24. C`est ce que semble considérer le christianisme bien qu`il n`ait

Les relations
entre judaïsme,
christianisme et islam
Les causes des conflits
Le judaïsme, le christianisme et l'islam ont le même Père (le Dieu d'Abraham). Mais ils ont des
relations non pas fraternelles mais fratricides. Les trois religions monothéistes croient toutes trois
en un même et seul Dieu unique, le Dieu d'Abraham, et elles reconnaissent la même lignée de
fondateurs et de prophètes : Adam, Noé, Abraham, Moïse, Job, David et Jésus. Mais cette
consanguinité, bien loin de les rapprocher et de les unir, les met en situation de rivalité. Chacune
prétend détenir seule la « révélation ».
Cette situation de rivalité fratricide se complique par une situation de rivalité œdipienne. Le
judaïsme n'est pas seulement, comme on l'a dit, le frère aîné du christianisme, il est aussi le père
du christianisme. Et le judaïsme et le christianisme ne sont pas seulement les frères aînés de
l'islam mais le grand-père et le père de l'islam. Et la religion-fille, tout en reconnaissant la religion-
mère, a la volonté et le désir de la supplanter et même de la tuer.
Comment se manifeste cette relation de filiation, mais aussi de rivalité œdipienne ? Prenons
l'exemple des relations du christianisme avec le judaïsme. Le christianisme reconnaît le judaïsme
puisque le christianisme a maintenu le Livre des Juifs (la Thora, l'Ancien Testament) dans le corpus
de ses livres saints. Mais le christianisme est aussi souvent animé d'un sentiment d'antisémitisme
meurtrier à l'égard du judaïsme. Le christianisme s'est souvent prétendu « le nouvel Israël » qui
devait se substituer au vieil Israël.
Le christianisme reconnaît, à la rigueur, la place, la fonction et la légitimité du judaïsme d'avant
Jésus-Christ, à titre de préparation et d'annonce du christianisme. Par contre il a du mal à définir le
rôle du judaïsme d'après Jésus-Christ. Et toutes les relations d'amitié judéo-chrétiennes qui se
manifestent aujourd'hui n'empêchent pas que le christianisme considère que le judaïsme d'après
Jésus-Christ est aveugle puisqu'il n'a pas voulu reconnaître Jésus-Christ. Et le judaïsme lui-même,
(en dépit des efforts d'un Martin Buber et d'un Elie Benamozig (1) a du mal à reconnaître une
fonction et une légitimité au christianisme.
De la même manière, l'islam reconnaît la place des « gens du Livre » (les juifs et les chrétiens) et
reprend à son compte la prophétologie judéo-chrétienne. Mais il considère que le judéo-
christianisme a défiguré la vérité et il prétend prendre la place de ceux dont il est l'héritier.
Si l'on veut concourir à ce que chacune des confessions monothéistes reconnaisse les deux
autres, il ne sert à rien de mettre en valeur ce qu'elles ont en commun puisque cela ne fait que
conforter leur rivalité. Il faut au contraire tenter de fonder théologiquement leur différence, leur
spécificité et leur complémentarité.
La compétition fratricide entre les trois monothéismes ne peut être évitée que si l'on démontre que
chacun des trois monothéismes, dans sa spécificité propre, est légitime, véridique et indispensable
aux deux autres.
Ainsi il faut fonder la place, la fonction et la légitimité du christianisme et de l'islam dans le cadre
d'une théologie juive, et aussi la place, la fonction et la légitimité du judaïsme et de l'islam dans le
cadre de la théologie chrétienne, et enfin la place, la fonction et la légitimité du judaïsme et du
christianisme dans le cadre d'une théologie musulmane.
Articulation générale du judaisme, du
christianisme et de l'islam
Pour articuler le judaïsme, le christianisme et l'islam, on peut user de plusieurs images.
Donnons-en une première : celle de l'arbre. Le judaïsme est le tronc, le christianisme constitue
les branches maîtresses et l'islam les branches secondaires. L'arbre serait incomplet s'il n'y avait
pas le tronc, les branches maîtresses et les branches secondaires. Le tronc serait incomplet et
inutile sans les branches maîtresses et secondaires. Et les branches maîtresses ont besoin, pour
accomplir leur mission, de l'existence du tronc. Et les branches secondaires ont besoin, pour
accomplir leur mission de l'existence du tronc et des branches maîtresses.
L'islam doit reconnaître qu'il a son fondement dans le judaïsme et le christianisme. Et le
christianisme doit reconnaître qu'il a son fondement dans le judaïsme.
Cette image de l'arbre rend compte d'une succession chronologique entre le judaïsme, le
christianisme et l'islam. Mais il est possible de donner une image spatiale de l'articulation des trois
monothéismes. C'est celle de trois cercles concentriques qui rendent compte de l'extension et de
l'universalisation progressive du champ du monothéisme. Le cercle central représente le judaïsme.
Le second représente le christianisme qui étend le monothéisme à un cercle plus large au-delà des
limites du judaïsme. Et l'islam étend le monothéisme à un cercle plus large encore : le champ des
peuples extérieurs au champ de l'Eglise chrétienne du VIIe siècle.
La mission du christianisme est plus universelle que celle du judaïsme (elle concerne les gentils
alors que la mission du judaïsme concerne les seuls juifs) et la mission de l'islam est encore plus
universelle (le prophète Mohamed, au VIIe siècle s'est adressé aux tribus païennes qui n'avaient
été touchées ni par le judaïsme ni par la mission chrétienne).
Autre articulation possible entre le judaïsme, le christianisme et l'islam. Puisque chacun de ces
trois monothéismes considère que Dieu conclut plusieurs alliances successives avec l'humanité,
chacun des trois monothéismes peut être considéré comme la réalisation de l'une de ces alliances.
Pour nous faire comprendre, rappelons en quoi consiste cette succession des Alliances. Dieu conclut
une première alliance avec Adam, père de l'ensemble de l'humanité ; puis, devant l'échec de cette
première alliance, Il conclut une deuxième alliance plus restreinte (on pourrait dire moins
ambitieuse) avec Noé, père, non pas de l'ensemble de l'humanité mais des seuls croyants ; puis,
devant l'échec de cette deuxième alliance, il conclut une troisième alliance, plus restreinte encore,
avec Abraham, père des seuls croyants monothéistes ; puis devant l'échec de cette alliance, il
conclut une alliance plus restreinte encore avec Moïse, père du seul peuple juif.
On peut considérer que le judaïsme constitue la réalisation de l'alliance avec Moïse et le peuple élu,
que le christianisme constitue la réalisation de l'alliance avec Abraham et le croyants, et que l'islam
constitue la réalisation de l'alliance avec Adam et l'ensemble de l'humanité.
Et le paradoxe est que l'islam qui constitue la dernière alliance dans l'ordre chronologique
représente l'accomplissement de la première alliance dans l'ordre de la succession des alliances.
Lors de la succession des alliances avec Adam, Noé, Abraham, Moïse, Dieu restreint
progressivement et peu à peu le territoire de son alliance de façon à avoir une emprise, certes plus
restreinte, mais aussi plus ferme et plus sûre. A partir de l'aire sûre et fidèle que constitue le
judaïsme, il pourra alors étendre progressivement le champ qu'il peut s'approprier d'abord par la
mission chrétienne puis par la mission islamique, réalisant ainsi son alliance avec Abraham, père de
l'ensemble des croyants monothéistes, et peut-être même avec Adam, père de l'humanité toute
entière.
Si l'on prend l'image des poupées russes, et en assimilant l'emboîtement de ces poupées aux
différentes alliances, on peut dire que l'islam emboîte le christianisme qui emboîte le judaïsme.
Mais, chronologiquement, la construction de ces Alliances se fait en sens inverse. C'est la plus
petite poupée (le judaïsme) qui vient en premier. Puis est placée la moyenne (le christianisme),
puis la plus grande (l'islam).
Nous voulons maintenant étayer ce schéma général en présentant d'abord l'articulation du
judaïsme avec le christianisme, puis l'articulation du judéo-christianisme avec l'islam.
Articulation du judaïsme avec le
christianisme
On peut considérer que le projet de Dieu est de s'approprier (de devenir le Seigneur) de
l'humanité entière.
Le peuple juif constitue le « camp de base » à partir duquel le Dieu unique va mettre en œuvre
son projet.
Le peuple juif, pour pouvoir être un camp de base sûr, doit être séparé et protégé du reste de
l'humanité. Il doit être saint, c'est-à-dire séparé du reste du monde. D'où l'interdiction de toute
forme de mixité entre le peuple juif et les autres peuples. Les rites, les règles et les lois auxquels
doit se soumettre le peuple élu sont là pour manifester cette sainteté et cette séparation, signe et
condition de sa fiabilité.
La théologie juive insiste sur le fait que le peuple élu doit être juste et saint, mais cette sainteté du
seul peuple d'Israël assure le salut de l'ensemble de l'humanité. C'est ce dont rend compte la
prière d'Abraham. Il suffit que dans une ville il y ait dix justes pour que l'ensemble de la ville soit
sauvée, à cause de ces dix justes. La sainteté du peuple juif est une sainteté vicaire, « pars pro
toto ». Elle assure le salut de l'ensemble de l'humanité.
Ainsi, il faut y insister, pour le judaïsme, le Dieu du peuple élu est aussi le Dieu qui sauve aussi
l'ensemble de l'humanité.
Mais, s'il en est ainsi, quelle est la spécificité du christianisme et de l'enseignement de Jésus par
rapport au judaïsme ?
- Jésus n'est donc pas le fondateur d'une religion nouvelle qui serait le christianisme. Jésus-Christ
est la quintessence du judaïsme, et non pas le fondateur du christianisme.
C'est la foi juive que Jésus a prêchée. Il n'a pas prêché le christianisme. Le christianisme a prêché
Jésus-Christ, mais Jésus, lui n'a pas prêché le christianisme (2). Jésus n'a pas prêché Jésus-Christ.
Il a prêché une forme de judaïsme parmi d'autres, tout simplement.
Certes, Jésus, dans sa prédication, a particulièrement insisté sur certains thèmes, le pardon de
Dieu pour les pécheurs par exemple. Certes, il s'est montré un « libéral », par rapport au sabbat
et aux règles rituelles du judaïsme de son temps. Mais, même sur ces points, Jésus n'a pas innové.
Il n'a fait que reprendre, en le radicalisant, l'enseignement des anciens prophètes d'Israël.
Ce qu'il y a de nouveau chez Jésus, ce n'est donc pas le contenu de sa prédication, c'est le fait qu'il
ait prêché non seulement aux Juifs mais aussi aux païens. Il leur a prêché qu'ils étaient, eux aussi,
tout comme le peuple juif, au bénéfice de la Bonne Nouvelle du salut et qu'ils pouvaient eux aussi
accéder au Royaume Mat. 8, 11.
Comment Jésus s'est-il considéré ? Bien loin de se considérer comme le fondateur d'une religion
nouvelle, il s'est voulu le représentant et même l'incarnation de l'Israël fidèle et obéissant à Dieu
(un peu comme le Général de Gaulle, en 1940, s'est considéré investi de la mission d'être la vraie
France). Jésus s'est considéré comme le Serviteur de Dieu (dont la figure et la mission avaient été
décrites dans le livre d'Isaïe).
Et c'est à ce titre qu'il peut être considéré comme la « lumière des nations » (c'est-à-dire des
nations non juives), c'est-à-dire comme celui qui annonce aux « nations » que le Dieu d'Israël est
aussi un Dieu de salut pour les nations.
- Certes, cette manière de voir pose une question. Si Jésus s'est seulement considéré comme une
figure de la foi juive, pourquoi y a-t-il eu une scission entre le christianisme naissant et le
judaïsme ?
Notons d'abord que, dans le christianisme naissant, il y avait plusieurs courants et que la plupart
d'entre eux ont continué fort longtemps à se considérer comme faisant partie du judaïsme. Ainsi le
courant des Nazaréens (composé de Juifs reconnaissant Jésus mais restant Juifs) est resté dans le
judaïsme jusqu'au IVe siècle de notre ère. Ainsi également le courant conduit par Pierre puis par
Jacques, le frère de Jésus, s'est considéré comme l'un des rameaux du judaïsme, et ce jusqu'aux
années 90-100. Certes, le courant conduit par Paul a pris plus tôt ses distances vis-à-vis de
certaines règles rituelles de la loi juive (l'exigence de la circoncision, les prescriptions alimentaires,
la fidélité au Temple de Jérusalem) et ce parce qu'il recrutait parmi les non-Juifs. Mais les Eglises
fondées par Paul ont cependant continué à être abritées dans les synagogues jusqu'en 85-90. En
fait, il n'y a guère que le courant des Hellénistes, conduit par Etienne et Philippe, qui ait rompu
rapidement avec le judaïsme officiel parce qu'il refusait le ritualisme du Temple.
Notons ensuite que la théologie du christianisme naissant n'a fait que reprendre des articles de foi
du judaïsme, même si elle l'a fait en cristallisant ceux-ci sur la figure du « Christ ». Ainsi, le titre
de « fils de Dieu » que l'on a attribué à Jésus était déjà utilisé dans le judaïsme pour qualifier le
peuple d'Israël lui-même et ses représentants (Exode 4, 22 ; Esaïe 1, 2 ; Psaume 2, 7). Ainsi
encore, l'idée que les croyants étaient sauvés grâce au sacrifice d'un Juste était déjà présente dans
le judaïsme (cf. la figure du Serviteur souffrant de Esaïe 53). De même, l'idée d'une incarnation de
Dieu dans l'histoire sous la forme du Verbe était également présente, sous une forme comparable,
dans le judaïsme (cf. la figure de la « Sagesse » dans Proverbes 8).
Ainsi les théologiens qui considèrent que le christianisme constitue une nouvelle théologie par
rapport au judaïsme sont à mon avis dans l'erreur. La théologie du Serviteur souffrant, c'est-à-dire
du sacrifice vicaire, qui semble caractériser le christianisme de Paul par rapport au judaïsme était
déjà présente dans le judaïsme (cf. Moïse qui s'offre en sacrifice pour le salut des juifs apostats qui
ont érigé le Veau d'or, cf. aussi la théologie sous-jacente à Lebed Yahvé de Esaïe 53). De même
l'idée théologique du Logos (Dieu incarné dans l'histoire) était déjà présente dans le judaïsme tardif
sous la forme de la Sagesse et de la Thora. De même la théologie de la résurrection des morts était
déjà présente dans le judaïsme dès le second siècle avant notre ère.
En fait, la rupture entre le christianisme et le judaïsme ne n'est pas faite sur des points de
théologie. Et elle ne s'est pas faite non plus parce que les chrétiens confessaient que Jésus était le
Messie et le Christ. Elle s'est faite d'abord sur des points que nous pourrions considérer comme
secondaires, par exemple l'abandon, dans les communautés fondées par Paul, de la circoncision et
des règles relatives à l'alimentation.
Mais la rupture entre le christianisme et le judaisme, même si elle ne s'est pas faite pour des
questions théologiques, s'est néanmoins faite sur une question de fond : faut-il annoncer aux
païens le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob ? Après quelques hésitations (dont témoignent les
dissensions entre Pierre et Jacques d'une part et Paul d'autre part), le christianisme naissant a
prêché, tout comme l'avait fait Jésus, que le fils prodigue (le païen) était accueilli, par le Père
(Dieu), à la même table que le fils aîné (le Juif). Et cela a scandalisé le judaisme de l'époque même
si, en y regardant de près, cette universalité de la grâce de Dieu était déjà présente dans le
judaisme ancien (en particulier chez Isaïe, Jonas, Malachie et dans les Psaumes).
En fait, Jésus-Christ n'a fait que reprendre la théologie classique du judaisme (qui avait été un peu
oubliée à son époque), celle de la prédication d'un Dieu dont le projet est la conclusion d'une
alliance universelle.
Articulation entre judaisme et
christianisme ?
C'est un fait, le christianisme a voulu supprimer le judaisme en prétendant être le nouvel Israël.
Certes, il a reconnu le judaisme antérieur à Jésus-Christ, en incorporant les livres saints du
judaisme au canon de ses Ecritures. Mais il a voulu aussi dénier la légitimité du judaisme d'après
Jésus-Christ (en considérant que la Synagogue d'après Jésus-Christ avait les yeux voilés pour
n'avoir pas voulu reconnaître le Christ).
Il a voulu se substituer au judaisme en se prétendant le nouvel Israël rendant caduc ainsi le
judaisme d'après Jésus-Christ et même celui d'avant Jésus-Christ. L'antisémitisme et les
exécutions meurtrières ont clairement manifesté cette volonté du fils de tuer le père.
- Mais cette théologie de l'Eglise comme nouvelle Israël me paraît tout à fait erronée. Ma
thèse (qui n'engage que moi) tient en une phrase : le christianisme, c'est le judaisme pour les non-
Juifs. Le judaisme est et reste la religion légitime du peuple juif. Les juifs ont raison de rester juifs
même après Jésus. En effet Jésus n'est pas venu pour les convertir à une religion nouvelle. Il est
venu pour étendre aux non-Juifs les promesses dont bénéficiait le peuple juif et dont il bénéficie
toujours.
Le christianisme n'est pas un monothéisme nouveau par rapport au judaisme. Le christianisme
n'est rien d'autre que le judaisme, mais il est le judaisme étendu aux non-juifs. Sa fonction est de
prêcher le monothéisme et la promesse du Dieu d'Israël sont parole de vérité et de salut aussi pour
les non-Juifs. Sa spécificité est d'étendre aux non-juifs ce qui, jusqu'à présent, avait été entendu
par les seuls juifs.
En confessant Jésus comme le Christ, les chrétiens ne dénoncent pas la véracité et la légitimité du
judaisme. Bien au contraire, nous l'avons dit, Jésus-Christ incarne en lui-même la plénitude du
judaisme. Il est la voix du judaisme adressée aux non-Juifs.
Le judaisme et le christianisme ont chacun leur vocation propre. Et ces deux vocations sont l'une et
l'autre nécessaires. Le judaisme a pour vocation la sainteté (le fait d'être à part du monde). Le
christianisme a pour vocation l'incarnation (le fait d'ensemencer le monde). Le judaisme a pour
vocation d'être professé par un peuple « à part » de façon à rappeler que Dieu lui-même est « à
part » du monde. Le christianisme, lui, par contre, a pour vocation d'incarner, on pourrait dire de
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