ k′ .~ r ~ =i n l m ; k,~ǫα ~r.~ǫβ aβ (k , t)e |nlm; 0i + aβ (k , t)e 2V ε0 ~ k′ ,β ≃i =i X ~ k′ ,β r r h i h̄ω D ′ ′ ′ ~ ~k ′ , t) |nlm; 0i n l m ; k,~ǫα ~r.~ǫβ aβ (~k ′ , t) + a+ ( β 2V ε0 h̄ω hn′ l′ m′ |~ǫα .~r |nlmi 2V ε0 Dans ce genre de situation, on pourra donc utiliser le hamiltonien e ~ ~⊥ A.~ p ≃ e~r.E m () 3.2.1.2. Transitions dipolaires entre états atomiques (20) + ~ iωt et ~ Le terme de phase eiωt provenant de la dépendance temporelle de a+ α (k, t) = aα (k, 0)e ~ r , t) disparaı̂t car le calcul doit être fait dans la représentation donc présent dans l’expression de A(~ d’interaction. Cette dépendance temporelle est donc portée par les états du système ~k, ~ǫα . I C. Chatelain 3.2.1.2.1. Probabilité d’émission d’un photon donné Dans l’approximation dipolaire, la probabilité de transition () devient E o 1 n ′ ′ ′ ~ ℘ n l m ; k,~ǫα , tf = T + ti | |nlm; 0i , ti T →+∞ T lim ≃ 2 πe2 En′ l′ m′ − Enlm | hn′ l′ m′ |~ǫα .~r |nlmi |2 δ(En′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) () 2 h̄ V ε0 ω πe2 ω | hn′ l′ m′ |~ǫα .~r |nlmi |2 δ(En′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) = V ε0 où on a remplacé En′ l′ m′ − Enlm par h̄ω puisque cette contrainte est imposée par la distribution de Dirac en facteur. La forme de la fonction d’onde n’influe que sur la polarisation et pas sur la direction du photon émis. On note que l’émission est isotrope. D’éventuels photons “spectateurs” de vecteur d’onde ~k ′ n’ont aucune influence sur le calcul. En revanche, si on a déja n(~k,~ǫα ) photons de vecteur d’onde ~k et de polarisation + ~ ~ǫq α , l’action de l’opérateur aα (k) dans () fait apparaı̂tre d’après () un facteur 1 + n(~k,~ǫα ) et donc la probabilité () doit être corrigée d’un facteur 1 + n(~k,~ǫα ) : ( ) E⊗n(~k,~ǫα )+1 E⊗n(~k,~ǫα ) 1 lim ℘ |n′ l′ m′ i ⊗ ~k,~ǫα , tf = T + ti | |nlmi ⊗ ~k,~ǫα , ti T →+∞ T πe2 ω ~ ≃ (1 + n(k,~ǫα )) × | hn′ l′ m′ |~ǫα .~r |nlmi |2 δ(En′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) V ε0 La présence d’autres photons facilite l’émission. On parle alors d’émission stimulée. A noter qu’au premier ordre en perturbation, le processus inverse, i.e. la transition d’un atome du niveau atomique |n′ l′ m′ i au niveau |nlmi par absorption d’un photon de vecteur d’onde ~k et de polarisation ~ǫα , a la même probabilité que l’émission spontanée : E o 1 n ′′ ′ ~ ℘ |n l m ; 0i , tf = T + ti | nlm; k,~ǫα , ti lim T →+∞ T e E2 2π ~ ⊥ .~ δ(En′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) hn′ l′ m′ ; 0| A p nlm; ~k,~ǫα ≃ h̄ m = () πe2 ω | hn′ l′ m′ |~ǫα .~r |nlmi |2 δ(En′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) V ε0 Dans le cas de n(~k,~ǫα ) photons initiaux dans le même mode (~k,~ǫα ), la probabilité d’absorption est corrigée d’un facteur n(~k,~ǫα ) dû à l’action de aα (~k). On peut finalement résumer ces relations en écrivant ℘Emission 1 + n(~k,~ǫα ) = ℘Absorption n(~k,~ǫα ) En toute rigueur, Enlm correspond à la somme de l’énergie de l’électron gravitant autour du noyau et à l’énergie de translation du centre de masse, i.e. approximativement du noyau. Une partie de l’impulsion et de l’énergie d’un photon absorbé peut donc être transférée au noyau et provoquer une accélération de l’atome. Réciproquement, 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement l’émission d’un photon peut conduire à un recul de l’atome. L’énergie de recul est en général négligeable. Par ailleurs, l’absorption d’un photon peut conduire à l’ionisation de l’atome si h̄ω > Enlm . Le surplus d’énergie h̄ω se répartit entre énergie de recul de l’atome et énergie cinétique de l’électron libre. Enfin, un électron libre peut également émettre un photon sans pour autant tomber dans un état lié atomique. L’énergie cinétique de l’électron est en partie transformée en rayonnement (Bremsstrahlung). Le rôle de l’ion spectateur est important : un électron libre ne peut pas émettre spontanément de photon (sauf virtuel) car dans le référentiel de son centre de masse, l’énergie ne serait pas conservée. 3.2.1.2.2. Probabilité d’émission d’un photon d’énergie donnée Si on s’intéresse à la probabilité d’émission indépendamment de sa direction, on doit dénombrer le nombre de photons de fréquence telle que h̄ω = En′ l′ m′ − Enlm . Dans une boı̂te de volume V = L3 , les conditions aux limites imposent la quantification du vecteur d’onde : eikx L = 1 ⇔ kx = 2π nx L Par conséquent, la pulsation satisfait : 2 2πc 2 2 2 (n2x + n2y + n2z ) ω =k c = L Le nombre de modes de pulsation inférieure à ω est donc le nombre de cellules élémentaires contenue dans la sphère de rayon ωL/2πc. Dans la limite des grandes pulsations, ce nombre est 3 4 V ω3 ωL N (ω) ≃ π = 3 2πc 6π 2 c3 de sorte que la densité d’état est V ω2 dN = N (ω + dω) − N (ω) = g(ω)dω ⇔ g(ω) = dω 2π 2 c3 () La densité de probabilité d’émission d’un photon de pulsation ω par unité de temps correspond donc à la probabilité d’émission d’un photon () multiplitée par la densité g(ω), i.e 1 e2 ω 3 ℘(ω) = | hn′ l′ m′ |~ǫα .~r |nlmi |2 δ(En′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) 3 T 2πε0 c Comme attendu, la probabilité d’émission est indépendante du volume V de la cavité dans la limite où celui-ci est suffisamment grand. Notons que la puissance rayonnée h̄ω× ℘(ω) se comporte comme ω 4 , i.e. comme celle du dipôle oscillant en électromagnétisme classique. Puisque l’émission est isotrope, la densité de probabilité d’émission d’un photon dans un angle solide dΩ est dΩ e2 ω 3 ′ ′ ′ 2 ′ l′ m′ + h̄ω − Enlm ) | hn l m |~ ǫ .~ r |nlmi | δ(E α n 2πε0 c3 4π C. Chatelain 3.2.1.3. Règles de sélection Pour des états quantiques à symétrie sphérique, i.e. un atome hydrogènoı̈de ou un atome traité dans l’approximation du champ central, les éléments de matrice hn′ l′ m′ |~ǫα .~r |nlmi apparaissant dans la probabilité d’absorption ou d’émission d’un photon () ne sont non nuls que dans certaines conditions. 3.2.1.3.1. Sélection imposée par la conservation de la parité L’élément de matrice à évaluer étant Z ′ ′ ′ hn l m | ~r |nlmi = Rn∗ ′ l′ (r)Yl∗′ m′ (θ, ϕ)~rRnl (r)Ylm (θ, ϕ)d3~r = Z ′ Rn∗ ′ l′ (r)Pl′ m′ (cos θ)~rRnl (r)Plm (cos θ)ei(m−m )ϕ r2 sin θdrdθdϕ De manière générale, un changement de variable d’intégration ne change pas le résultat d’une intégrale. Considèrons le changement de variables ~r → −~r ce qui correspond à r → r, θ → π − θ, ϕ→ϕ+π Il vient hn′ l′ m′ | ~r |nlmi Z ′ = Rn∗ ′ l′ (r)Pl′ m′ (cos(π − θ))(−~r)Rnl (r)Plm (cos(π − θ))ei(m−m )(ϕ+π) d3~r =− Z = (−1) ′ ′ Rn∗ ′ l′ (r)Pl′ m′ (− cos θ)~rRnl (r)Plm (− cos θ)eiπ(m−m ) ei(m−m )ϕ d3~r 1+l′ +m′ +l+m iπ(m−m′ ) e Z ′ Rn∗ ′ l′ (r)Pl′ m′ (cos θ)~rRnl (r)Plm (cos θ)ei(m−m )ϕ d3~r puisque Plm (− cos θ) = (−1)l+m Plm (cos θ). On a donc finalement ′ hn′ l′ m′ | ~r |nlmi = (−1)1+l+l hn′ l′ m′ | ~r |nlmi ce qui impose l’annulation de hn′ l′ m′ | ~r |nlmi si l + l′ est pair. 3.2.1.3.2. Sélection dans le cas d’un photon polarisé suivant (Oz) Pour un photon polarisé dans la direction Oz, l’élément de matrice s’écrit pour une orbitale de la forme () comme hn′ l′ m′ |z |nlmi = hn′ l′ m′ | r cos θ |nlmi Z +∞ Z 2 ∗ = Rn′ l′ (r)rRnl (r)r dr 0 En utilisant le fait que Y10 (θ, ϕ) = hn′ l′ m′ | z |nlmi = Z 2π dϕ 0 √1 2π Z π 0 Yl∗′ m′ (θ, ϕ) cos θYlm (θ, ϕ) sin θdθ cos θ, il vient +∞ 0 Rn∗ ′ l′ (r)rRnl (r)r2 dr × Z π 0 z Z =2πδm,m′ 2π }| ′ { ei(m−m )ϕ dϕ 0 Pl′ m′ (cos θ)P1 (cos θ)Plm (cos θ) sin θdθ 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement dont il découle que l’élément de matrice s’annule sauf lorsque |l′ − l| ≤ 1 ≤ l + l′ , m = m′ () i.e le moment cinétique orbital peut varier de 0, −1 ou +1 sauf dans le cas où l = 0 pour lequel la transition vers l’état l′ = 0 est interdite. On peut montrer que la conservation de la parité exclut le cas l′ = l. Notons que le hamiltonien perturbateur utilisé ici ne fait pas intervenir le spin. Par conséquent, les états initial et final doivent avoir le même spin : s = s′ si on néglige le couplage spin-orbite. Ces relations, appelées règles de sélection, peuvent s’interpréter comme la conservation du moment cinétique total puisque le photon porte une hélicité un. Notons que si on a préalablement traité en perturbation le couplage spin-orbite, les états atomiques stationnaires sont les états propres du momemt cinétique total et donc les règles de sélection s’appliquent aux nombres quantiques |j ′ − j| ≤ 1 ≤ j + j ′ , mj = m′j 3.2.1.3.3. Sélection dans le cas d’un photon polarisé suivant (Ox) Si on considère un photon, polarisé non plus suivant (Oz) mais suivant toute autre direction de l’espace, les transitions telles que m′ − m′ = ±1 sont permises. En effet, pour un photon polarisé suivant (Ox) par exemple, l’élément de matrice s’écrit hn′ l′ m′ | x |nlmi = hn′ l′ m′ | r sin θ cos ϕ |nlmi Z +∞ Z 2 ∗ = Rn′ l′ (r)rRnl (r)r dr 0 × Z π 0 sin θPl′ m′ (cos θ)Plm (cos θ) sin θdθ 2π ′ eiϕ + e−iϕ dϕ ei(m−m )ϕ 2 0 | {z } 1 =2π× 2 (δm−m′ +1,0 +δm−m′ −1,0 ) Dans le cas général, les règles de sélection pour les transitions dipolaires sont l′ = l ± 1, m′ ∈ {m − 1, m, m + 1} 3.2.1.3.4. Sélection pour les transitions multipolaires e i~ k.~ r Les autres transitions sont permises aux ordres supérieurs du développement de . En introduisant le développement en série entière de l’exponentielle de () e D ′′ ′ ~ ~ p |nlm; 0i n l m ; k,~ǫα A ⊥ .~ m ie ≃ √ En′ l ′ m ′ h̄ 2V ε0 ω +∞ X (−i)p ′ ′ ′ hn l m | (~ǫα .~r)(~k.~r)p |nlmi − Enlm p! p=0 ! C. Chatelain on rend possible les transitions entre tous les états atomiques. Notons que la contrainte liée à la parité doit être adaptée. Pour une transition multipolaire d’ordre p, on doit évaluer hn′ l′ m′ | (~r.~ǫα )(~r.~k)p |nlmi Z ′ = Rn∗ ′ l′ (r)Pl′ m′ (cos θ)(~r.~ǫα )(~r.~k)p Rnl (r)Plm (cos θ)ei(m−m )ϕ d3~r = (−1) p+1+l+l′ Z ′ Rn∗ ′ l′ (r)Pl′ m′ (cos θ)(~r.~ǫα )(~r.~k)p Rnl (r)Plm (cos θ)ei(m−m )ϕ d3~r Par conséquent, l + l′ doit être de même parité que p + 1. A l’ordre p, on fait apparaı̂tre p termes cos θ ou sin θ et entre zéro et p termes cos φ et sin φ. Il en découle des éléments de matrice non nuls lorsque l′ ∈ {l − (p + 1), . . . l + (p + 1)}, m′ ∈ {l − (p + 1), . . . l + (p + 1)} avec la contrainte que l + l′ soit de même parité que p + 1. A l’ordre un par exemple, on peut obtenir des transitions dites quadripolaires pour lesquelles les règles de sélection sont l′ ∈ {l − 2, l, l + 2} m′ ∈ {m − 2, m − 1, m, m + 1, m + 2} L’amplitude de probabilité de transition évolue avec l’ordre p comme k p ap+1 a0 a0 p 1 ′′ ′ p 0 ~ hn l m | (~r.~ǫα )(~r.k) |nlmi ∼ ∼ p! p! p! λ où a0 est la taille caractéristique de l’atome. La conservation de l’énergie fixe la pulsation du photon et donc son vecteur d’onde. On a donc typiquement des longueurs d’onde correspondant à de la lumière optique, i.e. λ ∼ 500 nm alors que a0 ∼ 0.5 nm. On voit donc que la probabilité de transition va décroı̂tre très rapidement avec l’ordre de la transition. 3.2.1.4. Durée de vie des états atomiques excités nlm = nlm nlm nlm + + nlm nlm Ordre 0 Ordre 1 nlm nlm n’l’m’ + n’l’m’ nlm nlm Ordre 2 Figure 15 : Représentation diagrammatique du développement () à l’ordre deux de l’équation de Dyson. On s’intéresse à l’état |nlmi ⊗ |0i sans photon. L’amplitude de probabilité de rester dans cet état, i.e. que le système ne réalise aucune transition vers un autre état est égale 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement à la transformée de Fourier de l’élément de matrice hnlm; 0| Gnlm (z) |nlm; 0i. A l’ordre ~ ⊥ .~ le plus bas, i.e. à l’ordre un en A2⊥ et à l’ordre deux en A p puisque cet opérateur ne possède pas d’éléments diagonaux dans la base (), la self-énergie () s’écrit Σnlm (E ± iη) ≃ e2 hnlm; 0| A2⊥ |nlm; 0i 2m 2 2 + −→+ η→0 e h̄ m2 X Z n′ ,l′ ,m′ d3~k 2 X α=1 2 D ~ ~ ′′ ′ ~ . ∇ |nlm; 0i n l m ; k,~ǫα A ⊥ E ± iη − En′ l′ m′ − h̄ω h̄ e2 hnlm; 0| A2⊥ |nlm; 0i + h̄∆nlm (E) ∓ i Γnlm (E) 2m 2 ~ ⊥ .∇ ~ peut se décomposer en deux termes : La contribution de l’opérateur A D 2 ′′ ′ ~ ~ ~ Z 2 2 2 n l m ; k,~ ǫ A . ∇ |nlm; 0i X α ⊥ e h̄ X 3~ h̄∆nlm (E) = d k P m2 E − En′ l′ m′ − h̄ω ′ ′ ′ α=1 () n ,l ,m correspondant au déplacement en énergie de l’état atomique |nlmi dû aux émissions et absorptions de photons virtuels et (21) Z 2 D 2 X e2 X h̄ ′′ ′ ~ ~ 3~ d k p |nlm; 0i i Γnlm (E) = (iπ) 2 n l m ; k,~ǫα A⊥ .~ 2 m ′ ′ ′ α=1 n ,l ,m () × δ(E − En′ l′ m′ − h̄ω) correspondant à l’inverse du temps de vie de l’état atomique excité |nlmi comme il sera manifeste en (). La principale contribution au déplacement en énergie h̄∆nlm (E) est due aux transitions entre l’état atomique |nlmi et les autres états |n′ l′ m′ i par émission d’un photon virtuel puis réabsorption. Il est important de noter que, contrairement à (), l’expression () n’impose aucune relation entre l’énergie du photon h̄ω et Enlm − En′ l′ m′ . La loi de conservation de l’énergie est donc violée. Pour cette raison, on parle de photons virtuels. La durée de vie de l’état excité |nlmi est inversement proportionnelle à la probabililité par unité de temps de transition de l’état atomique |nlmi vers tous les autres états |n′ l′ m′ i par émission d’un photon d’énergie strictement égale à h̄ω = En′ l′ m′ −Enlm (22) . Ce photon n’est donc pas virtuel. Dans les deux cas, les (21) Notons la relation de dispersion entre () et () : 1 ∆nlm (E) = P 2π Z Γnlm (E ′ ) dE ′ E − E′ (22) On retrouve cette interprétation en utilisant la probabilité () de rester dans l’état |nlmi. Aux temps courts, on a |hnlm; 0| U (t) |nlm; 0i|2 = e−Γnlm |t| ≃ 1 − Γnlm |t| ce qui met bien en évidence le fait que Γnlm est la probabilité par unité de temps de quitter l’état |nlmi, i.e. d’opérer une transition vers un autre état. C. Chatelain processus impliqués sont limités à ceux permis par les règles de sélection. Notons enfin que pour l’état fondamental |1s; 0i, i.e. l’état 1s, il n’existe aucun processus d’émission d’un photon d’énergie h̄ω = En′ l′ m′ − Enlm > 0 possible de sorte que Γ1s = 0 ce qui correspond à un temps de vie infini. En utilisant l’approximation dipolaire (), le temps de vie de l’état atomique nlm s’écrit 2 X Z X h̄ω h̄ 2 3~ Γnlm (E) = πe | hn′ l′ m′ | ~r |nlmi .~ǫα |2 δ(E − En′ l′ m′ − h̄ω) d k 2 2V ε 0 ′ ′ ′ α=1 n ,l ,m En approchant l’élément de matrice par hn′ l′ m′ | ~r |nlmi .~ǫα ∼ a0 et l’intégrale par Z ω| hn′ l′ m′ | ~r |nlmi .~ǫα |2 δ(E − En′ l′ m′ − h̄ω)d3~k ∼ a20 Z δ(E − En′ l′ m′ − h̄ω)g(ω)dω = a20 × g(∆E/h̄) h̄ il vient pour une transition 2p → 1s (∆E = 10.2 eV ) Γ2p (E) ∼ e2 ω3 2 ω 2 a0 × g(ω) ∼ e2 a0 ≃ 1010 3 ε0 h̄ ε0 c h̄ ce qui conduit à un temps de vie de l’ordre de 10−10 s. Un calcul plus précis donne 1.6 ns. Ajoutons que dans une cavité, les conditions aux limites interdisent l’émission de photons ne correspondant pas à une onde stationnaire. Par conséquent, un état excité |nlm; 0i peut être métastable dans une cavité suffisamment petite si le photon d’énergie h̄ω = Enlm − E1s a une longueur d’onde plus grande que la largeur de la cavité. t>0 t<0 Im E Im E 0 Re E R R Re E 0 Figure 16 : Contours d’intégration pour les transformées de Fourier (). Le pôle E = Enlm + h̄∆nlm ∓ ih̄ Γ 2 nlm est marqué d’une croix. Pour mettre en évidence le fait que 1/Γ est le temps de vie, considèrons la fonction de Green () hnlm; 0| G(E ± iη) |nlm; 0i = 1 E ± iη − Enlm − Σnlm (E ± iη) −→+ η→0 1 E ± iη − Enlm − h̄∆nlm (E) ± i h̄2 Γnlm (E) où on n’a pas tenu compte du premier terme de la self-énergie car, n’introduisant qu’un déplacement constant, il peut être intégré dans l’hamiltonien non perturbé. Par une 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement transformée de Fourier inverse sur le contour de la figure (), il vient d’après le théorème des résidus et la définition () Z +∞ e−iEt/h̄ 1 R G (t > 0) = lim+ − dE 2iπ −∞ E + iη − Enlm − h̄∆nlm (E) + i h̄2 Γnlm (E) η→0 Z +∞+iη e−izt/h̄ 1 dz ≃− 2iπ −∞+iη z − Enlm − h̄∆nlm + i h̄2 Γnlm −i Enlm +h̄∆nlm −i h̄ Γ t/h̄ nlm 2 =e où on a négligé la dépendance avec E de ∆nlm et Γnlm au voisinage de Enlm . De la même manière, il vient Z +∞ 1 e−iEt/h̄ A G (t < 0) = lim − dE 2iπ −∞ E − iη − Enlm + h̄∆nlm − i h̄2 Γnlm η→0+ Γnlm t/h̄ −i Enlm +h̄∆nlm +i h̄ 2 ≃ −e L’opérateur d’évolution a finalement pour élément de matrice −i Enlm +h̄∆nlm t/h̄ −Γnlm |t|/2 R A hnlm; 0| U (t) |nlm; 0i = G (t) − G (t) = e e () de sorte que la probabilité de survie dans l’état excité 2 |hnlm; 0| U (t) |nlm; 0i| = e−Γnlm |t| () décroit exponentiellement avec un temps de vie 1/Γnlm . 3.2.1.5. Distribution spectrale des photons émis ou absorbés On suppose le système dans l’état initial |nlm; 0i et on s’intéresse à la probabilité E ~ de transition vers l’état fondamental 1s; k,~ǫα par émission spontanée d’un photon. Notons que cette probabilité est égale à celle de l’absorption d’un photon (~k,~ǫα ) par l’atome dans l’état fondamental : D E 2 ~ ℘(t) = | 1s; k,~ǫα U (t) |nlm; 0i | = | hnlm; 0| U (t) 1s; ~k,~ǫα |2 D’après (), on a Z D D 1 1s; ~k,~ǫα U (t) |nlm; 0i = 1s; ~k,~ǫα G(z) |nlm; 0i e−izt/h̄ dz 2iπ C où le contour d’intégration C forme une bande de largeur infinitésimale autour de l’axe réel. A l’ordre le plus bas, la fonction de Green s’écrit d’après () =0 zD { D }| ~ ~ ~ 1s; k,~ǫα G(z) |nlm; 0i ≃ 1s; k,~ǫα G0 (z) |nlm; 0i+ 1s; k,~ǫα G0 (z)W G0 (z) |nlm; 0i () D 1 1 = 1s; ~k,~ǫα W |nlm; 0i z − E1s − h̄ω z − Enlm E où on a profité du fait que G0 (z) est diagonale dans la base {nlm; ~k,~ǫα }. Il apparaı̂t E ~ que seuls les deux états |nlm; 0i et 1s; k,~ǫα contribuent à la fonction de Green. D L’expression () ne correspond toutefois qu’au terme d’ordre un en perturbation W du développement de la fonction de Green et équivaut au calcul qui a été effectué précédememnt en utilisant la règle d’or de Fermi, i.e. la matrice de diffusion à l’ordre un. C. Chatelain 3.2.1.5.1. Calcul de la distribution spectrale des photons émis Dans la base propre de H0 , l’équation de Dyson () conduit à =0 D { D z }| D ~ ~ 1s; k,~ǫα G(z) |nlm; ∅i = 1s; k,~ǫα G0 (z) |nlm; ∅i + 1s; ~k,~ǫα G0 W G0 |nlm; ∅i D ~ + 1s; k,~ǫα G0 W G0 W G0 |nlm; ∅i + . . . La relation () correspond au premier terme non nul. On peut facilement tenir compte des corrections radiatives pour les états initial et final en écrivant D ~ 1s; k,~ǫα G(z) |nlm; ∅i D E ≃ 1s; ~k,~ǫα G0 + G0 W G0 + G0 W G0 W G0 + . . . 1s; ~k,~ǫα D ~ × 1s; k,~ǫα W |nlm; ∅i () × hnlm; ∅| G0 + G0 W G0 + G0 W G0 W G0 + . . . |nlm; ∅i ED D = 1s; ~k,~ǫα G(z) 1s; ~k,~ǫα 1s; ~k,~ǫα W |nlm; ∅i hnlm; ∅| G(z) |nlm; ∅i = E 1 e ~ ~ 1 hnlm; ∅| p~.A 1s; k,~ǫα z − E1s − ∆1s − h̄ω m z − Enlm − Σnlm Cette relation est représentée diagrammatiquement sur la figure . On a tenu compte d’une infinité de diagrammes, à tous les ordres en perturbation. Les corrections radiatives et la désexcitation de l’état |nlmi sont prises en compte. On a négligé tous les termes où un photon virtuel est émis avant le photon mesuré puis absorbé ensuite. 1s 1s + nlm 1s + nlm 1s + ... nlm nlm Figure 17 : Représentation diagrammatiquede certains termes du développement ~ () de la fonction de Green hnlm; ∅| G(z) 1s; k, ~ǫα associée à l’émission d’un photon. Le premier diagramme correspond au terme d’ordre le plus bas, i.e. au calcul (). Les diagrammes suivants impliquent des fluctuations quantiques qui peuvent être incorporées dans la resommation (). Dans la suite, on décomposera la self-énergie sous la forme Σnlm (E ± iη) = i h̄ ∆nlm ∓ 2 Γnlm et on négligera la dépendance des quantités ∆ et Γ avec la variable E. On suppose l’absorption proche de la résonnance, i.e. Enlm − ED1s ≃ h̄ω ce qui permet d’utiliser l’approximation (). L’amplitude de probabilité 1s; ~k,~ǫα U (t) |nlm; ∅i 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement d’émission d’un photon au bout d’un temps t > 0 est alors D 1s; ~k,~ǫα U (t) |nlm; ∅i Z +∞ D 1 =− 1s; ~k,~ǫα GR (E) |nlm; ∅i e−iEt/h̄ dE 2iπ −∞ Z +∞ D 1 ~ =− lim+ 1s; k,~ǫα G(E + iη) |nlm; ∅i e−iEt/h̄ dE 2iπ η→0 −∞ r 1 h̄ω × ie h1s| ~r |nlmi .~ǫα =− 2iπ 2V ε0 Z +∞+iη e−izt/h̄ × lim+ η→0 −∞+iη (z − E1s − h̄∆1s − h̄ω)(z − Enlm − h̄∆nlm + ih̄ 2 Γnlm ) dz Pour assurer la décroissance de l’exponentielle à l’infini, on intégre sur le demi-cercle dans le plan inférieur. L’intégrand possède deux pôles simples en z = Enlm + h̄∆nlm − ih̄ 2 Γnlm de résidu ih̄ e−i(Enlm +h̄∆nlm − 2 Γnlm )t/h̄ Enlm + h̄∆nlm − ih̄ 2 Γnlm − E1s − h̄∆1s − h̄ω et en z = E1s + h̄∆1s + h̄ω de résidu e−i(E1s +h̄∆1s +h̄ω)t/h̄ E1s + h̄∆1s + h̄ω − Enlm − h̄∆nlm + ih̄ 2 Γnlm Il reste d’après le théorème des résidus D ~ 1s; k,~ǫα U (t) |nlm; ∅i r h̄ω e−i(Enlm +h̄∆nlm )t/h̄ e−Γnlm t/2 − e−i(E1s +h̄∆1s +h̄ω)t/h̄ = ie 2V ε0 Enlm + h̄∆nlm − ih̄ 2 Γnlm − E1s + h̄∆1s + h̄ω r h̄ω e−i(E1s +h̄∆1s +h̄ω)t/h̄ ≃ −ie 2V ε0 Enlm + h̄∆nlm − ih̄ t≫1/Γnlm 2 Γnlm − E1s + h̄∆1s + h̄ω La probabilité d’émission du photon aux temps longs t ≫ 1/Γnlm est finalement D | 1s; ~k,~ǫα U (t) |nlm; ∅i |2 ≃ e2 ω 1 2 2V ε0 h̄ ∆E − h̄ω + h̄2 2 4 Γnlm () où on a posé ∆E = Enlm + h̄∆nlm − E1s − h̄∆1s . La distribution spectrale des photons émis est donc une lorentzienne centrée sur la différence d’énergie des états atomiques h̄ω = Enlm +h̄∆nlm −E1s −h̄∆1s −h̄∆1s et de largeur h̄2 Γ2nlm /4 et ce indépendamment du temps d’interaction. Notons que la distribution spectrale du photon absorbé lors d’une transition électronique de l’état |1si à |nlmi est identique puisque E D ~ 2 ~ | 1s; k,~ǫα U (t) |nlm; ∅i | = | hnlm; ∅| U (t) 1s; k,~ǫα |2 C. Chatelain 3.2.1.5.2. Calcul de la distribution spectrale par la méthode des projecteurs Afin de tenir compte des processus correspondant à l’émission puis l’absorption de photons vituels, on utilise la méthode des projecteurs (§E1.2.2.6.) limitée au sous ~ espace sous-tendu par les deux vecteurs |nlm; 0i et 1s; k,~ǫα . De fait, on néglige tout E processus impliquant un état quantique intermédaire autre que |nlm; 0i et 1s; ~k,~ǫα . Dans la restriction de E l’espace de Hilbert au sous-espace sous-tendu par les deux vecteurs ~ |nlm; 0i et 1s; k,~ǫα , on écrit la fonction de Green sous la forme G(z) = 1 z − Heff où le hamiltonien effectif est E1s + h̄ω + h̄∆1s Heff (z) = H0 + Σ(z) = D 1s; ~k,~ǫα Σ(z) |nlm; 0i 1s; ~k,~ǫα Σ(z) |nlm; 0i () Enlm + h̄∆nlm ∓ ih̄Γnlm /2 D On a utilisé le fait que |1si est l’état fondamental et donc que son temps de vie est infini, i.e. Γ1s = 0. A l’ordre le plus bas, la self-énergie a pour élément de matrice D e D ~ ~ 1s; ~k,~ǫα Σ(z) |nlm; 0i ≃ p |nlm; 0i 1s; k,~ǫα A ⊥ .~ m −1 Les éléments de matrice de la fonction de Green G(z) E= (z −Heff ) dans le sous-espace sous-tendu par les deux vecteurs |nlm; 0i et 1s; ~k,~ǫα sont facilement obtenus à partir de l’inverse de la matrice () D 1s; ~k,~ǫα G(E ± iη) |nlm; 0i =− e m D ~ ~ p |nlm; 0i 1s; k,~ǫα A ⊥ .~ () E ± iη − E1s − h̄ω − h̄∆1s E ± iη − Enlm − h̄∆nlm ± ih̄Γnlm /2 − |Σab |2 D ~ Si on néglige le terme Σab = 1s; k,~ǫα Σ(z) |nlm; 0i au dénominateur, on retrouve la relation () obtenue précédemment. 3.2.1.6. Principe de fonctionnement d’une horloge atomique On prépare tout d’abord un amas d’atomes refroidis par plusieurs LASERs. Pour cela, on envoie sur le gaz atomique des faisceaux de pulsation ω + ∆ω et ω − ∆ω autour de la pulsation de résonnance d’une transition électronique possible des atomes, i.e. ∆E = h̄ω. Lorsque les atomes sont au repos, la probabilité d’absorption d’un photon est faible. Par effet Doppler (??), un atome possèdant une vitesse v perçoit deux faisceaux dont la pulsation est déplacée proportionnellement à sa vitesse. Pour une vitesse v suffisante, l’une de ces pulsations devient égale à la fréquence de résonnance et un photon peut alors être absorbé. En choisissant la direction des faisceaux, on peut s’arranger pour que la quantité de mouvement du photon émis s’oppose à la vitesse de l’atome. En se désexcitant, l’atome émet un photon de manière isotrope. Par conséquent, la quantité de mouvement moyenne des atomes décroı̂t au cours du temps. 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement SiO 2 hν+∆ν hν−∆ν Figure 18 : A gauche, schéma de principe d’une horloge atomique. A droite, franges de Ramsey observées à la sortie de la seconde cavité. Dans un second temps, le nuage atomique est envoyé à faible vitesse dans une cavité électromagnétique où est créée une onde stationnaire de pulsation ω. L’objectif est de rapprocher ω de la pulsation de résonnance d’une transition hyperfine des atomes. Lors de la traversée de la cavité, une partie des atomes vont absorber un photon et passer dans un niveau excité. A l’issu de la traversée de la cavité, le nombre d’atomes dans l’état excité est proportionnel à la distribution de Lorentz (). En ajustant la fréquence d’oscillation du piézo-électrique et donc la pulsation ω de l’onde de la cavité de manière à maximiser la fraction d’atomes dans l’état excité, on obtient un oscillateur de pulsation ∆E/h̄ où ∆E est la différence d’énergie des niveaux hyperfins. La précision que l’on peut espérer atteindre sur la pulsation est proportionnelle à la largeur Γ de la distribution de Lorentz (). L’erreur sur la période de l’horloge est donc proportionnelle au temps de vie 1/Γ de l’état excité. On peut encore améliorer la précision en faisant traverser au nuage atomique une deuxième cavité électromagnétique. Si on note t le temps de vol entre les deux cavités, la fonction d’onde à l’entrée de la seconde cavité est |φi = A(ω)eiEe t/h̄ |φe i + p 1 − A2 (ω)eiE0 t/h̄ |φ0 i où A(ω) est l’amplitude de probabilité de transition de l’état fondamental |φ0 i à l’état excité |φe i dans la cavité. A la sortie de la seconde cavité, on a p |φi = A(ω)eiEe t/h̄ |φe i + A(ω) 1 − A2 (ω)eiE0 t/h̄ |φe i + 1 − A2 (ω) eiE0 t/h̄ |φ0 i h i ≃ A(ω) eiEe t/h̄ + eiE0 t/h̄ |φe i + eiE0 t/h̄ |φ0 i A≪1 La probabilité de trouver l’atome dans l’état excité à la sortie de la seconde cavité est donc 2 iEe t/h̄ iE0 t/h̄ | hφe |φi | ≃ |A(ω)| e +e 2 2 = 4|A(ω)|2 sin2 (Ee − E0 )t h̄ ≃ 4|A(ω)|2 sin2 ωt C. Chatelain On obtient une figure d’interférences qui est le produit de la lorentzienne de largeur Γ avec une sinusoı̈de de pulsation ω (franges de Ramsey). Lorsque Γ ≫ ω, la recherche du maximum d’atomes dans l’état excité se fait avec une précision de l’ordre de 1/ω, i.e. la période de la sinusoı̈de. Par cette technique, on parvient à réaliser des horloges dont la déviation est de l’ordre de la seconde pour 3.109 années ! 3.2.1.7. Transitions magnétiques Bibliographie : ~ ext. = B0 ~uz . On considère un atome plongé dans un champ magnétique extérieur B Le hamiltonien de couplage entre moment magnétique de spin de l’électron et champ magnétique apparaı̂t dans la limite non-relativiste () de l’équation de Dirac : W = e ~ ext. ~σ .B 2m () On décrit l’état quantique de l’atome dans la base {|nlmi ⊗ |↑i , |nlmi ⊗ |↓i}, i.e. dans la base propre de σ z en ce qui concerne la partie de spin. Sous un champ magnétique ~ 0 dirigé suivant (Oz) (§ 3.1.3.3.2.), on lève la dégénerescence des états statique fort B eB0 0 de spin : |nlm, ↓i a une énergie Enlm − eB 2m alors que |nlm, ↑i a une énergie Enlm + 2m E Intéressons-nous à la désexcitation |nlm, ↑i ⊗ |0i → |nlm, ↓i ⊗ ~k,~ǫα par émission d’un photon de vecteur d’onde ~k et de polarisation ~ǫα . Cette transition n’est pas possible par les hamiltoniens de couplage entre atome et photons () et () car ils n’agissent pas sur le spin de lélectron. Seul le hamiltonien () couple l’électron au gaz de photons d’une manière dépendante de son spin. Dans l’approximation dipolaire, ~ émis très grande devant la taille de i.e. d’une variation spatiale d’ordre λ du champ B l’atome, le hamiltonien perturbateur se réduit à W = = = = = e ~ t) ~σ .B(0, 2m e −→ ~ ~σ . rot A 2m Z r 2 i h̄ X h−→ ~ e ~ ~k, t)e−i~k.~r ~ǫα ~σ . d3~k rot aα (k, t)eik.~r + a+ ( α 2m 2V ε0 ω α=1 ~ r =0 Z r i e h̄ X h ~ ~ ~k)e−i(~k.~r−ωt) ~σ . d3~k ik ∧ ~ǫα aα (~k)ei(k.~r−ωt) − a+ ( α 2m 2V ε0 ω α ~ r =0 Z r i h̄ X h~ ie −iωt + ~ iωt ~ − aα (k)e d3~k ~σ . k ∧ ~ǫα aα (k)e 2m 2V ε0 ω α ~ en fonction des opérateurs échelle. Dans où on a utilisé () et () pour exprimer B la représentation d’interaction, les exponentielles e±iωt disparaissent. Puisque la partie spatiale de la fonction d’onde de l’électron, i.e. φnlm (~r), reste inchangée, la probabilité de la désexcitation par émission d’un photon au bout d’un temps T long est à l’ordre le plus bas en perturbation E o 2π D 1 n ~ ℘ ↓; k,~ǫα , tf = T + ti | |↑; 0i , ti ≃ | ↑; ~k,~ǫα WI |↓; 0i |2 δ(Ef − Ei ) T →+∞ T h̄ lim 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement d’après la règle d’or de Fermi (). L’élément de matrice du hamiltonien perturbateur s’écrit dans la représentation d’interaction Z r D X h̄ ie ↓; ~k,~ǫα WI |↑; 0i = h↓| ~σ |↑i 2m 2V ε0 ω ′ β h D i + ~ ′ ′ ~ ~ ~ . k ∧ ~ǫβ k,~ǫα aβ (k ) − aβ (k) |0i d3~k ′ La conservation de l’énergie impose que l’énergie du photon émis soit h̄ω = utilisant l’expression des matrices de Pauli, il vient (23) h↓| ~σ |↑i = ( 1 −i 2e 2m B0 . En 0) Par ailleurs, les relations () et () sélectionne le mode ~k ′ = ~k et la polarisation ~ǫβ = ~ǫα : r D h̄ ie (~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫα ) ↓; ~k,~ǫα W |↑; 0i = − 2m 2V ε0 ω 3.2.1.7.1. Photon magnétique linéairement polarisé Paramétrons les vecteurs d’onde et de polarisation comme cos θ cos φ sin θ cos φ ~k = k sin θ sin φ , ~ǫ1 = cos θ sin φ , − sin θ cos φ il vient − sin φ ~ǫ2 = cos φ 0 (~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ1 ) = k(~ux − i~uy ).~ǫ2 = k(− sin φ − i cos φ) ⇒ |(~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ1 )|2 = k 2 et (~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ2 ) = −k(~ux − i~uy ).~ǫ1 = −k(cos θ cos φ − i cos θ sin φ) ⇒ |(~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ2 )|2 = k 2 cos2 θ de sorte que les probabilités d’émission d’un photon linéairement polarisé sont ( 1, (α = 1) E o 1 n ~ 2e πe2 ω lim ℘ ↓; k,~ǫα , T + ti | |↑; 0i , ti ≃ δ h̄ω − B0 × T →+∞ T 4mV ε0 c2 m cos2 θ, (α = 2) L’émission est anisotrope. Pour obtenir la probabilité d’émission, non plus pour un vecteur d’onde précis mais dans un angle solide, il suffit de multiplier la probabilité par la densité de modes par unité d’angle solide, i.e. g(ω) 4π donné par () : ( 1, (α = 1) e2 ω 3 1 ℘(θ, φ) ≃ × lim T →+∞ T 4πm2 c4 cos2 θ, (α = 2) Comme attendu, le résultat est indépendant du volume V de la cavié. (23) σ− On peut retrouver ce résultat en notant que parmi les trois opérateurs σ ± = σ x ± iσ y et σ z , seul a un élément de matrice h↓| σ − |↑i non nul. C. Chatelain 3.2.1.7.2. Photon magnétique circulairement polarisé Dans le cas d’un photon circulairement polarisé ~ǫ± = ~ǫ1 ± i~ǫ2 on a (~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ± ) = (~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ1 ) ± i(~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ2 ) = k(− sin φ − i cos φ) ∓ ik(cos θ cos φ − i cos θ sin φ) de sorte que |(~ux − i~uy ).(~k ∧ ~ǫ± )|2 = k 2 (− sin φ ∓ cos θ sin φ)2 + (− cos φ ∓ cos θ cos φ)2 = k 2 (1 ± cos θ)2 (sin2 φ + cos2 φ) = k 2 (1 ± cos θ)2 La probabilité démission par unité de temps est alors E o 1 n ~ 2e πe2 ω lim ℘ ↓; k,~ǫα , T + ti | |↑; 0i , ti ≃ δ h̄ω − B0 × (1 ± cos θ)2 2 T →+∞ T 4mV ε0 c m L’émission est également anisotrope. Pour obtenir la probabilité d’émission, non plus pour un vecteur d’onde précis mais dans un angle solide, on multiplie comme précédemment la probabilité par g(ω) 4π : 1 e2 ω 3 ℘(θ, φ) ≃ × (1 ± cos θ)2 2 4 T →+∞ T 4πm c lim 3.2.1.8. Effet photo-électrique On considère un atome, supposé hydrogènoı̈de, initialement dans l’état propre |nlmi du hamiltonien atomique. Un photon de vecteur d’onde ~k et polarisé linéairement suivant ~ǫ est injecté dans le système et produit une transition électronique, non pas vers un autre état lié |n′ l′ m′ i de l’atome, mais vers un état de diffusion |~qi qu’on supposera libre : 1 h~r |~qi = φq~ (~r) = √ ei~q.~r V Le photon a ionisé l’atome. L’électron, maintenant libre, peut participer à la conduction. C’est l’effet photoélectrique qui a conduit Einstein à introduire le photon pour expliquer pourquoi l’énergie de l’électron émis ne dépendait pas de l’intensité du rayonnement incident (et donc de son énergie dans la théorie classique de Maxwell) mais de sa fréquence. D’après la règle d’or de Fermi (), la probabilité de transition par unité de temps au premier ordre en perturbation s’écrit E 2π e ~ 1 ~ ℘= | h~q| p~.A nlm; k,~ǫ |2 δ(Ef − Ei ) T h̄ m 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement Or l’état |~qi du photo-électron est état propre de l’opérateur impulsion ~ q~ (~r) = − √ih̄ (i~q)ei~q.~r = h̄~qφq~ (~r) − ih̄∇φ V de sorte que son énergie est h̄2 q 2 p2 φq~ = φq~ Hφq~ = 2m 2m Par conséquent, la conservation de l’énergie imposée par la probabilité de transition s’écrit sous forme explicite 2 2 E 1 h̄ q 2π 2 ~ ~ ℘= | h~q| p~.A nlm; k,~ǫ | δ − Enlm − h̄ω T h̄ 2m On retrouve l’intuition classique d’Einstein : 1 mv 2 = Enlm + h̄ω = −|Enlm | + h̄ω 2 En utilisant l’expression () du potentiel vecteur en jauge de Coulomb et le fait que |~qi est état propre de p~, on a E X r h̄ i h E ′ i~ k′ .~ r + ~′ −i~ k′ .~ r ~ ~ ~ ~ h~q| p~.A nlm; k,~ǫ = (h̄~q).~ǫα h~q| aα (k , t)e + aα (k , t)e nlm; k,~ǫ 2V ε0 ω ′ ~ k′ ,α = r h̄ ~ (h̄~q.~ǫ) h~q| eik.~r |nlmi 2V ε0 ω de sorte que la probabilité de transition devient 2 2 E 1 2π e ~ h̄ q 2 ℘= | h~q| p~.A nlm; ~k,~ǫ | δ − Enlm − h̄ω T h̄ m 2m 2 2 2 Z 1 h̄ q 2πh̄2 e2 ~ 2 −i~ q .~ r i k.~ r 3 (~q.~ǫ) × √ − Enlm − h̄ω e e φnlm (~r)d ~r δ = 2m2 V ε0 ω 2m V Z 2 2 2 2πh̄2 e2 2 h̄ q ~ 2 i( k−~ q ).~ r 3 = q cos Θ e − Enlm − h̄ω φnlm (~r)d ~r δ 2m2 V 2 ε0 ω 2m où Θ est l’angle entre la vitesse de l’électron et la polarisation du rayonnement. La probabilité de transition s’annule pour une vitesse de l’électron perpendiculaire à la polarisation du rayonnement incident. Considèrons l’exemple d’un atome dans l’état 1s. Pour le calcul de la dernière intégrale, choisissons l’axe (Oz) suivant ~k − ~q. En utilisant la fonction d’onde () de l’atome dans l’état 1s, on a Z Z +∞ Z π ~ i(~ k−~ q ).~ r 3 e φnlm (~r)d ~r ≃ 2π ei||k−~q||r cos θ−r/a0 r2 sin θdθdr V 0 = 2π Z 0 +∞ 0 Z 1 ~ ei||k−~q||u−r/a0 r2 dudr −1 C. Chatelain Puisque Z ∞ 0 Z 1 e 4a30 r dudr = (1 + κ2 a20 )2 iκru−r/a0 2 −1 la probabilité de transition s’écrit finalement 1 8(2π)3 h̄2 a60 e2 q 2 cos2 Θ δ ℘≃ T m2 V 2 ε0 ω (1 + ||~k − ~q||2 a20 )4 h̄2 q 2 − Enlm − h̄ω 2m La vitesse de l’électron libre dans l’état final ne peut donc en aucun cas être perpendiculaire à la polarisation du photon absorbé. La probabilité de transition est maximale pour vitesse colinéaire à la polarisation du photon. 3.2.1.9. Transition de Lamb Si on néglige les corrections relativistes et les transitions multipolaires, les règles de sélection () ne permettent pas de transition par exemple du niveau 2s1/2 vers 1s1/2 . Le temps de vie () du niveau 2s1/2 est donc infini. Par le couplage avec un état instable, cet état métastable peut néanmoins acquérir un temps de vie fini. Ainsi, l’effet Stark produit par un champ électrique extérieur introduit un couplage entre les niveaux 2s1/2 et 2p1/2 de hamiltonien qu’on notera W . Si dans un premier temps on ne tient pas compte des corrections radiatives, on est ramené à deux niveaux couplés par un hamiltonien non-diagonal (§ 1.2.2.7.). La self-énergie de l’état 2s1/2 se réduit à D Σ2s = 2s E ED ED 1/2 1/2 1/2 1/2 1/2 = 2p Ŵ 2s 2p G0 (z) 2p Ŵ 2p 1/2 |W |2 z − E2p Puisque le hamiltonien est non-diagonal, tout terme d’ordre supérieur en W introduirait une ligne interne faisant intervenir l’état 2s1/2 (§ 1.2.2.7.3.). Les corrections radiatives interviennent sous forme de la self-énergie de la ligne interne : Σ2s = |W |2 z − E2p − ∆2p ± i Γ2p 2 de sorte que h2s; 0| G(z) |2s; 0i = = 1 z − E2s − ∆2s ± i Γ22s − Σ2s 1 z − E2s − ∆2s ± i Γ22s − |W |2 z−E2p −∆2p ±i Γ2p 2 On peut retrouver ce résultat par la méthode des projecteurs (§ 1.2.2.6.). Pour cela, on considère l’espace des états restreint au sous-espace sous-tendu par |φb i = 2p1/2 ; 0 et |φc i = |2s; 0i. Le hamiltonien effectif est donc Heff = Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 Σbc + Wbc Σcb + Wcb Ec + h̄∆c 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement L’élément de matrice diagonal de la fonction de Green G(z) = (z − Heff )−1 sur l’état |c; 0i est hφc | Gc (z = E ± iη) |φc i = ≃ = z − Eb − h̄∆b ± ih̄Γb /2 (z − Eb − h̄∆b ± ih̄Γb /2)(z − Ec − h̄∆c ) − (Σbc + Wbc )(Σcb + Wcb ) () z − Eb − h̄∆b ± ih̄Γb /2 (z − Eb − h̄∆b ± ih̄Γb /2)(z − Ec − h̄∆c ) − |Wbc |2 z − Eb − h̄∆b ± ih̄Γb /2 (z − z+ )(z − z− ) où z+ et z− sont les deux pôles de la fonction de Green, solutions de l’équation z − Eb − h̄∆b ± ih̄Γb /2 z − Ec − h̄∆c − |Wbc |2 = 0 2 ⇔ z − z Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 + Ec + h̄∆c + Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 Ec + h̄∆c − |Wbc |2 = 0 () Le discriminant de cette équation de degré deux a pour racine carrée dans la limite d’un couplage faible Wbc ≪ 1 √ ∆= = h Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 + Ec + h̄∆c h 2 i1/2 − 4 Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 Ec + h̄∆c + 4|Wbc |2 Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 − Ec − h̄∆c = Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 − Ec − h̄∆c ≃ Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 − Ec − h̄∆c + 2 " + 4|Wbc |2 1+ i1/2 4|Wbc |2 Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 − Ec − h̄∆c 2|Wbc |2 Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 − Ec − h̄∆c En posant Eb + h̄∆b − Ec − h̄∆c ± ih̄Γb /2 |Wbc |2 = |Wbc |2 Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 − Ec − h̄∆c ) (Eb + h̄∆b − Ec − h̄∆c )2 + h̄2 Γ2b /4 = h̄∆′ ± ih̄Γ′ /2 les deux solutions de l’équation () sont par conséquent ( z+ = Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 + h̄∆′ ± ih̄Γ′ /2 z− = Ec + h̄∆c − h̄∆′ ∓ ih̄Γ′ /2 2 #1/2 C. Chatelain La fonction de Green () a une forme analogue à celle obtenue dans le cas de l’émission spontanée d’un photon par un atome excité (). De la même manière, il vient donc 1 hφc | U (t > 0) |φc i = 2iπ I hφc | GR (z) |φc i e−izt/h̄ () z+ − Eb − h̄∆b + ih̄Γb /2 −iz+ t/h̄ z− − Eb − h̄∆b + ih̄Γb /2 −iz− t/h̄ e + e = z+ − z− z− − z+ ′ Le premier terme décroı̂t exponentiellement comme e−(Γb −Γ )t/2 alors que le second se ′ comporte comme e−Γ t/2 avec par définition Γ′ < Γb . Par conséquent, au bout d’un temps t ≫ 1/Γ′ , le second terme est négligeable et il ne reste que le premier terme : −i Eb +h̄∆b +h̄∆′ t/h̄ h̄∆ + ih̄Γ /2 e ′ e−h̄(Γb −Γ )t/2h̄ hφc | U (t > 0) |φc i = ′ ′ Eb + h̄∆b + ih̄Γb /2 + h̄∆ − Ec − h̄∆c − h̄∆ ′ ′ La probabilité de survie dans l’état 2s, i.e. |φc i = |2s; 0i est 2 ′ ℘ {|2s; 0i , tf = t + ti | |2s; 0i , ti } = |hφc | U (t) |φc i| ∼ e−(Γb −Γ )t Sous l’effet du couplage avec l’état 2p1/2 instable, le niveau 2s métastable acquiert un temps de vie fini 1/(Γb − Γ′ ). √ Dans le cas d’un couplage fort, le discriminant de l’équation () se réduit à ∆ ≃ 2|Wbc | de sorte que ses solutions sont Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 + Ec + h̄∆c + |Wbc | ≃ |Wbc | ∓ ih̄Γb /4 z+ = 2 z− = Eb + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 + Ec + h̄∆c − |Wbc | ≃ −|Wbc | ∓ ih̄Γb /4 2 de sorte que la fonction de Green () est |Wbc | i|Wbc |t/h̄ −Γb t/4 |Wbc | −i|Wbc |t/h̄ −Γb t/4 e e + e e 2|Wbc | 2|Wbc | |Wbc | = cos t e−Γb t/4 h̄ hφc | U (t > 0) |φc i ≃ La probabilité de survie de l’état 2s 2 ℘ {|2s; 0i , tf = t + ti | |2s; 0i , ti } = |hφc | U (t) |φc i| ≃ cos 2 |Wbc | t e−Γb t/2 h̄ présente des oscillations de Rabi amorties avec un temps d’amortissement égal à deux fois la durée de vie de l’état 2p1/2 . 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement 3.2.1.10. Cascade radiative De la même manière, en étendant l’espace des états de l’hamiltonien effectif à un troisième état, la fonction de Green s’écritE dans le sous-espace sous-tendu par E ~ ~ ~ |φa i = 1s; k1 ,~ǫα ; k2 ,~ǫβ , |φb i = nlm; k1 ,~ǫα et |φc i = |n′ l′ m′ ; 0i en terme du hamiltonien effectif : Ea + h̄ω1 + h̄ω2 + h̄∆a Σab Σac Σba Eb + h̄ω1 + h̄∆b ∓ ih̄Γb /2 Σbc Heff = Σca Σcb Ec + h̄∆c ∓ ih̄Γc /2 où par exemple à l’ordre le plus bas Σab = hφa | W |φb i = On a donc hφa | G(E ± iη) |φc i = hφa | E D e ~ ~ h1s| p~ |nlmi ~k1 ,~ǫα ; ~k2 ,~ǫβ A k1 ,~ǫα m 1 |φc i E ± iη − Heff Σba Σcb + Σca E ± iη − Eb − h̄ω1 − h̄∆b ± ih̄Γb /2 = det E ± iη − Heff ≃ où det E ± iη − Heff () Σba Σcb det E ± iη − Heff ≃ Γb ,Γc ≫1 E ± iη − Ea − h̄ω1 − h̄ω2 − h̄∆a () × E ± iη − Eb − h̄ω1 − h̄∆b ± ih̄Γb /2 E ± iη − Ec − h̄∆c ± ih̄Γc /2 ′ ′ ′ L’amplitude de Eprobabilité de transition entre les états |φc i = |n l m ; 0i et |φa i = ~ 1s; k1 ,~ǫα ; ~k2 ,~ǫβ , i.e. de la désexcitation de l’atome par émission de deux photons après interaction avec le champ électromagnétique pendant un temps T est égale d’après () à Z 1 hφa | G(z) |φc i e−izt/h̄ dz hφa | U (t) |φc i = 2iπ C où le contour d’intégration C forme une bande de largeur infinitésimale autour de l’axe réel. La fonction de Green () présente trois pôles correspondant aux racines de (). Pour un temps t grand devant les temps de vie 1/Γb et 1/Γc , seul un pôle contribue : hφa | G± (t) |φc i ≃ −i Ea +h̄ω1 +h̄ω2 +h̄∆a t/h̄ Σba Σcb e Ea + h̄ω2 + h̄∆a − Eb − h̄∆b ± ih̄Γb /2 × 1 Ea + h̄ω1 + h̄ω2 + h̄∆a − Ec − h̄∆c ± ih̄Γc /2 C. Chatelain les deux autres donnant des termes décroissant exponentiellement en e−Γb t/2 et e−Γc t/2 . Pour t > 0, la probabilité de cascade radiative est 2 2 |hφa | U (t > 0) |φc i| = hφa | GR (t) |φc i = |Σba | 2 Ea + h̄ω2 + h̄∆a − Eb − h̄∆b × 2 |Σcb | + h̄2 2 4 Γb 2 Ea + h̄ω1 + h̄ω2 + h̄∆a − Ec − h̄∆c 2 + h̄2 2 4 Γc i.e. la probabilité d’observer une telle cascade radiative est le produit de deux distributions lorentziennes. Notons que si l’émission des deux photons pouvait être considérée comme deux événements indépendants, cette probabilité aurait dû être la somme de deux distributions lorentziennes correspondant chacune à l’émission d’un photon. Le fait que la probabilité se présente sous forme d’un produit introduit un caractère nonlinéaire. On parle d’optique non-linéaire . Si onEne s’intéresse pas à l’état du second photon, i.e. en intégrant sur toutes les états ~k2 ,~ǫβ , l’énergie du premier photon est de nouveau distribuée suivant une lorentzienne : 2 Z X β=1 D d3~k2 | 1s; ~k1 ,~ǫα ; ~k2 ,~ǫβ U (t) |n′ l′ m′ ; 0i |2 ∼ 1 Eb + h̄∆b + h̄ω1 − Ec − h̄∆c mais avec une largeur égale à 1/(Γb + Γc ). 2 + h̄2 (Γb + Γc )2 /4 On peut considérer de manière analogue l’absorption simultanée de deux photons. La probabilité d’un tel processus est également le produit de deux distributions lorentziennes. 3.2.2. Processus de diffusion Sous l’effet de l’interaction avec un atome, un photon initialement dans l’état E E ~ ′ ~ k,~ǫα peut être diffusé et observé ultérieurement dans un état k ,~ǫβ . Les diffusions élastiques, i.e. conservant l’énergie du photon (h̄ω = h̄ω ′ ), sont appelées diffusion Rayleigh (??). A hautes énergies, la diffusion élastique porte le nom de Thomson (§ 3.2.2.2.). L’interaction avec d’autres degrés de libertés (vibrations du cristal ou de la molécule, rotation, . . .) peut conduire à des diffusions inélastiques, i.e. h̄ω 6= h̄ω ′ , appelées alors diffusions Raman. On distingue la diffusion Raman Stockes lorsque h̄ω < h̄ω ′ de la diffusion Raman anti-Stockes lorsque h̄ω > h̄ω ′ . Dans la suite, on se limite au cas des diffusions élastiques. On considère Ele système atome-champ électromagnétique initialement dans l’état |φi i = nlm; ~k,~ǫα et après E l’interaction dans l’état final |φf i = nlm; ~k ′ ,~ǫβ . D’après (), la matrice de diffusion s’écrit à l’ordre deux en perturbation pour les hamiltoniens () et () de couplage 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement entre l’atome et le champ électromagnétique sous la forme E D ′ ~ ~ nlm; k ,~ǫβ S nlm; k,~ǫα E e2 D ~ 2 (T ) ′ ~ = −2iπδ h̄ω − h̄ω || nlm; k,~ ǫ nlm; ~k ′ ,~ǫβ ||A ⊥ α 2m E D ~ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ~ ~ ~ nlm; k ,~ǫβ A⊥ .~ p |n l m ; 0i hn l m ; 0| A⊥ .~ p nlm; k,~ǫα X e2 () − 2 lim+ m η→0 ′ ′ ′ Enlm + h̄ω − En′ l′ m′ + iη n ,l ,m E ED ~ ′ ′ ′ ~′ ~ ′ ′ ′ ~′ ′ ~ ~ ~ ~ p nlm; k,~ǫα p n l m ; k ,~ǫβ ; k,~ǫα n l m ; k ,~ǫβ ; k,~ǫα A⊥ .~ nlm; k ,~ǫβ A⊥ .~ + Enlm − En′ l′ m′ − h̄ω ′ + iη D correspondant aux trois processus de la figure . On a utilisé le E fait que le hamiltonien ~ () n’a pas d’éléments diagonaux dans la base {nlm; k,~ǫα } et donc ne contribue pas à l’ordre un en perturbation. Notons que d’après les règles de sélection, les élements de matrice ne sont non nuls que pour des états intermédiaires |n′ l′ m′ i particuliers. Il apparaı̂t clairement une divergence de l’amplitude de probabilité du processus lorsque la diffusion est résonnante, i.e. lorsque h̄ω = En′ l′ m′ − Enlm ou h̄ω ′ = Enlm − En′ l′ m′ . Dans ce cas, il n’est plus possible de se limiter aux premiers termes du développement de la matrice de diffusion et on doit avoir recours à des méthodes non-perturbatives (§ 3.2.2.4.). nlm nlm + n’l’m’ k,ε nlm nlm k’,ε’ k’,ε’ + n’l’m’ k,ε nlm k’,ε’ k,ε nlm Figure 19 : Termes du développement à l’ordre deux de la matrice de diffusion. 3.2.2.1. Transformation de Göppert-Mayer Bibliographie : L’égalité () des hamiltoniens d’interaction entre matière et champs électromagnétiques n’est une approximation valable que pour des transitions assurant la conservation de l’énergie. Dans le cas de la diffusion non-résonnante, elle ne peut donc a-priori pas être utilisée pour simplifier les éléments de matrice apparaissant dans les deux derniers termes de (). Aucune contrainte n’impose en effet h̄ω = |En′ l′ m′ − Enlm |. L’égalité () peut être toutefois obtenue d’une manière ne nécessitant pas la conservation de l’énergie. Considérons la transformation unitaire ~ U = eie~r.A(0,t)/h̄ () C. Chatelain Les composantes de l’opérateur impulsion se transforment par conséquent comme ~ µ ~ pµ −→ p′ = eie~r.A(0,t)/h̄ pµ e−ie~r.A(0,t)/h̄ 3 ie X ν µ ν =p + [x , p ]A (0, t) + . . . h̄ ν=1 µ = pµ − eAµ (0, t) où on a utilisé la relation de Hausdorff. Le résultat est exact car les termes suivants du développement de Hausdorff font intervenir [[xρ , [xν , pµ ]] = ih̄δ ν,µ [xρ , 1] = 0. D’après (), le hamiltonien () de l’atome couplé au champ électromagnétique se transforme comme (24) # " ie ~ 2 ie ie d ie ~r.A(0,t) (~ p + eA) ~ ~ ~ ~ ′ − ~ r . A(0,t) ~ r . A(0,t) − eϕ + HQED e h̄ ~r.A(0,t) Ĥ = ih̄ e h̄ e h̄ + e h̄ dt 2m 1 ′ ∂ ~ () ~ 2 − eϕ + HQED (~ p + eA) A(0, t) + ∂t 2m ∂ ~ 1 ~ t) + eA(~ ~ r, t) 2 − eϕ(~r, t) + HQED = −e~r. A(0, p~ − eA(0, t) + ∂t 2m Dans l’approximation des grandes longueurs d’onde, on peut approcher le potentiel par −−→ ~ r, t) ≃ A(0, ~ t) ϕ(~r) ≃ ϕ(0) + ~r. grad ϕ, A(~ = −e~r. de sorte qu’on peut faire apparaı̂tre le champ électrique Ĥ ′ ≃ p2 ~ ~0, t) − e~r. ∂ A(0, ~ t) +HQED − eϕ(0, t) −e~r.∇ϕ( 2m ∂t | {z } () ~ =e~ r .E(0,t) De manière équivalente, on aurait pu interpréter la transformation unitaire () comme la transformation de jauge ~ t) θ = e~r.A(0, de sorte que le potentiel vecteur se transforme comme −→ ~ ′ (~r, t) = A(~ ~ r, t) − 1 − ~ r, t) − A( ~ ~0, t) A grad θ = A(~ e ∂ ~ . Remarquons que cette transformation de jauge préserve la puisque ∂ µ = ∂t −∇ ~ ′ = div A ~ = 0. Le potentiel scalaire devient condition de jauge de Coulomb, i.e. div A ∂ ~ 1 ∂ θ = ϕ(~r, t) + ~r. A(0, t) ϕ′ (~r, t) = ϕ(~r, t) + e ∂t ∂t de sorte que le hamiltonien () de l’atome couplé au champ électromagnétique se transforme comme (§ 2.1.1.3.) 1 ~ ′ 2 − eϕ′ + HQED p~ + eA Ĥ ′ = 2m 2 ∂ ~ 1 ~ ~ p~ + eA(~r, t) − eA(0, t) − e ϕ(~r, t) + ~r. A(0, t) + HQED = 2m ∂t On retrouve bien (), qui se réduit à () dans la limite des grandes longueurs d’onde. (24) Dans la représentation de Schrödinger, l’opérateur ~ r ne dépend pas du temps. 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement 3.2.2.2. Diffusion Thomson Dans la limite des hautes énergies h̄ω ≃ h̄ω ′ ≫ Enlm , le premier terme de () est prépondérant devant les deux autres. En utilisant l’expression (), ce premier terme se réduit à E e2 h̄ hnlm| e−i(~k′ −~k)~r |nlmi e2 D ~ 2 ′ ~ ~ √ nlm; k ,~ǫβ ||A⊥ || nlm; k,~ǫα = 2m 2m 2V ε0 ωω ′ Ei E D hD ~ + ~′ + ~ ′ ~ ′ ′ ~ ~ ~ ~ × k ,~ǫβ aβ (k )aα (k) k,~ǫα + k ,~ǫβ aα (k)aβ (k ) k,~ǫα ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) En utilisant les relations de commutation () et en négligeant la dépendance spatiale de l’onde devant l’extension de l’atome, il reste E e2 D ~ 2 ~ nlm; ~k ′ ,~ǫβ ||A || nlm; k,~ ǫ ⊥ α 2m h E i D e2 h̄ + ~′ + ~′ ′ ~ ~ ~ √ k ,~ǫβ aβ (k )aα (k) + aα (k)aβ (k ) ~k,~ǫα ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) ≃ 4mV ε0 ωω ′ h D i E e2 h̄ ~k ′ ,~ǫβ 2a+ (~k ′ )aα (~k) − δ(~k − ~k ′ )δα,β ~k,~ǫα ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) √ = β 4mV ε0 ωω ′ h i e2 h̄ ′ ~ ~ √ = 2 − δ(k − k )δα,β ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) ′ 4mV ε0 ωω () Le terme proportionnel à δ(~k − ~k ′ )δα,β correspond à l’amplitude de probabilité du processus d’interaction entre photon et atome ne conduisant à aucune diffusion. On se limitera donc au premier terme dans le calcul de la probabilité de diffusion selon () D E2 nlm; ~k ′ ,~ǫβ S nlm; ~k,~ǫα = 4π 2 δ (T ) (h̄ω − h̄ω ′ )2 ∼ T →+∞ ε 1 (k’) 2 e4 h̄2 ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) 2 ′ 2 2 4m V ε0 ωω () 2 2πT e4 h̄2 ′ ′ δ(h̄ω − h̄ω ) 2 2 2 ′ ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ) h̄ 4m V ε0 ωω ε 1 (k) k’ θ ε 2 (k)= ε 2 (k’) k Figure 20 : Choix d’orientation des vecteurs ~ǫα (~k) et ~ǫα (~k′ ) si on suppose que les vecteurs d’onde ~k et ~k′ forment entre eux un angle θ. Pour des vecteurs polarisation ~ǫα (~k) et ~ǫα (~k ′ ) choisis selon la convention de la figure , il vient ~ǫ1 (~k).~ǫ1 (~k ′ ) = cos θ, ~ǫ1 (~k).~ǫ2 (~k ′ ) = ~ǫ2 (~k).~ǫ1 (~k ′ ) = 0, ~ǫ2 (~k).~ǫ2 (~k ′ ) = 1 C. Chatelain de sorte que 2 X ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) α,β=1 2 = 1 + cos2 θ 2 () où le facteur 1/2 corrige de l’échange des deux vecteurs polarisation. La probabilité de diffusion par unité de temps d’un photon de vecteur d’onde ~k ′ , quelque soit sa polarisation avant et après diffusion, est d’après () (25) E E 1 X e4 1 + cos2 θ ′ ~ ~ δ(ω − ω ′ ) ℘{nlm; k , tf = ti + T | nlm; k , ti } = 2π 2 2 2 2 T 4m V ε0 ω 2 α,β La probabilité de diffusion est anisotrope. Pour obtenir la probabilité d’émission, non plus pour un vecteur d’onde précis mais dans un angle solide, il suffit de multiplier la probabilité par la densité de modes par unité d’angle solide, i.e. g(ω) 4π donnée par () : 1 1 + cos2 θ e4 g(ω) ℘(θ, φ) = 2π δ(ω − ω ′ ) × 2 2 2 2 T 4m V ε0 ω 2 4π = 1 + cos2 θ e4 δ(ω − ω ′ ) 16π 2 m2 V ε20 c3 2 Si on ne s’intéresse pas à la direction de diffusion, on pourra intégrer sur l’angle solide pour obtenir la probabilité de diffusion d’un photon par unité de temps e4 1 ℘= T 16π 2 m2 V ε20 c3 Z 2π Z π 1 + cos2 θ sin θdθδ(ω − ω ′ ) 2 0 0 0 cos3 θ 1 e4 cos θ + δ(ω − ω ′ ) × 2π × = 16π 2 m2 V ε20 c3 2 3 π = dϕ e4 δ(ω − ω ′ ) 6πm2 V ε20 c3 On notera que la probabilité de diffusion est indépendante de l’énergie du photon incident. Cette probabilité est inversement proportionnelle au volume de la cavité car le photon incident est délocalisé sur l’ensemble du volume et donc sa probabilité de présence dans le voisinage de l’atome se comporte comme 1/V . On obtient une probabilité indépendante du volume en considérant la diffusion d’un gaz de photon de densité finie. (25) Notons qu’apparaı̂t un facteur h̄ supplémentaire lors de l’intégration Z ′ ′ dω δ(h̄ω − h̄ω )F (ω) = Z dx δ(h̄ω − x)F h̄ x h̄ = 1 F (ω) h̄ 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement Si ni photons (~k,~ǫα ) et nf (~k ′ ,~ǫβ ) sont initialement présents, l’amplitude de probabilité de transsition () devient ⊗nf +1 D ⊗ni −1 D E⊗nf E⊗ni e2 ~ ′ ~ ′ 2 ~ ~ ~ hnlm| ⊗ k ,~ǫβ ⊗ k,~ǫα ||A⊥ || |nlmi ⊗ k ,~ǫβ k,~ǫα 2m ⊗nf +1 ⊗ni −1 D E⊗nf D E⊗ni e2 h̄ ~ ~k ′ ,~ǫβ ~k ′ ) ~k ′ ,~ǫβ ~k,~ǫα ~ √ a+ ( k,~ ǫ a ( k) ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) = α α β ′ 2mV ε0 ωω q e2 h̄ √ = (nf + 1)ni~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) 2mV ε0 ωω ′ La probabilité de diffusion par unité de temps est alors e4 1 (nf + 1)ni δ(ω − ω ′ ) ℘= T 6πm2 V ε20 c3 () Le facteur ni traduit simplement le fait que plus il y a de photons présents et plus la probabilité d’observer une diffusion est importante. Le facteur (nf + 1) traduit un effet d’émission stimulée. La diffusion est plus probable si des photons sont déjà présents. 3.2.2.3. Diffusion Rayleigh non-résonnante Dans la limite des basses énergies h̄ω ∼ h̄ω ′ ≪ Enlm , le premier terme de () est négligeable devant les deux autres. On fait l’approximation des grandes longueurs d’onde et on se place dans la représentation de Goeppert-Mayer (§ 3.2.2.1.) (26) . Le hamiltonien d’interaction se réduit donc au terme de couplage entre le moment dipolaire −e~r et le champ électrique () (27) : Hint. ~ ⊥ (0, t) = ie = e~r.E Z r 2 h̄ω X ~ ǫα .~r d3~k aα (~k) − a+ α (k) ~ 2V ε0 α=1 A l’ordre deux, la matrice de diffusion a pour élément de matrice () : E D ′ ~ nlm; k ,~ǫβ S nlm; ~k,~ǫα ≃ 2iπδ (T ) h̄ω ′ − h̄ω √ e2 h̄ ωω ′ X hnlm| ~r.~ǫβ |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | ~r.~ǫα |nlmi × lim+ − 2V ε0 n′ ,l′ ,m′ Enlm + h̄ω − En′ l′ m′ + iη η→0 6=n,l,m hnlm| ~r.~ǫα |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | ~r.~ǫβ |nlmi + Enlm − En′ l′ m′ − h̄ω ′ + iη Dans la limite d’un temps d’interaction T infini, la fonction δ (T ) h̄ω ′ − h̄ω impose ω = ω ′ , i.e. une diffusion élastique. Dans la limite des basses fréquences, on peut négliger (26) On pourrait faire ce calcul en utilisant l’approximation dipolaire mais il faudrait alors pousser le développement à l’ordre suivant car les deux termes de () se compensent exactement. L’inconvénient de la représentation de Goeppert-Mayer est qu’il ne faudra pas oublier d’appliquer équalement cette transformation aux états atomiques |nlmi pour tout calcul d’éléments de matrice. (27) Par rapport à (), on a effectué le changement de variables ~k → −~k dans le dernier terme seulement. C. Chatelain l’énergie des photons devant |En′ l′ m′ − Enlm |. Il reste D √ E 2 ωω ′ (T ) h̄πe nlm; k ,~ǫβ S nlm; ~k,~ǫα ≃ −i δ (h̄ω − h̄ω ′ ) V ε0 X hnlm| ~r.~ǫβ |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | ~r.~ǫα |nlmi × Enlm − En′ l′ m′ n′ ,l′ ,m′ ~′ 6=n,l,m hnlm| ~r.~ǫα |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | ~r.~ǫβ |nlmi + Enlm − En′ l′ m′ En introduisant le tenseur de polarisabilité statique de l’atome () dans l’état quantique |nlmi comme X hnlm| xµ |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | xν |nlmi 2 χµν = −e Enlm − En′ l′ m′ n′ ,l′ ,m′ 6=n,l,m hnlm| xν |n′ l′ m′ i hn′ l′ m′ | xµ |nlmi + Enlm − En′ l′ m′ P par rapport à la base {~eµ }, i.e. xµ = ~r.~eµ , et puisque ~r.~ǫα = r.~eµ )(~eµ .~ǫα ), la µ (~ probabilité de diffusion s’écrit dans la limite d’un temps d’interaction T infini D E2 ′ ~ ~ nlm; k ,~ǫβ S nlm; k,~ǫα 2 2 ≃ ′ h̄ π ωω (T ) δ V 2 ε20 2 X 2 ′ ′ ~ ~ h̄ω − h̄ω χµν ~eµ .~ǫα (k) ~eν .~ǫβ (k ) µ,ν 2 X T ′ h̄ π ω ′ ~ ~ δ(h̄ω − h̄ω ) 2 2 χµν ~eµ .~ǫα (k) ~eν .~ǫβ (k ) 2πh̄ V ε0 µ,ν 2 2 ≃ T →+∞ 2 d’où la probabilité de diffusion par unité de temps E E 1 ℘{nlm; ~k ′ , ~εβ , tf = ti + T | nlm; ~k, ~εα , ti } T 2 πω 2 X ′ ~ ~ = χ ~ e .~ ǫ ( k) ~ e .~ ǫ ( k ) δ(ω − ω ′ ) µν µ α ν β 2 2 2V ε0 µ,ν () Dans le cas particulier d’un ensemble d’états atomiques accessibles de symétrie sphérique, le tenseur de polarisabilité est diagonal, i.e. χµν = χδµ,ν , et donc X µ,ν χµν ~ǫα (~k).~eµ ~ǫβ (~k ′ ).~eν =χ X µ ~ǫα (~k).~eµ ~ǫβ (~k ′ ).~eµ = χ~ǫα (~k).~ǫβ (~k ′ ) 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement En utilisant (), la probabilité de diffusion par unité de temps () d’un photon de vecteur d’onde ~k, quelque soit sa polarisation avant et après diffusion, se réduit à E E 2 1 πω 2 2 1 + cos θ |χ| ℘{nlm; ~k ′ , tf = ti + T | nlm; ~k , ti } = δ(ω − ω ′ ) T 2V 2 ε20 2 La probabilité de diffusion est anisotrope. Pour obtenir la probabilité d’émission, non plus pour un vecteur d’onde précis mais dans un angle solide, il suffit de multiplier la probabilité par la densité de modes par unité d’angle solide, i.e. g(ω) 4π donné par () : 2 πω 2 g(ω) 1 2 1 + cos θ ℘(θ, φ) = δ(ω − ω ′ ) × |χ| 2 2 T 2V ε0 2 4π = 2 ω4 2 1 + cos θ |χ| δ(ω − ω ′ ) 16π 2 V ε20 2 Si on ne s’intéresse pas à la direction de diffusion, on pourra intégrer sur l’angle solide pour obtenir la probabilité de diffusion d’un photon par unité de temps Z 2π Z π 1 + cos2 θ sin θdθδ(ω − ω ′ ) 2 0 0 0 cos3 θ 1 ω4 2 δ(ω − ω ′ ) cos θ + |χ| × 2π × = 2 2 16π V ε0 2 3 π ℘ ω4 |χ|2 = 2 2 T 16π V ε0 = dϕ ω4 |χ|2 δ(ω − ω ′ ) 6πV ε20 La probabilité est inversement proportionnelle au volume de la cavité car le photon incident est délocalisé sur l’ensemble du volume et donc la probabilité de présence dans le voisinage de l’atome se comporte comme 1/V . On obtient une probabilité indépendante du volume en considérant la diffusion d’un gaz de photon de densité finie. On notera que, comme contrairement à la diffusion Thomson, la probabilité de diffusion dépend fortement de l’énergie du photon incident. C’est parce que la lumière de couleur bleue est seize fois plus diffusée que celle de couleur rouge que le ciel nous apparaı̂t bleu. Si ni photons (~k,~ǫα ) et nf (~k ′ ,~ǫβ ) sont initialement présents, la probabilité de transition est modifiée de manière analogue à () 1 ω4 |χ|2 (nf + 1)ni δ(ω − ω ′ ) ℘= T 6πV ε20 On a donc de nouveau un effet de diffusion stimulée lorsqu’un photon de même type que celui diffusé est déjà présent. 3.2.2.4. Diffusion Rayleigh résonnante Le traitement qui précède repose sur le déveleppement perturbatif () à l’ordre deux de la matrice de diffusion. Dans le cas où il existe un état intermédiaire |n′ l′ m′ i pour lequel l’énergie est En′ l′ m′ = Enlm + h̄ω et qui est accessible par les règles de sélection, le deuxième terme de () devient singulier, signe que le développement perturbatif perd sa validité. La raison en est que le photon incident peut alors être C. Chatelain absorbé et provoquer une transition électronique. On parle de diffusion résonnante par absorption. De la même manière, lorsque En′ l′ m′ ≃ Enlm + h̄ω ′ , c’est le dernier terme de () qui devient singulier car le photon diffusé peut être le résultat d’une émission d’un photon. On parle de diffusion résonnante par émission. Dans ces deux cas, il est nécessaire de tenir compte d’une infinité de termes à tous les ordres en perturbation. n’l’m’ n’l’m’ n’l’m’ + n’’l’’m’’ n’’l’’m’’ nlm + n’’l’’m’’ n’l’m’ + n’’l’’m’’ nlm nlm nlm n’l’m’ + ... n’’l’’m’’ nlm Figure 21 : Diagrammes du développement de Dyson entrant dans le calcul de l’amplitude de probabilité de diffusion résonnante par absorption. L’approximation consiste à ajouter au second diagramme de les corrections radiatives aux états initial, intermédiaire et final. Détaillons le calcul dans le cas de la diffusion Rayleigh résonnante par absorption avec des états initial et final différents. Dans la base propre de H0 , l’équation de Dyson () conduit à E n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ G(z) nlm; ~k,~ǫα D E = n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ G0 + G0 W G0 + G0 W G0 W G0 + . . . nlm; ~k,~ǫα X D ′ ′ ′ ′ E ′ ′ ′ ~′ n l m ; k ,~ǫβ G0 + G0 W G0 + G0 W G0 W G0 + . . . n l m ; ~k ,~ǫβ ≃ D n′′ ,l′′ ,m′′ D ′ ′ ′ ~′ n l m ; k ,~ǫβ W |n′′ l′′ m′′ i hn′′ l′′ m′′ | G0 + G0 W G0 + G0 W G0 W G0 + . . . |n′′ l′′ m′′ i ED E hn′′ l′′ m′′ | W nlm; ~k,~ǫα nlm; ~k,~ǫα G0 + G0 W G0 + G0 W G0 W G0 + . . . nlm; ~k,~ǫα ED X D ′ ′ ′ ~′ ′ ′ ′ ~′ ′ ′ ′ ~′ n l m ; k ,~ǫβ G(z) n l m ; k ,~ǫβ n l m ; k ,~ǫβ W |n′′ l′′ m′′ i = n′′ ,l′′ ,m′′ E ED ~ ~ ~ hn l m | G(z) |n l m i hn l m | W nlm; k,~ǫα nlm; k,~ǫα G(z) nlm; k,~ǫα E D n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ W |n′′ l′′ m′′ i hn′′ l′′ m′′ | W nlm; ~k,~ǫα X = (z − En′ l′ m′ − Σn′ l′ m′ − h̄ω ′ )(z − En′′ l′′ m′′ − Σn′′ l′′ m′′ )(z − Enlm − Σnlm − h̄ω) n′′ ,l′′ , ′′ ′′ m′′ ′′ ′′ ′′ ′′ ′′ ′′ ′′ 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement Il en découle l’amplitude de probabilité de diffusion D E n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ U (t) nlm; ~k,~ǫα 1 =− 2iπ Z +∞ −∞ 1 =− lim 2iπ η→0+ =− Z 1 lim 2iπ η→0+ lR+iη (z D Z E R ′ ~ ~ n l m ; k ,~ǫβ G (E) nlm; k,~ǫα e−iEt/h̄ dE ′ ′ +∞ −∞ X ′ D n′′ ,l′′ ,m E n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ G(E + iη) nlm; ~k,~ǫα e−iEt/h̄ dE e E D ~ |n′′ l′′ m′′ i hn′′ l′′ m′′ | e p~.A ~ nlm; ~k,~ǫα n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ p~.A m m ′′ − En′ l′ m′ − Σn′ l′ m′ e−izt/h̄ dz − h̄ω ′ )(z − En′′ l′′ m′′ − Σn′′ l′′ m′′ )(z − Enlm − Σnlm − h̄ω) Pour assurer la décroissance de l’exponentielle à l’infini, on intégre sur le demi-cercle dans le plan inférieur. La fonction de Green présente trois pôles simples. Le théorème des résidus conduit à E n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ U (t) nlm; ~k,~ǫα e E X D ′ ′ ′ ~′ ′′ ′′ ′′ ′′ ′′ ′′ e ~ ~ ~ n l m ; k ,~ǫβ p~.A |n l m i hn l m | p~.A nlm; k,~ǫα = m m n′′ ,l′′ ,m′′ " ′ e−i(En′ l′ m′ +Σn′ l′ m′ +h̄ω )t (En′ l′ m′ + Σn′ l′ m′ + h̄ω ′ −En′′ l′′ m′′ −Σn′′ l′′ m′′ )(En′ l′ m′ + Σn′ l′ m′ + h̄ω ′ −Enlm −Σnlm −h̄ω) D e−i(En′′ l′′ m′′ +Σn′′ l′′ m′′ )t (En′′ l′′ m′′ + Σn′′ l′′ m′′ − En′ l′ m′ − Σn′ l′ m′ − h̄ω ′ )(En′′ l′′ m′′ + Σn′′ l′′ m′′ − Enlm − Σnlm − h̄ω) e−i(Enlm +Σnlm +h̄ω)t + (Enlm + Σnlm + h̄ω−En′ l′ m′ −Σn′ l′ m′ −h̄ω ′ )(Enlm + Σnlm + h̄ω−En′′ l′′ m′′ −Σn′′ l′′ m′′ ) + Lorsque l’énergie de l’état initial est proche de celle de l’état intermédiaire, i.e. Enlm + ∆nlm + h̄ω ≃ En′′ l′′ m′′ + Σn′′ l′′ m′′ C. Chatelain l’amplitude de probabilité est dominée par les deux derniers termes. Il vient E ′ ~ ~ n l m ; k ,~ǫβ U (t) nlm; k,~ǫα D E e ~ ′′ ′′ ′′ e ~ nlm; ~k,~ǫα n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ m p~.A |n l m i hn′′ l′′ m′′ | m p~.A X ≃ En′′ l′′ m′′ + Σn′′ l′′ m′′ − Enlm − Σnlm − h̄ω ′′ ′′ ′′ D ′ ′ ′ n ,l ,m × ≃2 X n′′ ,l′′ ,m′′ e−i(En′′ l′′ m′′ +Σn′′ l′′ m′′ )t + Σn′′ l′′ m′′ − En′ l′ m′ − Σn′ l′ m′ − h̄ω ′ En′′ l′′ m′′ e−i(Enlm +Σnlm +h̄ω)t − Enlm + Σnlm + h̄ω−En′ l′ m′ −Σn′ l′ m′ −h̄ω ′ E D e ~ ′′ ′′ ′′ e ~ nlm; ~k,~ǫα p~.A |n l m i hn′′ l′′ m′′ | m p~.A n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ m En′′ l′′ m′′ + Σn′′ l′′ m′′ − Enlm − Σnlm − h̄ω × En′′ l′′ m′′ e−i(En′′ l′′ m′′ +Σn′′ l′′ m′′ )t + Σn′′ l′′ m′′ − En′ l′ m′ − Σn′ l′ m′ − h̄ω ′ Les règles de sélection sélectionnent un unique état |n′′ l′′ m′′ i. La probabilité de transition est finalement E D ′ ′ ′ ~′ ~ | n l m ; k ,~ǫβ U (t) nlm; k,~ǫα |2 E e ~ nlm; ~k,~ǫα |2 e−Γn′′ l′′ m′′ t p~.A 2| hn′′ l′′ m′′ | m ≃ 2 (En′′ l′′ m′′ + h̄∆n′′ l′′ m′′ − Enlm − h̄∆nlm − h̄ω)2 + h̄4 (Γnlm − Γn′′ l′′ m′′ )2 D e ~ ′′ ′′ ′′ 2 2| n′ l′ m′ ; ~k ′ ,~ǫβ m p~.A |n l m i | × 2 (En′′ l′′ m′′ + h̄∆n′′ l′′ m′′ − En′ l′ m′ − h̄∆n′ l′ m′ − h̄ω ′ )2 + h̄4 (Γn′ l′ m′ − Γn′′ l′′ m′′ )2 i.e. le produit de deux lorentziennes associées à l’absorption du photon incident et l’émission d’un second photon. Notons qu’on aurait pu faire le calcul en utilisant la méthode des projecteurs, i.e. d’une manière analogue à ce qui a été fait dans le cas de la cascade radiative (§ 3.2.1.10.). 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement Figure 22 : Spectre de diffusion typique (d’après ). A basses énergies, le spectre est dominé par le comportement en ω 4 de la diffusion Rayleigh non résonnante et les pics lorentziens centrés sur ωnn′′ = Enlm − En′′ l′′ m′′ de la diffusion résonnante. A hautes énergies, le spectre est plat et correspond à la diffusion Thomson. 3.2.2.5. Diffusion inélastique des neutrons On considère une assemblée de N atomes hydrogènoı̈des qu’on bombarde avec un faisceau de neutrons. Ces derniers sont considérés comme des particules ponctuelles dans la limite non-relativiste. Leur fonction d’onde est solution de l’équation de Schrödinger 1 ~ φ(~r) = √ eik.~r V où le vecteur d’onde ~k est fixé par la source de neutron. Les atomes sont dans des états stationnaires de sorte que la fonction d’onde du système est D ~r; ~r1 , . . . , ~rN E 1 ~ ~ k; n1 l1 m1 , . . . , nN lN mN = √ eik.~r × φn1 l1 m1 (~r1 ) . . . φnN lN mN (~rN ) V On suppose que l’énergie du neutron est de l’ordre de quelques eV de sorte qu’il ne peut pas induire de transitions entre niveaux nucléaires. De plus, on se limite à un hamiltonien d’interaction phénomènologique purement local : W = N X i=1 αi δ(~r − ~ri ) D’après la règle d’or de Fermi (), l’amplitude de probabilité de diffusion du neutron, i.e. du processus E E ′ m′N |ini = ~k; n1 l1 m1 , . . . , nN lN mN −→ |outi = ~k ′ ; n′1 l1′ m′1 , . . . , n′N lN est proportionnelle à l’élément de matrice E D ~k ′ ; n′ l′ m′ , . . . , n′ l′ m′ W ~k; n1 l1 m1 , . . . , nN lN mN 1 1 1 N N N = N X i=1 D E ~ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ′ ~ αi k ; n1 l1 m1 , . . . , nN lN mN δ(~r − ~ri ) k; n1 l1 m1 , . . . , nN lN mN L’opérateur n’agissant que les espaces de Hilbert associés au neutron et au i-ème atome, C. Chatelain il reste D ~k ′ ; n′ l′ m′ , . . . , n′ l′ m′ W 1 1 1 N N N = N X i=1 = N X i=1 = N X E ~ k; n1 l1 m1 , . . . , nN lN mN E D αi ~k ′ ; {n′ , l′ , m′ } δ(~r − ~ri ) ~k; {nlm} Z D E E ~ ′ ′ ′ ′ ~ k ; {n , l , m } ~r h~r| δ(~r − ~ri ) k; {nlm} αi αi i=1 Z E D 1 ~′ √ e−ik .~r h{n′ , l′ , m′ }| δ(~r − ~ri ) ~r ~k; {nlm} V Z N 1 X ~′ ~ = αi e−i(k −k).~r h{n′ , l′ , m′ }| δ(~r − ~ri ) |{nlm}i V i=1 N 1 X ~′ ~ αi h{n′ , l′ , m′ }| e−i(k −k).~ri |{nlm}i = V i=1 où ~r désigne soit l’opérateur position du neutron ou la valeur propre associée à l’état |~ri. On notera ~q = ~k ′ − ~k le vecteur diffusion du neutron. La probabilité du processus est d’après () E 2π D~ ′ ~ ′ ′ ′ ~′ ′ ′ ′ ~ ℘({nlm}; k →{n , l , m }; k ) = | k ; {n , l , m } W k; {nlm} |2 h̄ X (En′i li′ m′i − Eni li mi ) + h̄ω ′ − h̄ω ×δ i = N 2π X αi αj h{n′ , l′ , m′ }| e−i~q.~ri |{nlm}i h{nlm}| ei~q.~rj |{n′ , l′ , m′ }i h̄V 2 i,j=1 ×δ X i (En′i li′ m′i − Eni li mi ) + h̄ω ′ − h̄ω En général, on se s’intéresse pas à l’état atomique final mais seulement à la probabilité d’obtenir une diffusion du neutron connaissant l’état atomique initial ℘(~q = ~k ′ −~k|{nlm}) = X n′i ,li′ ,m′i ℘({nlm}; ~k → {n′ , l′ , m′ }; ~k ′ ) N X 2π X α α h{n′ , l′ , m′ }| e−i~q.~ri |{nlm}i h{nlm}| ei~q.~rj |{n′ , l′ , m′ }i = i j h̄V 2 i,j=1 ′ ′ ′ {n ,l ,m } ×δ X i (En′i li′ m′i − Eni li mi ) + h̄ω ′ − h̄ω 3.2. Processus d’interaction entre atomes et rayonnement Pour faire apparaı̂tre la relation de fermeture, on remplace la distribution de Dirac par sa représentation intégrale : N X 2π X ′ ~ ~ ℘(~q = k − k|{nlm}) = α α h{n′ , l′ , m′ }| e−i~q.~ri |{nlm}i i j h̄V 2 i,j=1 ′ ′ ′ {n ,l ,m } h{nlm}| e i~ q .~ rj Z N 1 X αi αj = h̄V 2 i,j=1 1 |{n , l , m }i 2π ′ ′ X ′ Z e i P i (En′ l′ m′ −Eni li mi )+h̄ω ′ −h̄ω t/h̄ i i i dt h{nlm}| ei~q.~rj eiH0 t/h̄ |{n′ , l′ , m′ }i {n′ ,l′ ,m′ } ′ h{n′ , l′ , m′ }| e−i~q.~ri e−iH0 t/h̄ |{nlm}i ei(ω −ω)t dt Z N 1 X i~ q .~ rj iH0 t/h̄ −i~ q .~ ri −iH0 t/h̄ i(ω ′ −ω)t = α α h{nlm}| e e e e |{nlm}i e dt i j h̄V 2 i,j=1 Puisque le calcul est fait dans la représentation d’interaction, on peut écrire en utilisant () Z N ′ 1 X αi αj h{nlm}| ei~q.~rj (0) e−i~q.~ri (t) |{nlm}i ei(ω −ω)t dt ℘(~q|{nlm}) = 2 h̄V i,j=1 Par ailleurs, la situation expérimentalement généralement provoquée est celle de la diffusion inélastique de neutrons thermiques. La quasi-totalité de l’énergie du neutron est cédée au système de sorte qu’on peut poser Z N 1 X ℘(~q|{nlm}) = αi αj h{nlm}| ei~q.~rj (0) e−i~q.~ri (t) |{nlm}i e−iωt dt 2 h̄V i,j=1 A température non-nulle, on peut encore rafiner le calcul en considérant non plus un état atomique initial atomique bien défini mais un mélange statistique. Dans tous les cas, la probabilité de diffusion apparaı̂t comme la transformée de Fourier de la fonction de corrélation hei~q.~rj (0) e−i~q.~ri (t) i. L’interaction du moment magnétique du neutron avec celui de l’électron peutêtre prise en compte de la même manière en introduisant un hamiltonien perturbateur phénoménologique dépendant du spin. Il en résulte une probabilité de diffusion dépendant du spin et donc un moyen de sonder expérimentalement l’aimantation locale. C. Chatelain Bibliographie [1] V. Berestetski, E. Lifschitz et L. Pitayevski (1972) In Theorie Quantique Relativiste, Mir, Moscou. [2] M. Bordag, U. Mohideen et V.M. 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