Canada : Pour le meilleur ou pour le pire? Le rôle du gouvernement

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Assurer les services publics pour l’avenir
Canada : Pour le meilleur ou pour
le pire? Le rôle du gouvernement
dans le maintien du niveau de vie
Découvrez la façon de créer un marché de
l’emploi hautement performant au Canada
Services
personnalisés
Gestion
avisée
Entrepreneuriat
public
Productivité
globale
Avant-propos
Le programme Assurer les services publics pour l’avenir d’Accenture est une série
de documents de recherche et de perspectives sur ce qu’un service public tourné vers
l’avenir peut signifier, et sur les objectifs à atteindre pour y arriver. Notre objectif consiste
à inspirer les dirigeants des services publics et à les aider à porter un regard neuf sur les défis
auxquels ils font face. Nous leur permettons de mettre en lumière des solutions novatrices
reproductibles et leur présentons des voies de progression qu’ils n’auraient peut-être pas
considérées, et leur démontrons la façon dont toutes les pièces peuvent se rassembler.
L’étude phare d’Accenture, Manœuvrer les changements1 a permis de définir quatre
changements structuraux d’envergure : passer des services uniformisés aux interventions
personnalisées; passer d’une approche réactive à une gestion avisée; passer de l’esprit
de gestion publique à l’entrepreneuriat public et passer de l’efficacité fragmentée à la
productivité globale. Les gouvernements qui suivent cette voie offrent un service public
tourné vers l’avenir à la fois porteur de prospérité pour la société, de sécurité pour le pays
et de vigueur économique pour les citoyens.
Notre plus récente étude, dans le cadre du programme Assurer les services publics pour
l’avenir, examine la façon dont les gouvernements peuvent intégrer ces quatre changements
structuraux afin de se doter de marchés de l’emploi prospères et de veiller au bien-être
national. Nous avons analysé les effets des changements démographiques de 162 pays et
avons mené des enquêtes auprès de chercheurs d’emploi, d’employeurs et de fonctionnaires
des services publics de placement au Canada et dans 10 autres pays. Pour chacune des
enquêtes, nous avons mis l’accent sur un sujet brûlant : si les gouvernements ne réagissent
pas de façon urgente et décisive pour aborder les problématiques fondamentales dans leurs
marchés de l’emploi, ils constateront un recul dans la croissance de la productivité et une
diminution de la main-d’œuvre. Cette situation mènera ultimement vers un déclin du niveau
de vie pour l’ensemble.
Au Canada, nous avons fait d’énormes progrès en matière de participation de la maind’œuvre. Nous bénéficions d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et d’un taux de
chômage généralement faible. Toutefois, les changements démographiques et autres
enjeux peuvent mener vers un déclin important de notre niveau de vie. Le moment est
venu d’entreprendre les démarches pour renforcer davantage notre marché de l’emploi.
Chez Accenture, nous croyons qu’en apportant les changements structuraux aux marchés
de l’emploi — adopter une visibilité accrue, tisser des liens plus solides, accroître la
souplesse et diriger les gens vers les emplois — les agences fédérales et provinciales
pourront jouer un rôle primordial dans le maintien du niveau de vie des Canadiens.
Claudia Thompson
Directrice exécutive
Santé et services publics
Canada fédéral
1
2
Menaces au niveau de vie
Dans son analyse du marché du travail
canadien, Accenture a cerné trois enjeux qui
menacent l’hypothèse fondamentale selon
laquelle les générations futures vivront
mieux que leurs parents : des changements
démographiques d’envergure menant vers
la réduction du nombre de personnes
disponibles au travail, ainsi que des taux
stagnants en matière de croissance de
la participation à la main-d’œuvre et de
la productivité, ayant pour conséquence
la réduction du revenu personnel et une
société moins prospère.
Bien que la variable démographique soit
fixe, il demeure possible d’aborder les enjeux
de la participation et de la productivité.
À moins qu’un nombre important d’individus
s’ajoutent à la main-d’œuvre active, et que
tous les travailleurs deviennent beaucoup
plus productifs, le niveau de vie au Canada
pourrait décliner de 12 pour cent d’ici
2030 (voir Figure 1). Accenture a fondé ces
projections sur un modèle à trois facteurs
réunissant les données démographiques,
le taux de participation à la main-d’œuvre
et la productivité.
Notre étude révèle que plusieurs facteurs
affectent le marché de l’emploi et menacent
le niveau de vie au Canada :
1. Dispersion géographique des emplois.
La dispersion des emplois peut empêcher
les individus de trouver un emploi
rémunérateur approprié, occasionnant
le sous-emploi et le manque de productivité.
La productivité économique et les
perspectives d’emploi varient énormément
d’un bout à l’autre du Canada. Malgré
cela, les chercheurs d’emploi canadiens
ne sont pas disposés à déménager,
19 pour cent ayant manifesté la volonté
de changer de province pour le travail.
Même si les chercheurs d’emploi étaient
plus enclins à déménager, les services publics
de placement au Canada sont offerts par
les gouvernements provinciaux. Les résultats
de notre enquête démontrent que seulement
la moitié (53 pour cent) des fonctionnaires
des services publics de placement a indiqué
que des mesures étaient en place, ou étaient
prévues, pour aider les employeurs à trouver
les bons candidats à l’extérieur de la région.
Ce niveau se compare à celui de Singapour
(51 pour cent) et des États-Unis
(48 pour cent).
Figure 1 : Accenture prévoit un déclin du niveau de vie au Canada de 12 pour cent d’ici 2030.
Participation
Productivité
Niveau de vie
=
0,55 %
-12 %
Égal
=
annuellement
Hausse
0,67 %
annuellement =
2014
3
Baisse
2030
2. Restriction d’accès.
Étant donné que les employeurs recherchent
de plus en plus l’expérience de travail et les
compétences dites « non techniques »,
certains jeunes sont à risque de ne pas
pouvoir accéder au marché du travail.
À la fin de l’année 2013, le taux de chômage
chez les 15-24 ans se chiffrait à 14 pour
cent2 — près de deux fois plus que le taux
de chômage global. En 2012, 28 pour cent
des jeunes chômeurs canadiens n’avaient
jamais travaillé et cherchaient leur premier
emploi.3 Selon notre enquête, plus de
60 pour cent des jeunes (âgés de 18 à
24 ans) chômeurs à la recherche d’un emploi
au Canada sont d’avis qu’ils nécessitent
une formation poussée pour acquérir les
compétences nécessaires pour trouver un
emploi, ce qui indique un besoin à grande
échelle de formation chez les jeunes. Par
ailleurs, le taux d’emploi des Autochtones
d’âge actif se situe à environ 63 pour cent,
une proportion beaucoup moins élevée que
le taux de 76 pour cent dans la population
non autochtone.4 Parallèlement, le Canada
a un flux d’immigration annuel élevé pour
contrer la pénurie de compétences et le
recul des effectifs. Toutefois, même les NéoCanadiens établis font face à des taux de
chômage plus élevés et à des taux d’emploi
plus faibles que les natifs du Canada.5 Voici
quelques-unes des problématiques cernées :
compétences langagières, diplômes de pays
étrangers, manque d’expérience de travail
au Canada.6
3. Écart entre les compétences et les emplois.
Dans l’ensemble, le Canada est un chef
de file en éducation, avec 51 pour cent de
sa population adulte ayant atteint un niveau
postsecondaire.7 Parmi ceux détenant un
diplôme postsecondaire, le chômage est
quasi inexistant. Néanmoins, l’économie
canadienne manque certaines compétences
nécessaires pour l’avenir, particulièrement
en science, en technologie, en ingénierie
et en mathématiques (compétences STIM).
Le nombre de diplômés des disciplines STIM
a été faible (21,2 pour cent des diplômés
de 2010) par rapport à d’autres pays
développés.8 En outre, les effectifs dans les
domaines STIM n’ont connu qu’une légère
hausse (de 2,7 pour cent en 2010/2011
à 3,6 pour cent en 2011/2012).9 Selon notre
enquête, près d’un cinquième (19 pour
cent) des employeurs canadiens indique
qu’un manque de candidats compétents
affecte le niveau actuel de recrutement.
Toujours selon notre enquête, la majorité des
employeurs (62 pour cent en moyenne pour
tous les domaines) ne croient pas qu’ils seront
en mesure de recruter des candidats ayant les
compétences requises. Tout particulièrement,
65 pour cent sont inquiets de leurs possibilités
de recruter pour des postes nécessitant des
compétences techniques. Étant donné que la
moitié des Canadiens ayant des compétences
STIM très recherchées sont des immigrants,10
les politiques d’immigration peuvent avoir
un impact très prononcé sur la disponibilité
des compétences clés.
4. Volatilité du contexte économique.
Offrant les règlements sur le travail parmi
les plus souples de tous les pays membres
de l’Organisation de coopération et de
développement économique (OCDE), le
Canada s’est tiré relativement indemne
de la crise financière mondiale. Cependant,
selon notre enquête, seulement 36 pour
cent des employeurs recrutent actuellement,
et seulement 44 pour cent prévoient
augmenter leur effectif au cours de l’an
prochain. La raison : 53 pour cent des
employeurs interrogés sont incertains des
perspectives de croissance. De plus, les
postes affichés par les employeurs sont
majoritairement des emplois à temps partiel,
dont une proportion écrasante – l’une
des plus lourdes proportions parmi les
pays soumis à l’enquête – est constituée
d’emplois temporaires. Comme les gens sont
forcés de travailler à temps partiel, le risque
de sous-emploi au Canada augmente.
En 2013, 36,6 pour cent des gens travaillant
à temps partiel ne le faisaient pas par
choix, mais plutôt en raison du contexte
économique ou de l’impossibilité de trouver
du travail à temps plein.11
4
Offres d’emploi : Éliminer les frustrations
pour toutes les parties prenantes
Au cours de notre enquête, nous avons exploré le point de vue des citoyens, des employeurs,
des chercheurs d’emploi et des fonctionnaires des services publics de placement au Canada :
La confiance des citoyens envers la
capacité des gouvernements à s’attaquer
aux problèmes reliés à l’emploi et aux
compétences.
Un peu moins de la moitié (47 pour cent)
des Canadiens interrogés ne sont pas
confiants que le gouvernement puisse
livrer des services publics efficaces au
cours des cinq prochaines années. Cette
proportion se compare favorablement
avec la moyenne de 65 pour cent pour
les 11 pays en ce qui concerne le manque
de confiance envers leur gouvernement.
Toutefois, lorsqu’interrogés sur l’emploi
et les compétences, les Canadiens ont
exprimé une confiance plutôt faible
envers leur gouvernement. Selon notre
enquête, la plupart (53 pour cent) ne
sont pas confiants envers la capacité du
gouvernement à s’attaquer aux problèmes
reliés à l’emploi et aux compétences. Ce
sentiment est partagé par l’Allemagne,
où 54 pour cent des citoyens manquent
de confiance; ce qui est bien pire qu’à
Singapour (36 pour cent), mais bien mieux
que les États-Unis (72 pour cent).
5
Relations entre les entreprises
et le gouvernement.
Selon notre enquête, 49 pour cent des
employeurs n’utilisent aucun service de
placement offert par le gouvernement, la
deuxième plus forte proportion de nonutilisation après le Royaume-Uni (52 pour
cent) parmi tous les pays participants.
Ce nombre augmente à 58 pour cent du
côté des employeurs en PME (comptant
jusqu’à 500 employés). Parmi les employeurs
canadiens qui utilisent le soutien
gouvernemental, seuls 8 pour cent trouvent
que les services de placement dont ils
bénéficient correspondent à leurs besoins
commerciaux. Soulignons que 51 pour cent
des employeurs affirment que des relations
plus étroites entre les entreprises et le
gouvernement permettraient d’assurer que
la main-d’œuvre se dote des compétences
nécessaires pour les emplois d’aujourd’hui
et demain.
Chercheurs d’emploi et soutien
gouvernemental.
Selon notre enquête, 31 pour cent des
chercheurs d’emploi au chômage n’ont
pas obtenu de conseils sur la recherche
d’emploi de la part des services publics
de placement. De plus, seulement 19 pour
cent considèrent les services publics de
placement comme étant la meilleure source
d’information sur les possibilités d’emploi.
Toutefois, seulement le tiers (33 pour cent)
des chercheurs d’emploi au chômage pense
avoir accès à toute l’information nécessaire
sur les nouvelles possibilités d’emploi. Près
des deux tiers des chercheurs d’emploi
interrogés (70 pour cent) indiquent éprouver
de la difficulté à trouver un emploi; 43 pour
cent affirment qu’il y a peu de possibilités
correspondant à leurs compétences, alors
que 78 pour cent des chercheurs d’emploi au
chômage interrogés seraient prêts à accepter
un poste pour lequel ils sont surqualifiés.
Ce constat suggère que les travailleurs
canadiens hautement qualifiés estiment
qu’ils ne trouveraient probablement pas un
emploi correspondant à leurs compétences.
Les fonctionnaires des services publics
de placement ne sont pas suffisamment
en rapport avec les employeurs et les
enseignants.
Selon notre enquête, les fonctionnaires
des services publics de placement canadiens
considèrent que le manque d’engagement
auprès des entreprises et des fournisseurs
de services d’éducation constitue une
problématique majeure. Les fonctionnaires
citent le manque d’engagement auprès des
établissements d’enseignement (44 pour
cent) et de la communauté des affaires
(43 pour cent) comme étant les principaux
obstacles à leur efficacité. Soixante-six
pour cent d’entre eux s’entendent pour
dire qu’une collaboration plus étroite avec
les écoles, les collèges et les universités
favoriserait le développement des
compétences dans la main-d’œuvre.
Faisant partie des nombreux acteurs sur
le marché canadien de l’emploi, les agences
provinciales, régionales et fédérales ont
la possibilité de jouer un rôle pivot dans
l’orchestration de l’environnement d’emploi
et de compétences, en appuyant un
marché de l’emploi de calibre mondial et en
s’attaquant au recul potentiel du niveau de
vie des Canadiens.
Dans ce contexte, Accenture maintient
qu’une approche holistique est nécessaire
pour contrer ces menaces et livrer un
environnement d’emploi et de compétences
de calibre mondial; une approche qui
exige une transformation tant du côté du
gouvernement que du côté des fournisseurs
d’éducation et de formation, des chercheurs
d’emploi et des employeurs.
6
Offrir un marché de l’emploi de calibre mondial
En se fondant sur son expérience et sa plus récente étude, Accenture a émis trois recommandations
pour accroître les taux de participation, hausser la productivité et offrir un marché de l’emploi de
calibre mondial. Selon Accenture, afin d’offrir un service public tourné vers l’avenir, les marchés de
l’emploi hautement performants doivent avoir les qualités suivantes :
1. Être visible et opter pour une gestion avisée.
Les gouvernements hautement performants utilisent l’analytique et l’information sur le marché du travail –
recueillie et partagée par toutes les parties prenantes – afin de projeter et anticiper la demande, les écarts et les
disponibilités en matière de qualification. La visibilité du marché aux niveaux fédéral, provincial et régional est
essentielle pour optimiser le marché canadien de l’emploi. Une telle visibilité sous-entend l’efficacité de l’information
sur le marché du travail et de la perspective à cet effet par l’entremise d’un système d’information sur le marché
du travail (SIMT) robuste, appuyé par l’analyse de données permettant de comprendre les exigences du marché
de l’emploi et les principales tendances, pour ainsi conduire vers une correspondance exacte avec les bonnes
compétences. Une telle solution peut inclure la consolidation de l’information du marché de l’emploi produite
par divers ministères et agences fédérales — comme Emploi et Développement social Canada (EDSC), Système de
projection des professions au Canada (SPPC), Emploi-Avenir et Statistique Canada — via un guichet SIMT unique.
Une étape clé dans cette démarche : le développement conjoint et la promotion d’une norme commune concernant
les données ouvertes pour guider les agences fédérales et provinciales recueillant et administrant les données
d’emploi et de compétences. Une entente sur un ensemble commun d’indicateurs de performance du marché de
l’emploi permettrait de mieux comprendre les résultats et de cerner les meilleures pratiques provinciales afin de les
appliquer dans tout le pays. Le potentiel de l’information et de l’analytique permettra au gouvernement canadien
d’offrir de meilleurs résultats et aidera le marché de l’emploi à passer de la gestion réactive à la gestion avisée.
Une telle approche a produit des résultats concluants en Allemagne, où l’organisme de surveillance du marché de
l’emploi (Arbeitsmarktmonitor) permet aux acteurs des marchés de l’emploi régionaux de créer, de mettre à jour et
de partager un grand nombre d’informations du marché de l’emploi et des pratiques exemplaires. En utilisant des
outils sophistiqués d’information sur le marché de l’emploi, incluant l’analyse de données, les services publics de
placement régionaux mènent des analyses et mettent au point des plans d’action et des stratégies coordonnées
pour plus de 400 professions. Les participants à l’échange de données comprennent les associations d’employeurs,
l’agence de placement d’Allemagne (Bundesagentur für Arbeit), les syndicats, les autorités régionales et municipales
et les universités, de même que les chambres industrielles et de commerce.12
2. Être connecté et travailler en collaboration.
Un marché du travail connecté exige le partage ouvert de l’information, des stratégies et des ressources à travers
des environnements de travail et de qualifications complexes. Notre enquête indique que les employeurs canadiens
sont disposés à contribuer au développement des compétences au pays et croient qu’ils ont un rôle important à jouer
à cet effet. Comme le mentionne le Plan d’action économique (PAE) de 2014, le gouvernement du Canada a intérêt
à favoriser un cadre efficace et de meilleurs incitatifs pour que les employeurs et les organismes sociaux puissent
offrir plus de formation pour les jeunes et de possibilités de stage et d’apprentissage. Ces programmes peuvent
contribuer à acquérir l’expérience et les compétences non techniques nécessaires. Le développement d’approches
orientées sur les secteurs et les industries peuvent aider à favoriser la collaboration, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur
du gouvernement. En travaillant avec les entreprises et les fournisseurs de services d’enseignement, les gouvernements
peuvent contribuer à bâtir des stratégies qui maximisent les résultats pour les segments marginalisés de la population
active. Les gouvernements peuvent aussi créer des campagnes pour susciter l’intérêt envers les domaines STIM.
Indigena Solutions — Fondée en 2011 par l’entremise d’une relation d’affaires entre la Première Nation Tsawwassen,
Accenture et CAPE Fund, cette entreprise constitue l’incarnation même de ce type de collaboration. Près de
Vancouver, en Colombie-Britannique, Indigena Solutions est un centre de solution basé au pays offrant des services
technologiques et d’affaires. L’entreprise emploie des membres de la Première Nation Tsawwassen et des communautés
avoisinantes, y compris de nouveaux immigrants. Les employés d’Indigena Solutions suivent une formation rigoureuse
en développement de logiciels et autres compétences recherchées, et ils bénéficient du soutien de mentors
chevronnés — illustrant la façon dont la collaboration efficace permet de créer un nouveau bassin de talents.
Singapore et la Caroline du Sud ont aussi de quoi inspirer. Faisant appel à un réseau comptant environ 40 centres
d’éducation et de formation permanente, l’agence de développement en milieu de travail de la Cité-État travaille en
étroite collaboration avec les employeurs, les syndicats, les partenaires industriels et les agences gouvernementales
pour fournir de l’enseignement permanent aux employés. L’agence de développement en milieu de travail reconnaît
7
que le perfectionnement permet aux Singapouriens de se doter des compétences leur permettant de saisir les
occasions de croissance dans de nouveaux domaines, ce qui, par conséquent, améliore leur participation au
marché du travail et aide les entreprises à se doter des ressources, à même leur main-d’œuvre, afin de demeurer
concurrentiels sur le plan mondial. Parallèlement, le programme « readySC » de la Caroline du Sud, attire les
industries et permet la création d’emplois grâce aux investissements des nouvelles entreprises ou l’expansion
par les employeurs existants. Le programme vise à assurer que le talent local demeure dans l’état et à former les
compétences requises par les employeurs sur le territoire. Appuyant toute une gamme d’industries, depuis les
produits chimiques jusqu’à l’aérospatiale, le programme mobilise les employeurs pour identifier les besoins en
compétences, et, en collaboration avec le système local de collèges communautaires et techniques, aider à recruter
et à former le personnel par l’entremise de programmes de formation personnalisés et particuliers aux industries.13
De tels efforts visent à accroître la synergie dans les environnements de travail et de qualifications, illustrant le
passage de l’efficacité fragmentée à la productivité globale.
3. Être souple et accessible.
Un marché de l’emploi hautement performant peut se définir comme ayant un cadre réglementaire réactif qui accorde de
la souplesse aux employeurs pour s’adapter à la nature dynamique des cycles d’affaires. Appuyant le passage de la gestion
publique à l’entrepreneuriat public, le gouvernement du fédéral peut créer des incitatifs pour encourager les agences
provinciales à mettre les chercheurs d’emploi en correspondance avec des emplois disponibles à l’extérieur de leur province
ou de leur région. Des systèmes nationaux de qualification et d’attribution de titres de compétences permettraient aussi
d’assouplir les compétences et d’accroître la mobilité des travailleurs. Afin de mieux servir les jeunes, les immigrants et les
membres plus vulnérables de la population, Accenture recommande de transformer le conseil d’orientation professionnelle,
afin de le tailler sur mesure et le rendre plus holistique, renforçant la notion de passage des services uniformisés aux
services personnalisés. En Colombie-Britannique, le programme BladeRunners met en valeur le soutien personnalisé. Le
programme permet aux jeunes de se préparer pour le marché du travail, il leur offre de l’expérience de travail ou de la
formation en milieu de travail, ainsi que du soutien continu. Son taux de réussite est impressionnant avec environ les
trois quarts des participants, dont bon nombre sont Autochtones, ayant réussi la formation et trouvé un emploi. L’un
des éléments essentiels à la réussite du programme constitue les options de formation dans des domaines comme l’art
culinaire et la production multimédia, qui attirent particulièrement les jeunes ciblés par ce programme.14
L’analyse d’Accenture nous prouve que sans changement, le taux de participation stagnant et la perte de
croissance de la productivité mèneront à un déclin de 12 pour cent du niveau de vie des Canadiens d’ici 2030.
En intégrant les quatre changements
structurels nécessaires afin d’offrir
un service public tourné vers l’avenir,
les agences provinciales, régionales
et fédérales du Canada pourront contribuer
à la création d’un environnement
d’emplois et de compétences plus
transparent et mieux connecté, offrant
une plus grande souplesse et haussant
l’accessibilité (voir Figure 2). De cette
façon, les gouvernements pourront
jouer un rôle pivot pour atteindre un
marché de l’emploi de calibre mondial
tout en préservant le niveau de vie.
Figure 2 : Les quatre changements structurels caractérisant un marché de l’emploi
hautement performant.
Services
personnalisés
Gestion avisée
Transparent
Connecté
Souple
Productivité
globale
Entrepreneuriat
public
8
À propos de l’étude
Accenture a analysé les tendances liées à la démographie, aux taux de participation et de productivité
dans 162 pays. Ensemble, ces facteurs composent le produit intérieur brut (PIB) par personne, utilisé
à titre de mesure du niveau de vie :
Démographie
Participation
Productivité
Pour les besoins de l’étude, les données
démographiques constituent la portion
de la population d’âge actif (16 à 64 ans)
sur l’ensemble de la population. Il est
possible de prédire les tendances de
ces données avec confiance en utilisant
les projections démographiques (basées
sur l’âge) de l’Organisation des Nations
Unies comme principal facteur de
cette analyse. Accenture a obtenu
ses données démographiques dans le
rapport Perspectives de la population
mondiale de l’ONU, Département des
affaires économiques et sociales,
Division de la population (2013).
La participation se définit comme étant
la portion de la population d’âge actif
ayant un emploi. Seuls ceux qui travaillent
produisent un revenu. C’est pourquoi
l’analyse utilise uniquement les données
de participation des personnes ayant un
emploi et exclut les chômeurs à la recherche
d’emploi. De plus, par souci de simplicité, il
n’y a pas de différenciation entre les emplois
à temps partiel et à temps plein. Accenture
a obtenu les données de participation
dans la publication Indicateurs du
développement dans le monde de la Banque
mondiale (recueilli en décembre 2013).
La productivité se définit comme étant
la contribution des travailleurs au
PIB d’un pays; plus particulièrement
le PIB en dollars constants (dollar
américain 2005) par travailleur. Accenture
a obtenu les données de productivité
dans la publication Indicateurs du
développement dans le monde de la Banque
mondiale (recueilli en décembre 2013).
9
Étant donné que le taux de croissance
de la productivité à long terme pour
la plupart des pays se dirige vers le zéro,
le scénario de référence tient compte
du maintien à zéro du taux de croissance
de la productivité et de la participation.
Dans ce scénario, Accenture estime que
pour l’échantillon des pays étudiés, le niveau
de vie — défini comme le PIB en dollars
constants — connaîtra une baisse de 12
pour cent d’ici 2030 dans certains pays.
En plus d’offrir un outil de diagnostic
mettant en lumière les problématiques
fondamentales émergentes, un modèle
à trois facteurs permet d’évaluer les effets
potentiels d’un changement aux taux
de participation et de productivité. Voir
Figure 3. Afin de personnaliser la projection
d’Accenture, des paramètres interactifs ont
été conçus pour manipuler les hypothèses
relatives à la participation (croissance
annuelle de la participation à l’emploi en
points de pourcentage) et à la productivité
(croissance annuelle en PIB en dollars
constants par travailleur) à la base d’une
série de scénarios de niveau de vie.
Le modèle de niveau de vie d’Accenture
produit des résultats de participation
et de productivité permettant de contrer
l’impact de l’évolution démographique
projetée. Toutefois, le modèle n’offre pas
d’aperçu sur la meilleure façon d’atteindre
ces résultats. À cet effet, Accenture
a mené une enquête dans 11 pays (Australie,
Brésil, Canada, France, Allemagne, Inde,
Italie, Japon, Singapour, Royaume-Uni et
États-Unis), 12 états américains (Californie,
Floride, Illinois, Indiana, Massachusetts,
Michigan, Minnesota, New York, Caroline
du Nord, Ohio, Texas et Washington)
et dans la province canadienne de l’Ontario.
Ces enquêtes ont permis d’obtenir une vue
globale de l’environnement des emplois et
des compétences :
Enquête Accenture auprès des citoyens :
Population générale (18 à 64 ans),
10 questions, 500 entrevues par pays,
sans correction. Correction pour 12 états
américains + Ontario (n=400 par état/
province).
Enquête Accenture auprès des employeurs :
Envergure des entreprises : petites,
moyennes et grandes. 28 questions.
300 entrevues par pays, sans correction.
Correction pour 12 états américains +
Ontario (n=100 par état/province).
Enquête Accenture auprès des chercheurs
d’emploi :
Présentement au chômage et à la recherche
d’emploi, ayant un emploi, mais ayant
connu une période de chômage de trois
mois au cours des cinq dernières années,
et ayant un emploi, mais cherchant un
autre emploi. 31 questions. 500 entrevues
par pays, sans correction sauf pour les
États-Unis (1 000), l’Inde (400), Singapour
(250). Correction pour 12 états américains
+ Ontario (n=400 par état/province).
Enquête Accenture auprès de fonctionnaires
des services publics de placement :
Cadres supérieurs et preneurs de décisions
d’agence et de services publics de placement.
23 questions. 100 entrevues par pays.
Les services Ipsos Mori et McGuire Research
Services ont mené les enquêtes entre
septembre et novembre 2013.
Figure 3 : Un modèle à trois facteurs évalue les effets potentiels d’un changement aux taux
de participation et de productivité.
Facteur 1
Population totale d’âge actif / Population totale
Démographie
x
Facteur 2
Population totale au travail / Population totale d’âge actif
Participation
PIB / Population totale au travail
Productivité
x
Facteur 3
=
PIB / Population totale
Niveau de vie
10
Références
Assurer les services publics pour l’avenir :
Manœuvrer les changements – Étude mondiale,
octobre 2012, http://www.accenture.com/ca-fr/
Pages/insight-delivering-public-service-futurenavigating-shifts.aspx
1
Statistique Canada, Enquête sur la population
active, désaisonnalisée, CANSIM tableau 2820087, http://www5.statcan.gc.ca/cansim/
a26?id=2820087&pattern=&p2=-1&stByVal=1&p1
=1&tabMode=dataTable&paSer=&csid=&retrLang=
fra&lang=fra=
2
Statistique Canada, La dynamique du chômage
chez les jeunes Canadiens, http://www.statcan.
gc.ca/pub/11-626-x/11-626-x2013024-fra.pdf
3
Statistique Canada, Fiche d’information – Enquête
nationale auprès des ménages de 2011, données
démographiques, niveau de scolarité et résultats
sur le marché du travail des Autochtones, document
publié le 15 août 2013 https://www.aadnc-aandc.
gc.ca/fra/1376329205785/1376329233875
4
Statistique Canada, Taux d’emploi et de chômage :
écarts entre immigrants et natifs du Canada de 25
à 54 ans, 2011, http://www.statcan.gc.ca/pub/71606-x/2012006/t035-fra.htm
5
OCDE (2013), Perspectives des migrations
internationales 2013, OECD Publishing. doi: 10.1787/
migr_outlook-2013-en
6
OCDE, Regards sur l’éducation 2013, http://www.
oecd.org/edu/Canada_EAG2013%20Country%20
Note.pdf
7
Conference Board of Canada, Percentage of
Graduates in Science, Math, Computer Science,
and Engineering, March 2013, http://www.
conferenceboard.ca/hcp/details/education/
graduates-science-math-computer-scienceengineerin.aspx
8
Statistique Canada, Effectifs postsecondaires
selon le domaine d’études, novembre 2013,
http://www.statcan.gc.ca/daily-quotidien/131127/
t131127d002-fra.htm
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Pour plus de renseignements,
veuillez communiquer avec
Claudia Thompson
Directrice exécutive
Santé et services publics
Canada fédéral
+1 613 301 5989
[email protected]
À propos du programme Assurer
les services publics pour l’avenir
De quelle façon peut-on offrir un service
public tourné vers l’avenir? La solution
réside dans la mise en œuvre de quatre
changements structurels : évoluer vers
des services personnalisés, opter pour
une gestion avisée, adopter un esprit
d’entrepreneuriat public et favoriser la
coopération entre les différents organismes
publics pour assurer la productivité globale.
Les gouvernements qui s’engagent dans
cette voie pourront entreprendre des
réformes porteuses de prospérité pour
la société, de sécurité pour le pays et de
vigueur économique pour les citoyens — et
offrir un service public tourné vers l’avenir.
Pour en savoir plus sur le programme
Assurer les services publics pour l’avenir,
veuillez visiter le site accenture.com/
Ottawa-PublicService et vous joindre à la
conversation sur Twitter @AccenturePubSvc
et @AccentureCanada.
À propos d’Accenture
Accenture est une entreprise mondiale
de conseil en gestion, de services
technologiques et d’impartition, comptant
plus de 293 000 employés au service
de clients dans plus de 120 pays. En
combinant une expérience inégalée, des
capacités intégrales dans tous les secteurs
d’activité et les fonctions d’entreprise,
ainsi qu’une recherche approfondie auprès
des entreprises les plus performantes
au monde, Accenture collabore avec
les clients pour les aider à devenir
des entreprises et des gouvernements
hautement performants. L’entreprise a
généré un revenu net de 28,6 milliards
$ US pour l’année financière ayant
pris fin le 31 août 2013. Son site Web
se trouve au www.accenture.com.
Accenture n’assume aucune responsabilité
relativement aux dommages ou
conséquences de gestes posés ou non
posés par vous ou une autre personne,
sur la foi de l’information contenue
dans cette publication, ou relativement
à toute décision fondée sur cette
information. Toute l’information et les
opinions exprimées par Accenture dans ce
document se fondent sur son jugement de
la situation au moment de la publication
du présent document, et peuvent faire
l’objet de modifications sans préavis en
raison des facteurs liés à l’économie, la
politique, l’industrie et les entreprises.
Statistique Canada, Scolarité au Canada : niveau de
scolarité, domaine d’études et lieu des études, juillet
2013, http://www12.statcan.gc.ca/nhs-enm/2011/assa/99-012-x/99-012-x2011001-fra.cfm.
10
11
Statistique Canada, Raisons du travail à temps
partiel selon le sexe et l’âge (les deux sexes), 2013,
http://www.statcan.gc.ca/tables-tableaux/sumsom/l01/cst01/labor63a-eng.htm
12
ReadySC, http://www.readysc.org
13
http://www.bladerunners.info/
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