Spectroscopie de point de contact Colin Lopez, Marcel Tencé, Luc Fruchter, Frédéric Bouquet La spectroscopie de point de contact (PCS) : un « trou de serrure » mésoscopique La résistance de contact entre une pointe et un métal présente différents régimes, selon la dimension (d) de ce contact et des libres parcours moyens élastiques (lel) et inélastiques (lin) des électrons. mises en évidence par la mesure de dV/dI ou de d²V/dI². Plus les contacts sont petits, plus les effets mésoscopiques seront importants. En étudiant l’importance de ces déviations en fonction de la tension de polarisation V (et donc de l’énergie des porteurs de charges), on obtient des informations sur le phénomène physique à l’origine du mécanisme de rétrodiffusion. On observe alors des déviations à la loi d’Ohm, déviations qui peuvent être Exemple : phonons gap supraconducteur Régime ballistique, d << l el , l in N ph (La rétrodiffusion sonde les excitations du milieu à étudier : phonons, quasi-particules du supraconducteur) V=RI (Voir résistance R plus haut) S R ~ ρ / d R ~ RQ / (kF d2) (RQ = h/2e2) En moyenne, le contact ballistique sonde la surface de Fermi (kF) , mais où est la spectroscopie ? e t Rétrodiffusion par un phonon metal R ~ ρ(Τloc) / d Régime diffusif, l el << d << (l el l in )1/2 Ordre 1 : V(I) non-linéaire Ordre 0 : V(I) est linéaire Rétrodiffusion sur un supraconducteur " En pratique, les contacts mésoscopiques permettent d ’atteindre des densités de courants pour lesquelles e x E x L ~ énergie à sonder (Debye ou Δ), parce qu’il n’y a pas d ’échauffement local. Dans le massif, il faudrait des densités de l’ordre de 109 A / cm2 d Pointe Régime thermique, l el , l in << d " En considérant les processus de retro-diffusion, les porteurs peuvent perdre une partie de leur énergie, dépendante des excitations du milieu (phonons, quasi-particules), ce qui permet de sonder le matériau. isolant e Spectre de contact et spectre de phonons pour LSCO (Yanson et al 1987 et Belushkin et al 1989) Gap supraconducteur et pseudo gap pour YBCO (Rybaltchenko 1990) Avantage de la technique : moins contraignant pour la qualité de la surface que le STM Inconvénients : non résolu spatialement, qualité du matériau sondé non contrôlée, plusieurs régimes possible Contrairement au STM (scanning tunneling microscope), ce ne sont pas directement les densités d ’états de la pointe et du matériau qui sont comparées par effet tunnel, mais les processus de retrodiffusion de la charge. Notre montage intègre cependant les contraintes d ’un STM. De la théorie à la pratique, comment « chatouiller » les atomes Electronique dédiée à la spectroscopie de point de contact (utilisable également pour la microscopie à effet tunnel) : ª ª ª ª ª La pointe équipée de 2 piezos et de 5 electrodes peut se mouvoir suivant les 3 axes avec une précision à l’échelle de l’atome Un amplificateur de courant programmable pour amplifier un courant de quelques pA à une trentaine de mA Polarisation de l’échantillon programmable à laquelle s’ajoute une tension externe AC utilisée par la détection synchrone Extraction de la composante AC du courant amplifié pour la détection synchrone (courbes dI/dV, d²I/dV² ) L’unité de calcul embarquée gère parallèlement : – le déplacement en collé-glissé de la pointe suivant X ou Z pour la phase d’approche (courbes programmables) – le déplacement de la pointe via les piezzos pour le balayage – l'asservisement numérique de la pointe en courant ou en altitude (les seuils d’approche, la fréquence et le pas sont programmables) – le prétraitement du courant tunnel (moyennage, filtrage numérique) ª Logiciels de stockage des données et d’imagerie (VisualBasic pour la spectroscopie et DigitalMacrograph pour l’imagerie en microscopie) RACK PCS - STM AMPLI COURANT FAIBLE BRUIT I(t) AC+DC G1 G2 ADC DC G3 12bits 25Msps DETECTION SYNCHRONE GAINS PROGRAMMABLE AMPLIS Haute Tension POINTE PIEZO XY+ DAC YX+ 16bits FPGA 6Msps/ch (Unité de calcul) Z Zmacro DC X Y CHIP USB AC S I(t) v(t) IAC(t) WINDOWS XP V(t) AC+DC dI/dV d²I/dV² CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES : ª ª ª ª ª ª 5 voies bipolaires ± 150 V pour la commandes des piezos : ± 1mV de bruit, bande-passante 25 kHz 1 voie bipolaire ± 300 mV pour la tension de polarisation de l’échantillon Contrôle numérique des 6 voies : 16 bits à 6 MSPS [1] sur chaque voie Une tête d’amplification du courant tunnel avec gains programmable : bande-passante supérieure à 1.5 kHz pour les forts gains, gains de 500 à 1010 Une entrée de numérisation du courant tunnel amplifié (ADC) : 12 bits à 25 MSPS [1] Appareil équipé d’un circuit logique programmable (FPGA) cadencé à 48 MHz connecté en USB2 au PC. [1] méga-échantillons par seconde Poster présenté aux journées techno’08 du LPS, 29 et 30 mai 2008