SEXOLOGIE CLINIQUE VINCENT M. et al. (2004) Rev. Europ. Sexol ; Sexologies ; (XIII), 49 : 6-10 M. VINCENT ; M. BONIERBALE ; R. PORTO ; M.H. COLSON ; C. LANÇON Résumé: Cette recherche avait pour objectif l'étude du rôle des événements récemment vécus par l'individu dans la survenue d'un trouble de l'érection. Nous avons envisagé la vulnérabilité des sujets vis-à-vis d’une anxiété qui induit un défaut d'adaptation aux événements extérieurs. Notre échantillon compte un groupe de 26 patients souffrant de troubles de l'érection secondaires et un groupe de 20 témoins, correctement appariés. Le questionnaire d'événements de vie mis au point par F. Amiel-Lebigre (1986) nous a permis de lister les événements vécus durant les cinq années précédant l'installation du trouble de l'érection pour les patients et durant les cinq années précédant le jour de passation du questionnaire pour les témoins et auxquels les sujets attribuaient une note d'impact émotionnel sur une échelle de 0 à 100. Nous avons également mesuré les scores d'anxiété des sujets à l'aide du State-Trait Anxiety Inventory ou STAI (Spielberger, 1983). Nous avons envisagé le score d'anxiété-état comme reflet de l'anxiété de performance liée à la situation de rapport sexuel et le score d'anxiété-trait comme reflet des angoisses archaïques propres à chaque sujet. Les résultats montrent une accumulation d'événements de vie durant l'année précédant l'installation des troubles de l'érection plus importante chez les patients que chez les témoins. L’analyse détaillée de ce pic événementiel, montre que les événements les plus représentés sont ceux appartenant au domaine affectif et ceux représentant une perte. Nous remarquons également que les patients attribuent fréquemment un impact fort à ce type d'événements. Par ailleurs, les résultats ne mettent pas en évidence des scores d'anxiété-état et/ou d'anxiété-trait plus élevés chez les patients que chez les témoins. MOTS-CLEFS : • Trouble de l'érection • Événements de vie • Anxiété - VOL.XIII, N°49 Événements de vie et anxiété chez les hommes souffrant de troubles de l'érection D ans le cadre de cette recherche, nous nous sommes intéressés à la part des événements de vie récemment vécus par l'individu dans l'installation des troubles de l'érection. Notre objectif n'étant pas de mettre en évidence l'existence d'événements déclencheurs et encore moins d'établir une cause unique aux troubles de l'érection ; nous nous sommes également intéressés au rôle de l'anxiété, en l'envisageant comme un facteur favorisant un défaut d'adaptation aux événements extérieurs, mais également en nous référant au modèle de l'anxiété de performance initié par Masters et Johnson (1971) et largement repris dans les modèles contemporains. Les événements de vie Il existe une méthodologie spécifique d'étude du retentissement des événements de vie sur le vécu des individus. Les chefs de file en matière de méthodologie événementielle sont Holmes et Rahe. Ils construisent en 1967 la Schedule of Recents Experience, le premier questionnaire d'événements de vie validé. Il s'agit d'une liste de 43 événements que tout un chacun peut avoir vécus (divorce, décès d'un proche parent, licenciement, etc.) et auxquels une note standard de 11 à 100 est attribuée par des sujet-juges. Selon Holmes et Rahe (1967), ces événements sont considérés comme potentiellement perturbant dans la mesure où leur survenue implique une certaine quantité de changement. Ce serait précisément cette quantité de changement qui conférerait à l'événement un rôle pathogène ou non. Au cours de ces trente dernières années, une approche complexe de la relation événement-maladie s'est développée, donnant naissance à divers questionnaires événementiels. L'outil clinique que constituent ces questionnaires a permis de mettre en évidence de façon plus objective le rôle pressenti depuis longtemps de l'impact émotionnel des événements de vie dans l'apparition ou l'aggravation de troubles somatiques ou psychologiques. Aharonian et coll. (1991) ont appliqué la méthodologie événementielle aux troubles de l'érection. Leur échantillon comprend 100 patients consultants pour une dysfonction érectile et 30 sujets témoins. Ils utilisent un questionnaire dont la liste d'événements est proche de celle mise au point par Holmes et Rahe (1967), auquel ils ont ajouté la dimension subjective en demandant au sujet d'attribuer une note d'impact de 0 à 100, reflet du retentissement affectif au moment de la survenue de l'événement. Les résultats montrent que les patients signalent plus d'événements dans les cinq ans précédant l'installation du trouble que les témoins. En revanche, il n'existe pas de différence significative entre les patients et les témoins pour l'année précédant directement l'apparition de la dysérection ou la date du questionnaire pour les témoins. Aussi, l'analyse détaillée de ce pic souligne-t-elle qu'il s'agit majoritairement d'événements 7 nant au domaine affectif ainsi que les événements représentant une perte. Méthodologie Figure 1 : Répartition des événements de vie en fonction des années. Figure 2 : Répartition des événements de vie en fonction de leur domaine d’appartenance. Figure 3 : Répartition des événements de vie en fonction de leur nature. de la catégorie “affectif” et de type “défavorable”. Les auteurs remarquent également que les patients ont tendance à attribuer un impact plus important aux événements qu'ils vivent que les témoins, et notamment que les événements de la catégorie “affectif” ont toujours un impact significativement important. Au regard de ces résultats, deux facteurs semblent déterminants: la notion d'accumulation quantitative d'événements à fort impact dans un bref laps de temps, ainsi que le type d'événements majoritairement représentés dans ce laps de temps. Nous avons donc formulé les hypothèses suivantes: - les hommes souffrant de troubles de l'érection ont vécu un nombre significativement plus important d'événements de vie à fort impact durant l'année précédant l'apparition du trouble ; - il existe un type d'événement favorisant l'apparition de troubles de l'érection, à savoir les événements apparte- Afin de vérifier nos hypothèses, nous avons utilisé le questionnaire d'événements de vie mis au point par F. AmielLebigre (1986). Cet outil permet une évaluation subjective personnelle de l'événement puisque c'est le sujet luimême qui attribue une note d'impact aux événements. Cette méthode réduit la subjectivité clinique inhérente aux questionnaires précotés par les évaluateurs, tel le questionnaire de Holmes et Rahe (1967). En effet, le questionnaire de F. Amiel-Lebigre (1986) a été comparé dans des groupes témoins et dans diverses pathologies (cancer, dépression, alcoolisme), confirmant l'intérêt de cette dimension subjective: certains événements peuvent avoir des notes très différentes voire opposées selon les individus et cette méthode de l'évaluation de l'impact présente l'intérêt d'être la plus proche de l'expression du vécu du sujet (Amiel-Lebigre, 1991). Notre échantillon est composé d'un groupe “patient” qui compte 26 sujets ayant consulté pour un trouble de l'érection secondaire ainsi qu'un groupe “témoin” qui compte 20 sujets dont les caractéristiques socio-démographiques (âge, statut professionnel, statut civil) sont correctement appariées à celles des patients. Nous avons listé les événements vécus par les sujets durant les cinq années précédant l'installation des troubles de l'érection (t0) pour les patients et durant les cinq années précédant le jour de passation du questionnaire (t0) pour les témoins. Les événements vécus sont repérés grâce à leur date de survenue (année), à leur domaine d'appartenance (professionnel, financier, social, affectif, familiale et de la santé), à leur nature (gain ou perte) et grâce à leur note d'impact attribuée par les sujets selon une échelle de 0 à 100 (100 représentant l'impact maximum). L'anxiété En ce qui concerne l'anxiété, deux facteurs nous semblaient importants. Premièrement, nous nous sommes intéressés à l'anxiété générale et stable des individus qui détermine leur façon d'appré- VOL.XIII, N°49 8 hender les événements extérieurs. D’après le modèle mis au point par Rahe (1976), les individus possédant une organisation psychologique solide vivent de façon plus brève les événements que les individus plus fragiles et échappent ainsi à l'impact cumulatif des événements successifs. Nous avons envisagé l'anxiété comme constituant une fragilité constitutionnelle, rendant les individus plus vulnérables à l'impact des événements qu'ils vivent. Ensuite, nous nous sommes intéressés à l'anxiété de performance, généralement citée par les auteurs comme un facteur pouvant participer à l'installation de troubles érectiles. Masters et Johnson (1971) décrivent à ce sujet, un mécanisme d'interférences cognitives, communément appelé “cercle vicieux de l’anxiété”, où la crainte de l'échec ajoutée à l'anxiété, fixe la dysfonction érectile. À ce sujet, de récentes recherches ont mis en évidence le faible niveau d'estime de soi associé à cette anxiété de performance (Feil, 2002 ; Fabbri et al. 2003). Selon les auteurs, le manque de confiance en soi provoque chez les hommes, un sentiment d'insécurité les conduisant à craindre la critique et/ou le rejet de la partenaire. Selon Smith (1988), les échecs répétés induisent des attitudes cognitives d'autoobservation de leur performance qu’il nomme “le rôle de spectateur”. Ainsi, les hommes dysfonctionnels sont distraits par les stimuli non-sexuels reliés à la performance, ils développent des attentes négatives face à l'activité sexuelle, et ce trop plein d'émotions négatives induit l'anxiété de performance. Une recherche réalisée par Hartmann (1998) auprès de 751 patients souffrant de dysfonction érectile et comparés à un groupe témoin de 55 sujets met en évidence la part de l'anxiété de performance dans la genèse de troubles érectiles. L'auteur dégage trois facteurs principaux retrouvés chez les patients qu'il propose d'envisager sur un continuum: - les facteurs immédiats représentés par l'anxiété de performance ; - les événements de vie issus de l'histoire récente des patients ; - les vulnérabilités constitutionnelles acquises depuis l'enfance. Ainsi, selon cette étude, il existe un lien entre les troubles de l’érection, le niveau d'anxiété des patients en situation et les événements vécus juste avant l'appari- VOL.XIII, N°49 Tableau 1 : Répartition des événements de vie en % sur les cinq années précédant le t0 et % d'augmentation de cette répartition d'une année par rapport à l'autre. % Années (-1) (-2) (-3) (-4) (-5) Total Moyenne Patients 58,3 16,7 11,8 7,6 5,6 100 3,8 Témoins 45 26,7 8,9 10,5 8,9 100 5 % d’augmentation Patients Témoins 249,1 68,5 41,5 200 55,2 -15,2 35,7 18 - Tableau 2 : Part des événements à fort impact dans la répartition des événements en fonction des années. N Années (-1) (-2) (-3) (-4) (-5) Total M/S M/A Patients 57 20 16 10 5 108 4,1 21,6 % Témoins 60 29 11 15 9 124 6,2 24,8 tion des difficultés. Nous avons donc formulé l'hypothèse suivante : - les individus souffrant de trouble de l'érection ont un niveau d'anxiété significativement élevé. Méthodologie Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons utilisé le State-Trait Anxiety Inventory ou STAI, mis au point par Spielberger (1983). Cet outil permet d'évaluer de façon indépendante le trait d'anxiété qui fait référence à des caractéristiques stables et spécifiques et l'état d'anxiété lié à une situation, à un événement. Selon cette distinction, nous avions envisagé d'évaluer plus spécifiquement l'anxiété générale à l'aide de l'échelle d'anxiététrait et l'anxiété de performance à l'aide de l'échelle d'anxiété-état. Ce questionnaire est l'une des échelles d'auto-évaluation de l'anxiété trait-état les plus utilisées, plus de 2000 études utilisant cet inventaire ont été recensées en 1998 (Ferreri, 1999), dont de nombreux travaux en psychiatrie et en psychosomatique. L'échelle d'anxiété-trait comprend 20 items sous formes d'énoncés couramment utilisés pour exprimer comment les individus se sentent de manière générale, et l'échelle d'anxiété-état com- Patients 79,8 83,3 94,1 90,9 62,5 410,6 15,8 82,1 Témoins 74 60,4 68,7 78,9 56,2 338,2 16,9 67,64 prend 20 items décrivant les sentiments éprouvés au moment présent. Chaque item de l'inventaire est évalué de 1 à 4 selon son intensité pour l'anxiété-état et selon sa fréquence pour l'anxiété-trait. Ainsi, pour l'échelle état: - non = 1 ; plutôt oui = 3 ; plutôt non = 2 ; oui = 4 ; - pour l'échelle-trait: presque jamais = 1 ; souvent = 3 ; parfois = 2 ; presque toujours = 4. Cependant, certains items mesurent l'absence d'anxiété, donc leurs notes doivent être inversées. La note totale varie donc de 20 à 80. Résultats ■ Répartition des événements de vie En ce qui concerne les événements de vie, les résultats mettent en évidence une accumulation d'événements de vie durant l’année précédant l’apparition des troubles de l'érection. Ce pic événementiel est également observé chez les témoins mais il est moindre (Figure 1). En effet, les pourcentages d'augmentation des événements montrent qu'il y a chez les patients une augmentation de 200 % des événements vécus durant l'année précédant t0 alors qu'elle n'est que de 69 % chez les témoins (Tableau 1). 9 Tableau 3 : Répartition des événements de vie en fonction de leur domaine d'appartenance. N % Domaines Professionnel Financier Patients 17 6 Témoins 23 7 Patients 20,2 7,1 Témoins 28,4 8,6 Social 19 13 22,6 16,1 Affectif 26 18 31,1 22,2 Familial 10 15 11,9 18,5 Santé 6 5 7,1 6,2 Tableau 4 : Part des événements à fort impact dans la répartition des événements en fonction de leur domaine d'appartenance. N % Domaines Professionnel Financier Patients 12 4 Témoins 16 6 Patients 70,6 66,7 Témoins 69,6 85,7 Social 9 10 47,7 76,9 Affectif 21 15 80,8 83,3 Familial 8 10 80 66,7 Santé 5 3 83,3 60 Tableau 5 : Répartition des événements de vie selon leur nature. N % Nature Patients Témoins Patients Témoins Gain 13 22 15,4 27,1 Perte 71 59 84,5 72,8 Tableau 6 : Répartition des événements à fort impact selon leur nature. N % Nature Patients Témoins Patients Témoins Gain 8 15 61,5 68,2 Perte 49 45 69 76,2 Tableau 7 : Moyennes (M) des scores obtenus par les sujets au State-Trait Anxiety Inventory ou STAI (Spielberger, 1983) et écarts-types (s) correspondants. M s Anxiété-état Patients Témoins 39,1 38,8 11,8 8,4 Par ailleurs, les patients n'ont pas attribué d'impact significativement plus fort aux événements qu'ils ont vécus durant l'année précédant l'installation du trouble érectile qu'aux événements vécus antérieurement. En effet, les événements à fort impact sont majoritairement représentés durant les années (-3) (94,1 % ) et (-4) (90,1 %). En revanche, seulement 79,8 % des événements vécus durant l'année précédant les troubles de l'érection sont à fort impact; les patients ne vivent pas plus d'événements à fort impact durant l'année (-1). (Tableau 2). ■ Domaines d'appartenance des événements de vie En ce qui concerne les domaines d'appartenance des événements, les résultats mettent en évidence que les événements Anxiété-trait Patients Témoins 42,2 42,7 9 3,9 majoritairement représentés appartiennent au domaine affectif. Viennent ensuite les événements de type “social”, suivis de près par les événements de type “professionnel”. La part importante occupée par les événements de type “affectif” est d'autant plus mise en valeur que ces événements n'occupent que la seconde position de la répartition des témoins, après les événements appartenant au domaine professionnel (Figure 2, Tableau 3). D'autre part, les résultats montrent que les patients attribuent un impact fort à 80,8 % des événements de type “affectif” qu'ils ont vécu. Cependant, ce résultat est relativisé par le fait qu'ils attribuent également un impact fort à 83,3 % des événements de type “santé” et à 80 % des événements de type “familial”. De plus, nous remarquons que les témoins attribuent également fréquemment un impact fort aux événements de type “affectif” (83,3 %). Ces résultats nous permettent tout de même de mettre en évidence une tendance chez les patients à vivre les événements appartenant au domaine affectif de façon plus intense que ceux du domaine social, professionnel et financier (Tableau 4). ■ Nature des événements de vie En ce qui concerne la nature des événements, les résultats montrent que les patients rapportent plus d'événements représentant une perte (84,5 %) que les témoins (72,8 %) et, inversement, les témoins rapportent plus d'événements représentant un gain (27,1 %) que les patients (15,4) (Figure 3, Tableau 5). Par ailleurs, les patients comme les témoins attribuent plus fréquemment un impact fort aux événements représentant une perte qu'aux événements représentant un gain. En effet, chez les patients, 69 % des événements représentant une perte sont des événements à fort impact, alors que ce n’est le cas que de 61,5 % des événements représentant un gain. Cependant, aucune différence significative n'est observée entre les deux groupes de sujets, le fait que les pourcentages soient plus élevés dans le groupe des témoins est dû au fait que les témoins rapportent plus d'événements à fort impact, comme nous l'avons indiqué précédemment (Tableau 6). ■ L'anxiété En ce qui concerne l'anxiété, nous n'observons pas de différences significatives entre les scores d'anxiété obtenus par les patients et ceux obtenus par les témoins, que ce soit pour l'échelle d'anxiété-état (patients = 39,1 et témoins = 38,8) ou pour l'échelle d'anxiété-trait (patients = 42,2 et témoins = 42,7) (Tableau 7). Conclusion Les résultats obtenus vont dans le sens de la première hypothèse. En effet, comme l'avaient indiqué Aharonian et coll. (1991) dans leur recherche, il semblerait que l'aspect cumulatif des événements soit un facteur important dans le rôle attribué aux événements de vie - VOL.XIII, N°49 10 quant à la pathogenèse des troubles érectiles. De plus, nous pouvons envisager que, bien que les événements vécus ne soient pas particulièrement cotés “à fort impact”, ils aient un effet cumulé lorsqu'ils se multiplient. En ce qui concerne l'hypothèse 2, il semblerait effectivement qu'il y ait un type d'événement favorisant l'installation des dysfonctions érectiles, à savoir les événements appartenant au domaine affectif et les événements représentant une perte pour le sujet. D'ailleurs, l'événement le plus cité est l'événement “séparation-divorce”. Ce constat laisse envisager le rôle important de la relation de couple et des affects induits par les modifications de l'équilibre du couple dans l'installation d'une dysfonction érectile. Les résultats obtenus au questionnaire d'anxiété ne vont pas dans le sens de ceux obtenus par Hartmann (1998), puisque nous n'observons pas un niveau d'anxiété élevé chez les patients. Donc, nous ne pouvons pas mettre en évidence la présence de l'anxiété de performance chez les hommes souffrant de dysfonctions érectiles; l'hypothèse 3 n'est donc pas vérifiée. Cependant, ce résultat n'équivaut pas à l'absence d'anxiété, d'ailleurs les sujets montrent un niveau d'anxiété-trait plus élevé que celui d'anxiété-état. Nous pou- - VOL.XIII, N°49 vons envisager que la population témoin ne constitue pas un groupe contrôle efficace, notamment en raison de l'effectif restreint de cet échantillon. De même, nous pouvons envisager que la STAI (Spielberger, 1983) ne soit pas un outil de mesure efficace de la vulnérabilité aux événements extérieurs, ni même de l'anxiété de performance. Il existe des échelles de mesures des stratégies d'adaptation, les échelles de “coping”. De même, la crainte de l'échec pourrait être évaluée par le biais de mesure de l'estime de soi. BIBLIOGRAPHIE - AHARONIAN R., BONIERBALE M., COLSON M.H. (1998) Life-events & dysérection. 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Our sample was a group of 26 patients suffering from secondary erection disorders and a group of 20 control subjects. We used the Life-Events Questionnaire developed by F. Amiel-Lebigre (1986) to make a list of events experienced during the five years prior to the onset of erection disorders for the patients, and during the five years prior to the date at which the questionnaire was filled in for the control subjects. The subjects were all asked to give a score between 0 and 100 to each event according to its emotional impact on them. We also measured the subjects’ anxiety scores using the State-Trait Anxiety Inventory or STAI (Spielberger, 1983). Our hypothesis was to use the State-Trait score to reflect long-standing anxiety specific to each subject. The results show that there had been a much greater number of life events during the year prior to the onset of erection disorders for the patients than for the control subjects. A detailed analysis of this peak of events revealed that the most common events were those of an emotional nature and those involving a loss, or bereavement. We also noted that the patients often assigned a high emotional impact score to this type of event. In addition, the results did not show any higher state-anxiety and/or trait-anxiety scores for patients than for control subjects. KEY WORDS: • Erection disorders • Life-events • Anxiety Life events and anxiety in male subjects suffering from erectile disorders Life events quantitative accumulation of highimpact events during a brief lapse of time, and the main type of events taking place during this lapse of time. This led us to formulate the following hypotheses: H1: Men suffering from an erection disorder have experienced a significantly higher number of high-impact life events during the year before the onset of the disorder. H2: There might be a type of event that is conducive to the onset of erection disorders, i.e. emotional events or events related to a loss. A specific methodology has been developed to study the effect of life events on an individual’s experience. The leaders on the subject of life-event methodology are Holmes and Rahe. In 1967 they developed the Schedule of Recent Experience, the very first questionnaire on life events to be validated. In the past thirty years, a complex approach has developed to the relationship between events and disease, leading to the appearance of various different event questionnaires. Questionnaires as a clinical tool have enabled the long-suspected role of the emotional impact of life events on the onset or deterioration of somatic or psychological disorders to be clearly evidenced. Aharonian et coll. (1991) applied the event-based methodology to erectile disorders. According to the results they obtained, there would appear to be two decisive factors: the concept of a ■ Methodology The sample comprises a “patient” group including 26 subjects who consulted for a secondary erection disorder, and a control group of 20 subjects. Using the Life-events questionnaire developed by F. Amiel-Lebigre (1986), we listed the events experienced by the subjects during the five years prior to the onset of their erection disorder (t0) for the patients, and during the five years prior to the date at which the questionnaire was being filled in (t0) for the control subjects. The events experienced are identified by means of the date of onset (year), the area they concern (professional, financial, social, emotional, family and health), their type (gain or loss), and an impact score given by the subjects themselves on a scale of 0 to 100 (with 100 being the maximum impact). ow important are life events recently experienced by individuals in the onset of erection disorders? We also investigate the role of anxiety as a factor that could not only potentially reduce the individual’s capacity to cope with outside events, but also with regard to the performance anxiety model first described by Masters and Johnson (1971) and often used since in contemporary models. H - VOL.XIII, N°49 12 Anxiety We studied the general and stable form of anxiety experienced by individuals that defines the way in which they cope with outside events. According to the model developed by Rahe (1976), psychologically-strong individuals experience events for a shorter period of time than more fragile individuals, thereby avoiding the accumulated impact of successive events. We also investigated performance anxiety, often mentioned by the authors as a factor that could lead to erectile disorders. Masters and Johnson (1971) suggested a possible mechanism of cognitive interference, often referred to as the “vicious circle of anxiety”, where the fear of failure accumulates with the anxiety, to establish the erectile disorder. Some research conducted by Hartmann (1998) evidenced the role of performance anxiety in the onset of erectile disorders. The author identified three main factors in patients, which he suggests should be considered as a continuum: - Immediate factors represented by the performance anxiety, - Life events in the patient’s recent past, - Constitutional vulnerability acquired in childhood. We therefore formulated the following hypothesis: H3: individuals suffering from erectile disorders have significantly high anxiety levels. ■ Methodology We used the State-Trait Anxiety Inventory or STAI developed by Spielberger (1983). This tool provides an independent assessment of the anxiety trait which makes reference to stable and specific characteristics of the state of anxiety related to a situation, or an event. We therefore wanted to make a more specific assessment of the general state of anxiety using the traitanxiety scale and performance anxiety using the state-anxiety scale. Results ■ Distribution of life events There was an accumulation of life - VOL.XIII, N°49 events during the year prior to the onset of the erection disorder. This peak of events was also observed in the control subjects, but to a lesser extent (Figure 1/see french version). In the patients, there was a 200% increase in events experienced during the year prior to t0, compared to only 69 % for the control subjects (Table 1/french version). And yet, the patients did not give a significantly higher impact score to the events they experienced during the year prior to the onset of erectile disorders than to the events they had experienced previously (Table 2/french version). ■ The areas concerned by the life events Most of the events represented belong to the emotional field. (Figure 2, Table 3/french version). In addition, the patients gave a high impact score to 80.8% of the “emotional” type events they experienced (Table 4/french version). ■ Type of life events The results show that the patients reported more events representing a loss (84.5%) than the controls (72.8%), and vice versa, the controls reported more events representing a gain (27.1%) than the patients (15.4) (Figure 3, Table 5/french version). Furthermore, both the patients and the controls reported a stronger impact for events representing a loss than those representing a gain (Table 6/french version). ■ Anxiety As far as anxiety is concerned, no significant differences can be seen between the anxiety scores obtained by the patients and those obtained by the anxiety controls. (Table 7/french version). Conclusion The results obtained would seem to confirm hypothesis 1. As stated by Aharonian et coll. (1991) in their research, it would appear that the accumulation of events is an important factor in the role played by life events in the pathogenesis of erectile disorders. Furthermore, it would appear that even if the events are not judged to have a particularly strong impact on the subject, they nevertheless have an accumulated effect. Concerning hypothesis 2, it would appear in fact that there is a type of event which plays in favour of the onset of erectile disorders, i.e. events of an emotional nature and events representing a loss for the subject. The event most commonly mentioned is “separation/divorce”. This observation gives us an indication of the important role played by the relationship within a couple and the consequences of modifications to the balance in the couple in the onset of an erectile disorder. The results obtained from the anxiety questionnaire do not point in the same direction as those obtained by Hartmann (1998) since we did not observe a high anxiety level in the patient group. We are therefore unable to evidence the presence of performance anxiety in men suffering from erectile dysfunctions; hypothesis 3 has not been evidenced. However, it is possible that the STAI (Spielberger, 1983) is not a good tool to measure vulnerability to outside events, or even performance anxiety. There are other measurement scales, coping scales which could provide better results. In addition, the fear of failure could be assessed by measuring self-esteem. Adresse pour correspondance : M. Bonierbale CHU Ste-Marguerite, Service du Pr C. Lançon, 13274 Marseille Cedex 9. <[email protected]>