Évaluer et améliorer la durabilité de la filière piscicole française : programmes IDAqua® et ProPre AURÉLIEN TOCQUEVILLE • Responsable Service Technique Aquaculture, ITAVI [email protected] www.itavi.asso.fr www.journees-de-la-recherche.org En 2002, face aux chutes de tonnage (-10 % en 10 ans pour la salmoniculture, produisant actuellement 37 000 T) et à l’accumulation des contraintes (environnementales, sanitaires, sociétales…) la filière piscicole, via le CIPA1 a édité sous forme de brochure un vade-mecum pour une filière piscicole durable. Les grandes lignes de cette démarche sont : • L’engagement écrit de la filière en faveur du développement durable (rôle de sentinelle de la qualité des eaux, approvisionnement durable en poisson, dialogue entre parties prenantes…) • La liste des principes et des objectifs d’une aquaculture durable (protection de la ressource en eau en quantité et qualité, maintien des emplois locaux, développement local…) • Un bilan actualisé de l’état actuel des réflexions et des propositions à ce sujet • Les actions à engager pour atteindre les objectifs d’une aquaculture durable (travaux sur les matières premières de l’aliment des poissons, guides de bonnes pratiques sanitaires, gestion de l’impact, valoriser la qualité des produits…) Cette première version de plan de progrès a guidé les actions interprofessionnelles jusqu’en 2006. La filière a ensuite mené une réflexion sur les indicateurs constitutifs d’un tableau de bord au travers du projet IDAqua® : Indicateurs de Durabilité pour l’Aquaculture, issu d’une réflexion commune entre profession, organismes techniques et de recherche, enseignement. Ce projet a permis de développer un outil d’auto évaluation individuelle des exploitations piscicoles, basé sur des groupes d’indicateurs sur les échelles du développement durable : économique, environnementale, et socio-territoriale. L’outil développe une trentaine d’indicateurs. L’outil, mis à disposition en 2011 pour les éleveurs (de truites, de poissons marins et d’étangs) sur le site IDAQUA (www.idaqua.fr), permet à l’exploitation de se situer par rapport à celles d’un même groupe. A l’échelle de la filière, les informations collectées dressent un premier état des lieux de la durabilité de la profession. L’outil permet de faire un premier bilan de durabilité et de suivre régulièrement l’évolution de sa performance. Lors de cette démarche et dans un contexte réglementaire en forte évolution (Loi sur l’eau, SDAGE2, DCE3…), la thématique environnementale est apparue comme prioritaire pour la suite des actions à mener, notamment pour la salmoniculture vis-à-vis de l’atteinte du Bon Etat des cours d’eau à l’horizon 2015. Le projet PROPRE4 consiste donc à caractériser, évaluer précisément les effluents d’un site salmonicole, en mesurer l’impact sur l’environnement récepteur et envisager le cas échéant la réduction de celui-ci. L’eau et le cours d’eau, sont à la fois milieu d’élevage et milieu récepteur en salmoniculture. De plus, ce programme tente de développer des outils de caractérisation et des systèmes innovants de gestion des rejets, face à des rejets très dilués et des milieux récepteurs aux sensibilités différentes. Par ailleurs, en complément de la démarche IDAQUA, le projet PROPRE développe l’analyse des voies d’amélioration de la durabilité des exploitations piscicoles via un outil d’analyse de risques. Cet outil permet à chaque exploitation de définir un plan d’amélioration. Ces programmes, IDAQUA et PROPRE, co-construits et menés en partenariat entre filière / développement / recherche / enseignement visent à poursuivre et enrichir la démarche « aquaculture durable » initiée depuis 10 ans. � NB : les programmes PROPRE et IDAQUA bénéficient de financements du CAS DAR, du FEP, du MAAPRAT et du MEEDDTL.