Fiche de sécurité G3 F 01 95 Travaux et interventions sur les installations d’éclairage public Tour Amboise 204, rond-point du Pont-de-Sèvres 92516 BOULOGNE-BILLANCOURT CEDEX Tél. : 01 46 09 26 91 Tél. : 08 25 03 50 50 Fax : 01 46 09 27 40 Prévention des risques électriques spécifiques OBJET : Mesures de sécurité à mettre en oeuvre lors des travaux de dépannage et d’entretien des installations électriques d’éclairage extérieur public. 1. - AVERTISSEMENT 2. - ÉNONCÉ DES PRINCIPAUX RISQUES Les installations électriques d’éclairage public ne sont normalisées que depuis une date très récente : norme NFC 17-200 de 1987 modifiée en 1990 et en 1993. Cette norme n’étant pas rétroactive, les dispositions et dispositifs de protection électriques des installations actuellement en service sont disparates, quelquefois partiels. En outre, malgré la publication, le 10 juin 1985, d’un décret du ministère de l’intérieur, direction des collectivités locales, étendant à ces personnels les prescriptions du décret du 14 novembre 1962 et donc celles du décret du 14 novembre 1988, ces installations ne sont en général pas vérifiées périodiquement : la «qualité» et la pérennité des mesures de protection prévues à la construction sont donc toujours incertaines. L’intervenant sur une installation d’éclairage public devra donc être particulièrement vigilant et particulièrement méfiant, vis-à-vis du risque de contact indirect notamment. 2.1. - Risques généraux (pour mémoire) Les travaux en cause, font courir aux intervenants les risques principaux suivants : - risques de chutes de hauteur depuis le poste de travail ou en y accédant lors de l’utilisation de grimpettes, d’échelles, d’échafaudages, de nacelles élévatrices, ... - risques de chocs, d’écrasement ou de chutes lors de heurts par véhicules automobiles, - risques de chocs par chutes d’objets, - risques dus à l’approche, au contact ou à la détérioration d’autres réseaux visibles ou invisibles présents dans l’environnement : • risques électriques dans le cas de réseaux électriques, en conducteurs nus notamment, • risques d’asphyxie et d’explosion dans le cas de réseaux de gaz, • risques de brûlures dans le cas de réseaux d’eau surchauffée, - risques divers dus aux différentes manutentions manuelles ou mécaniques, à l’utilisation des outils à main, à l’utilisation de machines portatives, ... Nota : la prévention de ces risques généraux est exclue du domaine de la présente fiche. 2.2. - Risques électriques spécifiques : 2.2.1. - Electrisation par contact direct - Contact direct avec des parties actives de l’installation normalement mises hors tension (consignées) suite à une erreur d’identification du réseau ou à une réalimentation accidentelle. - Contact direct avec des parties actives de l’installation normalement protégées par obstacles ou par isolation et qui deviennent accessibles par la nature même des opérations réalisées. Edition novembre 2002. - Contact direct avec des parties actives du réseau d’éclairage public ou de distribution publique réalisé en conducteurs nus aériens (cas de réseaux sur supports communs ou de réseaux mixtes). 1 FICHE N° G3 F 01 95 2.2.2. - Electrisation par contact indirect - Contact indirect avec la masse d’une platine d’alimentation, d’un coffret électrique ou d’un luminaire mise accidentellement sous tension à la suite d’un défaut d’isolement interne au matériel. Ce risque existe : • dans les installations anciennes où une protection (mise à la terre des masses associée à un dispositif de coupure automatique) n’était pas installée systématiquement, • dans toutes les installations, même récentes, où l’efficacité de la protection est incertaine car non vérifiée, (mises à la terre effectives, types et calibres des éléments de remplacement des coupecircuits à fusibles, ...). • contact indirect avec des parties métalliques en liaison électrique avec les masses précédentes (consoles, mâts, candélabres). 2.2.3. - Brûlures par court-circuit - court-circuit sur une installation normalement hors tension (erreur d’identification ou remise sous tension accidentelle), - court-circuit lors de travaux réalisés sous tension ou au voisinage de la tension, notamment lors d’interventions d’urgence réalisées de nuit, - court-circuit lors d’opérations de mesurages, de tests, ... - court-circuit lors du remplacement de fusibles, de lampes ou d’accessoires d’alimentation. 2 3. - PRÉVENTION DES RISQUES ÉLECTRIQUES SPÉCIFIQUES 3.1. - Qualification et habilitation électrique des intervenants : Compte tenu de la spécificité des installations d’éclairage public et des risques qu’elles génèrent, tout travail et intervention doivent y être réalisés par du personnel spécialement formé et habilité au titre de la publication UTE C 18-510 : « recueil d’instructions générales de sécurité d’ordre électrique » ou de son condensé UTE C 18-530, comme pour les travaux sur les réseaux de distribution. FICHE N° G3 F 01 95 Le titre d’habilitation remis à chaque intéressé précisera, conformément à la codification de la publication : 3.2. - Choix d’une méthode de travail - les domaines de tension des ouvrages sur lesquels il est autorisé à travailler ou intervenir, 3.2.1. - Cas général - la nature des opérations qu’il peut y réaliser (interventions de dépannage, essais, consignations, travaux sous tension, travaux au voisinage, travaux hors tension, ...), - la nature des tâches qu’il peut exécuter et la responsabilité qu’il peut assurer (travaux d’ordre non électrique, travaux d’ordre électrique, exécutant, chargé de travaux, chargé d’intervention, chargé de consignation, ...). Il devra, en outre, préciser de façon explicite le champ d’application de cette habilitation : - soit la liste des installations d’E.P. elle-même, - soit la configuration (cas de la norme NFC 17-200) d’installation d’E.P., par exemple en B.T. • installations totalement séparées du réseau • installations sur supports communs • installations à neutre commun avec le réseau de distribution publique. Les travaux ou interventions sur les installations d’éclairage public peuvent être réalisées dans l’une des conditions suivantes : • hors tension (chapitre IV des publications UTE C18510 et UTE C18-530) ; • sous tension (chapitre V des publications UTE C18510 et UTE C18-530) ; • au voisinage (chapitre VI des publications UTE C18510 et UTE C18-530) ; éventuellement, dans les conditions du chapitre VII : intervention du domaine B.T. pour certaines opérations de dépannage ou de remplacement. Le choix entre ces différentes possibilités doit être fait pour chaque opération avant tout début d’exécution, en accord avec le concessionnaire du réseau d’E.P., en privilégiant, autant que possible, l’exécution des travaux dans les conditions des travaux hors tension. Conformément aux prescriptions du décret du 20 février 1992 régissant les travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure, les mesures arrêtées doivent faire l’objet d’un plan de prévention écrit. 3.2.2. - Réseaux à neutre commun et réseau sur support commun La configuration de certaines installations d’éclairage public basse tension et notamment leur «communauté» avec les installations du réseau de distribution public impose parfois l’une des méthodes de travail, à l’exclusion de toute autre ; • Cas du conducteur neutre commun : si le réseau de distribution public ne peut être consigné les travaux ne peuvent être réalisés que conformément aux prescriptions des travaux sous tension. • Cas de supports communs : s’il subsiste des pièces nues accessibles du réseau de distribution public (cas général des réseaux en conducteurs nus) les travaux doivent être réalisés conformément aux prescriptions des travaux au voisinage ou des travaux sous tension. 3.3. - Cas spécifique des luminaires autres que ceux de la classe II Lorsqu’il n’est pas certain que les masses des luminaires d’éclairage public ou leurs accessoires sont reliés à la terre, ces masses doivent être considérées comme pouvant se trouver sous tension en permanence au même titre que les parties actives. Tout travail ou intervention, même le remplacement des lampes, doit être effectué en tenant compte de cette éventualité et il est donc impératif de toujours ouvrir le dispositif de sectionnement placé obligatoirement au-dessous du luminaire avant tout contact avec celui-ci ou des parties métalliques (consoles notamment) qui le supportent. 3 FICHE N° E3 F 05 83 3.4.2. - Localisation de défauts La localisation de défauts sur une canalisation haute tension d’éclairage public nécessite en général la réalisation successive des deux opérations suivantes : 1 - Identification du câble afin de s’assurer qu’il s’agit bien du câble correspondant au départ consigné. Cette opération est réalisée par un dispositif de détection composé d’un détecteur proprement dit et d’un émetteur injectant une tension à fréquence déterminée entre phase et terre sur la tête de câble. 2 - Réalisation d’une ou de plusieurs mesures d’isolement afin de déterminer l’emplacement exact du défaut. Ces mesurages nécessitent l’injection sur le câble par magnéto d’une tension voisine de la tension nominale de l’installation d’éclairage public haute tension (3,2 ou 5,5 kv). Chacune de ces deux opérations oblige à supprimer la mise à la terre et en court-circuit pendant les tests. La protection contre les conséquences d’une remise sous tension intempestive n’étant alors plus assurée, il est nécessaire d’étudier et de mettre en oeuvre des méthodes de travail palliatives strictes afin : - que tout accès à la zone dite sous tension au sens de la publication UTE C 18-510 ne soit permise que lorsque la mise à la terre et en court-circuit est en place, - que toute opération effectuée en l’absence de cette mise à la terre et en court-circuit le soit en dehors de cette zone «sous tension», au minimum dans les conditions dites de «voisinage», une protection au moyen d’obstacles devant toujours être recherchée et privilégiée. Nota : 1 - Les tests qui ne nécessitent que l’injection de signaux électriques de très faibles tensions (quelques volts) peuvent être réalisés sous la protection d’un « pavé de terre », dispositif muni d’un éclateur permettant les mesures mais rétablissant instantanément une mise à la terre et en court-circuit en cas de retour intempestif de tension supérieure à 50 volts. 2 - Lors des mesures d’isolement, il faut tenir compte de la charge capacitive emmagasinée par les câbles de grande longueur pendant l’opération. 3.4. - Installation d’éclairage public à haute tension 3.4.1. - Principe général Aucun travail, aucune intervention ne doivent être effectués sur des canalisations, des appareils de commande et des transformateurs HT-EP/BT maintenus sous tension. Les transformateurs, ou les trappes d’accès aux transformateurs, lorsque ceux-ci sont placés dans des fosses visitables, comportent obligatoirement un verrouillage incorporé. Tout déverrouillage est asservi, par un système dit « à transfert de clés », à la mise à la terre et en court-circuit préalable de tous les conducteurs actifs à l’origine des canalisations alimentant le transformateur. 2 4. - REMPLACEMENT ET ÉLIMINATION DES LAMPES USAGÉES 4.1. - Remplacement Le remplacement des lampes des luminaires d’éclairage public nécessite souvent l’approche d’éléments sous tension non protégés ou de masse dont l’état est incertain (cf. 2.2). Le bris d’une lampe entraîne en outre des risques de coupures éventuellement aggravés par contact avec des produits nocifs s’il s’agit d’un tube ou d’un ballon fluorescent ainsi que des risques particuliers d’incendie dans le cas de lampes à vapeur de sodium. FICHE N° E3 F 05 83 De ce fait, il est toujours recommandé de faire exécuter ces remplacements par des personnes habilitées, équipées des équipements de protection individuelle appropriés. - Décret du 20 février 1992 (articles R 237-1 à R 237.28 du Code du travail) fixant les prescriptions particulières d’hygiène et de sécurité applicables aux travaux effectués dans un établissement par une entreprise extérieure. 4.2. - Elimination - Arrêté du 2 avril 1991 : conditions techniques auxquelles doivent satisfaire les distributions d’énergie électrique. La destruction des lampes usagées entraîne des risques identiques à ceux du bris accidentel cité au paragraphe précédent. En outre, l’élimination de certains métaux (mercure notamment dans le cas des lampes à vapeur de mercure) est soumis à la réglementation spécifique relative aux substances dangereuses. Ces opérations doivent donc toujours faire l’objet d’une consigne spécifique explicitée aux personnes affectées à cette tâche. - Arrêté du 17 janvier 1989 portant approbation d’un recueil d’instructions générales de sécurité d’ordre électrique. 5.2. - Normalisation - Norme NF C 17-200 : installation d’éclairage public (avril 1990 et additif mars 1993). - Norme NF C 15-100 : installations électriques à basse tension (mai 1991 et additifs de décembre 1994 et 1995). 5. - RÉGLEMENTATION ET NORMALISATION - Norme NF C 13-200 : installations électriques à haute tension (avril 1987 et additif décembre 1989). 5.1. - Réglementation - Norme NF C 13-100 : postes de livraison établis à l’intérieur d’un bâtiment et alimentés par un réseau de distribution publique de 2e catégorie (juin 1983). - Décret du 14 novembre 1988 : protection des travailleurs dans les établissements qui mettent en oeuvre des courants électriques et arrêtés d’application. - Décret du 16 février 1982 : protection des travailleurs contre les dangers d’origine électrique lors des travaux de construction, d’exploitation et d’entretien des ouvrages de distribution électrique. - Décret du 3 octobre 1995 relatif à la sécurité des personnes, des animaux et des biens lors de l’emploi des matériels électriques. - Norme NF C 52-410 : transformateurs HT/BT pour l’éclairage public (avril 1978). - Publication UTE C 18-510 : recueil d’instructions générales de sécurité d’ordre électrique (novembre 1988, mise à jour 1991). - Publication UTE C 18-530 - condensé de la publication précédente : carnet de prescriptions de sécurité d’ordre électrique destiné au personnel habilité B0, H0, B1, H1 ou BR (mai 1990). 5