BOUT — 477 que des bourgeons floraux dont l'ensemble constituera un bouton complexe. Les boutons les plus simples sont ceux qui ne renferment qu'une seule (leur. Alors l'axe encore très-court qui constitue la portion centrale du bouton produit d'abord, dans quelques cas, un petit nombre de bractées stériles ou feuilles rudimentaires, puis il donne naissance aux appendices qui constituent la fleur elle-même, c'est-à-dire un périanthe simple, double ou triple, formé de folioles toujours stériles, mais encore assez semblables, surtout celles qui sont situées le plus extérieurement, aux bractées et aux feuilles; plus près de son sommet, il fournit d'autres appendices beaucoup plus différents, par la forme, des feuilles normales, et destinés, les uns à contenir les cellules fécondatrices (étamines), les autres à protéger les ovules (carpelles). Enfin l'axe se termine au centre de ces folioles modifiées en produisant, soit par transformation de son sommet, soit par poussée latérale, les ovules eux-mêmes, dont la formation arrête son développement. Les bractées que l'axe du bouton porte au niveau de sa base peuvent être assez semblables à des feuilles véritables et en avoir Bouton Je Darivinia. la consistance : on dit alors que le bouton est?m. Ou bien elles peuvent s'épaissir, acquérir une grande consistance et envelopper le bouton, qui sera mis par elles à l'abri du froid, de la trop vive chaleur, ou de la pluie : on dit alors que le bouton est écaillcux ou pérulé. Nous n'entrerons pas ici dans les détails de cette question, qui a été traitée déjà à l'article BOURGEON; nous nous bornerons à rappeler que les boutons nus, de même que les bourgeons foliaires nus, parcourent ordinairement les diverses phases de leur existence sans aucun temps d'arrêt, tandis que les boutons et les bourgeons écaillcux sont destinés à rester à l'état de repos pendant un temps plus ou moins long. La plupart des arbres fruitiers de nos climats produisent, à la fin de l'été, des boutons qui ne s'épanouiront qu'au printemps suivant. Les écailles épaisses, ligneuses, lisses ou velues, qui les couvrent, les protégeront, pendant l'hiver, contre le froid et la pluie. Dès que surviendront les premières chaleurs, les diverses parties déjà entièrement formées de la fleur prendront un accroissement rapide, écarteront les écailles, et la fleur s'épanouira avant même souvent que l'arbre ait produit aucune feuille. Dans les boutons nus, les organes sexuels de la fleur sont encore toujours protégés, soitpar des parties accessoires, comme des bractées foliacées plus ou moins développées, soit par le périanthe ou même, dans certains boutons, par l'axe qui porte la fleur. Dans l'Œillet, des bractées disposées autour de la base du boulon enveloppent pendant le premier âge les organes floraux. Plus fard, leur taille s'accroissant moins rapidement que celle des folioles du calice, c'est celui-ci qui sert d'enveloppe protectrice aux autres parties de la fleur. Dans les Composées, le bouton complexe, en forme de tête, qui représente le premier âge du capitule, est enveloppé par des bractées souvent très-nombreuses, plus ou moins consistantes, qui constitueront plus lard l'involucre. Dans les Aroïdées, la bractée-mère très-volumineuse du bouton complexe qui représente la jeune inflorescence, prend un très-grand accroissement et enveloppe complètement l'ensemble des fleurs, remplaçant ainsi les organes particuliers de protection qui manquent à chacune d'elles. Dans les Allium, le bouton complexe en forme de tête.qui termine le rameau aérien est aussi enveloppé'complètement par une bractée membraneuse dont les fleurs déterminent la rupture au moment de leur épanouissement. Dans les Palmiers, les boutons complexes sont protégés par une ou plusieurs bractées; mais, en raison du volume considérable de la jeune inflorescence qu'elles protègent, celles-ci prennent parfois des dimensions remarqua- — BOUT bles; elles deviennent ligneuses, et leur consistance est assez grande pour qu'on puisse les employer, comme ustensiles, à une foule d'usages domestiques. Dans un grand nombre de plantes, les boutons simples, qu'ils soient solitaires ou qu'ils entrent dans la composition d'un bouton complexe, ne trouvent de protection que dans les folioles du périanthe. Dans les Mauves, c'est le calicule qui constitue l'enveloppe la plus extérieure du bouton. Dans la plupart des cas, le rôle de protéger les organes reproducteurs incombe au calice, dont le développement est plus rapide au début que celui de la corolle et des organes sexuels. Il nous suffira de citer à cet égard les Crucifères, les Papavéracées, etc. Dans les Pavots, les deux sépales qui forment l'enveloppe du bouton tombent au moment de l'épanouissement de la fleur. Dans les Eschscholtzia, les deux sépales adhèrent l'un à l'autre dans presque toute l'étendue de leurs bords, et forment une sorte de coiffe pointue qui Bouton recouvre la Heur, et qui se de Chamœtaucinm. détachera circulairement au niveau de son insertion sur le réceptacle et tombera d'une seule pièce, lorsque les pétales qu'elle emprisonne prendront le grand accroissement qui précède la floraison. Dans les Eu- calyptus, les lobes du calice, très-adhérents entre eux, forment une calotte hémisphérique épaisse, résistante, de consislance ligneuse, qui,' au moment de l'épanouissement de la fleur, se détache et tombe, en mettant à découvert les nombreuses pièces de l'androcée. Dans un certain nombre de Clusiacées, les pièces du calice sont tellement adhérentes les unes aux autres et leur point d'insertion est si résistant, qu'elles ne peuvent ni se séparer, ni se détacher, et la corolle doit déterminer pour s'épanouir la déchirure irrégulière de cette enveloppe membraneuse. Dans d'autres plantes, le bouton, soit simple, soit composé, trouve un organe de protection dans le pédoncule floral. Celui-ci se creuse en forme de coupe ; ses bords et sa face interne portent les organes floraux qui se trouvent ainsi, soit en totalité, soit en partie, protégés par une portion d'organe axile. Examinons, par exemple, le boulon d'une Bose. Sa partie périphérique, son enveloppe, est formée de deux parties distinctes. Dans le bas, le réceptacle, creusé en forme de Boulon coupe contient les organes femelles et mâles r e - de Goyavier pliés dans sa cavité; dans le haut, le calice, inséré sur les bords delà coupe réceptaculaire, applique ses folioles les unes contre les autres et forme une sorte de bonnet pointu qui recouvre la-corolle et la partie supérieure des organes reproducteurs. Le bouton de la Figue offre une organisation analogue. Le réceptacle forme une coupe profonde, piriforme, à extrémité