Pierre-Yves Gouiffes – Collège Joseph-Anglade de Lézignan-Corbières (Aude) 4VO01 – LES ERUPTIONS DU VESUVE III Problèmes Gestions de données Extraire l’information utile Créer une frise chronologique 1 1 2 2 3 3 4 4 Le Vésuve est le seul volcan actif de l’Europe continentale. Sa nature volcanique est révélée par Strabon1. C’est en l’étudiant, entre 1766 et 1794, que Lord William Hamilton2, ambassadeur du roi d’Angleterre à la cours de Naples, jette les bases de la volcanologie moderne. Le premier laboratoire au monde de surveillance volcanique est construit à son sommet. Le chevalier Louis de Jaucourt3 décrit dans L’Encyclopédie (1779) les premières éruptions du Vésuve. Eruption du Vésuve (1819) de William Turner (New Haven, USA) Cet incendie à jamais mémorable, arriva l’an 79 de l’ère chrétienne, et commença le vingt-quatrième d’août, sur les sept heures du matin, après avoir été précédée pendant la nuit par des tremblements de terre. Dion Cassius assure que dans cette affreuse éruption du Vésuve, une grande quantité de cendres et de matières sulfureuses, furent emportées par le vent, non seulement jusqu’à Rome, mais encore au-delà de la Méditerranée. Les oiseaux furent suffoqués dans les airs, et les poissons périrent dans les eaux infectées du voisinage. La mer semblait s’engloutir elle-même, et être repoussée par les secousses de la terre. Le second incendie du Vésuve, dont Xiphilin a donné la description, arriva sous l’empire de Septime Sévere, l’an 203; le troisième se fit voir en 462, Anicius étant empereur d’Occident, et Léon I empereur d’Orient. Dans le quatrième, arrivé en 512 sous Théodoric roi d’Italie, le Vésuve roula dans la campagne des cendres et des torrents de sable, à la hauteur de plusieurs pieds. Le cinquième embrasement parut en 685, sous Constantin III ; le sixième en 993. Dans le septième arrivé en 1036, des torrents de feu liquide sortirent de la cime et des flancs du Vésuve. Dans le huitième, qui se fit en 1049, l’on vit tomber un torrent de bitume qui roula jusqu’à la mer, et se pétrifia dans les eaux. La neuvième éruption arriva en 1138, et la dixième en 1139 ; la onzième parut longtemps après en 1306 ; et la douzième en 1500. Le treizième incendie du Vésuve, l’un des plus terribles et des plus fameux dont l’histoire ait parlé, arriva le 16 décembre 1631. Le torrent de matière enflammée qui sortit des flancs de la montagne, se répandit de différents côtés, et porta partout la terreur. On prétend que le port de Naples resta un moment à sec, pendant que la montagne vomissait ses laves de toutes parts. Ce fait est attesté par les deux inscriptions qui en furent dressées et placées, l’une sur le chemin qui va à Portici, et l’autre sur celui qui conduit à Torre del Greco, où l’on croit que Pompéi est engloutie. La quatorzième éruption se fit en 1660, sans être annoncée par aucun bruit, ni accompagnée d’aucune pluie de cendres. Les incendies arrivés en 1682, 1694, 1701, 1704, 1712, et 1730, n’ont rien eu de particulier ; mais je donnerai des détails curieux sur l’incendie de l’année 1717, et c’est par où je terminerai cet article. La quantité de matières que fit sortir du Vésuve le vingt-deuxième incendie qui parut en 1737, montait, si l’on en croit le calcul de D. Francisco Serrao, à 319 658 161 pieds cubes de Paris. Le degré de chaleur que devait avoir cette masse enflammée, n’est pas moins considérable ; l’éruption se fit le 20 de mai, et la matière fut brûlante extérieurement jusqu’au 25, et intérieurement jusqu’en juillet. Le Vésuve ne cessa pendant trois jours de jeter des torrents de cendres, des pierres, et des flèches enflammées. […] Le vingt-troisième et le vingt-quatrième incendie du volcan sont arrivés, l’un en 1751, et l’autre le 17 décembre 1754. Dans ce dernier, on a vu la montagne s’ouvrir vers les deux tiers de sa hauteur, et laisser échapper deux laves ou torrents de matières bitumineuses par deux endroits différents, une des laves coulant vers Trécase, et l’autre du côté d’Ottajano, avec une grande rapidité. Cette éruption, tantôt plus, tantôt moins forte, ne finit qu’au mois d’avril de l’année suivante. Construire une frise chronologique avec les vingt-quatre premières éruptions du Vésuve. 1 Géographe grec, né vers -58 en Turquie et mort vers 25. Diplomate, antiquaire, archéologue et volcanologue britannique, né 1730 et mort en 1803. 3 Philosophe, écrivain et encyclopédiste français né en 1704 et mort en 1779. 2 http://pysa.free.fr