FICHE DE LECTURE FORUM PSYCHOLOGIE DE LA SANTE ET PSYCHOSOMATIQUE M.Sc. Romina Recabarren (SP 2016) NOM DE L’ETUDIANT-E : Catherine Hotz A. CHAPITRE CHOISI : La douleur et l’effet placebo B. CONCEPTS PRINCIPAUX : 1. Modèle de la douleur à trois processus 2. Le rôle de la psychologie dans le traitement de la douleur 3. L’effet placebo C. RESUME : Evolution du concept de la douleur, elle a été en premier lieu décrit comme une « sensation », la douleur serait « une réponse automatique à un facteur externe, il n’y aurait pas de place pour l’interprétation ou la modération ». Puis le concept de la douleur a évolué et a été défini comme une « perception ». Et ce changement a été introduit par le modèle du Gate Control de Melzack et Wall (1965), les auteurs ont essayé d’introduire la « psychologie» dans le modèle traditionnel biomédicale de la douleur et ils décrivent ainsi un processus multidimensionnel de la douleur et non seulement linéaire. Cette théorie et les tentatives ultérieures d’évaluations des différentes dimensions de la perception de la douleur reflètent un modèle de la douleur à trois processus ; les processus physiologiques, les processus subjectifs-affectifs-cognitifs et les processus comportementaux. Les processus physiologiques incluent des facteurs tels que des lésions de tissus, la libération d’endorphines et les changements du rythme cardiaque. Les processus subjectifs-affectifscognitifs peuvent être divisés en trois catégories : le rôle de l’apprentissage, le rôle de l’affect et le rôle de la cognition. Le rôle de l’apprentissage Le conditionnement classique (apprentissage associatifs) : un individu peut associer un événement particulier avec l’expérience de la douleur. Par exemple, si un individu associe le dentiste avec la douleur du fait des expériences passées, la perception de la douleur peut augmenter lors de l’attente chez le dentiste à cause de cette association Le conditionnement opérant : un comportement de douleur (se reposer, boitier, ne pas 1 travailler) peut être renforcé positivement (par de la sympathie, de l’attention, un congé), ce qui peut en soi augmenter la perception de la douleur. Le rôle de l’affect L’anxiété : Fordyce et Steger (1979) ont démontré que l’anxiété était différemment reliée aux deux types de douleurs. La douleur aigue augmente l’anxiété, l’efficacité du traitement antidouleur diminue alors la douleur qui a son tort diminue l’anxiété. Ceci peut alors causer une baisse de douleur. En contraste à la douleur chronique, les traitements médicamenteux n’ont malheureusement que peu d’effet sur ce type de douleur, ce qui va augmenter l’anxiété, qui à son tour peut augmenter la douleur. Dans la relation entre l’anxiété et la douleur, un mécanisme d’augmentation de la douleur est observé. La peur : Certaines recherches suggèrent que la peur peut être impliquée dans l’exacerbation d’une douleur déjà présente et peut transformer une douleur aigüe en une douleur chronique. De plus, Linton et ses collègues (2000) ont suggéré que l’évitement de la peur de la douleur (par exemple, en évitant de bouger de certaines façons) peut être relié au déclenchement précoce de la douleur. Le rôle de la cognition : elle peut être divisée en quatre dimensions, la catastrophisation, la signification, l’auto-efficacité et l’attention. La catastrophisation (rumination, magnification et impuissance) a été reliée à la fois au déclenchement de la douleur et au développement de problèmes chroniques de douleur (Sulliivan et al., 2001). La signification, Beecher (1956) a argumenté que les différences dans la perception de la douleur étaient reliées à la signification de la douleur pour l’individu. L’auto-efficacité face à la douleur peut être un facteur important pour déterminer le degré de perception de la douleur (Turk et al., 1983) mais elle jouerait aussi un rôle dans la réduction de la douleur. Et finalement en ce qui concerne la dernière dimension « l’attention », la plupart des études ont démontrés que l’attention portée à la douleur conduit à son exacerbation, alors que la distraction permet de la diminuer. Le troisième processus du modèle de la douleur décrit les processus comportementaux (comportement de douleur et gains secondaires). Il a été suggéré que les comportements de douleur sont renforcés par l’attention, par la reconnaissance qu’ils reçoivent et à travers des gains secondaires, comme ne pas avoir à aller au travail. Et ces comportements renforcés positivement peuvent augmenter la perception de la douleur. Comme la psychologie a un rôle important dans la douleur, elle est, de plus en plus, intégrés dans 2 le traitement de cette dernière. Les services spécialisés dans le traitement de la douleur adoptent une approche multidisciplinaire pour traiter la douleur, et de là les interventions psychologiques se placent de plus en plus au cœur de leurs programmes d’intervention. Ces méthodes psychologiques peuvent être catégorisées en méthodes centrées sur la réponse (relaxation, biofeedback et hypnose) cognitives et comportementales. Les méthodes cognitives se centrent sur les pensées liées à la douleur et ont pour but de modifier ces dernières (techniques utilisées sont la diversion attentionnelle, l’imagerie et le questionnement socratique). Les méthodes comportementales se basent sur le conditionnement opérant et utilisent le renforcement pour encourager l’individu à changer ses comportements. Ces trois composantes sont souvent intégrées dans la TCC. Ces thérapies ont été prouvées efficaces pour le traitement de la douleur chez les adultes, adolescents et enfants. L’acceptation de la douleur jouerait également un rôle important; elle serait non seulement reliées à l’intensité de la douleur (diminution lors de l’acceptation), mais elle permettrait également aux personnes acceptant leur douleur, à bénéficier dans une plus grande mesure d’un traitement multidisciplinaire contre la douleur, que les personnes n’acceptant pas leur situation. Plusieurs théories ont été développées pour expliquer le processus de l’effet de placebo. Nous pouvons faire une distinction entre les théories « non interactives » et les théories « interactives » et les théories physiologiques (libération d’endorphines, réduction de la douleur). Dans les théories « non interactives » les caractéristiques de l’individu, du traitement et du professionnel de la santé sont étudiées séparément. Cette séparation pose problème, car les interactions entre ces différentes caractéristiques ne sont pas prises en comptes, et ainsi néglige une grande partie de l’effet de placebo. Dans les théories interactives, les mécanismes suivants sont étudiés plus en profondeur: le biais de l’expérimentateur (professionnel de la santé), les attentes du patient, les effets du conditionnement et la réduction de l’anxiété (en prenant des placebos, l’individu regagne contrôle sur sa douleur, ce sentiment peut amener à son tour une réduction de l’anxiété et qui ensuite réduit la douleur). Le rôle de l’effet placebo a également un rôle important dans la psychologie de la santé (dans les croyances relatives à la santé, les cognitions relatives à la maladie, les croyances des professionnels de santé sur la santé, les comportements de santé et le stress). 3 D. QUESTIONS SUSCITEES PAR LA LECTURE : 1. Personne ressentant moins de douleur, a-t-elle plus de récepteurs d’endorphines dans le cerveau? Au niveau des neurotransmetteurs et des récepteurs existent-ils des différences entre les individus? 2. Existe-t-il un effet placebo sans attente ou dissonance cognitive? Un processus d’inconscient ? 3. Le biais des expérimentateurs n’a-t-elle pas elle-même une influence sur les résultats des études, est-ce que les chercheurs ne sont pas eux-mêmes pris « au piège » de leurs propres attentes ? 4