L’ALTERNATEUR SYNCHRONE I) Définition et intérêt : 1) Définition : Un alternateur synchrone = machine électrique tournante en mode génératrice et produisant de l’énergie électrique alternative. Nous étudierons le cas d’un alternateur synchrone triphasé : l’induit peut être câblé en Y ou en ∆. 2) Intérêt : Convertie de la puissance méca. en puissance électrique. Principe simple et rendement très important ( ≈ 100 %) Peut être intégré dans des systèmes embarqués et dans des installations de puissance Sa taille est négligeable par rapport à la puissance délivrée Ex : un alternateur de centrale = plusieurs dizaines de 𝑀𝑉𝐴 pour un diamètre de plusieurs dizaines de mètre L’alternateur est la base de presque toute la production d’énergie électrique mondiale II) Principe de fonctionnement : 1) Production d’une f.e.m sinusoïdale dans une bobine : Soit une bobine plate de 𝑁 spires dans un champ d’induction magn. avec une vitesse angulaire 𝜔. Ce champ magn. tournant pourra être obtenu par la rotation d’un aimant ou d’un électro-aimant : Avec 𝐵𝑚 : la valeur efficace du champ d’induction magn. tel que : 𝑂𝑥, 𝐵𝑚 = 𝜔. 𝑡 Et le flux d’induction : 𝛷 𝑡 = −𝐵𝑚. 2. 𝑆. 𝑁. sin (𝜔. 𝑡) , Avec S : section de la bobine. 𝑑𝛷 Par suite, comme 𝑡 = − 𝑑𝑡 , on obtient 𝑒 𝑡 = 𝐵𝑚. 2. 𝑆. 𝑁. 𝜔. cos (𝜔𝑡) ⇔ 𝑒 𝑡 = 𝑒. 2. cos (𝜔𝑡) ; Avec 𝑒 = 𝐵𝑚. 𝑆. 𝑁. 𝜔 Notons qu’une période correspond à une rotation du champ magn. d’un tour. 2) Principe de la production de forces électromotrices triphasées équilibrées : Soit trois bobines identiques décalées entre elles de 120° et soumise au même champ tournant. A ces décalages correspondent des retards de phase de 2𝝅 𝟑 𝑒1 𝑡 = 𝑒. 2. cos (𝜔𝑡) 𝑒2 𝑡 = 𝑒. 2. cos (𝜔𝑡 − 𝑒3 𝑡 = 𝑒. 2. cos 𝜔𝑡 + et de 2𝜋 3 2𝜋 3 4𝝅 𝟑 d’où : ) = 𝑒. 2. cos (𝜔𝑡 − 4𝜋 3 ) On choisie l’origine des phases horizontale et le sens direct dans le sens trigonométrique. De plus, on constate que les 3 f.e.m produites par le champ magn. d’intensité constante forment un système triphasé équilibré. III) Technologie de l’alternateur synchrone : 1) Les circuits électriques : Le rotor est l’inducteur : c’est lui que va absorber la puissance mécanique : Le rotor-inducteur de l’alternateur peut être constitué par un aimant permanent = rotor brushless Le rotor-inducteur peut aussi être constitué d’un bobinage que l’on fait parcourir par un courant continu = rotor bobiné. Cependant, ce dernier doit être alimenté en courant durant son mouvement : il sera donc confronté au problème des balais et du collecteur. Ainsi, le cas de l’alternateur brushless correspondra à une simplification de ce cas général. le courant inducteur = courant d’excitation Par son principe de fonctionnement le rotor-inducteur est aussi appelé roue polaire. Le stator est l’induit : il produit la puissance électrique. Il est constitué de 3 bobinages décalés de 𝟐𝝅 𝟑 , afin de créer des f.e.m ayant ce même décalage. Pour améliorer le fonctionnement du stator il suffit de mettre 2 bobinages par phase : cela permet de profiter au maximum du champ magn. et d’augmenter ainsi le rendement de conversion (sans changer les fréquences des f.e.m). Si l’un des 2 bobinages induits = pôle nord pour le rotor alors l’autre présente le pôle sud : paire de pôle. Remarque : Les champs induits tournent dans le stator à la même vitesse que le rotor. C’est pour cela que l’alternateur est dit synchrone. Sa vitesse de rotation est notée : 𝑛𝑆 (𝑡𝑟. 𝑠 −1 ) 2) Les paires de pôles : p : nombre de paires de pôles 𝑓 : fréquence (Hz) En jouant sur le nombre de paires de pôles, il sera possible de s’adapter à toutes les situations : - Les centrales thermiques ou à vapeur = alternateur tournant à des vitesses rapides (1500-3000 𝑡𝑟/min) - Les centrales hydroélectriques = alternateur tournant à vitesse lente (qq centaine de 𝑡𝑟/min) On peut constater que le rotor porte le même nombre de paires de pôles que le stator. 𝑓 = 𝑝. 𝑛𝑆 3) Symboles électriques : Avec : GS : Génératrice synchrone − : Courant continu IV) Fonctionnement de l’alternateur synchrone : 1) Schémas électriques équivalents : En condition de fonctionnement raisonnable, le comportement électrique de la machine est donné par le modèle équivalent de Behn-Eschenburg : Avec : 𝑟𝑆 : Résistance de l’enroulement Pertes par échauffement dans la phase 𝑋𝑆 = 𝐿𝑆 . 𝜔 : réactance synchrone Pertes de flux magn. et réaction magn. d’induit Remarque : La présence des notations V et J permettent de dresser un modèle dans le cas générale : - Si alt. monté en étoile : chaque phase délivre V et I. - Si alt. monté en triangle : chaque phase délivre U et J Dans la pratique, on préfère les alt. monté en étoile afin de créer le neutre. D’après la loi des mailles : 𝐸 = 𝑟𝑆 + 𝑗. 𝑋𝑆 . 𝐽 + 𝑉 Or les bobinages induits sont faits de façon à être très peu résistants tels que : 𝑟𝑆 ≪ 𝑋𝑆 Donc : 𝐸 = 𝑗. 𝑋𝑆 . 𝐽 + 𝑉 2) Détermination des grandeurs d’une phase : a) Force électromotrice : K : constante de la machine = coef. de Kapp N : nombre de conducteur d’une phase 𝐸 = 𝐾. 𝑁. 𝑓. 𝛷 = 𝐾. 𝑁. 𝛷. 𝑝. 𝑛𝑆 E : valeur efficace de la f.e.m 𝐸 Φ : flux magn. La valeur efficace de la force électromotrice peut aussi être évalué par mesure à vide, car si l’on supprime la charge, alors le courant 𝐽 = 𝑂 et donc : 𝐸 = 𝑉 ⇒ 𝐸 = 𝑉 b) La réactance synchrone : La réactance synchrone se détermine elle-aussi par la mesure : si l’on remplace la charge, par un courtcircuit alors la tension de sortie est annulée et le courant prend une valeur élevée de court-circuit. 𝐸 On obtient donc : 𝑉 = 0 et 𝐽 = 𝐽𝑐𝑐 . Et ainsi : 𝐸 = 𝑗. 𝑋𝑆 . 𝐽𝑐𝑐 ⇔ 𝑗. 𝑋𝑆 = 𝐽 𝑐𝑐 𝐸 , Par suite : 𝑋𝑠 = 𝐽 𝑐𝑐 On en conclue que la réactance synchrone d’une phase se mesure à l’aide d’un essai à vide (en circuit ouvert) suivi d’un essai en court-circuit. 3) Caractéristiques de l’alternateur synchrone : a) Caractéristique interne : Caractéristique interne d’un alternateur = courbe (𝒊) , avec 𝑖 : courant inducteur (ou d’excitation) Or 𝐸 s’obtient à vide donc il s’agit de la caractéristique 𝑉(𝑖) effectuée : - A vitesse ou fréquence de rotation : 𝑛𝑆 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 - A courant induit d’intensité nulle : 𝐼 = 0 b) Caractéristique en court-circuit : Caractéristique en court-circuit = courbe 𝑱𝒄𝒄 (𝒊) tracée : - A vitesse de rotation : 𝑛𝑆 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 - A tension 𝑉 = 0 Cette proportionnalité entre 𝑱𝒄𝒄 et 𝒊 est toujours valable dans un alternateur synchrone. c) Caractéristique externe : Caractéristique externe = caractéristique en charge de l’alternateur, réalisée à l’aide d’une charge d’impédance variable mais de 𝐜𝐨𝐬 (𝝋) constant. On obtient donc la courbe 𝑉(𝐼) : - A vitesse de rotation 𝑛𝑆 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 - A courant d’excitation d’intensité 𝑖 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 - Avec une charge dont cos 𝜑 = 𝑐𝑠𝑡𝑒 La courbe 𝑪𝟏 = charge purement résistive La courbe 𝑪𝟐 = charge résistive et inductive La chute de tension est d’autant plus grande que la charge est inductive. La courbe 𝑪𝟑 = charge résistive et capacitive La chute de tension est d’autant plus petite que la charge est capacitive Même si 𝑖 et cos (𝜑) peuvent être choisis arbitrairement, la fréquence de rotation est imposée puisqu’elle conditionne la fréquence 𝒇 des grandeurs électriques. d) Diagramme de Behn-Eschenburg : - Lorsque 𝑉 < 𝐸 : l’alternateur est dit sur-excité (V en avance sur J) cas d’une charge inductive (a) - Lorsque 𝑉 > 𝐸 : l’alternateur est dit sous-excité (V en retard sur J) cas d’une charge capacitive (b) e) Bilan des pertes et puissances : Pertes joule au rotor 𝑃𝐽𝑅 𝑢. 𝑖 Puissance absorbée : 𝑃𝑎 = 𝑇𝑎 . 𝛺 = 2𝜋. 𝑛. 𝑇𝑎 Même en mode génératrice une puissance électrique 𝒖. 𝒊 doit être fournie au rotor-inducteur pour créer l’excitation et le champ d’induction. Puissance utile : 𝑃𝑢 = 𝐼. 𝑈. 3. cos (𝜑) 3 Les pertes variables : 𝑃𝐽 = 𝑃𝐽𝑆 + 𝑃𝐽𝑅 = 𝑅𝐼² + 𝑢. 𝑖 2 Les pertes constantes 𝑃𝑐𝑠𝑡𝑒 = 𝑃𝑟𝑜𝑡 + 𝑃𝑓 mesurables à vide 𝑃 Rendement : 𝜂 = 𝑃𝑢 = 𝑃 𝑎 𝑃𝑢 𝑢 +𝑃 𝐽𝑆 +𝑃 𝐽𝑅 +𝑃𝑐𝑠𝑡𝑒 = 𝑃𝑎 −𝑃𝐽𝑆 −𝑃𝐽𝑅 −𝑃𝑐𝑠𝑡𝑒 𝑃𝑎 f) Détermination des pertes constantes dans l’alternateur : A vide : 𝑃𝑢0 = 0 , car 𝐼0 = 0, de plus 𝑃𝑎0 = 𝑃𝑐𝑠𝑡𝑒 . Donc : 𝑃𝑐𝑠𝑡𝑒 = 2𝜋. 𝑛0 . 𝑇𝑎0