Maladie de Parkinson : Découverte d’un nouveau gène dont les mutations sont associées au développement de la maladie de Parkinson et de syndromes apparentés La maladie de Parkinson est la seconde maladie neurodégénérative, après la maladie d'Alzheimer. Les experts estiment que plus de 120 000 Français en souffrent et que près de 10% d’entre eux y sont génétiquement prédisposés. Les symptômes typiques sont l'hypokinésie (une diminution des mouvements corporels), un tremblement caractéristique et une raideur. La maladie touche plus les hommes que les femmes et sa prévalence augmente avec l'âge. Des recherches menées conjointement par l’équipe du Pr Destée et du Dr Chartier-Harlin (INSERM UMR837, université Lille Nord de France et CHRU de Lille) (http://www.crjpa.lille.inserm.fr/axe-neurosciences/equipe-6/) et celle du Pr Farrer de l’Université de Colombie Britannique au Canada (UBC, http://www.can.ubc.ca/), ont récemment identifié une mutation génétique qui serait liée à l’apparition d’une forme familiale de la maladie de Parkinson transmise selon le mode autosomique dominant. Ils ont tout d’abord mis en évidence Vendredi 9 sept. 2011 une liaison génétique au chromosome 3q26-27. Le séquençage des gènes de cette région a révélé une mutation qui est transmise avec la maladie. Elle entraîne un changement d’acide aminé de la séquence protéique (p.R1205H) d’un facteur d’initiation de la traduction eIF4G1 (eukaryotic translation initiation factor 4-gamma). Cette mutation n’a jamais été retrouvée chez plus de 3000 sujets en bonne santé. Par contre, cette mutation ainsi que d’autres A502V, p.G686C, p.S1164R, p.R1197W ont été retrouvées chez d’autres patients parkinsoniens ayant une histoire familiale ainsi que des malades présentant une maladie à corps de Lewy dans différentes régions du monde (Italie, Irlande, Pologne, Tunisie, Canada, Etats-Unis), grâce à la collaboration d’autres équipes internationales. Bien qu’elles soient rares, la découverte des mutations du gène EIF4G1 est importante, car elle implique pour la première fois, le système d’initiation de traduction des ARN en protéines dans le développement d’un syndrome parkinsonien et pourrait aider à relier les formes monogéniques de la maladie et celles induites par des facteurs environnementaux et peut être par des virus, dans une voie métabolique convergente. « Grâce à cette découverte, les chercheurs pourront mieux analyser les voies métaboliques de la maladie de Parkinson au niveau moléculaire et ainsi mieux comprendre la physiopathologie de cette maladie. De plus, cette découverte apporte de nouveaux outils aux chercheurs. Ils pourront développer de nouveaux modèles et tester de potentielles thérapies ayant pour but de ralentir, voire arrêter cette terrible maladie » dit le Dr Chartier-Harlin qui a conduit ces recherches à l’INSERM. «Les familles qui présentent plusieurs membres atteints constituent une opportunité importante et rare pour l'identification de ces prédispositions», conclut le Dr Chartier-Harlin. « Si vous désirez participer à ce type de recherche, vous pouvez contacter Mme Séverine Bleuse du service de Neurologie et de Pathologie du Mouvement du Pr Destée, Hôpital R Salengro, CHU, 59037 Lille cedex, France, téléphone 03 20 44 59 62» Des détails de cette recherche sont publiés dans The American Journal of Human Genetics. En France, ces recherches n’auraient pas été possible sans le soutien financier de l’INSERM, de l’Université de Lille II Droit et Santé, du CHRU de Lille, de la Fondation de France, de l’Association France Parkinson, de la Fondation de la Recherche Médicale et des ministères de la recherche et de la Santé (CRB et PHRC). rendu