Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Comité consultatif de la ministre sur les mesures législatives visant l’accessibilité Document relatif aux normes Ce que nous avons entendu au sujet de la loi visant l’accessibilité Cette page a été intentionnellement laissée en blanc. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Comité consultatif de la ministre sur les mesures législatives visant l’accessibilité Document relatif aux normes Ce que nous avons entendu au sujet de la loi visant l’accessibilité © Droit d’auteur de la Couronne, Province de la Nouvelle-Écosse, 2015 Table des matières Glossaire des termes et législation connexe..........iv Ce que nous avons entendu ................................... 6 Termes utilisés dans le présent document .......... iv Principes ....................................................................... 6 Documents de référence/législation connexes ...vii Objet .............................................................................. 8 Préambule ..............................................................1 Définition des « normes visant l’accessibilité » ...... 2 Mise en place progressive ...................................... 3 Éducation et sensibilisation du public ................... 4 Application .................................................................10 Gouvernance et rôle du gouvernement ................11 Mise en œuvre ...........................................................13 Surveillance et conformité ......................................14 Incitatifs et sanctions ..............................................16 Conclusion............................................................ 17 Les comités et les points de mire de leurs travaux ........................................................... 5 Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise iii Glossaire des termes et législation connexe Termes utilisés dans le présent document Accès facile : Contexte où un lieu, un bien, un service ou de l’information sont accessibles à tous. Accessibilité : Mesure selon laquelle un lieu, un bien, un service ou de l’information peuvent être utilisés par tous. Communication : Langues; texte affiché; braille; communication tactile; gros caractères; multimédia accessible; modes, moyens et supports de communication par écrit, audio, en langage clair, lisibles sans aide, de suppléance et de rechange, y compris la technologie de l’information et des communications accessibles. Conception universelle : Conception de produits, d’environnements, de programmes, de services et de modes de communication pouvant être utilisés par tous, dans la plus grande mesure du possible, sans nécessité d’adaptation ni de conception spécialisée. Conformité : Se conformer à une règle, comme une spécification, une politique, une norme ou la loi. iv Emploi : Activités comportant la participation à un travail rétribué. Les activités en question comprennent le travail • à titre d’employé au service d’un employeur, • dans le cadre d’une initiative entrepreneuriale ou d’une activité indépendante; • comme apprenti ou dans le cadre d’autres initiatives de formation en cours d’emploi. Emploi bénévole : Travailler sans être rémunéré pour un employeur. Cela englobe les stages de formation non rétribués et les autres types de stages de travail temporaires non rémunérés où l’accent est mis sur l’acquisition de compétences et d’une expérience professionnelle visant à améliorer l’employabilité. Environnement bâti : Espace aménagé par l’homme où les gens habitent, travaillent, apprennent et jouent. Le terme englobe les bâtiments, les lieux où la priorité est accordée aux piétons et les espaces extérieurs. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Incapacité ou invalidité : Les personnes handicapées englobent les personnes qui souffrent d’invalidités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles à long terme qui, conjuguées à divers obstacles, peuvent gêner leur pleine participation ou participation efficace à la société sur un pied d’égalité avec les autres (Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées). Incitatif : Recours à des récompenses pour encourager les personnes, les entreprises et les organisations à se conformer à une norme ou à un règlement. Législation : Ensemble de lois, de règlements, de normes et de politiques. Loi habilitante : Loi qui se limite à créer le fondement et le cadre requis pour la détermination, la mise en place et l’application de normes et de règlements pertinents. Mise en place progressive : Terme utilisé le plus fréquemment par rapport aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies. Il évoque le fait qu’on reconnaît que la mise en place de tels droits peut être gênée par une pénurie de ressources et est seulement possible au fil d’une certaine période de temps. La conformité est en conséquence évaluée à la lumière des ressources disponibles. Un aspect essentiel du concept de la mise en place progressive est que l’absence de ressources n’excuse pas l’inaction. Il faut prendre des mesures sans attendre pour assurer une conformité en comptant parvenir à une mise en place complète dans les plus brefs délais. Normes visant l’accessibilité : Normes qui établissent les mesures, les politiques, les pratiques ou les autres exigences visant le repérage, la prévention et la suppression des obstacles à l’accessibilité. Obstacle : N’importe quel objet ou processus d’origine humaine qui empêche une personne de profiter d’un lieu, d’un bien, d’un service ou d’information destinés à tous. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise v Service à la clientèle : Services offerts par une organisation gouvernementale/publique ou fournis au public par une autre partie, y compris les organismes sans but lucratif ainsi que les entreprises privées (p. ex. services de vente au détail, services d’accueil et services professionnels). Technologie d’assistance : N’importe quel dispositif ou système utilisé pour accroître, maintenir ou améliorer les capacités fonctionnelles des personnes handicapées. Le terme englobe également • • vi n’importe quel service ou mesure de soutien aidant directement une personne handicapée à choisir, acquérir ou utiliser un dispositif de technologie fonctionnelle; les services de soutien comme ceux d’interprètes gestuels, de lecteurs, de rédacteurs, d’assistants, etc. Transport parallèle : Réseau distinct de transport accessible de porte à porte qui complète le réseau de transport en commun existant. Le transport parallèle sert les aînés, les personnes handicapées, les Néo-Écossais en milieu rural et les autres personnes éprouvant des difficultés en matière de transport. Il englobe les services communautaires comme Dial-A-Ride et trois services de transport accessible assurés par des municipalités (dans la Municipalité régionale d’Halifax, la Municipalité régionale du Cap-Breton et le comté de Kings). Transports accessibles : Transports publics pouvant être par tous les citoyens. Visitabilité : Mouvement visant à transformer les pratiques de construction domiciliaire pour que toutes les nouvelles maisons procurent un accès facile au rez‑de‑chaussée à tous. Elle comporte trois principes : une entrée sans escalier, des entrées de portes plus larges et une circulation exempte d’obstacles au rez‑de‑chaussée, ainsi qu’une salle de bain de rez‑de‑chaussée accessible aux visiteurs utilisant des dispositifs améliorant la mobilité. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Documents de référence/ législation connexes L’Ontario (2005) et le Manitoba (2013) ont été les deux premières provinces canadiennes à adopter des lois cherchant à éliminer les obstacles qui empêchent certaines personnes de participer pleinement à la vie de leur milieu. Loi sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario ontario.ca/fr/lois/loi/05a11 Americans with Disabilities Act ada.gov/pubs/adastatute08.htm Loi sur les droits de la personne (Human Rights Act) de la Nouvelle-Écosse (1989) : Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées : Loi qui rend illégale à l’intérieur de la province la discrimination fondée sur des caractéristiques particulières, comme l’âge, la race, le sexe, l’orientation sexuelle et les incapacités physiques ou mentales, etc. Il est interdit en vertu de la loi sur les droits de la personne (Human Rights Act) de la Nouvelle-Écosse que d’autres personnes exercent une discrimination contre vous ou vous traitent de façon injuste dans les domaines réglementés par le gouvernement provincial, comme l’emploi, le logement ou l’hébergement, et les services et établissements (magasins, restaurants ou programmes subventionnés par le gouvernement provincial). La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) remonte à 2006. Elle a pour objet de « promouvoir, protéger et assurer la pleine jouissance de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et de promouvoir le respect de leur dignité intrinsèque ». Elle est axée sur les droits des personnes handicapées et les choses que les pays ayant ratifié la Convention doivent faire pour assurer la protection de ces droits. Le Canada a ratifié la CDPH en mars 2010. nslegislature.ca/legc/statutes/human%20rights.pdf un.org/disabilities/convention/conventionfull.shtml Loi sur l’accessibilité pour les Manitobains 2.gov.mb.ca/laws/statutes/ccsm/a001-7f.php Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise vii Préambule Le 13 février 2015, la ministre des Services communautaires et ministre responsable de la loi sur la Commission des personnes handicapées (Disabled Persons Commission Act), l’honorable Joanne Bernard, a reçu un rapport du Comité consultatif de la ministre sur les mesures législatives visant l’accessibilité qui recommandait de nouvelles mesures législatives en Nouvelle-Écosse. Le rapport avait été rédigé après une considération attentive par le Comité consultatif et les comités sur l’accessibilité de la rétroaction reçue du public dans le cadre de 11 séances de consultation publique ainsi que par le truchement de commentaires soumis en ligne, par courrier et par téléphone. Au début du processus, le Comité avait défini sept domaines clés au sein desquels les nouvelles mesures législatives visant l’accessibilité en Nouvelle‑Écosse s’appliqueront, notamment : • l’information et la communication; • l’emploi; • la conception des bâtiments et des espaces publics (l’environnement bâti); • les attitudes et l’éducation/la sensibilisation du public; • le service à la clientèle; • les transports; • le logement. 1 Le public a été invité à livrer ses commentaires sur les éléments clés de la législation visant l’accessibilité, en particulier les éléments clés du contenu qu’il souhaitait voir inclus. Des commentaires ont été fournis sur les principes, l’objet et l’application des mesures législatives, la gouvernance et le rôle du gouvernement, la mise en œuvre, la surveillance et la conformité, ainsi que les incitatifs et les sanctions. La loi visant l’accessibilité a toujours été considérée comme une « loi habilitante », et le rapport destiné à la ministre était uniquement basé sur ce qui devrait être inclus. Le processus a cependant permis la collecte d’une masse de renseignements (relatifs à l’établissement de normes) qui n’ont pas été pleinement documentés dans le rapport. Même si ce point ne figure pas dans la portée du rapport, le présent document a pour objet de documenter la rétroaction obtenue sur l’établissement de normes. Les renseignements pertinents serviront de guide pour l’élaboration des premières normes qui seront utilisées en vertu de la nouvelle loi. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Définition des « normes visant l’accessibilité » Les normes visant l’accessibilité exposent les mesures, les politiques, les pratiques ou les autres exigences requises pour le repérage, la prévention et la suppression des obstacles à l’accessibilité. La loi visant l’accessibilité de la Nouvelle-Écosse sera une loi habilitante, c’est‑à‑dire qu’elle munira le gouvernement provincial des pouvoirs voulus pour définir, instaurer et mettre en application des normes ou des règlements. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 2 Mise en place progressive L’adoption de mesures législatives visant l’accessibilité ne signifie pas que la Nouvelle‑Écosse deviendra aussitôt parfaitement accessible. Les restrictions financières et autres exigeront une approche « graduelle » qui progressera au fur et à mesure que des ressources deviendront accessibles. Il ne s’agit pas là d’une justification de l’inaction. La mise en œuvre nécessite une approche stratégique pour la réalisation de l’objectif général de la loi avec le temps. 3 Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Éducation et sensibilisation du public Un comité (le comité sur les attitudes et la sensibilisation du public) a expressément concentré ses efforts sur les dimensions de l’éducation et de la sensibilisation du public à l’invalidité. La nécessité d’initiatives proactives d’éducation et de sensibilisation du public a constitué un thème courant dans tous les rapports des comités, au cours des séances de consultation publique, ainsi qu’à l’intérieur des mémoires reçus. Les programmes d’éducation et de sensibilisation du public devraient refléter la diversité et l’ampleur des situations d’invalidité, ce qui englobe les incapacités physiques, mentales, intellectuelles et invisibles, notamment les personnes qui souffrent d’une maladie environnementale et de sensibilités chimiques. Le consensus qui s’est dégagé parmi les comités – et chez le public – a été que les initiatives d’éducation et de sensibilisation du public devraient débuter presque immédiatement, indépendamment de la loi visant l’accessibilité et de l’établissement de normes. On estime de plus que les initiatives d’éducation du public devraient être les plus larges possible et cibler le public en général ainsi que tous les secteurs de l’économie néo-écossaise. Finalement, un large consensus est apparu sur le fait que l’éducation devrait considérablement contribuer à réduire la nécessité de mesures punitives pour assurer la conformité. Le comité sur les attitudes et la sensibilisation du public affirme dans son rapport final : « Les membres du comité en sont venus, en se concentrant sur les questions formulées, au consensus qu’une participation continue du public et une transformation des attitudes sont toutes deux cruciales au succès de tous les aspects de la loi visant l’accessibilité envisagée. » Cette conclusion est réapparue à de multiples reprises. Timbres de Pâques Nouvelle-Écosse mentionne dans son mémoire : Nous proposons que le gouvernement de la Nouvelle‑Écosse œuvre en partenariat avec les chefs de file de la collectivité et ceux du domaine de l’accessibilité pour créer une stratégie multimédia de communication, de publicité et de promotion mettant en relief les buts d’une province d’accès facile... Les campagnes de ce type aident tous les Néo‑Écossais à surmonter les obstacles comportementaux, à promouvoir les thèmes comme l’inclusion, la diversité et l’acceptation, et à illustrer l’éventail des capacités et des aspirations des Néo‑Écossais handicapés. Précisons que la majorité des mémoires portant sur le sujet ont fermement fait observer qu’une telle initiative devrait cibler les publics particuliers ayant un intérêt direct dans le succès de la loi visant l’accessibilité, comme le milieu des affaires et l’industrie touristique. Pour ce qui est de l’établissement de normes, l’éducation et la sensibilisation ont toutes deux largement été considérées comme des outils de promotion de l’accessibilité et des mécanismes essentiels à utiliser pour fournir aux personnes handicapées de l’information précise et conviviale sur les programmes, les services et les ressources. De plus, la nécessité d’un accès facile à ce genre d’information par divers moyens substituts a constitué un message récurrent. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 4 Les comités et les points de mire de leurs travaux Au tout début du processus d’élaboration, sept aspects clés ont été définis en tant qu’éléments essentiels des mesures législatives visant l’accessibilité en Nouvelle-Écosse. Deux de ces aspects ont été combinés et cinq comités thématiques ont consécutivement été créés. Chacun a été chargé de définir l’objet et la portée des nouvelles dispositions législatives visant l’accessibilité, puis de faire rapport au Comité de la ministre sur les divers éléments de la loi nécessaires. Les comités en question comprenaient • le comité sur l’information et la communication accessibles; • le comité sur les attitudes et la sensibilisation du public; • le comité sur le service à la clientèle et les transports publics; • le comité sur l’emploi; • le comité sur l’environnement bâti. 5 Outre la formation des comités, on a demandé au public de soumettre des commentaires sur les éléments clés de la loi visant l’accessibilité, soit • les principes pertinents; • l’objet de la loi; • son application (À qui et à quelles entités la loi s’applique-t-elle?); • la gouvernance et le rôle du gouvernement (Qui a la responsabilité de s’assurer que nous jouissons d’un accès facile en Nouvelle‑Écosse?); • la mise en œuvre (établissement de normes); • la surveillance et la conformité; • les incitatifs et les sanctions. Une rétroaction extrêmement utile pour le rapport a été obtenue. La consultation a également procuré des commentaires utiles sur les normes à établir à l’appui de la loi. Les sections qui suivent fournissent un aperçu de ces commentaires. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Ce que nous avons entendu Principes Les intervenants s’entendaient de façon générale sur les principes de la loi visant l’accessibilité décrits dans le document de travail publié avant les séances de consultation publique. Le public a défini plusieurs principes clés à inclure dans la loi (documentés en détail dans le rapport). La majorité des répondants estimaient que pour que la loi ait un impact significatif, les principes de base d’une conception universelle, de l’équité et de la justice ainsi que de l’harmonisation avec les autres mesures législatives et conventions devaient d’abord reposer sur un engagement à l’égard d’une éducation et d’une sensibilisation proactives. Le comité sur les attitudes et la sensibilisation du public a de fait souligné que « la sensibilisation du public ne devait pas se limiter à constituer l’un des principes de la loi, mais qu’elle devrait être incorporée au sein de chacun des éléments de la loi ». Le comité sur l’environnement bâti a fait observer : « Nous nous appuyons sur les principes de la Charte canadienne des droits et libertés et de la Convention relative aux droits des personnes handicapées ». Le comité sur l’emploi a confié que les principes de la loi devraient refléter les éléments qui suivent : • une participation et une inclusion complètes et efficaces au sein de la société; • l’accessibilité; • le droit au travail; • l’équité, une représentation équitable et des chances égales; • l’autodétermination, le respect de la dignité inhérente et l’autonomie individuelle, notamment la liberté de faire ses propres choix. Le public a généralement répété les idées des comités, mais certains répondants ont fait part de préoccupations sur la façon dont les principes sont actuellement énoncés, les trouvant vagues et irréalistes. Des commentaires soumis en ligne ont mentionné : « Je crois que cette définition est trop large. Si vous visez ceux d’entre nous qui sommes handicapés, la définition devrait être plus précise. Cette définition affecte incontestablement les nouveaux bâtiments construits et si elle est trop vague, on prendra des raccourcis. » D’autres commentaires reçus en ligne ont remis en question la motivation des principes : « Je trouve la formulation trop extrême... N’y a-t-il rien de plus raisonnable? Cherche‑t‑on à améliorer l’accès ou à éliminer toutes les divisions au sein de la société? Je crains qu’on aborde la question d’une manière idéologique. » Certaines de ces réflexions ont trouvé écho dans un mémoire de l’Université Dalhousie. Le mémoire affirmait que les principes généraux, même s’ils aspiraient à un noble but, n’équilibraient pas les lois protégeant les droits de la personne avec les contraintes excessives imposées à l’employeur ou au fournisseur de services. Il maintenait que les organisations comme les universités sont souvent incapables de respecter les normes les plus élevées liées à de tels principes en raison de leur capacité. Il recommandait que les principes cadrent avec la loi sur les droits de la personne (Human Rights Act) de la Nouvelle‑Écosse, qui stipule qu’une « approche systémique et proactive de repérage, de prévention Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 6 et de suppression des obstacles complète la loi sur les droits de la personne (Human Rights Act) de la Nouvelle-Écosse pour assurer l’accessibilité aux Néo‑Écossais. » • L’absence d’éducation et de communication au sujet des services gouvernementaux a été signalée comme un problème au sein de la communauté acadienne. Certains intervenants ont fait part d’un appui à l’égard des principes dans le contexte de leur mandat unique. La section de la Nouvelle-Écosse de l’Association du Barreau canadien associe ces principes aux difficultés constantes auxquelles les personnes handicapées doivent faire face pour accéder au système de justice. Elle considère plus précisément que la loi visant l’accessibilité doit aider les personnes handicapées à bénéficier d’équité au sein de la profession juridique, tout en leur assurant un accès complet aux services de la profession ainsi qu’un accès complet au système de justice. • On a fait observer que la langue constitue un facteur important à prendre en considération dans la prestation de services aux collectivités. • De nombreux services de santé sont seulement accessibles en anglais. Une telle situation pose des problèmes aux familles francophones (p. ex. les jeunes enfants qui essaient d’avoir accès à des orthophonistes). • Le conseil scolaire acadien a du mal à recruter des fournisseurs de services francophones (p. ex. des psychologues). • L’absence de suivi lorsque des difficultés d’accessibilité sont relevées au sein des secteurs privé et public pose des problèmes à tous les emplacements. L’accessibilité devrait avoir la même priorité que les inspections incendie/les violations, etc. Flowercart, un organisme d’emploi et de formation du comté de Kings au service des personnes souffrant d’incapacités intellectuelles, allègue dans son mémoire que les principes de la loi devraient adopter une approche visant « l’ensemble de la personne ». En d’autres termes, une personne souffrant de plusieurs incapacités ne devrait pas se retrouver dans une situation où ses besoins sont hiérarchisés. Le mémoire fait observer : « Aucune forme particulière d’invalidité n’a plus ou moins d’importance qu’une autre. » Le public s’est généralement dit d’accord partout dans la province avec les principes proposés pour la loi visant l’accessibilité, et on a insisté sur l’importance de la clarté, de l’équité et d’une mise en place progressive dans le contexte néo-écossais. Il faut également tenir compte des considérations culturelles et régionales. Au cours des consultations publiques tenues dans les régions acadiennes de la Nouvelle-Écosse, un consensus écrasant s’est dégagé sur l’importance cruciale de la sensibilisation culturelle dans la prestation des programmes et des services, tout comme sur celle de l’accès à l’information. Ces points de vue ont transparu dans plusieurs observations : • 7 Toutes les communautés acadiennes ont fait part d’une pénurie marquée d’options de logement pour les personnes handicapées dans leur région. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Objet Depuis le début du processus d’élaboration, le rôle de la loi visant l’accessibilité a été axé sur l’élimination des obstacles matériels, des obstacles comportementaux et des autres obstacles sociaux pour toutes les personnes handicapées. En termes simples, chaque Néo‑Écossais a le droit d’habiter, de travailler, d’apprendre et de jouer dans un environnement inclusif, accueillant et satisfaisant. Le Comité a défini sept points de mire clés pour l’élaboration de la loi : • Les personnes handicapées se heurtent à des obstacles à l’emploi qu’il faut éliminer. • La Nouvelle-Écosse a des obligations en vertu de la Charte des droits et libertés, de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées ainsi que de sa législation visant les droits de la personne. Dans la même veine, le comité sur l’information et les communications accessibles a associé l’objet de la loi • l’information et la communication; • à l’égalité des chances; • l’emploi; • à une pleine participation et inclusion; • la conception des bâtiments et des espaces publics (l’environnement bâti); • • les attitudes et l’éducation/la sensibilisation du public; • le service à la clientèle; • les transports; à l’accès de tous à l’information et aux communications parmi toutes les fourchettes d’âge et dans tous les domaines de la vie en société (ce qui englobe, sans toutefois s’y limiter, l’éducation, la santé, les activités récréatives, le monde du travail, les loisirs, la justice, les transports et l’environnement bâti). • le logement. L’objet de la loi visant l’accessibilité doit refléter le cadre juridique établi par la Charte canadienne des droits et libertés et la loi sur les droits de la personne (Human Rights Act) de la Nouvelle-Écosse. Il doit également être conforme aux normes et aux critères décrits dans la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées. Les comités ont réaffirmé l’objet de la loi décrit et l’ont appliqué à leurs points de mire particuliers. Ce consensus a bien transparu dans le rapport soumis par le comité sur l’emploi, qui a rattaché trois impératifs à l’objet de la loi : • La Nouvelle-Écosse a besoin de la participation économique de tous ses citoyens. Le comité sur les services à la clientèle et les transports publics a adopté une vision « à plus long terme » de l’objet de la loi, optant pour un contexte davantage axé sur la transmission de ces valeurs. Il a évoqué la nécessité d’une accessibilité universelle pour tous les Néo-Écossais, quelles que soient leurs invalidités. Les membres du comité voulaient que la loi devienne l’élan entraînant un changement de culture dans la prestation des services et assurant l’intégration complète de tous, tant au sein des institutions publiques que du secteur privé. Ils estimaient de plus que la loi devrait instaurer une norme de conception universelle qui constituerait la pierre d’angle de n’importe quel nouveau système, service ou espace physique. Finalement, ils ont insisté sur le fait que la loi pourrait devenir le catalyseur qui ferait de la Nouvelle‑Écosse un chef Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 8 de file des pratiques exemplaires auprès des autres instances, tout en s’avérant essentielle au maintien de collectivités saines et durables. L’objet de la loi visant l’accessibilité a constitué une source de discussion au cours des séances publiques et dans les mémoires. Même si les commentaires soumis ont généralement fait part d’un appui, beaucoup ont remis en question la nature réaliste du but recherché compte tenu de la situation financière de la province. Dans le même ordre d’idées, certains se sont interrogés sur le terme « raisonnable », le trouvant vague. D’autres, par contre, voulaient voir le gouvernement provincial établir des priorités et des échéanciers pour assurer une mise en application stratégique des normes visant l’accessibilité compte tenu du coût des mesures pour le gouvernement et les entreprises. Le commentaire qui suit a semblé refléter de telles préoccupations : Je pense que mettre en place ou maintenir une loi cherchant à améliorer l’accès à tous les bâtiments gouvernementaux, bâtiments publics, trottoirs, passages piétonniers, etc., constitue un droit essentiel pour tous. Toutefois, à titre de sœur d’une personne qui souffre d’une invalidité physique, je pense qu’il n’est pas réaliste d’exiger une conception universelle dans les domiciles privés (sauf le domicile où habite un intéressé). Dans une province où de nombreuses régions souffrent de certains niveaux de pauvreté, on ne peut pas s’attendre à cela. Les intéressés qui habitent dans une maison devraient toutefois obtenir une aide financière gouvernementale leur permettant de bénéficier d’un accès facile et approprié afin de pouvoir facilement avoir accès aux mécanismes de soutien communautaires, de participer aux activités communautaires, etc. 9 Dans le même ordre d’idées, un commentaire faisait part d’un appui général à l’égard d’une approche « graduelle » de mise en application d’une loi habilitante, signalant : « Il faudrait accorder la priorité aux transports publics, à l’accessibilité des services gouvernementaux (éducation, santé). Pour ce qui est des entreprises privées, elles devraient être assujetties à des échéanciers/délais différents pour rendre les bâtiments accessibles. L’échéancier devrait être plus court pour les grosses entreprises et plus flexible pour les petites entreprises ». Certaines personnes se sont de plus interrogées sur ce qui constitue une invalidité. Plusieurs personnes voulaient par exemple que les maladies environnementales soient considérées comme une invalidité distincte en soi présentant sa propre série de difficultés et de problèmes d’accessibilité. Des suggestions ont également été faites sur la « portée » de l’objet. De nombreux commentaires ont signalé que « le droit d’habiter, de travailler et de jouer » représente une vision restrictive de la vie quotidienne. Certains ont avancé que le droit à l’éducation n’est pas cité clairement dans l’objet, tandis que d’autres se sont étonnées qu’on ait négligé le droit aux activités récréatives, aux loisirs et aux sports. Aux yeux des organismes d’aide à l’emploi comme Flowercart, l’accent mis sur le travail rémunéré pose un problème parce que la nature de l’emploi diffère souvent pour les personnes ayant des capacités différentes. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Application À l’instar des autres lois provinciales, la loi visant l’accessibilité visera des champs de compétence bien définis. Elle nécessitera des normes et une réglementation touchant l’interaction entre les gens et la société, ce qui pourrait englober les organisations qui aide gouvernementale à la conception et à la construction devrait être offerte pour les petites entreprises et les résidences privées. Je crois qu’il est très ‘avant-gardiste’ de rendre obligatoire l’accessibilité dans les nouveaux bâtiments publics et privés. » • fournissent de l’information, des biens ou des services; • fournissent de l‘information publique; • emploient des personnes; • possèdent ou occupent un bâtiment ou des installations connexes. La question de la définition d’une « invalidité » est par ailleurs devenue un sujet important au cours du stade de l’obtention de la rétroaction du public. La portée de cette définition déterminera à son tour quelles normes d’accessibilité devront être établies. Les personnes ayant des sensibilités à des facteurs environnementaux, par exemple, ont insisté de façon répétée sur le fait qu’elles sont elles aussi gênées par des incapacités prononcées qui nécessitent des mesures d’adaptation pour qu’elles puissent s’épanouir à l’intérieur de leur milieu. Un répondant a fait remarquer dans un mémoire: La loi s’appliquera aux municipalités, mais elle ne régira pas les biens, les services, l’information ou les établissements réglementés par le gouvernement fédéral. Les comités et le public ont généralement convenu du fait en question. Comme signalé dans les sections précédentes, la majorité a fait part de préoccupations au sujet du coût éventuel des mesures pour l’économie provinciale, en particulier les petites entreprises. Certains se sont également demandé jusqu’où pourraient aller des mesures législatives proactives. On estime par exemple que les résidences privées devraient être exemptées. La loi s’appliquera toutefois aux immeubles résidentiels loués. On considère comme essentiel que le gouvernement provincial assume un rôle prépondérant. On souhaite qu’il assure un leadership à deux égards : 1) l’investissement dans l’infrastructure pour rendre accessible tous les établissements, biens et services provinciaux et 2) la fourniture d’une aide financière directe aux entreprises et aux employeurs pour qui le respect des normes représenterait un fardeau financier. Une personne a fait observer : « Je pense qu’une Les PS (polysensibilités chimiques) et les maladies écogéniques connexes sont clairement identifiées et reconnues par les spécialistes médiaux du domaine comme des affections neurologiques chroniques causant une incapacité physique; la présence de produits chimiques identifiables crée des obstacles pour la société et les nécessités de la vie de tous ceux qui en souffrent. Les répondants ont de plus insisté sur le fait que les normes visant l’accessibilité relatives aux maladies environnementales doivent aller plus loin que les programmes volontaires comme les politiques « sans parfums » en milieu de travail. Elles doivent tenir compte de la réalité que les substances chimiques envahissent tous les recoins de l’environnement bâti/humain. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 10 Gouvernance et rôle du gouvernement Assurer l’accessibilité en Nouvelle-Écosse constitue la responsabilité de tous les Néo-Écossais, mais il faudra un organe et une structure de gouvernance pour assurer une surveillance. De nombreuses suggestions ont été reçues au sujet de la forme que pourrait avoir la structure de gouvernance et de la façon dont elle pourrait fonctionner. Les intervenants ont convenu que n’importe quel organe de gouvernance en place devra être dirigé par le gouvernement et comporter une représentation du secteur privé et de la communauté des personnes handicapées. Un conseil sur l’accessibilité, mis sur pied en vertu de la loi, pourrait être intégré au sein d’un ministère ou pourrait constituer une responsabilité interministérielle. Les ministères responsables pourraient être l’un des ministères suivants : • le ministère de la Justice; • le ministère des Services communautaires; • le ministère du Travail et de l’Éducation postsecondaire. Ces suggestions sont provenues des comités. On a convenu que le gouvernement doit assurer un leadership en établissant et en surveillant les normes visant l’accessibilité. Le comité sur l’environnement bâti, par exemple, estimait fermement que la loi et l’organisme de surveillance devraient relever du ministère de la Justice. Son rapport a recommandé que le nouvel organisme créé soit indépendant, représentatif, flexible et évolutif, crédible, et clair. Les rapports d’autres comités ont adopté une approche axée davantage sur « l’ensemble du gouvernement », faisant observer que le gouvernement est en mesure de jouer un rôle crucial dans l’établissement et le respect de ses propres normes visant l’accessibilité, en particulier en rendant ses bâtiments et ses communications accessibles à tous. 11 Aucun consensus ne s’est dégagé au sujet du ministère qui devrait assumer la responsabilité de l’élaboration des mesures législatives et des normes visant l’accessibilité. Certains répondants en ligne estimaient que le nouvel organisme devrait faire partie du ministère des Services communautaires, tandis que d’autres ont indiqué qu’il devrait être logé au sein du ministère de la Justice. Faisons remarquer que les comités ont signalé dans leurs rapports que le ministère des Services communautaires n’est pas le ministère qu’ils préfèrent voir responsable de la loi ou d’un conseil sur l’accessibilité. Ils ont justifié leur opinion par les rapports paternalistes et les liens en matière d’assistance et de bien-être traditionnellement entretenus, selon les perceptions, entre le ministère et les personnes handicapées. Un consensus marqué est apparu sur la nécessité de la création d’un conseil sur l’accessibilité chargé d’établir des normes visant le repérage, la suppression et la prévention des obstacles. On a convenu qu’un conseil de ce genre devrait comporter une large représentation des personnes handicapées ainsi que des entreprises et de la collectivité au sens large. Plusieurs répondants des consultations publiques et auteurs de mémoires ont insisté sur les points qui suivent. La majorité des répondants entrevoyaient la création d’un conseil consultatif réunissant le gouvernement, la communauté des personnes handicapées et des intervenants clés de la collectivité. Un répondant a affirmé : « Je pense que la représentation la plus large possible s’avérerait la plus avantageuse. Je ne vois pas pourquoi le comité devrait nécessairement être indépendant du gouvernement – il est important que ces initiatives et leur surveillance reposent sur Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise une force politique. » Les groupes de personnes handicapées et les organismes communautaires aidant les personnes handicapées ont eux aussi fait observer que le conseil créé devrait compter des représentants de divers types de personnes handicapées. D’autres groupes, comme Literacy Nova Scotia, ont souligné la nécessité que les normes visant l’accessibilité considèrent les obstacles invisibles comme des incapacités et reflètent ce fait. Les répondants ont clairement affirmé que le conseil sur l’accessibilité devrait faire partie du gouvernement, mais jouir d’une flexibilité et d’une autonomie suffisantes pour mettre en application des normes visant l’accessibilité évolutives. Dans les régions de l’extérieur d’Halifax, on redoute la centralisation des prises de décisions, en particulier ce qui a trait au logement. Ce point a été signalé très clairement à l’intérieur des communautés acadiennes représentées. Une personne a fait part de ce qui suit au cours d’une séance de consultation publique à Pointe‑de‑l’Église : Je pense qu’il serait relativement simple de corriger maintes situations si on le voulait vraiment. Nous avons chez nous un foyer (la Villa) pour les personnes âgées. Quelqu’un peut‑il m’expliquer pourquoi les décisions au sujet des placements à la Villa doivent passer par Halifax? Les placements nécessiteraient une fraction du temps si ce n’était pas le cas et si nous pouvions nous charger nous‑mêmes des placements. La ministre en est‑elle consciente? Un tel commentaire témoigne d’un désir des personnes handicapées et de leurs familles de sentir qu’elles assument une certaine responsabilité du processus d’élaboration des normes. Peu importe la forme que le conseil sur l’accessibilité prendra, les répondants se sont clairement dit d’avis que l’organisme devrait faire partie du gouvernement et qu’il devrait avoir suffisamment de flexibilité et d’autonomie pour intervenir face à tout l’éventail des problèmes liés à l’accessibilité dans la province. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 12 Mise en œuvre La nouvelle loi nous dotera d’un cadre permettant la création de règlements et de normes visant le maintien d’un niveau optimal d’accessibilité. Un consensus marqué s’est dégagé sur le fait que la conception et l’adoption de normes visant l’accessibilité ne constituent pas seulement une responsabilité gouvernementale, mais exige l’appui du secteur privé, de la communauté des personnes handicapées et de tous les Néo‑Écossais. Tous les rapports des comités ont insisté sur la nécessité que les normes et les autres politiques visant l’accessibilité soient mises en place seulement à la suite d’un processus élargi de consultation mettant à contribution tous les intervenants. Le comité sur l’emploi a fait observer : Il faudrait également inclure des représentants de la communauté des personnes handicapées possédant une expertise et un intérêt particuliers à l’égard du sujet – le cas échéant, l’emploi (employeurs et associations d’employeurs, les travailleurs et fonctionnaires clés). Le processus d’élaboration des normes devrait par ailleurs être un processus ouvert et inclusif s’appuyant sur une vaste consultation publique. La mise en œuvre nécessite de plus une certaine méthodologie pour l’établissement des échéanciers et des jalons. Les comités ont considéré l’établissement de buts stratégiques basés, entre autres choses, sur les réalités financières de la province. S’appuyant sur le concept d’une mise 13 en place progressive enchâssé dans la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, on estime largement que des échéanciers raisonnables peuvent être établis pour réduire l’imposition de fardeaux excessifs aux entreprises et aux collectivités. Le comité sur l’information et les communications accessibles a par exemple prévu un échéancier de sept à dix ans pour la mise en œuvre intégrale, qui suppose par surcroît que nombre des normes pourraient être mises en application presque immédiatement après l’adoption de la loi. Un autre élément du processus de mise en œuvre est l’examen. Les comités ont convenu qu’il est crucial d’effectuer un examen régulier du succès général et de l’évolution de la loi. La majorité a préconisé un examen semi-régulier de la loi au cours des premières années, suivi d’examens périodiques par la suite (jusqu’à tous les quatre ans). D’autres comités ont préconisé une « approche de la carotte et du bâton » pour le processus de mise en œuvre, dans le cadre de laquelle le gouvernement offrirait des incitatifs fiscaux et des subventions pour encourager la conformité. La section sur les « incitatifs et les sanctions » traite plus en détail de cette question. Le public s’est généralement montré d’accord avec les paramètres recommandés pour la mise en œuvre. Il s’est avéré clair qu’on appuie largement une participation active du gouvernement, de la collectivité, des entreprises et des personnes handicapées au processus de mise en œuvre. Un mémoire de Timbres de Pâques mentionne : Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Surveillance et conformité Nous proposons que le gouvernement provincial établisse un comité consultatif permanent qui éclairera la poursuite du travail et l’orientation du gouvernement provincial et des programmes communautaires visant les personnes handicapées ainsi que le financement de tels services, et qui soutiendra un dialogue significatif et régulier entre les personnes handicapées et le gouvernement provincial. Le comité sera composé de dirigeants de la collectivité, du domaine de l’éducation et du milieu des affaires, de défenseurs de premier rang des réseaux de personnes handicapées de la province, de représentants de groupes d’organismes sans but lucratif qui aident les personnes handicapées et de représentants gouvernementaux. Certaines organisations ont recommandé la création d’un organe consultatif relevant d’un ministre responsable d’une structure existante fonctionnant déjà au sein du gouvernement, comme le Conseil consultatif sur la santé et la sécurité au travail. De nombreux répondants ont fait part d’inquiétudes au sujet de l’ingérence partisane ou bureaucratique au sein du processus consultatif. Une réponse reçue en ligne fait remarquer : « On ne devrait pas déléguer de pouvoirs d’établissement de normes à des personnes non élues et non justiciables. Le gouvernement ne devrait pas déléguer de pouvoirs décisionnels de cette façon. Je crois qu’il est plus pertinent qu’un comité conseille la ministre sur les normes. Une telle démarche permettra une surveillance démocratique qui convient. » Pour assurer le succès de la loi visant l’accessibilité, il faudrait mettre en place des mécanismes permettant au gouvernement de veiller à son exécution. Les commentaires reçus des comités et du public ont insisté sur le fait que les politiques et les normes doivent représenter pour le gouvernement un moyen de déployer un système d’exécution efficace permettant aux mesures législatives de fonctionner tout en demeurant suffisamment flexibles pour soutenir une « acceptation » et un changement de culture par rapport à l’accessibilité. La question de l’éducation et de la sensibilisation du public a constitué un thème prépondérant durant les discussions au sujet de la surveillance et des normes de conformité. Les comités ont examiné des exemples de lois existantes pour assurer un tel équilibre. Le comité sur l’emploi a cité la loi sur la santé et la sécurité au travail (Occupational Health and Safety Act) comme modèle possible parce qu’elle insiste sur la nécessité pour le gouvernement de cultiver l’appui des employeurs à l’égard de la santé et de la sécurité au travail au quotidien. Il s’est clairement agi là d’un thème commun chez les autres comités. Le comité sur les attitudes et la sensibilisation du public a souligné que l’exécution devrait être assujettie à des processus de médiation et de conciliation similaires à l’approche récemment adoptée par la Commission des droits de la personne. Il a également insisté sur la nécessité d’une consultation publique et de stratégies d’éducation continue, affirmant : « La participation du public doit aller au-delà d’une simple information des gens à propos de la loi, elle doit les éduquer au sujet de la valeur de l’accessibilité et il doit s’agir d’un processus continu. » L’éducation visant à encourager un appui au lieu d’un régime d’exécution Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 14 bureaucratique descendant a par ailleurs été considérée comme la façon idéale d’obtenir l’adhésion du milieu des affaires pour la promotion de la nouvelle loi. Le comité sur le service à la clientèle et les transports publics a fait remarquer : Les propriétaires d’entreprises sont nerveux au sujet de l’incidence de la réglementation, de l’exécution et de la conformité sur leurs bénéfices nets. Il faudrait réaliser une analyse de rentabilisation sur les marchés et la part du marché accrus que procure l’accessibilité à tous. Un cadre réglementaire mettant l’accent sur les meilleures pratiques et les normes serait mieux accueilli qu’un régime mettant l’accent sur l’exécution et la conformité. Les commentaires du public ont eu tendance à abonder dans le même sens. Les intervenants préfèrent de façon générale une combinaison d’incitatifs, d’éducation et de sensibilisation, et d’un renforcement positif de l’accessibilité à une approche d’exécution strictement punitive. La Maritime Association of Professional Sign Language Interpreters a affirmé dans son mémoire qu’une combinaison du suivi des plaintes et de recherche/ promotion des résultats positifs et des pratiques exemplaires renforcerait l’appui de la collectivité à l’égard des initiatives visant l’accessibilité. L’Université Dalhousie a fait observer que la 15 surveillance et la conformité doivent être suffisamment flexibles pour permettre aux entreprises et aux institutions de se conformer aux normes visant l’accessibilité dans des délais réalistes ne causant pas un fardeau financier excessif. Le public a lui aussi convenu qu’il fallait promouvoir les aspects positifs. Des commentaires fournis en ligne font remarquer : Cherchez toujours à améliorer les rapports entre les gens à l’échelon local ne relevant pas les uns des autres ou n’imposant pas de sanctions; récompensez les gens lorsqu’ils posent de bons gestes; adoptez une approche provinciale de reconnaissance nous permettant à tous de tirer des leçons des innovations survenant dans les autres milieux de la Nouvelle‑Écosse. Les mécanismes de surveillance et de conformité nécessitent un bureau et un personnel. Comme il a déjà été mentionné, une vaste part des intervenants souhaitent que le gouvernement assume un tel rôle. On a toutefois fait remarquer qu’il faudrait modifier le mandat des organismes gouvernementaux actuels et leur fournir des ressources adéquates pour qu’ils assument ce rôle. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Incitatifs et sanctions Les systèmes de surveillance et de conformité sont intimement liés aux incitatifs et aux sanctions. Certains des comités, même s’ils appuient la mise en place de mécanismes qui encourageront un appui volontaire du public, pensent également qu’il faut prévoir et déployer dans certaines circonstances des mesures punitives. Le comité sur l’environnement bâti recommande que des sanctions, comme des amendes, soient imposées pour rendre les normes exécutoires et créditables. Il recommande en plus le dépôt des amendes perçues dans un fonds de l’accessibilité permettant un réinvestissement continu dans l’infrastructure visant l’accessibilité. Les gens ont dans une proportion écrasante considéré qu’il existait de la place pour la création d’incitatifs cherchant à encourager l’accessibilité au sein du régime fiscal. Les incitatifs pourraient prendre la forme de crédits d’impôt accordés aux employeurs embauchant des personnes handicapées ou des personnes effectuant une transition au travail. On pourrait en outre offrir des crédits d’impôt directs et des remboursements pour les rénovations relatives à l’accessibilité. Il faut en particulier remarquer que les maisons unifamiliales ne sont pas incluses dans la portée de la loi, mais on pourrait recourir aux crédits d’impôt et aux remboursements dans le contexte de la construction et des modifications domiciliaires. Un répondant en ligne a affirmé : « Le champion du domaine devrait publiciser plus amplement les incitatifs offerts pour assurer le succès de la loi, puis signaler les sanctions. Il faut adopter une approche positive par rapport à cette loi. » Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 16 Conclusion Le processus de consultation publique à l’appui du rapport et des recommandations du Comité consultatif de la ministre sur les mesures législatives visant l’accessibilité en Nouvelle-Écosse a constitué un processus détaillé. Au cours de notre démarche, nous avons entendu les commentaires de la communauté des personnes handicapées, des membres du public, de dirigeants d’entreprises, de fournisseurs de services et de représentants d’institutions et d’organisations communautaires. Nous avons entendu les gens faire part de leurs points de vue et de leur situation dans toutes les régions de la province. Ils nous ont fait part des expériences qu’ils ont vécues, de leur vision d’une Nouvelle-Écosse d’accès facile, ainsi que de leurs réserves au sujet de la loi. Malgré toute la diversité des personnes qui nous ont livré des commentaires, qui ont fait partie de comités et qui ont siégé au Comité de la ministre ou qui nous ont envoyé des mémoires, des thèmes communs ont émergé. L’un d’entre eux est le souhait d’une loi efficace et pertinente, soutenue par des normes raisonnables et réalisables. On nous a également rappelé clairement que ces normes doivent reposer sur une conception universelle – que l’accessibilité ne se limite pas aux personnes handicapées, mais qu’elle aide tous les Néo‑Écossais chaque jour. On nous a aussi rappelé que les normes visant l’accessibilité doivent tenir compte de la réalité financière, prenant en compte la santé économique 17 de la province. Dans un tel contexte, la création d’une Nouvelle-Écosse accessible nécessitera des mesures législatives et un engagement du gouvernement s’appuyant sur une mise en place progressive qui ne causera pas de fardeau excessif aux entreprises, à l’industrie, aux collectivités ou à nos citoyens. Il existe une volonté commune que le gouvernement donne l’exemple. Le gouvernement doit en conséquence non seulement s’assurer que ses bâtiments, son information, ses programmes et ses services sont accessibles, mais aussi se faire le champion de l’accessibilité réelle en faisant la promotion d’incitatifs qui permettront au secteur privé, aux collectivités et aux personnes de se conformer aux normes qu’il établira. Il faut en outre que le gouvernement mette sur pied un organisme ou un organe consultatif qui relèvera d’un ministre. L’organisme en question pourrait être intégré au sein d’un ministère existant. Rendre la Nouvelle-Écosse accessible représente par ailleurs une démarche inclusive. Même si le gouvernement peut assurer un leadership, il est impératif que les personnes handicapées, les entreprises et la collectivité élargie soient bien consultées et représentées. Il faut comprendre qu’un tel partenariat devrait être évident à chaque stade de l’élaboration des normes, de la surveillance continue et du processus d’examen périodique de la législation. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise Le thème le plus important qui est apparu tout au long du processus de consultation est sans doute la nécessité d’une éducation et d’une sensibilisation du public continues au sujet de l’accessibilité et des problèmes élargis relatifs à l’invalidité. Comme l’illustre le rapport, la loi visant l’accessibilité ne se limite pas à des politiques et à des normes, mais elle doit aussi générer un changement de culture qui permettra aux personnes handicapées d’occuper la place qui leur revient de droit dans leur milieu et dans la province. Il est crucial de considérer l’accessibilité comme plus qu’un déplacement physique entre deux points; l’accessibilité est l’inclusion socioéconomique complète de tous les Néo-Écossais. Pour y parvenir, il faut un dialogue soutenu au sujet des obstacles auxquels doivent souvent faire face les personnes handicapées ainsi que de leurs énormes contributions à la Nouvelle‑Écosse. Pour simplifier, l’éducation et la sensibilisation font disparaître les mythes et les idées fausses, et elles permettent l’« acceptation » d’une Nouvelle-Écosse accessible. Le processus de formulation et d’élaboration de la loi visant l’accessibilité en Nouvelle-Écosse a maintenant amorcé un dialogue continu avec les Néo‑Écossais et les personnes handicapées au sujet de l’avenir. L’élaboration des normes et des politiques soutenant cette loi transformeront en réalité l’entretien entamé. Accessibilité et équité pour l’ensemble de la population néo-écossaise 18