Etude phytosanitaire des arbres de certains parcs publics de Morsang-sur-Orge (Essonne) Inventaire, diagnostic et propositions de pérennisation. Août 2006 2 SOMMAIRE Les espaces du quartier de la Futaye 4 Le parc Pablo Picasso 13 Le parc Toussaint Louverture 23 Le parc de la Source 27 Le parvis du château 31 Annexes 32 3 Les espaces du quartier de la Futaye Le quartier de la Futaye, délimité par les avenues Jean Moulin, de l’Escadrille Normandie-Niemen, des Bruyères et le boulevard de la Gribelette comporte 9 petits espaces insérés au milieu d’un tissus de petits pavillons mitoyens. Certains sont boisés, reste d‘espaces forestiers plus importants sur lesquels s’est bâtie progressivement la commue de Morsang-sur-Orge et dont l’ensemble le plus significatif est représenté aujourd’hui par le parc Pablo Picasso (voir ci-dessous). D’autres sont constitués par des squares plus ou moins arborés. ESPACE 1, entre le 16 et le 18, rue de la Futaye. Cet espace boisé comporte 63 arbres dont une écrasante domination du Charme (60 individus), mais également 2 bouleaux (classes de diamètres 11-20 et 21-30 cm) et 1 chêne pédonculé (classe de diamètres 51-60 cm). Le sous-bois est pratiquement inexistant. Cet espace qui constitue un petit poumon vert dans le tissus pavillonnaire dense de ce quartier, n’est ni utilisé ni véritablement fréquenté. L’inventaire par classe de diamètres donne le résultat présenté ci-dessous. Classe de diamètres Nombre d'arbres 0-10 2 11-20 36 21-30 22 31-40 2 41-50 0 51-60 1 TOTAL 63 Nombre d'arbres Histogramme des fréquences des classes de diamètres des arbres de l'espace 1 du quartier de la Futaye à Morsang-sur-Orge (Essonne) 40 30 20 10 0 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60 Classe des diamètres en cm à 1,30 m du sol 4 La classe dominante est celles des diamètres compris entre 11 et 20 cm à 1,30 m du sol (DHP = diamètre à hauteur de poitrine). Compte tenu de la répartition des arbres dans les différentes classes de DHP, le DHP moyen des arbres de cette parcelle est d’environ 19 cm. La productivité de ce type de station en forêt permet d’évaluer l’âge moyen des charmes à environ 25 ans. Comparée à la surface de cet espace, la densité en arbres est trop forte. Il conviendra d’éclaircir le couvert dominant en rabattant environ un charme sur deux dans un premier temps. Pour ce faire, des marquages seront effectués en tenant compte des situations concrètes de chaque arbre par rapport à leur voisin et leur environnement en général, de leur état phytosanitaire et de leur potentiel d’avenir. De plus, la diversification des espèces arborées, nécessaire écologiquement et esthétiquement parlant, devra s’effectuer en dégageant des surfaces suffisantes pour permettre aux jeunes arbres de recevoir suffisamment de lumière. Les espèces arborées pourront être choisies dans la liste des espèces locales 1 cidessous : Alisier torminal Châtaignier Chêne pédonculé Chêne sessile Erable champêtre Merisier Poirier sauvage Pommier sauvage Tilleul à petites feuilles On évitera l’érable sycomore, qui bien que présent naturellement dans les forêts d’Ilede-France, devient envahissant. Des plantations arbustives d’espèces locales, classiquement rencontrées dans ce type de forêt, pourrait également agrémenter le sous-bois : Aubépine monogyne Cerisier de Sainte-Lucie 1 Espèce locale, indigène ou encore native : se dit d’une espèce présente dans certains groupements végétaux d’une aire géographique depuis très longtemps. Ces espèces s’opposent aux ‘’xénophytes’’ qui sont des végétaux pour lesquels on a la quasi-certitude qu’ils sont arrivés dans une région donnée par l’intermédiaire de l’homme et cela à une époque récente que l’on connaît. Les producteurs de plantes locales sont rares. En Ile-de-France, il n’y a pas de producteur d’espèces végétales locales. Le respect des zones bioclimatiques ne permettent de s’adresser qu’à des producteurs des régions limitrophes comme par exemple Marquenterra, 48 chemin des Garennes - 80 120 SaintQuentin-en-Tourmont, tél. 03 22 25 02 71, le Jardin du Naturaliste, 36 bis, rue Dufour-Lebrun - 60 590 Talmontiers, tél. 03 44 84 92 96 et le Jardin de Sauveterre, Laboutant - 23 220 Moutier-Malcard, Tél. 05 55 80 60 24. 5 Clématite des haies Cornouiller sanguin Cytise Eglantier Fusain Groseillier à maquereau Nerprun purgatif Noisetier Sureau noir Troène Viorne lantane ESPACE 2, entre le 33 et le 35, rue de la Futaye. Espace boisé comporte 55 arbres dont une écrasante majorité de charmes (39) mais également : 10 chênes pédonculés (1 DHP classe 2, 8 de DHP classe 3 et 1 de DHP classe 6), 2 érables champêtres (DHP classe 2 et 3) 1 merisier (DHP classe 4) 1 érable sycomore (DHP classe 2) 1 châtaignier (DHP classe 4) 1 tilleul à petites feuilles (DHP classe 2). Le sous-bois est là aussi pratiquement inexistant, mais la diversité du couvert dominant est beaucoup plus importante. Comme pour l’espace 1, cet espace qui constitue un petit poumon vert dans le tissus pavillonnaire dense de ce quartier, n’est ni utilisé ni véritablement fréquenté. L’inventaire par classe de diamètres donne le résultat présenté ci-dessous. Classe de diamètres Nombre d'arbres 0-10 1 11-20 25 21-30 26 31-40 2 41-50 0 51-60 1 TOTAL 55 6 Nombre d'arbres Histogramme des fréquences des classes de diamètres des arbres de l'espace 2 du quartier de la Futaye à Morsang-sur-Orge (Essonne) 30 25 20 15 10 5 0 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60 Classe des diamètres Les classes DHP 2 et 3 codominent la parcelle et compte tenu de la répartition des arbres dans les différentes classes de DHP, le DHP moyen des arbres de cette parcelle est d’environ 21 cm, c’est-à-dire légèrement plus gros que dans l’espace 1, dû à la plus forte présence des chênes. L’âge moyen des arbres peut-être également évalué à environ 25 ans. De surface comparable à celui de l’espace 1, la densité en arbres est trop forte. Il conviendra d’éclaircir le couvert dominant en rabattant environ un arbre sur deux en ayant pour objectif prioritaire de conserver les essences autres que le Charme et plus particulièrement le Chêne. Pour ce faire, des marquages seront effectués en tenant compte des situations concrètes de chaque arbre par rapport à leur voisin et leur environnement en général, de leur état phytosanitaire et de leur potentiel d’avenir. La diversification des espèces arborées n’est pas ici une priorité mais si l’on veut planter certaines essences parmi celles choisies dans la liste indiquée ci-dessus pour l’espace 1, ceci nécessitera le dégagement de surfaces suffisantes pour permettre aux jeunes arbres de recevoir suffisamment de lumière. Par contre, le sous-bois étant tout aussi inexistant que dans l’espace 1, la création d’un sous-bois par la plantation d’arbustes serait un bénéfice écologique et esthétique intéressant (voir la liste des arbustes d’espèces locales proposée pour l’espace 1). ESPACE 3, face aux 16 et 18, rue des jonquilles. Espace boisé comportant 36 arbres dont 23 charmes mais également : 10 chênes pédonculés (4 de DHP classe 3, 4 de DHP classe 4 et 2 de DHP classe 5). 1 érable champêtre (DHP classe 3) 1 alisier torminal (DHP classe 2) 1 peuplier d’Italie (DHP classe 6) Le sous-bois est, comme dans les espaces 1 et 2, pratiquement inexistant. 7 Un banc installé dans cet espace est la seule utilité de cet espace autre que celui d’être un petit poumon vert dans le tissus pavillonnaire dense de ce quartier. L’inventaire par classe de diamètres donne le résultat présenté ci-dessous. Classe de diamètres 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60 TOTAL Nombre d'arbres 0 14 14 5 2 1 36 Nombre d'arbres Histogramme des fréquences des classes de diamètres des arbres de l'espace 3 du quartier de la Futaye à Morsang-sur-Orge (Essonne) 15 10 5 0 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60 Classe des diamètres Les classes DHP 2 et 3 codominent la parcelle mais la présence plus importante des classes 4 et 5 donnent un DHP moyen des arbres de cette parcelle de 24 cm. L’âge moyen des charmes peut-être également évalué à environ 25 ans. Comme dans les espaces 1 et 2 décrits ci-dessus, la densité en arbres est trop forte. Il conviendra d’éclaircir le couvert dominant en rabattant environ un arbre sur deux en ayant pour objectif prioritaire de conserver les essences autres que le Charme et plus particulièrement le Chêne. Pour ce faire, des marquages seront effectués en tenant compte des situations concrètes de chaque arbre par rapport à leur voisin et leur environnement en général, de leur état phytosanitaire et de leur potentiel d’avenir. Si l’on veut planter certaines essences parmi celles de la liste indiquée ci-dessus pour l’espace 1, ceci nécessitera le dégagement de surfaces suffisantes pour permettre aux jeunes arbres de recevoir suffisamment de lumière. Par contre, le sous-bois étant tout aussi inexistant que dans les espace 1 et 2, la création d’un sous-bois par la plantation d’arbustes serait un bénéfice écologique et 8 esthétique intéressant (voir la liste des arbustes d’espèces locales proposée pour l’espace 1). ESPACE 4, en fond de jardin des 2 à 16, rue des tulipes et 2 à 8, rue des jonquilles. Espace boisé comportant 63 arbres dont 50 charmes mais également : 4 chênes pédonculés (1 de DHP classe 3, 1 de DHP classe 4 et 1 de DHP classe 5 et 1 de DHP classe 6). 3 tilleuls à petites feuilles. Le sous-bois est plus dense que dans toutes les autres parcelles de ce type. On y rencontre en effet, un tapis dense de lierre grimpant, de gros spécimens d’aubépines et de sureaux. L’isolement de cette parcelle et sa fréquentation moins importante y est probablement pour beaucoup. De ce fait également, cet espace qui constitue un petit poumon vert dans le tissus pavillonnaire dense de ce quartier, n’est ni utilisé ni véritablement fréquenté. L’inventaire par classe de diamètres donne le résultat présenté ci-dessous. Classe de diamètres 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60 TOTAL Nombre d'arbres 5 27 24 4 2 1 63 Histogramme des fréquences des classes de diamètres des arbres de l'espace 4 du quartier de la Futaye à Morsang-sur-Orge (Essonne) Nombre d'arbres 30 25 20 15 10 5 0 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 Classe des diamètres en cm 9 51-60 Les classes DHP 2 et 3 codominent et comme dans l’espace 2, la présence plus importante des classes 4 et 5 donnent un DHP moyen des arbres de cette parcelle d’environ 21 cm. L’âge moyen des charmes peut-être également évalué à environ 25 ans. La densité en arbres est un peu trop forte. Il conviendra d’éclaircir le couvert dominant en rabattant environ un arbre sur deux à trois en ayant pour objectif prioritaire de conserver les essences autres que le Charme, à savoir le Chêne et le Tilleul à petites feuilles. Pour ce faire, des marquages seront effectués en tenant compte des situations concrètes de chaque arbre par rapport à leur voisin et leur environnement en général, de leur état phytosanitaire et de leur potentiel d’avenir. Si l’on veut planter certaines essences parmi celles de la liste indiquée ci-dessus pour l’espace 1, il faudra dégager des surfaces suffisantes pour permettre aux jeunes arbres de recevoir suffisamment de lumière. ESPACE 5, mitoyen du 4, rue Georges Risier. Espace boisé comportant 45 arbres dont 29 charmes mais également : 13 tilleuls à petites feuilles (7 de DHP classe 2, 5 de DHP classe 3 et 1 de DHP classe 6). 3 chênes pédonculés (1 de DHP classe 2, 1 de DHP classe 3 et 1 de DHP classe 6). La composition du couvert arboré est plus équilibrée ici par la présence plus importante du Tilleul à petites feuilles. Le sous-bois, comme dans les espaces 1, 2 et 3 est inexistant. Un petit terrain de boule qui semble peu fréquenté lui confère cependant une utilité sociale, autre que celui d’être un petit poumon vert dans le tissus pavillonnaire dense de ce quartier. L’inventaire par classe de diamètres donne le résultat présenté ci-dessous. Classe de diamètres 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60 TOTAL Nombre d'arbres 0 14 29 0 0 2 45 10 Nombre d'arbres Hisogramme des fréquences des classes de diamètress des arbres de l'espace 5 du quartier de la Futaye à Morsang-sur-Orge (Essonne) 35 30 25 20 15 10 5 0 0-10 11-20 21-30 31-40 41-50 51-60 Classe des diamètres en cm La classe dominante est celles des diamètres compris entre 21 et 30 cm à 1,30 m du sol. Compte tenu de la répartition des arbres dans les différentes classes de DHP, le DHP moyen des arbres de cette parcelle est d’environ 24 cm. La productivité de ce type de station en forêt permet d’évaluer l’âge moyen des charmes à environ 25 ans. Comparée à la surface de cet espace, la densité en arbres est trop forte. Il conviendra d’éclaircir le couvert dominant en rabattant environ un arbre sur deux dans un premier temps, en privilégiant les chênes et les tilleuls. Pour ce faire, des marquages seront effectués en tenant compte des situations concrètes de chaque arbre par rapport à leur voisin et leur environnement en général, de leur état phytosanitaire et de leur potentiel d’avenir. Si l’on veut planter certaines essences arborées parmi celles de la liste indiquée cidessus pour l’espace 1, il faudra dégager des surfaces supplémentaires suffisantes pour permettre aux jeunes arbres de recevoir suffisamment de lumière. Des plantations arbustives d’espèces locales, classiquement rencontrées dans ce type de forêt, pourrait également agrémenter le sous-bois. ESPACE 6, mitoyen du 40 rue des tulipes et du 13 rue Montpensier. Petit square comprenant 4 arbres reportés sur le plan en annexe et dont l’inventaire est reproduit dans le tableau également annexé à ce document. Parmi ceux-ci un peuplier d’Italie, étêté il y a quelques années, devra être surveillé à l’avenir car ce type de pratique est particulièrement mal supportée par cette espèce et la pourriture gagnant rapidement l’ensemble du tronc, il deviennent alors dangereux. 11 ESPACE 7, face au 30 à 40 rue des tulipes. Square comprenant 10 arbres reportés sur le plan en annexe et dont l’inventaire est reproduit dans le tableau également annexé à ce document. 8 de ces 10 arbres sont des peupliers d’Italie étêtés il y a quelques années. Ils devront être surveillés dans les années à venir car ce type de pratique est particulièrement mal supporté par cette espèce et la pourriture gagnant rapidement l’ensemble du tronc, il deviennent alors dangereux. ESPACE 8, accès piéton au niveau du 36, rue Montpensier ou entre les 47 et 49, rue des roses mousses. Square comprenant 17 arbres reportés sur le plan en annexe et dont l’inventaire est reproduit dans le tableau également annexé à ce document. Cet espace peu fréquenté mériterait d’être traité d’une manière plus naturelle (prairie de fauche, bosquet d’essence locale, etc…) et les plantations devront être revue à l’aune d’un véritable projet de restauration. Dans cet optique, les épicéas et les pruniers de Pissard, peu vigoureux et en mauvais état ne pourront être laissés en place. ESPACE 9, face au 2à 6, avenue de l’escadrille du Normandie-Niemen. Square comprenant 12 arbres reportés sur le plan en annexe et dont l’inventaire est reproduit dans le tableau également annexé à ce document. Cet espace comprend 7 épicéas dont 4 sont morts sur pied et les autres ne sont pas très vigoureux. Il comporte également un peuplier d’Italie étêté il y a quelques années. Il devra être surveillé dans les années à venir, avant d’envisager son abattage, car ce type de pratique est particulièrement mal supporté par cette espèce et la pourriture gagnant rapidement l’ensemble du tronc, ils deviennent alors dangereux. 12 Le parc Pablo Picasso Le parc Pablo Picasso est un vestige de l’ancienne forêt de Séquigny qui couvrait encore au début du XXème siècle de grandes surfaces des communes de Morsang-surOrge, Sainte-Geneviève-des-Bois, Saint-Michel-sur-Orge, Villemoisson-sur-Orge et dont on trouve encore dans les jardins de ces communes des chênes parfois plus que centenaires. Ailleurs, comme dans le quartier de la Futaye (voir ci-dessus), l’urbanisation récente a conservé également quelques petits espaces à la composition forestière très similaire à celle que l’on retrouve ici dans le parc Pablo Picasso. INVENTAIRE La couverture arborée actuelle du parc n’est cependant pas très ancienne. Ici point de chênes centenaires. L’inventaire relève des arbres plutôt jeunes, comme le montre tableau et graphique ci-dessous. 729 arbres, repérés par espèce et classe de diamètres, composent la partie boisée du parc Pablo Picasso. Clas se s d es dia mètr es à 1,30 m du s ol (D HP ) en cm 1 2 1-10 11-20 21-30 31-40 41-50 Charme 13 Chêne pédonculé 0 Bouleau 0 Merisier 1 Tremble 0 Alsier torminal 0 Tilleul 0 Châtaignier 0 Erable champêtre 0 183 15 1 31 78 1 0 243 107 6 4 3 5 1 0 14 202 Espè ce s TO TAL par cla ss e 13 0 2 0 0 3 1 1 4 6 7 8 par 51-60 61-70 71-80 e sp èc e 0 0 0 0 23 7 0 1 0 0 0 0 0 1 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 470 231 8 6 6 5 1 1 1 24 7 0 1 729 370 111 5 TO TAL Histogramme des fréquences cumulées par espèces par classes de diamètres (DPH) des arbres du parc Pablo PICASSO. Morsang-sur-Orge (Essonne). 400 350 300 Erable champêtre Châtaignier Bouleau verruqueux Tremble Tilleul à ptes flles Merisier Alisier torminal Chêne pédonculé Charme Nombre d'arbres 250 200 150 100 50 0 1 2 3 4 5 6 7 8 Classes des diamètres à 1,30 m du sol (DHP) 14 Le relevé floristique du parc Pablo Picasso, bien que très pauvre, permet néanmoins de placer le boisement parmi les groupements de la chênaie-charmaie d’Ile-deFrance. La grande pauvreté du sous-bois s’explique par la fréquentation très importante rapportée à la surface que subit cet espace boisé (photo 1). On peut cependant y rencontrer, souvent à l’état de plantules dans les secteurs protégés du piétinement, la Ronce, l’Aubépine monogyne, le Troène, le Chêvrefeuille, l’Eglantier et surtout le Lierre grimpant (photo 1). Photo 1. – Le sous-bois, très rare et pauvre, se réfugie dans les secteurs non fréquentés. La strate herbacée, encore plus pauvre, est essentiellement représentée par quelques taches épars de Brachypode des bois. La strate arborée, quant à elle, n’est guère plus riche et se compose de 7 espèces parmi lesquelles deux d’entre elles, Charme et Chêne pédonculé, composent à elles seules 96 % du nombre d’individus. Le Charme est l’essence dominante, représenté par plus de 6 arbres sur 10. Le tableau et le graphique ci-dessus nous révèlent une structure régulière de boisement (futaie équienne) largement dominée par la classe 3, diamètres à hauteur de poitrine (DHP) compris entre 21 et 30 cm, dans laquelle 6 des 7 espèces arborées sont représentées. Selon les normes forestières, le boisement du parc Pablo Picasso est au stade de la jeune futaie dense. Son état phytosanitaire est plutôt bon puisqu’on ne compte actuellement que 4 arbres morts sur pied : 2 chênes (DHP classe 1 et 3) et deux bouleaux verruqueux (DHP classe 2 et 3). 15 DIAGNOSTIC Trois problèmes majeurs apparaissent à l’analyse de ces données : 1. La faible diversité : 2 espèces représentent 96 % des arbres de la partie boisée du parc. La stabilité sanitaire et écologique d’un boisement réside dans la diversité des essences. 2. La forte densité d’arbres à l’hectare : environ 570 arbres / ha que l’on peut appréhender facilement en observant le rapport entre la hauteur du houppier et la hauteur de l’arbre. Lorsque celui-ci est inférieur à 1/3, on considère généralement que les arbres sont trop serrés. Le manque de lumière, associé au piétinement intense, permet d’expliquer la nudité du sous-bois. 3. Le manque total de régénération et plus généralement de sous-bois. La classe des diamètres compris entre 1 et 10 cm est pratiquement inexistante. Ce n’est pas la fertilité des arbres qui est en cause mais bien le devenir de la régénération. On trouve beaucoup de jeunes plantules, de chênes notamment, dans les endroits protégés (photo 2) mais le piétinement et les 2 roues (photo 3), et dans une moindre mesure aussi le manque de lumière 2, ne leur donne aucune chance d’arriver à un stade de développement plus avancé. Photo 2. – La régénération naturelle existe mais le piétinement trop intense ne lui permet pas d’assurer la relève. 2 Le Charme est une espèce héliophile (qui aime la lumière) à mi-ombre qui rejette bien de souche et classiquement traité en taillis constituant un sous-étage de qualité (bourrage) pouvant être envahissant. Ici, le manque de lumière ne lui permet pas de régénérer. 16 Photo 3. – L’érosion, lorsqu’elle est trop intense, atteint des stades irréversibles pour les sols les arbres. PRECONISATIONS Pour pérenniser la partie boisée du parc Pablo Picasso, il convient de procéder à un certain nombre d’interventions sur le boisement lui-même et des aménagements de l’espace dans son ensemble. 1. Interventions sur le boisement 11. Eclaircies Il convient de procéder dans les années à venir à un dépressage pour favoriser certains arbres, en priorité les chênes, au détriment d’autres dominés dont l’avenir est compromis (sélection dite ‘’par le haut’’ 3 ) et ouvrir la couverture arborée dominante de façon à donner un peu plus de lumière aux sous-strates dominées. Cette action aura une influence positive sur le développement du sous-bois, qui, par voie de conséquence, permettra à la régénération naturelle de s’y développer. Les éclaircies s’effectueront très progressivement de façon à ne pas fragiliser le boisement. La première pourra avoir lieu dès cet hiver et ne sera pratiquée que sur un petit nombre d’arbres après un marquage très précis, qu’il est aujourd’hui impossible de chiffrer dans le cadre de cette étude ; quelques dizaines d’arbres tout au plus. Cette première éclaircie sera l’occasion de supprimer les 4 arbres morts sur pied. Selon le plan d’aménagement et de circulation à étudier (voir plus bas § 21 et 22), il est possible, s’il ne sont pas situés trop prêts des circuits, d’envisager de laisser des chandelles, c’est-à-dire de couper ces arbres à 4 à 7 mètres de 3 L'éclaircie par le haut a pour but de favoriser les arbres de l'étage dominant les mieux conformés, ceux que l'on qualifie d' "arbre d'avenir ". 17 hauteur. Le bois mort sur pied, comme celui au sol est un élément important de l’augmentation de la diversité écologique du boisement (voir plus bas au § 23). Dans 5 à 10 ans une deuxième éclaircie pourra être pratiquée dans les mêmes conditions, avec un objectif sensiblement identique, qu’une évaluation des effets de la première permettra d’affiner. 12. Plantations Le but des éclaircies étant d’apporter de la place et de la lumière aux arbres sélectionnés, on peut logiquement penser qu’elles devraient favoriser aussi le développement naturel du sous-bois, sous certaines conditions cependant relative à la fréquentation (voir § 2 ci-dessous). Mais dans les espaces très fréquentés, comme l’est le parc Pablo Picasso, la vitesse de dégradation est bien supérieure à celle des dynamiques naturelles et si l’on doit procéder à des aménagements pour minimiser ces dégradations (voir § 2 ci-dessous), on ne peut pas se passer de prévoir des plantations complémentaires en attendant que le sous-bois s’installe et que la régénération naturelle puisse prendre la relève. En Ecologie de la restauration, on appelle cela un ‘’démarrage forcé ’’. Les plantations complémentaires auront donc pour objectifs : • La diversification du couvert arboré du boisement par la plantation de jeunes sujets d’espèces locales 4 choisies dans la liste suivante : Alisier torminal Châtaignier Chêne pédonculé Chêne sessile Erable champêtre Merisier Poirier sauvage Pommier sauvage Tilleul à petites feuilles 4 Espèce locale, indigène ou encore native : se dit d’une espèce présente dans certains groupements végétaux d’une aire géographique depuis très longtemps. Ces espèces s’opposent aux ‘’xénophytes’’ qui sont des végétaux pour lesquels on a la quasi-certitude qu’ils sont arrivés dans une région donnée par l’intermédiaire de l’homme et cela à une époque récente que l’on connaît. Les producteurs de plantes locales sont rares. En Ile-de-France, il n’y a pas de producteur d’espèces végétales locales. Le respect des zones bioclimatiques ne permettent de s’adresser qu’à des producteurs des régions limitrophes comme par exemple Marquenterra, 48 chemin des Garennes - 80 120 Saint-Quentin-en-Tourmont, tél. 03 22 25 02 71, le Jardin du Naturaliste, 36 bis, rue Dufour-Lebrun - 60 590 Talmontiers, tél. 03 44 84 92 96 et le Jardin de Sauveterre, Laboutant - 23 220 Moutier-Malcard, Tél. 05 55 80 60 24. 18 On évitera l’érable sycomore, qui bien que présent naturellement dans les forêts d’Ile-de-France, devient envahissant. 19 • La création de conditions favorables à la constitution d’un sous-bois. Des plantations arbustives d’espèces locales également (voir note ci-dessous), classiquement rencontrées dans ce type de boisement, pourront également aider à la constitution d’un sous-bois que les éclaircies devraient favoriser naturellement à terme : Aubépine monogyne Cerisier de Sainte-Lucie Clématite des haies Cornouiller sanguin Cytise Eglantier Fusain Groseillier à maquereau Nerprun purgatif Noisetier Sureau noir Troène Viorne lantane • La constitution d’une lisière arbustive en bordure de la pelouse avec ces mêmes espèces permettrait de canaliser les promeneurs tout en offrant à la faune sauvage des conditions favorables à son développement. Les éléments physionomiques caractéristiques de la lisière que sont le ‘’manteau’’ et l’ ‘’ourlet’’ sont essentiels pour la biodiversité du site, une bonne liaison entre le bois et le reste du parc (et au-delà avec la ville) et une protection des boisements. L’entretien ultérieur de cette interface entre milieu forestier et milieu prairial en fera sa qualité. Cet entretien sera minima afin de la laisser évoluer naturellement. Ainsi, les herbacées naturelles venues s'installer seront maintenues, de même que les pieds des arbustes ne seront pas bêchés. Les interventions ultérieures consisteront éventuellement à : Limiter les arbustes trop envahissants par recépage régulier tous les 5 ans. Supprimer les jeunes arbres implantés naturellement, surtout trop en avant sur la pelouse. Replanter les secteurs moins bien venus et plus dégarnis.. Mauvais entretien : la tondeuse entre dans le sous-bois. Lisière respectée = bon entretien. 2. Aménagements dans le boisement Rein de ce qui est préconisé ci-dessus pour pérenniser la partie boisée du parc Pablo Picasso, en améliorer l’esthétique, la diversité écologique et relancer la dynamique forestière naturelle n’aboutira si certains aménagements ne sont pas entrepris. L’objectif de ces aménagements consiste à limiter les effets négatifs de la fréquentation humaine importante que supporte le boisement (piétinement, érosion, rudéralisation, vandalisme, etc…) et faire cohabiter les activités (promenade et VTT essentiellement) avec un boisement de qualité. Le principe, éprouvé en maintes situations de boisements urbains, consiste ici à : Canaliser la fréquentation humaine vers des sites et sur des axes aménagés à cet effet pour desserrer la pression anthropique sur le reste du boisement. Il s’agit donc d’organiser le ‘’développement séparé ‘’ du public et des arbres. Dissuader le public d’utiliser d’autres voies et sites en lui offrant des aménagements de qualité qui correspondent à l’usage qu’il a du parc. 21. Aménager un circuit VTT. La pratique du VTT est visiblement une activité bien installée dans le parc et il paraît illusoire de penser l’éradiquer. Mieux vaut l’aménager. Un circuit devra être étudié et aménagé, en relation avec les utilisateurs si possible. 20 22. Aménager un (des) sentier(s) de promenade. La pratique de la promenade pour les urbains se fait en chaussure de ville essentiellement pour promener le chien. Si des chemins stables et secs par tous temps sont aménagés, l’immense majorité des promeneurs les emprunteront et délaisseront le sous-bois qui pourra se développer normalement. La photo 4 ci-dessous montre ce type d’aménagement dans un bois urbain qui a vu se développer depuis une vingtaine d’année un sous-bois protecteur de la régénération naturelle. L’ambiance forestière est particulièrement réussie. La cohabitation avec le public ne s’effectue pas au détriment de la pérennisation du boisement. Photo 4. – Un sentier peu coûteux de conception et d’entretien a permis ici au public de se promener à pied sec par tous temps et à la dynamique forestière naturelle de pérenniser le boisement. 23. Dissuader les passages non souhaitables. Des pratiques d’entretien simples permettent de dissuader les passages des promeneurs et/ou des VTTistes non souhaitables pour la protection du sousbois. Dans bien des cas, la pose d’un tronc ou d’un fagot de grosses branches au milieu d’un chemin le coupera définitivement (photo 5). L’avantage de cette pratique peu coûteuse, issue de l’entretien du boisement lui-même, est d’apporter au système forestier une richesse supplémentaire par la présence de bois mort. Le bois mort joue en effet un rôle très important dans l'équilibre des écosystèmes forestiers. Le bois mort participe à la création, à l'amélioration ou à la conservation des chaînes alimentaires des espèces détritivores et xylophages animales et végétales rares aujourd'hui dans nos parcs et espaces boisés urbains trop "propres" et même dans nos forêts. 21 Il joue pourtant un rôle éminent dans l'équilibre global des écosystèmes par la fourniture de proies dont savent profiter leurs prédateurs (insectes oiseaux). Les gros morceaux de bois en particulier permettent l’installation de communautés très complexes durant les 10 à 30 ans nécessaires pour leur destruction où les mousses et lichens ne sont pas les moindres. Photo 5. – Du bois mort en travers d’un chemin peut supprimer définitivement un passage que l’on ne souhaite pas pérenniser. 24. Communiquer et informer les riverains et utilisateurs. Un projet de restauration d’un espace boisé très fréquenté en milieu urbain comme le parc Pablo Picasso ne peut susciter que des craintes de la part des utilisateurs de les voir être dessaisis de leur lieu privilégié de promenade. Pour que les objectifs de cet aménagement soit bien compris et que la pérennité du parc boisé soit pris en charge par les riverains, au moins dans les principes, il est primordial de les associer dès les premières heures au projet. 3. Récapitulatif et ordre des interventions A. Communiquer sur le projet d’aménagement du parc et ses objectifs. Recueillir les demandes. Faire la synthèse. B. Parmi les possibilités d’aménagement, étudier le circuit VTT et le sentier de promenade. C. Marquer et abattre les arbres de la première série d’éclaircissage du boisement (hiver 2006-2007). D. Plantations complémentaires dans le boisement et en lisière. 22 Le parc Toussaint Louverture Situé dans un quartier résidentiel, la parc Toussaint Louverture montre une grande disparité parmi la couverture arborée. Composée de gros chênes sessiles, plus que centenaires pour certains, reste de l’ancienne forêt de Séquigny qui couvrait encore au début du XXème siècle la commune de Morsang-sur-Orge et d’autres communes alentour, elle fut complétée à plusieurs reprises jusqu’à tout récemment avec des arbres de petits diamètres. Le parc est donc une ancienne parcelle forestière dont il subsiste quelques vieux chênes. Le sous-bois ayant été remplacé par une pelouse, l’ensemble a été transformé en pelouse arborée très claire. INVENTAIRE - DIAGNOSTIC Un tableau annexé à ce document présente l’inventaire. Tous les arbres ont été repérés sur un plan qui figure également en annexe. Le parc compte actuellement 75 arbres dont la répartition par espèce est indiquée dans le tableau ci-dessous : Chêne sessile Tilleul à petites feuilles Erable plane Erable sycomore Robinier Bouleau verruqueux Frêne commun Charme Chêne pédonculé Marronnier Tilleul argenté Châtaignier Chêne rouge Erable champêtre Erable négondo Prunus Pissardi Prunus sp. 24 10 6 6 5 4 4 3 3 2 2 1 1 1 1 1 1 Près d’un arbre sur trois est un Chêne sessile et parmi ceux-ci 21 d’entre eux sont les plus gros arbres du parc. 6 de ces chênes sont d’énormes cépées dont les brins ne mesure pas moins de 50 cm de diamètres à 1,30 m de hauteur. 23 Certains sont perchés sur des monticules depuis très longtemps (l’enracinement l’atteste) et imprime encore plus fortement leur domination à l’ensemble du parc. Un gros effort de renouvellement est en cours puisque près d’un arbre sur deux a un diamètre inférieur à 20 cm. Parmi les plus jeunes arbres, on compte tous les tilleuls, les érables planes et négondo, les marronniers, les chênes pédonculés, un chêne rouge et 2 chênes sessiles. Un contingent d’arbres, entre 20 et 40 cm, composés principalement des frênes, érables sycomores, charmes et robiniers sont probablement des arbres spontanément installés à une époque où le parc n’était pas entretenu comme il l’est aujourd’hui. L’état phytosanitaire global est plutôt bon puisque une petite moitié est classé ‘’Bon’’ et une autre ‘’moyen’’. La majorité des chênes sessiles sont en état phytosanitaire moyen car leur vigueur n’est pas très bonne et ils montrent tous (mais pas seulement cette espèce) des descentes de cime, qui à leur âge, indique soit un début de dépérissement soit un stress momentané dont ils pourraient se relever. Les arbres en bon état phytosanitaire se recrutent majoritairement parmi les jeunes arbres récemment plantés. Quelques arbres sont en mauvais état phytosanitaire (7) et parmi ceux-ci deux gros chênes sessiles. Deux arbres récemment plantés sont morts sur pied. PRECONISATIONS 1. Les deux jeunes arbres morts sur pied seront supprimés. 2. Les trois robiniers seront abattus. 3. Un des deux brins du chêne sessile n° 46, mort sur pied, sera abattu. 4. La surveillance de l’évolution de l’état phytosanitaire de tous les gros chênes sessiles notamment sera effectuée annuellement. Cette visite sera également l’occasion de repérer le bois mort dans le houppier et de pratiquer les coupes qui s’imposent. Certains sujets sont haubanés. A l’occasion des éventuelles coupes de bois morts, il sera également bon de surveiller ces haubans et d’effectuer une visite d’inspection dans l’ensemble du houppier. 5. Dans ce parc, la question principale qu’il est nécessaire de résoudre concerne le renouvellement progressif à terme des sujets les plus vieux. Les nombreuses plantations récentes semblent montrer que des solutions ont été mises en œuvre. Cependant, il est nécessaire de mettre en place des sujets de qualité d’espèces efficientes. Les sols acides du parc ne permettent pas une grande latitude 24 variétale. Ainsi certaines espèces ornementales classiques, telles l’Erable négondo, par ailleurs espèce invasive qu’il n’est pas souhaitable de planter, ne sont pas très à l’aise dans ces sols ingrats. Parmi les espèces locales 5 que l’on rencontre dans la chênaie sessiliflore d’Ile-deFrance, il existe des arbres dont la qualité ornementale serait bien venue ici. Citons : Chêne sessile et pédonculé (selon les provenances) Hêtre (selon les provenances) Sorbier des oiseleurs Sorbier domestique Alisier blanc Charme Merisier (selon les provenances) Tilleul à petites feuilles Bouleau verruqueux Erable champêtre Pommier sauvage Peuplier grisard Tremble Poirier à feuilles en cœur Poirier commun Eventuellement, quelques espèces de Conifères exotiques forestières peuvent être envisagés : Epicéa commun Pin laricio de Corse Pin maritime Pin sylvestre Sapin de Douglas Sapin pectiné 6. Le parc manque cruellement d’arbustes. Quelques plantations d’arbustes, en petits massifs ou isolés, pourraient agrémenter l’espace et satisfaire le gîte et le couvert d’une avifaune à favoriser : Ajonc d’Europe 5 Espèce locale, indigène ou encore native : se dit d’une espèce présente dans certains groupements végétaux d’une aire géographique depuis très longtemps. Ces espèces s’opposent aux ‘’xénophytes’’ qui sont des végétaux pour lesquels on a la quasi-certitude qu’ils sont arrivés dans une région donnée par l’intermédiaire de l’homme et cela à une époque récente que l’on connaît. Les producteurs de plantes locales sont rares. En Ile-de-France, il n’y a pas de producteur d’espèces végétales locales. Le respect des zones bioclimatiques ne permettent de s’adresser qu’à des producteurs des régions limitrophes comme par exemple Marquenterra, 48 chemin des Garennes - 80 120 Saint-Quentin-en-Tourmont, tél. 03 22 25 02 71, le Jardin du Naturaliste, 36 bis, rue Dufour-Lebrun - 60 590 Talmontiers, tél. 03 44 84 92 96 et le Jardin de Sauveterre, Laboutant - 23 220 Moutier-Malcard, Tél. 05 55 80 60 24. 25 Néflier Bourdaine Chèvrefeuille Houx Noisetier Aubépine monogyne Genêt à balais Callune Bruyère cendrée 26 Le parc de la Source Une étude en 1995 6, préalable à l’aménagement d’une ZAC mitoyenne, répertoriait 330 arbres dont beaucoup d’érables sycomore, frênes, marronniers, tilleuls, etc… Une réactualisation fut effectuée en 1999. Une visite de contrôle tous les 5 ans environ est un bon pas de temps pour apprécier l’évolution phytosanitaire des arbres et pour évaluer les impacts des aménagements et de l’entretien effectués. INVENTAIRE – DIAGNOSTIC Le parc possède aujourd’hui 276 arbres (y compris les ifs), soit une cinquantaine de moins qu’en 1995. Compte tenu de l’état initial, les coupes d’éclaircissage préconisées ont été partiellement suivies. Un renouvellement s’opère peu à peu par la plantation de jeunes sujets. A l’heure actuelle, près d’un arbre sur 4 sont issus de jeunes plantations. On répertorie en effet 62 jeunes sujets récemment plantés parmi lesquels on compte 39 jeunes tilleuls remplaçant les vieux alignements en limite sud et est du parc. Le suivi de l’inventaire effectué cette année a utilisé les données fournies sur le plan de 1999, lui-même réactualisation du plan de 1995. Les nouvelles données sont donc reportées directement sur le plan annexé à ce document. La fréquence des 24 espèces présentes se répartit comme suit : Erable sycomore : 82 (dont un pourpre jeune) Frêne commun : 48 Tilleul à petites feuilles : 44 Marronnier d’Inde : 38 If : 9 Robinier : 7 Prunus sp. : 7 Erable plane : 5 Chêne pédonculé : 4 Merisier : 4 Pin noir : 3 Tulipier : 3 Cerisier du Japon : 2 6 Feuillas D. 1995. Etude phytosanitaire des arbres du parc de la Source. Proposition d’amélioration. 27 Châtaignier : 2 Hêtre : 2 (dont un pourpre jeune) Sorbier des oiseleurs : 1 Charme : 1 Bouleau : 1 Ginkgo : 1 Févier : 1 Epicéa commun : 1 Cytise : 1 ?:1 ?:1 Comparé à l’inventaire de 1995, on observe une stabilité dans le nombre d’espèces, dans la répartition et dans l’état phytosanitaire. En 1995, on comptait 23 espèces et les quatre espèces dominantes étaient déjà l’Erable sycomore, le Frêne commun, le Marronnier d’Inde et le Tilleul à petites feuilles. Rappelons que les deux espèces dominantes, Erable sycomore et Frêne commun, sont des espèces locales en Ile-de-France et compte tenu de leur implantation sur le terrain il est évident que l’immense majorité des sujets, voire la totalité, n’a pas été planté mais s’est installé spontanément. le sont dans les mêmes proportions, aujourd’hui comme en 1995, et représentent encore à elles seules près d’un arbre sur deux. Seule modification dans ce classement, il y a aujourd’hui, grâce aux plantations nouvelles, plus de tilleuls (44 contre 27) que de marronniers (35 contre 47). DIAGNOSTIC - PROPOSITIONS Le passé de parc composé se dilue toujours un peu plus et aucun choix clair de restauration n’a été pris. L’étude de 1995 proposait de « redonner au parc sa structure ancienne (et de) redessiner les allées, rénover les éléments structurants, planter des essences exotiques, etc… A partir d’une recherche historique et de l’intervention d’un paysagiste spécialiste des parcs anciens. » Bien plus, certains de ses éléments structurants, comme le bassin, ont presque totalement disparu et les gros arbres remarquables abattus n’ont pas été renouvelés. Il ne s’agit pas de procéder à une véritable restauration d’un parc ancien car il faut tenir compte des moyens, tant financiers qu’humains, mis à disposition pour son entretien. Il convient aussi de tenir compte de ses usages actuels et des possibilités, évoquées déjà en 1995, de liaison avec le parc du château. 28 Il devient cependant urgent de redonner à ce parc un peu de son éclat d’antan en conservant au moins son plan, sa structure et ses éléments forts. Il paraît notamment important de conserver les perspectives et les vues internes en respectant les ‘’vides’’, les espaces ouverts. Ainsi, la partie basse et autour de l’ancien bassin ne devront pas être plantés un peu au hasard, comme on en pressent la tendance aujourd’hui, au risque de boucher totalement ces espaces. A propos du bassin, est-il concevable de lui redonner la forme qui est encore la sienne sur le plan de 1999 ? D’arbres remarquables, il ne reste plus que l’if dans le coin nord-ouest du parc, qu’il convient de protéger impérativement, comme les 8 autres encore présents dans le parc, un platane, un chêne et 2 pins noirs sur les 5 qui constituait une composition traditionnelle de ce genre de parc paysagé. Ces deux survivants, inesthétiques sans leurs semblables, n’ont plus de sens. Il conviendrait ici de dégager le secteur des 2 arbres restant, sans endommager les arbustes du sous-étage, et de replanter un groupe de pins noirs (5 ou plus) pour reconstituer l’élément d’origine. Dans la partie haute, il faut continuer les éclaircies parmi les massifs d’arbres de part et d’autre et au nord du centre de loisirs. Sur pratiquement la moitié du parc se concentrent plus de 60% (148) des arbres dont les 3/4 (112) sont des frênes communs, des marronniers d’Inde et surtout des érables sycomores (45 %, soit 51 arbres). Pour la plupart, ce ne sont pas des arbres d’avenir car, installés spontanément, leur port, déterminé par la vive concurrence exercée par leur voisin, ne leur confère pas une esthétique intéressante. Leur disposition aléatoire ne confèrent pas aux groupes qu’ils constituent des individualités fortes et une évidence de sens, renforcés par la monotonie de leur composition quasi-monospécifique. Les éclaircies dans ce genre de peuplements serrés posent toujours la question de la survie et de la sécurité des arbres conservés. Ayant poussé les uns contre les autres, ils ne possèdent pas, la résistance nécessaire, au vent notamment, pour vivre isolés, hormis le fait que leur port bien souvent disgracieux ne les prédispose pas à être mis en valeur. C’est pourquoi, plutôt que de pratiquer des éclaircies progressives de ci- de là qui, à terme, réduiront les massifs à quelques arbres banaux à l’esthétique douteuse, il serait préférable de sectoriser cette partie haute du parc et de traiter chaque secteurs, en groupe ou séparément, selon les possibilités financières. Le plan annexé à ce travail propose un découpage en 4 secteurs : - Secteur A à l’est du centre aéré, caractérisé par la présence de deux gros platanes et d’un hêtre qui pourraient être les éléments structurant de ce secteur. 29 - Secteur B autour de la butte qui pourrait être un élément topographique intéressant pour la replantation de ce secteur. Secteur C à l’ouest du centre aéré caractérisé par une présence non négligeable d’ifs de belles dimensions à conserver. Secteur D à la lisière sud du parc, , très passant, aux nombreux marronniers d’Inde, comprenant un chêne remarquable par ses dimensions. Dans un soucis de cohérence et de planification, on peut aussi créer un autre secteur, en lisière nord-est en bas du parc vers les jeux de boule et l’if remarquable. Ce secteur devra être conçu comme un écran aux immeubles qui surplombent maintenant le parc. La strate arbustive, très pauvre, pourra être diversifiée et densifiée. 30 Le parvis du château Le patrimoine arboré du parvis du château ne met pas en valeur son entrée. Il est composé de 50 arbres dont 30 robiniers et 12 érables sycomores et planes, autant dire d’arbres pour l’immense majorité spontanés dont très peu d’entre eux ont été réellement choisis. Le tableau en annexe accompagné d’un plan reprend les données de l’inventaire. Les arbres sont tous de diamètres assez importants (moyenne environ 50 cm de diamètre à 1,30 du sol) excepté deux jeunes plantations. L’état phytosanitaire n’est pas bon puisque près d’un arbre sur deux est jugé ‘’Mauvais’’ ou ‘’Très mauvais’’ et correspond surtout aux robiniers, parasités par le gui, à la vigueur très faible caractérisée par une densité du houppier et une couleur des feuilles anormales. Il ressort de cette synthèse rapide de l’inventaire que cet espace n’est pas géré avec des objectifs clairs dans un cadre étudié depuis longtemps. Du strict point de vue phytosanitaire et sécuritaire, 34 arbres devront être abattus dans un délais assez court. La restauration du château doit s’accompagner nécessairement d’une restauration de son parvis et ses plantations. En conséquence, il semble nécessaire de confier à un paysagiste le soin d’étudier une véritable restauration du parvis du château dans laquelle le plan de plantations ne pourra retenir aucun des arbres actuels. 31